[Enregistrement électronique]
Le jeudi 20 février 1997
[Traduction]
Le président: La séance est ouverte. Conformément à l'article 32(5) du Règlement, nous examinons le rapport annuel 1995-1996 de la Commission canadienne du tourisme. Permettez-moi de vous présenter les témoins.
Doug Fyfe est président de la Commission canadienne du tourisme et Francine C. Boivin est vice-présidente de la compétitivité de l'industrie. Soyez les bienvenus.
Je suppose que c'est vous qui allez commencer, monsieur Fyfe. Vous pouvez faire un exposé liminaire. Le comité avait hâte de vous entendre et ses membres ont des questions à vous poser. Je vous demande de limiter votre déclaration d'ouverture de façon que nous puissions passer rapidement aux questions des membres du comité.
M. Doug Fyfe (président, Commission canadienne du tourisme): Monsieur le président, je suis heureux d'être ici. Je serai particulièrement bref. Je n'ai pas préparé de déclaration d'ouverture. Je dois plutôt vous présenter mes excuses.
J'ai appris qu'il avait été difficile de faire coïncider l'horaire du président de notre conseil, de Victoria, qui est bénévole non rémunéré, avec le calendrier des travaux du comité. Nous étions à Victoria hier et avant-hier pour la réunion de notre conseil. Évidemment, il n'est pas revenu, contrairement à moi. Vous avez des questions à me poser et je voudrais signaler au président du comité que ma collègue et moi-même sommes tout à fait disposés à y répondre, si cela vous convient, plutôt que de faire une déclaration officielle.
Le président: Maintenant que vous êtes là, tout nous convient.
M. Fyfe: Merci, monsieur.
Je m'en remets donc à votre décision. Je crois que vous avez reçu le rapport annuel. Il s'est passé depuis lors un certain nombre de choses dont nous pouvons parler. Mais je vais redonner la parole au président et nous allons faire de notre mieux pour répondre à vos questions.
[Français]
Le président: Monsieur Brien, M. Mayfield travaillait à cette commission. Est-ce que vous permettez que nous commencions par lui?
[Traduction]
Monsieur Mayfield, voulez-vous commencer?
M. Mayfield (Cariboo - Chilcotin): Merci beaucoup.
Je suis très heureux que vous soyez ici ce matin, et je vous remercie de votre présence. Nous pouvons nous attendre à un échange très utile d'information.
Si vous me le permettez, je voudrais commencer par les progrès réalisés et les difficultés auxquelles vous semblez faire face, d'après l'information que j'ai reçue. Il semble que nous ayons connu quelques bonnes années où le nombre des touristes étrangers augmentait, tandis que les Canadiens étaient moins nombreux à se rendre à l'étranger.
Le problème, c'est que l'année dernière, cette tendance a semblé s'inverser. Je crois que le Conference Board a publié un article dans lequel il prévoit que le problème va perdurer. J'ai en main des détails qui le confirment, mais je suppose que vous n'avez pas besoin d'entendre l'histoire au complet. Est-ce que vous pourriez donner au comité quelques chiffres indiquant les progrès réalisés et les raisons pour lesquelles nous avons du mal, au Canada, à préserver ces progrès?
M. Fyfe: Vous avez bien décrit la situation, monsieur Mayfield. Nous avons connu trois années successives de réduction du déficit touristique, mais cette tendance s'est terminée l'année dernière. Notre déficit est remonté pour atteindre près de 400 millions de dollars. Il est attribuable en grande partie au nombre croissant de Canadiens qui se rendent de nouveau aux États-Unis, alors que ce marché avait connu un certain déclin.
Nous pensons que ce phénomène est dû à un certain nombre de raisons. La première tient à l'adaptation aux prix plus élevés. Lorsque le taux de change a connu une saute assez marquée, les prix ont augmenté et les consommateurs ont donc réagi normalement en cessant d'acheter le produit. Mais au bout d'un certain temps, ils se sont adaptés aux nouveaux prix.
En matière touristique, on peut s'adapter en passant d'un hôtel quatre étoiles à un hôtel trois étoiles, en mangeant dans un restaurant de qualité moyenne plutôt que dans un restaurant de luxe, ou en limitant son séjour à cinq jours plutôt qu'à sept. Il y a différentes façons de s'adapter à la fluctuation des prix, et c'est ce qu'on a constaté une fois de plus.
La deuxième raison, tout aussi importante, est la déréglementation des transports aériens, qui a engendré une augmentation importante du nombre d'Américains qui viennent au Canada en avion, mais aussi une augmentation, encore plus forte, de Canadiens qui se rendent aux États-Unis en avion. Ce phénomène a accentué notre déficit touristique, qui atteint maintenant environ 400 millions de dollars. Il ne s'est manifesté qu'au cours de la dernière année parce que d'une part, les aéroports américains sont ouverts à tous les vols en provenance du Canada, alors qu'ici, seuls Vancouver, Montréal et Toronto peuvent accueillir de nouveaux vols en provenance des États-Unis, et ce jusqu'en février de l'année prochaine. Les deux pays ne sont donc pas sur un pied d'égalité, et c'est bien ce qui était prévu dans l'accord: il s'agissait de protéger les aéroports. Mais le résultat, c'est que le nombre de Canadiens se rendant aux États-Unis en avion a augmenté et qu'il a dépassé le nombre d'Américains venant au Canada par avion.
Voilà les deux causes principales de ce déficit touristique. Le trafic outre-mer reste en forte croissance, de même que les voyageurs d'affaires en provenance des États-Unis.
Pour conclure ma réponse, nous espérons que le rééquilibrage des structures aéroportuaires survenu cette année - Montréal et Vancouver peuvent accueillir un nombre illimité de vols en provenance des États-Unis depuis le 1er février - va remédier à ce problème. Nous espérons également qu'une plus forte promotion du tourisme au Canada nous permettra de garder chez nous des Canadiens qui, sinon, auraient quitté le pays, particulièrement au cours de l'été.
M. Mayfield: Nous avons des prévisions concernant les visiteurs étrangers attendus au Canada. Ce segment est-il toujours en croissance, monsieur Fyfe?
M. Fyfe: La croissance s'est légèrement ralentie, mais il en va de même pour la croissance au niveau international. Cependant, nous maintenons notre part du marché; en fait, nous avons très légèrement augmenté notre part d'un marché en croissance plus lente. En ce qui concerne notre place à l'échelle internationale, nous sommes passés du douzième au onzième rang quant au nombre de visiteurs étrangers, et du onzième au dixième rang en ce qui concerne les revenus du tourisme international. Donc, effectivement, si notre part du marché a augmenté, sa croissance s'est ralentie, mais le ralentissement s'est manifesté également à l'échelle mondiale.
M. Mayfield: La commission a-t-elle une stratégie pour contrecarrer cette tendance qui semble devoir persister au cours des trois ou quatre prochaines années?
M. Fyfe: Nous avons plusieurs stratégies, monsieur Mayfield. Nous devons chercher à investir de façon plus agressive les marchés en développement. Ils ne seront pas rentables dans l'immédiat, mais ils le seront d'ici quatre à six ans. Je vous citerai l'exemple de Taïwan. Il y a quatre ou cinq ans, le Canada ne recevait pratiquement pas de touristes de Taïwan. À la fin de l'année, il en aura reçu environ 150 000 qui figurent parmi les touristes les plus fortunés, avec une dépense d'un peu plus de 2 000$ par personne. Nous devons découvrir de nouveaux marchés présentant les mêmes avantages. Il semblerait en exister en Amérique du Sud et dans certaines régions de l'Asie du Sud-Est.
