SPOR Réunion de comité
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SUB-COMMITTEE ON THE STUDY OF SPORT IN CANADA OF THE STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE
SOUS-COMITÉ SUR L'ÉTUDE DU SPORT AU CANADA DU COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mercredi 7 novembre 2001
Le président (M. Dennis Mills (Toronto—Danforth, Lib.)): Mesdames et messieurs, je voudrais une fois de plus vous souhaiter la bienvenue devant le comité qui célèbre l'industrie du sport au Canada. Notre voyage a débuté il y a deux ans et demi, lorsque la plupart de ceux qui siègent à cette table ont décidé de sortir le sport des boules à mites pour le placer à l'avant-scène de l'activité parlementaire. Nous avons eu la chance de produire un rapport unanime qui présentait nos recommandations. La seule exception fut, bien sûr, le sort de nos équipes professionnelles de la LNH, pénalisées par un marché restreint, et qui ont suscité la controverse. Néanmoins, lorsque nous avons demandé que l'on aide ces équipes pour préserver leurs franchises canadiennes, nous avons fait oeuvre prophétique, car comme vous le savez, il n'en reste que deux au Canada qui appartiennent à des intérêts canadiens.
Dans le rapport, nous avons également préconisé la création d'un ministère des sports au Canada. Le premier ministre a acquiescé à cette recommandation quelques mois après le dépôt de notre rapport. Nous avons eu la chance qu'il choisisse comme ministre le vice-président de notre comité à l'époque, Denis Coderre, qui possédait parfaitement le dossier que nous avions préparé préalablement pendant deux ans. C'est lui que le premier ministre et le gouvernement ont choisi pour représenter le sport amateur au Canada. Au moment où nous reprenons nos audiences, nous avons l'honneur et le plaisir d'accueillir ici le ministre en tant que tout premier témoin devant le comité. Il va nous faire le point sur la mise en oeuvre des recommandations du comité, sur ses activités depuis deux ans et demi et sur la façon dont il envisage le sport au Canada pour les années à venir.
• 1530
Soyez donc le bienvenu devant notre comité, monsieur le
ministre. Vous avez la parole.
[Français]
L'hon. Denis Coderre (secrétaire d'État (Sport amateur), Lib.): Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Merci beaucoup.
On m'a dit un jour que les ministres pouvaient être interrogés de deux façons, à savoir pendant la période des questions ou devant les comités parlementaires. Comme les questions sur le sport amateur sont plutôt rares à la Chambre, je me suis dit que je risquais davantage d'être interrogé par l'opposition devant le sous-comité. Je suis donc très heureux de voir ici les effectifs au complet.
[Français]
Dans un premier temps, je veux vous remercier, monsieur le président, et féliciter le sous-comité de son travail. Il sera probablement écrit dans les annales que le Sous-comité sur l'étude du sport était un bel exemple non seulement du fait que l'on peut accomplir des choses par l'entremise des députés, mais aussi du fait que lorsqu'on y met la volonté, le travail et le dévouement, on peut effectivement arriver à des résultats concrets.
Ce que je vais vous présenter aujourd'hui va très certainement vous démontrer à quel point ce qu'on appelle aujourd'hui le rapport Mills est, d'une certaine façon, une continuité, et l'ensemble des éléments que nous allons vous démontrer de façon très concrète viendra encore une fois prouver que le travail de ce comité parlementaire, dont la plupart des membres étaient à cette table il y a deux ans, a porté fruit.
[Traduction]
Leadership, partenariat et responsabilité: voilà la vision du ministère. Elle nous permettra de progresser et de construire un nouveau secteur sportif dans ce pays. Elle nous rappelle que le sous-comité des sports a été constitué parce que son prédécesseur remontait à une trentaine d'années. Notre dernier comité a été formé pour s'interroger sur l'avenir des sports au Canada et sur le rôle qu'ils pouvaient jouer pour infléchir l'évolution de notre société et de notre pays. On peut bien parler d'économie, de cohésion sociale ou de bien-être, mais il est toujours question de la forme de société dans laquelle nous souhaitons vivre.
Tout d'abord, monsieur le président, je voudrais vous montrer ce que nous avons réalisé concrètement depuis le 3 août 1999, date à laquelle le premier ministre m'a nommé secrétaire d'État au sport amateur.
[Français]
Premièrement, on parle d'une augmentation substantielle du budget: augmentation du budget pour les athlètes, pour les entraîneurs et pour les arbitres. On parle d'une nouvelle extraordinaire: la venue de l'Agence mondiale antidopage à Montréal, d'une nouvelle façon d'investir au niveau des Jeux para-olympiques, d'une nouvelle façon de gérer le sport au Canada par le règlement extraordinaire des différends,
[Traduction]
ou le règlement extrajudiciaire des différends; une nouvelle façon d'investir dans nos athlètes grâce à Podium 2002, qui va nous permettre de réunir tous les intervenants autour de la même table pour décider de la façon dont nous allons investir directement dans les athlètes qui peuvent obtenir des résultats; un soutien unanime de tous les intervenants; un soutien unanime des ministres des provinces et des territoires dans les déclarations d'Ottawa et de London, à la veille des Jeux du Canada de l'été dernier.
Nous avons défini une nouvelle politique canadienne des sports, qui comporte de nouvelles modalités d'intervention dans les domaines qui font l'unanimité; une nouvelle façon de dépenser, de consacrer nos crédits à l'excellence, tout en misant sur la participation; un nouveau partenariat avec le secteur privé; un sommet national sur le sport, le premier dans l'histoire de notre pays; une série de conférences régionales qui nous a permis d'envoyer un message très précis concernant la nécessité des stratégies régionales, puisque les situations sont différentes dans l'ouest du Canada, dans la région atlantique, au Québec et en Ontario—nous pouvons avoir les mêmes objectifs, mais il nous faut une stratégie qui convienne à la population de chaque région.
Nous avons trouvé une nouvelle façon d'intervenir au niveau international. Nous avons désormais plus de huit ententes bilatérales avec d'autres pays qui, comme nous, visent les mêmes objectifs de participation, d'excellence et de lutte antidopage.
Nous avons trouvé une nouvelle façon de faire au sein du gouvernement, quand nous rencontrons le cabinet. Nous avons un nouveau processus décisionnel, car le sport est un outil de développement, et nous avons une nouvelle façon d'investir. Le meilleur exemple en est le nouveau programme canadien d'infrastructures, où nous avons ajouté, à l'article 3, la notion d'infrastructures sportives et d'installations sportives. Nous avons augmenté le budget de Sports Canada, qui passe de 47,2 millions de dollars à 77 millions de dollars.
• 1535
Les sports ont par ailleurs besoin d'une stratégie d'accueil
de compétitions internationales, d'une nouvelle façon de rétablir
l'équité et d'aider nos jeunes à saisir leur chance, où qu'ils se
trouvent. C'est pourquoi nous avons investi dans des événements
comme les Jeux d'hiver de l'Arctique et les Jeux autochtones de
l'Amérique du Nord—d'ailleurs, les deuxièmes Jeux autochtones vont
se dérouler à Winnipeg.
[Français]
Nous travaillons de façon très concrète, monsieur le président, à mettre de l'avant une stratégie d'accueil pour les compétitions internationales, que ce soit pour la mise en candidature de Toronto pour les Jeux olympiques, pour les jeux de la FINA à Montréal, pour la Coupe du monde d'haltérophilie à Vancouver, pour les Jeux du Commonwealth, pour les Coupes du monde de n'importe quel sport dans toutes les régions du pays, pour la tenue de jeux bilingues, pour l'augmentation du niveau de bilinguisme afin de s'assurer que la société ne sente pas qu'il y a deux classes de citoyens ou pour une augmentation majeure de projets-pilotes internes au niveau de l'antidopage. On a investi 352 000 $ à l'Université de Winnipeg. On a investi des sommes supplémentaires à l'Institut national de recherche scientifique.
[Traduction]
Nous consacrons beaucoup d'argent à nos athlètes car notre stratégie et notre politique sont axées sur les athlètes. Nous avons consacré environ 1,8 million de dollars à nos athlètes lors des Jeux olympiques de Sydney, ainsi que près de un million de dollars aux athlètes paralympiques.
Nous élaborons une nouvelle façon d'agir. Nous avons des centres nationaux des sports, mais il est également important d'avoir des centres d'entraînement, comme celui de la Saskatchewan. Il a fallu indiquer clairement que nous voulions créer un environnement approprié grâce auquel nos jeunes n'auraient plus à s'exiler pour s'entraîner. Ils veulent rester auprès de leur famille et de leurs amis. Ils veulent réaliser leur passion dans leur propre milieu avant de franchir les étapes de la qualification. Il est important de leur proposer un endroit agréable dans chaque région du pays, une place au soleil où ils peuvent assumer leur passion.
Nous investissons aussi dans la consultation. Nous avons réalisé de nombreux projets pilotes, par exemple sur la possibilité d'établir des partenariats avec le secteur privé grâce à des fondations. Ainsi, nous avons investi un million de dollars sur cinq ans dans la Fondation de l'athlète d'excellence.
Nous avons augmenté de 50 p. 100 les fonds consacrés aux entraîneurs. Les athlètes sont importants, mais il leur faut aussi des entraîneurs, des gens capables de susciter dans l'oeil de l'athlète l'étincelle décisive de la victoire.
Et enfin, nous avons investi dans des grands jeux comme ceux du Commonwealth. Les Jeux du Canada et les Jeux du Commonwealth font partie de notre démarche, et nous devons investir dans notre jeunesse pour établir des ponts et pour garantir la réalisation de ce nouveau cycle.
Voilà ce que nous avons réalisé concrètement depuis deux ans et demi dans le strict domaine des sports.
Comme vous le savez, monsieur le président, le sport intéresse 14 ministères au sein de ce gouvernement. Nous unissons nos efforts, nous voulons chanter à l'unisson, car nous sommes capables de mâcher de la gomme tout en marchant. Nous avons amorcé un mouvement...
[Note de la rédaction: Inaudible]
Une voix: ...
M. Denis Coderre: Je vous raconterai cela un jour. Vous apprécierez.
Des voix: Ah, ah!
M. Denis Coderre: Nous avons amorcé un mouvement
[Français]
qui contribue à la qualité de vie.
[Traduction]
Les sports et la condition physique sont une question de mieux-être. Ce n'est pas uniquement une question de médailles. Les médailles sont importantes, mais elles constituent un élément de l'ensemble. Les fondations de l'édifice avaient beau être solides, il a aussi fallu s'occuper du toit, car il fuyait.
Les sports comportent aussi une autre dimension. Après le domaine religieux, c'est dans le domaine des sports que le secteur bénévole est le plus important. Plus de neuf millions de Canadiens participent à des activités sportives.
Nous parlons ici d'équité et de valeurs. Il faut veiller à favoriser la participation d'un plus grand nombre de femmes et à faire une place aux Autochtones. À tous les niveaux, le sport s'adresse à des citoyens de première classe.
[Français]
C'est une question de langue, une question d'équité, une question de s'assurer qu'on puisse être un peu le pont entre ce bénévolat et ceux qui veulent participer, mettre de l'avant leurs aspirations et mettre de l'avant leur passion.
Monsieur le président, il y a énormément de choses qui doivent nous inquiéter présentement. On dit qu'il y a plus de 21 000 Canadiens qui décèdent à cause de l'inactivité physique, que 75 p. 100 des enfants obèses risquent de le demeurer toute leur vie, que le diabète de type II, un diabète lié directement à l'alimentation, a un impact énorme sur la qualité de vie des gens et sur notre propre système de santé.
• 1540
Nous parlons beaucoup de façon curative dans notre
système de santé, mais nous devons amener cet élément
nouveau de la prévention. C'est pour cette raison que le
ministre de la Santé, l'honorable Allan Rock, et
moi-même travaillons ensemble pour mettre de l'avant la
notion de participation. Cette participation fera en
sorte que si nous augmentons de 10 p. 100 la moyenne
canadienne d'activité physique, nous épargnerons
annuellement 5 milliards de dollars en frais de santé.
[Traduction]
C'est donc une réponse à certains problèmes du régime de soins de santé.
Mais c'est aussi une question de prospérité. Les sports ont une dimension économique. Ils fournissent plus de 358 000 emplois. Ils contribuent à une croissance économique de 7,4 milliards de dollars, et mon ami de Bathurst peut s'en réjouir. Nous avons annoncé les Jeux du Canada, et il sait ce que cela signifie.
M. Yvon Godin (Acadie—Bathurst, NPD): Il nous en faudrait plus!
Des voix: Ah, ah!
