FAIT Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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STANDING COMMITTEE ON FOREIGN AFFAIRS AND INTERNATIONAL TRADE
COMITÉ PERMANENT DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DU COMMERCE INTERNATIONAL
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mardi 10 février 1998
[Traduction]
Le président (M. Bill Graham (Toronto-Centre—Rosedale, Lib.)): La séance est ouverte.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à notre comité à l'ambassadeur Gooch, qui est notre ambassadeur auprès des États-Unis du Mexique.
Ambassadeur Gooch, merci beaucoup d'être venu nous rencontrer. À titre d'introduction, vous pourriez peut-être nous parler brièvement de la façon dont vous voyez la situation au Mexique et votre rôle là-bas. Ensuite, je sais que les membres du comité voudront vous poser des questions au sujet du Mexique.
M. Stanley Gooch (ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Canada auprès des États-Unis du Mexique): Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux de vous rencontrer, ainsi que les membres du comité. J'ai déjà eu le plaisir de rencontrer certains des membres du comité ou de correspondre avec eux à d'autres occasions.
[Français]
Dans le cadre de votre mandat de révision des nominations supérieures, je vais commencer par me décrire un peu en soulignant brièvement les éléments qui ont peut-être contribué à la décision du gouvernement de me choisir pour ce poste important et stimulant.
Je me propose de vous fournir, encore une fois très brièvement, quelques-uns de mes points de vue initiaux sur ce qui ce passe au Mexique et aussi sur les relations Canada-Mexique pour ensuite laisser aux membres du comité assez de temps pour poser des questions et exprimer leurs points de vue et intérêts, lesquels, j'en suis sûr, m'aideront à comprendre et à exécuter efficacement mes responsabilités.
Je suis agent du service extérieur depuis 31 ans. Jusqu'à présent, j'ai passé la moitié de ma carrière à l'étranger et l'autre moitié au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Deux de mes postes antérieurs furent en Amérique latine, notamment en Argentine et en Amérique centrale. Mes autres postes à l'étranger furent en Yougoslavie, en Autriche et, plus récemment, en Inde, où j'ai été haut-commissaire jusqu'à octobre de l'an dernier.
[Traduction]
Je pense que j'ai suffisamment parlé de mes antécédents, et que les membres du comité ont de toute façon une biographie détaillée. Voilà maintenant 11 semaines que je suis au Mexique. Le début de mon affectation là-bas a été très intéressant, et je dois dire que les préparatifs en vue de recevoir Équipe Canada ont dominé les activités de l'ambassade pendant la plupart de ces semaines, ce qui fait que nous avons été très occupés.
Malgré mes expériences précédentes avec le Mexique, deux développements importants m'ont particulièrement impressionné. Le premier est le rythme du changement qui s'effectue tant sur le plan économique que politique au Mexique. Le second est le fait que le Canada devient vraiment de plus en plus important pour le Mexique et vice versa, ce que l'on a pu constater de façon exceptionnellement claire au cours de la visite récente d'Équipe Canada, qui a eu un très grand succès là-bas.
• 1125
Les relations économiques du Mexique, ses réformes, le
renversement des politiques protectionnistes en vigueur depuis des
générations ont commencé au cours de l'administration précédente.
Sa plus grande réalisation, naturellement, a été la signature de
l'ALENA.
Les négociations en vue de l'ALENA ont donné lieu à un boom économique qui s'est effondré en 1994-1995—ce qu'on appelle la crise du peso. D'après la plupart des indicateurs économiques, le Mexique serait sur la voie d'une excellente reprise économique.
Le peso est fort et relativement stable. Les taux de croissance sont bons—7 p. 100 en 1997. Les réserves de devises sont relativement élevées; en fait elles sont à peu près les mêmes que les nôtres. L'inflation diminue et les exportations ont continué d'augmenter rapidement. En fait, en 1997 le Mexique a remplacé le Japon comme deuxième source d'importations la plus importante aux États-Unis, derrière le Canada, naturellement.
Plus récemment, l'économie mexicaine a été, du moins jusqu'à présent, l'une de celles qui ont été le moins affectées par la crise asiatique. C'est peut-être parce qu'ils se sont déjà attaqués avec succès aux principales causes de la crise de 1994.
Cependant, il y a toujours des problèmes. D'après mes conversations avec de nombreux gens d'affaires mexicains, les problèmes de 1994-1995 continuent de les hanter et les incitent à adopter une approche plus prudente. Ils surveillent attentivement l'impact de la crise asiatique sur leurs exportations, dont bon nombre font concurrence directe aux produits moins coûteux de l'Asie du Sud-Est.
La réduction des prix mondiaux du pétrole est également un facteur négatif pour tout pays comme le Mexique qui exporte du pétrole. La Banque centrale mexicaine a réduit ses attentes au niveau de la croissance pour 1998 au-dessous du niveau de 7 p. 100 enregistré l'an dernier, alors que l'on avait prévu un taux de croissance encore plus élevé. Pour sa part, le gouvernement mexicain a agi rapidement en vue de réduire les dépenses pour compenser des recettes moins élevées qu'il ne l'avait prévu.