Cela ne veut pas dire que sur un grand marché développé comme celui des États-Unis, il n'y a plus aucune nouvelle possibilité. Sur le marché américain, notre stratégie concernant le tourisme de loisir est orientée vers les villes qui viennent de se doter de liaisons directes avec 23 villes canadiennes; nous visons les villes où nous constatons que le Canada n'est pas connu, faute de liaison directe; il s'agit tout d'abord de sensibiliser ces marchés, puis d'en retirer un avantage économique grâce à la mise en place de programmes spécifiques.
Je pense qu'il existe donc un certain nombre de stratégies visant spécifiquement certains marchés et qui répondent à la préoccupation que vous avez soulevée.
M. Mayfield: Peut-être pourriez-vous nous donner quelques détails sur ces stratégies. J'aimerais savoir en particulier ce que pourraient faire le comité, le gouvernement et les organismes gouvernementaux, y compris la commission, pour favoriser l'industrie touristique et pour l'aider à convaincre les Canadiens de rester dans leur pays et à attirer un nombre croissant de touristes étrangers. Que pourrait-on faire, non seulement à la commission, mais également au sein de ce comité, pour participer à cet effort?
M. Fyfe: Nous sommes confrontés à deux grands défis. Il serait utile que le comité se penche sur ces défis en même temps que les membres de la commission.
Le premier est tout à fait fondamental. Il s'agit de s'assurer que ceux qui oeuvrent dans le domaine du développement économique, que ce soit dans une ville, une province ou une région, comprennent bien l'importance économique de l'industrie touristique, son ampleur ainsi que son potentiel au plan de la création d'emplois.
L'industrie touristique est tellement omniprésente qu'elle en devient presque invisible pour certains, ce qui explique que ceux qui sont chargés du développement économique l'oublient. Par conséquent, il leur arrive parfois d'adopter par mégarde des politiques ou des règlements qui lui nuisent. Il n'est pas question que toutes les décisions en matière de politique soient favorables à l'industrie, mais l'on s'attendrait à tout le moins que les décideurs tiennent compte de l'impact de leurs décisions sur l'industrie touristique.
Nous faisons appel à quiconque serait en mesure de le faire d'insister sur l'importance de l'industrie touristique auprès des maires, des municipalités, des autres paliers du gouvernement ainsi que des maîtres d'oeuvre du développement économique... Voilà la première mesure qui pourrait être prise à l'appui de l'industrie touristique.
Plus précisément, nous avons de la peine à rejoindre les intervenants du domaine touristique. Vu la taille de l'industrie, nous avons du mal à rejoindre tous les intervenants malgré les efforts considérables que nous déployons en ce sens.
Je reviens encore au même point. J'invite tous ceux qui ont l'occasion de s'entretenir avec les intervenants du domaine touristique de diverses parties du pays et de leur parler notamment de la CCT et de ses programmes à profiter de cette occasion pour leur faire prendre conscience de l'aide que peut leur accorder la CCT.
Il s'agit donc d'une question de communication. La CCT notamment accueillerait favorablement toute aide qui prendrait la forme d'exhortation, d'efforts de persuasion et de soutien.
M. Mayfield: Pourriez-vous me dire exactement comment vous voulez que nous procédions, monsieur le président. Ce n'est habituellement pas moi qui commence. Ai-je déjà parlé pendant 10 minutes?
Le président: Oui. Vos 10 minutes sont déjà écoulées, mais vous aurez l'occasion d'intervenir de nouveau si vous le souhaitez. Vous pouvez poser une dernière question.
M. Mayfield: J'aimerais réserver 10 minutes à l'étude du rapport Chinook qui est assez intéressant.
Je ne pense pas que la CCT soit le seul intervenant dans le domaine touristique. Je crois que l'Agence de diversification de l'économie de l'Ouest ainsi que l'APECA jouent également un rôle dans ce domaine. Ces organismes collaborent-ils cependant avec la CCT ou lui font-ils concurrence?
M. Fyfe: Je ne pense pas que cette concurrence soit voulue, mais elle existe parfois effectivement. Étant donné que nous n'échangeons pas assez souvent ou assez tôt de l'information, il arrive que nos activités se chevauchent.
Ce problème est beaucoup moins fréquent dans l'Atlantique où l'APECA et les quatre provinces de l'Atlantique, tant au niveau politique qu'au niveau de l'industrie, de concert avec la CCT et son prédécesseur, Tourisme Canada, collaborent depuis assez longtemps, collaboration qui a pris la forme de contacts personnels. Cette collaboration est aussi assez fructueuse.
Étant donné que la commercialisation des activités touristiques a été confiée à Industrie Canada par le BFDR(Q) au Québec, la collaboration a été assez étroite entre ces deux organismes.
Comme vous le savez, il n'existe pas de programme particulier en Ontario et le gouvernement provincial n'a pas beaucoup mis l'accent sur le tourisme et c'est pourquoi il y a un manque de cohérence en Ontario.
Dans l'Ouest, l'Alliance touristique plutôt que la Diversification de l'économie de l'Ouest est l'organisme qui intervient dans le domaine touristique. Ce début de relation n'est pas allé sans heurt parce que nous venons juste de nommer des gens au conseil d'administration d'Alliance touristique. Je ne pense pas que le programme d'Alliance touristique fasse une grande place aux programmes de la Commission canadienne du tourisme.
Le président: Je vous remercie, monsieur Fyfe et monsieur Mayfield.
Monsieur Brien.
[Français]
M. Brien (Témiscamingue): Je dois dire que je ne connais pas bien votre organisme. J'ai regardé votre rapport annuel et j'aimerais que vous m'éclairiez au sujet de votre mandat. Est-ce que votre rôle premier est de faire de la promotion à l'extérieur du Canada?
Je vois que vous dépensez 5 millions de dollars pour la promotion à l'intérieur du pays, alors que vos partenaires semblent dépenser moins pour la promotion intérieure qu'ils ne dépensent pour la promotion en Europe ou aux États-Unis, par exemple.
[Traduction]
M. Fyfe: Le mandat de la commission est de promouvoir le Canada comme destination de voyage de choix. Nous ne ciblons pas nécessairement une clientèle située à l'étranger. Nos programmes s'adressent donc tant aux Canadiens qu'aux visiteurs étrangers.
Le programme interne vise plus précisément à amener les Canadiens qui autrement iraient en vacances à l'étranger à demeurer au pays. Nous ciblons tout particulièrement les Canadiens qui se rendent aux États-Unis, surtout l'été. Pendant l'été, un grand nombre de Canadiens se rendent aux États-Unis. Ils effectuent un voyage d'agrément aux États-Unis, mais ne vont pas à plus de 500 milles de la frontière canadienne.
Contrairement à ce qu'on croit généralement, c'est l'été, et non pas l'hiver, que le plus grand nombre des Canadiens vont en voyage. Nous essayons de les garder au Canada. Il s'agit donc d'un programme de remplacement des importations.
