Présidents et vice-présidents
Rôle des Présidents
Le
président d’un comité accorde la parole aux députés et aux témoins qui
souhaitent intervenir et veille à faire respecter les règles établies par le
comité concernant la répartition du temps de parole. En outre, la présidence est
également responsable du respect de l’ordre dans les délibérations du comité.
Elle n’a toutefois pas le pouvoir de censurer le désordre ni de se prononcer sur
une question de privilège; seule la Chambre peut le faire, sur réception d’un
rapport du comité [228] .
À
titre de président de séance, le président ne propose pas de motions. Il ne vote
pas non plus, sauf dans deux situations : lorsque le comité étudie un projet de
loi d’intérêt privé, le président peut voter comme tous les autres membres du
comité; et, dans tous les cas, il a une voix prépondérante s’il y a égalité des
voix.
Le
président signe les rapports du comité à la Chambre et s’assure que le texte
présenté à la Chambre est bien celui qui a été accepté par le comité. C’est
encore lui, d’habitude, qui présente les rapports du comité à la
Chambre [229] .
Au cours de la
Période des questions orales à la Chambre, le président peut répondre à des
questions, pourvu que celles-ci portent sur les délibérations ou le programme du
comité, mais non sur le fond de ses travaux [230] .
N’importe quel député peut être appelé à présider un comité
pourvu que, sauf dans le cas des comités législatifs, il en soit membre. Le
Président et le vice-président de la Chambre ont présidé divers comités étudiant
des questions se rapportant à la Chambre [231] .
À titre de
membre d’office du comité des présidents, il est arrivé que le vice-président
soit appelé à présider des comités législatifs [232] .
Normalement,
les ministres [233] ,
les chefs de
parti et les députés indépendants [234]
ne siègent pas
aux comités; ils ne peuvent donc en être présidents.
Il
est fréquent que les présidents de comités permanents et spéciaux jouent un rôle
de leader dans la planification et la coordination du travail des comités et
dans la conduite de leurs études.
Les
présidents de comités permanents (et coprésidents pour la Chambre des comités
mixtes permanents) sont membres d’office du Comité de liaison, chargé de
répartir les fonds entre les comités permanents [235] .
Les
présidents des comités législatifs ont un rôle analogue à celui du président des
comités pléniers de la Chambre. Choisis par le Président de la Chambre dans un
comité des présidents où tous les partis sont représentés, ils président les
délibérations sans participer au débat sur les questions de fond. Les Comités
Lefebvre et McGrath ont tous deux parlé de la nécessité de cette impartialité
pour justifier la création du comité de présidents pour diriger les comités
législatifs [236] .
Certains
présidents de comité législatif ont invoqué ce principe d’impartialité comme
motif pour s’abstenir de voter à la Chambre sur le projet de loi dont ils
devaient présider l’étude au comité [237] .
À la
différence des présidents d’autres comités, le président d’un comité législatif
n’est pas considéré comme un membre du comité, et sa présence ne compte pas aux
fins du quorum [238] .
Le
président d’un sous-comité a le même rôle que le président du comité principal.
L’usage veut que le président du comité principal préside le sous-comité du
programme et de la procédure (comité de direction).
Rôle des Vice-Présidents
Les
vice-présidents des comités président les séances en remplacement du président,
lorsqu’il doit s’absenter. Tous les pouvoirs du président peuvent être délégués
au vice-président, mais celui-ci ne peut présider une séance de comité lorsque
le poste de président est vacant [239] .
Normalement,
les vice-présidents font aussi partie du sous-comité du programme et de la
procédure.
Présidents suppléants
En
l’absence du président et des vice-présidents d’un comité, un président
suppléant peut être choisi pour présider une séance. Avec le consentement du
comité, le président d’un comité permanent ou spécial désignera souvent un
membre comme président suppléant. Lorsque aucun président suppléant n’a été
désigné, le greffier du comité préside à l’élection d’un président suppléant au
début de la séance. Le Règlement autorise le président d’un comité législatif à
désigner un membre du comité comme président suppléant [240] .
Le président
suppléant a tous les pouvoirs et toutes les fonctions du président lorsqu’il
préside une séance, mais il ne peut convoquer des séances ni présider le comité
lorsque le poste de président est vacant.