Ces problèmes économiques à court terme ne sont rien naturellement par rapport aux problèmes économiques beaucoup plus importants qui ont de graves conséquences sociales. Le plus important est peut-être le fait que le nombre de citoyens marginalisés sur le plan économique n'a pas diminué. En effet, leur nombre a augmenté en termes réels à la suite de la crise de 1994-1995.
Les statistiques récentes révèlent qu'au Mexique le problème de la pauvreté est beaucoup plus aigu dans les régions rurales qu'il ne l'est dans la plupart des centres urbains. Cela explique un peu pourquoi les villes mexicaines qui sont déjà énormes ne cessent de croître de jour en jour. Le nombre de gens qui vivent dans une pauvreté désespérée est un facteur important, ainsi qu'une criminalité plus élevée—surtout en ce qui concerne les crimes violents.
Un changement politique important est en train de s'opérer. Les partis de l'opposition dirigent actuellement cinq États, dont la plupart sont relativement grands et importants. Les partis de l'opposition, surtout le PRD et le PAN, contrôlent maintenant ensemble la Chambre basse—la Chambre des députés—et sont en train de faire du pouvoir législatif un intervenant important dans l'exercice des pouvoirs du pays.
L'an dernier, Cuauhtémoc Cardenas, du PRD—un important dirigeant de l'opposition—a remporté les premières élections à la mairie de Mexico. De nombreux observateurs, notamment certains membres de longue date du PRI, prédisent qu'un candidat de l'opposition gagnera les prochaines élections présidentielles, en l'an 2000.
Un certain nombre de facteurs contribuent à cette transition démocratique qui se poursuit. Un changement important a été la façon de tenir des élections, qui, avec de nouvelles procédures et des innovations, font en sorte qu'il est beaucoup plus difficile de tricher. Élections Canada et plusieurs commissions électorales provinciales leur ont apporté une aide et un soutien considérables à cet égard.
Un autre facteur a été l'émergence rapide d'une vraie liberté de presse, qui expose de façon assez ferme la corruption électorale et d'autres formes de corruption. Il faut reconnaître également que le président Zedillo et son administration ont fait des efforts sans précédent pour démocratiser le système.
Enfin, il faut souligner que la réforme économique et politique a l'appui sans réserve de tous les Mexicains, qui, je crois, considèrent ces réformes comme faisant partie du processus d'intégration à la communauté mondiale.
À ce moment-ci, monsieur le président, j'aimerais dire quelques mots au sujet du Chiapas, un dossier qui préoccupe considérablement de nombreux Canadiens. Lorsque je suis arrivé au Mexique vers le milieu du mois de novembre, on m'a dit que rien ne s'était passé dans l'affaire du Chiapas depuis quelque temps. Bon nombre de gens craignaient vraiment que les tensions n'augmentent et que quelque chose de terrible ne se produise d'un jour à l'autre. Malheureusement, leurs prédictions se sont avérées justes lorsque, le 22 décembre, 45 personnes ont été massacrées dans la petite ville d'Acteal, au Chiapas.
• 1130
Cet événement terrible a cependant eu pour effet d'attirer
l'attention sur le Chiapas. Auparavant, la politique du
gouvernement semblait être de négliger ce dossier en espérant
peut-être que ce problème complexe allait disparaître. Mais la
nouvelle approche semble préconiser plutôt de trouver une solution
juste et durable le plus rapidement possible.
Le président Zedillo a rapidement condamné le massacre. Il a confié au procureur général fédéral, appuyé par la Commission nationale des droits de la personne, la responsabilité de faire enquête sur cet horrible crime. Très rapidement, 45 personnes ont été arrêtées, notamment le maire d'une ville voisine.
Ensuite, il a changé toute son équipe du Chiapas, à commencer par le ministre de l'Intérieur, le gouverneur du Chiapas et le négociateur en chef du gouvernement pour le Chiapas, qui ont été remplacés par une nouvelle équipe de pragmatistes qui se sont empressés de réactiver le dialogue entre les intervenants.
Les accords de San Andres, qui avaient longtemps été rejetés par le gouvernement, qui craignait des conséquences pour l'autonomie, semblent être revenus sur la table des négociations. Cela semble indiquer une nouvelle détermination et une nouvelle souplesse de la part du gouvernement.
Malgré ces mesures positives qui ont été prises depuis le massacre, cependant, il est trop tôt pour prédire un succès rapide. L'extrême complexité du problème et le manque de souplesse de part et d'autre ont fait échouer d'autres espoirs de succès à plusieurs reprises. Mais je constate que l'espoir renaît, peut-être plus fort que jamais, à la suite de cette horrible tragédie d'avant Noël.
Enfin, j'aimerais vous parler brièvement des relations canado-mexicaines, où des progrès importants ont été également accomplis au cours des deux ou trois dernières années.
Le changement qualitatif le plus important à mon avis est que le Mexique considère maintenant le Canada comme un partenaire économique et politique vraiment important. Cette attitude est tout à fait différente de celle qui prévalait lorsque l'ALENA a été négociée. À l'époque, la participation du Canada à ce que les Mexicains considéraient comme leurs négociations avec les États-Unis était généralement considérée comme ayant une importance symbolique, alors que la participation du Canada a rendu l'évolution historique des relations avec les États-Unis plus acceptable pour les Mexicains qui étaient traditionnellement nationalistes.
