Art Eggleton propose, —
Que le Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international,
Inquiet des tensions qui règnent actuellement le long de la frontière entre l’Érythrée et l’Éthiopie et qui mettent en péril la paix fragile instaurée par la signature de l’accord de paix global le 12 décembre 2000, à Alger;
Se félicitant de la recommandation faite par la commission du tracé de la frontière Érythrée-Éthiopie, créée aux termes de l’Article 4.2 des Accords d’Alger, et de définir le tracé exact de la partie litigieuse de la frontière entre les deux pays;
Conscient qu’aux termes de l’Article 4.5 des Accords d’Alger, les recommandations de la commission du tracé de la frontière sont contraignantes pour les deux parties au conflit et sans appel;
Acceptant la décision du 13 avril 2002 de la commission du tracé de la frontière de donner la ville contestée de Badme à l’Érythrée;
Conscient du caractère controversé de la décision relative à Badme et du rôle catalyseur que cet établissement a joué dans l’éclatement des hostilités entre l’Éthiopie et l’Érythrée;
Alarmé par le fait que l’Éthiopie n’a pas respecté ni même accepté les recommandations de la commission sur le tracé de la frontière, surtout en ce qui concerne la ville de Badme;
Troublé par les conclusions tirées par le secrétaire général des Nations unies sur l’Éthiopie/Érythrée dans son rapport d’étape du 4 septembre 2003 et selon lesquelles le nombre d’incidents frontaliers dans le secteur du centre est en progression, notamment l’augmentation du nombre de gardiens de troupeaux éthiopiens et de têtes de bétail présents quotidiennement dans la zone;
Ébranlé d’une part, par le rapport fait le 5 septembre 2003 par le secrétaire général des Nations unies et selon lequel les milices éthiopiennes ont pointé leurs armes sur les patrouilleurs de la mission des Nations unies en Éthiopie et en Érythrée (la MINUÉE) le 5 août et, d’autre part, par la violation de l’accord sur la cessation des hostilités, du 9 au 11 août, dans la région dite de Drum Drum Spring de la zone, par 102 membres des Forces armées éthiopiennes qui refusaient de quitter la région en dépit des protestations des membres de la MINUÉE;
Satisfait du rôle de chef de file que le Canada a joué dans la mission des Nations unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUÉE), notamment du déploiement de 450 Casques bleus canadiens dans la région dès la cessation des hostilités;
Appelle le gouvernement du Canada à presser plus intensément le gouvernement de l’Éthiopie d’accepter l’intégralité des recommandations de la commission sur le tracé de la frontière en général et sa décision à l’égard de la ville de Badme en particulier;
Propose que le gouvernement du Canada signifie on ne peut plus clairement au gouvernement de l’Éthiopie que la coopération future du Canada dépendra largement de la mesure dans laquelle l’Éthiopie obtempérera aux recommandations de la commission sur le tracé de la frontière;
Suggère que le gouvernement du Canada offre des incitatifs, sous forme d’aide au développement ou d’aide sous d’autres formes, aux gouvernements de l’Éthiopie et de l’Érythrée s’ils respectent les obligations qui leur incombent aux termes de l’accord de paix global signé à Alger, surtout en ce qui concerne les recommandations de la commission sur le tracé de la frontière.
Il s'élève un débat.