[Enregistrement électronique]
Le jeudi 19 octobre 1995
[Traduction]
Le vice-président (M. Volpe): Bonjour, chers collègues. Je vois que tout le monde est un peu plus ponctuel ce matin. Je vous en remercie.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous reprenons une étude de la petite et moyenne entreprise à l'ère de la mondialisation: l'expérience canadienne.
Aujourd'hui, nous discuterons du financement et de l'assurance des exportations du secteur privé. Nous recevons M. Jean-Guy Langelier de Montréal, représentant la Caisse centrale Desjardins.
[Français]
Bonjour. Je vous souhaite la bienvenue.
[Traduction]
Et nous recevons M. Trung Nguyen, vice-président.
Bienvenue.
Nous recevons également M. Doug Williamson, vice-président général, Services des affaires, de la Banque royale.
Nous recevons M. Lindsay Gordon, de Vancouver, représentant la Banque HongKong du Canada; il est vice-président exécutif. Nous recevons également M. David Hunter, vice-président adjoint des services commerciaux, qui appartient à la même banque.
J'ai déjà expliqué aux témoins que nous serons peut-être appelés à aller voter à la Chambre à 10 heures. Nous allons vérifier et nous allons prendre les dispositions nécessaires. S'il faut aller voter, nous interromprons les délibérations vers 10 h 10 pour une demi-heure au moins.
Sans plus attendre, je vais demander à M. Jean-Guy Langelier de nous faire son exposé.
[Français]
M. Jean-Guy Langelier (président, Caisse centrale Desjardins du Québec): Merci, monsieur le président.
Mesdames, messieurs, membres du comité, en premier lieu, je voudrais vous remercier de votre invitation et vous présenter mon collègue, Trung Nguyen, qui est responsable des opérations internationales pour Desjardins.
Il nous fait plaisir de partager avec les membres du comité notre réflexion sur les défis que les PME doivent relever pour pénétrer les marchés étrangers, ainsi que les divers programmes d'aide que le gouvernement et le secteur privé peuvent mettre en place pour les aider.
Le Canada a toujours été un pays dont la croissance économique dépend largement du commerce international. Pendant plusieurs années, le commerce international canadien a été réservé à un pourcentage très faible de compagnies essentiellement composées de grandes entreprises où la règle de 20/80 a primé. La grande majorité des PME canadiennes et québécoises est quelque peu réfractaire à l'exportation, considérant ce domaine comme une activité de haute voltige qui présente beaucoup d'incertitudes.
Or, au cours de la dernière décennie, en raison de la mondialisation des marchés, l'environnement économique est devenu très instable, incertain et, par surcroît, extrêmement compétitif. Les PME d'aujourd'hui doivent donc évoluer dans un environnement profondément modifié.
Pour survivre, les PME se doivent d'élargir leurs horizons et de développer les marchés étrangers. Afin d'en faciliter la pénétration, les différents paliers gouvernementaux ont toujours mis et continuent à mettre à la disposition des entreprises de nombreux programmes d'assistance, tant au niveau de l'information que de l'aide financière. Les divers programmes et les différents intervenants des secteurs public et parapublic, dans le domaine de l'international, sont d'une telle multitude que les utilisateurs potentiels en deviennent parfois confus.
De plus, les programmes d'assistance ont trop souvent été développés en vase clos par un palier gouvernemental, un ministère ou un organisme d'État pour satisfaire à une demande précise ou répondre à un secteur spécifique d'une industrie.
À titre d'exemple, signalons les programmes développés au fédéral par le ministère des Affaires étrangères, la Société pour l'expansion des exportations, la Corporation commerciale canadienne, l'Agence canadienne de développement international, la Banque de développement du Canada et Industrie Canada, sans compter les programmes des gouvernements provinciaux. Les divers organismes des deux paliers y vont de programmes s'adressant au même marché cible; parfois même, ces programmes s'entremêlent, se chevauchent ou se dédoublent. De plus, au cours des dernières années, ces organismes ont créé des programmes adaptés à des pays spécifiques, voire à des régions particulières. Les programmes atteignent ainsi un chiffre vertigineux, mais ont tous en commun la même lacune: le volet financier.
Une des plus grandes déficiences de ces programmes est effectivement le volet du financement. Tel que je l'ai signalé précédemment, un vaste choix de programmes est offert aux PME. Des organismes leur accordent des subventions pour explorer individuellement les marchés étrangers. D'autres leur offrent de visiter des pays lors de missions commerciales. Enfin, des programmes les aident lors d'expositions de leurs produits et services dans les foires commerciales.
Lorsque les PME réussissent à parachever une vente, elles risquent de faire face à certains problèmes et ce, pour toutes sortes de raisons: l'entreprise n'a peut-être pas une structure financière assez solide pour parachever la vente; le risque de crédit du pays n'est peut-être pas acceptable pour les agences gouvernementales, fédérales ou provinciales; le processus d'évaluation est souvent trop long, surtout pour les dossiers à faible montant; une fois le financement en place, les PME se rendent compte que les structures de financement ne sont pas assez compétitives avec les offres des concurrents des autres pays.
À cet égard, permettez-moi d'être un petit peu plus explicite. Les différents organismes gouvernementaux qui aident les PME dans la prospection des marchés étrangers n'ont pas la responsabilité de s'assurer que l'entreprise possède les compétences et les ressources nécessaires pour se lancer sur les marchés internationaux. Certaines PME développent des marchés étrangers où aucun financement canadien n'est disponible, soit parce que les pays ne sont pas admissibles aux programmes gouvernementaux, soit parce que la limite monétaire établie par les agences gouvernementales pour les pays visés a été atteinte. À cette situation s'ajoutent les cas où une suspension de l'admissibilité d'un pays étranger est décrétée pour des raisons politiques.
Dans la grande majorité des cas, les transactions générées par les petites entreprises prennent de plus en plus de temps à être traitées en raison d'une information souvent absente ou du montant peu élevé de la transaction. Par conséquent, la priorité voulue n'y est pas consacrée.
Nous devons toutefois souligner qu'un virage important a été effectué au cours de la dernière année. En effet, les gouvernements fédéral et provinciaux ont mis en place de nouveaux programmes mieux adaptés aux besoins des PME, en l'occurrence les programmes de financement à moyen terme et le programme de financement des recevables étrangers.
Puisqu'il s'agit de nouveaux programmes, il est encore trop tôt pour en évaluer les résultats. Cependant, ils reflètent la ferme intention des gouvernements d'apporter aux PME exportatrices une aide au niveau du financement.
De plus en plus, les PME se plaignent du fait que les taux d'intérêt accordés sont trop élevés comparativement à ceux de leurs concurrents. Dans ce domaine, le Canada a beaucoup de chemin à faire. En effet, notre approche est encore très conventionnelle et respecte en tous points les règles du consensus établies par les pays membres de l'OCDE. Cette approche désavantage nos PME, plus particulièrement en regard des concurrents des pays signataires du consensus, lesquels ne font que respecter l'esprit de l'entente. À titre d'exemple, le Canada exige toujours un dépôt de l'acheteur étranger et accorde un financement basé sur les taux de marché, alors que d'autres pays, par une série d'arrangements, réussissent à éviter la mise de fonds initiale ou encore à exiger un montant très minime, et ainsi à accorder le financement à un taux concessionnaire.
Nous sommes d'avis que dans la conjoncture actuelle, une nouvelle approche serait souhaitable. Nous avons intérêt à développer une approche plus coopérative entre les différents intervenants des secteurs public et privé. Les différents ministères et agences gouvernementales ont tout intérêt à coordonner davantage leurs efforts et leurs programmes. Les principaux acteurs du secteur privé ainsi que les institutions financières doivent être mis à contribution, chaque intervenant assumant sa part du processus.
Il serait faux de prétendre que le rôle de développer les marchés étrangers est exclusivement l'affaire d'un organisme ou d'un intervenant quelconque. Les relations des institutions financières avec les agences gouvernementales devraient être animées d'un esprit de collaboration dans le but de mieux desservir le client commun qu'est la PME.
Les institutions financières connaissent en général très bien les besoins financiers de la clientèle qu'elles desservent. Par surcroît, leurs succursales constituent un réseau de distribution inégal en raison de son étendue et de ses relations privilégiées avec les entrepreneurs. Les institutions financières ont le devoir de satisfaire les besoins de ces PME qui font transiter à travers le réseau des succursales bancaires et des caisses Desjardins leurs transactions internationales. Or, considérant qu'une PME, par définition, est une entreprise dont la destinée et la survie dépendent d'un ou deux individus, nous avons tout intérêt à minimiser ses démarches tout en donnant l'heure juste rapidement.
Les programmes développés à l'intention des PME doivent être simples d'application, comporter un minimum de tracasseries administratives et, de préférence, être gérés par un guichet unique.
Finalement, les PME doivent aussi reconnaître que l'État providence est une chose du passé et qu'elles doivent s'impliquer davantage et accepter de partager le risque avec les autres intervenants.
Comme vous le savez, les PME constituent, pour le Mouvement Desjardins, une clientèle naturelle qui lui tient à coeur. Desjardins, comme l'ensemble des autres intervenants, est conscient de la mutation de l'économie canadienne. Dans un tel contexte, le Mouvement a pris, au cours des trois dernières années, l'initiative de mettre en place un plan d'action afin d'aider les PME à mieux faire face aux aléas de ce nouvel environnement. Ainsi, Desjardins organise régulièrement des séminaires de sensibilisation au commerce international. Ces séances d'information s'adressent aux responsables du crédit commercial des caisses et aux dirigeants des PME. De plus, des échanges visent à démystifier le domaine tout en sensibilisant les participants à l'importance des marchés d'exportation et aux différentes façons de les aborder, à savoir l'établissement d'une bonne planification stratégique ainsi que l'identification des différents intervenants au niveau du commerce international et des outils financiers disponibles.
De plus, nous participons de façon très active aux groupes de travail mis en place par les deux paliers de gouvernement, afin de mieux aider les PME sur les marchés étrangers.
Cette année, nous avons organisé une mission commerciale en Israël et avons reçu une mission commerciale mexicaine. Dans ces missions organisées en collaboration avec nos correspondants bancaires ont également été impliquées les différentes instances gouvernementales du Canada et du Québec. Ces missions constituent une première, puisqu'elles ont été organisées par une institution financière à l'intention spécifique des PME. De plus, la collaboration et l'aide reçue par les divers intervenants ont été exceptionnelles.
Ceci démontre, hors de tout doute, que la coopération fonctionne et que le partenariat entre les secteurs public et privé est non seulement possible, mais souhaitable, dans la mesure où nous sommes tous conscients que les PME sont les acteurs principaux du renouvellement de notre économie. Il n'en tient qu'à nous de mettre tout en oeuvre afin de les aider dans leurs activités sur les marchés étrangers.
Je vous remercie.
Le vice-président (M. Volpe): Merci beaucoup.
[Traduction]
Monsieur Doug Williamson.
M. Doug Williamson (premier vice-président, Banque royale du Canada): Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de l'occasion qui m'est offerte de comparaître devant le comité pour exposer mon point de vue sur la question, toujours d'actualité, de savoir comment procéder pour accroître la participation des PME aux activités d'exportation du Canada.
On dit que nulle politique n'est plus intérieure que celle qui régit les échanges commerciaux avec l'étranger. En effet, pour promouvoir les exportations, il faut que s'instaurent, à l'intérieur du pays, des liens d'un type nouveau entre le gouvernement et l'entreprise privée, y compris le secteur financier. Les aspects de la politique elle-même sont importants, bien sûr, mais les véritables solutions se cachent dans le contexte sur lequel repose la définition du style politique. Or, c'est à ce niveau que nous avons échoué, pour la simple raison que, au lieu de nous entendre sur des objectifs stratégiques globaux à long terme, nous n'avons recherché que des panacées à court terme.
Avant de vous présenter mes brefs commentaires, je tiens à vous rassurer: ils ne contiendront pas de publicité pour la Banque royale et je n'ai nullement l'intention de chercher à excuser des lacunes, qu'elles soient réelles ou imaginaires. Il me semble en effet plus crucial d'insister sur la nécessité d'aller de l'avant.
Il est essentiel pour nous de concentrer plus intensément notre attention sur les questions de fond et de les envisager d'un oeil neuf. Premièrement, il est essentiel pour nous d'étudier des mesures radicales et des modèles inédits pour le commerce international. Deuxièmement, il faut jeter des ponts là où aucun n'avait été construit auparavant. Troisièmement, il faut exploiter toute la puissance de notre créativité collective. Si nous n'entreprenons pas un effort concerté de ce genre, exempt de partialité et de points de vue étriqués, nous ne parviendrons certainement pas à repositionner notre pays pour le préparer à faire face au troisième millénaire; nous serons condamnés à perdre plus de terrain encore, aussi bien au niveau de l'activité économique que du point de vue de l'importante obligation sociale de créer des emplois à court terme.
Ce nouveau programme devra être ciblé, et je vais vous énumérer quelques objectifs. Il devra en premier lieu être ciblé sur les difficultés et les entraves très réelles qui influent sur la nature des échanges des PME canadiennes avec l'étranger et sur les possibilités d'exportation.
Deuxièmement, il devra être axé sur la façon de procéder pour amener les PME à penser mondialement et sur la création de nouveaux mécanismes de soutien ne se limitant pas à des subventions, des garanties sur les prêts et des programmes directement financés par les contribuables et gérés par le secteur public.
Troisièmement, il devrait être ciblé sur le rôle que doivent jouer les institutions financières et certains autres groupes, y compris les grandes entreprises, le secteur public et les associations sectorielles. Il devra viser à faciliter véritablement les exportations, pas seulement à attribuer des subventions dont les principaux bénéficiaires seraient des groupes d'intérêts choisis.
Enfin, il devra encourager les PME à se lancer dans l'exportation pour leur propre compte, et pas seulement ou surtout en qualité de sous-traitants ou de fournisseurs des grandes entreprises. Je reviendrai sur cette question dans quelques instants.
Pour y parvenir, nous allons devoir abattre certains mythes qui n'ont jamais rien eu de commun avec la réalité ou qui ne cadrent plus avec les impératifs de la concurrence mondiale. Quels sont ces mythes?
Premièrement, nous allons devoir corriger les mythes historiques concernant les exportations des PME: ce qu'elles sont, ce qu'elles ne sont pas et quelles sont les entraves qui les gênent vraiment. Nous allons devoir équilibrer et harmoniser les divers points de vue en fonction d'une formule à trois volets comprenant le financement, la connaissance des marchés étrangers et l'accès aux compétences en matière de marketing international.
Nous allons devoir offrir aux PME exportatrices de nouvelles solutions pour surmonter les barrières financières structurelles que nous avons créées. Nous allons devoir cibler nos efforts sur des solutions réexaminant les liens entre les responsabilités socio-économiques des milieux financiers et la volonté d'engagement des petites entreprises.
Enfin, nous allons devoir concentrer nos efforts sur les solutions tenant compte des réalités plutôt que des mythes à l'égard des problèmes de financement auxquels se heurtent les petites entreprises. Pour le moment, nous aggravons les problèmes touchant nos échanges avec l'étranger en n'acceptant pas avec réalisme le fait que les règles du jeu ont changé et en refusant de voir avec quelle rapidité nos concurrents modifient leur propre positionnement.
Où avons-nous fait fausse route? Nous n'avons tout simplement pas accepté le fait que la nature même du financement des exportations a changé, ni constaté que les exportations de notre pays sont menacées.
Nous n'avons pas non plus accepté le fait que, quelque importantes que soient les exportations, elles ne le sont pas plus que la progression des investissements directs de l'étranger au Canada et du Canada à l'étranger; seul l'examen combiné de ces deux types d'activité donnent l'image réelle de la performance du Canada dans le monde.
Nous n'avons pas non plus atteint un nouveau consensus sur les rôles respectifs des institutions financières et des grandes entreprises relativement à l'appui à donner aux PME; nous ne pratiquons pas ce que d'autres appellent un «activisme pluraliste», comme cela se fait aux États-Unis, par exemple.
De même, cinquièmement, nous n'avons pas réparé et reconstruit l'infrastructure nationale des exportations, que nous n'avons pas reciblée sur les activités à valeur élevée. Nous n'avons pas élargi, approfondi et diversifié les possibilités d'exportation des PME.
Et, ce qui est peut-être plus grave encore, nous n'avons pas adopté un plan industriel national ciblé sur le secteur de la connaissance. Il faut le faire.