M. Denis Coderre: Il est important de dire très clairement que le travail que vous avez réalisé au sein de ce groupe, monsieur le président, n'a pas été entrepris en vain. Je suis très heureux d'annoncer que plus de 54 recommandations du rapport Mills ont été concrétisées. De cinq à sept des autres recommandations ont seulement été étudiées, mais elles nous ont aussi servi d'inspiration. La seule chose à laquelle nous n'ayons pas donné suite—les choses évoluent, mais nous ne sommes pas encore prêts—c'est la formule du crédit d'impôt pour la présence physique. Il va falloir travailler ensemble à la recherche d'une meilleure formule de financement.
Ce qui est également bien précis dans nos esprits, c'est que nous n'allons pas investir dans les franchises de sports professionnels canadiens, que ce soit le hockey ou le baseball. Cela étant dit, comme tout secteur d'activité finit par être contrôlé par quelqu'un, il et important d'établir des ponts pour que lorsqu'on parle de sport, on ne parle pas uniquement de sport amateur. Le Canada est sans doute le seul endroit au monde où l'on parle encore de sport amateur. Il faut établir des ponts en direction du sport professionnel pour qu'ils réinvestissent dans le sport amateur, conformément à votre recommandation 67, si mes souvenirs sont exacts.
Il y a donc eu l'amorce d'une grande consultation, mais aussi l'amorce d'un grand concert. On s'est efforcé de parvenir à un consensus, de faire en sorte que tout le monde chante à l'unisson, afin d'affirmer sans équivoque que le gouvernement n'est pas un préposé au guichet d'une banque qui aurait un NIP inscrit sur le front. Nous voulons que notre action ait une contrepartie, nous voulons établir un partenariat, car les sports sont l'affaire de tout le monde.
Nous avons commencé il y a deux ans en créant le sous-comité chargé d'étudier le sport au Canada, puis le gouvernement du Canada a annoncé qu'il y aurait—comme je l'ai dit tout à l'heure, et je n'y reviendrai pas—une série de six conférences régionales. La première s'est tenue à Fredericton, puis ce fut Yellowknife, Regina, Vancouver, Hamilton et Magog, au Québec. Plus de 650 personnes y ont participé pour exprimer leurs points de vue et elles ont réussi à proposer une approche régionale et à définir l'essentiel du nouveau réseau canadien des sports. Tous les gouvernements ont participé à l'exercice, et je suis heureux de le signaler. Nous avons fait intervenir non seulement les milieux sportifs, mais également le milieu scolaire. Les directeurs d'école y ont participé. Cela fera plaisir à mon ami Loyola. Les municipalités y étaient également représentées. Tous ceux qui avaient une raison d'intervenir au nom du sport y ont participé.
Mais le plus important—et peut-être faudrait-il aller encore plus loin dans ce domaine—ce fut la visibilité auprès des médias. Le mouvement s'est amorcé il y a quelques années, mais désormais, les sports sont un sujet d'actualité. On ne se contente plus d'en parler pendant deux semaines à l'occasion des Jeux olympiques. Le sport est désormais une priorité, car nous savons tous ce qu'il implique. Rien que pour les conférences régionales, par exemple, nous avons eu plus de 350 coupures de presse, mais la classe politique sait de quoi il s'agit.
Par ailleurs, nous avons organisé des tables rondes consacrées à certains problèmes et à certains sujets particuliers.
[Français]
Il y a eu des tables spécifique pour les athlètes, pour les arbitres, pour les athlètes autochtones, pour les fédérations canadiennes, pour les organisations multisports et pour les médias.
[Traduction]
Tout le monde y a participé.
[Français]
Nous voulons façonner ensemble une vision du sport au Canada, et c'est pour cette raison, monsieur le président, que nous avons vécu cette première historique les 27 et 28 avril derniers, sous la présidence du très honorable Jean Chrétien, alors que s'est tenu le premier Sommet national sur le sport. C'était une sommet historique parce qu'à la suite de ce sommet, non seulement l'ensemble des partenaires ont décidé de travailler main dans la main, mais cela a été le début d'une très, très grande collaboration entre tous les niveaux de gouvernement. Nous devons nous assurer que nous allons travailler ensemble vers le même objectif.
• 1545
Lorsqu'on parle de participation, lorsqu'on veut
ramener le sport dans les écoles, lorsqu'on veut
trouver une façon de faire participer les jeunes tout
en s'assurant d'atteindre l'excellence, il
est essentiel et important que tous les niveaux de
gouvernement puissent également participer. Mais il
était aussi important que nous puissions mettre de
l'avant un niveau de responsabilité de l'ensemble des
partenaires: secteur privé, communautés sportives,
fédérations canadiennes, athlètes et entraîneurs. Tout
le monde a tiré dans le même sens, comme on dit
chez nous.
Nous avions des objectifs bien précis, et je suis heureux de vous annoncer qu'un an plus tard, jour pour jour, soit en avril prochain, nous aurons une politique canadienne du sport ratifiée par l'ensemble de la communauté sportive et des gouvernements.
[Traduction]
La conclusion de ce sommet était très importante. Nous avons non seulement envoyé un message très clair sur la nouvelle culture nationale des sports, mais nous avons aussi insisté sur le fait que le sport doit commencer à l'école. Il importe que chacun participe. Comme je l'ai dit, nous avons défini une vision qui a reçu l'appui unanime de tous les gouvernements, et c'est grâce à cela que nous allons réussir. À l'occasion des questions, nous pourrons revenir sur les thèmes et les conclusions de ce sommet, si vous voulez, mais il y a été question de partenariat, de leadership et de responsabilité.
[Français]
Monsieur le président, il est aussi important d'agir. Il faut redéfinir la façon de gérer le sport au Canada. Nous devons mettre de l'avant un système qui fera en sorte qu'il n'y aura plus de travail en vase clos, qui fera en sorte d'enlever cette perception qu'il y a des gens qui travaillent seulement dans leur coin. Il faut que nous soyons beaucoup plus centrés sur l'athlète. Il faut protéger l'entraîneur. Il faut professionnaliser le travail de l'entraîneur et il faut très certainement nous assurer que, lorsque nous avons des événements qui permettent d'amener de l'eau au moulin et parfaire le niveau de compétition et le niveau d'excellence, nous puissions aller tous dans le même sens.
Pour ce faire, j'ai mis en place sept comités pour faire avancer les dossiers jugés prioritaires. À la suite du sommet, j'ai mis en place un comité consultatif, et la crème de la crème de la communauté sportive a été choisie pour y participer.
Je n'ai que ratifié les recommandations de ce sommet présidé notamment par Bruce Kidd de l'Université de Toronto, qui n'a plus à faire ses preuves. On sait que c'est un homme extraordinaire. Ce sont des gens qui représentent leur milieu, qui représentent une communauté, qui représentent leur région et qui, à tout moment, pourront me donner des conseils sur l'application des politiques.
Je vous dirai que contrairement à plusieurs dossiers, que je ne veux pas dénigrer, les dossiers que nous mettons de l'avant, notamment au niveau du sport, ont fait l'objet non seulement d'une consultation mais aussi d'une concertation au préalable. Chaque fois que nous avons une décision qui implique l'ensemble de la communauté, nous nous assurons, par le biais de ce comité consultatif, qui est la voix de la communauté sportive, que nous allons dans le bon sens.
Nous avons mis sur pied un comité de participation. Nous devons nous assurer que la question du conditionnement physique et de l'activité soit mise à l'avant-plan.
Nous avons mis sur pied un comité d'excellence et de haute technologie.
[Traduction]
Il nous faut une base de données. Nous vivons dans une société de haute technologie. Comment se fait-il que nous n'ayons pas un outil commun qui nous permette de mieux gérer les sports?
Grâce à Hockey Canada et à Curl Canada, nous aurons un rapport d'ici quelques mois, mais nous allons avoir aussi un comité de mise en oeuvre grâce auquel nous aurons une base de données sur Intranet ou Internet pour tous les intervenants, c'est-à-dire les 58 fédérations sportives accréditées avec tous leurs membres et leurs clubs.
Il y a encore deux choses très importantes. La première concerne le financement. On a parfois l'impression que le secteur privé ne s'engage pas suffisamment, mais c'est parce qu'il ne sait pas ce qu'il devrait l'amener à s'engager. Notre message doit être très clair. Nous devons nous doter de nos propres outils commerciaux. Nous devons établir un partenariat. C'est pourquoi je suis ravi d'avoir ce comité très efficace présidé par des gens extraordinaires qui ont déjà fait leurs preuves et qui sont prêts à déployer tous les efforts et toute la passion nécessaires pour que l'entreprise réussisse.
Le comité est coprésidé par George Heller, le PDG de la compagnie de la Baie d'Hudson, qui est également le principal responsable du financement des Jeux du Commonwealth, par Claude Chagnon, M. Sports lui-même au Québec, ancien président de Vidéotron, et par Charmaine Crooks, notre véritable héroïne, qui a fait un travail extraordinaire et qui est aussi membre du CIO. Chaque fois qu'une décision est prise, ils sont présents.
Ce qui me frappe également, c'est qu'il y a eu des problèmes de gestion des sports au sein des fédérations nationales. Au lieu de gaspiller notre énergie—c'est peut-être bon pour les médias, qui peuvent ainsi augmenter leur tirage—il faut trouver une façon d'aider nos jeunes à se perfectionner dans le sport plutôt qu'à se plaindre. Il y aura toujours des griefs et des rapports tendus entre certains athlètes et leur fédération. C'est normal lorsqu'on fait partie d'une famille. Mais il faut construire un système tel que chaque fois qu'un problème se présente, on sache automatiquement où s'adresser grâce au contrat d'athlétisme. C'est ce qu'on appelle le règlement extrajudiciaire des différends.
• 1550
Il comporte une formule de médiation obligatoire.
[Français]
Chaque fois qu'il y aura un problème dans une fédération, nous passerons par ce processus. Le système sera mis en place d'ici quelques semaines, mais nous avons l'intention, dans un très court délai, de nommer
[Traduction]
un ombudsman qui aide à résoudre les problèmes. Un problème n'est pas un péché. C'est normal d'avoir des griefs, mais il faut un système qui les fasse aboutir de façon que personne ne soit pris en otage. Pour moi, c'est très important.
Mais surtout, nous établissons une nouvelle structure qui va professionnaliser la fonction d'entraîneur. On parle parfois de l'exode des cerveaux, mais il faut aussi parler de l'exode dans les sports. Si nous voulons établir un circuit en Amérique du Nord ou au Canada, il est important de protéger nos entraîneurs. Je ne pense pas que nous l'ayons suffisamment fait jusqu'à maintenant, mais désormais, tout le monde est sur la même longueur d'ondes. Nous visons le même objectif. Nous avons huit programmes qui s'adressent aux entraîneurs dans tous les sports. Nous allons miser sur ces programmes et veiller à leur efficacité. C'est pourquoi j'ai déjà augmenté leur budget de 50 p. 100, et nous avons consacré 11 millions de dollars à l'association des entraîneurs.
J'ai déjà parlé de l'unanimité des gouvernements. Je suis heureux et fier de dire que tout le monde chante à l'unisson. Il n'y a pas de guerres des drapeaux ni de conflits de juridiction sur ce terrain. Nous avons mis tout cela de côté et nous avons décidé de travailler en étroite collaboration. Nous avons élaboré ensemble la déclaration de London, qui constitue la base de la future politique canadienne des sports qui doit entrer en vigueur en avril 2002. Il y est question d'éthique, d'efforts à long terme et de performance significative. Ce que nous voulons construire ensemble est très important. Nous voulons avoir un document de référence vivant pour les 10 prochaines années, un plan, une législation et des mesures de mise en oeuvre de façon à construire un système où chacun centrera son attention sur les mêmes cibles. Je suis très fier de cette unanimité. Nous travaillons tous ensemble.
Par nos projets pilotes, nous devons communiquer des messages clairs. Nous devons parfois essayer d'améliorer les choses au moyen de projets expérimentaux. Je suis très fier de Podium 2002. La CODA—l'Association de développement olympique de Calgary—l'Association olympique canadienne, Petro-Canada et Sport Canada se sont réunis et ont décidé de concentrer leurs ressources financières. Ces organismes ont décidé ensemble comment l'argent serait investi. On a décidé de répondre aux besoins de 23 athlètes. Le meilleur exemple est celui de l'équipe féminine nationale de hockey.
Cette équipe voulait obtenir 175 000 $. Nous avons voulu savoir ce qu'il faudrait pour donner un sérieux coup de main. Danièle Sauvageau, l'entraîneur, nous a expliqué ce que souhaitait faire l'équipe et nous a dit pourquoi le montant était nécessaire. Nous avons agi. Nous ne nous sommes pas interrogés à n'en plus finir. Nous avons convenu de rendre l'argent disponible et nous nous sommes entendus sur cette façon de faire les choses. Voilà comment nous fonctionnons.
Également, nous tenons à valoriser nos athlètes. Il importe aussi qu'ils puissent donner quelque chose à la société après la retraite, et non pas simplement comme bénévole. Nous devons trouver la façon d'en faire nos ambassadeurs. Nous devons leur accorder l'importance qu'ils méritent. En effet, les Donovan Baileys de ce monde méritent leur place au soleil.