Vous avez à juste titre fait remarquer que l'industrie canadienne avec laquelle nous entretenons des rapports a appuyé de façon moins enthousiaste le programme interne pendant sa première année de mise en oeuvre. Je crois que les principaux intervenants du domaine - les sociétés aériennes et les grandes chaînes hôtelières - considèrent les visiteurs étrangers comme leur principale source de revenus parce que ceux-ci dépensent davantage lorsqu'ils voyagent. Ce n'est qu'au cours de la deuxième année du programme - celle que nous terminons maintenant - et nous comptons poursuivre dans ce sens au cours de la troisième année, que nous avons pu élargir le programme pour qu'il soit plus attrayant pour les petits intervenants canadiens comme les hôtels indépendants et les voyagistes de taille moyenne.
Le programme interne présente également un autre avantage. Des partenaires non traditionnels, c'est-à-dire des gens qui ne travaillent habituellement pas dans le domaine touristique, s'y intéressent. Via Rail serait un partenaire traditionnel; la société ferroviaire participe au programme. Ford Canada vient de se joindre au programme dans le cadre de ses activités de commercialisation parce qu'elle y voit l'occasion de présenter son produit comme un produit canadien et d'encourager les Canadiens à visiter le Canada.
En résumé, notre programme ne cible pas seulement les visiteurs de l'étranger. Vous avez raison de souligner que les petits intervenants ont mis du temps à s'intéresser au programme pendant la première année de sa mise en oeuvre, c'est-à-dire l'année sur laquelle porte le rapport, mais il y a eu une grande amélioration à cet égard au cours de l'année qui vient de se terminer.
[Français]
M. Brien: Je m'interroge encore sur la partie du mandat qui concerne la promotion intérieure. Ne vaudrait-il pas mieux laisser les différentes composantes régionales du Canada se faire un peu la concurrence entre elles et promouvoir le tourisme dans leur propre région?
Je ne sais pas quel critère vous utilisez, mais je pense que cette idée est aussi valable pour la promotion intérieure qu'extérieure. J'imagine que quand vous cherchez à faire la promotion de secteurs particuliers dans les différentes régions, vous mettez davantage l'accent là-dessus. Quand vous faites une promotion à l'étranger, vous devez choisir ce qui sera le plus attrayant, mais quand vous faites de la promotion de destinations internes pour inciter les Canadiens à rester à l'intérieur du Canada, j'imagine que ça peut provoquer des tensions entre les différentes régions qui ont peut-être l'impression que vous pouvez mettre davantage l'accent sur certaines régions avec lesquelles vous avez un partenariat plus fort. Comment voyez-vous l'évolution de votre mandat de promotion à l'intérieur?
[Traduction]
M. Fyfe: Il est vrai qu'il existe des tensions entre les divers intervenants parce que, dans certains cas, il s'agit de concurrents.
Permettez-moi de mentionner les faits suivants. Dans la plupart des pays développés, au Canada, aux États-Unis ou ailleurs, ce sont surtout les résidants du pays qui voyagent à l'intérieur de celui-ci. Au Canada, 75 p. 100 des revenus touristiques sont générés par des Canadiens qui voyagent au Canada. Ce pourcentage est à peu près le même à l'étranger et notamment aux États-Unis. En fait, aux États-Unis, près de 90 p. 100 des revenus touristiques générés sont attribuables aux voyages effectués aux États-Unis par les Américains eux-mêmes.
Prenons maintenant le cas des provinces. Dans une grande province comme l'Ontario, le Québec ou la Colombie-Britannique, entre 75 et 80 p. 100 également des revenus touristiques générés sont attribuables aux voyages effectués par les résidants de la province. En Ontario, cela veut dire qu'entre 75 et 80 p. 100 des revenus touristiques générés sont attribuables aux voyages effectués en Ontario par des résidants de l'Ontario.
Ce pourcentage est à peu près le même pour toutes les provinces canadiennes, sauf l'Île-du-Prince-Édouard. Cela se comprend parce qu'à l'Île-du-Prince-Édouard on ne peut pas se rendre très loin. Dans cette province, 50 p. 100 des gens prennent leurs vacances à l'extérieur de la province.
On constate cependant que cette part du marché diminue depuis 10 ans. Les voyages interprovinciaux ont diminué de 1 p. 100. Le volume des voyages à l'intérieur des provinces est demeuré à peu près le même. Le marché est donc stationnaire; il n'a pas changé beaucoup.
Nos recherches nous permettent de conclure que notre Commission canadienne du tourisme ne peut pas vraiment amener beaucoup plus de Canadiens à demeurer au Canada. La commission a pu établir un certain nombre de caractéristiques propres aux Canadiens qui quittent le pays: leur âge, l'époque à laquelle ils voyagent et le type de produits qu'ils achètent.
C'est ce groupe que nous ciblons. Nous voulons leur dire: «Restez au Canada. Si vous partez de Halifax et que vous comptez vous rendre à Cape Cod, pourquoi ne pas songer à une autre destination dans l'Atlantique? Si vous quittez Montréal, pourquoi ne pas songer à aller à Québec? Si vous quittez Toronto, pourquoi ne pas penser à visiter Ottawa?» L'objectif, ce n'est pas d'amener les gens à visiter les autres provinces, mais simplement à faire en sorte que l'argent qu'ils dépensent soit dépensé au Canada.
La question est de savoir si nous réussissons à convaincre les gens à demeurer au pays. C'est une question qui fait l'objet de discussions auprès des spécialistes de la commercialisation.
Pour répondre à votre question, certains pensent que nos programmes ne sont pas assez ciblés et d'autres, le contraire. C'est une question qui continuera de susciter un débat parce que l'évaluation qui peut être faite de nos programmes est subjective et dépend du point de vue des membres des comités de commercialisation.
[Français]
M. Brien: Vous avez dit tout à l'heure que la plupart des Canadiens quittaient le pays surtout en été et beaucoup moins en hiver. Cela m'a paru très surprenant. Est-ce que vous avez des chiffres à nous fournir à ce sujet?
[Traduction]
M. Fyfe: J'hésite à citer un chiffre précis de mémoire, mais je crois qu'environ la moitié des voyages effectués au Canada ont lieu pendant l'été. Le reste des voyages ont lieu à l'automne, au printemps et en hiver avec une concentration en hiver. Le printemps ou l'automne ne sont pas des périodes de l'année où les Canadiens voyagent beaucoup, que ce soit au pays ou à l'étranger. La plupart des gens qui quittent le pays voyagent l'été.
Je veillerai à fournir les chiffres précis au comité.
[Français]
M. Brien: Merci.
[Traduction]
Le président: Monsieur Lastewka.
M. Lastewka (St. Catharines): Merci, monsieur le président.
Nous sommes heureux de vous accueillir aujourd'hui pour discuter du tourisme. Je sais que votre organisme a travaillé avec des partenaires du Niagara.
On nous a remis aujourd'hui le rapport annuel pour 1995-1996 et le plan d'entreprise pour 1995 de la commission. Quand publiera-t-on le résumé des activités de 1996 pour que nous disposions de données à jour?
M. Fyfe: Nous savons quel est le volume des voyages et le nombre de gens qui voyagent six semaines seulement après que ces voyages ont lieu.
