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TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le jeudi 7 décembre 1995

.1143

[Traduction]

Le président: La séance est ouverte.

Aujourd'hui, après certaines des questions agricoles plus complexes de M. Penson, nous passons à notre étude de la petite entreprise.

Je souhaite la bienvenue à la mairesse de Toronto.

Madame la mairesse, des représentants de la Ville de Calgary nous ont fourni certains renseignements très intéressants sur les activités de leurs petites et moyennes entreprises. Nous sommes impatients d'apprendre comment la Ville de Toronto encourage la petite et la moyenne entreprise dans le secteur des exportations. Nous tenons à vous remercier d'avoir pris le temps de comparaître devant le comité, car nous savons que vous êtes très occupée.

Si vous pouviez limiter vos remarques préliminaires à 10 ou 15 minutes, les membres auront alors des questions intéressantes à vous poser.

Mme Barbara Hall (mairesse de Toronto): Merci. Je suis heureuse d'être ici et de constater que Toronto est si bien représenté au sein de ce comité.

Avant d'être élue à la mairie, comme mes activités professionnelles et celles de votre président se recoupaient, nous nous trouvions souvent aux mêmes réunions et nous nous y rendions souvent à bicyclette. Malheureusement, cela a été impossible aujourd'hui.

Le président: Moi aussi j'ai rangé la mienne.

Mme Hall: Je suis également l'une des commettantes du président.

Je suis heureuse d'être ici et de vous voir à l'oeuvre.

Mais je suis surtout heureuse d'être ici parce que la question examinée par votre comité concerne un domaine où les politiciens fédéraux et municipaux doivent unir leurs efforts.

Je trouve encourageant l'engagement personnel pris par le Premier ministre d'aider les entreprises canadiennes à trouver des débouchés à l'étranger. Les missions de l'équipe Canada qu'il a organisées ne sont qu'un exemple parmi tant d'autres de sa contribution dans ce domaine.

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Je suis heureuse que le gouvernement fédéral ait reconnu le rôle joué par la Ville de Toronto dans le commerce international en soutenant l'infrastructure de notre nouveau centre national du commerce qui est en construction. La Ville de Toronto partage votre engagement envers le commerce international. Le commerce a aidé Toronto à devenir la ville dynamique et prospère qu'elle est aujourd'hui et il ne fait aucun doute que l'expansion du commerce est le fondement même de notre force économique de demain.

Nous savons que de nombreuses petites et moyennes entreprises ont de la difficulté à pénétrer les marchés internationaux et j'estime que le gouvernement doit les y aider. Le gouvernement peut leur ouvrir des portes et offrir aux entreprises des conseils, une aide et un appui importants.

Certains considèrent peut-être que ce n'est pas un rôle qui convient au gouvernement et qu'il est préférable qu'il laisse les entreprises se débrouiller seules. Je ne suis pas de cet avis et de nombreuses entreprises de Toronto non plus. Je veux trouver des moyens qui nous permettront de travailler ensemble.

La communauté de Toronto est extrêmement diverse. Si j'avais comparu devant vous il y a trois semaines, je vous aurais dit que selon les Nations Unies, Toronto est la ville qui compte la population la plus diverse au monde mais après que quelqu'un m'a demandé à quelle occasion les Nations Unies avaient fait cette déclaration, nous avons découvert que cette organisation n'avait jamais dit pareille chose.

Des voix: Oh, oh!

Mme Hall: Mais elle aurait dû le dire et nous n'avons pas besoin d'elle pour le dire. En fait, Toronto est une ville d'une grande diversité, ce qui nous offre de véritables débouchés en matière de commerce international.

Je suis ici pour parler de Toronto mais j'espère que vous constaterez que mes préoccupations et les questions que je soulève ne traduisent pas simplement les préoccupations égoïstes d'une ville mais plutôt un ensemble de questions avec lesquelles sont aux prises de nombreuses municipalités, particulièrement les grandes villes du Canada.

Toronto joue un rôle unique au Canada en tant que centre de la région urbaine la plus importante, la plus développée et la plus populeuse au pays. Cette situation unique permet à Toronto de jouer un rôle sur les marchés internationaux.

En raison du nombre important d'immigrants qui se sont installés à Toronto, notre population active possède des compétences exceptionnelles et entretient des liens avec tous les coins du monde. Par ailleurs, la taille et la diversité de Toronto sont un atout exceptionnel qui nous permet d'attirer les entreprises étrangères au Canada et de vendre le Canada à l'étranger. Que vous cherchiez des débouchés au Pérou ou au Panjab, nous avons à notre disposition à l'intérieur même de notre ville les ressources immédiates dont nous avons besoin pour montrer la voie.

Comme Jane Jacobs l'a fait remarquer il y a plus de 30 ans, seules les grosses populations des grandes villes peuvent soutenir toute une gamme de choix et cette diversité permet à un nombre extraordinaire de petites entreprises de prospérer.

Ces petites et moyennes entreprises jouent un rôle particulièrement important dans la consolidation des collectivités. Non seulement créent-elles plus d'emplois que les grosses multinationales mais elles sont aussi fondamentalement différentes. Elles entretiennent des liens plus étroits avec leurs collectivités. Habituellement, elles appartiennent aux gens de la localité. Elles ont tendance à réinvestir les profits sur place. Elles reflètent et respectent les besoins et les valeurs qui existent à l'échelle locale.