Naturellement, on a mis beaucoup l'accent sur l'importance croissante de nos relations économiques et commerciales. Les échanges bilatéraux ont augmenté de 30 p. 100. C'est un pourcentage qui semble être bon jusqu'à ce qu'on l'examine de plus près. On s'aperçoit que ce sont surtout les ventes mexicaines au Canada qui ont augmenté.
Les entreprises canadiennes font de plus en plus d'affaires avec le Mexique. Les investissements canadiens sont à la hausse, et tout indique que la tendance va se poursuivre. Quelque 800 entreprises canadiennes ont investi au Mexique. Ces investissements démontrent leur présence là-bas. Naturellement, 400 entreprises additionnelles ont participé à la visite d'Équipe Canada au Mexique, dont bon nombre de petites et moyennes entreprises.
Avec le monde des affaires et les provinces, nous avons identifié dix secteurs prioritaires qui sont solides au Canada et qui correspondent à des secteurs prioritaires pour le Mexique. Cela nous a permis d'élaborer un solide plan d'action. C'est ce que nous appelons le plan d'action de 1998 pour les échanges commerciaux avec le Mexique.
Je me suis donné comme objectif d'accorder la priorité à l'expansion des échanges commerciaux. Je suis très optimiste et je crois que les ventes à l'exportation pourront s'améliorer considérablement au cours des deux ou trois prochaines années.
Les relations du Canada avec le Mexique ont toujours été bien au-delà des relations économiques. Il existe à l'heure actuelle plus de 50 accords bilatéraux actifs visant toute une série de questions internationales, à partir des efforts conjoints pour lutter contre le trafic de la drogue jusqu'à la protection du monarque. Le comité ministériel mixte, qui se réunit au moins tous les deux ans, a établi toute une série de comités spécialisés au niveau des ministres ou des hauts fonctionnaires. On a ouvert un nouveau centre canadien d'éducation au Mexique il y a moins d'un an, et c'est déjà le deuxième centre qui a le plus de succès dans le réseau administré par la Fondation Asie-Pacifique.
• 1135
Le Mexique est en train d'émerger comme un allié clé dans la
poursuite de bon nombre de nos objectifs en matière de politique
étrangère. En ce qui concerne les mines terrestres, par exemple, le
Mexique a été un partenaire clé et nous a aidés tout
particulièrement à amener un certain nombre de pays de notre
hémisphère à la conférence d'Ottawa comme signataires.
Au cours de la visite d'Équipe Canada, un protocole d'entente entre l'ACDI et le Mexique a été signé, ce qui nous permettra de poursuivre notre collaboration en travaillant en Amérique centrale au déminage. Je profite de l'occasion pour encourager les parlementaires à développer des liens plus étroits avec le Congrès mexicain, qui, comme je l'ai mentionné précédemment, est en train de devenir un élément important dans le système gouvernemental au Mexique.
Enfin, je veux vous assurer de l'importance que j'accorde à la nécessité d'offrir un service consulaire efficace et efficient à partir des dix, et bientôt onze, points de service que le gouvernement maintient au Mexique pour le million de Canadiens environ qui visitent ce pays chaque année, et pour ceux qui y vivent de façon plus ou moins permanente.
[Français]
Monsieur le président et membres de ce comité, je me sens extrêmement honoré et privilégié d'avoir été mandaté par le gouvernement pour représenter le Canada au Mexique, particulièrement à cette époque-ci.
Mes 11 premières semaines au Mexique m'ont convaincu que l'accomplissement d'un travail efficace au Mexique représentera un grand défi. Je ne peux que vous promettre de faire le maximum pour servir efficacement et en tout temps le Canada et les Canadiens dans tous les aspects de notre relation avec le Mexique. Merci.
[Traduction]
Le président: Merci beaucoup. Nous avons quatre membres qui veulent poser des questions. Nous disposons d'environ vingt minutes. Il faudra donc s'en tenir à cinq minutes chacun, si cela vous convient.
Nous allons commencer par M. Mills.
M. Bob Mills (Red Deer, Réf.): Merci beaucoup. Je souhaite la bienvenue à l'ambassadeur à notre comité. J'espère que vous n'aurez pas de concurrence de notre sénateur résident, monsieur l'ambassadeur. N'essayez pas de lui faire concurrence de toute façon.
J'ai en fait deux questions à poser. L'une porte sur les conséquences d'Équipe Canada. J'ai fait ma propre Équipe Canada. J'étais au Chili seize jours avant l'arrivée d'Équipe Canada et je me suis ensuite rendu en Argentine quatre jours après Équipe Canada pendant quatre jours. J'étais ma propre Équipe Canada. J'ai certainement eu toutes sortes d'impressions. J'ai rencontré littéralement des centaines de gens d'affaires argentins et chiliens, et ils m'ont donné leurs impressions sur l'efficacité d'Équipe Canada.
Je me demande si vous êtes d'avis que cette mission a fait sensation là-bas au Mexique et ce que vous pensez de son efficacité. Je suppose qu'il y a de nombreux points communs dans les trois pays.
Je vais vous poser mes deux questions en même temps, si vous me le permettez.