Le problème, c'est que les dépenses réelles de ces visiteurs qui figurent dans les comptes nationaux ne nous sont communiquées que six mois plus tard. Nous ne disposons donc des données finales pour l'année que six mois après le mois de janvier. Cela veut dire que nous ne pourrons vous communiquer ces chiffres qu'au début de l'automne. Mais nous avons une assez bonne idée de la façon dont la situation se présente. Nous pouvons actuellement prédire avec assez de certitude ce que sera le bilan de 1996-1997.
M. Lastewka: Voici ma question. C'est bien que nous disposions de données sur le passé et que nous ayons aussi des données provisoires, mais j'aimerais savoir quelles sont nos stratégies pour l'avenir. Quel est le message que nous devons donner aux Canadiens? Que peuvent faire les députés notamment pour améliorer la situation dans le domaine touristique?
Je vois à peu près les choses dans le sens inverse de M. Brien. J'ai vu comment cela se passait dans les communautés et les régions. Au lieu de faire la promotion du tourisme en général, toutes les régions se font concurrence pour attirer des visiteurs. Je sais que les provinces font de même.
Je suis d'avis que les concurrents dans le domaine touristique doivent agir également comme des partenaires si l'on veut que les visiteurs restent au Canada. Pourriez-vous nous dire quelles sont les stratégies ou les mesures que vous comptez employer au cours des 12 prochains mois pour promouvoir le tourisme au Canada?
M. Fyfe: Oui, nous le pouvons. Lors de sa réunion d'hier, notre conseil d'administration a d'ailleurs discuté de stratégies à long terme. Un changement très important a été proposé au conseil d'administration par rapport à ce qui s'est fait en 1995-1996 et en 1996-1997. Les membres du conseil d'administration ont demandé à réfléchir à la question jusqu'en mai.
Voici essentiellement ce que nous lui avons proposé. Cela fait maintenant trois ans que nous mettons en oeuvre les programmes de commercialisation. Nous avons la nette impression qu'ils portent fruit.
Le conseil d'administration peut maintenant prêter attention à des questions plus fondamentales au lieu de concentrer tous ses efforts sur la promotion de l'industrie, bien que nous ne puissions dire que nous ayons réussi pleinement à faire participer les milieux touristiques à nos programmes.
Nous pouvons maintenant nous demander ce qui se passera si nous réussissons à atteindre notre objectif, ce sur quoi nous comptons bien. Étant donné la croissance effrénée de cette industrie, nous ne parviendrons pas à loger et à divertir tous les clients internationaux potentiels, qu'on tienne compte ou non des voyageurs canadiens.
Il s'agit d'une industrie à rendement élevé qui n'a pas atteint son plein potentiel parce que nous n'avons pas l'infrastructure voulue. Nos hôtels et nos centres de villégiature ne sont pas assez nombreux. Les liens entre les différents modes de transport, soit l'autobus, le train et l'avion, sont inadéquats. Si nous ne prenons pas les mesures voulues pour corriger la situation, le marché réagira à sa façon, et nous aurons raté l'occasion qui se présentait à nous.
La discussion au conseil d'administration a porté sur les mesures qui devaient être prises à l'échelle collective pour saisir cette occasion. Nous nous sommes demandé quels étaient les problèmes qui se posaient pour ce qui est des liaisons aériennes, du logement et de l'animation? Nous nous sommes aussi demandé ce que les visiteurs faisaient une fois ici. Qu'est-ce qui rend le Canada plus attrayant que certaines parties de l'Asie du Sud-Est ou de l'Amérique du Sud?
Je ne pense pas que nous ayons encore des réponses à toutes ces questions. Il s'agit maintenant de tous participer à la recherche des réponses à ces questions si nous voulons aboutir à une stratégie à long terme.
Il nous faut aussi trouver une façon de faire participer les milieux touristiques à l'élaboration des stratégies que les secteurs public et privé vont mettre en oeuvre au cours de la prochaine décennie.
M. Lastewka: Je vous remercie.
Je me préoccupe du prix des voyages au Canada. Vous avez dit plus tôt que la plupart des Canadiens qui vont aux États-Unis ne s'éloignent pas beaucoup de la frontière. Cela coûte tellement cher pour voyager au Canada qu'il est plus facile et moins coûteux pour moi de prendre un vol pour le sud plutôt que de voyager d'est en ouest. Ne devrait-on pas faire en sorte que cette situation change?
M. Fyfe: Oui.
M. Lastewka: Il faudrait peut-être établir des partenariats avec les principaux transporteurs terrestres et les principales sociétés aériennes.
M. Fyfe: Le coût du voyage, pas seulement le coût du déplacement, au Canada, soit l'indice du prix du voyage, a en fait augmenté dans une proportion moins élevée que le taux de l'inflation, ce qui signifie que l'augmentation a été minime. Vous avez raison de faire remarquer que les voyages coûtent cher au Canada, mais à tout le moins il y a eu plafonnement à cet égard. Le coût des voyages n'augmente pas rapidement
Les frais d'hébergement au Canada sont considérablement moins élevés que dans d'autres pays, 0 notamment aux États-Unis. L'hébergement n'est donc pas trop coûteux.
Il est vrai que le pays s'étend sur de longues distances et que les voyages aériens coûtent cher. C'est en partie attribuable à notre géographie. En outre, le marché a été lent à saisir les occasions qui se présentaient. La situation change cependant. On voit maintenant des Greyhound et des WestJets. Il y a donc plus de concurrence sur le marché.
On a la fausse impression qu'il est moins coûteux de voyager à l'étranger parce qu'on offre des vols nolisés vers la Floride, vers New York et vers Los Angeles. Il est vrai que les vols nolisés de ce genre sont rares au Canada. Ils sont plus fréquents aux États-Unis, mais un vol entre New York et Los Angeles peut aussi coûter 2 000$. Les prix aux États-Unis sont donc comparables aux prix au Canada.
Je ne sais pas comment on pourrait amener les sociétés aériennes à baisser leurs prix étant donné qu'elles ont perdu en quelques années plus d'argent qu'elles n'en ont jamais gagné depuis les frères Wright. Les sociétés aériennes luttent elles aussi pour rester en affaires.
Voilà bien, je suppose, le défi qu'on s'efforce de relever dans le secteur: celui de faire baisser les prix. Les progrès sont lents mais au moins, il semble qu'une certaine capacité de réduire les prix existe. Cela crée un nouveau marché, comme on le constate dans le cas de Greyhound Air, je crois.
M. Lastewka: Les journaux canadiens font souvent état de rabais ou de forfaits. Mais je pensais plutôt aux forfaits voyage ici même au Canada. Pour cela, il faut un partenariat entre les agences de voyage, les milieux de l'hébergement et les agents touristiques à l'échelle locale.
M. Fyfe: L'observation est fort valable, mais ce n'est pas tout à fait cet aspect que j'avais à l'esprit. Les forfaits au Canada posent problème. Pour ce qui est des voyagistes canadiens qui organisent des forfaits, bon nombre d'entre eux doivent leur réussite au fait d'avoir vendu leurs forfaits à la clientèle rentable de l'Allemagne, du Japon, de l'Italie, du Royaume-Uni, de la France et d'ailleurs.