Par conséquent, je comparais devant vous aujourd'hui non pas comme porte-parole de l'entreprise proprement dite mais comme quelqu'un pour qui l'entreprise est un intervenant dynamique et important dans un ensemble plus vaste.

En tant que maire, je suis comme vous tout à fait consciente des contraintes financières auxquelles sont soumis les gouvernements aujourd'hui. Je ne suis donc pas venu ici pour vous demander de l'aide ou vous demander d'ouvrir le portefeuille bien garni du fédéral. Je sais d'ailleurs que nos portefeuilles ne sont plus aussi garnis que par le passé. En fait à Toronto, le nôtre est devenu beaucoup plus léger la semaine dernière par suite de certaines mesures prises à Queen's Park. J'estime que les gouvernements doivent tâcher de trouver de nouveaux moyens non pas de dépenser de l'argent mais de tirer le maximum de notre argent. C'est ce dont j'aimerais vous entretenir, à savoir comment notre gouvernement peut le mieux aider la petite et moyenne entreprise à accéder aux marchés internationaux.

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J'aimerais tout d'abord vous expliquer brièvement comment nous procédons à Toronto. À Toronto, nous aidons la petite et moyenne entreprise à se doter tout d'abord d'une excellente infrastructure, autant souple que massive. Nous estimons en effet que cela contribue à attirer les investisseurs. Un numéro récent de la revue Fortune indique que Toronto fait partie des dix meilleures villes au monde où faire des affaires et cite notre qualité de vie comme l'un des principaux facteurs à cet égard. Comme de nos jours les entreprises sont très mobiles, cette qualité de vie est importante et nous estimons que c'est ce qui attire les gens dans notre ville.

Toronto s'est occupée très activement de nouer des liens à l'échelle internationale avec d'autres villes, dans le cadre de programmes de jumelage. À l'heure actuelle, nous entretenons des liens avec des villes comme Amsterdam; Chicago; Francfort; Lima au Pérou; Volgograd; Chongqing et Lisbonne. Ces types d'arrangements ont non seulement une fonction utile sur le plan culturel mais permettent également de nouer d'importants liens économiques.

Permettez-moi de vous donner un exemple de certaines initiatives qui en découlent. Ces derniers jours, on a annoncé que la technologie utilisée pour la construction du Skydome à Toronto venait d'être choisie par la ville de Francfort, à laquelle nous sommes jumelés. J'ai rencontré à plusieurs reprises le maire adjoint de cette ville, qui est chargé de prendre ce genre de décisions et je pense que cette technologie a été choisie grâce aux relations qu'entretiennent nos deux villes. La transaction conclue avec Francfort représente environ 400 millions de dollars. Une bonne partie de cet argent sera dépensée au Canada.

Un processus similaire est en cours à Taipei avec les responsables du Skydome. Ici encore, le rôle que le maire et le conseil local ont joué en appuyant l'entreprise ARCANCO lui a ouvert beaucoup de portes et a permis à sa soumission de figurer en bonne place.

À la Ville de Toronto, nous sommes en train de travailler à la création d'un bureau de partenariat économique de la mairie. Nous voulons réunir des représentants de nombreux secteurs pour qu'ils collaborent avec la mairie à la commercialisation de notre ville. Nous n'avons pas les moyens d'engager des dépenses dans de nombreux pays mais nous savons que de nombreuses entreprises torontoises sont installées dans de nombreux pays. Nous allons donc établir un partenariat avec elles pour qu'elles vendent notre ville là-bas. Nous leur fournirons les ressources dont elles ont besoin sur le plan de l'information et des contacts pour les aider.

À Toronto, nous travaillons activement dans le domaine du design. Par design, j'entends toute la gamme du design, y compris le design industriel de produits de consommation, l'urbanisme, les emballages de produits de consommation, les communications, le cinéma et la télévision, la mode et la publicité. C'est un secteur solide dans la Ville de Toronto aujourd'hui, qui produit plus d'un milliard de dollars par année en salaires et crée des retombées directes touchant plus de 100 000 emplois. Nous nous affairons à attirer des acheteurs dans le secteur du design à Toronto. Nous envoyons des délégations aux importantes foires de communications et de design dans le monde. Nous avons mis sur pied, en collaboration avec le gouvernement fédéral, le Design Exchange, la seule initiative de ce genre en Amérique du Nord.

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En ce qui concerne la production cinématographique et télévisuelle, Toronto s'affaire à consolider l'industrie cinématographique. Pas plus tard que la semaine dernière, les studios Disney ont annoncé qu'ils ouvraient un nouveau studio d'animation à Toronto. Ils ont expliqué que cette décision n'était pas attribuable au dollar canadien, ce que la presse voulait leur faire dire, mais plutôt à la présence d'une importante main-d'oeuvre hautement spécialisée dans le domaine de l'animation qui n'était pas disposée à déménager à Los Angeles. Ils ont bien essayé de les y attirer et étaient même prêts à élargir leurs opérations à Los Angeles mais ils se sont heurtés à un refus, les animateurs préférant rester au Canada.