Soyons honnêtes, la solution n'exige pas une approche profondément originale. D'autres pays l'ont prouvé; elle a fait couler beaucoup d'encre et suscité d'abondantes discussions. Nous avons simplement négligé d'agir.
Je vais maintenant proposer des éléments de solutions. Nous devons redéfinir le défi qui se pose à nous: il ne se limite plus au financement des échanges mais impose la perspective plus vaste et réaliste de la facilitation des échanges, et englobe leur financement mais sans en faire l'élément principal de l'équation qui détermine les gagnants et les perdants. Nous devons être prêts à créer de nouveaux modes de partenariat et de financement situant l'intérêt national dans une nouvelle perspective mondiale.
Je vous suggère d'étudier le cas du Danemark pour sa façon de former des consortiums composés de grandes et de petites entreprises ainsi qu'un milieu financier destinés à trouver des débouchés commerciaux.
Troisièmement, nous devons être prêts à étendre les efforts de financement à l'aide avant exportation, au soutien de la production et au financement des comptes des clients canadiens et étrangers.
Nous devons aussi proposer des changements dans le rôle joué par d'autres groupes. Nous devons réformer et redéfinir le rôle des associations professionnelles qui vont devoir se faire activistes au lieu de rester des lobbyistes. Elles devront centrer leur action sur le marketing et sur la collecte de données sur les marchés et, surtout, fournir à leurs membres des capitaux participants ou empruntés.
D'autres vont devoir changer aussi. Les grandes entreprises vont devoir assumer le rôle de monitrices et de partenaires financières des PME comme cela se fait déjà au Japon, en Corée, en France, en Allemagne et dans d'autres pays.
Les banques et autres institutions financières vont devoir se décider enfin à utiliser leurs vastes réseaux internationaux et à exploiter l'effet de levier qu'ils leur procurent.
Nous devons trouver le moyen de structurer et de favoriser le financement participatif des vendeurs et exportateurs canadiens, ainsi que de leurs clients et des importateurs à l'étranger.
À cet égard, nous pouvons vraiment bouleverser notre stratégie de pénétration des marchés étrangers en adoptant peut-être certaines initiatives, telles que les suivantes: fournir des capitaux participants aux entreprises étrangères clientes pour affermir leurs liens avec les exportateurs et assurer la permanence des courants commerciaux; à l'occasion, même, envisager des investissements participatifs dans les entreprises des fournisseurs et distributeurs étrangers, ici aussi pour la même raison: assurer la permanence des courants commerciaux.
Nous allons aussi devoir remettre en question certains aspects fondamentaux de notre stratégie touchant les échanges, notamment notre potentiel dans les trois domaines suivants: des possibilités liées aux secteurs stratégiques dans lesquels le Canada détient un avantage naturel; des possibilités liées à des gammes de produits dans lesquels nous jouissons d'une supériorité stratégique et le dépistage de besoins à l'étranger créant des opportunités stratégiques exclusives pour le Canada.
Ensemble, ces éléments de notre stratégie nous feraient découvrir, par exemple, des opportunités liées à la puissance de notre secteur des ressources naturelles. L'effet de synergie des trois éléments ci-haut mentionnés de la stratégie pourrait nous ouvrir de nouveaux marchés.
Avant de terminer, j'aimerais évoquer le nom de Robert Reich, maintenant membre de l'équipe Clinton, qui, dans son ouvrage intitulé «The Work of Nations», parle des trois intervenants logistiques: celui qui définit le problème, celui qui le résout et l'intermédiaire stratégique. C'est un ouvrage que je recommande fortement aux membres du comité.
Son point de vue repose sur une analyse très simple de la nature humaine, qui montre l'efficacité des efforts de mise en commun des risques et des récompenses et confirme que l'un des stimulants les plus puissants est l'appartenance à une équipe qui vise un but commun et dont les membres partagent le risque de la défaite mais aussi l'espoir de recueillir les fruits de la victoire.
Merci beaucoup.
Le vice-président (M. Volpe): Merci, monsieur Williamson. J'ai presque envie de reprendre votre analogie et d'examiner les victoires et les échecs de la dernière Coupe du monde aux États-Unis l'été dernier.
Quoi qu'il en soit, vous nous avez donné une abondante matière sur laquelle nous pourrons réfléchir. Je suis certain que les membres du comité voudront maintenant savoir comment s'y prendre pour appliquer vos recommandations.
M. Williamson: Merci, monsieur le président. Des exemplaires de mon texte sont disponibles en français et en anglais.
Le vice-président (M. Volpe): Entendu. Merci beaucoup.
Nous entendrons maintenant le représentant de la Banque HongKong du Canada, M. Lindsay Gordon, accompagné de M. David Hunter.
M. Lindsay Gordon (vice-président à la direction de la Banque HongKong du Canada): Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité. Je vous remercie de nous avoir invités à participer à vos travaux aujourd'hui.
Je m'appelle Lindsay Gordon et je suis vice-président à la direction de la Banque HongKong du Canada. Je suis accompagné de M. David Hunter, vice-président adjoint, responsable du commerce international.
Au mois de juillet 1981, la Banque HongKong du Canada, dont le siège social est situé à Vancouver, était au nombre des douze premières banques étrangères à s'établir au Canada. Avec des éléments d'actif de plus de 18 milliards de dollars et 110 succursales réparties dans neuf provinces, elle occupe actuellement le septième rang des banques en exploitation au pays.
La Banque HongKong du Canada est une filiale en propriété exclusive de la Société HSBC Holdings PLC de Londres. Grâce à des éléments d'actif de plus de 450 milliards de dollars et à plus de 3 000 bureaux répartis dans 69 pays, le groupe HSBC est l'un des plus importants consortiums financiers au monde.
Le groupe a été fondé il y a plus de 130 ans pour satisfaire les besoins des commerçants des côtes chinoises et pour assurer le financement du commerce de plus en plus important entre la Chine, l'Europe et les États-Unis. En ce sens, on peut dire que nous avons le commerce international dans le sang et certainement que ce secteur d'activité a été l'un des piliers de la banque depuis ses tout débuts.
Nous offrons toute la gamme de services aux particuliers et aux entreprises, mais nous mettons l'accent sur les prêts à la moyenne et à la petite entreprise. Permettez-moi de vous donner quelques chiffres. Quatre-vingt-huit pour cent de nos comptes de prêts et environ 20 p. 100 des soldes de ceux-ci s'établissent à moins de 500 000$. Si l'on se reporte à la définition des prêts aux PME, soit des montants inférieurs à 1 million de dollars, 93 p. 100 de nos prêts constituent des prêts aux PME.
Vous l'aurez compris, le crédit aux grandes sociétés n'est pas l'activité principale de la banque. Nous effectuons des prêts dans ce marché, certes, mais moins de 1 p. 100 de notre portefeuille correspond à des prêts de plus de 10 millions de dollars.
Notre intérêt pour les PME n'est par l'effet du hasard. Nous avons déterminé très tôt que ce marché représentait une source de croissance économique et que ces entreprises seraient vraisemblablement les plus importantes utilisatrices des services de financement du commerce international. En outre, en toute honnêteté, l'eussions-nous voulu, nous n'avions pas les ressources nécessaires pour satisfaire les besoins des grandes sociétés. En revanche, nous avons trouvé un marché riche et dynamique auprès des petites et des moyennes entreprises et nous n'avons jamais regretté notre orientation.
Depuis son arrivée au Canada, la banque a subi deux transformations importantes. D'abord, en 1986, lorsqu'elle a fait l'acquisition de la Bank of British Columbia. Cette acquisition lui a permis de passer de l'état de petit établissement spécialisé dans les prêts aux entreprises, principalement dans le marché du financement des stocks, à celui d'établissement oeuvrant dans plusieurs provinces auprès des particuliers. Plus tard, en mai 1990, la banque s'est portée acquéreur de la Banque Lloyds du Canada, auparavant la Banque continentale. Grâce à cette fusion, la banque a doublé l'envergure de son réseau de succursales et a considérablement accru sa présence dans l'est du pays. Avec des succursales dans huit régions du Québec, elle est devenue officiellement bilingue. Nous sommes alors passés du deuxième au premier rang des banques internationales.
La Banque HongKong du Canada est en mesure de répondre aux demandes de renseignements des petites entreprises concernant leurs opérations d'importation et d'exportation. Contrairement à ses concurrents canadiens, la Banque HongKong du Canada n'a pas d'équipe spécialisée dans les opérations de commerce international. Nous avons plutôt confié cette mission au personnel de nos succursales, soit à nos responsables des prêts qui travaillent avec ces entreprises, en leur donnant des cours de formation intensifs. Parmi nos 250 directeurs de comptes commerciaux répartis dans nos 110 succursales, plus de 150 ont suivi des cours sur le financement du commerce international et continuent d'acquérir de l'expérience en mettant leurs connaissances en pratique.
Conséquemment, lorsqu'un client téléphone ou se présente à l'une de nos succursales, il reçoit l'aide d'un employé parfaitement en mesure de répondre à ses besoins en matière de financement d'opérations de commerce international et capable de lui faciliter l'accès aux ressources du groupe HBC, à l'échelle internationale.
Nous sommes d'avis que ce travail acharné se traduira par des activités financières importantes pour la Banque HongKong ici même au Canada ou à l'étranger. Cette façon de procéder permettra inévitablement de filtrer certaines des demandes de renseignements. Je suis convaincu, toutefois, que nous avons d'ores et déjà fait connaître notre intention sincère d'aider les petites entreprises à mener des affaires liées au commerce international, et ce, de façon sûre et avisée, fondée sur les principes des services bancaires aux entreprises.
À titre d'exemple de notre engagement à cet égard, citons notre participation aux activités des chambres de commerce locales et régionales, y compris la direction de comités responsables du commerce international; la disponibilité des membres de la haute direction, tant au siège social que dans les succursales, pour faire des présentations à des firmes comptables et d'avocats de même qu'à d'autres associations commerciales; notre appui soutenu à l'Association canadienne des importateurs et à l'Association canadienne des exportateurs; la tenue de séminaires destinés à des clients et à des clients éventuels sur divers aspects du commerce international; la tenue de séminaires sur les produits de trésorerie liés au commerce international en vue de faciliter la gestion des risques et en particulier les risques relatifs au change pour les PME; l'octroi de taux avantageux et de services de change aux clients privilégiés; un service de renseignement sur le commerce et le crédit, rendu possible par notre réseau international et notre connaissance des marchés régionaux - je mentionne en particulier nos guides de référence sur les divers pays, qui donnent des renseignements historiques, des données sur la réglementation du commerce et des placements ainsi que des renseignements sur les voyages - , et enfin de bonnes relations de travail avec les organisateurs de missions commerciales, particulièrement vers l'Asie.
Les services de commerce international de la Banque HongKong du Canada et du groupe sont essentiellement axés sur l'appui au marché de la moyenne et de la petite entreprise. Les directeurs de comptes commerciaux de la Banque HongKong sont prêts à investir temps et effort, pour aider les entreprises sérieuses désirant élargir leurs activités d'importation ou d'exportation en leur proposant des solutions financières susceptibles de répondre à leurs besoins et en leur fournissant l'appui nécessaire pour leur permettre de mener à bonne fin leurs opérations de commerce international.
C'est en offrant des services de base dans ce secteur du marché que la Banque HongKong du Canada a pu accroître sensiblement sa part du marché du côté des importations et des exportations. Ainsi, nous avons acquis la réputation de meneur dans un créneau particulier, soit celui des crédits documentaires visant à faciliter le commerce international. Tandis que l'actif de la Banque HongKong du Canada ne représente qu'un peu plus de 2 p. 100 de l'actif total des banques canadiennes, notre part au chapitre des crédits documentaires est beaucoup plus importante.
Ceci dit, les petites et moyennes entreprises qui souhaitent exporter leurs produits en Asie doivent faire face à des obstacles de taille. En effet, il existe des différences fondamentales entre l'Asie, l'Amérique du Nord et l'Europe, par exemple. Une première transaction peut exiger deux ou même trois longues rencontres à plusieurs mois d'intervalle. Pour une petite entreprise, cela peut être particulièrement onéreux. Trouver le bon agent commercial en Extrême-Orient, ce qui est primordial pour le fabricant ou l'exportateur canadien, peut demander autant de temps et d'effort.
Et, faits à ne pas négliger, il y a les problèmes de langue et les différences culturelles qui peuvent être solutionnées grâce à des cours spécialisés et éventuellement en ayant recours aux services d'un immigrant récemment arrivé au Canada en provenance du pays visé. Je suis d'avis, cependant, que nos clients reçoivent un service de commerce international complet et efficace qui a pour objectif de les aider à vendre leurs produits dans le marché qui connaît la plus rapide expansion au monde.
Permettez-moi ici de vous donner quelques exemples de ce qui est particulièrement important pour les nouveaux exportateurs, généralement les petites entreprises. Il y a d'abord l'accès au capital d'exploitation. Par définition, les banques sont des prêteurs à faible risque; il faut comprendre que pour 20$ prêtés, 19 proviennent de leurs déposants.
Pour les banques, la valeur des garanties qu'elles obtiennent constitue leur porte de sortie en cas de pépin. De toute évidence, dans le cas des pays et des acheteurs étrangers, cela peut représenter certaines difficultés. En outre, le risque peut être sensiblement plus élevé lorsqu'il s'agit de financer des travaux en cours dont la valeur ajoutée est élevée, mais dont la valeur de récupération est faible.
Reconnaissant ces difficultés, la SEE offre un programme de garantie des comptes clients (EDC Master Accounts Receivable Guarantee Program) qui, s'il est bien géré, donne à l'industrie bancaire la confiance nécessaire pour assister les petits exportateurs au chapitre du capital d'exploitation.
Mentionnons ensuite l'accès au mécanisme de transfert du risque lié à l'acheteur. Les petits exportateurs n'ont pas nécessairement la possibilité de faire face aux pertes de crédit sur leurs ventes à l'étranger et préfèrent donc avoir recours à des moyens de transférer à un tiers le risque lié à l'acheteur. Heureusement, il existe au Canada une panoplie de services d'assurance-crédit tous aussi concurrentiels les uns que les autres et les banques canadiennes sont en mesure d'assumer le risque-acheteur, particulièrement pour des durées de moins d'un an.
Dans une large mesure, la SEE procure un excellent service aux exportateurs canadiens. Cependant, pour le financement à moyen et à long termes, la SEE entre parfois en concurrence directe avec les banques au point que celles-ci hésitent à prêter aux acheteurs intéressés par les produits canadiens, mais se trouvant dans de nouveaux marchés.
Enfin, considérons l'accès à l'information de nature commerciale. Les nouveaux exportateurs connaissent peu ou mal les sources d'information qui leur permettraient d'élargir leur champ d'activité. À ce chapitre, de nouvelles publications du gouvernement, intitulées Road Map to Exporting, Export Financing et The Top Ten Export Programs se révèlent utiles.
Dans d'autres pays développés, de petits exportateurs ont accès à des réseaux d'information perfectionnés et axés sur la coopération. Ici au Canada, les banques peuvent prêter main forte à ceux qui en font la demande, en leur fournissant des renseignements sur la solvabilité des acheteurs éventuels. Trop souvent, cependant, les nouveaux exportateurs sont dépassés par le nombre de programmes offerts et rendus confus par l'apparent chevauchement des programmes fédéraux et provinciaux d'expansion des exportations. Il faut donc continuer à rationaliser, à leur intention, l'accès à l'information.
Permettez-moi de conclure en vous faisant quelques recommandations. Tout d'abord, les banques devraient, dans la mesure du possible, servir d'intermédiaires entre l'acheteur et le fournisseur relativement aux risques liés aux paiements. En effet, les banques sont les mieux placées pour évaluer et pour assumer le risque de leurs clients et pour accepter le crédit d'une autre banque. L'exemple classique permettant d'illustrer ceci est le crédit documentaire qui, à l'heure actuelle, soutient les opérations de commerce international d'une valeur de plus de 500 milliards de dollars US.
En second lieu, les programmes d'aide au financement des exportations du gouvernement devraient être établis de façon à prendre la relève des banques et à éviter les chevauchements. Ces programmes devraient en outre être gérés selon la méthode de recouvrement des coûts.
En troisième lieu, les nouveaux exportateurs qui cherchent à pénétrer les marchés internationaux devront apprendre par eux-mêmes les meilleures stratégies à adopter. Personne ne le fera pour eux. Les entreprises de moindre envergure devraient s'inspirer de l'expérience des autres, y compris de celle des grandes sociétés, démarche que les spécialistes du commerce international peuvent faciliter.