Nous devons mettre l'accent sur nos écoles. Comprenez-moi bien. Nous sommes en train de bâtir un nouveau cycle de vie. Nous devons veiller à ce que, à tous les paliers, les répercussions soient égales, de manière à ce que tous soient valorisés.
J'ai déjà parlé de l'Université du Manitoba dans le contexte de l'antidopage. Je suis très fier du nouveau rôle que joue le Canada à l'échelle internationale en matière de sport. Nous avons atteint un sommet lorsque nous avons décroché l'Agence mondiale antidopage. En faisant équipe—avec la collectivité scientifique, les athlètes, et les divers pays—nous avons décidé ensemble de décentraliser tout en assumant nos responsabilités. Dans la mesure où d'autres gouvernements vont participer, il importe que nous fassions également partie du processus décisionnel. J'ai donc été très fier que notre proposition soit retenue. À partir de maintenant, les fédérations internationales et les gouvernements verront dans le Canada une référence en matière d'éthique et d'antidopage. C'est à nous que l'on voudra se comparer.
• 1555
Il a également été utile de décentraliser le sport. Désormais,
si nous voulons bâtir quelque chose qui ressemble à ce qui existe
en Europe—ce que j'appellerais un circuit nord-américain—de
manière à créer en matière de concurrence des possibilités qui
feront en sorte que nos jeunes, nos vraies perles rares, n'aient
pas à quitter le Canada durant huit mois au risque de ne plus
revenir, il nous faut bâtir notre système et mettre au point notre
propre approche de mondialisation. C'est ce que nous faisons.
Chaque fois que nous tenons un événement, chaque fois que nous
effectuons des contrôles antidopage, chaque fois que nous signons
une entente avec un gouvernement, nous le faisons d'une manière
cohérente, de telle sorte que cela ajoute à ce que nous appelons le
renforcement des capacités. Voilà comment nous pouvons assurer la
liaison entre la participation et l'excellence. Voilà comment nous
allons conserver nos perles rares et faire en sorte de créer
l'environnement qui leur permettra de combler leurs aspirations. Il
n'y a pas d'autres façons de faire, me semble-t-il.
Nous allons devoir assurer l'harmonisation. L'Agence mondiale antidopage nous fournira un code international en la matière. Et pour que ce code puisse être appliqué chaque fois qu'un événement international a lieu, il va falloir qu'il soit musclé. Je suis disposé à favoriser un nouveau processus d'harmonisation visant non seulement le Canada mais le reste du monde, de manière à assurer l'efficacité du code et à aboutir à un monde du sport qui sera exempt de drogue.
Nous avons fait beaucoup de chemin. Nous participons. Il faut désormais compter avec le Canada dans le monde du sport. Il ne faut évidemment pas forcer les choses, mais le Canada est en train de prendre beaucoup d'envergure.
Je vais m'en tenir à cela mais permettez-moi d'ajouter que le gouvernement actuel ainsi que notre pays ont à coeur d'améliorer notre société. Que ce soit à l'échelle locale par le truchement des Jeux du Canada ou par la recherche d'un véritable programme de participation, si nous voulons bâtir des partenariats au sein même du gouvernement—et je suis disposé à répondre à des questions à ce sujet, étant donné qu'il existe déjà un processus entre ministères dans le cadre duquel Santé Canada joue un rôle particulièrement actif—et si nous souhaitons être des champions, nous devons nécessairement travailler concert.
Monsieur le président, je suis très fier non seulement d'être Canadien, mais de faire partie de ce ministère, étant donné que les gens qui travaillent avec moi à Sport Canada et dans mon cabinet sont formidables. Je fais également partie d'une collectivité sportive qui, à l'unanimité, souhaite que notre travail se fasse en collaboration et en fonction des mêmes objectifs.
Je sens le besoin de rendre hommage à des personnes comme Iona Campagnolo et Otto Jelinek qui, par le passé, nous ont été d'un grand secours. Le sport est un moyen de nous rendre meilleur. Après les événements du 11 septembre, nous devons chercher les moyens d'être plus solidaires, de mieux nous comprendre et de travailler ensemble. Le programme que nous nous efforçons de mettre en oeuvre en matière de sport ne vise pas simplement des résultats ou des médailles. Il s'agit d'un nouveau système qui est en rapport direct avec le genre de vie et le genre de société que nous souhaitons.
Vous me voyez donc à la fois fier et satisfait d'avoir été invité ici, monsieur le président. Je répondrai volontiers aux questions.
[Français]
Merci énormément de cette possibilité que vous m'avez donnée de vous démontrer à quel point on peut, lorsqu'on le veut, mettre des choses en place et travailler avec l'ensemble des concitoyens de la communauté sportive. Merci beaucoup.
Le président: Merci beaucoup, monsieur le secrétaire d'État. Je pense que le travail que vous avez fait pendant la dernière année était superbe.
Monsieur Lanctôt, vous avez cinq minutes pour poser des questions. Ensuite, ce sera au tour des membres du comité du parti gouvernemental.
M. Robert Lanctôt (Châteauguay, BQ): Merci, monsieur le président.
Monsieur le secrétaire d'État, j'ai énormément de questions à vous poser et je trouve dommage qu'on ait créé un sous-comité seulement après plusieurs mois, après 10 mois. En présence du président, M. Mills, j'ai demandé au comité permanent de créer ce comité sur le sport. On nous a dit qu'il serait créé, mais il ne l'a pas été avant aujourd'hui. Je suis fier que nous puissions enfin vous rencontrer et poser les questions nécessaires. Je remercie donc M. Mills pour cela. Toutefois, je pense que si l'on avait eu le temps de mettre ce sous-comité sur pied plus tôt, on aurait pu accorder davantage d'importance à la question du sport au Canada.
Le président: Excusez-moi de vous interrompre. Si vous avez des questions à poser, vous pouvez le faire car nous avons beaucoup de temps avec le ministre aujourd'hui. Il n'y a donc aucun problème.
M. Robert Lanctôt: D'accord, merci.
Monsieur le secrétaire d'État, il y a un un problème qui m'agace depuis le sommet qui a eu lieu au mois d'avril. À ce jour, je ne sais toujours pas si, à la suite de la rencontre du comité consultatif dont fait partie M. Côté, un rapport préliminaire a été préparé ou s'il y a des chances qu'un suivi soit assuré. On a constaté au sommet que la belle politique qui existait devait être mise à jour. Vous dites que la politique révisée sera prête en avril 2002. On n'a toujours pas reçu de rapport.
Ce que l'on a constaté et c'est ce qui est ressorti au cours du sommet, c'est qu'il fallait qu'il y ait des ressources et non pas nécessairement des politiques. On a donc demandé, au cours du sommet, que les pourcentages soient les suivants: 0,15 p. 100 du PIB en 2002, 0,2 p. 100 en 2003, 0,3 p. 100 en 2005, pour en arriver à un pourcentage de 0,5 p. 100 en 2008.
J'ai bien apprécié l'occasion que j'ai eue de participer à la rencontre Canada—France. Je ne sais pas si c'était le directeur du sport national ou le ministre qui était présent, peu importe, mais celui qui était à la direction des sports en France nous a dit que la France accordait déjà 0,2 p. 100 au sport et qu'elle se préparait à accorder 1 p. 100 au domaine du sport.
Compte tenu de tout cela, j'aimerais maintenant savoir s'il s'agit toujours d'un pourcentage de 0,6 p. 100 qui est accordé au sport. Est-ce que vous allez recommander que les pourcentages soient augmentés? Lorsqu'on examine les budgets, on note que le montant accordé au sport est toujours de l'ordre de 77 millions de dollars et qu'il n'y a pas d'augmentation prévue jusqu'en 2004-2005. Dans le budget supplémentaire, il n'y a aucune ressource supplémentaire accordée au sport. Qu'allez-vous faire de ces ressources?
M. Denis Coderre: Je vois que vous avez bien lu le rapport de Sports-Québec sur l'impact des finances publiques sur la place qu'occupe le sport, notamment en termes de financement reçu du gouvernement du Canada.
Je pense qu'il est clair que, depuis notre arrivée au pouvoir et ma nomination à titre de secrétaire d'État, nous avons augmenté quand même de façon substantielle les ressources. Dans le domaine des dépenses statutaires, nous avons évidemment augmenté de 60 p. 100 l'aide directe aux athlètes. Nous avons augmenté de 50 p. 100 l'aide aux entraîneurs. Ce n'est jamais assez.
Je pense aussi qu'une ressource ne doit pas être basée uniquement sur le montant d'argent, mais également sur la façon de dépenser. Nous parlons du montant de 77 millions de dollars, mais je ne vous ai pas parlé, par exemple, du montant de 40 millions de dollars que nous avons investi sur deux ans dans les championnats du monde de l'athlétisme. Cet investissement a rapporté un profit net de 10 millions de dollars, dont 8 millions de dollars serviront à un legs qui ira à la création d'un centre d'excellence de l'athlétisme à Edmonton. La même chose se fera à Sherbrooke, mais avec des sommes moins importantes puisqu'il s'agit d'un championnat au niveau junior. Ce sont là quelques exemples.
La différence, cette fois-ci, c'est que nous avons certes augmenté de façon substantielle le budget de Sport Canada. Nous savons que le sport touche maintenant 14 ministères. Nous avons donc beaucoup plus de programmes qui mettent à contribution le sport. Nous négocions présentement avec le ministre de la Santé, qui avait annoncé au sommet national—vous étiez là, monsieur Lanctôt—qu'il s'engageait à utiliser le sport comme outil qui pourrait répondre à la stratégie antitabac du gouvernement du Canada. Nous parlons dans ce cas d'un montant de 110 millions de dollars par année pendant quatre ans.
Je vous ai donné les chiffres de Sport Canada. Je ne vous ai pas donné les montants relatifs aux différents événements comme, par exemple, ceux qui ont eu lieu à Toronto, les Jeux du Commonwealth. Il y a plein d'événements comme celui-là.
Il y a également d'autres ministères qui se servent maintenant du sport. Nous avons annoncé dernièrement un programme-pilote de mentorat du ministère du Développement des ressources humaines. Nous avons accordé un montant de 300 000 $ pour les entraîneurs dans le cadre de ce programme.
Évidemment, si nous additionnons tout cela, il s'agit de beaucoup plus que ça. Toutefois, je ne vous chicanerai pas si vous voulez demander davantage de ressources et de fonds. Cela me fera grand plaisir de transmettre le message à mes collègues du Cabinet.
Le président: Merci beaucoup.
Collègues, je vous prie de formuler vos questions de façon précise et succincte, étant donné que tous veulent prendre la parole. Je sais bien que le ministre sera généreux de son temps, mais efforçons-nous d'être aussi concentrés que disciplinés.
Monsieur O'Brien, veuillez commencer.
M. Pat O'Brien (London—Fanshawe, Lib.): Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à dire que, dans mes 21 années comme élu, je n'ai que rarement eu l'occasion de siéger à un comité aussi intéressant. Monsieur le président, je crois que nous avons abordé d'excellentes questions.
Avec votre indulgence, monsieur le président, permettez-moi de remercier le ministre des efforts exceptionnels qu'il a consentis et du leadership qu'il a assumé à l'occasion des Jeux d'été du Canada, tenus cet été à London, en Ontario. Il était présent lorsque nous avions besoin de lui, et il a été présent souvent.
Ce fut une initiative formidable que de souligner à l'avance—comme cela arrive peu souvent—le travail très considérable des bénévoles à London. La chose a été fort appréciée, monsieur le secrétaire, et je tiens à vous dire que cela est loin d'être passé inaperçu à London. Vous avez lancé de nouvelles tendances fort intéressantes qui, je l'espère, seront reprises aux prochains jeux d'été.
J'aurais plutôt aimé vous qualifier de ministre que de secrétaire. Et je ne le dis pas parce que vous êtes mon ami et collègue. Je veux dire par là que j'aurais souhaité que le Canada ait son ministre du Sport. Nous en avions un par le passé, et puis nous n'avons eu plus rien du tout. Nous avons maintenant commencé à remonter la côte. Sans attendre une réponse du secrétaire d'État, je tiens tout de même à dire que si nous jugeons opportun le message que ce dernier vient de nous livrer—et je crois que c'est le cas—tous les partis qui siègent à la Chambre devraient préconiser la création d'un ministère du Sport. Je suis du nombre de ceux qui oeuvreront en ce sens.
Je passe maintenant à mes questions, monsieur le président.
Le président: Malheureusement, votre temps est écoulé.
Des voix: Oh, oh!
M. Pat O'Brien: Vous m'en direz tant.
Mes amis de London n'auraient pas accepté que je ne formule pas mes remerciements.