M. Volpe (Eglinton - Lawrence): Ce doit être le climat.

Mme Hall: Le climat.

Par conséquent aujourd'hui nous avons les installations, la main-d'oeuvre spécialisée et le troisième centre cinématographique en importance en Amérique du Nord et nous continuons à prendre de l'expansion. La Ville cherche des moyens d'établir des partenariats avec le gouvernement fédéral à cet égard.

Nous nous intéressons à toutes sortes de domaines où nous constatons l'existence de débouchés mais nous ne pouvons pas le faire seul. Nous savons que la réputation de Toronto peut souvent nous donner accès, sur le plan international, à la réceptionniste mais c'est le nom et la réputation du Canada qui nous donnent accès au conseil d'administration.

Nous ne pouvons pas remplacer le gouvernement fédéral dans le rôle qu'il joue sur la scène internationale mais nous pouvons lui servir de partenaire. Nous cherchons activement des possibilités en ce sens.

Il y a deux mois, j'ai dirigé une mission commerciale en Asie. Il s'agissait d'une initiative à laquelle ont participé la Ville de Toronto, Design Exchange, l'industrie du design et le gouvernement fédéral. Ce fut une remarquable réussite. Cette initiative a donné lieu à un certain nombre d'importantes transactions commerciales. Certaines ont déjà été signées et d'autres sont en préparation. Il s'agit entre autres de projets où des concepteurs, des planificateurs et des constructeurs canadiens travailleront en collaboration avec des entreprises taïwanaises pour les aider à développer de grands centres commerciaux.

Lors de mon séjour à Taipei, j'ai visité un site de construction où le gros de l'équipe de construction se composait de travailleurs de Toronto. Ils étaient en train d'installer à Taipei des armoires et des cadres de portes fabriqués en Ontario. Ce projet a pu être réalisé grâce à la collaboration de la Ville et du gouvernement fédéral.

Pendant mon séjour à Taipei, le bureau commercial du Canada à Taipei nous a été extrêmement utile sur place. L'aide fédérale accordée dans le cadre du programme de développement des marchés d'exportation a permis aux entreprises de Toronto de participer à la mission. Je pense que la subvention accordée par le gouvernement fédéral dans le cadre de cette mission à Taipei était d'environ 80 000 $. Quelques douzaines d'entreprises de Toronto étaient présentes. Or, déjà, nous constatons que cette mission a permis de conclure des marchés en bonne et due forme.

Dans la région de Taipei, beaucoup de décisions sont prises par le gouvernement local. La présence du maire a été un facteur important tout comme la présence des représentants du gouvernement fédéral. C'est donc un merveilleux exemple de partenariat.

Mais tout n'est pas rose. À plusieurs reprises, nous nous sommes heurtés à des obstacles. Cependant, je ne suis pas venue à Ottawa pour me plaindre de la façon dont on traite Toronto. Permettez-moi toutefois de mentionner une question qui ne s'applique pas à l'entreprise en particulier mais à Toronto en général.

Dans bien des cas, il ne semble pas exister de critères clairs régissant l'aide fédérale. Je citerai à titre d'exemple les désignations de centre bancaire international conférées par le gouvernement fédéral en 1988. Pour la ville de Toronto, une telle désignation aurait eu une énorme importance. Comme Toronto est le centre des transactions bancaires au Canada et le site de pratiquement tous les sièges sociaux des banques, nous étions relativement sûrs qu'elle serait le choix tout indiqué. Or, à la fin de la journée, lorsque deux villes se sont vu conférer la désignation de centre bancaire international, Toronto n'en faisait pas partie.

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Cela nous semble étrange et semble tout aussi étrange aux gens d'ailleurs et de l'étranger, comme j'ai pu le constater lors de mes déplacements un peu partout dans le monde. Ils savent dans quelle ville ils font des affaires. Pourtant, la désignation est conférée à une autre ville. Cela soulève des questions à propos de la confiance que le gouvernement fédéral a dans notre ville. C'est donc un aspect où nous aimerions voir certains changements.

Permettez-moi de faire quelques suggestions concrètes. Le défi consiste à ce que nous travaillons tout ensemble, après tout. J'aurais cinq idées à proposer à cette fin.

Tout d'abord, il y a la question des ONG, soit des organisations non gouvernementales. En raison, en partie, de la diversité de notre population et, en partie aussi, de l'aise avec laquelle les groupes ethniques évoluent dans leur langue et dans leur culture, Toronto demeure une ville d'accueil extrêmement intéressante pour les ONG internationales. Il serait donc intéressant que les représentants du Canada au sein de ces organismes internationaux et de municipalités comme Toronto entretiennent des liens de coopération. S'il y avait plus d'ONG, nous pourrions aider les petites et moyennes entreprises à percer dans le reste du monde et à établir des contacts. Elles pourraient ainsi accroître leur commerce à l'étranger.

De plus, la Ville de Toronto est une chaude partisane de l'initiative fédérale appelée Équipe Canada, conçue pour profiter des occasions qui se présentent sur le nouveau marché mondial. Cependant, nous estimons que des villes comme Toronto doivent jouer un rôle essentiel au sein d'Équipe Canada, plutôt que de se contenter d'applaudir des gradins.