Je vous remercie.
Le vice-président (M. Volpe): Merci, monsieur Gordon.
Je vais donner sans tarder la parole à nos collègues.
Monsieur Bergeron.
[Français]
M. Bergeron (Verchères): J'ai deux questions à poser, la première étant celle-ci. Durant le processus de révision de la politique étrangère du Canada, des témoins sont souvent venus nous signaler le problème fondamental des PME, c'est-à-dire l'accès au financement privé. Je pense que c'est là la raison principale de la tenue de cette table ronde aujourd'hui: l'accès, pour les PME, au financement privé.
On sait qu'au Québec, on a mis de l'avant un programme de garantie de prêts de la part du gouvernement, le Plan Paillé, qui permet le démarrage de petites et moyennes entreprises.
On parle, dans la présentation des gens de la Caisse centrale Desjardins, d'un partenariat entre les gouvernements et le secteur privé, ainsi que d'un certain réaménagement des programmes gouvernementaux dont on ne peut pas encore évaluer l'efficacité.
J'aimerais demander, d'une part, si on peut évaluer à ce stade-ci si les programmes en place sont suffisants pour définir ce nouveau partenariat entre les gouvernements et le secteur privé ou s'il ne faut pas penser, comme cela a été le cas au Québec pour le démarrage d'entreprises, à de nouveaux programmes qui permettraient de solidifier ce partenariat entre le secteur privé et le gouvernement pour faciliter l'accès des petites et moyennes entreprises au financement privé. C'est ma première question.
Est-ce que je vous pose tout de suite la deuxième ou si vous préférez attendre?
Le vice-président (M. Volpe): Monsieur Nguyen.
M. Trung Nguyen (vice-président, Caisse centrale Desjardins): Comme M. Langelier l'a mentionné, le programme est assez nouveau, mais il répond assurément, comme mes collègues l'ont signalé dans leur présentation, à différentes déficiences qui ont été signalées par les petites et moyennes entreprises.
Comme pour tous les nouveaux programmes, il y a nécessairement des périodes d'ajustement et des projets pilotes qui vont nous indiquer si le programme répond vraiment aux besoins. Assurément, le fait de mettre en place des programmes de ce genre est une bonne initiative des différents ministères et agences du gouvernement.
Voici comment nous voyons le partenariat avec les PME à la Caisse centrale Desjardins. Les PME sont des entreprises dont la destinée dépend d'une ou deux personnes. On s'est refusé à définir ce que nous appelons «les paramètres de montants». Ce sont des gens très occupés, et l'avenir de leur entreprise dépend d'une ou deux personnes. Le partenariat qu'on essaie de développer avec ces gens-là a pour but de leur faciliter la tâche autant que possible.
Les PME sont nouvelles sur les marchés étrangers et elles ont besoin qu'on leur tende la main. D'ailleurs, mes collègues ont parlé du besoin d'information et du besoin d'entrer dans de nouveaux marchés. C'est ce genre de partenariat qu'on essaie de façonner avec les PME. On veut les amener sur les marchés, les rassurer, leur fournir l'information nécessaire et les aider à faire leur montage financier pour qu'elles puissent compléter leurs transactions.
M. Langelier: Le financement de nouveaux programmes est assurément un plus et c'est bien visé. Vous avez demandé si les programmes étaient suffisants. Celui-là est excellent, mais pour ce qui est des autres programmes, il y en a trop et, par conséquent, ils deviennent inutilisables par la PME pour les raisons que mon collègues ont mentionnées.
Juste au niveau des institutions financières, il y a en tout environ 300 programmes. Quand on réussit à trouver quel programme peut convenir, la transaction est déjà passée! Il y aurait peut-être avantage, surtout pour ce qui est du soutien, à regrouper à un seul endroit l'expertise des secteurs gouvernemental, public et parapublic, afin qu'elle soit mieux canalisée vers les objectifs globaux. Actuellement, trop équivaut à pas assez.
[Traduction]
Le vice-président (M. Volpe): Vous cernez la question d'un peu plus près qu'on ne le fait généralement; attendez-vous une réponse de M. Gordon aussi bien que de M. Williamson?
[Français]
M. Bergeron: Oui, bien sûr.
[Traduction]
Le vice-président (M. Volpe): Voulez-vous essayer de répondre, messieurs?
M. Williamson: En guise de réponse, je veux simplement vous dire, monsieur Bergeron, que, dans la province de Québec, la collaboration entre secteur privé et secteur public est excellente, voire exemplaire. Ce sont des choses qu'il vaut peut-être mieux ne pas dire à l'heure actuelle, mais c'est là la vérité.
Au Québec, l'esprit d'entreprise est d'un dynamisme que les autres provinces, en toute franchise, auraient intérêt à imiter. Les dispositifs sont en place, mais je crois que cela tient surtout à l'esprit d'initiative des petites entreprises québécoises.
M. Gordon: En réponse à votre question, je voudrais encore ajouter que cela est général et non spécifique au Québec. Y a-t-il assez de programmes? Il y en a trop. Ces programmes sont-ils appropriés? C'est là une question dont on peut débattre.
En raison du chevauchement des attributions fédérales et provinciales au Canada, les programmes provinciaux sont conçus pour compléter les programmes fédéraux, objectif dont il est tenu compte tant au stade de la conception qu'à celui de la mise en oeuvre.
Mais par la suite, des chevauchements se produisent et le petit exportateur - qui fait l'objet d'une autre discussion - se retrouve dans une situation frustrante qui compromet son efficacité, l'aide étant dispersée, à divers niveaux de gouvernement, sur littéralement des centaines de programmes. C'est une fort mauvaise façon pour l'exportateur d'avoir accès à l'information et aux services nécessaires pour pénétrer ces marchés étrangers.
La simplification de l'accès aux programmes et à l'information s'impose.
[Français]
M. Bergeron: Monsieur le président, je mettrai de côté la question que j'avais l'intention de poser puisque vous venez d'ouvrir la porte à un débat intéressant sur le dédoublement entre les programmes fédéraux et provinciaux de soutien à l'exportation pour les petites et moyennes entreprises.
Je comprends les propos qui sont tenus actuellement. On dit qu'il y a probablement trop de programmes. Ils ne sont pas inutiles, mais il devient trop compliqué pour les petites et moyennes entreprises, et même pour les institutions financières, de gérer tous ces programmes. Donc, on peut penser à une opération de rationalisation au niveau des programmes fédéraux et provinciaux.
On signale que les programmes provinciaux ont souvent été conçus de façon à compléter les programmes fédéraux. C'est-à-dire que souvent, les programmes provinciaux sont conçus de façon à répondre à des besoins particuliers des entreprises de chacune des provinces et de la structure industrielle de chacune des provinces. Est-ce qu'on ne peut pas imaginer une décentralisation des programmes fédéraux vers les provinces afin qu'ils soient mieux adaptés à la réalité industrielle de chacune au niveau des programmes de soutien à l'exportation pour les petites et moyennes entreprises?
[Traduction]
Le vice-président (M. Volpe): Monsieur Bergeron, vous n'avez laissé à nos témoins qu'environ une minute pour répondre à votre question.
[Français]
M. Bergeron: Ah, mon Dieu!
Le vice-président (M. Volpe): Qui veut répondre le premier?
[Traduction]
M. Gordon: Je ne voudrais pas me risquer à aborder cette question.
Des voix: Oh!
M. Williamson: C'est une question légitime, et je vais donc y répondre.
Les programmes ne devraient être implantés dans aucune région en particulier. Ils devraient être propres à chaque secteur, par exemple pour les secteurs de technologie de pointe et pour les secteurs fondés sur les connaissances. Si nous axons ces programmes sur des éléments industriels plutôt que sur des éléments régionaux, le secteur industriel en profitera et chaque province pourra en prendre sa juste part. C'est là mon opinion.
Le vice-président (M. Volpe): Vous faites preuve d'un grand sens de la diplomatie et je vous admire pour cela, bien que ce ne soit généralement pas propre aux banquiers.
Des voix: Oh!
M. Gordon: Mais je considère cela comme un compliment.
Des voix: Oh!
M. David Hunter (vice-président adjoint, Services commerciaux, Banque HongKong du Canada): C'est là en réalité une question de coopération. Les institutions financières canadiennes ayant accès au plein marché - nous ne sommes pas limités à l'une ou l'autre région - , la collaboration dans le secteur des institutions financières est un fait établi. C'est beaucoup plus difficile de parvenir au même degré, ou à un degré supérieur, de coopération, aux niveaux provinciaux et fédéraux, entre les divers organismes gouvernementaux.
[Français]
M. Nguyen: Comme M. Hunter l'a souligné, c'est une question de coopérer, de partager et de trouver sa place dans le processus qui aidera les PME à bien compléter leurs transactions. Je pense que tout le monde a un rôle à jouer là-dedans.
Le secteur privé, incluant les institutions financières et Desjardins, souhaiterait qu'il y ait une nouvelle approche de coopération dans ce domaine.
M. Langelier: Assurément, la décentralisation au niveau provincial ne serait pas un avantage. Je corrobore ce que mon collègue de la Banque royale affirmait, à savoir qu'il vaut mieux s'orienter vers des secteurs d'industrie. Pour moi, du point de vue du commerce international, le concurrent n'est pas celui de l'autre ville, de l'autre village ou de l'autre province, mais celui de l'autre pays. Conséquemment, il faut qu'il y ait un effort plus concerté.
[Traduction]
Le vice-président (M. Volpe): Monsieur Penson.
M. Penson (Peace River): Je vous remercie, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue parmi nous à ces messieurs, et je voudrais leur poser deux questions. En guise d'introduction je voudrais toutefois manifester ma sympathie pour les petites et moyennes entreprises, et même pour les grosses entreprises, devant la grande confusion qui règne dans les programmes du gouvernement. Vous avez de nouveau mis le doigt dessus ce matin, mais ce n'est pas la première fois que le fait nous est signalé.
Le financement des exportations en est un bon exemple: nous avons la SEE, Northstar, le secteur bancaire, la Banque fédérale de développement et à présent l'ACDI, qui touts ont le même champ d'action. La SEE s'occupe maintenant également d'opérations bancaires canadiennes, et j'aimerais savoir justement ce que nos hôtes pensent de ses activités.
Il fut un temps, à ma connaissance, où le secteur bancaire assumait une part assez considérable du financement des exportations, mais cette part s'est rétrécie. Nous avons entendu M. Gordon nous expliquer comment la SEE est en concurrence directe avec les banques en matière de financement à moyen et à long terme. Les banques n'auraient-elles pas un rôle à jouer là en cas de dissolution, pour l'une ou l'autre raison, de cette société de la Couronne? Le secteur bancaire serait-il disposé à assumer ce secteur et à offrir aux sociétés canadiennes le genre de financement à l'exportation dont elles ont besoin? M. Gordon connaît certainement le modèle britannique, où les secteurs de l'assurance et du financement à l'exportation ont été privatisés.
C'est là ma première question, je laisse, à qui voudra bien s'en charger, le soin de répondre.
M. Williamson: Je veux bien me lancer là-dedans: j'ai promis de ne pas faire de publicité pour la Banque royale, et je ne vais donc pas vous dire ce que nous avons fait avec la Corporation commerciale canadienne ou toute autre entreprise. Vous pourrez, si vous le voulez, vérifier que nous avons de bons états de service, et que la collaboration a donc de l'avenir.
Mais le fond de votre question, c'est de savoir si le monde des finances peut en faire davantage, s'il pourrait assumer une plus grosse part du fardeau? Je répondrai à cela par un oui catégorique, ce devrait être un devoir pour lui, mais je vais en revenir à mes commentaires.
Le vrai problème n'est pas, à notre avis, le crédit à moyen terme pour les petites entreprises, quand il y a un risque à conclure une affaire à l'étranger, le vrai problème, c'est de trouver du capital d'exploitation interne, ce qui relève certainement du champ de compétence des banques et d'autres grandes institutions financières. Sur ce point, je crois qu'il devra y avoir un changement de mentalité.
La diminution du volume des affaires de la SEE - M. Gordon pourrait vous en dire davantage que moi - se situe dans l'appui aux grandes multinationales. Les deux questions se posent différemment: il y a, dans ce secteur-là, un besoin de participation avec les organismes gouvernementaux. Dans le secteur des petites et moyennes entreprises, il y a suffisamment d'occasions pour les banques et autres de répondre à un besoin et de le faire plus efficacement, sans l'argent du gouvernement ou sans son appui.
M. Gordon: J'aimerais ajouter, pour bien insister sur ce que disait Doug, que quand on parle de petites entreprises, le problème est l'accès au capital d'exploitation et au financement à court terme.
À cet égard la SEE, dans son rôle d'assurance des créances, offre un éventail assez vaste et assez efficace de produits que les banques peuvent utiliser pour épauler le capital d'exploitation. Certes, il existe des lacunes et le programme MARG, par exemple, s'efforce d'y remédier; seul le temps nous dira s'il y est parvenu ou non. C'est toujours possible, mais nous en sommes au stade expérimental.
Le problème, c'est l'accès au fonds de roulement, et c'est dans le financement à moyen et à long terme que vous pouvez discuter pour savoir si la SEE devrait concurrencer les banques, mais la question, en toute franchise, ne se pose pas vraiment pour les petites entreprises parce que celles ne sont pas, dans leur majorité, dans l'exportation d'équipement exigeant ce genre de financement. Ce secteur est complètement dominé par les grandes entreprises et des coûts considérables y sont liés.
La plupart des petites sociétés vendent des produits qui nécessitent une aide financière à plus court terme et les banques assument, je pense, assez bien ce rôle. Certes, rien n'est parfait, mais le grand rôle pour les banques, c'est d'aider, si besoin est, des institutions comme la SEE pour ce qui est de l'assurance des créances, ce qui leur permet de garantir les créances sud-américaines ou asiatiques qui sont hors de l'Amérique du nord.
M. Penson: Oui, je comprends cela, mais il faut espérer que ces petites compagnies grandiront un jour. Ce à quoi elles visent, c'est de s'agrandir et de profiter du marché de l'exportation. Je suis donc quelque peu surpris que vous ne craigniez pas davantage la concurrence de la SEE, concurrence déloyale dans une certaine mesure au sens où elle ne paye pas d'impôt et a accès aux deniers publics. Ne voudriez-vous pas occuper une place plus importante sur ce marché si vous aviez...
M. Lastewka (St. Catharines): Il n'a peut-être pas aimé... [Inaudible - Éditeur]
M. Penson: Non, c'est une bonne question.
M. Williamson: C'est vraiment très simple, monsieur le président. Nous sommes en faveur d'une concurrence accrue, et non moindre, et je voudrais mentionner là ce que j'appellerais, sans intention méprisante, les entreprises artisanales. Vous allez en entendre certaines aujourd'hui même, si je ne me trompe, et nous travaillons avec certaines de ces entreprises. Les occasions abondent, à mon avis, pour des entreprises minuscules qui veulent trouver un créneau.
Je dirais, d'une façon générale, que plus il y a de concurrence, mieux cela vaut. Qu'elle provienne de la SEE, ou de l'ECGD, ou de la COFACE en France, entrons tous dans la danse. Les plus forts survivront.
Le vice-président (M. Volpe): Je ne suis pas certain que ce soit là la réponse qu'attendaitM. Penson mais continuez, monsieur Gordon.
M. Gordon: Êtes-vous certain que vous n'êtes pas politicien?
Quand vous en arrivez à la question du financement à long et à moyen terme...
M. Penson: Question que vous avez soulevé dans votre exposé.
M. Gordon: C'est exact. Sur cette question qui, j'insiste là-dessus, n'a pas une importance considérable pour les petites entreprises, si vous voulez nous demander si les banques pourraient y jouer un plus grand rôle, nous répondrons bien entendu par l'affirmative. Nous avons, au Canada, plus de 7 000 filiales de banques qui pourraient être utilisées comme point de distribution et pourraient donner une aide aux exportateurs.
Mais on en revient à une question d'argent, et c'est une question de politique publique. D'une part, la SEE est censée fonctionner comme société de la Couronne et de façon indépendante, et ce mandat public n'est pas nécessairement le même que dans d'autres pays. C'est pourquoi je dois remettre la balle dans votre camp, parce que c'est une question de politique publique.
M. Penson: Oui, une question qui est donc de notre ressort en tant que députés, et c'est précisément pourquoi je vous ai posé la question. Vous avez un concurrent qui appartient au gouvernement. À supposer que cette société n'ait pas un avenir assuré, ou se trouve dans la même situation qu'en Grande-Bretagne, où les institutions de ce genre ont été privatisées, qu'est-ce que vous préfèreriez voir au Canada, puisqu'on vous demande d'exprimer votre préférence?