J'aimerais savoir ce qui a été fait, le cas échéant, en matière d'histoire du sport. J'aimerais souligner deux aspects intéressants à cet égard. Notre pays peut s'enorgueillir d'une histoire très riche en matière de sport, et trop peu de gens en sont au courant. J'aimerais savoir quelles initiatives nous prenons à cet égard. J'aimerais également savoir ce qui se fait en matière d'éducation physique obligatoire. Étant moi-même ancien professeur d'éducation physique et d'histoire, vous comprendrez pourquoi la chose m'intéresse. Je sais bien que l'éducation relève des provinces mais justement, quelles initiatives peuvent prendre les provinces pour tendre la main tout particulièrement aux jeunes qui évitent les cours d'éducation physique et qui sont justement ceux qui en ont le plus besoin?
J'aurais bien d'autres questions à poser, mais je vais me restreindre à celle qui précède.
M. Denis Coderre: De façon claire et succincte, permettez- moi de dire tout d'abord que, grâce aux bons soins des comités de haute technologie—et nous sommes déjà dotés d'un nouveau site Web—nous avons numérisé des images des Olympiques. Le sport fait partie de la culture, et il est donc opportun que nous soyons intégrés à Patrimoine Canada. Nous avons ainsi une double occasion de faire en sorte que le sport fasse partie de notre identité, non pas sur le plan de la politique évidemment, mais sur celui de la culture. Nous y travaillons déjà.
Nous nous efforçons également de valoriser le sport chaque fois que l'occasion se présente. Le sport concerne l'histoire, les gens et la culture. J'ai, par exemple, d'excellents souvenirs des Jeux de l'Arctique. C'était la première fois que j'y participais. Ils ont été tenus à Whitehorse. J'ai vu plus de 1 700 enfants des régions du Nord et je peux vous dire que les jeux ont eu de l'importance pour eux. C'était en quelque sorte une trousse de survie pour ces enfants. Le simple fait de construire une aréna dans un village nordique permet de réduire le taux de suicide de 50 p. 100. Voilà à quel point cela peut être important.
Je suis donc d'accord avec vous. Nous devons évidemment parler de l'avenir en matière de sports, mais il ne faut pas oublier le passé. Nous devons en être fiers. Voilà pourquoi je suis en train d'élaborer ce cycle avec tous mes collègues. Nous devons veiller à ce que nos héros en fassent partie, aussi bien que nos ambassadeurs, étant donné que nous devons également valoriser l'histoire vivante.
Autre aspect concernant le sport en milieu scolaire, je signale que, lors de notre dernière rencontre à London, nous nous sommes tous mis d'accord sur deux aspects. Tout d'abord, il y a eu la déclaration de London, et nous allons veiller à faire à nouveau du sport une question de participation. On a fait valoir l'idée—qui est déjà d'ailleurs en voie d'être concrétisée—que le sport fasse à nouveau partie des activités à l'école. Permettez-moi de vous citer brièvement deux exemples.
Lorsque je me suis rendu en Nouvelle-Écosse, j'ai rencontré le ministre des Sports Rod Macdonald, le ministre de la Santé Jamie Muir et le ministre de l'Éducation Jane Purves—et M. Cuzner a également participé à la rencontre—de sorte que nous nous sommes déjà entendus sur une initiative. Pas nécessaire d'attendre l'unanimité, cependant. Si une région ou une province est déjà disposée à aller de l'avant, soit—et il s'agit d'un aspect sur lequel nous travaillons. On pourrait en dire autant concernant le Manitoba et le Québec. Nous mettons l'épaule à la roue.
• 1610
Aspect excellent également, nous allons soumettre un mémoire
à la Commission Romanow de manière à ce que ses délibérations
portent également sur les sports, l'activité physique et la
participation comme instruments de prévention et d'amélioration de
notre régime de soins de santé. Il ne s'agit pas de toujours
dépenser davantage, mais également de trouver des moyens
d'économiser, de sauver des vies, de faire en sorte que nos jeunes
aient un avenir meilleur. Voilà ce qui me semble important.
[Français]
Le président: Merci beaucoup, monsieur O'Brien.
Monsieur Godin, la parole est à vous.
M. Yvon Godin: Merci, monsieur le président. Il semble que le ministre pense que je vais lui demander de l'argent. Jamais je ne ferais cela.
Des députés: Ah, ah!
M. Yvon Godin: Monsieur le secrétaire parlementaire—je pense que c'est cela votre titre... Au fond, le titre ne fait pas grand-chose. Ce qui est important, c'est la personne et l'aide que celle-ci peut accorder au sport, que ce soit en argent ou en allant chercher de l'argent dans les autres ministères. Je dis ceci surtout parce que vous avez dit qu'il y avait beaucoup de ministères qui, plus que jamais, mettaient le domaine du sport à contribution.
Je suis un peu déçu. Je ne comprends pas le rapport. Je ne l'ai pas lu au complet, mais je l'ai tout de même examiné rapidement. J'y ai vu que des événements d'envergure internationale avaient eu lieu à Hull. Après cela, j'ai noté que l'on parlait d'Edmonton, de Montréal, d'Edmonton de nouveau, de Vancouver, de Victoria, de Sherbrooke. En tournant la page, j'ai noté que l'on parlait encore de Hamilton, de Vancouver, de Whistler. On y parle de tout sauf des Jeux d'hiver du Canada qui auront lieu au Nouveau-Brunswick. Bien sûr, on mentionne les jeux, mais on dirait qu'on a de la difficulté à dire «Nouveau-Brunswick». C'est tout simplement une observation que je voulais faire quant au rapport.
M. Denis Coderre: J'en ai parlé plus tôt.
M. Yvon Godin: Vous en avez parlé, mais moi, je parle du rapport.
M. Denis Coderre: Non, écoutez...
M. Yvon Godin: Non, non.
M. Denis Coderre: Ce sont des aide-mémoire pour vous aider à suivre la discussion parce que vous ne faites que commencer.
M. Yvon Godin: C'est une observation que je fais, d'accord?
M. Denis Coderre: On va faire le changement.
M. Yvon Godin: Si le rapport n'en parle pas, moi, je vais en parler. Les Jeux d'hiver auront lieu en l'an 2003 au Nouveau-Brunswick. Normalement, ces jeux sont accordés à une province, mais dans ce cas-ci, les compétitions de ski auront lieu au Québec. Vous êtes au courant de ça, monsieur le secrétaire. Je sais que vous avez hâte de réagir, mais je vous demanderais d'attendre encore un peu afin que je puisse finir. Le rapport fait mention uniquement du fait que le pavillon sportif sera à Bathurst.
Je suis bien d'accord avec vous lorsque vous dites que le sport est bon pour la santé, bon pour nos jeunes et tout cela. Je ne veux pas vous condamner. Tout ce que je veux, c'est votre appui. Êtes-vous prêt à m'appuyer?
J'ai envoyé une lettre à la ministre Copps dans laquelle j'ai demandé l'aide du fédéral. Cette aide pourrait prendre la forme de partenariats, par exemple entre la province et la ville de Bathurst où les compétitions de badminton et de gymnastique auront lieu. Après les jeux, l'édifice construit pourrait être converti afin qu'il comprenne à la fois une bibliothèque, des endroits pour le volley-ball et les bureaux de l'hôtel de ville. On dit toujours qu'après les jeux, il faut que quelque chose demeure dans l'endroit qui accueille les jeux. C'est un genre de legacy qui est laissé à la région. J'aimerais bien savoir quel genre d'appui vous êtes prêt à donner, étant donné que vous êtes un secrétaire d'État vraiment important dans la cause du sport et que vous êtes aussi un bon ambassadeur des gens qui aiment les sports.
M. Denis Coderre: Monsieur le président, le gouvernement du Canada a investi 13 271 631 $ dans les Jeux du Canada à Campbellton—Bathurst. Pour la première fois, les jeux auront lieu dans la région de Chaleurs—Restigouche.
Pour reprendre mon collègue, j'ai annoncé avec l'honorable Brian Tobin et le Dr Jeannot Castonguay, que nous connaissons bien, le fait que nous avons investi une somme de 3,4 millions de dollars avec le gouvernement provincial du Nouveau-Brunswick afin de nous assurer que nous pourrions tout mettre en place pour qu'il y ait du ski acrobatique et du ski à bosses à Sugarloaf. L'honorable Dennis Furlong, notre nouveau collègue, et Paul Robichaud, le ministre du Tourisme provincial, étaient là au moment de l'entente. Toutefois, vous comprendrez que nous ne pouvons pas investir des millions de dollars pour arriver à avoir de plus grosses montagnes. Le ski de descente se fera donc au mont Restigouche. Nous y avons investi une somme de 326 000 $. Le gouvernement du Québec y a également investi une somme de 150 000 $. Tout ça a été fait avec énormément d'enthousiasme. J'étais à Sugarloaf vendredi dernier. J'ai fait le voyage aller-retour spécialement pour y être. Il y avait là plus de 275 personnes.
• 1615
Nous avons aussi investi notamment un million de
dollars dans le centre Eel River Bar. Nous travaillons
donc également avec la communauté autochtone.
Mon collègue m'a parlé d'un genre de legacy en me demandant d'appuyer cela. J'ai dit que je n'investirais pas d'argent dans un legacy qui ferait en sorte que les Jeux du Canada donnent un nouvel hôtel de ville à la ville de Bathurst.
Comme vous le savez, monsieur Godin, j'ai rencontré le maire de Bathurst pour lui parler de cela. Je lui ai dit qu'il y avait un programme d'infrastructures qui existait et qu'il devait s'adresser à Patrimoine Canada s'il voulait faire quelque chose au niveau des infrastructures de la ville, s'il voulait avoir une bibliothèque ou d'autres infrastructures et s'il voulait avoir des programmes qui ne touchent pas à la question des Jeux du Canada. Je dois féliciter les gens de Bathurst parce qu'à la suite de cela, ils ont décidé entre eux de trouver les fonds nécessaires dans la communauté pour aller de l'avant quand même.
Vous avez envoyé une lettre à Mme Copps et vous m'avez fait parvenir une copie conforme de cette lettre. Comme toute personne responsable, j'ai déjà remis la lettre. Mme Copps est déjà au courant.
Les Jeux du Canada, c'est probablement ce qu'il y a de plus extraordinaire au niveau de la collaboration fédérale-provinciale et communautaire. Beaucoup de gens ont vécu cette expérience-là: mon ami de London l'a vécue, les gens de Saskatchewan vont la vivre en 2003 et en 2005 et, pour la première fois en 2007, les gens de Whitehorse, au Yukon, pourront aussi vivre cette expérience-là. Le gouvernement du Canada investit des sommes importantes dans ces jeux. Il paie notamment l'ensemble des dépenses de voyage liés à cela.
Mon but—et je suis très catégorique quand je le dis—est d'investir pour faire en sorte qu'il y ait un legs sportif. Il y a d'autres programmes qui existent et qui vont dans ce sens, mais les messages sont passés.
[Traduction]
Le président: Merci, monsieur Godin.
Je passe maintenant à M. Stan Keyes, qui représente la région d'accueil du Championnat international de cyclisme.
M. Stan Keyes (Hamilton-Ouest, Lib.): Merci, monsieur le président. En effet, le Championnat international de cyclisme aura lieu à Hamilton en 2003.
Une voix: Bravo.
M. Stan Keyes: Merci beaucoup.
Une voix: Procurez-vous des billets.
M. Stan Keyes: J'aimerais enchaîner sur ce qu'a dit M. Godin. J'ai eu l'occasion de visiter bon nombre de jeux du Canada à divers endroits. N'oublions pas à quoi l'argent est censé servir. Il doit s'agir d'installations destinées aux athlètes, qu'il s'agisse d'un champ de soccer, d'une aire d'athlétisme, d'une patinoire, ou d'une autre installation sportive. Voilà à quoi doit servir l'argent. S'il y a un excédent, on pourrait peut-être l'appliquer à une structure qui pourrait également servir d'hôtel de ville par la suite, mais, à mon sens, ce que nous devons laisser aux jeunes qui participent à ces sports, ce sont des installations qui ont rapport à l'activité sportive.
Cela dit, je me demande, monsieur le président, si notre ministre va pouvoir sortir par la porte, compte tenu de toute l'ampleur verbale des platitudes qu'il nous a débitées aujourd'hui.
Le président: Bravo. Cela est mérité.
M. Stan Keyes: J'abonde en ce sens. Je suis très encouragé par son énergie et par l'enthousiasme qu'il manifeste pour ce dossier en particulier. J'approuverais certainement l'idée que nous ayons un véritable poste de ministre de la condition physique et du sport amateur dans ce gouvernement, qui réunirait tous les différents aspects dont s'occupent différents ministères et qui concernent la condition physique et le sport amateur. Réunissons-les sous un seul toit.