Les forfaits voyage au Canada même ont suscité peu d'efforts, puisqu'il s'agit d'un marché moins rentable. Les forfaitistes canadiens commencent tout juste à s'y intéresser.
Ce qui me ramène à votre première observation: pour organiser un forfait, il faut la collaboration d'un certain nombre de personnes. Si ce sont des concurrents qui ne peuvent être amenés à collaborer, il ne sera pas possible de monter un nombre suffisant de forfaits.
Dans le secteur, on reconnaît que le problème existe et j'imagine qu'on tente de le résoudre, plus ou moins rapidement, selon le point de vue.
M. Lastewka: Mais ne devez-vous pas, dans le cadre de votre mandat, faire en sorte que les gens comprennent que, même s'ils sont concurrents à certains égards, il leur faut collaborer pour réaliser certains objectifs?
M. Fyfe: Oui, il y a un effort constant à faire à cet égard. Évidemment, nous n'avons pas encore pleinement réussi puisque le problème continue d'exister. Nous y travaillons pourtant. Comme vous l'avez bien dit, cela fait partie de nos objectifs.
M. Lastewka: D'accord, merci.
Le président: Monsieur Schmidt.
M. Schmidt (Okanagan-Centre): Merci, monsieur le président.
J'aurais deux questions à poser. La première a trait à l'argent. Ce n'est pas un hasard si votre conseil s'est réuni hier et le jour précédent, j'en suis convaincu. Le Budget vous a accordé 15 millions de dollars de plus et la BDC vient de se voir accorder 50 millions de dollars de plus en capital à investir dans le secteur du tourisme.
Il me semble plutôt intéressant sur le plan philosophique de constater que le gouvernement donne instruction à la BDC d'investir dans ce secteur. Il intervient ainsi directement dans le fonctionnement d'une société d'État. Et puis il y a cet autre montant de 15 millions de dollars qui est affecté directement à votre commission.
J'avais cru comprendre que la commission ne devait participer à aucun projet d'immobilisations. Je suppose qu'on a pu contourner ce problème en fournissant l'argent à la BDC.
Vous voilà donc avec un total de 15 millions de dollars auquel s'ajoute un autre montant de50 millions de dollars dont dispose la BDC. Qu'allez-vous faire de tout cet argent?
M. Fyfe: Vous me permettrez une petite ventilation de ce montant d'argent, après quoi je m'efforcerai de vous expliquer ce que nous allons faire de la part dont nous avons la responsabilité. Je suppose que la BDC saura elle-même expliquer comment elle entend dépenser son argent. Je ne puis vous brosser qu'un tableau très succinct de ce qui explique la situation actuelle.
M. Schmidt: Essentiellement, j'aimerais savoir si vous avez un rôle à jouer là-dedans. Il est évident que l'information doit provenir de quelque part... La question recoupe en partie celle que posait plus tôt M. Lastewka, mais j'aimerais aller encore un peu plus loin.
M. Fyfe: La question est tout à fait légitime.
On a demandé assez tôt à la commission de fournir des avis au sujet du marché, notamment pour ce qui est du produit offert au Canada. Nous avons pu identifier une insuffisance dans l'offre du produit. Il existe une demande importante qui n'est pas satisfaite. Il s'agit du produit de villégiature non urbain de calibre international, offert à longueur d'année, situé à une certaine distance des grands centres. Nous avons constaté qu'il existait une demande pour un tel produit de la part des Asiatiques et des Européens. Or, les organisateurs de voyages n'ont pas pu donner satisfaction à la clientèle, étant donné qu'un tel produit n'est pas offert au Canada et n'existe pas en quantité suffisante pour répondre à la demande.
D'après les évaluations qui ont été faites, si j'ai bien compris, on a constaté que le problème n'en était pas un de coût du capital mais plutôt d'accès au capital pour les constructeurs éventuels. Les capitaux n'étaient tout simplement pas disponibles pour ce genre d'immobilisations parce que, je suppose, il s'agit d'infrastructures à fonction unique, distantes des centres et, par conséquent, difficiles à administrer et aussi parce que l'activité est souvent saisonnière. Les constructeurs ne pouvaient obtenir le financement.
Il a donc été décidé que la BDC interviendrait dans un marché jugé défaillant grâce à une caisse distincte de 50 millions de dollars - de participation au capital du gouvernement fédéral - qui pourra permettre de réunir sur les marchés privés des capitaux jusqu'à 350 ou 400 millions de dollars. Je crois que le ratio traditionnellement retenu pour l'immobilier est d'environ 6 pour 1. Il était prévu également que la BDC s'entourerait de partenaires privés du secteur bancaire, comme la Banque Royale ou la Banque de Montréal, de manière à porter le capital disponible à environ500 millions de dollars. Ce capital serait fourni selon des critères très rigoureux à des demandeurs disposés à construire des établissements ouverts à longueur d'année en région rurale, etc.
Si j'ai bien compris, lorsque des propositions de ce genre seront présentées, nous aurons à formuler des commentaires sur le potentiel de commercialisation, sur l'existence, selon nos recherches, d'une demande correspondant au produit proposé, et sur le prix de commercialisation opportun. Les responsables de la BDC intégreront alors ces éléments à leur analyse en vue de décider de prêter ou non. Il ne s'agit pas d'un programme subventionné, de sorte que les responsables voudront à tout prix éviter les pertes et voudront assurer la rentabilité dans l'intérêt des actionnaires, y compris du gouvernement fédéral. Notre rôle consiste donc à fournir certains renseignements utiles pour la prise de décision.
Nous rencontrons par ailleurs les gens de la BDC deux fois par année pour discuter de l'ensemble des prêts consentis par la banque au secteur du tourisme. Il était clair pour nous qu'il n'aurait pas été constructif de créer un fonds distinct à partir des sommes que la BDC consacre normalement au secteur du tourisme, sommes assez considérables. Cela n'est pas censé se produire et lorsque nous les rencontrerons, nous étudierons les deux volets du programme de prêt.
Si le fonds distinct assorti des conditions dont nous avons parlé ne fait l'objet d'aucune demande de prêt, l'argent ne sera tout simplement pas dépensé. Il ne peut être transféré ailleurs dans le portefeuille, d'après ce que j'ai compris. Le fonds vise des objectifs précis.
Voilà donc ce qu'il en est de ce montant de 50 millions de dollars et de la participation de la CCT aux activités de la banque.
Le président: Merci beaucoup, monsieur Schmidt.
M. Schmidt: J'avais deux questions.
Le président: Vous aurez l'occasion de les poser.
M. Schmidt: Ma deuxième question concerne un montant de 100 millions de dollars.
Le président: Monsieur Mitchell.
M. Mitchell (Parry Sound - Muskoka): Merci beaucoup, monsieur le président.
Je m'excuse auprès de Philip. Si je pose la même question que lui, je vous prie de m'en avertir. Ce serait à cause de mon retard.
Le président: M. Mitchell vient d'une grande région touristique.
M. Mitchell: Tout à fait, une région qui a besoin de cette infrastructure touristique en milieu rural.
Permettez-moi de vous poser rapidement quelques questions.
Dans le cadre de vos activités, quel a été le partenariat le moins coûteux auquel vous ayez participé?