Je sais qu'une mission d'Équipe Canada est prévue pour bientôt en Inde. Notre ville compte plus de 10 000 Torontois de souche indienne et beaucoup d'entre eux connaissent très bien la culture, la conjoncture politique, les usages et les besoins économiques de l'Inde. Il y a, à Toronto, des centaines d'entreprises qui font déjà des affaires en Inde. La ville a même un bazar indien, et les marchands indiens ont leur propre zone d'amélioration des affaires. De plus, nous entretenons de forts liens culturels avec l'Inde.

La mission commerciale imminente en Inde, contrairement à la mission en Chine, ne fait pas appel à la participation des municipalités. Il s'agit, selon nous, d'une occasion ratée. À l'avenir, nous devrions travailler de concert avec le gouvernement fédéral afin d'étudier toutes les possibilités. De cette façon, les missions d'Équipe Canada comprendraient des représentants, dans le cas de Toronto, du plus important bassin de population du pays. Lorsque des collectivités ont des atouts uniques, comme Toronto en raison de sa diversité, nous sommes tous perdants si nous n'en profitons pas.

Par surcroît, nous serions chauds partisans de l'idée de placer plus d'agents de commerce canadiens au sein des institutions financières internationales comme la Banque mondiale ou la Banque asiatique de développement. Les agents de commerce pourraient, au sein de ces institutions, réduire les embêtements bureaucratiques de manière à aider les entreprises canadiennes à poser leur candidature pour l'exécution de grands projets. Nous avons les entreprises capables de construire des usines d'épuration et des hôpitaux partout dans le monde et nous pouvons certes créer les consortiums requis. Tout ce qu'il nous faut et tout ce dont ont besoin nos entreprises, c'est que quelqu'un les aide à repérer les possibilités de marché avant qu'un autre ne les devance.

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Quatrième suggestion, il faudrait qu'Ottawa établisse des critères précis et prennent des engagements clairs en ce qui concerne les soumissions internationales. Beaucoup de petites et de moyennes entreprises de haute technologie de la région de Toronto appuyaient la soumission faite par Toronto en vue d'obtenir le secrétariat de la Convention cadre sur le changement climatique. À mon avis, le gouvernement fédéral ne s'est pas engagé dans le projet assez tôt.

En effet, Toronto a préparé une excellente soumission. Nous jouissions d'un fort appui des petites et moyennes entreprises, voire de quelques grandes sociétés; cependant, nous nous sommes rendu compte tôt dans le processus que nous ne pourrions égaler les soumissions de pays comme l'Allemagne, dont le gouvernement fédéral avait offert d'importantes contributions. Ottawa ne pouvait égaler la participation du gouvernement de l'Allemagne.

En fait, la Ville de Toronto a consenti à engager un million de dollars à l'obtention du siège social. Nous savions que l'installation du siège social dans notre ville serait avantageux pour nous et pour nos entreprises. Le gouvernement fédéral a examiné la question et a, en définitive, décidé de faire une contribution égalant la nôtre, mais il ne l'a fait que quelques jours avant la prise de décision définitive, alors qu'à notre avis, il était trop tard en réalité. Cela a nui à notre soumission.

Par conséquent, s'il existait au départ des critères et des processus, nous serions en meilleure position et nous en profiterions tous. Par contraste, lorsque Montréal a soumissionné pour obtenir le siège social du secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la biodiversité, le gouvernement fédéral a manifesté son appui tôt dans le processus, et la candidature de Montréal a été retenue. Nous ne demandons pas forcément un apport financier important. Nous voulons qu'il y ait des critères et que l'on s'entende pour, au départ, travailler de concert dans le cadre de règles et de processus sans équivoque.

Ma cinquième suggestion est d'ordre plus général. Il faudrait que les villes et les régions travaillent de concert avec le gouvernement fédéral à repérer certains secteurs dans lesquels elles peuvent s'affirmer comme leaders mondiaux. Qu'il s'agisse de l'industrie de haute technologie de la région de Kitchener-Waterloo ou de l'industrie environnementale de Montréal, il est clair qu'il existe au pays des éléments qui peuvent rivaliser sur la scène mondiale. Lorsque nous aurons décidé de cibler certains secteurs, nous pourrons mieux nous concerter en vue d'aider ces centres d'excellence à réussir.

Ce n'est pas un effet du hasard si Barcelone et Milan se sont imposées comme centres de design industriel en Europe. Il a fallu que l'entreprise privée et tous les ordres de gouvernement mènent une action concertée et bien ciblée. Toronto n'est pas un leader dans tous les secteurs, mais elle excelle dans certains domaines, et ce n'est pas simplement dû à sa taille, mais plutôt à son bassin de compétences, aux créneaux dans lesquels elle s'est spécialisée.

Je crois que toutes ces suggestions sont réalistes et qu'elles peuvent se réaliser à très peu de frais, si ce n'est souvent sans frais. Nous savons tous que le gouvernement ne peut tout faire, mais ce qu'il peut faire, ce qu'il devrait faire, c'est appuyer les agglomérations et les entreprises à des étapes névralgiques de leur développement. La clé consiste à tabler sur nos points forts et à bien cibler notre appui.