M. Hunter: Si vous demandez l'avis du secteur privé sur cette question, il faut tenir compte de la rentabilité des transactions de ce genre d'entreprises. C'est ainsi qu'en Grande-Bretagne, on demande aux banques de jouer un rôle lorsqu'une portion significative de leur participation reçoit la garantie simple et efficace du gouvernement britannique, les mécanismes de ces transactions permettant alors à la banque d'en retirer un bénéfice suffisant.
Dans le contexte canadien, le régime qui détermine ces relations entre la banque et la SEE est beaucoup plus compliqué et beaucoup plus dicté par les transactions; aussi le secteur bancaire canadien a-t-il réagi en tenant compte d'une faible marge de bénéfices pour assumer le risque de crédit à moyen et à long terme.
Le vice-président (M. Volpe): Je pense que M. Penson et M. Mills poursuivront ce débat lors de la prochaine série de questions.
Je voudrais vous interrompre un instant pour vous dire que le vote a été annulé et que nous pouvons donc poursuivre la séance sans interruption. La parole est à M. Flis.
M. Flis (Parkdale - High Park): Je vous remercie, monsieur le président. Je souhaite la bienvenue à nos témoins et les remercie de nous aider à mettre les petites et moyennes entreprises sur les rails de l'exportation.
Un comité semblable au nôtre s'est lancé, il y a près de quinze ans, dans le même genre d'entreprise et a recommandé, à l'époque, que le Canada dispose d'une société nationale pour le commerce qui soit, à proportions égales, propriété du gouvernement et du secteur privé. La petite entreprise qui ne peut se permettre de chercher des marchés à l'étranger ne peut réunir les fonds - bref, tous les problèmes qui ont été évoqués ici aujourd'hui... Un grand nombre d'entre eux seraient résolus parce que la petite entreprise pouvait alors s'adresser à cette société nationale pour l'exportation.
On nous dit que celui qui cherche à exporter est confus en raison du trop grand nombre d'organismes chargés d'aider les petites et moyennes entreprises. Est-il temps de réviser cette notion de société nationale pour le commerce ou disposons-nous de suffisamment d'organismes, de programmes et de mécanismes pour tourner le dos à une telle notion?
Mais par quoi recommandez-vous de remplacer un tel organisme? Ce que nous avons à l'heure actuelle ne semble pas satisfaisant.
M. Williamson: Je serais en faveur de la formation d'une société nationale pour le commerce, et ce pour deux raisons: tout d'abord il faut qu'elle participe équitablement à la mise de fonds. Il faudrait y inclure les grandes entreprises et faire pression sur elles ou y investir. En second lieu, il faudrait que ce soit stratégique, à savoir axé sur des objectifs stratégiques dans le cadre - oserais-je le dire - d'un plan d'ensemble ou d'une stratégie industrielle. À ces conditions, cela pourrait être un véhicule de promotion des exportations canadiennes, mais ces deux conditions devraient être remplies: participation élargie aux biens propres et objectif stratégique clairement tracé.
[Français]
M. Nguyen: J'ai une vue un peu différente de celle de mon collègue de la Banque royale. Comme je l'ai déjà mentionné, les PME, par définition, sont des entreprises qui ont très peu de temps. Lorsqu'on essaie de créer son agence ou sa société, on s'embarque dans un autre processus qui mettra beaucoup de temps à se matérialiser. Vu que c'est une approche un peu consortiale, où le gouvernement et le secteur privé mettent chacun 50 p. 100, ça risque de prendre je ne sais quelle direction!
Je pense que présentement, nous avons déjà un réseau Desjardins, au Québec, qui est capable de distribuer ces services. Est-ce qu'on est prêts à coopérer, dans une formule quelconque, à un programme de collaboration conjoint? On est peut-être prêts à regarder un réaménagement des programmes. Essayons d'utiliser le réseau qu'on a présentement et de distribuer ces services de façon plus efficace et plus efficiente.
[Traduction]
Le vice-président (M. Volpe): Monsieur Flis, une question complémentaire, ou bien voulez-vous que M. Gordon vous réponde?
M. Flis: À moins que M. Gordon ne veuille me répondre...
M. Gordon: Je vous dirais bien franchement que mon opinion n'est faite ni dans un sens ni dans l'autre, mais j'ai l'intuition que si vous aviez une société nationale pour le commerce, une sorte de CCC élargie - la Commodity Credit Corporation remplit ce rôle aujourd'hui dans une certaine mesure, mais sur une échelle beaucoup plus réduite - si vous preniez cela sur une échelle plus grande, j'ai l'impression que ce serait les grosses sociétés qui finiraient par en profiter le plus. Je crains que cela n'aiderait pas particulièrement les petites entreprises à se lancer dans les exportations.
Ce n'est toutefois qu'une intuition, je n'ai pas de preuves à apporter à l'appui.
M. Flis: L'intention était précisément de ne pas mettre une telle société à la disposition d'une multinationale, de l'axer spécifiquement sur l'aide aux petites entreprises désireuses d'exporter.
Permettez-moi d'en venir aux faits et de vous exposer un vrai problème.
Il n'y a pas longtemps, me trouvant au Québec, j'ai eu affaire avec une entreprise qui exportait en Pologne des logements préfabriqués. Ils en avaient exporté environ 240, créant là-bas tout un quartier, et chaque élément de ces logements avait été fabriqué au Québec. Le tout était expédié par conteneur et monté en Pologne. Vous créez donc des emplois, des marchés, etc., et si vous parvenez à percer qui sait combien de quartiers pourront encore être créés, non seulement en Pologne, mais dans d'autres pays également.
Cette société n'a pu obtenir au Québec le financement voulu, elle s'est également adressée en vain au gouvernement fédéral, aucune association, chambre de commerce, caisse populaire n'a voulu lui donner l'aide nécessaire. Elle a fini par l'obtenir, devinez où? À la Polish American Mortgage Bank.
Comment se fait-il, dans un pays comme le nôtre, qu'une entreprise de cette taille, qui pourrait créer tant d'emplois, doive d'adresser aux États-Unis pour obtenir une aide financière? C'est ce qui est vraiment arrivé, et c'est grâce à la Polish American Mortgage Bank que le projet a pu décoller. Que faisait la Banque royale? Où était la Caisse populaire?
Le vice-président (M. Volpe): Monsieur Williamson.
M. Williamson: Je vais vous donner notre opinion, elle est très simple. Nous avons eu un cas, très semblable à celui que vous venez de citer, d'exportation en Argentine de logements préfabriqués. Quel était le hic de l'affaire? L'exportateur avait stipulé, avec les Argentins, que nous financerions l'hypothèque des acheteurs de ces logements, ce qui n'est pas de notre ressort, n'est-ce pas? Comme vous le voyez, il y a toujours anguille sous roche.
Ce que vous disiez, au fond, c'est qu'il y a un partenariat stratégique avec quelqu'un qui connaît le marché local - la Pologne, dans le cas que vous citez - et c'est exactement ce que je voulais dire dans mon introduction. Que la communauté polonaise du Canada participe à ce genre d'affaire. Vous devez accepter qu'il faut faire appel à l'extérieur. Nous n'avons peut-être pas tout au Canada, mais nous ne devrions pas nous indigner si on s'adresse ailleurs pour une aide, c'est simplement un exemple de partenariat stratégique.
L'autre façon d'arriver au but souhaité dans la transaction dont vous parliez, aurait été de chercher en Pologne un associé qui apporte des fonds propres, en faisant appel au secteur canadien des services financiers pour trouver en Pologne un associé capable de créer une relation à long terme, afin de ne pas simplement assurer une transaction ponctuelle, mais des transactions sur une longue période. C'était là une occasion manquée.
M. Gordon: Je devrais peut-être ajouter une observation.
Je ne sais rien sur cette société. La Banque HongKong n'est certainement pas dans le commerce des prêts et nous savons très peu de choses de la Pologne, mais le problème que vous signalez peut tenir tout autant à une difficulté d'accès à l'information qu'à une difficulté d'accès au financement. Il ne fait toutefois aucun doute que la Pologne est un marché à risque.
Les exportations ne profitent à l'économie canadienne que s'il y a quasi-certitude que l'argent sera remboursé. Le nom même de la banque semble indiquer que celle-ci connaît le marché en question, certainement beaucoup mieux que ne le ferait la Banque HongKong du Canada. Il aurait peut-être été bon d'emblée que quelqu'un soit en mesure de faire connaître à cette société québécoise l'existence de cette institution qui a une connaissance particulière de la Pologne, même si elle est installée aux États-Unis. C'est pourquoi il me semble qu'il y a eu impasse autant sur l'information que sur le financement.
M. Flis: On a indiqué à cette entreprise une banque canado-polonaise, mais qui n'était pas suffisamment importante pour une entente de cette envergure. Je crois que nous reviendrons un peu plus tard dans la journée sur cette question de banque.
J'ai pris la Pologne comme exemple parce qu'on a porté ce cas à mon attention, mais il pourrait s'agir de tout autre pays.
Le vice-président (M. Volpe): Je vous remercie, monsieur Flis.
Nous allons commencer la seconde série de questions et je vais donner la parole à M. Bergeron.
[Français]
M. Bergeron: Dans un premier temps, j'aimerais préciser ma pensée quant à la dernière question que j'ai posée tout à l'heure.
J'ai senti un certain malaise chez les témoins. Loin de moi l'idée de vouloir vous placer dans une position délicate et de vous attirer, contre votre gré, dans le débat constitutionnel actuel! Ma question était tout à fait candide et désintéressée. On a manifesté un désir de rationalisation et, comme les différents secteurs industriels sont souvent concentrés dans des régions ou des provinces particulières au Canada, j'ai lancé l'idée que la décentralisation des programmes de soutien à l'exportation pouvait peut-être être une façon de rationaliser ces différents programmes.
Cela étant dit, j'aimerais revenir à la question que j'avais l'intention de poser tout à l'heure. On entend souvent les banques nous dire que les risques liés au financement des activités d'exportation des PME sont trop élevés pour qu'elles puissent les assumer. M. Langelier disait tout à l'heure que les PME n'avaient souvent pas les ressources et l'expertise nécessaires pour se lancer à l'assaut des marchés étrangers et que, conséquemment, il y avait souvent un certain nombre de risques associés au soutien à l'exportation des PME.
J'ai beaucoup apprécié la présentation de M. Gordon, de la Banque HongKong du Canada, qui nous disait que son institution n'avait pas de direction spécialisée dans le soutien aux importations, mais qu'il y avait dans chacune des succursales des gens en mesure de répondre immédiatement aux questions et aux attentes des PME qui s'adressaient à elles.
Je sais que le Mouvement Desjardins a toujours été préoccupé par les PME. J'aimerais que les différents témoins me disent s'ils considèrent que ce genre de services peut faciliter l'accès au financement et à l'information nécessaires aux PME pour se lancer à l'assaut des marchés étrangers.
M. Langelier: Lorsque mon collège est intervenu tantôt, il a dit que c'était effectivement ce qu'on croyait. Il s'agit d'apporter de l'information via les réseaux existants, que ce soit par le réseau des caisses ou le réseau des banques, ce que la Banque HongKong du Canada fait déjà. Je dois avouer candidement qu'actuellement, au niveau de Desjardins, ce n'est pas encore tout le monde qui est formé pour pouvoir répondre adéquatement.
Comme je l'indiquais dans notre introduction, il s'agit de desservir les clients, de sensibiliser et de former davantage nos directeurs de crédit dans les différentes succursales afin qu'ils puissent aider directement les entrepreneurs, se pencher sur les problèmes des propriétaires de petites entreprises afin de les régler, leur faire faire le cheminement dans le dédale des programmes ou, du moins, établir une relation avec des spécialistes à l'intérieur de l'institution. Il faut cependant que la démarche de l'entrepreneur s'arrête au point de vente, c'est-à-dire au niveau de la succursale de la caisse ou de la banque, pour qu'on soit capable de lui donner le produit dont il a besoin.
[Traduction]
M. Gordon: Tout ce que je peux faire, c'est répéter ce que je disais dans mon exposé, à savoir que la Banque HongKong, en raison peut-être de sa tradition de financement du commerce extérieur, représente l'un de nos bastions en matière de concurrence; en essayant de développer nos affaires au Canada et de nous mettre au service des exportateurs actuels et potentiels, nous avons essayé de mettre notre expérience à profit.
C'est là notre effort, et c'est pourquoi la grande majorité de nos filiales - mais pas toutes - et les prêteurs qui y opèrent doivent bien connaître le financement du commerce extérieur, afin que lorsqu'un exportateur ou un candidat à l'exportation se présente et demande comme il va se faire payer des marchandises qu'il veut exporter dans un pays d'Asie, le directeur du service de prêts n'entre pas en transes à cette seule mention, mais sache réagir intelligemment et puisse guider cette société. Tel a toujours été notre objectif. Nous avons connu un certain succès dans cette entreprise et espérons pouvoir en dire de même de nos clients.
M. Mills (Red Deer): J'aimerais discuter de façon plus détaillée de deux questions particulières. Certains des gens d'affaires que nous avons entendus plus tôt ont dit qu'un de leurs principaux problèmes à l'égard du financement - et vous avez signalé qu'ils pouvaient obtenir une aide au niveau des crédits de substitution - est que les banques ne tiennent pas compte des comptes-clients étrangers lorsqu'elles évaluent la viabilité des projets. Quelqu'un par exemple a dit que 80 p. 100 de ces comptes-clients étaient aux Etats-Unis. Il s'agissait de bonnes entreprises, d'entreprises saines, mais les banques n'en tenaient pas compte.
Que pensez-vous de ce problème?
M. Williamson: Je peux vous dire ce que j'en pense, mais je ne ferai pas de publicité pour la Banque royale, parce que la réponse est bien simple.
Le problème est que nous devons acheter des comptes-clients étrangers. Nous en achetons actuellement dans 16 devises différentes pour 16 pays différents. C'est ce que nous faisons.
C'est une question fort importante. C'est ce que nous disent nos clients. C'est d'ailleurs ce que vous disent vos commettants. Nous avons dû constituer une filiale distincte pour ces transactions, et nous avons dû trouver un associé pour nous aider à le faire; aujourd'hui, nous avons des comptes-clients dans 16 pays étrangers. Nous avons été la première banque à avoir des comptes-clients en argent américain.
M. Gordon: Pour ce qui est de la Banque HongKong, nous donnons une garantie pour les comptes-clients américains. Le cas d'une garantie aux comptes-clients est une question qu'on soulève surtout à l'extérieur du Canada et des Etats-Unis. Dans la plupart des cas, nous n'avons pas accordé de valeur aux comptes-clients; cependant, avec les programmes d'assurance comme ceux offerts par la SEE, une assurance qu'on peut obtenir pour un prix très raisonnable, nous accorderons à ces comptes-clients une valeur ne dépassant pas 90 p. 100 du montant visé.
Le fait que les banques sont par définition des prêteurs à faibles risques influe sur la façon dont elles perçoivent ce type de transaction. Cependant, nos marges sont très limitées, et lorsqu'une banque accorde un prêt, elle cherche toujours à se ménager une porte de sortie en cas de pépin.
La solution normale en ce qui a trait au remboursement du financement, c'est un paiement à partir de l'encaisse de l'entreprise. Cependant, une banque se ménage pratiquement toujours une porte de sortie, en fonction de la valeur de la garantie que nous acceptons. Dans le cas qui nous occupe, il s'agit des comptes-clients étrangers.
Quand les comptes-clients sont dans des pays qui ne sont pas en Amérique du Nord, il est souvent très difficile ou très coûteux d'obtenir une sûreté acceptable. C'est pourquoi toutes les banques hésitent à accepter des comptes-clients étrangers à l'extérieur de l'Amérique du Nord comme garantie. Cependant, grâce à l'assurance offerte par la SEE, on donne une valeur à ces comptes-clients. L'assurance de la SEE est habituellement disponible.
M. Hunter: J'aimerais préciser qu'un compte-client, s'il n'est pas assorti d'une autre obligation de paiement, est l'obligation la moins fiable dans le domaine commercial. C'est pourquoi les comptes-clients sont si populaires en Amérique du Nord, où la culture est orientée d'abord et avant tout sur les ventes.
