La rémunération, les pensions et les allocations
La rémunération des députés de la Chambre des communes comporte trois éléments principaux :
une indemnité de session (aussi appelée indemnité sessionnelle ou traitement), une indemnité de fonctions
et un régime de retraite. Les députés reçoivent aussi d’autres indemnités et allocations
pour les frais de déplacement entre Ottawa et leur circonscription et pour les déplacements à l’intérieur
de la circonscription, un budget pour l’embauche de personnel pour le bureau de la Colline du Parlement et les bureaux de
circonscription, ainsi que des biens et services.
Indemnité de session et indemnité de fonctions
L’indemnité de session est l’équivalent d’un salaire annuel versé mensuellement [305] .
Les députés qui remplissent certaines fonctions reçoivent des indemnités supplémentaires. Sur cette
liste figurent le premier ministre, les ministres, le Président et les autres présidents de séance de la Chambre,
les leaders des partis d’opposition reconnus, les leaders parlementaires, les whips et les secrétaires parlementaires [306] .
Les députés reçoivent aussi une indemnité de fonctions exonérée d’impôt et non
soumise à justification, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas à fournir de pièces justificatives.
Les députés qui représentent des circonscriptions éloignées ou difficiles d’accès figurant
sur la liste de la Loi électorale du Canada reçoivent une indemnité de fonctions légèrement
plus élevée [307] .
En 1990, une indemnité de déplacement à justifier (souvent appelée indemnité de logement) fut
instaurée pour indemniser les députés du coût des repas, des faux frais et des dépenses de logement
occasionnés par l’exercice de leurs fonctions lorsqu’ils se trouvent à plus de 100 kilomètres de leur
résidence principale. Cette indemnité à justifier aide à compenser les députés des coûts
d’entretien de deux résidences, l’une dans leur circonscription et l’autre à Ottawa. Le montant des
dépenses déclarées au titre de l’indemnité de déplacement à justifier ne peut dépasser
le montant fixé par le Bureau de régie interne [308] .
Pension
La création du régime de retraite des députés remonte à 1952. À l’époque, le premier
ministre Louis St-Laurent s’est dit inquiet de la réticence de certains à briguer un siège à la Chambre
des communes par crainte que de longues années passées au service du pays ne les empêchent de s’assurer un revenu
de retraite suffisant. Le premier ministre croyait que la création d’un régime de retraite renforcerait l’institution
parlementaire et attirerait les meilleurs candidats aux fonctions publiques [309] .
Aux termes de la Loi sur les allocations de retraite des parlementaires, une allocation de retraite (pension) est payable aux anciens
parlementaires qui ont cotisé au régime de retraite pendant au moins six ans et qui ont atteint l’âge de 55 ans [310] .
Un député qui souhaite prendre sa retraite sans avoir accumulé six années de service reçoit une somme
forfaitaire à titre d’indemnité de retrait [311] .
L’ancien député qui n’a pas droit à la pension et qui était député le jour de la
dissolution, s’il n’a pas été réélu ou s’il n’a pas brigué de nouveau les suffrages,
a droit à une indemnité de départ égale à 50 p. 100 du total de l’indemnité de session annuelle
de base et à tout autre traitement annuel payable aux députés qui occupent certains postes (par exemple, ministres, leaders
parlementaires, whips ou secrétaires parlementaires) [312] .
L’indemnité de départ peut aussi être versée à un député qui n’a pas droit à
la pension, et qui a démissionné pendant une période électorale, après la dissolution du Parlement, ou qui a
démissionné pendant une législature en raison d’une maladie ou d’une invalidité permanente qui, de
l’avis du Président, empêchait le député de s’acquitter de ses fonctions [313] .
Les dispositions de la Loi sur les allocations de retraite des parlementaires continuent de s’appliquer entre le jour de la
dissolution et le jour de l’élection. Les députés qui ne sont pas réélus cessent de cotiser à
compter du jour de l’élection.
Commission sur les salaires et les indemnités des députés
Depuis 1975, la loi oblige le gouverneur en conseil à nommer, dans les deux mois suivant le jour fixé pour rapporter les brefs
d’élection générale, une commission chargée d’étudier dans quelle mesure les variations
annuelles des indemnités de session ou autres payables aux députés et sénateurs se révèlent
satisfaisantes et de lui présenter son rapport, avec les recommandations qu’elle estime appropriées, dans les six mois
suivants [314] .
La Commission sur les indemnités des députés est généralement désignée par le nom de son
président ou de ses membres. Depuis 1979, il y a eu les rapports de la Commission Hales (1979) [315] ,
la Commission McIsaac-Balcer (1980) [316] ,
la Commission Clarke-Campbell (1985) [317] ,
la Commission St-Germain-Fox (1989) [318] ,
la Commission Lapointe (1994) [319] ,
et la Commission Blais (1998) [320] .
Le rapport de la Commission d’étude des indemnités parlementaires est déposé à la Chambre par un ministre,
en règle générale le leader du gouvernement à la Chambre [321] ,
et fait l’objet d’un renvoi permanent au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre [322] .
Toutes les commissions ont recommandé une augmentation de l’indemnité de session mais il n’y avait pas unanimité
sur la façon de l’augmenter ou sur le montant de l’augmentation. Chaque commission a pris une position différente sur
l’indemnité de fonction, son montant, sa nature et la façon de la modifier. Par ailleurs, chaque commission a recommandé
des changements au montant des autres indemnités et services mais les recommandations variaient d’une commission à l’autre [323] .
Depuis 1980, après le dépôt du rapport de chacune des commissions, le gouvernement a déposé un projet de loi
relatif aux traitements et aux indemnités des parlementaires [324] .