Avant de terminer, j'aimerais vous donner un dernier exemple de la façon dont tout peut s'enchaîner. Pacific Entertainment Group est une petite entreprise torontoise spécialisée dans la conception d'installations où se pratiquent les sports de glace. Son succès est attribuable, en partie, à la décision que nous avons prise d'appuyer avec dynamisme le secteur du design. Le groupe a récemment conclu des marchés avec de grandes villes de Chine, y compris Shanghai et notre ville-soeur, Chongqing, qui abrite 17 millions d'habitants. Ces marchés visent des installations dernier cri de pratique de sports de glace à l'intérieur, des immeubles à ambiance contrôlée où ces sports peuvent se pratiquer à longueur d'année et où l'on prévoit des liaisons satellite et des installations de production télévisuelles, de même que des restaurants, des centres d'entraînement physique, des cinémas, des comptoirs de restauration rapide et des locaux à bureaux et à magasins.

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Le groupe a imaginé des moyens innovateurs pour faire valoir sa proposition, y compris d'apprendre à l'ambassadeur de Chine et à son épouse à patiner ici, à Ottawa. Le projet était un élément central de la mission d'Équipe Canada dirigée par le premier ministre en Chine, en octobre 1994.

Pacific Entertainment Group de Toronto ne sera pas la seule à profiter de ce marché. Des fournisseurs et des concepteurs de Vancouver, de Burlington et d'ailleurs y trouveront aussi leur gain. La construction projetée doit être confiée à une entreprise de Montréal. Existe-t-il un meilleur moyen de mettre en valeur le savoir-faire canadien et y a-t-il un produit d'exportation plus canadien que des patinoires - à l'exception, peut-être, de la glace?

Malgré tout, Pacific Entertainment Group n'a pas encore levé la première pelletée de terre en raison d'obstacles financiers. Comme toute autre petite entreprise nouvelle sur le marché, elle a de la difficulté à obtenir du financement. Les banques craignent trop le risque, et les bailleurs de fonds privés affirment ne pas pouvoir assumer un tel risque.

Pour ma part, je crois que nous ne pouvons pas nous payer le luxe de laisser passer des projets innovateurs comme celui-là. Notre drapeau canadien est, sur la scène internationale, un symbole de la dignité et du caractère de notre pays. Il jouit d'une bonne réputation partout dans le monde. Profitons-en. Montrons aux autres tout ce que le Canada peut faire de plus et faisons-le ensemble, en créant des partenariats entre des villes comme Toronto et le gouvernement fédéral.

Le président: Je vous remercie beaucoup.

Monsieur Leblanc.

[Français]

M. Leblanc (Longueuil): Notre mandat est d'abord de trouver une méthode pour aider les petites entreprises à mieux performer au niveau international. Madame la mairesse de Toronto, avez-vous à Toronto un centre mondial du commerce qui fonctionne bien et quel serait le rôle de chacun des partenaires de ce centre? Je parle par exemple des gouvernements fédéral, provincial et municipal, et aussi des gens d'affaires.

Souvent, dans le passé, on a fait preuve de beaucoup d'initiative et les partenaires principaux étaient les gens d'affaires eux-mêmes. On parle beaucoup du dédoublement. Le gouvernement fédéral a ses bureaux de commerce, les provinces et les villes ont les leurs, et les gens d'affaires ont leur association de commerce. Comment peut-on arriver à se concerter pour faire en sorte qu'on soit plus productifs, principalement pour aider nos PME?

[Traduction]

Mme Hall: Au départ, il faudrait communiquer avec les gens et les rassembler. Par exemple, durant mon voyage à Taipei, nous avons collaboré étroitement avec les représentants du gouvernement fédéral. En fait, ceux-ci nous ont fourni le soutien au sol.

Le gouvernement municipal et la présence du maire ont ouvert des portes aux représentants fédéraux dans cette ville, et vice versa. Bien des questions dans ce dossier nous ont été soumises en premier par les petites et moyennes entreprises qui, tous les jours, transigent avec leur gouvernement municipal.

Les dédoublements nous préoccupent tous, tout comme d'ailleurs les groupes de politiciens ou de bureaucrates qui se rendent dans les différentes régions du monde. Ainsi, un jour, une délégation fédérale débarque dans tel pays, le lendemain, c'est un groupe provincial et le surlendemain, douze groupes municipaux. De tels dédoublements sont mauvais.

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C'est pourquoi je crois que l'approche d'Équipe Canada est si utile. Elle offre la possibilité aux entreprises, aux autorités locales et au gouvernement fédéral de se réunir, de repérer les éléments communs et de concevoir une stratégie dans le cadre de laquelle chacun tient un rôle différent afin d'éviter les dédoublements. Aucun d'entre nous ne peut se payer le luxe de gaspiller de l'argent à offrir des services déjà fournis par d'autres instances.

Dans le domaine du design, dont je vous ai déjà touché quelques mots, les instances locales ont été pressenties par le milieu du design torontois à la recherche d'un toit où abriter un institut du design. Nous avons constaté que nous avions un rôle à jouer dans ce dossier. Nous représentions l'ordre de gouvernement que connaissaient ces petites et moyennes entreprises. Elles n'avaient jamais fait affaire avec le gouvernement fédéral. Toutefois, nous nous sommes rendu compte qu'il y avait certains avantages à se doter d'une stratégie du design, non seulement à Toronto, mais aussi à l'échelle nationale. Nous avons donc invité le gouvernement fédéral à participer au dossier et, de la sorte, réussi à regrouper nos ressources et notre savoir-faire pour le bénéfice des entreprises.