Dans d'autres régions du monde, cependant, la chose importante n'est pas la vente mais le paiement qui s'y rapporte, pour des raisons bien évidentes. Dans ces économies, on compte beaucoup plus sur les banques pour procéder à l'évaluation du crédit et pour appuyer le financement de l'acheteur qu'elles connaissent, parce que les banques connaissent toutes sortes de renseignements financiers confidentiels sur cette entreprise. Dans ce contexte, une méthode de paiement plus prisé que les comptes-clients, comme le recouvrement, ou encore plus populaire, comme les crédits documentaires, vous donne une plus grande certitude à l'égard du remboursement.
Nous nous sommes écartés dans une certaine mesure de ce principe de base en Amérique du Nord et en Europe, pour faciliter la création de liens commerciaux, mais ces méthodes sont très populaires dans les pays d'Asie et il ne faut pas oublier que cette région connaît le plus fort taux de croissance commerciale au monde.
M. Mills: Monsieur Williamson, vous avez parlé des avantages stratégiques dont nous jouissons, et vous avez dit qu'il fallait accorder une importance toute particulière à l'industrie de l'information, etc. J'irai même plus loin. Je crois qu'il faut avoir une philosophie commerciale. On a entendu parler de l'esprit d'entreprenariat au Québec.
M. English, un de mes collègues d'en face, et moi avons parlé de l'université de Waterloo, où91 p. 100 des diplômés en informatique ont des emplois aux États-Unis. Il me semble que l'exode des cerveaux qui se déroule actuellement aura un impact marqué sur les possibilités que nous aurons d'être concurrentiels dans les secteurs à base de connaissances.
Je me demandais si les banques s'inquiétaient de la situation.
M. Williamson: La question nous préoccupe tant, que nous avons commandé une étude à cet égard. Je l'ai d'ailleurs avec moi aujourd'hui.
M. Mills: Ce n'était pas un coup monté.
M. Williamson: L'exode des cerveaux se produit parce que nous n'avons pas de plan stratégique visant à offrir des débouchés dans des secteurs d'importance stratégique où le Canada jouit déjà d'un avantage concurrentiel. Au Canada, nous n'avons pas les ressources nécessaires pour tout faire pour tout le monde.
À mon avis, si l'on désire endiguer l'exode des cerveaux, il faut choisir des secteurs stratégiques où le Canada jouit d'un avantage naturel, d'un avantage de fabrication, d'un avantage sur le marché, et rendre ces secteurs plus attrayants. Nous pourrions créer des centres d'excellence à Kitchener-Waterloo, à Québec, et à Saskatoon dans le secteur agricole et dans le secteur de la biotechnologie. Trouvons les secteurs où nous pouvons offrir de vrais débouchés. Les sciences de la santé et les sciences de la vie sont d'autres secteurs fort attrayants. Il y a toutes sortes de domaines où le Canada jouit d'une réputation sans pareil, mais à moins que nous n'investissions nos ressources stratégiques dans ces secteurs-clé plutôt que dans tous les secteurs, nous ne créerons jamais, pour reprendre l'expression de Michael Porter. ces créneaux de compétence qui sauraient attirer des chercheurs professionnels et d'autres.
M. Lastewka: La dernière question et la réponse qu'on y a donné forment en quelque sorte un préambule à ma question. J'aimerais d'ailleurs féliciter les trois groupes des rapports qu'ils ont présentés parce que cela nous permet de mieux comprendre le plan stratégique.
Je ne veux pas présenter les choses de façon simpliste, mais je crois qu'il nous faut créer un programme stratégique à trois volets. Le premier volet représenterait le secteur des connaissances, des débouchés, du marketing et de l'établissement des réseaux à l'étranger. Cela ne sera possible que si l'on constitue des alliances.
Le deuxième volet inclurait des programmes d'aide au Canada, avant l'exportation du produit, dans le domaine de la fabrication; il faudrait de cette façon s'assurer qu'il existe au Canada les services de fabrication nécessaires pour répondre à un besoin qui existe à l'étranger.
Le troisième volet nous permettrait d'assurer que nous disposons de tous les services pertinents, comme dans le domaine de l'exportation, du financement, de l'assurance et des comptes-clients.
Aujourd'hui, j'ai l'impression que nous avons beaucoup de gens qui essaient de faire beaucoup de choses dans tous les secteurs et qu'en fait, nous ne sommes experts dans aucun d'entre eux. Mais que cela soit au niveau du gouvernement fédéral, du gouvernement provincial, des banques, des institutions financières, des secteurs, des grandes entreprises ou même des ministères, il y a certainement des gens compétents qui pourraient assurer la réalisation de ces trois volets. Si j'ai raison, certains sauraient mieux être les chefs de file de l'étape ou du volet 1, le volet connaissances/marketing/débouchés; d'autres sauraient mieux s'occuper de l'aide pré-exportation dans un secteur de fabrication, dans le cadre du volet 2, et enfin d'autres sauraient sans aucun doute comment assurer les services de financement.
M. Williamson: Vous verrez aux pages 7 et 8 de mon mémoire que votre évaluation est très bonne. Pour répondre à votre question à l'égard de l'aide pré-exportation, je dirai que c'est le secteur des finances qui doit s'occuper de cela; pour ce qui est de la connaissance du marché, je crois qu'il s'agit là d'un rôle élargi des associations commerciales en collaboration avec le gouvernement; pour ce qui est du troisième volet, monsieur Lastewka, permettez-moi de vous rappeler trois points.
M. Lastewka: Une fois que nous avons les connaissances, le marketing, le produit et les services, il nous faut une assurance à l'exportation, le financement et les choses de ce genre. Sinon rien ne se produira.
M. Williamson: Encore une fois, à mon avis, il s'agit là d'un rôle que peut jouer le secteur des finances. Il peut se faire le chef de file, en collaboration avec les associations sectorielles, dans un premier temps, pour la création de réseaux et de partenariats. Je crois que les grandes banques canadiennes ont déjà un réseau international.
M. Lastewka: Alors pourquoi ne pas s'organiser?
M. Williamson: C'est une bonne question.
Le vice-président (M. Volpe): Est-ce que le secteur des banques hésitent à se faire le chef de file?
M. Williamson: Je ne crois pas, monsieur le président. Si vous reconnaissez que le problème, le vrai problème est le capital d'exploitation dont a parlé mon collègue et dont j'ai moi-même parlé, il faut rajuster notre tir. Il ne s'agit plus du financement à moyen terme, du financement pendant cinq ans, d'une petite entreprise. Il s'agit-là plutôt du capital d'exploitation disponible au Canada. C'est justement la question dont discute les banques lorsqu'elles comparaissent devant le Comité de l'industrie. C'est un sujet important, et il faut tenir une discussion sur la nécessité d'apporter des capitaux et y inviter des gens susceptibles de le faire. Tous ces éléments doivent être présents.
Je crois que le secteur financier peut jouer le rôle de chef de file. Nous n'avons peut-être pas fait tout ce que nous aurions dû à cet égard par le passé. Mea culpa.
Les choses se sont tellement détériorées que l'intérêt national et la création d'emplois sont en jeu. Nous devons retourner au bâton encore une fois et faire preuve de plus de créativité.
Cependant nous sommes très peu patients face à la paperasserie et aux consultations inutiles. Tout cela n'est pas très sorcier. Comme je l'ai déjà dit, il suffit d'étudier ce que les autres pays ont fait, les réussites qu'ils ont connues. Il faudrait peut-être adapter les choses au Canada, mais on n'a pas besoin de procéder à un examen prolongé ou à la création de nouveaux comités et de nouveaux programmes pour y parvenir. Tout ce qu'il faut, c'est la volonté d'agir.
M. Lastewka: Je crois que c'est là où nous en sommes. Il ne sert à rien d'essayer de déterminer si la SEE fait parfois concurrence aux PME ou aux institutions financières, parce que les PME disent que même cela ne suffit pas. Il nous faut, dans le cadre d'un partenariat, découvrir ce que nous pouvons faire pour le Canada, voir les expériences des autres pays et agir.
M. Williamson: Vous avez parfaitement raison.
M. Lastewka: Pourquoi n'agissons-nous pas?
Le vice-président (M. Volpe): C'est une bonne question. Je ne sais pas si j'ai besoin d'une réponse des trois témoins. J'aimerais cependant poursuivre dans la même veine si vous me le permettez.
Vous avez laissé entendre, monsieur Williamson, et je crois que vos deux collègues ont pratiquement dit la même chose, qu'il existe une expérience internationale dont nous pourrions nous inspirer pour mieux comprendre comment toutes nos entreprises pourraient devenir non seulement plus concurrentielles mais comment elles pourraient faire preuve de plus d'entreprenariat, et je crois que vous avez donné l'exemple des petites et moyennes entreprises du Québec pour que toutes ces entreprises jouent un rôle plus important à l'échelle internationale. Si cette expérience et cette compétence existent déjà au niveau international, pouvez-vous nous donner certains exemples du type d'expérience qu'on pourrait adapter au Canada pour débloquer le financement et rendre nos entreprises beaucoup plus concurrentielles sur le marché des exportations?
M. Williamson: Je suis prêt à vous communiquer tout cela, à vous, monsieur Lastewka, et à vos collègues. Nous pouvons parler de beaucoup de choses, et je suis prêt à me retrousser les manches et en parler avec le comité lorsqu'il le désirera.
Pour répondre exactement à votre question, je dirai que l'exemple que j'ai donné est celui du Danemark. Je crois qu'il est possible pour les grandes entreprises du Canada de jouer le rôle de mentor pour les petites entreprises et d'assurer leur financement. Si vous étudiez les statistiques commerciales, vous constaterez que les petites entreprises exportent leurs produits, mais ces exportations ne se font que lorsqu'elles assument le rôle de sous-traitants ou de fournisseurs auprès d'une grande entreprise comme Bombarbier. Ainsi, la petite entreprise, ne figure pas sur la liste des grands exportateurs. Tout cela pourrait changer si les grandes entreprises créaient des partenariats stratégiques avec leurs fournisseurs et devenaient en fait fournisseurs de capitaux et de compétence commerciale.
Il est évident que Bombardier connaît très bien les marchés étrangers. Mais que fait cette entreprise pour partager ses connaissances avec ses fournisseurs? Il y a les modèles danois, japonais ou allemands de consortiums et de partenariats - les Japonais parlent du keritsu. Il y a toutes sortes de choses qu'on peut apprendre dans le domaine.
Le deuxième secteur, et ce n'est là qu'un exemple, est celui des capitaux. Nous devrions pouvoir trouver des associés stratégiques à l'étranger, qui seraient disposés à financer l'importateur afin de renforcer sa position financière et ainsi permettre à l'exportateur d'avoir une meilleure garantie, comme mon collègue l'a signalé, à l'égard du remboursement des prêts. Je crois que le Canada, compte tenu sa réputation à l'échelle internationale, peut se rendre dans divers pays-les choses seraient peut-être un peu difficiles en Pologne - pour établir des liens à l'égard du financement, du capital patient ou d'autre chose, au nom de l'acheteur étranger. On change ainsi l'équation. On dit que ce n'est pas au Canada qu'on a besoin d'aide mais dans le pays cible.
Puis il y a également la promotion du Canada comme..
Le vice-président (M. Volpe): Est-ce la raison pour laquelle, par exemple, la banque Hong Kong fait beaucoup affaire au Québec - parce que les exportateurs du Québec pensent que c'est là un rôle que la banque Hong Kong peut jouer sur le marché asiatique?
M. Williamson: Certainement. C'est là que le Canada a un avantage qui découle de la présence de la Banque Hong Kong, car cette dernière connaît mieux le marché que nous. C'est un avantage, et c'est pourquoi j'appuie ce type de concurrence. Nous parlons de financement, mais personne n'a parlé de «financement éclairé». Allons justement aux endroits où il y a un financement éclairé. Je reconnais que la source de financement éclairée dans les pays riverains du Pacifique est la Banque Hong Kong. Je les en félicite d'ailleurs.
Le vice-président (M. Volpe): Je veux entendre des dialogues. Monsieur Mills, avez-vous une question supplémentaire? Non?
M. Gordon: Monsieur le président, puis-je faire un commentaire? Doug a parlé du rôle de mentor. Une de mes recommandations, quoiqu'elle soit formulée de façon différente, propose exactement la même chose - que les plus petites entreprises s'inspirent des meilleurs pratiques des grandes entreprises. Dans l'ensemble, au Canada, les petites ou moyennes entreprises apprennent comment exporter grâce à des intermédiaires. Qu'il s'agisse de banques, de fonctionnaires fédéraux, ou de représentants de la SEE, il s'agit d'intermédiaires. Les intermédiaires ne concluent pas les ententes.
Ainsi quand on parle des meilleures pratiques, je crois que c'est une bonne chose, il faut que certaines des grandes entreprises qui ont réussi à l'étranger se fassent les copains, les mentors - appelez-les comme vous le voulez - de certaines des plus petites entreprises pour leur permettre de profiter de l'expérience qu'ils ont vécue, plutôt que toujours leur demander de se fier aux intermédiaires comme les banques et les fonctionnaires.
M. Williamson: Il faut les en convaincre.
Le vice-président (M. Volpe): Monsieur Jackson.
M. Jackson (Bruce-Grey): Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est une discussion fort intéressante, et nous sommes ici pour apprendre comment le Canada pourrait exporter plus de produits à l'étranger et stimuler le secteur des affaires.
Avant que j'oublie, j'aimerais demander à M. Williamson le titre de l'ouvrage qu'il a recommandé.
M. Williamson: Je vous en ferai parvenir un exemplaire.
M. Jackson: Merci.
Bon, passons à quelque chose de sérieux. Les parlementaires, les petits entrepreneurs, et même les journalistes - tout le monde se plaint toujours que les banques n'assurent pas suffisamment de financement. Les banquiers nous disent sans cesse qu'ils sont par définition des prêteurs à faible risque.
Lors des réunions du comité, on entend beaucoup parler des pays riverains du Pacifique et on nous dit que c'est là que le taux de croissance de l'activité commerciale est le plus fort. Le comité veut également comprendre cette culture. Après tout, c'est ce dont nous parlons, une culture, que ça soit au Québec ou ailleurs, et cela commence par l'éducation à l'école. Nous parlons d'une culture des affaires. Et un des éléments de la culture asiatique, c'est qu'on ne va pas dans une banque pour plennicher. Il y a d'autres façon d'obtenir une forme de financement parce qu'il y a des débouchés. Si les banques ne prêtent pas d'argent à un petit entrepreneur qui fait du bon travail, elles ont raté une bonne occasion.
Je crois que le comité devrait recommander qu'on trouve des sources de financement de rechange. C'est ce qu'on fait dans les pays asiatiques, où on offre aux clients un taux de financement inférieur d'un demi-point à celui du concurrent.
C'est une partie de la solution. Il y a aussi le problème du chevauchement. Il est difficile pour nous d'intervenir compte tenu du chevauchement des compétences des administrations fédérale, provinciales et municipales dans ce domaine. Les gens réclament de l'aide ou des subventions à leurs élus, mais il y a le problème du chevauchement. Il faudrait donc qu'il y ait harmonisation de la stratégie...
Ce que nous faisons, c'est de créer un autre palier d'intervention auquel doivent s'adresser les gens d'affaires qui veulent obtenir une subvention. Le gouvernement fédéral distribue de l'argent. Trop souvent, cet argent est investi dans divers pays étrangers, et il ne rapporte rien.
Il ne faudrait pas se laisser berner par toutes ces balivernes qu'on répète à la Chambre, et notamment au sujet du régime de santé. On fait grand cas du recours aux cliniques privées, qui revient à soutirer de l'argent à un secteur pour l'investir dans un autre. D'autres se plaignent de la GRC, qui est un service que le gouvernement fédéral offre dans certaines provinces.
Les politiciens ne font que compliquer les choses.
Ma question est donc la suivante...
M. Bergeron: Nous voulons la réponse.
M. Jackson: Comment pouvez-vous d'abord nous aider à créer ce climat et, deuxièmement, à régler le problème des chevauchements et de l'inertie des gouvernements? Il faudrait s'entendre sur la forme que doit prendre la collaboration au lieu de dire: «Je vous donnerai ceci» ou «Je vous donnerai cela» en réponse aux pressions politiques.
Le problème que nous devons surmonter est un problème de nature politique.
M. Williamson: Pour faire un circuit, il faut d'abord se rendre au premier but. Pour la plupart d'entre nous, le défi qui se pose, c'est de se rendre au premier but.