Élection du Président et du Vice-Président
L’élection du président est le premier article à l’ordre du
jour d’un comité. Les présidents et les vice-présidents sont élus au début de la
session et, au besoin, pendant la session. L’élection du président, que préside
le greffier du comité, se fait par la présentation de motions et non par
scrutin, comme c’est le cas pour l’élection du Président de la Chambre [241] .
Lorsque
plusieurs motions sont proposées, le greffier peut considérer celles qui ont été
reçues après la première comme des avis de motion [242] .
Les motions
sont proposées l’une après l’autre au comité jusqu’à ce que l’une d’entre elles
soit adoptée. Seul un membre en titre du comité peut être proposé pour le poste
de président, mais le député dont la candidature est proposée n’a pas à être
présent à la séance. Lorsqu’un président de comité est élu en son absence, le
greffier passe immédiatement à l’élection d’un président suppléant, qui préside
le reste de la séance [243] .
Lorsqu’une motion tendant à l’élection de la présidence est
proposée, le greffier demande pour commencer si le comité accepte la motion de
mise en candidature et, au besoin, il met la motion aux voix. Les membres sont
libres de demander un vote par appel nominal, c’est-à-dire que les noms des
membres votant pour ou contre la motion soient consignés dans le
procès-verbal [244] .
À l’occasion,
des comités ont voté par scrutin secret [245] .
Cela ne se
fait que lorsqu’il y a unanimité pour procéder de cette manière [246] .
Comme la
séance est convoquée aux termes du Règlement uniquement pour élire un président
et que le comité n’est pas constitué comme il se doit avant d’avoir élu son
président, le greffier qui préside l’élection n’a pas le pouvoir d’entendre des
rappels au Règlement ni d’accueillir quelque motion que ce soit hormis celles
qui tendent à élire un président, pas même une motion sur le choix des modalités
d’élection. Et en cas d’égalité des voix, le greffier n’a pas non plus de voix
prépondérante.
Si
aucune motion proposant l’élection d’un membre au poste de président n’est
adoptée, le comité ne peut se livrer à d’autres travaux. Lorsque l’impasse est
évidente, les membres quittent la séance et le greffier doit les convoquer de
nouveau ultérieurement, et c’est de nouveau l’élection du président qui sera le
premier article à l’ordre du jour [247] .
Si le
président démissionne du comité ou en est retiré, il faut élire un nouveau
président avant que le comité ne puisse se livrer à d’autres travaux [248] .
Cette
procédure est semblable à celle de la Chambre, où, si le poste de Président
devient vacant, il faut immédiatement en élire un nouveau avant que l’assemblée
ne puisse étudier quelque autre question [249] .
Lorsque le
président annonce sa démission comme président à une séance du comité, celui-ci
passe immédiatement à l’élection d’un nouveau président [250] .
Un
comité permanent doit se réunir pour élire son président dans les 10 jours
suivant l’approbation du rapport du Comité de la procédure et des affaires de la
Chambre établissant la composition des comités [251] .
Cela se
produit normalement au début de chaque session et après la présentation d’un
rapport proposant une nouvelle composition des comités, en septembre. Les
élections ont lieu après le rapport de septembre, qu’il y ait eu ou non
modification de la composition du comité [252] .
Chaque comité permanent élit un président et deux
vice-présidents, dont deux doivent être des députés ministériels et le troisième
un membre de l’opposition [253] .
Bien que le
Règlement ne l’exige pas, l’usage veut que le représentant de l’opposition
appartienne à l’Opposition officielle [254] .
En outre, la
tradition veut que les présidents des comités permanents soient des députés
ministériels, à l’exception de celui du Comité permanent des comptes
publics [255]
et du
coprésident pour la Chambre du Comité mixte permanent d’examen de la
réglementation [256] ,
comités qui
choisissent leur président parmi les membres de l’Opposition officielle [257] .
Le
président du comité (ou, en son absence, le président suppléant) préside
l’élection des vice-présidents. Lorsqu’un comité élit deux vice-présidents, l’un
du parti ministériel et l’autre de l’opposition, il n’y a pas d’ordre
particulier à suivre et chaque comité a la liberté d’organiser ses délibérations
comme il l’entend. Lorsqu’un scrutin secret est demandé pour l’élection d’un
vice-président, la décision est prise par adoption ou rejet d’une motion à cet
effet. Étant donné que, après l’élection du président, le comité est constitué
comme il se doit, toutes les décisions sur le déroulement des délibérations sont
prises par vote majoritaire au comité [258] .