Le président: Je vous remercie. Monsieur Mills.

M. Mills (Red Deer): Je vous souhaite la bienvenue. Je veux vous féliciter pour votre excellente industrie du théâtre qui attire tant de gens à Toronto. C'est la raison première pour laquelle j'aime me rendre à Toronto.

Mme Hall: Je suis contente de vous l'entendre dire.

M. Mills: Vous avez abordé certains points à propos desquels j'aimerais simplement faire des commentaires. Vous avez, entre autres, parlé de dédoublements. L'une des questions sur lesquelles nous nous penchons est de savoir si les services offerts par les bureaux des Affaires étrangères sont vraiment utiles aux villes, aux entreprises, etc. Les résultats d'évaluation dont nous disposons varient. Il est bon d'entendre que l'expérience que vous avez vécue au Taïwan a été bonne.

Je m'interroge aussi au sujet de ce que vous avez dit en rapport avec le multiculturalisme canadien et, certes, torontois. J'aimerais savoir si vous estimez que nous en tirons suffisamment profit dans nos efforts de marketing.

Mon troisième commentaire porte sur les villes tout autant que sur les provinces et sur les barrières au commerce interprovincial qui semblent exister. Les provinces dressent des obstacles à l'entrée de biens d'autres provinces plutôt que d'essayer d'éliminer ces barrières pour que nous puissions, en tant que Canadiens, prendre d'assaut les marchés mondiaux.

Je constate le même phénomène dans certaines villes, lorsqu'une d'entre elles ne veut pas vraiment entendre parler des succès d'une autre ville. Plutôt que de l'appuyer, elle voit plutôt à ses propres intérêts. Aussi, on voit des situations où cinq villes se livrent bataille comme des adversaires acharnés.

Dans certains pays, par exemple en Australie, si Melbourne est la mieux placée pour faire quelque chose, Sydney l'aidera. Je sais que c'est la nature humaine de croire que rien n'est impossible, mais, en réalité, certaines villes ont plus à offrir que d'autres. Je me demande comment nous pourrions contourner ce problème. Je sais que vous savez de quoi je parle.

Mme Hall: Dans la grande région de Toronto, nous tentons par tous les moyens de régler ce problème. Il existe dans cette région un organisme composé des différents maires de la région. Je suis embarrassée de dire que, durant le dernier mandat de notre conseil, le maire de Toronto d'alors n'a pas assisté à une seule réunion de ce groupe. On jugeait en quelque sorte que Toronto pouvait se débrouiller seule.

Le lendemain de mon élection, j'ai appelé le maire de Mississauga, alors président de l'organisme, pour lui dire que je souhaitais accueillir la première réunion du groupe, le mois suivant, à Toronto. Je lui ai dit que j'aimerais que tous les maires y soient. Je tenais à préciser que nous devions nous concerter dans un certain nombre de dossiers, entre autres celui du développement économique, et que, sur la scène internationale, nous devions parler d'une seule et même voix. Toute la région profite de l'arrivée chez nous d'entreprises ou de la percée d'une entreprise de la région sur la scène internationale. Nous avons donc commencé à trouver des moyens de collaborer.

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Par exemple, alors que les villes étaient représentées individuellement aux foires commerciales internationales, nous avons maintenant un stand de la région du Grand Toronto tenu par un ou deux agents qui représentent toute la région.

Nous axons également nos efforts sur les domaines de spécialisation. Vous avez parlé du théâtre. La collectivité artistique du centre-ville, très urbaine, ne peut pas exister ailleurs. C'est une des raisons pour lesquelles les gens des environs aiment vivre dans cette région, à cause de cette proximité. Nous avons donc tous intérêt à favoriser un tel état de fait. Nous devons également examiner les autres secteurs qui rendent le noyau urbain plus prospère en raison de leur proximité.

Cela veut dire qu'il faut se réunir pour commencer à débattre des questions qui permettent de rassembler les gens. Toute personne au sein du gouvernement, où qu'elle se trouve, subit d'énormes pressions et doit se garder de ne pas dépenser un sou sur le double emploi. C'est peut-être donc le moment idéal pour créer ces genres de partenariats, car personne ne tolérera les guerres de territoire.

Le président: Monsieur Volpe.

M. Volpe: J'aimerais également remercier la mairesse de Toronto et lui souhaiter la bienvenue. Bien que Toronto ne soit pas ma ville, j'y ai vécu pendant quelque 21 ans.

Je suis particulièrement heureux de voir que la mairesse a été en mesure de faire ressortir quelques points. Elle a en effet souligné les avantages que présente une ville comme Toronto, non seulement pour elle-même, mais aussi pour l'ensemble du Canada et des entreprises canadiennes. Elle a souligné deux éléments essentiels et je vais simplement faire une observation à cet égard.

Je veux m'attarder sur l'élément démographique dont nous avons beaucoup entendu parler, mais dont nous ne savons pas encore tirer profit pour le bien des petites et moyennes entreprises. Vous avez toutefois raison de souligner que c'est un élément important pour nous sur les marchés internationaux.