Vous avez dit que nous n'aimions pas beaucoup prendre des risques. Je me demande si on peut dire cela au sujet du domaine immobilier à Toronto, par exemple. Je ne partage pas l'avis de mes collègues sur ce que les banques doivent considérer comme un niveau acceptable de risque. Il nous faut nous élever le long de la courbe de risque. Nous devons trouver de nouvelles façons de le faire et de rétrécir l'écart entre ces deux facteurs.
Si la situation change, cela calmera ceux qui imputent tous nos problèmes aux banques. J'ai essayé de souligner plusieurs fois que le débat ne doit pas porter là-dessus. Il ne s'agit pas d'un problème lié à une pénurie de capitaux. On manque cependant du bon type de capitaux et d'informations sur le sujet, et le problème se pose au pays plutôt qu'à l'étranger. Je crois que le débat est tendancieux.
M. Langelier: Vous avez fait allusion au fait qu'il y a peut-être chevauchement entre les services des organismes fédéraux. Il conviendrait de réduire les chevauchements et de regrouper les services en un seul programme. On pourrait ensuite faire appel aux institutions financières.
Quelqu'un a aussi fait remarquer que les provinces ont aussi un rôle à jouer dans le domaine de l'exportation. Il faudrait que les organismes provinciaux axent leurs activités sur l'économie de la province. Il faudra ensuite voir comment ces activités s'intègrent au plan stratégique pour l'ensemble du Canada.
Par ailleurs, les petites entreprises ne veulent pas être contraintes d'exporter si cela ne leur convient pas. Cela ne s'intègre peut-être pas dans le plan stratégique, mais c'est dans ce domaine que les organismes provinciaux devraient faire porter leurs efforts.
Avec l'appui de certaines provinces, pour tout ce qui est du soutien à l'agriculture dans l'Ouest par exemple, le gouvernement fédéral pourrait être chargé de mettre en oeuvre un plan stratégique global. Il faudrait cependant demander aux organismes fondamentaux visés de s'entendre eux-mêmes sur les moyens à prendre pour réduire les chevauchements.
Le vice-président (M. Volpe): J'aimerais remercier chacun d'entre vous d'avoir bien voulu accepter de comparaître devant le comité aujourd'hui.
Bien que certains soient légèrement sceptiques au sujet de la valeur des comités et des études qu'ils entreprennent, je tiens à assurer à tous nos témoins - et je crois parler au nom de tous mes collègues - que l'une des fonctions des comités est de chercher des réponses aux questions comme celles que vous avez soulevées relativement à des sujets comme celui du financement des exportations. Nous communiquerons peut-être même avec vous avant d'entreprendre la rédaction de notre rapport afin d'approfondir certains des thèmes que vous avez soulevés aujourd'hui. Je crois que la discussion a été fort enrichissante, et je vous en remercie beaucoup.
Mesdames et messieurs, je propose que nous prenions une pause de cinq minutes avant d'entendre les témoins suivants.
Le vice-président (M. Volpe): Le comité reprend ses travaux.
Dans la deuxième partie de notre séance nous examinerons les solutions de rechange au financement des exportations et à l'assurance-exportation dispensée par le secteur privé, nous entendrons deux témoins: le premier, M. Scott Shepherd de Richmond, C.B., est président et PDG de Northstar Trade Finance Inc., et M. Stan Krol de Toronto est directeur général de la St. Stanislaus/St. Casimir's Polish Parishes Credit Union Ltd.
M. Shepherd prendra d'abord la parole.
M. Scott Shepherd (président et PDG, Northstar Trade Finance Inc.): Je vous remercie beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs.
En un mot, Northstar est une nouvelle entreprise qui offre de nouveaux débouchés d'exportation aux PME. Elle a été créée parce qu'on reconnaissait généralement que les marchés financiers ne faisaient pas de place aux petites et moyennes entreprises du domaine de l'exportation. Northstar a été créée le 1er septembre 1994. C'est donc dire qu'elle fonctionne depuis quelque 13 mois.
Il s'agit certes d'un outil d'exportation unique pour les petites et moyennes entreprises canadiennes. Mise sur pied par un exportateur pour des exportateurs, Northstar est une initiative par laquelle les secteurs public et privé ont conclu une nouvelle alliance d'entrepreneurship afin de s'occuper de façon efficiente et efficace des transactions financières qui unissent les acheteurs et les exportateurs pour des montants de 100,000$ à 3 millions de dollars.
Permettez-moi de vous dire quelques mots au sujet de la création et du fonctionnement de Northstar.
Northstar offre aux acheteurs de biens et de services canadiens des prêts remboursables en un à cinq ans. La structure de ces prêts répond aux besoins commerciaux des exportateurs sur les divers marchés internationaux. Autrement dit, chaque transaction est personnalisée selon les besoins de l'acheteur étranger.
Puisque Northstar met l'accent sur les marchés commerciaux et quasi-commerciaux, elle a réussi à fournir un soutien financier à l'exportation à des entreprises canadiennes qui exportent en Argentine, au Chili, en Colombie, aux États-Unis, en Finlande, en Allemagne, en Angleterre, en Grande-Bretagne et au Mexique.
Northstar offre un financement non-bancaire et sans recours aux acheteurs et aux exportateurs étrangers. Ce financement n'a pas d'effet sur la marge de crédit de l'exportateur. Le recours à Northstar lui permet d'accroître ses liquidités et de réduire énormément ses besoins en fonds de roulement.
Quels sont nos objectifs? En un mot, notre objectif est de fournir des services de financement à l'exportation aux petites et moyennes entreprises d'exportation du Canada. Je crois que c'est ce qui nous distingue des autres entreprises de financement. C'est notre seul créneau.
Nous tâchons de travailler en coopération et de façon efficace avec les exportateurs et leurs banquiers pour répondre aux besoins de l'acheteur étranger de façon opportune. J'insiste là-dessus parce que les transactions internationales sont en elle-mêmes très complexes. Elles prennent du temps, et lorsqu'il s'agit de petites transactions, si elles ne sont pas menées de façon opportune, c'est le concurrent étranger qui en profite.
Nous nous efforçons de nous acquitter de nos tâches envers l'exportateur et l'acheteur avec intégrité, honnêteté et professionnalisme.
Enfin, l'élément le plus important, nous tâchons d'être honnêtes et francs au moment de conseiller les exportateurs pour chacune de leurs transactions et de servir de modèle aux autres services d'exportation et de financement à l'exportation qui peuvent être accessibles dans tout le Canada.
Comment Northstar a-t-elle été créée? En qualité d'ex-agent financier en chef pour une importante société canadienne de produits électroniques pour la télévision par câble, j'ai pu constater les effets directs sur notre marché du financement par le vendeur. Notre entreprise était en concurrence directe avec une entreprise multinationale qui comportait une composante interne de financement par le vendeur.
Malheureusement, nous ne pouvions lui faire concurrence sur certains marchés où un concurrent étranger (qui, dans bien des cas, n'avait même jamais fabriqué l'équipement auparavant) offrait de financer un important acheteur étranger. Même si nos prix, notre qualité et l'échéance de nos livraisons étaient les meilleurs, on refusait tout à coup d'acheter le produit canadien original.
Je m'en suis particulièrement rendu compte lorsque j'ai vu de grandes multinationales délaisser ce que j'appellerais le secteur militaire industriel pour s'intéresser aux domaines de l'électronique de pointe et de la haute technologie. Des créneaux jusqu'ici trop petits pour intéresser ces grandes sociétés sont soudainement devenus des secteurs de croissance. Cette situation compromet la survie de bon nombre de petites sociétés de haute technologie si nous ne répondons pas à leurs besoins en leur donnant les outils qui conviennent.
La répercussion du financement, claire et marquée, se faisait soudain jour. J'ai su qu'il faudrait quelque chose pour ce créneau de marché et pour répondre aux besoins des petits exportateurs. Je dis «petits exportateurs», parce que même les moyennes entreprises ont des difficultés à financer ces petites commandes de produits. À vrai dire, à moins de disposer d'une composante de financement interne, bien des entreprises auront de la difficulté à obtenir des prêts à terme, quelqu'en soit le montant.
Qu'avons-nous fait? Nous avons élaboré un plan d'affaires qui permettrait de répondre au mieux aux besoins des exportateurs des petites et moyennes entreprises à notre époque de contraintes budgétaires. Le nouveau produit aurait une meilleure chance de succès s'il faisait appel à une nouvelle alliance entre le secteur public et le secteur privé pour répondre à ce besoin unique.
Ces petites transactions ont toujours eu du mal à être rentables pour les banques ou même à leur éviter des pertes simplement en raison du coût de traitement de chaque transaction. Comme bien des membres du comité peuvent l'imaginer, le coût de traitement d'une transaction de 100 000$ est le même que celui d'une transaction de 3 millions de dollars. La retenue des taxes a également nuit aux transactions transfrontalières. Par conséquent, il a toujours été difficile d'amener les banques à fournir ces petits prêts.
Compte tenu de cette réalité, on a intégré au plan d'affaires une structure de coût pour les opérations de Northstar qui fonctionnait dans les entreprises, à distance de toute autre institution financière, et de façon autonome. Autrement dit, c'est une petite entreprise qui répond aux besoins des petites entreprises.
Exploité selon le mode de la petite entreprise, Northstar recourt à deux excellents bassins de main-d'oeuvre, de façon tout à fait rentable. Northstar dépend de ce que j'appellerais une main-d'oeuvre «second début», composée de banquiers et de cadres de la finance internationale qui viennent de prendre leur retraite. Ces gens possèdent une expérience exceptionnelle, ont habituellement accès à un deuxième revenu et se démarquent par leur désir de continuer à donner des conseils sur les transactions internationales. Ensuite, Northstar fait appel à de jeunes diplômés qui sont chargés du soutien administratif quotidien et du suivi.
Je suis heureux de pouvoir dire que l'expérience et l'enthousiasme combinés de ces deux groupes a contribué à susciter une excellente atmosphère d'équipe au sein de Northstar en plus d'aider chacun à accroître ses connaissances. Les cadres expérimentés sont très sensibles aux besoins des jeunes diplômés en ce qui touche l'apprentissage, et ils sont fort heureux de leur transmettre leurs connaissances.
La structure de coût est plus appropriée au traitement de ces petites transactions. De bien des façons, nous tirons le meilleur de deux mondes. Notre structure de coût est plus basse, et nous permettons aux nouveaux employés de Northstar d'obtenir une formation.
Malgré sa petite taille, Northstar compte sur de solides partenaires. Northstar Financement du Commerce International fait fonds sur la force des sociétés suivantes au titre de l'exportation: Banque de Montréal, British Columbia Trade Development Corporation (Gouvernement de la Colombie-Britannique), Ontario International Trade Corporation (Gouvernement de l'Ontario) et, enfin, le gouvernement fédéral, par l'entremise de la Société pour l'expansion des exportations et la diversification de l'économie de l'Ouest. On a cherché à établir une structure d'entreprise qui garantirait le traitement efficient et efficace des petites transactions.
Je suis heureux de dire que nos réunions du conseil, qui ont lieu tous les deux mois, font intervenir sur une même tribune les secteurs public et privé du Canada, et l'on y discute des enjeux de l'exportation bien à l'extérieur des affaires commerciales habituelles de Northstar.
Au début, nombreux étaient les gens qui disaient que ce serait impossible à faire. Ils affirmaient que les priorités de chacun et les programmes de nos partenaires potentiels nous empêcheraient invariablement de réussir à créer et à exploiter Northstar. Jusqu'à présent, cela n'a pas été le cas. La Banque de Montréal nous a fourni une marge de crédit initiale de 30 millions de dollars ainsi que des capitaux, ouvrant en même temps la possibilité pour d'autres banques et d'autres clients bancaires de participer à Northstar.
B.C. Trade Corporation a acheté des actions de Northstar, malgré le fait que la plupart des clients de Northstar viendraient probablement de l'Ontario et du Québec. Ontario International Trade Corporation a participé, malgré le fait que le siège social serait situé à Vancouver. La Société pour l'expansion des exportations a consenti à participer malgré le fait qu'il lui fallait modifier sa façon de faire pour contribuer à soutenir les petits exportateurs qui se retrouveraient à l'extérieur de sa structure habituelle. Le ministère de la Diversification de l'économie de l'Ouest a consenti à participer malgré le fait qu'il s'agit d'une entreprise transcanadienne dont tous les exportateurs canadiens tireraient profit, directement ou indirectement.
Bref, il s'agissait d'une innovation dans le domaine du prêt au financement des exportations des PME, et cela continue de l'être.
J'ajouterai que, selon moi, Northstar n'aurait pu être lancée sans la participation de tous ceux qui sont concernés. Si l'un ou l'autre des partenaires avait décidé de ne pas participer, peut-être le lancement initial de Northstar aurait-il été compromis.
Mesdames et messieurs, cette petite entreprise est certes la plus belle preuve de la force du partenariat. À une époque où nous demandons à nos banques ainsi qu'aux autorités provinciales et fédérales d'agir pour accroître leur soutien à la PME, Northstar est un véritable exemple de ce qu'on peut faire pour appuyer les exportations des PME.
J'aimerais également souligner le fait que cette initiative a été lancée il y a quelques trois ans et demi et que des partenariats initiaux ont été créés à ce moment-là. Si je précise ce fait, c'est que cela illustre clairement que tous les partenaires ont reconnu qu'il fallait faire quelque chose pour la petite entreprise et ce, bien avant que la question de la PME se retrouve dans les politiques, comme c'est le cas depuis peu. Nos partenaires nous ont appuyé parce qu'ils considéraient que c'était la bonne chose à faire.
J'aimerais souligner encore une fois, l'excellent mais discret soutien de la Société pour l'expansion des exportations, du ministère du Commerce de la Colombie-Britannique, du ministère de la Diversification de l'économie de l'Ouest, d'Ontario International Trade et de la Banque de Montréal. Je tiens particulièrement a souligné le rôle de la SEE et de la banque. Sans la couverture des risques et des fonds initiaux qu'ils nous ont accordé pour le portefeuille de prêt, jamais cette entreprise n'aurait pu voir le jour. Les cadres supérieurs de tous nos partenaires ont montré qu'ils souhaitaient la création d'une entreprise nouvelle et innovatrice.
J'aimerais également faire un commentaire à propos de la récente expansion du produit. Jusqu'à présent, nous avons conclu une entente avec la Banque de Hong Kong ainsi qu'avec la Banque AMN Ambro pour que leurs diverses succursales fassent la promotion du produit auprès de leurs clients du financement des exportations. Je pense qu'il s'agit d'un important pas en avant, tout à fait conforme à la stratégie selon laquelle le plus grand nombre possible d'exportateurs doivent utiliser les services de Northstar. Des discussions sont en cours, et on est sur le point de conclure une entente avec la banque National Westminster pour qu'elle appuie de la même façon le produit de Northstar.
Northstar devra maintenant s'attaquer à amener les banques des annexes I et II, les sociétés de fiducie et les autres institutions financières à penser à Northstar et à en faire un produit de choix pour aider la petite entreprise. Je puis vous assurer que la meilleure façon dont Northstar peut travailler, c'est au moyen d'une expansion coordonnée faisant fond sur les avantages initiaux du partenarait. Nous devons travailler tous ensemble à faire en sorte que les PME jouissent de tout le soutien voulu pour le financement des exportations. Je pense que la meilleure façon de continuer à soutenir l'initiative d'exportation des PME, particulièrement en ce qui touche le financement par le vendeur, c'est de veiller à ce que Northstar connaisse de l'expansion sur le marché.
La porte est ouverte à tous ceux qui veulent participer. On doit garantir un accès facile aux services de la société par le truchement des organismes provinciaux du commerce, des centres de commerce international, du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada, des banques à charte et du bureau régional de la Société pour l'expansion des exportations.
Comme je l'ai déjà mentionné, nous offrons le financement par le vendeur sous forme de crédit direct accordé à l'acheteur étranger d'un produit canadien. La gamme de produits initiale consiste en prêt classique pour une durée de un à cinq ans, axée sur les marchés commercial et quasi-commercial.
Toutefois, après avoir discuté avec les exportateurs tout au long de l'année, on a découvert que nombre de fabricants canadiens expédient leurs produits à des distributeurs, qui les revendent ensuite sur le marché local. Cela a eu pour résultat que nombre de petites et de moyennes entreprises d'exportation avaient d'importants comptes créditeurs à leur bilan. Malgré les meilleures intentions du monde, le distributeur ne paiera pas le produit expédié tant qu'il ne l'aura pas revendu sur son marché local.