Si un
vice-président est élu en son absence, il n’est pas nécessaire d’élire un
vice-président suppléant [259] .
Le
comité des présidents des comités législatifs est mis sur pied au début de
chaque session, et il se compose de 12 députés nommés par le Président selon la
représentation proportionnelle des partis à la Chambre, du vice-président et
président des comités pléniers, du vice-président des comités pléniers et du
vice-président adjoint des comités pléniers [260] .
À la
différence de ce qui se passe dans le cas des comités permanents et spéciaux, le
président d’un comité législatif peut être membre de n’importe quel parti à la
Chambre [261] .
Comme le
président d’un comité législatif est désigné par le Président de la Chambre
plutôt que d’être élu par le comité, il lui est plus facile d’agir comme arbitre
impartial des délibérations [262] .
Le Président
choisit le président d’un comité législatif lorsque sa composition a déjà été
établie [263] .
Les comités
législatifs n’élisent pas de vice-présidents. Lorsque le président doit se faire
remplacer à une séance donnée, il désigne un membre du comité à cette
fin [264] .
Les
présidents des comités spéciaux sont élus suivant la procédure utilisée dans les
comités permanents [265] .
L’élection est
le premier article à l’ordre du jour de la première séance du comité, convoquée
à cette fin par le greffier [266] .
Dans
les comités mixtes permanents, deux coprésidents sont élus, un pour chaque
chambre. Le coprésident du Sénat est élu le premier, suivi par le coprésident
des Communes. L’élection de chacun est présidée par le cogreffier de la chambre
en cause. Tous les membres du comité ont le droit de voter pour les coprésidents
de chaque chambre [267] .
Les
coprésidents des comités mixtes spéciaux sont élus selon la procédure utilisée
dans les comités mixtes permanents [268] .
Quant
à l’élection des vice-présidents, la pratique varie selon les comités mixtes :
ils peuvent décider de ne pas avoir de vice-présidents, de n’en élire qu’un ou
d’en élire deux, qui viennent d’une chambre ou l’autre ou des deux [269] .
Dans les
comités mixtes permanents, lorsque le coprésident de la Chambre appartient au
parti ministériel, le comité choisit habituellement un membre de l’Opposition
officielle à la Chambre comme vice-président. L’inverse est également vrai.
Ainsi, au Comité mixte permanent d’examen de la réglementation, dont le
coprésident de la Chambre est, selon la tradition, un député de l’Opposition
officielle, un député ministériel est habituellement élu comme
vice-président [270] .
Les comités
mixtes spéciaux élisent rarement un vice-président [271] .
Lorsqu’il établit un sous-comité, le comité principal peut
soit désigner un président dans son ordre de renvoi initial [272]
soit laisser
les membres du sous-comité élire eux-mêmes leur président [273] .
S’il est vrai
que la plupart des sous-comités sont présidés par des députés ministériels, il
est arrivé que des présidents soient choisis parmi les députés de
l’opposition [274] ,
et notamment
dans des partis autres que celui de l’Opposition officielle [275] .
Étant donné
qu’ils comptent peu de membres et qu’ils ont un mandat limité, les sous-comités
ne jugent pas nécessaire, habituellement, d’élire des vice-présidents [276] .
Démissions
Lorsque le président élu par un comité démissionne ou, pour
quelque raison, est incapable de s’acquitter de ses fonctions, le comité doit
avant toute chose élire un nouveau président. Comme le comité cesse d’être
constitué en bonne et due forme tant qu’un nouveau président n’a pas été choisi,
c’est le greffier du comité qui préside l’élection. Le vice-président
n’intervient pas dans l’élection d’un nouveau président. Lorsqu’un
vice-président est élu président d’un comité, il démissionne du poste de
vice-président [277] .
Lorsque démissionne un président qui a été désigné par le
Président (dans le cas d’un comité législatif) ou par la Chambre (dans le cas de
certains comités spéciaux), un nouveau président doit être désigné avant que le
comité ne puisse poursuivre ses travaux [278] .
Le
président d’un comité préside à l’élection rendue nécessaire par la démission
d’un vice-président [279] .