M. Fyfe: Un partenariat qui n'a rien coûté.
M. Mitchell: Ai-je bien compris?
M. Fyfe: Un partenariat qui n'a rien coûté. C'est possible.
M. Mitchell: Non, mais...?
M. Fyfe: Le plus petit montant? Environ 500$.
M. Mitchell: Vous avez réellement participé à un partenariat où vous fournissiez 500$ et le secteur privé fournissait 500$?
M. Fyfe: Non. Un partenaire du secteur privé peut participer à un consortium en déboursant 500$. Notre contribution serait nettement plus importante.
M. Mitchell: D'accord, mais vous savez à peu près où je veux en venir.
M. Fyfe: Certainement.
M. Mitchell: J'aimerais savoir si vous faites affaire avec le petit entrepreneur, par opposition à l'entrepreneur de grande taille. Avez-vous des données statistiques qui nous permettraient de constater quelle est la taille des plus petites entreprises avec lesquelles vous faites affaire?
M. Fyfe: Oui. Le nombre de partenaires si on en dresse simplement la liste est d'environ 2 000. C'est le nombre de personnes qui traitent avec nous. Un de ces partenaires est la ville de Toronto qui compte 750 membres. Il y aurait aussi la communauté grecque de Danforth qui regroupe 400 petites entreprises. Le montant total de nos contributions est de 110 000$. C'est à peu près ce qu'ils ont mis.
Nous avons une estimation du nombre total de partenaires. Si vous additionnez les membres des groupes avec lesquels nous sommes en partenariat, le chiffre tourne aux alentours de 8 000 ou 9 000. Nous n'avons pas de chiffre précis.
M. Mitchell: Cette liste est publique?
M. Fyfe: Je peux vous donner tous les noms que nous avons. Je ne pourrais probablement pas par contre vous donner le nom de chacun des membres de la Danforth Greek Town Society (Société du quartier grec de Danforth), mais je pourrais...
M. Mitchell: Pourrions-nous demander à ce que cette liste soit déposée, monsieur le président?
Le président: C'est fait.
Le développement du tourisme intéresse vivement les membres de ce comité - et je me permettrai d'ajouter qu'il nous intéresse encore plus au niveau des petites régions et des petites provinces et toute aide de votre part sera la bienvenue.
Monsieur Mitchell.
M. Mitchell: Vous devez faire beaucoup de recherche puisque votre commission est sur le terrain. Je suppose, étant donné que c'est le fédéral qui paie, que ces renseignements sont publics. Y a-t-il un site sur Internet auquel les voyagistes de ma région, par exemple, peuvent avoir accès pour obtenir ce genre de renseignements?
M. Fyfe: Nous avons mieux que cela. Vous pouvez avoir un accès immédiat en ligne à notre Centre de référence et de documentation sur le tourisme. Vous n'avez pas à passer par un site sur Internet. Nous avons fait beaucoup de publicité à ce sujet. Ils peuvent avoir directement accès aux documents, aux recherches et aux renseignements. Il y a aussi un site Internet.
M. Mitchell: Excellent. Êtes-vous en partenariat avec les quatre organismes de développement régional?
M. Fyfe: Nous en avons parlé très brièvement. Nous sommes membres du conseil d'administration de trois d'entre eux. Le quatrième, vous voulez parler du FedNor?
M. Mitchell: Oui.
M. Fyfe: Non. Nous n'avons pas...
M. Mitchell: Nous considérons que c'est l'organisme de développement régional du nord de l'Ontario.
M. Fyfe: C'est ce que j'aurais aussi pensé... Nous ne sommes pas membres de son conseil d'administration. Nous traitons de temps en temps avec eux sur une base ponctuelle.
M. Mitchell: Vous n'avez donc pas de relations officielles avec le FedNor.
M. Fyfe: Non.
M. Mitchell: Savez-vous quel est le pourcentage de ces 50 millions de dollars, qui vont passer à 65 millions de dollars, consacré aux frais administratifs?
M. Fyfe: Environ 4 p. 100.
M. Mitchell: Merci.
Le président: Andy, le repositionnement de votre circonscription dans le FedNor est très intéressant.
M. Lastewka: Niagara aussi.
Le président: Exactement.
Monsieur Mayfield, s'il vous plaît.
M. Mayfield: Puisque c'est encore frais à notre esprit et que nous sommes dans cette veine, comme vous ne devez pas l'ignorer, le rapport Chinook contenait des critiques des petites et moyennes entreprises qui se plaignent d'être toujours laissées pour compte. Ce que vous dites àM. Mitchell semble le contredire. Vous avez peut-être quelque chose à ajouter.
Par exemple, je sais que dans ma circonscription, dans cette partie du pays, il vous faut un peu ramer à contre-courant parce que les entreprises de tourisme ont toujours eu des rapports difficiles avec les gens comme vous ayant pratiquement coupé tous les ponts. Elles se débrouillent toutes seules dans leurs petits créneaux. Il est tout à fait possible qu'elles ne soient pas très efficaces, qu'elles pourraient faire beaucoup mieux, gagner beaucoup mieux leur vie.
Je me demande s'il y aurait moyen que vous les informiez directement ou que nous, les parlementaires, puissions les informer directement. Mon problème, en partie, c'est que non seulement j'ai du mal à me faire renseigner par vous, mais qu'en plus je n'arrive pas à convaincre des compagnies de téléphone de les raccorder pour qu'elles puissent avoir accès au réseau informatique. Que pouvons-nous faire pour dissiper cette impression que tout se fait contre elles et qu'elles n'ont qu'une solution, se débrouiller toutes seules?
D'un autre côté, comment un organisme comme le vôtre peut-il assister les petits et moyens exploitants, les aider à mieux administrer leur entreprise? Par exemple, je connais des centres où on ne se soucie pas tellement de la distance entre l'étable et les bâtiments résidentiels. Il serait bon de leur faire comprendre ce genre de choses. Peut-être n'est-ce pas votre rôle, mais que peut-on faire en coopération pour que l'ensemble du pays en profite?
M. Fyfe: Vous avez soulevé un certain nombre de questions.
Quand il n'y a pas suffisamment de distance entre l'étable et les bâtiments résidentiels, cela nous regarde car c'est le produit que nous offrons à nos clients internationaux. Nous sommes en concurrence avec d'autres pays et, par conséquent, si le client n'est pas satisfait de la qualité de ce que nous avons à offrir, ou bien si ce que nous offrons dépasse de beaucoup les attentes des clients, nous y perdons.
Nous essayons donc de familiariser les gens avec cette notion de qualité du produit, et pour ce faire, nous passons par les associations sectorielles et nous agissons aussi directement en organisant des séminaires et des réunions.
J'ai dit tout à l'heure à quel point il est important de profiter de cette énorme demande. Cela n'exige pas forcément une nouvelle infrastructure. On peut, par exemple, moderniser ce qui existe déjà. Évidemment, la difficulté pour une entreprise qui manque déjà de liquidités, c'est qu'elle n'a pas les ressources nécessaires pour moderniser, c'est un cercle vicieux. L'entreprise finit par disparaître.