Notre dernier ambassadeur au Mexique a eu un problème, ce qui ne nous a pas réjouis, je pense. Voilà maintenant trois mois que vous êtes là-bas, et je me demande si vous en ressentez toujours les conséquences, ou si la blessure s'est en quelque sorte cicatrisée.
M. Stanley Gooch: Merci, monsieur Mills.
Tout d'abord, il s'agit en fait pour moi d'une deuxième visite d'Équipe Canada. J'ai eu le plaisir de recevoir Équipe Canada en Inde il y a deux ans. Je dirais que, comme pour la visite en Inde, l'impact sur le Mexique a été très considérable. La visite d'Équipe Canada au Mexique a été la visite la plus importante d'une délégation étrangère de ce type au Mexique. Elle a fait l'objet de beaucoup de publicité au Mexique et a considérablement attiré l'attention des Mexicains sur les capacités canadiennes et de façon générale sur les très étroites relations qu'entretient le Mexique avec le Canada.
• 1140
Je pense que dans les secteurs spécifiques où nous avons tenu
des colloques et nous sommes efforcés de mieux faire connaître nos
capacités individuelles par rapport à nos dix secteurs
prioritaires, nous avons de très bonnes chances de générer une
expansion considérable des affaires pour le Canada.
Le gouvernement mexicain, comme plusieurs autres gouvernements de pays qu'Équipe Canada a visités, a fait un effort particulier pour assurer le succès de cette visite. En fait, au cours des 30 années et plus que j'ai passées dans le service diplomatique, je n'ai jamais vu un gouvernement hôte faire autant d'efforts pour assurer le succès d'une visite. Le président Zedillo lui-même a passé neuf heures de son temps personnel avec la délégation. Voilà le genre d'impact qu'a eu Équipe Canada.
Dans l'ensemble, la mission a eu beaucoup de succès. Naturellement, je pense qu'elle aurait eu plus de succès si le premier ministre, le chef de notre gouvernement, avait accompagné le groupe, mais malgré cela elle a eu beaucoup de succès.
La presse mexicaine m'a souvent demandé si l'incident au sujet de mon prédécesseur avait eu un impact sur nos relations. Naturellement, lorsque je suis parti pour le Mexique, je me demandais comment je serais reçu par le gouvernement et par les Mexicains. Bon nombre de gens m'ont fait des commentaires au sujet de cette situation.
Je dirais que les Mexicains ont tout fait pour que je me sente personnellement à l'aise au Mexique et pour qu'il soit bien clair que les relations canado-mexicaines sont extrêmement solides et peuvent résister à n'importe quel événement particulier, à n'importe quel incident de cette nature. Je ne veux pas aller trop loin dans mes commentaires sur cet incident comme tel. Je pense que tout sentiment négatif que certains Mexicains auraient pu avoir...
M. Bob Mills: Cela ne vous a pas handicapé.
M. Stanley Gooch: C'est exact, cela ne m'a pas handicapé.
[Français]
Le président: Madame Debien.
Mme Maud Debien (Laval-Est, BQ): Bonjour, monsieur l'ambassadeur. Je vous souhaite la bienvenue à notre comité. J'aimerais vous parler du Chiapas. On sait qu'à la suite des événements du 22 décembre, un certain nombre d'agents supérieurs ont dû démissionner de leur poste. À la suite des événements du 12 janvier à Ocosingo, on a également arrêté un certain nombre d'agents et confisqué des armes.
D'autres événements avaient précédé ceux-là, et on a mis en vigueur un certain nombre de mesures contre des personnes. Généralement, ce sont toujours—je m'excuse de l'expression—des cadres inférieurs qui sont touchés, des gens qui travaillent sur le terrain ou qui ont été directement impliqués dans le massacre et qu'on a pris sur le fait.
Par contre, il y a plusieurs observateurs qui croient que le PRI et ses hauts dirigeants sont étroitement liés à tous ces massacres et à toutes ces situations. D'ailleurs, votre prédécesseur, je pense, en avait fait état dans ses déclarations. Je sais que le sujet est très délicat pour vous, mais j'aimerais quand même avoir vos commentaires là-dessus.
[Traduction]
M. Stanley Gooch: Merci, madame Debien.
Tout d'abord, je pense que la réaction du gouvernement mexicain à la suite du massacre du 22 décembre a été assez décisive et catégorique. Comme je l'ai mentionné dans mes remarques précédentes, cela a mené à la démission du ministre de l'Intérieur, qui est généralement considéré comme la deuxième personne la plus puissante au Mexique, et à la nomination d'un nouveau gouverneur de l'État et d'un nouveau négociateur en chef.
Les 45 personnes qui ont été arrêtées assez rapidement, et un certain nombre de gens qui ont été arrêtés au cours de la première vague d'arrestations, provenaient d'un village voisin qui était généralement considéré comme un «village PRI». Ce sont les termes utilisés au Chiapas, non pas des termes que nous leur avons attribués.
• 1145
Plus récemment, au cours du week-end dernier, j'ai appris
qu'un certain nombre de militaires et de policiers avaient
également été arrêtés, semble-t-il pour complicité dans cet
incident et dans d'autres incidents.
