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441-02247 (Affaires étrangères)

Pétition papier

Langue d'origine de la pétition : Anglais

Pétition à la Chambre des communes

Attendu que :

  • Le caractère libre et équitable des procès, l’indépendance judiciaire et la primauté du droit sont des pierres angulaires de la démocratie canadienne;
  • Depuis juin 2019, des manifestations pour la démocratie, la liberté, le suffrage universel et l’autonomie régionale ont lieu à Hong Kong;
  • À de nombreuses reprises, des manifestants pacifiques de Hong Kong ont été accusés et reconnus coupables d’infractions pénales par un système judiciaire qui n’est ni impartial, ni équitable, ni libre;
  • L’article 36 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (L.C. 2001, ch. 27) prévoit que les étrangers qui ont commis une infraction à l’extérieur du Canada ou qui en ont été déclarés coupables sont interdits de territoire au Canada pour cause de criminalité et de grande criminalité;
  • Les Hongkongais qui ont été arbitrairement accusés et déclarés coupables d’infractions pénales pour des raisons politiques dans le contexte du mouvement prodémocratie risquent d’être déclarés interdits de territoire au Canada.

Nous soussignés, citoyens et résidents permanents du Canada, prions le gouvernement du Canada de :

1. Reconnaître la politisation du pouvoir judiciaire à Hong Kong et son incidence sur la légitimité et la validité des condamnations au criminel;

2. Affirmer son engagement à considérer comme nulles et non avenues, aux fins de l’alinéa 36(1)c), toutes les accusations et condamnations prononcées sous le régime de la loi sur la sécurité nationale;

3. Créer un mécanisme par lequel les Hongkongais reconnus coupables d’infractions liées au mouvement prodémocratie pourront fournir des explications sur ces condamnations, afin que les fonctionnaires du gouvernement puissent accorder des exemptions aux Hongkongais déclarés interdits de territoire au titre des alinéas L36(1)b), (2)b) et (2)c), après avoir examiné les circonstances et déterminé que le casier judiciaire du demandeur est de nature politique;

4. Collaborer avec le Royaume-Uni, les États-Unis, la France, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et d’autres démocraties pour que les habitants de Hong Kong qui ont été condamnés pour des raisons politiques et qui n’ont autrement pas de casier judiciaire ne soient pas interdits de territoire pour motif de criminalité.

Réponse du ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté

Signé par (ministre ou secrétaire parlementaire) : Paul Chiang, député

Les ressortissants étrangers qui sont accusés ou condamnés pour une infraction commise à l'étranger ne sont pas automatiquement interdits d'entrée ou de séjour au Canada.

Les agents d'immigration examinent les accusations et les condamnations étrangères afin de déterminer s'il existe une infraction équivalente au Canada pour l'acte commis. S'il n'existe pas d'infraction équivalente, la personne ne sera pas interdite de territoire pour avoir commis ou avoir été condamnée pour cette infraction. Par exemple, étant donné qu'il n'existe pas d'infraction équivalente au Canada pour les manifestations pacifiques, une accusation ou une condamnation pour avoir participé à de telles activités n'entraînerait pas l'interdiction de territoire d'une personne au Canada.

Lorsqu'il existe des similitudes entre le droit étranger et le droit canadien, une personne n'est interdite de territoire que si l'acte sous-jacent est considéré comme une infraction au Canada.

Les agents d'immigration examinent toutes les demandes au cas par cas, en tenant compte des faits spécifiques présentés par le demandeur. Toutes les décisions d'interdiction de territoire sont fondées sur des preuves, qui peuvent être des rapports de police ou de renseignement, des déclarations solennelles ou d'autres documents tels que des articles de presse ou des informations accessibles au public.

Les décideurs sont tenus de respecter les règles d'équité procédurale tout au long du processus décisionnel. Si un agent d'immigration a des doutes sur l'admissibilité pénale d'un demandeur, ce dernier en est informé et a la possibilité de répondre aux préoccupations concernant sa demande.

Si l'agent détermine que le demandeur est interdit de territoire au Canada, les demandeurs peuvent bénéficier, au cas par cas, d’utiliser les mécanismes d'allègement prévus par la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. Par exemple, un permis de séjour temporaire peut être délivré, lorsque les circonstances le justifient, pour permettre à un étranger interdit de territoire d'entrer au Canada.

