Réponse du gouvernement aux pétitions
Depuis 1986, le Règlement dispose que le gouvernement doit
répondre dans les 45 jours civils à toutes les pétitions qui lui sont
transmises [76] .
Après avoir
été présentées à la Chambre, les pétitions certifiées sont remises au greffier
des pétitions. Le Greffier de la Chambre veille à ce que la pétition originale
soit transmise au Bureau du Conseil privé [77],
qui fait les
démarches voulues pour que les ministères et organismes concernés préparent et
rassemblent les réponses. Les réponses du gouvernement sont généralement
déposées à la Chambre durant les affaires courantes, sous la rubrique « Dépôt de
documents », mais elles peuvent aussi être déposées auprès du Greffier [78] .
Les pétitions
font l’objet de réponses individuelles. Tout député qui a présenté une pétition
reçoit copie de la réponse au moment de son dépôt. Une fois déposées à la
Chambre, les réponses du gouvernement (contrairement aux pétitions elles-mêmes)
deviennent des documents parlementaires [79] .
Le
dépôt des réponses du gouvernement donne lieu à une inscription dans les Journaux. Si ce dépôt survient durant les affaires
courantes, le porte-parole du gouvernement, habituellement le secrétaire
parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre, informe simplement la
Chambre que les réponses à un certain nombre de pétitions sont déposées, sans
mentionner les pétitions dont il s’agit ou le contenu des réponses, et
l’intervention est transcrite dans les Débats.
Le
Règlement ne prévoit aucune sanction si le gouvernement ne répond pas aux
pétitions dans le délai de 45 jours. Des plaintes ont été formulées dans le
passé en raison du non-respect de cette règle [80] .
Toutefois, en
1993, le Président jugea fondée à première vue une question de privilège
concernant le non-dépôt d’un décret et mentionna dans sa décision que des
députés s’étaient déjà plaints que les réponses aux pétitions, les réponses aux
questions écrites et les réponses aux rapports de comités n’étaient pas toujours
déposées dans les délais prescrits [81] .
Cette question
du respect des délais a alors été renvoyée au comité chargé des questions de
privilège qui a déclaré dans un rapport à la Chambre que « les délais
réglementaires et procéduraux doivent être respectés […]. Il est possible
qu’il soit nécessaire de revoir les délais fixés dans le Règlement et dans
certaines lois […]. Toutefois, jusqu’à ce que cela soit fait, il est essentiel
que les dates limites fixées soient respectées [82] ».
Normalement, la prorogation du Parlement met un terme à
toutes les affaires, mais le Président a statué que les réponses du gouvernement
aux pétitions avaient le même statut que les ordres de dépôt de documents (les
documents dont la Chambre a ordonné la production et la présentation) [83] .
Conformément
au Règlement, ces ordres sont réputés avoir été une nouvelle fois adoptés au
début d’une nouvelle session sans qu’il soit nécessaire de présenter une motion
pour ce faire [84] .
Ainsi, les
réponses du gouvernement aux pétitions présentées au cours d’une session
antérieure doivent être déposées au cours de la nouvelle session suivant une
prorogation [85] .