M. Mayfield: Est-ce qu'il y a un moyen d'agir en imposant des conditions auprès de la BDC?
M. Fyfe: Les fonds de la BDC sont tout à fait à part. Je ne pense pas qu'avec 50 millions on puisse faire beaucoup dans le domaine dont vous parlez, mais traditionnellement, la BDC prête des sommes beaucoup plus petites, par exemple, 80 000$ ou 90 000$. Cela existe toujours. C'est une meilleure possibilité. Je ne sais pas si les organismes régionaux ont toujours ce genre d'activité. Je sais que cela existait jadis. En fait, les seuls contacts que nous avons avec elle sont au niveau des programmes de mise en marché. Je ne sais pas ce qu'elle fait en ce qui concerne le produit.
M. Mayfield: Comment pouvons-nous faire comprendre aux exploitants la nature des ressources que vous offrez, comment faire pour qu'ils comprennent à quel point ce secteur a changé depuis deux à quatre ans, à quel point il est important de comprendre ces changements? Qu'est-ce que nous pouvons faire vous et moi, qu'est-ce qui peut être fait d'une façon générale?
M. Fyfe: J'ai l'impression que ce qui peut être fait est déjà fait parce que c'est facile. Les bureaux du tourisme et des conventions ont une association. Nous nous rencontrons, et ils se chargent de faire passer le message à leurs membres.
Ce qui est difficile, c'est d'atteindre les exploitants qui ne sont pas en milieu urbain, ou encore dans les régions plus éloignées, car ils sont moins organisés, plus difficiles à atteindre. Je ne sais pas très bien ce qu'il faudrait faire dans ces cas-là. Avec l'aide d'un de vos collègues, M. Mitchell, nous allons essayer d'étudier cette possibilité et un groupe d'étude va chercher les moyens de mieux communiquer avec les gens.
Ce groupe a commencé par se pencher sur la mise en marché. En fait, c'est tout ce que nous avons fait. Et là, nous nous sommes heurtés à des obstacles. Ces gens-là ont une impression fausse, ils ont l'impression qu'on ne les aide pas. Personnellement, je vois les choses autrement: je pense que nombre d'entre eux essaient de profiter du système. Ils n'apportent pas une contribution au programme.
Ce n'est pas parce qu'on n'investit pas dans notre programme qu'on ne peut pas en profiter. Aux États-Unis, le Canada est considéré comme une destination touristique dans 7 p. 100 des cas, et si on réussit à porter ce chiffre à 15 p. 100, les gens qui ont payé cet effort publicitaire en profiteront, mais ceux qui n'ont pas payé en profiteront également.
J'hésiterais donc à dire que c'est un phénomène à sens unique, qu'on ne réussit pas suffisamment à atteindre les gens, à les faire participer. Cela dit, je reconnais que nous n'avons pas fait suffisamment sur ce plan-là. Je ne sais pas vraiment ce qu'il faut faire pour cerner la question du produit, parce que je ne sais pas où se trouvent les organisations. Je constate simplement que c'est un problème et que nous essayons de le résoudre. Nous pourrions revenir et vous dire ce que nous avons trouvé.
Si vous avez des idées, nous serions certainement intéressés à en discuter.
M. Mayfield: Merci.
Le président: Merci, monsieur Mayfield. Madame Brown.
Mme Brown (Oakville - Milton): Merci, monsieur le président.
Je m'intéresse à la contribution des partenaires, soit 40,9 millions de dollars sous forme d'espèces et d'appui non financier. Avez-vous des données qui chiffrent les contributions en espèces ou identifiables par rapport au coût estimatif de l'appui non financier?
M. Fyfe: Oui. Pour l'année qui vient de se terminer, nous nous rapprochons de 70 millions de dollars et sur cette somme, 52 millions de dollars environ - les livres ne sont pas tout à fait fermés - sont en espèces. Quant à l'appui non financier, il représente environ 20 millions de dollars. Les sommes en espèces sont facilement identifiables car si quelqu'un paie une facture avec cet argent, la facture reste. Cela ne passe pas toujours par notre compte en banque, mais c'est consigné dans un programme commun et les sommes peuvent être identifiées. Le conseil d'administration a un comité de vérification qui surveille cela très attentivement. D'ailleurs, le vérificateur général en fait autant.
D'ailleurs, nous discutons encore de la façon d'établir la valeur de cet apport non financier. Nous avons un processus commun. Nous le mesurons et nous offrons des rabais pas seulement sur la parole du fournisseur. Nous sommes satisfaits du système, mais nous estimons qu'à mesure que nous accumulerons de l'expérience, nous pourrons mesurer cette contribution non financière de façon plus serrée.
En fait, cela représente des billets d'avion, des chambres d'hôtel et l'accueil associés à des voyages de familiarisation ou au fait de noliser un autobus pour transporter des journalistes. Ce n'est pas suffisamment flou pour être impossible à mesurer. Nous avons cet argent.
Mme Brown: Merci.
Je voudrais vous parler du déficit touristique qui est le nôtre. Quel pourcentage de ce déficit attribuez-vous au fait que les Canadiens prennent leurs vacances d'été aux États-Unis? Vous avez dit que cela représentait un pourcentage considérable.
M. Fyfe: Je ne suis pas sûr que nous puissions dire spécifiquement que ce facteur représente telle ou telle proportion du déficit car ce déficit découle de multiples revenus et de multiples sorties de fonds.
Quant à la question de savoir quoi faire pour juguler ce déficit, si la croissance que nous avons enregistrée sur les marchés internationaux se poursuit au cours de la prochaine décennie...
Permettez-moi de revenir en arrière. Le marché international a connu une croissance d'environ 12 p. 100 par an ces dix dernières années. Les revenus internationaux du Canada ont augmenté d'environ 9 p. 100, de sorte que nous perdons 25 p. 100. C'est de là que vient le chiffre de trois milliards qui a été mentionné tout à l'heure. L'Organisation mondiale du tourisme prévoit une croissance d'environ 7 p. 100 pour la prochaine décennie. Si nous maintenons notre part du marché, soit 75 p. 100 de ce 7 p. 100 - il n'y a pas de raison que nous ne puissions le faire - cela représenterait une augmentation pour le volet revenu.
Quant au volet déficit - c'est-à-dire les Canadiens qui dépensent à l'extérieur du pays - il a augmenté d'environ 2 p. 100 par an ces dix dernières années. Même si l'on suppose une croissance de 2,5 p. 100 - et nous faisons en l'occurrence une hypothèse généreuse - si ce pourcentage tombe à zéro d'ici l'an 2002, le déficit disparaîtra. Si cette tendance se maintient jusqu'à l'an 2005, dans dix ans à peu près, nous accuserions un surplus de 3 milliards de dollars au poste «voyages».
Quant à savoir spécifiquement quelle part revient aux vacances aux États-Unis, aux voyages d'affaires aux États-Unis ou aux voyages en Italie, je ne pense pas que nous puissions être aussi précis.
Mme Brown: Votre mandat, je le sais, est plutôt délicat car vous êtes appelés à réunir des gens qui sont des concurrents naturels et à les faire collaborer. Vous devez changer leur culture et leur apprendre une nouvelle façon de faire. D'ailleurs, c'est par la pratique qu'ils apprendront à collaborer.