Il y a un changement important ici. Ce que cela représente, je l'espère—et je pense qu'il existe de nombreuses preuves à l'appui—c'est la fin de l'impunité, qui a été un problème par le passé. Le président lui-même parle de mettre fin à l'impunité pour ceux qui n'ont pas respecté la loi, particulièrement dans des endroits comme le Chiapas. J'espère que cela amènera un changement fondamental.
Pour ce qui est de la participation globale du PRI, aucune preuve n'a été soumise par qui que ce soit qui laisse entendre que plus que quelques personnes qui se disent sympathisantes du PRI auraient été mêlées aux événements. Le PRI de 1998 au Mexique n'est pas le PRI d'il y a quelques années. Ce n'est pas une machine bien rodée qui fonctionne comme une force unique dans tout le Mexique. Il a changé considérablement, comme ont changé d'ailleurs d'autres aspects de la démocratisation dans ce pays.
Merci beaucoup.
Le président: Merci.
Monsieur Assadourian.
M. Sarkis Assadourian (Brampton-Centre, Lib.): Merci beaucoup, monsieur l'ambassadeur. Bienvenue dans le froid d'Ottawa. Ne le prenez pas personnellement s'il y a peu de membres du comité qui sont présents; c'est à cause du froid. Si nous avions tenu cette séance à Mexico, je suis certain que tout le monde aurait été présent, y compris moi-même.
La prochaine fois, monsieur le président, si nous tenons une séance comme celle-ci, je vous demanderais de songer peut-être à tenir la séance à Mexico en février, n'importe quelle année.
Tout à l'heure mon collègue du Parti réformiste a mentionné le sénateur. Est-ce que cela a eu un effet sur vos relations avec les Mexicains ou sur la façon dont ces derniers perçoivent les institutions et les gouvernements canadiens? C'est ma première question.
Deuxièmement, l'ancien ambassadeur, M. Perron, a déclaré que lorsqu'il était à Medellin, il avait pratiquement tout vu, mais que le Mexique arrivait en tête de liste. Curieusement, on a rappelé l'ambassadeur au Canada, et vous avez ensuite été nommé. Cela ne me pose pas de problème, mais le gouvernement mexicain n'a jamais nié cela. J'ai trouvé cela assez intrigant. Pourquoi est-ce qu'il ne nierait pas cela?
L'autre chose qui me préoccupe, c'est qu'au cours des dernières années il y a eu un véritable déferlement de violence—non pas un petit assassinat ou une bombe ici et là, mais une violence massive. Pourquoi y a-t-il un tel déferlement de violence tous les deux ou trois ans? Y a-t-il une raison spécifique, politique ou économique? Quelle en est la raison, et comment peut-on les aider à surmonter ce problème? Est-ce une question de pauvreté?
Enfin, à la première page on dit que l'espérance de vie est de 69 ans pour les hommes et de 85 ans pour les femmes. Je sais que vous n'êtes pas médecin, mais l'écart est très grand. Y a-t-il une raison, est-ce le mode de vie, ou autre chose? Pourquoi y a-t-il une telle différence?
Une voix: Parce que c'est ainsi que les choses devraient être.
Des voix: Oh, oh!
M. Stanley Gooch: C'est 65 ans pour les hommes.
Le président: Au cas où vous vous demandez d'où viennent ces statistiques, monsieur l'ambassadeur, elles proviennent du ministère.
M. Stanley Gooch: Eh bien, que puis-je dire?
Tout d'abord, pour ce qui est de votre question au sujet du sénateur, cette affaire a eu très peu d'impact au Mexique et a attiré très peu l'attention. Je dirais que cette affaire a eu très peu d'impact sur la façon dont les Mexicains perçoivent le Canada.
En ce qui concerne la corruption, il est clair que la corruption est un phénomène global. C'est un problème auquel les Canadiens doivent faire face, particulièrement les gens d'affaires, mais également les gens qui voyagent, dans la grande majorité des pays, à un degré divers, qu'ils choisissent de les visiter ou de s'y rendre pour affaires. Naturellement, on fait des efforts multilatéraux à l'échelle mondiale au niveau de l'OCDE et de l'OEA pour tenter de mettre en place des normes mondiales et un traité mondial sur la corruption. Le Mexique a signé le traité mondial que l'OEA a négocié au cours des 12 derniers mois.
• 1150
Il y a des organismes comme Transparency International qui
classent les pays, tous les pays, y compris le Canada, selon un
indice de corruption d'une façon assez objective, selon des
critères objectifs. Vous savez peut-être que le Canada a un indice
de corruption très peu élevé. Nous sommes contre la corruption.
Nous luttons contre la corruption dans tous les pays et nous le
faisons de façon multilatérale ou bilatérale, car naturellement
c'est une question qui va au coeur des valeurs canadiennes
fondamentales.
Je pense que cette question va également au coeur de notre engagement en matière de développement international si des décisions, particulièrement dans des pays en voie de développement, sont fondées sur des critères autres que les meilleurs critères économiques qui existent. Cela nuit au développement et cela nuit aux efforts, dont l'efficacité est réduite, pour améliorer les normes mondiales.
Enfin, je pense que cela nuit aux sociétés canadiennes. Je pense que les sociétés canadiennes sont parmi les plus concurrentielles sur n'importe quel marché dans le monde, particulièrement dans les secteurs où nous avons du succès. Il est tout à fait dans notre intérêt économique de lutter contre la corruption, peu importe où elle se trouve. Il s'agit certainement d'un problème contre lequel nous allons toujours lutter.