Monsieur le ministre, vous avez dit que la condition physique et les sports sont une question de bien-être. Vous avez abordé cet aspect. Vous nous avez transmis ce message et nous avez même indiqué en dollars les économies que peut réaliser une société en meilleure santé. Pour concrétiser les aspects préventifs de la condition physique, monsieur le ministre, ma question est la suivante: Que faut-il faire? Quels outils avons-nous pour réaliser ces économies, pour promouvoir une collectivité en meilleure santé? Je vous dirais respectueusement qu'à mon avis nous disposons à l'heure actuelle d'un outil. Il s'agit de ParticipACTION. C'est une initiative qui permet aux jeunes d'améliorer leur condition physique avant de se lancer un sport. C'est une initiative à l'intention des aînés qui ne peuvent plus courir sur un terrain de soccer. Mais c'est une initiative qui existe et qui représente un aspect important de la condition physique et du sport amateur. Pourriez-vous nous donner des précisions sur cet aspect en particulier?
M. Denis Coderre: C'est une question très importante, et je crois que c'est ce qui se passe à l'heure actuelle. J'aimerais par conséquent remercier le ministre de la Santé, l'honorable Alan Rock, parce que nous travaillons ensemble de façon étroite et que nous mettons l'accent sur certaines solutions concrètes.
J'ai même dit à une époque que c'est à mon corps défendant que ParticipACTION serait éliminée. Je crois dans cette initiative, et j'exerce des pressions pour m'assurer que nous lançons le genre de campagne qui permet d'atteindre directement les gens afin de les inciter à être plus actifs. À l'heure actuelle, le ministre de la Santé et moi-même sommes en train de préparer conjointement un document et sommes à la recherche de solutions concrètes dans un avenir prochain sur la façon dont nous pouvons améliorer la participation.
ParticipACTION est une initiative qui existe toujours. C'est vrai qu'elle bat de l'aile, mais elle existe toujours. Cependant, au lieu qu'elle soit simplement une bannière, nous devons mettre l'accent sur l'examen des programmes qui existent à l'heure actuelle et de ceux qui existaient par le passé. Comme le sport est une question à laquelle on s'intéresse maintenant et comme la commission Romanow examine les nouvelles façons de bâtir le système de soins de santé, il va de soi que nous devons travailler de façon étroite à la prévention.
L'autre aspect est la stratégie antitabagisme. Des fonds sont prévus pour faire progresser notre campagne de promotion ou de sensibilisation. J'y travaille à l'heure actuelle. Je n'ai pas encore de réponse, car cette question est à l'étude. Mais nous espérons avoir des mesures concrètes sous peu et nous pouvons compter sur la détermination du ministre de la Santé et de ma collègue, la ministre du Patrimoine canadien, qui exerce des pressions dans le même sens. Donc nous sommes à la recherche de réponses, et nous en aurons sous peu.
Le président: Merci beaucoup, monsieur Keyes.
Monsieur Hearn, vous avez la parole.
M. Loyola Hearn (St. John's-Ouest, PC/RD): Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le président, tout d'abord, permettez-moi de vous dire que votre participation à toutes ces initiatives destinées à faire ressortir la nécessité de mettre davantage l'accent sur le sport ne passera pas inaperçue.
En ce qui vous concerne, monsieur le ministre, je dois dire que je suis impressionné pour deux raisons. Tout d'abord, je suis impressionné non seulement par ce que vous avez dit—parce que les politiciens sont payés pour dire telle ou telle chose—mais parce que je crois que vous êtes convaincu de ce que vous dites. Vos antécédents nous incitent à croire que vous comprenez ce que vous dites, ce qui est plus important.
Je suis tout à fait d'accord lorsque vous dites que nous devrions avoir un ministre des sports dans ce pays. Si nous n'investissons pas dans la jeunesse, alors tout le reste se trouvera sur des bases très chancelantes—et au fil des ans j'ai donné des exemples de jeunes qui grâce au sport ont pu contribuer d'autant plus à la société.
Je ne veux pas vous ennuyer, mais je vais vous décrire très brièvement la fois où le principal m'a sorti de ma salle de classe. J'étais un jeune enseignant qui jouait dans l'équipe de hockey senior de notre localité. Nous avions deux jeunes de l'école secondaire, un gardien de but et un ailier droit, qui étaient de bons joueurs. Ils jouaient avec les seniors dans les matchs du dimanche soir et ils s'endormaient en classe les lundis. Le principal m'a fait sortir de ma classe pour me dire que le sport et l'éducation étaient incompatibles. Je lui ai montré les photos de l'équipe championne de hockey de l'année précédente. Je lui ai dit de regarder tous les joueurs. Il y en avait deux qui étaient encore aux études, et tous les autres avaient au moins terminé leurs études secondaires et un grand nombre étaient diplômés d'université. Nous avions un avocat, un juge, tout ce que vous voulez. Je lui ai demandé où étaient les autres qui n'avaient pas participé, lorsqu'il était question de se tailler une place dans la société. Je n'en ai plus entendu parler par la suite. Et tout le monde a une histoire de ce genre-là à raconter.
Monsieur le président, le ministre a mentionné que l'impact devrait être le même de bas en haut. Ma question comporte deux aspects. Tout d'abord, je suis préoccupé par le sport professionnel. J'ai joué au hockey parce que j'idolâtrais Frank Mahovlich—mais avoir su qu'il allait être un sénateur libéral, j'aurais peut-être opté pour les Canadiens.
Des voix: Oh, oh!
M. Loyola Hearn: Cependant, beaucoup d'entre nous ont fait du sport parce que nous avons vu d'autres gens jouer. On a vu des gens plus jeunes que soi jouer au base-ball parce que quand vous avez laissé tomber votre gant, un petit de quatre ans l'a ramassé, et que lorsque vous êtes allé sur le terrain, vous cherchiez votre gant. C'est une situation qui se répète à l'infini.
Si nous perdons nos athlètes de haut niveau, il sera beaucoup plus difficile d'intéresser les gens parce que ce sont les athlètes de haut niveau qui attirent l'intérêt. Vous voyez nos préoccupations à propos des Expos de Montréal. Nous avons vu les Jets de Winnipeg disparaître de même que les Grizzlies de Vancouver. Les Canadiens de Montréal ont été vendus. Je suis extrêmement préoccupé par la situation. Je sais qu'elle est très compliquée, mais nous devons nous en occuper.
À l'autre extrémité, j'ai reçu un appel téléphonique tard en soirée hier d'un représentant de joueurs de basket-ball dans les écoles. Il s'agit d'un enseignant d'une région de Terre-Neuve appelée Placentia-Argentia. Argentia est l'endroit où nous espérons que Voisey's Bay Nickel construira une énorme fonderie de façon à relancer l'économie de la région. Mais à l'heure actuelle, elle traverse des temps difficiles à cause principalement de la fermeture de la grande base américaine. Les Américains ont laissé de bonnes installations, toutefois, entre autres un excellent gymnase qui comprend une salle de poids, des courts de squash et ainsi de suite. Comme vous le savez, les Américains veulent avoir ce qu'il y a de mieux.
• 1625
Le gymnase même est incroyable. Pour attirer des gens dans la
région et pour inciter les équipes à venir jouer dans un gymnase de
calibre mondial, ils utilisent cette installation. Le comité de
gestion qui s'occupe des propriétés pour Travaux publics et
Services gouvernementaux Canada vient d'informer l'organisation
qu'il n'a pas les moyens de payer les coûts du chauffage et de
l'éclairage de l'édifice, et qu'il va couper le courant. Lorsque
vous avez un beau plancher en bois dur, vous pouvez imaginer ce qui
se produira si vous coupez le courant durant l'hiver. J'ai été
informé de la situation hier soir. Je pense que la personne qui m'a
appelé a dit que cela a coûté plus de 20 000 $ l'année dernière.
Cela pénalisera les jeunes et les participants de la région.
Bien entendu, si la région connaît le redressement économique que nous espérons, qu'est-ce qui incitera les gens à y venir s'ils n'ont pas les installations voulues? Si je dois déménager demain, la première chose que je demanderai, c'est ce que cet endroit a à offrir à mes enfants.
Monsieur le ministre, je lui ai répondu que je tâcherais d'organiser une rencontre des gens intéressés lorsque je retournerai dans ma circonscription la semaine prochaine, mais j'ignore si on peut faire quoi que ce soit. Malheureusement, les conseils scolaires sont tous endettés et ne peuvent fournir aucune aide. La province a éliminé tous les petits programmes que nous avions il y a quelques années, lorsque notre gouvernement au pouvoir à Terre-Neuve aidait le sport et croyait au sport. En raison principalement des contraintes budgétaires, il n'y a essentiellement pas d'argent pour le sport. Que pouvons-nous dire à ceux qui vivent dans une région comme celle-là?
M. Denis Coderre: C'est une question très importante. Comme je l'ai dit, le sport est un investissement et non une dépense.
Une voix: Absolument.
M. Denis Coderre: Nous devons le croire.
Je n'ai pas les solutions à tous les problèmes, et je ne suis pas ici pour dire que je m'en occuperai. C'est l'affaire de tout le monde. Il existe des responsabilités particulières, et les gens doivent assumer leurs responsabilités.
Tout d'abord, je crois que la chose la plus importante que nous ayons faite c'est d'envoyer un message clair selon lequel il est désormais évident que le sport est une question d'intérêt et un investissement. Lorsque tous les ministres provinciaux sont réunis avec nous, disent tous la même chose et exercent unanimement des pressions dans le même sens, je crois que cela fait partie de la solution. C'est un important élément à garder en tête, et nous pouvons commencer par là.
Même lorsqu'un système scolaire nous répond qu'il est endetté et qu'il ne peut pas s'en occuper, nous devons lui demander s'il croit que le sport est un investissement et non une dépense. Combien de vies pouvons-nous sauver? Combien d'éminents citoyens pouvons-nous former dans le cadre de ce système? Il faudrait peut-être le leur rappeler et leur faire comprendre ce que signifient ces championnats.
C'est la première réponse.
Le président: Monsieur le ministre, si vous me permettez de vous interrompre un moment, je crois que M. Hearn vient de nous présenter un fait étonnant. Croyez-vous qu'il vous serait possible de faire des démarches auprès du ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux pour peut-être examiner cette situation afin de déterminer quelles sont les options possibles? Il me semble que s'il ne coûte que 20 000 $ pour entretenir cet établissement sportif, je ne peux pas imaginer qu'il n'existe pas un moyen quelconque par lequel le gouvernement du Canada pourrait peut-être... Je suppose que je suis en train de vous demander si vous pourriez peut-être examiner cette question.
M. Denis Coderre: Écoutez, ce n'est pas notre rôle. Cette installation appartient à un système scolaire.
M. Loyola Hearn: Non.
Le président: Non, cette installation appartient à Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
M. Denis Coderre: Oh, très bien. Je n'avais pas très bien compris. Désolé.
M. Loyola Hearn: L'établissement est administré par un comité chargé de gérer la propriété.
Le président: Il s'agit de Travaux publics.
M. Denis Coderre: Dans ce cas, oui, je parlerai au ministre.
M. Loyola Hearn: Je peux vous obtenir de plus amples renseignements.
M. Denis Coderre: Désolé, je croyais qu'il appartenait au système scolaire.
Le président: Merci beaucoup, monsieur le ministre.
[Français]
Monsieur Marcil, avez-vous des questions?
M. Serge Marcil (Beauharnois—Salaberry, Lib.): Merci beaucoup, monsieur le président.
D'abord, je pense que tout le travail qui a été accompli au niveau du sport par le secrétaire d'État au Sport amateur, M. Coderre, démontre clairement le besoin urgent d'avoir un ministère de la jeunesse et du sport. C'est un secteur qui a été négligé très longtemps au Canada. Je crois même que cela devrait être une recommandation du comité, parce que le sport amateur est un élément fondamental dans l'éducation des Canadiens.
• 1630
J'irais même jusqu'à dire, et là j'approuve les propos
et recommandations de tous ceux qui sont intervenus,
que le fait de retourner à l'école le sport amateur,
aux niveaux élémentaire, secondaire et collégial, va
valoriser l'école ainsi que l'athlète. On va
transmettre des valeurs autres que des valeurs
commerciales. Aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup de
véritables sports amateurs, à part les jeux de piste et
pelouse. On veut faire des athlètes des superstars en
hockey, en base-ball et ainsi de suite. On oublie
complètement la formation de l'individu et toute
l'éthique qui est rattachée au sport.
Monsieur Coderre, je tiens à vous féliciter pour tout votre travail. J'ai eu l'occasion de vous accompagner à une réunion du conseil d'administration de l'Agence mondiale antidopage et j'ai vu le travail que vous avez fait. Aujourd'hui, le résultat est là. En fait, l'Agence antidopage est maintenant canadienne puisqu'elle s'établira chez nous. Je tiens à vous féliciter, vous et votre équipe, et à féliciter tous ceux qui vous entourent pour le travail tout à fait extraordinaire qui a été fait. Le Canada n'est pas reconnu. Le Canada a un grand territoire mais n'a que 30 millions de population, ce qui est peu par rapport à d'autres grands pays.