La Commission du tourisme dispose d'un potentiel énorme pour ce qui est de contribuer à réaliser d'autres objectifs nationaux. Je songe notamment à nos préoccupations à l'égard de l'économie de Terre-Neuve et à l'occasion unique que présente le 500e anniversaire de Jean Cabot. Je sais qu'il se peut qu'il y ait des carences sur le plan de l'infrastructure là-bas, mais la commission fait-elle quelque chose pour que cet événement soit un grand succès?
Ces propos m'amènent à une question qui porte sur l'intérêt national. Je me demande combien de Canadiens qui prennent leurs vacances d'été en famille aux États-Unis savent qu'ils sont responsables de ce déficit. Avez-vous de la publicité qui fait ressortir cela? Prenons l'exemple d'une famille qui ouvre la section voyage du journal et qui voit toutes ces annonces l'incitant à se rendre dans une multitude d'endroits merveilleux. Avez-vous déjà envisagé de mettre une annonce qui ferait en sorte que ces Canadiens se sentent coupables?
Des voix: Oh, oh!
Mme Brown: Je pense sincèrement qu'ils ne sont pas sensibles au problème.
M. Fyfe: Je comprends la question.
Mme Brown: Ils pensent que leurs dépenses particulières sont insignifiantes. Ils ne font pas le lien avec l'économie. Ils ne font pas le lien avec la richesse du pays. Ils considèrent que c'est un choix personnel. Si de nombreuses personnes étaient suffisamment nationalistes pour être sensibles au fait qu'elles nuisent à la balance commerciale ou qu'elles sont partie prenante au déficit, elles y réfléchiraient peut-être à deux fois.
M. Fyfe: Pour ce qui est de l'anniversaire de Cabot, ou Caboto, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les organisateurs. Cela dit, vous avez mis le doigt sur une partie du problème à Terre-Neuve. Terre-Neuve compte 5 600 chambres. C'est le total des nuitées disponibles. Toronto en compte 45 000, ce qui vous donne une idée de sa capacité de générer des revenus considérables.
Quoi qu'il en soit, pour Terre-Neuve, cela représente une occasion fantastique. Il n'y a pas d'autre endroit dans le monde qui offre ce produit, et, à tous les échelons on l'a compris. Le sous-ministre siège à notre conseil. Nous allons incessamment rencontrer le premier ministre, ainsi que les premiers ministres d'autres provinces de l'Atlantique séparément pour parler du tourisme comme d'une industrie stratégique pour Terre-Neuve et les autres provinces maritimes. D'ailleurs, il y aura un effet résiduel à la suite de cet anniversaire, et nous élaborerons un programme de commercialisation avec les divers intervenants sur place. D'ailleurs, nous faisons cela avec les partenaires partout dans le pays.
J'aimerais parler brièvement de la question des recettes et du déficit. À cet égard, chaque fois que vous buvez une tasse de café, vous alourdissez le déficit, chaque fois que vous buvez un jus d'orange. Car le Canada ne cultive ni café ni oranges. Il faut donc être très prudent lorsqu'on songe à jeter le blâme sur qui que ce soit. Nous préférons faire valoir que le produit canadien est un meilleur produit, offert à meilleur prix que ses concurrents.
Vous avez tout à fait raison quand vous dites que les Canadiens ne sont pas sensibilisés, mais il ne s'agit pas de les sensibiliser au fait qu'ils alourdissent le déficit. Ce qu'ils ne connaissent pas, c'est le produit «voyage» disponible chez nous. Bon nombre de voyageurs canadiens ont à cet égard une idée qui remonte à dix ans en arrière, à une époque où nous n'avions pas un très bon produit. Or, ce produit a été dépoussiéré. La communauté internationale l'achète en énorme quantité, alors que les Canadiens, pour leur part, ne le connaissent pas encore.
Le président: M. Mayfield est la dernière personne sur la liste. Si quelqu'un d'autre veut poser une dernière question, veuillez me le faire savoir.
Monsieur Mayfield.
M. Mayfield: Je ne voudrais pas trop insister, mais dans votre communiqué, on peut lire:
- L'incidence des programmes individuels de la CCT n'étant pas évaluée régulièrement, il est
difficile de surveiller le rendement.
M. Fyfe: Oui. Nous avons commandé une évaluation indépendante à la firme Price Waterhouse sur la façon de s'y prendre pour régler le problème. Hier, les experts-conseils ont remis à notre conseil d'administration un rapport provisoire. En outre, notre conseil semble raisonnablement convaincu qu'en apportant quelques autres modifications, nous serons en mesure de surveiller régulièrement et précisément tous les composants individuels.
C'est au niveau des sous-ensembles que l'évaluation du rendement laissait à désirer, et je pense que nous avons réglé le problème. Nous en ferons d'ailleurs état dans notre prochain rapport annuel.
M. Mayfield: Pourriez-vous nous en parler un petit peu ce matin?
M. Fyfe: Très brièvement, notre première étape a été d'instaurer des repères. Étant donné que nous sommes une nouvelle organisation, nous n'avions pas suffisamment de repères. Cela a été fait. Nous avons un point de départ. Nous avons élaboré des systèmes pour recenser et mesurer chacun des programmes principaux, c'est-à-dire ceux qui sont suffisamment importants pour être mesurés. Et nous allons le faire de façon régulière.
Nous apportons aussi des ajustements aux programmes lorsque les indicateurs montrent que nous ne sommes pas sur la bonne voie. À mon avis, nous avons instauré les mécanismes voulus pour régler ce problème particulier.
M. Mayfield: Quelle est votre évaluation des groupes de produits spécialisés que vous avez créées en réponse au rapport Chinook? Comment cela va-t-il?
M. Fyfe: Nous pensions qu'on parlerait davantage de ce sujet, alors Francine m'a rejoint parce que c'est son domaine. Pour vous répondre rapidement, les six premiers groupes viennent d'être créés alors nous ne savons pas encore comment ils vont fonctionner. Il y a eu 33 demandes pour la deuxième série, la première ayant suscité beaucoup moins de réponses.
C'est effectivement une idée séduisante pour le marché. On semble réunir les petites entreprises pour qu'elles travaillent comme consortium admissible au programme, mais il est encore trop tôt pour dire si l'idée va réussir ou non.
M. Mayfield: Merci.
Le président: Je remercie les membres du comité ainsi que M. Fyfe et Mme Boivin.
Comme vous pouvez le constater, notre comité s'intéresse beaucoup au tourisme même si nos rapports sont un peu particuliers. Il s'agit en l'occurrence d'un petit organisme qui rend des comptes à un comité qui doit s'occuper de nombreuses entités, dont certaines sont nettement plus grandes sinon plus importantes. M. Mitchell et M. Mayfield sont deux membres du comité qui s'intéressent particulièrement à cette question. Je remercie M. Mayfield de sa patience.
Je pense que le comité voudrait établir un contact plus régulier avec votre commission pour vous faire part de ses soucis concernant le tourisme. Personnellement, et je ne voudrais pas abuser de ma situation de président, je sais qu'une présence plus active de la commission au Manitoba, surtout auprès des petites entreprises, serait grandement appréciée. J'en ai déjà parlé à un de vos administrateurs qui vous a sans doute transmis le message, mais je voudrais simplement le répéter ici à notre séance publique.
Je vous remercie encore une fois d'être venus.
La séance est levée.