Le président: Je suis désolé de vous interrompre. J'étais avec l'ambassadeur à Mexico, et lorsque nous avons rencontré le président Zedillo il m'a personnellement dit que l'une des raisons pour lesquelles il y avait déréglementation au Mexique, c'est que lorsqu'il y a un nombre considérable de règlements qui sont administrés par une bureaucratie qui est très peu rémunérée, c'est une invitation à la corruption. Le gouvernement mexicain a tenté de s'attaquer au problème avec une augmentation du salaire de ses bureaucrates et avec la déréglementation, de façon à ce que les gens ne soient pas obligés de payer pour toutes sortes de choses.
À votre avis, est-ce qu'ils font des progrès sur ces deux questions?
M. Stanley Gooch: Nous constatons que le président fait de tels commentaires en public et en privé. Je pense qu'il s'est fermement engagé à lutter contre la corruption. Dans la presse et ailleurs on rapporte très souvent que des gens sont accusés de corruption ou qu'ils sont congédiés de leur poste pour avoir commis des actes de corruption. Vous devrez me donner un peu plus de temps pour voir si cela a vraiment un impact. Je ne peux vous l'affirmer après seulement quelques mois là-bas.
Le président: Nous allons entendre une autre réponse, puis...
M. Stanley Gooch: Je pense que l'augmentation de la violence au Mexique est surtout attribuable au désespoir économique de la part d'une très grande partie de la population. Je l'ai mentionné dans mes remarques liminaires: le nombre de gens dans cette situation a augmenté à la suite de la crise de 1994-1995. Les Mexicains et les entreprises mexicaines ne recommencent que maintenant à avoir confiance, et il y a de nouveau expansion, mais entre-temps la croissance démographique est très rapide. Il y a donc encore un très grand nombre de gens désespérés sur le plan économique au Mexique.
Pour ce qui est de l'espérance de vie, je suis stupéfait. J'imagine qu'il y a une erreur de frappe. Je ne vois pas un nombre beaucoup plus grand de femmes âgées que d'hommes âgés au Mexique. Je pense qu'il doit y avoir une erreur.
Le président: Peut-être que les femmes paraissent beaucoup plus jeunes là-bas.
M. Sarkis Assadourian: Je sais qu'elles ont des droits, mais c'est un peu fort.
Le président: Sur cette note, je pense que nous devrions donner la parole à Mme Augustine.
Mme Jean Augustine (Etobicoke—Lakeshore, Lib.): Bienvenue, excellence. Nous sommes très heureux que vous soyez ici devant notre comité.
Pourriez-vous nous parler quelques minutes de votre personnel, de votre personnel de soutien, du genre de questions dont vous vous occupez, du lien qui existe entre votre bureau ou votre poste et le bureau de counselling pour immigrants, et, dans une certaine mesure, nous raconter ce que son excellence Stanley Edward Gooch fait au cours d'une journée typique?
M. Stanley Gooch: Merci, madame Augustine.
Tout d'abord, l'ambassade comme telle à Mexico compte 27 employés canadiens et 90 employés mexicains. Une gamme assez large des activités et des programmes du gouvernement canadien sont représentés à l'ambassade. Il y a naturellement une section économique et commerciale importante et une section de la politique, des relations générales et des affaires publiques assez importante. Nous avons des agents de liaison avec la GRC et le SCRS. Nous avons un attaché militaire. Nous avons une petite section d'immigration et nous avons une section consulaire et administrative assez importante.
• 1155
Le travail consulaire constitue une partie très importante des
activités de l'ambassade, qui est appuyée à l'heure actuelle par
deux consulats, dont au moins un membre du personnel est une
personne qui fait carrière au ministère des Affaires étrangères et
du Commerce international. Ces consulats se trouvent à Monterey et
à Guadalajara. Nous avons des consuls honoraires qui se trouvent à
Acapulco, Puerto Vallarta, Cancun, Mazatlan, Oaxaca,
San Miguel de Allende et Tijuana, et nous en ouvrirons un sous peu
à Los Cabos, en Basse-Californie.
Je pense que la section d'immigration à Mexico est assez petite. Nous n'avons qu'un membre du personnel en provenance du Canada. Les Mexicains n'ont pas besoin de visa pour visiter le Canada. La section d'immigration traite environ 1 300 cas par an. Elle administre également un programme de travailleurs saisonniers qui amène environ 5 000—cette année, 6 000—travailleurs agricoles temporaires au Canada.
Voilà pour le travail du programme d'immigration. Le gestionnaire du programme d'immigration relève directement de moi, mais il reçoit ses directives et des conseils du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration.
Un jour dans la vie de Stanley Gooch: à Mexico, je trouve qu'il y a souvent des petits déjeuners de travail. Un petit déjeuner de travail commence vers 8 heures, ou 8 h 30. Nous rencontrons des gens au ministère des Affaires étrangères, des gens d'affaires, des ministres et des hauts fonctionnaires du gouvernement mexicain et de plus en plus de membres du Congrès du Mexique.