En réaction à ce phénomène, Northstar a élaboré une nouvelle option de crédit de financement des stocks à l'intention de ses distributeurs d'équipement et de biens d'équipement canadiens. Dans ce cas, on fournit un prêt pouvant atteindre jusqu'à 100 p. 100 du montant des biens exportés, prêt qui sera remboursable à Northstar, au moment où le produit est vendu ou dans les 360 jours, selon la première échéance.
Ce nouveau produit pourrait avoir d'incroyables effets sur le marché des PME. Avec un seul prêt, nous avons été en mesure d'améliorer le fond de roulement de l'exportateur en y injectant quelque 750 000$ US.
Nous avons maintenant conclu quatre ententes de crédit de financement des stocks; pour deux d'entre eux, les fonds ont été totalement engagés, et les programmes sont en cours d'administration [deux en Colombie-Britannique, un en Ontario et un au Québec].
Je suis heureux de pouvoir vous dire qu'il s'agit là d'un nouveau produit très prometteur qui n'aurait pu voir le jour sans la collaboration de la SEE et de la banque. C'est un produit tout à fait nouveau qui n'était pas offert auparavant.
Au cours de la première année, Northstar a réussi à approuver l'octroi de prêts aux exportateurs pour un montant total de quelque 11 millions de dollars canadiens. Les approbations avaient trait, je le répète à des exportations au Chili, en Argentine, en Colombie, au Mexique, en Finlande, en Allemagne, en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. Nous avons réussi quelque 75 transactions représentant une valeur potentielle d'environ 70 millions de dollars canadiens.
Je dois cependant souligner que cela ne s'est pas fait facilement. Le travail qui attend Northstar est énorme et difficile. Il nous faut fournir un accès à faible coût à tous les exportateurs et veiller à ce que le service soit facilement accessible, dans tout le pays et dans les deux langues officielles.
Pour y arriver, les partenaires ont financé une ligne 1-8 -00 pour faciliter l'accès aux clients de tout le Canada. Nos bureaux ouvrent à 7 heures du matin, heure de Vancouver, pour faire en sorte que le service soit accessible dans tout le Canada, en Europe, en Extrême-Orient et en Amérique du Sud, le même jour.
Nous avons embauché un analyste bilingue qui répond aux appels dans les deux langues, et nous continuons de chercher de nouveaux débouchés sur les marchés du Québec et de l'est du Canada.
Nous avons entrepris des discussions directes avec
[Français]
la Société de développement industriel du Québec
[Traduction]
et la province de Québec, ainsi qu'avec les autorités du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, afin de les inviter à participer à Northstar à l'échelle provinciale. Si le Québec et le Nouveau-Brunswick continuent de participer, nous disposerons d'un système véritablement coordonné à l'échelle nationale, par l'entremise des diverses entités commerciales des provinces. Le ministère de la Diversification de l'Ouest a veillé à ce que nous coordonnions toutes les activités avec le Manitoba, l'Alberta et la Saskatchewan; quant à la Colombie-Britannique et l'Ontario, ils comptent déjà des membres au conseil.
Des propositions sont actuellement en cours d'étude pour l'établissement de bureaux en Saskatchewan et à Montréal, par l'entremise de divers groupes de commerce provinciaux ou fédéraux. Nous cherchons également à établir un bureau dans la région des Maritimes, préférablement à Moncton ou à Halifax, qui représenterait la région de l'Atlantique.
En résumé, il n'est jamais facile d'exporter, particulièrement pour les PME. L'accès à un financement pour les exportations de faible valeur a toujours été difficile en raison de l'importance de la transaction et des problèmes à la frontière, par exemple la retenue des taxes et des garanties.
Northstar est une solution à ce problème. Il s'agit d'une co-entreprise où le secteur privé et le gouvernement travaillent main dans la main avec toutes les banques et la SEE. Pour y accéder, il suffit de téléphoner. Les transactions peuvent être approuvées de façon indépendante ou collective, et nous tentons de faire en sorte que le délai d'approbation ne dépasse pas sept jours.
Mesdames et messieurs, nous vous remercions beaucoup de nous avoir invités à venir vous parler de Northstar. Je répondrai avec plaisir à toutes les questions que vous voudrez bien me poser.
Le vice-président (M. Volpe): Je vous remercie, monsieur Shepherd. Nous vous poserons des questions dans quelques instants.
Monsieur Stan Krol, vous avez maintenant la parole.
M. Stan Krol (directeur général, St. Stanislaus/St. Casimir's Polish Parishes Credit Union Ltd.): Je vous remercie, monsieur le président.
La St. Stanislaus/St. Casimir's Polish Parishes s'est taillé un créneau dans le domaine du financement auprès de la communauté polonaise canadienne établie en Ontario, et nous offrons nos services à des petites et moyennes entreprises tant au Canada qu'en Pologne. On peut dire que nous travaillons dans les tranchées à promouvoir le commerce Canada-Pologne.
Permettez-moi de vous expliquer pourquoi nous connaissons tant de succès dans ce créneau, comment nous avons réglé nos problèmes de financement et de croissance et comment, par des ententes de partenariat, le gouvernement peut nous aider à mieux répondre aux besoins des petites et des moyennes entreprises canadiennes qui veulent faire des affaires en Pologne. C'est de notre expérience en Pologne que je vais maintenant vous parler.
Nous sommes une institution financière relativement petite. La St. Stanislaus a été créée il y a 50 ans. Par notre taille, nous nous situons au 8e rang parmi les credit unions de l'Ontario et au 35e rang, parmi celles du Canada.
Les credit unions offrent une large gamme de services bancaires aux consommateurs et aux entreprises. Nous desservons le sud de l'Ontario, soit la région qu'on appelle le Golden Horsehoe qui va de Windsor à Oshawa. Voilà essentiellement ce que vous devez savoir à notre sujet.
En Ontario, les credit unions sont assujetties à la Loi sur les caisses populaires et les credit unions qu'on a modifiée en 1994 pour élargir leurs pouvoirs et leur capacité d'association. C'est ainsi que St. Stans est en train d'élaborer à l'intention des gens d'affaires canadiens un ensemble complet de services financiers, bancaires, consultatifs et de voyages.
À l'heure actuelle, notre credit union participe activement à la Chambre de commerce Canada-Pologne et contribue régulièrement à organiser des délégations commerciales en Pologne. Nos délégations sont plus petites que celles du gouvernement. Nous accompagnons en Pologne des délégations qui se composent habituellement de trois ou quatre personnes s'intéressant à un domaine particulier. Nous organisons des rencontres avec leurs homologues et nous essayons de conclure la transaction en une semaine lorsque c'est possible.
St. Stans a pour plan stratégique général d'aider les jeunes à faire des affaires dans toute l'Europe de l'Est. La Pologne est située de façon très stratégique au centre de l'Europe. Nous disons que c'est le nombril de l'Europe. L'Europe est à la jonction de l'est et de l'ouest. Nous aidons ceux qui veulent faire des affaires non seulement en Pologne, au Belarus, dans les pays baltes et en Russie.
En 1992, St. Stans a fondé la Pol-Can Bank en Pologne en co-entreprise avec une branche juridique de l'Église catholique romaine de Pologne. C'est la seule banque canadienne à former un pont entre le Canada et la Pologne.
La Pol-Can Bank offre des mécanismes d'investissement et de crédits tant en devises étrangères qu'en zlotys et se spécialise dans les services offerts aux petites et moyennes entreprises, aux entrepreneurs et aux touristes canadiens.
St. Stans et la Pol-Can Bank travaillent en étroite collaboration pour financer le commerce sur une échelle relativement petite en raison des limites auxquelles nous assujettit la réglementation. Nous pouvons au plus prêter 1,5 million de dollars par entreprise. La banque et notre credit union entretiennent de très bonnes relations et offrent des services rapides et efficaces. Si un acheteur traite avec la Pol-Can Bank, nous pouvons immédiatement régler la transaction et offrir des garanties aux exportateurs canadiens avec lesquels il fait des affaires.
La Pol-Can Bank et notre credit union offrent aussi aux Canadiens de l'information sur la façon de faire des affaires en Pologne, sur les co-entreprises, sur les lois et les règlements pertinents et sur les contacts à établir auprès des divers organismes gouvernementaux.
Nous avons remarqué que les Canadiens ne se sont pas taillés une grande place sur le marché polonais contrairement aux Américains, aux Allemands et maintenant aux Coréens. Il est donc urgent que le gouvernement aide les Canadiens à percer sur le marché polonais, notamment dans le secteur des matériaux de construction et de l'équipement médical.
Nous croyons que les Canadiens ont un avantage concurrentiel; cependant, il n'y a pas assez de transactions.
La Pologne est un pays qui subit de grands changements. C'est un pays en pleine mutation. Ses lois sont en transition entre le dirigisme économique communiste et l'économie de marché libérale fondée sur l'offre et la demande. Il est très important d'être au courant de ces changements, surtout des règlements concernant des produits sur lesquels il y a des droits, qui changent d'année en année.
Il est extrêmement difficile pour les Canadiens d'obtenir des renseignements récents des sources locales au Canada.
J'aimerais mentionner un projet. Nous sommes en train d'établir un fonds mutuel, le «Poland Opportunity Fund», pour des investissements dans les nouvelles entreprises polonaises qui seront créées dans le cadre du plan de privatisation des entreprises polonaises. Dans le cadre du fonds, nous allons créer un service pour faire de la recherche sur les compagnies et pour faire les analyses nécessaires pour les investissements. Nous croyons que ce service pourrait servir aux organismes gouvernementaux dans l'avenir et préparer des brochures d'information ou une base de données pour les entreprises canadiennes qui s'établissent en Pologne.
Nous savons que l'ambassade est en train de créer un club, comme on l'appelle, pour les hommes d'affaires à Varsovie. Cependant, ce club n'a pas d'endroit où s'installer. Il a besoin d'un local, il a besoin de financement.
De plus, nous croyons pouvoir faire des progrès dans le domaine des cotes de crédit. Il est très difficile d'obtenir des cotes de crédit pour des gens ou des entreprises qui sont en affaires depuis un an ou deux. Je crois que les représentants des banques à charte vous ont déjà dit qu'ils ne disposent pas de renseignements sur place pour pouvoir évaluer les risques en Pologne, par exemple, ou dans d'autres pays. C'est là que nous avons un avantage unique. Notre lien avec l'Église nous donne accès aux membres du clergé local et nous pouvons obtenir des opinions ou des renseignements à propos des propriétaires et du rendement des entreprises. C'est extrêmement efficace, car dans l'ensemble, on constate très peu de défauts de paiement pour nos prêts et très peu de problèmes.
À titre de comparaison, les banques ont en général un taux de défaut de paiement d'environ30 p. 100, mais chez nous ce n'est que de 1 ou 2 p. 100. C'est assez efficace.
De plus, nous travaillons également à établir un service d'informations financières en Pologne.
Un autre point que j'aimerais mentionner dans mon exposé concerne l'aspect multiculturel du Canada. Nous sommes d'avis qu'en tant que Canadiens nous avons un avantage particulier. Par exemple, si vous êtes Chinois, vous connaissez sans doute mieux le marché chinois que moi. Puisque nous sommes dans les tranchées et que nous faisons affaires en Pologne, nous connaissons très bien le marché polonais. Donc, nous croyons que les organismes gouvernementaux devraient profiter de notre diversité culturelle d'une façon ou d'une autre. Ils devraient travailler en étroite collaboration avec la Chambre de commerce et d'autres organismes en vue de développer d'autres produits pour réduire les risques au pays, de sorte que les coûts financiers diminuent et que les Canadiens aient un avantage concurrentiel.
En conclusion, j'aimerais faire trois recommandations.
D'abord, comme on vous l'a dit plus tôt, les exportateurs ont besoin d'aide pour ce qui est de leurs comptes clients.
Il est également nécessaire de mettre sur pied une base de données pour donner aux exportateurs accès aux règlements les plus récents dans les pays étrangers. Les organismes gouvernementaux pourraient former des partenariats avec des entreprises locales qui font affaire dans des pays particuliers pour les aider à réduire les risques et pour obtenir des renseignements locaux sur les entreprises.
Merci, monsieur le président.
Le vice-président (M. Volpe): Merci beaucoup, monsieur Krol.
Nous passons maintenant aux questions. Je crois que nos deux collègues du Parti réformiste veulent partager le premier tour.
M. Morrison (Swift Current - Maple Creek - Assiniboia): Bienvenue au Comité, messieurs.
J'aimerais poser une question à M. Shepherd, mais comme Northstar existe depuis peu de temps, elle sera peut-être prématurée ou vous aurez peut-être un peu de mal à y répondre. Je constate que vous avez un nouveau produit et que vous prêtez de l'argent à partir d'un inventaire de distributeurs. À ce moment-ci, avez-vous une idée du taux d'inexécution pour ce type de prêt? Quel est son taux de réussite?
M. Shepherd: Malheureusement, il est trop tôt pour juger de la défaillance ou de l'inexécution. Lorsqu'on fait un plan, il y a un danger au moment de la conversion, soit quand le prêteur prend l'inventaire, le convertit en espèces, grâce à une vente, et ne vous remet pas l'argent à vous.
Le risque est atténué dans une certaine mesure parce que l'on nous permet de faire des vérifications ponctuelles. Lorsque nous avons une entente avec un cabinet de comptables ailleurs au monde, nous pouvons envoyer des gens pour vérifier l'inventaire. C'est la façon habituelle de procéder. Cela ressemble un peu aux vérifications d'inventaire de Ford Canada, de GM Canada ou de toute autre compagnie. C'est notre seul recours.
J'ajouterais que nous ne faisons cela qu'avec des fournisseurs et des distributeurs dont les antécédents sont bien connus. On ne le fait que dans le cas où l'exportateur se sent à l'aise avec l'acheteur dont il connaît le comportement depuis le temps qu'il travaille avec lui. J'ajouterais aussi que c'est le cas de la plupart des liens commerciaux. Si on parle à ces PME, on constate que beaucoup d'acheteurs sont de bons amis qui se visitent à l'occasion. Donc, je trouve que ces rapports sont très satisfaisante.
M. Penson: Monsieur Krol, vous avez dit que les exportateurs canadiens ont besoin de garanties sur les comptes clients. Est-il vrai que la SEE a refusé d'offrir de l'assurance sur les exportations dans le cas de la Pologne?
M. Krol: La Société en offre, mais elle coûte très cher. Dans ce cas, le problème c'est le coût.
M. Penson: Pouvez-vous me donner une idée du pourcentage que l'exportateur aurait à payer?
M. Krol: Non, je ne peux pas vous donner de pourcentage au pied levé, mais je connais un cas où une société, qui se trouve à Montréal, essayait d'exporter des aliments congelés, et les coûts étaient tellement élevés que l'offre n'était pas concurrentielle.
M. Penson: Je crois savoir que le secteur privé offre des assurances également, mais que celles de la SEE coûtent pas mal moins cher. Est-ce que vous nous dites que le prix doit être encore plus bas pour permettre aux compagnies d'être concurrentielles? Y a-t-il d'autres pays qui ont des taux encore plus bas? Est-ce bien ce que vous dites?
M. Krol: Je sais que dans le cas de la Pologne, les risques sont beaucoup plus élevés que dans d'autres pays, et la SEE analyse les risques et impose des prix plus élevés. En fait, aucune des banques ne s'intéresse à la Pologne. Les échanges commerciaux entre le Canada et la Pologne se sont élevés autour de 150 millions de dollars l'année dernière, ce qui n'est pas très imposant. Les banques n'ont pas le goût de faire des affaires avec la Pologne, comme elles disent.
M. Penson: Je trouve très intéressant que votre crédit union ait des activités là-bas. Je vous encourage dans cette voie. Je trouve votre initiative très bonne, et comme vous l'avez déjà dit, vous êtes ceux qui comprennent le mieux le marché. J'espère que la situation va s'améliorer et que vous pourrez vous procurer de l'assurance pour vos exportations, parce que le risque politique sera un peu amoindri à l'avenir. Mais je pense que vous êtes sur la bonne voie.
M. Krol: Je tiens tout simplement à mentionner que l'économie de la Pologne est celle de l'Europe qui croît le plus vite. À un taux de croissance de 5 p. 100, elle surpasse celle de tous les autres pays. Il existe donc d'excellentes occasions pour les exportateurs canadiens.
