Débats exploratoires
Au cours des dernières
années, plusieurs motions invitant la Chambre à « prendre
note » de certains éléments ont fait l’objet de
débats à la Chambre. Un ministre propose une motion où
figure l’expression « Que la Chambre prenne note de » ou « Que
la Chambre prenne en considération » pour solliciter l’avis des
députés sur un aspect donné de la politique
gouvernementale. Comme le premier ministre l’indiquait à la Chambre
le 25 janvier 1994, ces débats permettent aux députés de
participer à la formulation de la politique gouvernementale, et de donner
leur opinion avant que le gouvernement ne prenne une
décision [142] .
Ces motions ne sont habituellement pas mises aux voix.
Depuis le début de la 35e
législature en 1994, il y a eu beaucoup de débats de ce genre; ils
portaient pour la plupart sur les engagements du Canada en matière de
maintien de la paix à divers points chauds du
globe [143]
et sur la
politique budgétaire du
gouvernement [144] .
D’autres ont porté sur les essais du missile de croisière,
le NORAD, la violence contre les femmes, la réforme des programmes
canadiens de sécurité sociale, et la guerre au
Kosovo [145] .
Lancement du débat
Un ministre peut amorcer un débat
exploratoire en donnant l’habituel avis de 48 heures avant de pouvoir
proposer une motion de fond à la Chambre. Une fois inscrite au
Feuilleton sous la rubrique des affaires émanant du gouvernement,
la motion est mise en délibération au moment choisi par le
gouvernement pendant la période réservée aux ordres
émanant du gouvernement. À plusieurs reprises, il est cependant
arrivé que l’on renonce à l’exigence du préavis
de 48 heures lorsque la Chambre a adopté à
l’unanimité un ordre spécial invitant ses membres à
« prendre note » et précisant les règles du
débat [146] .
Dans bien des cas, la séance a été prolongée afin
que le débat puisse avoir lieu après l’heure habituelle
d’ajournement [147] .
Règles du débat
Sauf indication contraire dans un ordre
spécial [148] ,
les règles normales concernant la durée des interventions, du
débat et des
amendements [149]
s’appliquent. La Chambre a toutefois convenu plusieurs fois, à
l’unanimité, de siéger au-delà de l’heure
habituelle d’ajournement pour poursuivre le
débat [150] .
Dans chaque cas, l’ordre spécial stipulait qu’aucune motion
dilatoire ou intervention visant à signaler l’absence de quorum ne
serait permise.
Conclusion du débat
La pratique a voulu jusqu’ici que le
débat sur ce genre de motion dure un jour de séance, pendant soit
les heures normales, soit la prolongation de la séance. Il n’est
arrivé que trois fois à la Chambre de reprendre un débat
exploratoire un jour de séance
suivant [151].
À une exception près, aucune décision n’a
été prise sur une motion proposant ce genre de
débat [152] .
La
motion reste au Feuilleton à la rubrique des affaires
émanant du
gouvernement [153] .