Les déjeuners de travail sont également une partie importante de la vie lorsqu'on fait des affaires au Mexique. Au Mexique, ces déjeuners commencent vers 14 h 30 et se poursuivent jusqu'à environ 17 heures. Je dirais cependant que je ne reste pas habituellement jusqu'à 17 heures. Le travail se poursuit ensuite jusqu'à 19 heures.
Il y a souvent des cocktails ou d'autres réunions le soir. Nous rencontrons souvent des Canadiens, car il y a beaucoup de représentants de divers groupes canadiens qui visitent actuellement le Mexique. Par exemple, la veille de mon départ j'ai rencontré un représentant de l'Organisation mondiale des personnes handicapées, dont le siège est à Winnipeg. La personne demandait à l'ambassade d'aider l'organisation à préparer la conférence internationale sur les personnes handicapées, qui se tiendra au Mexique en décembre 1998.
C'est le genre de choses qui arrivent assez souvent. J'ai l'intention de me rendre dans plusieurs villes mexicaines, en commençant par celles où nous avons un consulat. Ma première visite aura lieu la semaine prochaine quand j'irai à Guadalajara, et je rencontrerai en même temps la communauté canadienne qui habite à Ajijic, qui est assez près de Guadalajara. Je pense qu'il y a des possibilités plus importantes en dehors de Mexico, même si la capitale offre toujours des possibilités considérables.
Mme Jean Augustine: Merci.
Le président: Merci.
L'intervenant suivant est M. Paradis, suivi de M. Mills, qui veut poser une question très courte.
[Français]
M. Denis Paradis (Brome—Missisquoi, Lib.): Tout d'abord, monsieur l'ambassadeur, permettez-moi de vous féliciter de votre nomination.
• 1200
Dans les documents d'information sur le Mexique qu'on
nous a remis, on voit qu'à peu près 70 p. 100 des
importations du Mexique provenaient, en 1994, des
États-Unis et 2 p. 100, du Canada. L'écart est quand
même assez important. Bien sûr,
nous avons maintenant l'ALENA.
[Traduction]
Je crois que nos échanges commerciaux devraient augmenter avec l'ALENA. Je crois que tout le monde sait que notre ministère des Travaux publics a un nouveau programme qui s'appelle Contrat Canada en vertu duquel on peut soumissionner pour les marchés publics.
[Français]
Avec l'arrivée de l'ALENA et avec les changements à Travaux publics Canada, on peut maintenant voir sur Internet tous les appels d'offres du gouvernement canadien—environ 100 appels d'offres par jour—et on voit aussi, parce que nous faisons partie de l'ALENA, ceux des États-Unis.
Je pense qu'il est important pour toutes nos petites et moyennes entreprises canadiennes qu'on ait le plus d'information possible sur tous les appels d'offres gouvernementaux émanant du Mexique de façon à ce que nos fournisseurs canadiens puissent répondre à ces appels d'offres. C'est l'information que peut nous procurer aujourd'hui Internet.
Je ne sais pas, car je ne l'ai pas vérifié, si les appels d'offres mexicains apparaissent sur Internet au chapitre de l'ALENA, comme ceux des États-Unis et du Canada. S'ils n'y apparaissent pas, n'y aurait-il pas moyen, à un moment donné, que les autorités mexicaines puissent se joindre à ce grand processus de diffusion de leurs appels d'offres gouvernementaux?
M. Stanley Gooch: Je m'excuse, mais je ne sais rien de cela.
[Traduction]
Je sais que les pays membres de l'ALENA devraient pouvoir soumissionner librement pour les marchés publics des autres pays signataires. Cela m'intéresse beaucoup de vous entendre dire que les appels d'offres des marchés publics canadien et américain apparaissent sur l'Internet. Je ne sais pas si le même service est disponible au Mexique, mais je me renseignerai. Si ce n'est pas le cas, j'essaierai de découvrir pourquoi.
M. Denis Paradis: Si les mêmes informations n'y apparaissent pas, pourriez-vous essayer de...? Il est très important que toutes nos petites et moyennes entreprises canadiennes aient accès à ces informations.
[Français]
D'ailleurs, avec la valeur actuelle de la monnaie canadienne par rapport à la monnaie américaine, je pense que nos petites et moyennes entreprises sont en bonne position pour être compétitives sur les marchés de l'ALENA, quand des contrats sont offerts par le Mexique.
M. Stanley Gooch: Oui, je suis pleinement d'accord.
[Traduction]
Le président: Le comité pourrait peut-être écrire au ministre pour lui demander d'intervenir. C'est une bonne idée, et c'est probablement quelque chose que nous devrions faire.
Monsieur Mills.
M. Bob Mills: Vous avez soulevé un point que j'ai oublié de porter à votre attention concernant les consuls honoraires. Je vous écrirai au sujet du consul honoraire à Tijuana et d'un problème qu'un citoyen canadien a eu dans cette ville.
Quel est le niveau de surveillance et de contrôle que vous exercez? Le cas que je dois vous signaler concernait la mort d'une jeune personne. La mère a parlé au consul honoraire, qui, puisqu'il devait partir jouer au golf, lui a dit que si elle voulait une photocopie du certificat de décès de son fils, elle devrait prendre un taxi et se rendre au bureau de poste situé à trois rues du consulat. C'était le consul honoraire du Canada qui disait cela à une mère qui venait de perdre son fils. C'était complètement inacceptable.