J'ai une question à vous poser à la suite des événements du 11 septembre dernier. Une psychose s'est établie dans tous les domaines, et notamment dans celui du sport. Les gens se demandent s'il va y avoir des Jeux olympiques à Salt Lake City et si le Canada va y participer. Dernièrement, dans le domaine du hockey féminin, les Américaines n'ont pas voulu participer à la Coupe des Nations, je crois. C'est le Canada, je crois, qui a remporté le titre en battant la Finlande hier.
Monsieur le ministre, parlez-nous un peu de la situation des Jeux olympiques de Salt Lake City.
M. Denis Coderre: C'est une question extrêmement importante. Si ma mémoire m'est fidèle, c'est un membre norvégien du CIO qui a dit qu'étant donné que les États-Unis étaient en guerre, les Jeux olympiques ne devaient pas avoir lieu. Cela a créé un certain inconfort. Je dois vous avouer bien candidement que des montants d'argent supplémentaires ont été investis, notamment par le CIO. On parle d'une somme de 40 millions de dollars US, uniquement pour la sécurité, qui a été réinjectée en vue des Jeux de Salt Lake City.
Je serai à Lausanne les 1er, 2 et 3 décembre prochains, où la dernière réunion en Suisse de l'Agence mondiale antidopage aura lieu. Ça me fait plaisir de le dire. Deuxièmement, j'aurai l'occasion de rencontrer M. Jacques Rogge, le président du CIO. Je dois vous dire qu'il y aura des jeux à Salt Lake City. Il n'y aura aucun problème de sécurité. Nous sommes là pour assurer la sécurité de nos athlètes. Nous avons la conviction que Salt Lake City est une ville adéquate et qu'elle a pris toutes les mesures possibles pour protéger nos athlètes.
Il n'est pas question d'annuler les Jeux de Salt Lake City. Premièrement, ce serait faire en sorte que les terroristes gagnent. Deuxièmement, nous avons pris les mesures nécessaires pour assurer la protection des athlètes. Lors de mon retour de Lausanne, je ferai une déclaration en ce sens, mais au moment où on se parle, je peux dire qu'il y aura des jeux à Salt Lake City, des jeux sécuritaires, et que nos athlètes canadiens y participeront avec fierté.
Le président: Merci beaucoup, monsieur le ministre.
[Traduction]
Nous allons maintenant céder la parole à M. Inky Mark, l'un des membres fondateurs de notre comité.
M. Inky Mark (Dauphin—Swan River, PC/RD): Je vous remercie, monsieur le président.
Je suis très heureux d'être de retour ici aujourd'hui pour cette séance très importante. Tout d'abord, je tiens à féliciter le ministre pour son travail assidu en tant qu'ancien membre du comité. Les documents qu'il a présentés indiquent certainement qu'il a été très occupé depuis sa nomination.
Je suis tout à fait d'accord avec le ministre lorsqu'il dit que le sport fait vraiment partie de notre culture canadienne. Il joue un important rôle unificateur pour ce pays. Sur le plan de la santé, je suis sûr qu'il jouera un énorme rôle au fur et à mesure que nous vieillirons tous dans un avenir prochain et dans un avenir lointain.
Je suis très heureux d'apprendre que vous encouragez le développement des infrastructures sportives. C'était l'un des éléments clés soulevés par le rapport. Ma question porte sur l'aide qui est fournie. En ce qui concerne les jeux olympiques, je sais que nos athlètes olympiques ont évidemment besoin d'aide. Je suis heureux d'apprendre que vous les aidez très bien. Ce qui me préoccupe, c'est le niveau amateur. Avez-vous réexaminé les mécanismes de prestation pour s'assurer que les nouveaux fonds parviennent aux associations et organisations sportives qui en ont besoin? Comme mon collègue M. Hearn, je crois que la plus grande préoccupation en ce qui concerne le sport amateur, ce sont en fait les coûts liés à l'utilisation de l'infrastructure, qu'il s'agisse d'une infrastructure privée, municipale ou publique.
M. Denis Coderre: Vous parlez ici d'accessibilité. Il est important d'avoir accès à tous les centres sportifs. Le sport est un outil de développement, mais c'est également un outil favorisant la cohésion sociale, si bien qu'il est capital que nos enfants aient l'occasion de s'y adonner pleinement. Nous avons quelques projets pilotes pour le sport de l'aviron, et nous veillons également à ce que les jeunes sportifs aient accès à la fondation. L'essentiel ici—et c'est pourquoi j'ai souligné qu'il y avait un appui unanime de la part de tous les paliers de gouvernement—est que nous reconnaissions tous que l'accès et l'argent investi dans les sports tiennent compte en priorité des préoccupations que vous avez exprimées.
Je tiens à rendre hommage
[Français]
à la présidente du Conseil du Trésor, l'honorable Lucienne Robillard.
[Traduction]
Nous avons travaillé ensemble pour modifier la partie 3 du programme d'infrastructure. Elle comprend désormais les centres récréatifs et sportifs. C'est très important. Nous savons que les municipalités de par le pays vont demander de l'argent si ces centres sont prioritaires pour elles. Ensuite, on passe par les gouvernements provinciaux, avant de parvenir à un accord.
De plus, il y a la stratégie pour la tenue d'événements sportifs, pas seulement internationaux. Il y a les Jeux du Canada, les championnats uni-sport et les championnats canadiens. Cela va ouvrir la porte à certaines installations sportives. Il s'agit ici d'héritage. Il s'agit ici de travailler dans le même sens. Si nous y parvenons, nous aurons répondu à vos questions.
L'essentiel est que le programme de sensibilisation que nous menons depuis deux ans aboutisse à ce résultat. Les gens ne parlent plus de sport uniquement pendant les Jeux olympiques, pour se plaindre après deux semaines que nous n'avons pas gagné assez de médailles, et ainsi de suite. Nous utilisons ce programme comme un outil. C'est un outil social, économique et le moyen idéal d'unir les gens. On peut très bien parler des valeurs traditionnelles mais il nous faut des résultats concrets. Nous avons atteint ces résultats au cours des deux dernières années.
[Français]
Le président: Madame Scherrer.
Mme Hélène Scherrer (Louis-Hébert, Lib.): Merci, monsieur le président.
Monsieur Coderre, je dois dire que j'ai eu aussi le plaisir de vous accompagner dans presque toutes les démarches dont on parle ici, dans le dernier dépliant, autant les consultations locales que le sommet national. Étant impliquée dans plusieurs organisations sportives, je sais que l'effet primordial de cela, au-delà des investissements et des nouvelles infrastructures, a été de donner de l'espoir aux athlètes et aux entraîneurs. Ils voient que quelqu'un parle maintenant d'eux quelque part et qu'il y a quelque part une plate-forme pour qu'ils puissent s'assurer d'aller un peu plus loin.
Jusqu'à maintenant, les athlètes, les entraîneurs et les fédérations se sentaient orphelins parce qu'ils dépendaient de plusieurs ministères qui travaillaient à la pièce. Ils n'avaient pas d'endroit où aller pour parler de leurs problèmes. Si cela n'avait créé que cela, ce serait déjà un pas très important.
Il y a un son de cloche que j'entends à peu près partout. Je sais que vous l'avez aussi entendu, mais j'aimerais qu'on continue d'en parler. C'est la problématique des entraîneurs. Quant à moi, les entraîneurs demeurent le nerf de la guerre, et c'est d'eux que dépendra l'évolution du sport au cours des prochaines années. Je parle autant des entraîneurs au niveau national que des entraîneurs d'équipes de hockey au niveau municipal.
On essaie actuellement de changer la mentalité des gens sur bien des points au niveau du sport. Je pense qu'on a besoin de travailler très fort pour changer la mentalité des gens à l'égard des entraîneurs. Les entraîneurs nationaux sont payés et reconnus pour leur valeur, mais hélas, au niveau local ou municipal, les entraîneurs sont souvent des parents qui font cela en plus de leur travail habituel. Même les entraîneurs d'athlètes de développement sont souvent des jeunes qui sont obligés d'exercer une autre profession pour pouvoir vivre et qui travaillent comme entraîneurs les fins de semaine ou les soirées. C'est à eux qu'on confie nos jeunes et leur avenir.
• 1640
J'évolue dans ma tête, et on s'en est probablement
parlé à quelques reprises. Est-ce qu'il y aurait
possibilité, quelque part, de travailler avec
Développement des ressources humaines Canada pour faire
en sorte qu'un travail d'entraîneur soit considéré
comme un emploi reconnu, avec une classification et un
salaire qui soit pertinent, afin que les jeunes ne
disent pas qu'ils vont faire de l'entraînement pendant l'été et
ensuite se trouver un emploi parce qu'ils ne peuvent
pas vivre de ça? Serait-il possible d'envisager, à
l'avenir, de faire du travail d'entraîneur une
profession où les gens auraient une formation,
évolueraient et pourraient gagner leur vie? C'est
uniquement comme ça qu'on va développer le sport et
qu'on va réussir à faire en sorte que les jeunes qui
partent à un niveau plus bas puissent évoluer.
M. Denis Coderre: La première annonce que j'ai faite, en mars 2000, était pour les athlètes. La deuxième annonce que nous avons faite, quelques mois plus tard, était pour les entraîneurs. Ce n'était pas strictement en terme de ressources. Évidemment, on a augmenté les ressources de 50 p. 100, car on devait répondre à des besoins spécifiques criants, notamment en vue de la préparation des athlètes aux Jeux de Sydney, Pour la préparation des athlètes, on avait besoin d'un entraîneur de plus. Il s'agissait donc de services qui permettaient de mieux encadrer l'athlète.
Mais on a créé d'autres choses. On a mis en place un comité de travail coprésidé par Dave Johnson, l'entraîneur en chef de Natation Canada, et Danièle Sauvageau, l'entraîneure en chef de l'équipe de hockey féminine, avec des gens de l'Association canadienne des entraîneurs, des experts, des entraîneurs professionnels.
En fait, il y a deux problèmes. Il y a la question des conditions de travail et donc de l'employabilité, et il y a aussi la question de la professionnalisation et de l'accréditation de l'entraîneur. J'ai reçu le rapport et je suis prêt à l'implanter. Il y a déjà des pourparlers avec le ministère du Développement des ressources humaines. C'est une approche, mais nous devons aussi, à l'intérieur même de notre système sportif, faire deux choses. Premièrement, il faut conclure une entente avec les universités pour que l'on puisse donner un meilleur niveau de formation et d'encadrement à l'entraîneur. Si on veut que ce soit une profession, on doit prévoir l'accréditation. Deuxièmement, il faut s'assurer d'avoir, auprès de l'Association canadienne des entraîneurs, non seulement le niveau d'accréditation, mais aussi le niveau de représentativité pour s'assurer que les entraîneurs puissent avoir leur représentant, un peu comme dans le cas d'Athlètes Canada. Il faut également professionnaliser non seulement au niveau national, mais aussi au niveau international. Ce n'est pas vrai qu'un entraîneur bénévole ne peut pas être un professionnel.
Il faut donc développer une mentalité communautaire pour s'assurer qu'il y ait dans chaque région un entraîneur professionnel qui puisse donner des cours, un peu comme mon ami Binet le fait pour le taekwondo. Il faut qu'il y ait de l'enseignement dans les régions afin qu'on puisse avoir non seulement une professionnalisation, mais aussi une cohérence. Par ce fait, on aura une meilleure protection de nos enfants à l'intérieur même du système communautaire.
C'est là-dessus qu'on s'aligne. La somme de 11 millions de dollars, c'est une enveloppe. On va réévaluer la façon de la dépenser. On a augmenté les budgets pour s'assurer de les garder. Il est très important qu'il y ait ce montant d'argent pour les entraîneurs. Au lieu d'avoir huit programmes, on va avoir un système pour les entraîneurs.
[Traduction]
Le président: Merci, monsieur le ministre.
Lors de la préparation de notre rapport, une des raisons pour lesquelles le travail du comité a été un tel succès est que chaque membre a eu l'occasion de participer. Nous entreprenons maintenant le deuxième tour avec M. Lanctôt, et je vous invite de nouveau à poser des questions précises pour que les réponses soient précises, car M. Cuzner et M. Binet veulent aussi poser des questions. Mme Scherrer voudra sans doute poser une autre question et il ne reste que quinze minutes.
[Français]
M. Robert Lanctôt: J'apprécie pouvoir prendre la parole une deuxième fois.
On entend souvent dire qu'on devrait avoir un ministère. Il est vrai qu'il faut sortir le sport amateur de Patrimoine Canada, cela pour bien des raisons, dont l'identité canadienne. Vous n'avez plus besoin de dire qu'il faut un ministère. Je pense qu'on est tous convaincus que le sport amateur devrait avoir son propre ministère.