Le deuxième point, c'est que nous sommes témoins d'un foisonnement considérable de nouvelles petites entreprises dans des collectivités comme Toronto ou même, oserais-je dire, avec humour avec mon collègue d'en face, comme Red Deer ou Québec ou comme toute autre ville. Il est en général normal de commencer par créer une petite entreprise et de prendre de l'expansion par la suite.

J'ai été particulièrement intéressé par les cinq propositions que vous faites pour assurer une plus grande coopération entre les pouvoirs fédéraux et municipaux dans le but de susciter une plus grande activité pour les petites et moyennes entreprises. À cet égard, deux propositions m'ont particulièrement intéressé et je me demande si vous pouvez les développer davantage.

Votre première proposition, bien sûr, c'est qu'un endroit comme Toronto pourrait être en mesure d'accueillir plus d'ONG internationales, ce que je trouve remarquable. Vous n'avez pas dit qu'il s'agissait de jouer un grand rôle humanitaire, mais vous avez souligné les débouchés et les créneaux que les ONG représentent pour les petites et moyennes entreprises sur les marchés internationaux. Je me demande si vous pouvez développer ce point.

Votre deuxième proposition est pratiquement unique en son genre. Je n'ai pas assisté aux exposés du maire de Calgary et d'autres maires, si bien que je ne peux pas en parler; cependant, tous les autres exposés faits devant ce comité à propos de l'augmentation du nombre d'agents de commerce que nous devrions avoir... Vous avez dit qu'ils vont voir le FMI et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et, j'imagine, la Banque asiatique de développement, et d'autres. J'aimerais que vous développiez un peu plus ce point, s'il vous plaît.

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Mme Hall: Je crois que même au niveau local, nous n'avons pas tenu compte de notre diversité et des possibilités qui s'offrent à nous. Nous connaissons toutes les langues et il existe des petites entreprises très fructueuses qui connaissent toutes les cultures ainsi que la façon de faire des affaires dans chaque région du monde. C'est quelque chose que nous devrions exploiter de manière positive et je crois que Toronto est la ville qui s'y prête le mieux.

Lorsque nous avons présenté une soumission pour le bureau chargé de l'application de la convention climatique, nous avons reçu beaucoup d'appui de la part des industriels des techniques de pointe, des spécialistes des communications. Ils se rendaient compte de l'activité économique qui en aurait découlé et dont ils auraient pu profiter. À un certain niveau, cela donne du prestige et permet d'amener des gens dans la ville et de rencontrer du monde. Là encore, notre diversité, notre sécurité et notre infrastructure urbaines représentent une grande attraction pour des gens qui, il y a deux décennies à peine, auraient voulu s'installer à New York. Ils n'ont plus vraiment envie d'aller à New York ni d'y installer leurs familles ou leurs enfants.

Pour ce qui est de la convention climatique et de tout le travail effectué dans le domaine de la dépollution, nos entreprises s'étaient rendu compte de l'énorme avantage que présentait un tel bureau à Toronto. Nous étions prêts à injecter un million de dollars dans ce projet pour des raisons économiques. Pour nous, il s'agissait d'un outil de développement économique. En tant qu'êtres humains, nous souhaitons respirer de l'air pur, bien sûr, mais nous encouragions en fait les aspects économiques de ce bureau.

Nous continuons à nous intéresser au secteur environnemental, car nous croyons avoir énormément d'expertise dans ce domaine, ce qui nous permet de soumissionner pour d'autres entreprises. Nous pensons qu'ainsi le monde entier devient accessible à la ville, ce qui permet à nos entreprises de se positionner et de commercialiser leur expertise et leurs produits.

En ce qui concerne la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement, le problème c'est que souvent les entreprises sont informées trop tard des projets offerts. Elles n'obtiennent pas les renseignements voulus et n'ont pas la possibilité de soumissionner ou de créer les genres de consortiums qui sont parfois nécessaires. Cette proposition permettrait de le faire. Il peut bien sûr y avoir d'autres mécanismes.

Tout repose en fait sur l'information. Plusieurs de mes observations indiquent que nous croyons avoir l'expertise voulue; nos petites et moyennes entreprises, très spécialisées, sont et pourraient être compétitives sur la scène internationale si elles disposaient de l'information suffisamment tôt de manière à pouvoir soumissionner dès le début. La Banque mondiale et la Banque asiatique de développement semblent être deux exemples de possibilités que nous avons manquées.

Le président: Monsieur Lastewka, vous aviez une question à poser.

M. Lastewka (St. Catharines): Ma question porte sur les ONG et les entreprises. Avez-vous maintenant un programme avec les entreprises et les ONG et pourriez-vous l'expliquer?

Deuxièmement, je sais que dans le passé un groupe des villes métropolitaines du Canada avait été mis sur pied. Il se réunissait...

Mme Hall: Voulez-vous parler de la Fédération canadienne des municipalités?

M. Lastewka: Non, je pense qu'il s'agissait uniquement des grandes villes.

Mme Hall: Oui. Il existe un groupe pour les grandes villes, celui des maires des grandes villes.

M. Lastewka: Avez-vous, au sein de ce groupe des maires des grandes villes, discuté du commerce international et de la façon dont le Canada pourrait mieux se positionner?