M. Penson: De plus, je crois savoir que la Pologne a demandé d'accéder à l'Union européenne.
M. Krol: C'est exact.
M. Penson: Si elle en devient membre, le pays risque d'être beaucoup plus stable.
M. Krol: On peut avoir accès à toute la communauté européenne par l'intermédiaire de la Pologne.
M. Penson: Monsieur Shepherd, vous étiez présent ce matin lorsque le groupe précédent a parlé de l'accréditation dans beaucoup de domaines au sein du gouvernement. Les témoins ont dit que les PME ne savaient peut-être pas où s'adresser, car il y a tant de double emploi. Ne pensez-vous pas que votre compagnie est parmi celles qui compliquent la situation, puisque vous offrez du financement qu'offrent également les banques et la SEE? Je crois savoir que la SEE s'intéresse maintenant aux PME et essaie d'adapter davantage ses activités à leurs besoins. Est-ce que cela vous préoccupe?
M. Shepherd: Nous sommes en activité depuis trois ans et demi.
Je crains un peu que suite à des pressions, la SEE essaie de suivre notre exemple. Mais je peux vous dire que pour ce qui est des coûts et de l'accès à l'heure actuelle, la compagnie Northstar est unique. Autrement, on ne l'aurait pas créée. Par exemple, la Banque de Montréal n'aurait pas participé, la province n'aurait pas participé et la SEE n'aurait pas participé si le vide n'avait pas existé.
Si jamais la petite entreprise avait accès facilement à ce genre de service, il faudrait réexaminer Northstar. Je pense que dans certains cas, Northstar a connu du succès parce que nous avons maintenant accès à certains clients.
Il fallait offrir un financement à terme aux petites compagnies exportatrices. Je peux vous assurer que notre croissance est progressive, si c'est ça que vous voulez savoir.
Puisque nous sommes une petite compagnie, mon problème c'est d'informer les PME de notre existence. Je suis actionnaire de Northstar également. C'est une petite compagnie qui met l'accent sur l'entrepreneurship. Nous ne dépensons pas beaucoup d'argent, car nous n'en avons pas beaucoup à dépenser. Par conséquent, ma question n'est pas de savoir si oui ou non nous allons utiliser ces fonds, mais plutôt comment nous faire connaître par les exportateurs, pour qu'ils s'adressent à nous lorsqu'ils ont un problème.
M. Penson: Est-ce qu'on pense demander une contribution plus importante de la part des différents partenaires à l'avenir? Que pouvez-vous nous dire à cet égard?
M. Shepherd: Je dirais qu'à ce stade-ci Northstar est expérimentale. Il y a la ligne de crédit de 30 millions de dollars qui est disponible. D'après nos discussions avec la Banque de Montréal et d'autres banques, je peux vous dire que nous disposerons d'autres fonds si nous utilisons toute cette somme. Là n'est pas la question.
La question est plutôt de savoir dans quelle mesure les compagnies vont faire appel à nos services. Autrement dit, toutes les petites compagnies exportatrices à qui nous parlons s'intéressent beaucoup à notre produit et veulent l'utiliser. Je pense que nos résultats sont éloquents.
Je dois également mentionner que nous coordonnons nos activités tous les jours avec la SEE et les banques. Les banques, tout comme les bureaux régionaux de la SEE, m'envoient beaucoup de clients. Donc, de ce côté, on obtient de bons résultats et comme il y a coordination, il n'y a pas de chevauchements.
M. Penson: Est-ce vous accordez du financement à des conditions de faveur?
M. Shepherd: Non, j'emprunte mes fonds à un taux fixe sur le marché et ensuite je les prête. Donc, il n'y a pas de conditions de faveur, ce sont des prêts de type commercial.
Dans le bon vieux temps, on aurait peut-être pensé créer un nouveau programme à même le Trésor. À l'heure actuelle, nous utilisons des assurances qui sont disponibles sur le marché commercial, les mécanismes de prestation de services des provinces, et un peu d'argent qui provient des banques, afin de faire preuve d'innovation. Je pense que c'est le genre de modèle qu'il faut envisager pour le financement des exportations: C'est-à-dire la SEE travaillant en collaboration avec les provinces et le gouvernement fédéral. On ne peut s'empêcher de trouver la formule intéressante.
M. Penson: C'est toutefois justement l'une de mes préoccupations concernant votre compagnie. À part la Banque de Montréal, les partenaires sont le gouvernement de la Colombie-Britannique, le gouvernement de l'Ontario et le Fonds de diversification de l'Ouest. Loin de moi l'idée de dire qu'il y aura peut-être des changements à l'avenir, mais c'est la tendance qui semble se dessiner. C'est donc une de mes préoccupations.
M. Shepherd: Je dirais que l'aide financière fournie n'est pas énorme. Il s'agit plutôt de soutien moral et de mécanismes de prestation et de coordination, comme vous l'avez signalé tout à l'heure, pour éviter des chevauchements.
Je voudrais souligner que toutes les provinces sont les bienvenues. Notre objectif est l'intégration du mécanisme de prestation qu'utilisent les responsables du développement régional. Lorsque les PME cherchent à financer leurs exportations, elles s'adressent en premier lieu aux banques, et ensuite aux responsables du développement économique régional et provincial. Elle s'adresse en troisième lieu au ministère des Affaires étrangères, soit la SEE.
Notre objectif est donc de les aider à cerner leurs besoins et à les faire connaître. Cela évite les dangers de chevauchement, car on les aurait déjà cernés. Si la question intéressait la banque, elle n'aurait pas été portée à mon intention. Si elle intéressait la SEE, je ne la verrai pas. Ensuite elle revient.
M. Penson: J'espère bien. Merci.
M. Lastewka: Ma première question rejoint celle de M. Penson. Étant donné l'explication que vous avez donnée de votre entreprise et votre déclaration il y a quelques minutes selon laquelle la SEE, la DEO et le gouvernement de l'Ontario jouent un rôle moins important, on a presque l'impression que vous êtes un prolongement de la Banque de Montréal. Vous restez petit, réduisez vos coûts au minimum et entrez dans certains créneaux.
Supposons que les gouvernements de la Colombie-Britannique et de l'Ontario se retirent de ce secteur. Puisque ces derniers jouent actuellement un rôle mineur, vous poursuivriez vos activités, n'est-ce pas?
M. Shepherd: C'est exact. Du point de vue de la contribution financière, je dirais que c'est exact. Si ces gouvernements décidaient de ne plus participer à la prestation de ce service, je serais obligé de réévaluer la raison d'être de Northstar. Mais pour ce qui est des contributions financières, Northstar serait probablement autonome avec des inscriptions de l'ordre de 14 ou 15 millions de dollars. Cela montre à quel point nos coûts d'exploitation sont bas.
Regardez la structure de notre organisation. Nous avons six employés - avec la possibilité d'en recruter un septième - travaillant dans deux bureaux et qui nous coûtent globalement 30 000$ par mois. Il s'agit donc d'une opération très économique et efficace. Ce sont des gens très expérimentés qui acceptent une rémunération bien inférieure à celle qu'ils pourraient obtenir ailleurs simplement parce qu'ils veulent réaliser quelque chose.
J'aimerais souligner à nouveau que nous essayons de bâtir quelque chose. Si nous ne contribuons pas quelque chose de nouveau au marché, nous devrons réévaluer notre position. Nous sommes une nouvelle entreprise qui cherche essentiellement à fournir un vrai service et non pas à rendre la vie plus difficile aux autres.
Je crois que pour la première fois de l'histoire canadienne, les exportations de la PME sont financées sur une base commerciale. Si je dis cela, c'est parce que la SEE a l'habitude de conclure des prêts entre gouvernements ou entre les banques et le gouvernement, sous forme de la SEE, ou la SEE comme entité commerciale, où l'utilisateur final est une grande entreprise commerciale et où on peut identifier clairement les risques.
Je parle ici, messieurs, de prêts supérieurs à 100 000$ pour une période de trois ans. Nous avons baissé le seuil de prêt à un niveau sans précédent. Auparavant, le seuil était généralement de 2 millions à 3 millions de dollars. Certains diraient que c'était 1 million et d'autres que c'était 5 millions, mais c'était de cet ordre de grandeur. Je crois que mes amis du secteur bancaire et de la SEE accepteront ce que je dis. Il s'agit de décider où fixer le seuil.
Northstar s'occupe généralement de transactions inférieures à 1 million de dollars. Nous existons pour fournir un service. Nous connaissons tous le système de crédit offert par General Motors. Le concessionnaire peut arranger tout de suite le financement d'une nouvelle voiture. C'est donc un système de vente très attrayant. Nous voulons fournir le même genre de soutien à la PME, qui pourrait donc y avoir accès directement.
M. Lastewka: Merci beaucoup.
J'ai une question pour M. Krol concernant les clients. Est-ce que la plupart de vos clients se trouvent en Ontario, dans le «Golden Horseshoe»?
M. Krol: Oui.
M. Lastewka: Vous n'en avez pas au Québec ou dans d'autres provinces.
M. Krol: Nous en avons de plus en plus de Montréal. La Chambre Canada-Pologne nous les envoie.
M. Lastewka: Je ne sais pas si vous étiez présent lors d'une séance antérieure quand on a posé des questions sur une compagnie qui voulait exporter en Pologne.
M. Krol: C'est M. Flis qui a posé la question?
M. Lastewka: Oui.
M. Krol: Je l'ai entendue.
M. Lastewka: Avez-vous des commentaires à ce sujet?
M. Krol: Là encore, la transaction était trop importante pour la Pol-Can Bank. C'était ça le problème.
M. Lastewka: D'accord.
Merci, monsieur le président.
Le vice-président (M. Volpe): Monsieur Flis.
M. Flis: Merci. On rappelle souvent aux hommes politiques qu'il faut promouvoir la création d'emplois. Le Canada a un million de chômeurs, et tout le monde devrait s'en inquiéter.
Tout d'abord, je demanderais à tous les témoins de nous dire combien de personnes ils emploient. Pour des exportations d'un million ou d'un milliard de dollars, combien d'emplois sont créés? Je sais que le nombre varie selon le produit. Pourriez-vos nous expliquer comment vos deux établissements créent des emplois? Vous aidez la PME à exporter, mais est-ce que cela crée vraiment beaucoup d'emplois?
M. Shepherd: Je le répète, nous n'avons que six employés, et espérons engager bientôt les services d'un septième. Nous pensons en augmenter le nombre, mais il ne faut pas oublier le genre de personnes que nous engageons. Nous essayons de faire prendre de l'expérience aux jeunes et aussi de bénéficier de celle de cadres supérieurs. C'est un exercice très utile pour nous.
C'est très utile. Si vous regardez le profil des chômeurs aujourd'hui, vous verrez que ce sont surtout les jeunes et les gens de plus de 50 ans qui ont décidé ou ont été obligés de prendre leur retraite. J'allais dire que c'est une occasion rêvée pour Northstar. C'est un plaisir pour moi de travailler avec cette combinaison de connaissances profondes et l'énergie de la jeunesse.
En ce qui concerne les coefficients d'emploi, nous travaillons avec la SEE pour déterminer le nombre d'emplois créés par transaction. Si mes souvenirs sont exacts, je pense que le chiffre varie entre 29 années-personnes et 48 années-personnes pour chaque transaction d'un million de dollars. Ce sont des emplois directs.
Il y a aussi des emplois indirects. On calcule le nombre selon la façon dont les gens dépensent leur salaire. Si vous voulez, c'est l'effet multiplicateur qu'on trouve dans l'économie. Ces chiffres sont facilement disponibles. Ils sont très fascinants car ils contribuent beaucoup à la PME. Une transaction d'un million de dollars crée essentiellement 32 années-personnes. C'est beaucoup de gens.
M. Krol: Notre crédit union emploie environ 150 personnes au Canada et en Pologne. Il est difficile de calculer le nombre d'emplois que ces échanges commerciaux créent au Canada.
Par exemple, un de nos clients construisait un édifice commercial à Varsovie. Il a fait transporter tous ses travailleurs, avec tout leur équipement, à Varsovie. Environ 30 personnes travaillent sur ce projet dans le cadre d'une entreprise conjointe avec le partenaire polonais. Je crois donc qu'on crée constamment des centaines d'emplois.
M. Flis: Les personnes employées ont donc quitté le Canada pour réaliser le projet.
M. Krol: Oui.
Il y a énormément de possibilités, surtout dans le secteur de la construction. Comme vous le savez, ce secteur avait connu une baisse d'activité au Canada, et beaucoup d'ingénieurs et de compagnies se sont donc rendus en Pologne.
M. Flis: D'accord.
Monsieur le président, dans son exposé, M. Krol a fait une omission très grave. Il a expliqué au comité que son organisation est maintenant la plus riche de son genre au monde, ayant des actifs de 230 millions de dollars, mais il a omis de signaler que le bureau principal se trouve par hasard dans la circonscription de Parkdale - High Park.
J'aimerais vous féliciter, car ce samedi-ci votre organisation va célébrer son cinquantième anniversaire.
Notre comité cherche des créneaux pour les Canadiens, et il y en a peut-être un que nous n'avons pas exploré. Dans ma circonscription, il y a au moins trois coopératives de crédit ukrainiennes. Il y a aussi une coopérative de crédit lettonne, une lithuanienne, et il y a aussi votre coopérative de crédit polonaise. Ces coopératives représentent environ un tiers de la population du Canada. Nous n'avons pas vraiment examiné de quelle façon on pourrait utiliser cette infrastructure pour promouvoir nos exportations.
Est-ce que vous avez eu des problèmes avec les règlements de la «Credit Union Central of Ontario» pour aller sur le marché de l'exportation et créer une banque à l'étranger? Il appartient au gouvernement d'élaborer et de modifier les règlements, mais ce sont vous, les gens d'affaires, qui faites le travail au Canada, tâche dont vous vous acquittez d'ailleurs fort bien. Pourriez-vous nous faire part de vos observations à ce sujet? Faut-il modifier les règlements relatifs aux coopératives de crédit?
M. Krol: Il est très difficile d'investir de l'argent à l'extérieur du Canada. On considère de tels investissements comme du capital de risque. Étant donné la façon dont nos réserves sont calculées, il était très difficile d'obtenir l'autorisation nécessaire pour investir dans la banque en Pologne. Nous avons fini par l'obtenir, mais par rapport aux banques, nos activités sont toujours surveillées et limitées.
M. Flis: Quels changements faut-il apporter aux règlements? Je présume que cela varierait selon la province. Est-ce que le gouvernement fédéral pourrait y jouer un rôle?
M. Krol: Les chartes applicables aux coopératives de crédit sont octroyées par les provinces, et elles diffèrent donc en conséquence. En Colombie-Britannique, les règlements sont beaucoup moins rigides qu'en Ontario. Je crois qu'au Québec les caisses populaires ont plus d'autonomie. Elles travaillent ensemble dans un système. En Ontario, les coopératives sont indépendantes, divisées et séparées les unes des autres.
Il est difficile de se lancer dans ce genre d'entreprise. Nous avons toujours des problèmes. Je ne sais pas exactement ce que le gouvernement fédéral pourrait faire pour nous aider, si ce n'est demander au ministre des Finances de l'Ontario de revoir ce règlement particulier et de nous donner une plus grande marge de manoeuvre pour ce qui est des garanties bancaires.
M. Flis: Monsieur le président, pourrait-on demander à notre personnel de se pencher sur cette question? Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de demander aux représentants de chaque province de comparaître, mais on pourrait étudier les règlements permettant ou interdisant aux coopératives de crédit d'exporter. C'est une activité nouvelle que personne n'a étudiée.
Je crois que ce travail serait très positif, même si la réponse était un non catégorique. C'est un défi que les coopératives de crédit veulent relever, car s'il y en a une capable de le faire, je suis sûr qu'il y en a des centaines d'autres. Je crois donc que notre comité pourrait faire une contribution positive à la création éventuelle d'emplois grâce aux exportations des caisses populaires et des coopératives de crédit.
Le vice-président (M. Volpe): Nous avons pris bonne note de votre demande, monsieur Flis, et nous demanderons au personnel de poursuivre notre étude sur le rôle que pourraient jouer les coopératives de crédit comme autre mécanisme de financement des exportations. Votre observation est fort valable et nous en avons pris note.
Monsieur Alcock.
M. Alcock (Winnipeg-Sud): Merci, monsieur le président, je n'ai pas de questions.
Le vice-président (M. Volpe): Messieurs, de toute évidence, vos exposés étaient complets. J'aimerais vous remercier d'avoir pris le temps de venir ici nous faire part de vos expériences. Nous en tiendrons compte lors de nos délibérations et de l'élaboration de nos recommandations.
Au nom de tous mes collègues, je vous remercie.
La séance est levée jusqu'à 9 heures mardi prochain; nous nous réunirons dans la salle 371 de l'Édifice de l'Ouest.