Par contre, on a créé beaucoup d'attentes et d'espoir, monsieur le secrétaire d'État. Je vous souhaite bonne chance en espérant qu'on ne se contentera pas de refaire une loi, mais qu'on donnera aussi les ressources nécessaires. Est-ce qu'on va augmenter la somme qui est présentement accordée aux sports? Est-ce qu'on va augmenter ce chiffre ? Je parlais justement de la France. Je ne parlerai pas de l'Australie et de la Norvège, parce que le Canada aurait honte. Par contre, j'ai parlé de la France. Elle est déjà trois fois plus généreuse; elle est déjà à 0,2 p. 100 de son PIB. Mais je ne veux pas revenir sur ça. Je vous ai posé une question et je n'ai pas eu de réponse. Je vous ai demandé si on allait avoir des ressources, parce que c'est ça qui est important.
• 1645
On parle d'espoir à ces athlètes. Monsieur le
président, lors d'un congrès de l'ACFAS, la
chercheuse Karine Henrie expliquait que de nombreuses
femmes athlètes posaient nues pour amasser de l'argent
afin de soutenir leur carrière sportive et de pouvoir
s'entraîner à faire de la compétition au niveau
international.
Je vais poser plusieurs questions à ce sujet.
Quelles sont les actions que le secrétaire d'État au Sport amateur entend prendre pour assumer sa part de responsabilités sociales face à ces athlètes et faire en sorte que les femmes athlètes ne soient plus obligées d'avoir recours à ce mode de financement pour s'entraîner et faire de la compétition au niveau international?
De plus, lors du Sommet national sur le sport, monsieur le secrétaire d'État, vous avez mis l'accent sur l'excellence dans le sport et l'optimisation des ressources. Comment pouvez-vous expliquer que des femmes athlètes doivent encore poser nues pour financer leur entraînement et leurs compétitions, malgré le fait que cette situation soit connue depuis avant les Jeux olympiques de Sydney, alors que les skieuses de fond de l'équipe canadienne avaient posé nues? Quelles sont les mesures correctives immédiates qu'il entend prendre pour faire cesser ce mode de financement peu souhaitable pour les femmes?
M. Denis Coderre: Je pense que ce sont les femmes de l'équipe de water-polo australienne qui ont fait un calendrier et qui ont posé nues. Les Australiens manquaient d'argent, eux aussi.
Je vous dirai que nous avons agi. Il y a eu des augmentations substantielles de ressources. S'il y a des gens qui décident de poser un tel geste, je ne suis pas là pour les censurer. S'ils veulent le poser par goût ou par initiative personnelle, ils sont libres de le faire.
Cela étant dit, j'ai toujours dit qu'il n'y avait jamais assez de moyens et de ressources. Mais regardons les faits. Il y a eu une première augmentation. Quand on a augmenté les budgets de 20 millions de dollars par année, on a les augmentés jusqu'à 60 p. 100, et même, dans certaines catégories, on a plus que doublé l'aide directe aux athlètes. Le meilleur exemple est celui de Geneviève Janson. Quand elle a commencé, il y avait un système de brevetage,
[Traduction]
un système d'octroi de brevets.
[Français]
Il y avait les lettres J à A. Les personnes de la catégorie J, les juniors, gagnaient 185 $ par mois, et les personnes de la catégorie A gagnaient 810 $ par mois. On ne comprenait rien là-dedans. Je trouvais que c'était un peu affreux que les incitatifs soient basés sur un système de lettres. En plus, il y avait un problème entre les sports d'équipe et les sports individuels. On a tout changé ça. On a dit qu'il y aurait une carte senior et que les gens de cette catégorie passeraient de 560 $ ou 810 $ par mois à 1 100 $ par mois, et que les juniors, ceux des catégories C1 à J, passeraient à 500 $ par mois.
La question des femmes est pour moi extrêmement importante. Donc, il y a eu de l'aide supplémentaire. Il y a des ressources, mais il n'y a pas seulement l'aide directe aux athlètes. Il y a aussi l'argent supplémentaire qu'on donne aux fédérations. On a augmenté l'aide monétaire qu'on donnait à 47 fédérations. Ces ressources sont évidemment retransmises dans plusieurs éléments au niveau des athlètes. On a aussi augmenté les fonds pour les centres nationaux du sport, ce qui a un impact direct sur les athlètes. On a créé le Centre d'entraînement de la région de Québec et celui de Regina. On a mis de l'argent dans les Jeux du Canada. Bref, il y a des ressources supplémentaires.
Ce gouvernement et l'ensemble du Parlement se préoccupent au plus point de la question de la femme dans le sport et de toutes ces mesures d'équité. Nous aurons, en 2002, la Conférence mondiale sur les femmes et le sport. Lorsqu'on finance une fédération, chaque mesure d'imputabilité doit être associée à une politique spécifique qui doit respecter la place de la femme dans le sport.
Je ne sais pas ce que vous pensez de quelqu'un qui pose nu. C'est le choix de la personne. Je dois vous dire que dans certains cas, ça peut être regrettable si quelqu'un fait cela parce qu'il y a un manque de ressources. On travaille à cela, mais avant de mettre des ressources supplémentaires, il sera extrêmement important, monsieur Lanctôt, qu'on apprenne à dépenser cet argent. C'est pour cela que notre politique est axée sur l'athlète et que depuis deux ans, on s'engage à travailler et à répondre aux besoins, non seulement en faisant des comités et en parlant, mais aussi en adoptant des mesures concrètes pour régler ces problèmes.
[Traduction]
Le président: Merci, monsieur le ministre.
• 1650
Personnellement, je ne préconiserais pas que des hommes et des
femmes posent nus pour faire la promotion du sport amateur. Il est
encore plus évident que pour nous tous au comité, et surtout les
membres de l'opposition—et je dis cela humblement mais
positivement—il est très important que vous utilisiez la Chambre
des communes pour inviter l'exécutif à réclamer plus de ressources
pour l'enveloppe des sports. Il y a deux ans, notre comité a fait
valoir auprès du ministre des Finances que pour tout simplement
être concurrentiel avec les autres pays du G-7, il nous fallait un
budget de 250 millions de dollars par année. Nous en sommes loin.
Du côté du parti ministériel, nous faisons de notre mieux pour
exercer des pressions auprès de l'exécutif mais nous avons besoin
de votre aide également. À la Chambre, il faudrait mettre le
secrétaire d'État et le ministre des Finances sur la sellette le
plus souvent possible. C'est la nature de notre régime
parlementaire qui le veut.
Monsieur Cuzner, allez-y—et je vous demanderais de poser des questions précises, car le temps se fait court.
M. Rodger Cuzner (Bras d'Or—Cape Breton, Lib.): Merci, monsieur le président. Je vais mettre un bémol à mes louanges à l'égard du secrétaire d'État. Je sais qu'aujourd'hui il a reçu plusieurs accolades. Si je lui adresse un autre compliment, il n'aura plus de bretelles. Je tiens à féliciter les membres du comité pour le travail qu'ils ont fait sous votre présidence, Dennis, mais assurément, le secrétaire d'État a fait un travail remarquable.
Je connais bien le milieu du sport pour y avoir passé de nombreuses années et je suis allé au sommet où j'ai constaté un optimisme mitigé. Des représentants d'une grande diversité de sports, des athlètes, des entraîneurs, des imprésarios et des administrateurs s'y trouvaient et je pense qu'ils étaient animés d'un optimisme mitigé concernant de grandes réalisations. Je pense que c'est cela qui ressort du sommet. Il s'y trouvait des incrédules là et ils souhaitaient voir du concret.
Cela m'amène à poser deux questions. La première porte sur d'éventuels partenariats avec l'entreprise. Où en sommes-nous depuis le sommet? Quelles avancées ont été faites depuis le sommet en ce qui a trait aux partenariats? On peut prévoir le potentiel d'événements majeurs, pour lesquels nous serions les hôtes. Je vous félicite d'appuyer le programme national de hockey féminin. Je pense que c'est très prometteur mais encore une fois, je pense que l'entreprise au Canada a une responsabilité, ce qui m'amène à ma question.
D'autre part, j'ai une question plus particulièrement à propos de nos jeunes athlètes. Pour reprendre ce que disaient Inky et Loyola, nos jeunes athlètes s'entraînent davantage, leurs équipes sont mieux structurées, et ils font partie de la compétition, plus jeunes, dans les ligues supérieures. Je viens d'une région où les décisions économiques se prennent autour de la table de cuisine quand il s'agit d'orienter un jeune vers un sport. Je songe au hockey, ce que je connais le mieux. Je constate que nous n'attirons plus nos meilleurs jeunes athlètes dans la position de gardien de but, car le sport est désormais dominé par les enfants des familles mieux nanties.
Le secrétaire d'État pense-t-il que le gouvernement fédéral peut jouer un rôle pour venir en aide à une mère seule qui doit prendre la décision de faire faire un sport donné à son enfant parce qu'elle a des moyens limités. Avons-nous un rôle à jouer dans cette décision? Pouvons-nous faire quelque chose pour garantir que tout Canadien, jeune homme ou jeune fille, a la possibilité de pratiquer un sport et pour que la décision ne soit pas une décision prise à la table de cuisine?
Une voix: Bravo.
M. Denis Coderre: Je pense que vous avez raison. Il faut rendre hommage à tous les parents qui se sacrifient parce qu'ils comprennent l'importance des sports pour leurs enfants. Il y a deux éléments toutefois qu'il faut prendre en compte.
Tout d'abord, je sais que le hockey n'est pas nécessairement un sport abordable. Je me souviens que dans le rapport Mills, on rapporte ce que les témoins ont révélé et nous avons parlé aux représentants des manufacturiers. Il faut trouver des moyens de créer des partenariats avec les sociétés canadiennes, et cela touche à votre première question. Si des équipes de hockey féminines ont besoin d'équipement, c'est un équipement précis. Pourquoi ne pas conclure un accord précis avec une société canadienne pour qu'elle vienne en aide aux jeunes filles qui souhaitent aussi faire du sport?
• 1655
Par ailleurs, la participation aux sports évolue. Le premier
sport au Canada est désormais le soccer. Pourquoi? C'est un sport
unisexe et il est abordable. Au lieu d'investir dans des culottes
de hockey, les gens préfèrent parfois une paire de chaussures de
course et un ballon, et c'est tout.
Je comprends ce que vous dites à propos des sociétés canadiennes. Voilà pourquoi j'attends avec impatience le premier rapport de notre groupe de travail, au mois de décembre. Il s'agit de partenariat. Il s'agit de nouvelles façons de dépenser l'argent. Il s'agit de préparer le scénario. Que pouvons-nous faire? Comment peut-on améliorer les compétences de marketing, le financement? Quel doit être le message afin que nous puissions compter sur une enveloppe pour financer certains sports? Voilà le genre de discussion que nous tenons, et les membres du milieu des affaires qui siègent au comité travaillent dur pour me donner des réponses. Après cela, nous nous assoirons ensemble.
Je veux être sûr que dès avril 2002 nous aurons une politique nationale sur les sports mais aussi un système national qui soit prêt—ou en tout cas presque—à fonctionner; c'est ce qui explique que le financement soit une question aussi importante. Mais pour cela, il nous faudra nous discipliner. Si nous voulons vraiment parler de crédit d'impôt ou de modification de la Loi de l'impôt sur le revenu, notre message devra être très clair et nous devrons démontrer que nous pouvons travailler ensemble, oeuvrer dans la même direction et viser le même objectif.
Le passé a été jalonné de difficultés, car la main droite ne savait pas ce que faisait la main gauche. Le milieu sportif devra donc se discipliner. Le sommet visait justement à nous permettre de trouver notre voie. Il ne s'agit pas uniquement d'être optimiste: il faut que chacun assume ses responsabilités car chacun est partie prenante à la solution.
[Français]
Le président: Monsieur Godin, voulez-vous poser une autre question?
[Traduction]
M. Yvon Godin: Monsieur Coderre, comme on entend dire un peu partout que vous faites bien votre travail, il se pourrait que nous n'ayons plus besoin d'un ministre délégué aux sports.
J'ai une question à poser: je ne voudrais pas qu'il soit dit que ce que nous demandons, c'est un hôtel de ville. Non, ce que nous voulons avoir, à Bathurst, c'est un complexe sportif en vue des jeux. Après les jeux, on pourrait bien en transformer une partie en hôtel de ville, mais il faut bien que le bâtiment serve aux sports, comme vous l'avez dit vous-même. Or, la population a décidé de faire sa part et ils savent qu'ils devront réunir eux-mêmes des fonds. Vous avez également dit vouloir investir à Sugarloaf, c'est-à-dire à Campbellton, et à Eel River Crossing. Mais je vous parle ici de Bathurst, puisque c'est là où se tiennent les jeux.