Mme Hall: Oui.

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Je vais commencer par votre dernière question. Nous avons participé très activement aux travaux de la Fédération canadienne des municipalités et à ses programmes de commerce et de développement international. En fait, Art Eggleton, ancien maire de Toronto, participait beaucoup aux activités de la Fédération canadienne des municipalités au moment où Toronto et cette fédération se sont lancés dans ces programmes. Il peut s'agir de développement économique, de travail humanitaire, de transfert d'expertise, mais nous participons à plusieurs programmes. L'établissement de liens entre Toronto et sa ville jumelle en Chine a été facilité grâce à l'aide et à l'expertise de la FCM.

Nous avons une ONG à Toronto, l'ICLEI, qui est l'organisation locale des NU traitant du climat et de l'environnement - elle loue d'ailleurs des locaux dans notre mairie, pour une somme symbolique. C'est une ONG que nous appuyons de cette manière depuis plusieurs années. Elle fait venir des gens du monde entier, mais représente également une véritable ressource. Plusieurs contrats ont été conclus entre des entreprises locales et d'autres pays et des entreprises d'autres régions du monde grâce à l'expertise que les Canadiens ont acquise à son contact et aussi grâce aux relations que représentent certaines personnes qui viennent à Toronto.

M. Lastewka: D'après mes discussions avec le maire de Calgary au printemps dernier, alors que nous avions des séances du Comité des affaires étrangères, j'ai appris que la région métropolitaine de Calgary a également un programme de liaison avec les petites collectivités pour les questions commerciales - des collectivités situées à 30 ou 50 milles de Calgary. Lorsque les gens d'affaires se rendent à l'étranger, ils veulent aussi avoir accès aux entreprises des petites villes, ce que permet un tel programme de liaison. Avez-vous un programme du même genre à Toronto?

Mme Hall: Nous avons du personnel qui s'occupe des entreprises étrangères qui viennent à Toronto. De toute évidence, nous aimerions qu'elles s'implantent dans la ville de Toronto. Si cela ne fonctionne pas, nous les aidons à établir des contacts de manière qu'elles puissent être présentes dans la région. Nous savons bien que toute augmentation nette des ressources dans notre région est à l'avantage de l'ensemble. Nous savons bien que certaines choses doivent se faire dans le centre-ville, tandis que d'autres gagnent à se faire ailleurs. Nous travaillons donc étroitement avec les représentants locaux d'autres collectivités, ainsi qu'avec les entreprises, afin de trouver la meilleure solution possible.

Le président: Les villes de Calgary et de Montréal nous ont dit qu'elles avaient un plan énumérant les activités dynamiques pour leur région. Les entreprises leur donnent des conseils à cet égard - il y a un conseil consultatif - et c'est à partir de ces conseils qu'elles décident des autres villes avec lesquelles elles devraient établir des contacts. Est-ce qu'il existe une telle perspective générale à Toronto ou est-ce ce que vous envisagez lorsque vous dites que vous allez créer...?

Mme Hall: Pour l'instant, nous sommes en train d'élaborer une stratégie de développement économique pour les cinq prochaines années. Les partenariats de commercialisation dont j'ai parlé en sont un élément, mais il faut également choisir les secteurs. Le secteur du design a déjà été choisi. La technologie et la recherche médicales ont été développées dans le passé. Nous avons été ravis de pouvoir utiliser certains fonds d'infrastructure de manière assez novatrice pour financer un grand laboratoire médical, car à notre avis, cela permet d'amener des entreprises et des activités dans la ville de Toronto.

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Le secteur financier est de toute évidence intéressant, mais pour ce qui est des secteurs autres que la santé et l'éducation, les finances, le design, le tourisme et les loisirs, nous aurons une stratégie plus précise au début de la nouvelle année.

Le président: Nous avons pris beaucoup plus de temps que prévu et je vous remercie d'être restée aussi longtemps avec nous, madame Hall. Nous vous en sommes fort reconnaissants. Vous nous avez donné de bons renseignements pour notre rapport et nous serons heureux de vous en envoyer un exemplaire.

Je veux simplement rappeler aux membres du comité que mardi prochain, à 9 heures, nous traiterons des perspectives ministérielles à l'ACDI. Monsieur Mills, préparez-vous en conséquence.

Vous vous rappellerez également que mardi après-midi, l'ambassadeur de France viendra nous parler des essais nucléaires. Je pense que cette séance est prévue pour 15 heures. Il sera avec nous pendant près de deux heures.

M. Bergeron (Verchères): Nous devrions également inviter l'ambassadeur de Chine.

Le président: Effectivement.

M. Bergeron m'a proposé qu'après la venue de l'ambassadeur de France, nous pourrions écrire à l'ambassadeur de Chine pour lui dire: «L'ambassadeur de France est venu; pourquoi ne viendriez-vous pas vous aussi?» C'est une bonne proposition à laquelle je donnerai suite.

Je rappelle à tous les membres du comité que nous voulons avoir deux membres de plus au sous-comité des droits de la personne. Comme nous n'avons plus le quorum, je soulèverai ce point la prochaine fois.

La séance est levée jusqu'à 9 heures mardi matin.

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