Réponse de la ministre des Affaires étrangères

Signé par (ministre ou secrétaire parlementaire) : Rob Oliphant

1) Le Canada entretient avec Hong Kong une relation spéciale, fondée sur une histoire commune et des liens économiques, institutionnels et interpersonnels étendus. Le Canada est fermement convaincu que la stabilité et la prospérité de Hong Kong dépendent du respect des droits de la personne. Le Canada a toujours souligné ce fait essentiel, tant dans ses déclarations publiques que dans ses communications avec la République populaire de Chine et les autorités de Hong Kong. Il a toujours fait part de sa profonde préoccupation quant à l’érosion du respect des droits de la personne par la loi sur la sécurité nationale. En avril 2023, le rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats s’est dit préoccupé par les répercussions de la loi sur la sécurité nationale sur le système judiciaire de Hong Kong. Dans ce rapport, le rapporteur spécial a expliqué que la loi sur la sécurité nationale peut interférer avec l’indépendance du pouvoir judiciaire, la capacité des avocats à exercer leur profession de façon indépendante et la procédure régulière qui garantit le droit à un procès équitable à Hong Kong. Le Canada continuera de suivre de près tous les procès liés aux accusations portées en vertu de la loi sur la sécurité nationale et de la loi anti-sédition, ainsi que l’évolution du système judiciaire de Hong Kong, et prendra les mesures appropriées en fonction des nouveaux développements.

4) Bien que le Canada et ses partenaires partagent un intérêt commun à l’égard de la prospérité et de la sécurité de Hong Kong, chaque pays dispose de son propre cadre législatif et est responsable de l’application de ses propres règles et procédures souveraines, y compris celles relatives à l’immigration et à l’admissibilité. Au Canada, les étrangers qui sont accusés ou reconnus coupables d’une infraction en dehors du Canada ne sont pas automatiquement interdits d’entrée ou de séjour au Canada. Les décisions en matière d’inadmissibilité sont prises au cas par cas par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. En ce qui concerne les droits de la personne, le Canada a exprimé à plusieurs reprises, par la voie de déclarations communes avec le G7 et la Coalition pour la liberté des médias, ses préoccupations quant à l’érosion continue de l’autonomie et des droits de Hong Kong. Depuis 2019, ces déclarations ont fait état de préoccupations communes concernant l’imposition de la loi sur la sécurité nationale, le processus de sélection du chef de l’exécutif à Hong Kong, les changements apportés au système électoral de Hong Kong qui ont empêché les candidats de l’opposition de participer et la détérioration de l’environnement médiatique dans la région. En outre, le Canada et d’autres pays d’optique commune ont chacun exprimé publiquement leurs préoccupations au sujet de l’émission par les autorités de Hong Kong de primes internationales à l’encontre de défenseurs de la démocratie vivant à l’étranger et ont réitéré leur opposition à l’application extraterritoriale de la loi sur la sécurité nationale.

Lors de la récente comparution de la Chine devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies dans le cadre de l’examen périodique universel (EPU) de son bilan en ce qui a trait aux droits de la personne (23 janvier 2024), le Canada a publiquement demandé à la Chine d’abroger la loi sur la sécurité nationale et de mettre un terme à toutes les poursuites engagées à l’encontre de résidents de Hong Kong accusés d’avoir exercé leurs libertés et droits fondamentaux. En outre, le Canada et d’autres pays d’optique commune ont exprimé publiquement, lors de l’EPU, leurs préoccupations concernant l’émission par les autorités de Hong Kong de primes internationales pour la capture de défenseurs de la démocratie vivant à l’étranger, et ont réitéré leur opposition à l’application extraterritoriale de la loi sur la sécurité nationale. En mars 2024, le Canada a publié une déclaration sur l’adoption rapide par Hong Kong de l’ordonnance sur la sauvegarde de la sécurité nationale pour exprimer sa profonde inquiétude quant aux répercussions que la nouvelle loi pourrait avoir sur les droits de la personne à Hong Kong. À l’avenir, le Canada continuera d’exprimer son inquiétude face à l’érosion continue de l’autonomie et des droits de Hong Kong en déployant des efforts concertés avec des pays d’optique commune.

Présentée à la Chambre des Communes
Garnett Genuis (Sherwood Park—Fort Saskatchewan)
19 mars 2024 (Pétition n° 441-02247)
Réponse du gouvernement déposée
2 mai 2024
Photo - Garnett Genuis
Sherwood Park—Fort Saskatchewan
Caucus Conservateur
Alberta

33 signatures

Seules les signatures validées sont comptées dans le nombre total de signatures.