Cela m'inquiète de penser qu'il y a peut-être des consuls honoraires qui ne s'occupent pas des problèmes de citoyens canadiens, non seulement au Mexique mais n'importe où. En tant qu'ambassadeur, quel contrôle avez-vous sur ces gens?
M. Stanley Gooch: Merci, monsieur Mills. Je partage entièrement les opinions que vous avez exprimées.
Nous avons plusieurs types de consuls honoraires au Mexique. Il y en a trois, ceux qui sont situés à Acapulco, Puerta Vallarta et Cancun, qui reçoivent un salaire. Ce sont donc des employés à contrat du gouvernement du Canada, qui travaillent à temps plein et ont aussi au moins un employé à temps plein. Ce sont les consuls honoraires les plus occupés.
Ceux qui se trouvent à Mazatlan, Oaxaca et San Miguel de Allende travaillent à temps partiel, mais aussi à contrat, dans des bureaux que le gouvernement du Canada loue. Le consul honoraire à Tijuana est maintenant le seul qui a son propre bureau et qui travaille aux heures qu'il choisit. Sa situation est un peu différente. Et il a moins de responsabilités.
Si nous avons des consuls honoraires plutôt que des consuls de carrière dans ces villes, c'est pour réduire nos dépenses. Le coût total de tous ces consulats honoraires au Mexique se chiffre à environ 400 000 $ canadiens par an. Nous avons établi des normes de service, et nous voulons nous assurer cette année que tous les consulats, y compris ceux que vous avez mentionnés, les appliquent de façon cohérente.
Nous les visiterons aussi plus souvent que par le passé. Nous mettons sur pied un plus grand nombre de programmes de formation à l'intention des consuls honoraires que nous ne l'avons jamais fait. Nous espérons que ces mesures nous permettront d'offrir un service de qualité à tous nos visiteurs du Canada.
Comme je l'ai signalé tout à l'heure, nous ouvrons cette année un nouveau consulat à Los Cabos, compte tenu du nombre de plus en plus grand de Canadiens, surtout ceux qui voyagent par avion affrété, qui se rendent dans cette partie, la partie inférieure de la Basse-Californie. Il y a quelques années personne ne s'y rendait, mais il y a maintenant des dizaines de vols nolisés qui y arrivent chaque semaine.
C'est ce que nous essayons de faire. Ils relèvent tous de moi par l'intermédiaire du bureau consulaire de l'ambassade, et nous ferons de notre mieux pour améliorer le service.
Le président: Merci.
Monsieur l'ambassadeur, je présume que vous avez un consul honoraire à San Miguel, puisqu'il y a un grand nombre de Canadiens qui y habitent. Croyez-vous que le nombre de Canadiens qui se rendent en hiver au Mexique plutôt qu'en Floride augmente continuellement? Comme dans le cas de la Floride, est-ce que le Mexique attire maintenant beaucoup de Canadiens qui veulent y passer l'hiver?
M. Stanley Gooch: Il y a un assez grand nombre de Canadiens autour de Puerto Vallarta, San Miguel de Allende, Guadalajara et Lac Chapala, ainsi qu'à Ajijic, qui est assez près, mais au total il y a environ 2 000 Canadiens inscrits à l'ambassade et au consulat.
Nous estimons qu'il y a peut-être 300 000 Canadiens qui vivent au Mexique. Il y a un nombre important de résidents permanents, par exemple les Mennonites qui s'y sont installés il y a quelques générations, mais gardent leur citoyenneté canadienne. L'autre moitié se compose de Canadiens qui passent une partie importante de l'année au Mexique.
Leur nombre ne semble pas augmenter très rapidement. Il ne semble pas avoir beaucoup changé. Mais puisqu'il y en a si peu qui s'inscrivent à l'ambassade ou au consulat, nous ne savons pas exactement de combien le nombre de Canadiens qui y passent plusieurs mois a augmenté.
Le nombre de vols nolisés augmente un peu. Il y en a environ 46 chaque semaine à Puerto Vallarta, et environ 90 pour le pays dans son ensemble. Cela représente un grand nombre de Canadiens, dont beaucoup savent très peu de choses du Mexique ou des problèmes auxquels ils pourraient faire face. Nous essayons donc, par l'Internet et une petite brochure intitulée «Que Pasa?», de donner des conseils aux Canadiens qui viennent au Mexique et risquent de rencontrer toutes sortes de difficultés.
Le président: Merci beaucoup, monsieur l'ambassadeur. Au nom du comité, j'aimerais vous remercier de votre comparution. Nous vous souhaitons du succès dans votre poste.
M. Stanley Gooch: Merci.
Le président: Je dois rappeler aux membres du comité qu'il y aura une séance d'information sur l'Irak à 15 h 30. Je crois qu'il y a une réunion spéciale pour les députés libéraux. Le ministre des Affaires étrangères a convoqué une séance d'information pour 16 h 30, et je présume que c'est sur les mêmes... Nous avons une séance d'information sur l'Irak à 15 h 30 aujourd'hui, suivie d'une réunion à 16 h 30 que le ministre des Affaires étrangères a convoquée.
Merci beaucoup. La séance est levée jusqu'à 15 h 30.