Je sais qu'on a investi quelque 40 millions de dollars à Cornerbrook en fonds de l'APECA, étant donné qu'il fallait aménager la montagne prévue pour le ski. Il y avait beaucoup d'argent disponible. Plus de 40 millions de dollars ont été injectés à Edmonton, en Alberta, par l'entremise de divers autres programmes, simplement parce que l'Alberta est une province riche.
Une voix: Vous avez dit 40 milliards?
M. Yvon Godin: Non, 40 millions. C'est dans le Fonds d'assurance-emploi qu'on trouve les 40 milliards?
Des voix: Oh, oh!
M. Yvon Godin: Ce qu'on envisage, c'est environ 750 000 $ provenant de trois sources. Autrement dit, il suffirait d'environ 250 000 $ pour aider les jeunes de notre région. Je voudrais savoir si vous êtes d'accord pour nous aider et pour conseiller au ministre d'y injecter des fonds.
Quant aux autres ministères du gouvernement... comme vous l'avez dit, il y a d'autres ministères qui offrent d'autres programmes de soutien. Cet argent sera investi dans les jeux, et il va sans dire que nous hériterons d'une partie de cet argent, puisque nous hériterons des bâtiments qui seront construits pour les jeux. Comprenez-moi bien: je ne demande pas qu'on nous construise un hôtel de ville. C'est tout à fait autre chose que je demande, c'est un complexe sportif qui sera laissé en patrimoine à la ville de Bathurst. C'est cela que les gens de Bathurst veulent retirer des jeux. Toute la population est d'accord là-dessus, et nous vous demandons maintenant votre appui.
M. Denis Coderre: Nous appuyons beaucoup d'initiatives. Si les Jeux du Canada sont à ce point couronnés de succès—et s'ils vont chercher une telle unanimité—c'est parce que je travaille en collaboration avec le comité organisateur. Les gens s'entendent sur un ensemble, et nous oeuvrons tous pour concrétiser cet ensemble. Nous oeuvrons de concert avec le gouvernement provincial et nous nous entendons avec lui sur les projets dans lesquels nous devrions investir.
• 1700
Maintenant, si vous avez en tête des programmes spécifiques,
vous n'avez qu'à m'écrire—ou à passer par l'entremise de
Mme Copps—et je prendrai votre demande en délibéré. Mais sachez
que dans le cas des Jeux du Canada, nous avons proposé un train de
mesures qui ont été acceptées par tous les intéressés. Nous avons
tous un objectif commun, et c'est d'organiser d'excellents Jeux du
Canada auxquels j'assisterai.
[Français]
M. Gérard Binet (Frontenac—Mégantic, Lib.): Bonjour, monsieur le ministre.
Ma grande peur, c'était de ne pas avoir l'occasion de parler puisque j'ai une autre réunion qui commence bientôt. Je tenais à vous féliciter.
Vous parliez plus tôt de taekwondo. J'ai consacré tout près de 30 ans de ma vie au taekwondo, dont 25 ans à titre d'entraîneur. J'ai eu connaissance du fait qu'il y avait beaucoup de besoins dans ce domaine-là. Former des athlètes lorsque ceux-ci cherchent seulement à s'amuser, c'est amusant, bien sûr, mais former des athlètes de grand calibre, c'est autre chose. Comme le disait plus tôt Mme Scherrer, c'est lorsqu'une personne franchit les étapes pour devenir entraîneur que cela devient plus difficile. La personne est bénévole et, par la suite, elle doit payer pour devenir entraîneur. C'est très compliqué. C'est un aspect qui mériterait d'être revu.
Je tiens vraiment à vous féliciter. Par le travail que vous accomplissez, vous donnez une visibilité, pour nos commettants, au fait qu'il y a quelqu'un qui s'occupe des sports au Canada.
J'ai vécu quelque chose cet été. On avait formé cinq champions canadiens cette année. Quatre de ceux-ci devaient aller au Chili, mais il y avait un problème quelconque avec la fédération. J'ai appelé votre bureau et j'ai parlé avec Raymond. Grâce à cette démarche, j'ai pu parler dans la même journée au président de l'association. Cela a permis que l'argent nécessaire soit débloqué. Le problème a donc été réglé en deux jours. Comme député, j'ai adoré cela. Si cela n'avait pas réussi, j'aurais eu l'air niaiseux aux yeux de mes commettants, qui savent que je suis engagé là-dedans. C'est donc dire qu'il est important d'avoir quelqu'un qui est délégué aux sports de façon vraiment permanente.
Je passe maintenant à ma question qui porte sur l'harmonisation des provinces. Dans le monde du taekwondo, les gens jasaient beaucoup. Ils se demandaient pourquoi ils ne pouvaient pas participer aux Jeux du Québec malgré le fait que le taekwondo est un sport olympique. Est-ce que l'on discute entre les provinces pour en arriver à l'harmonisation?
M. Denis Coderre: Il y a une harmonisation. Évidemment, chacun joue son rôle. Ce qui est important, c'est de s'assurer qu'il y ait un processus de développement de l'athlète. Quand on parle des Jeux du Québec, des Jeux de l'Ontario, on parle de jeux de participation. Près de 38 p. 100 des athlètes qui réussissent à se rendre aux Jeux du Canada vont se rendre aux Jeux olympiques. Ce qui est important dans tout cela, c'est de développer un processus cohérent. Le fait qu'il est maintenant question à la fois de participation et d'excellence et que la pyramide est complétée par l'optimisation des ressources va nous permettre de créer ce cycle qui éliminera les zones grises. Ainsi, je pense que non seulement on sera en mesure de s'assurer que nos champions performent bien, mais qu'on aura aussi un programme d'identification des talents et qu'on pourra miser sur la relève.
Je conclus en disant que c'est pour cette raison que le financement des fédérations canadiennes est essentiel. Les fédérations canadiennes ont un rôle important à jouer, et on croit en ce rôle. On doit s'assurer que, dans le processus d'imputabilité, il y ait des programmes basés sur l'équité, par exemple le sport pour les personnes handicapées entre autres, et qu'on augmente en même temps le pourcentage de l'évaluation destiné au sport de développement afin de s'assurer qu'il puisse également travailler en ce sens. C'est le rôle d'une fédération canadienne. Les fédérations provinciales ont, elles aussi, un important rôle à jouer. Mon rôle, au fond, est simplement d'être là comme facilitateur afin de faire en sorte qu'à tous les niveaux, les personnes qui y sont puissent répondre aux besoins, comme cela a été le cas pour le taekwondo.
[Traduction]
Le président: Merci beaucoup, monsieur le ministre. Il est déjà 17 h 05, et vous vous êtes montré très généreux avec votre temps aujourd'hui.
En passant, je m'en voudrais de ne pas mentionner ici le travail magnifique accompli par M. Norman Moyer, qui s'occupe de ce dossier depuis de nombreuses années pour le ministère. Les fonctionnaires de ce ministère consacrent des milliers d'heures à faire avancer ces dossiers. On leur donne très peu de reconnaissance, mais je sais que tous les membres de ce comité reconnaissent bien tout ce qu'ils font pour soutenir M. Coderre. Votre travail est grandement apprécié.
• 1705
Monsieur le ministre, je crois que nos délibérations
aujourd'hui ont été très enrichissantes. Premièrement, nous allons,
au cours des prochains mois, réunir des éléments de données
provenant de certains domaines. Il va falloir trouver des réponses
à nos questions. Pourriez-vous envisager de comparaître de nouveau
devant notre comité dans deux mois environ pour une courte séance
afin de nous mettre courant de ces questions? C'est ma première
question. Vous pouvez, naturellement, nous donner une réponse plus
tard.
Ma deuxième question porte sur le parrainage sportif. Est-ce qu'on a confié à un membre de votre équipe le mandat précis d'aller chercher, recruter, aguicher—appelez ça comme vous voulez—15 heures par jour, les entreprises pour les convaincre de participer directement au sport amateur?
M. Denis Coderre: Premièrement, permettez-moi de répéter le fait que j'appuie Sport Canada et Patrimoine canadien. Je remercie le premier ministre pour avoir donné suite à la première recommandation de notre rapport, c'est-à-dire, la possibilité d'avoir une voix politique au cabinet. Mais ce qui est encore plus important, c'est que, dans le passé, à l'époque où on avait un ministère chargé de ce mandat, la situation était assez difficile. M. Moyer et son équipe—Sue Niel, Carole Lacombe et Roger Ouellette, pour n'en nommer que quelques-uns—ont fait un travail extraordinaire de concert avec les consultants. Si jamais nous avons un ministre au sport, ce serait grâce à cette équipe excellente. Au nom du cabinet et au nom de Sport Canada et Patrimoine Canadien, je peux vous assurer... vous disiez qu'ils travaillent des milliers d'heures. Vous devriez ajouter qu'ils font beaucoup plus que cela. Nous avons accompli ce travail au cours des deux dernières années, donc vous pouvez imaginer tout le travail que cela exige.
Je suis prêt à comparaître de nouveau. Je ne vois pas de problème. Nous pourrons en discuter. Nous examinerons l'ordre du jour. Mais le sous-comité doit tenir compte d'autres choses à part le secrétaire d'État. Vous devez également faire comparaître tous les autres témoins. Et cela, c'est votre travail, et vous le faites mieux que moi.
En ce qui concerne le parrainage, M. Parrainage fait partie de mon comité, et il s'appelle Chris Lang. C'est Chris qui a rédigé le premier rapport en 1969. Je dirais que c'est le spécialiste au Canada et c'est lui qui se charge de cette activité pour le comité. Nous avons plusieurs personnes extraordinaires, comme Doug Mitchell, du Prix Howard Mackey, Jack Agrios, Fred MacGillivray, qui se charge d'Événements Halifax, et quelqu'un du nom de Michel Simard, qui consacre toute son énergie pour que nous puissions nous acquitter de cette fonction.
Le président: Merci.
[Français]
M. Robert Lanctôt: J'aimerais poser une dernière question si je peux avoir le consentement unanime. Je pense qu'on peut s'entendre sur une dernière question à poser à M. Coderre. Il aura probablement besoin de vérifier des chiffres.
[Traduction]
Le président: Monsieur Lanctôt, certains membres doivent assister à d'autres séances de comité, et ils sont en retard. Peut-être que vous pourriez...
J'ai toujours besoin de l'approbation du comité pour convoquer nos prochains témoins d'ici deux semaines, c'est-à-dire les représentants d'Olympic Aid. D'abord que j'aie...
[Français]
M. Robert Lanctôt: Je m'excuse, mais c'est écrit sur l'ordre du jour que nous siégeons de 15 heures à 17 h 30, et il est 17 h 10. Je ne pense pas qu'une seule question mette beaucoup de gens... Je ne sais pas si le comité pourrait me permettre de poser une question.
[Traduction]
Le président: Excusez-moi, monsieur Lanctôt, mais nous avons d'autres questions à l'ordre du jour. Je veux simplement m'assurer d'avoir l'approbation du comité me permettant d'organiser la séance avec les prochains témoins. Cela ne va pas prendre beaucoup de temps.
Des voix: D'accord.
Le président: Je vois que j'ai l'approbation, et donc vous pouvez maintenant poser votre question. Nous allons, de concert avec le greffier, organiser la prochaine séance.
[Français]
M. Robert Lanctôt: Vous être très gentil. Merci beaucoup, monsieur le président, et merci, monsieur Coderre, de me permettre de poser cette question fort importante.
À la suite d'une plainte qui a été envoyée à la commissaire aux langues officielles en 1999 quant à l'état du français dans les fédérations sportives canadiennes, un rapport fut produit l'an dernier comportant 16 recommandations, dont 12 devaient être mises en oeuvre le 1er avril 2001 ou avant.
• 1710
Quant à la révision et à l'application par Sport
Canada des objectifs relatifs aux langues officielles,
le récent rapport de la commissaire en parle une fois
de plus. Voilà plus d'un an que les responsables de
Sports Canada connaissent la teneur de ce rapport. La
date charnière était le 1er avril 2001. Jusqu'à
maintenant, les athlètes francophones ont toujours eu
de sérieuses difficultés à obtenir des services en
français de la part de plusieurs fédérations sportives
canadiennes. Le ministre responsable des langues
officielles nous a dit qu'il n'avait pas d'effectif et
aucun pouvoir particulier pour l'exécution de son
mandat, ce qui est décourageant.
[Traduction]
Le président: Excusez-moi, mais est-ce que la question sera courte?
[Français]
M. Robert Lanctôt: Voici ma question. Quelles démarches ont été entreprises pour corriger la situation qui perdure dans de nombreuses fédérations sportives canadiennes quant à l'usage presque exclusif de l'anglais comme langue d'entraînement et de compétition, afin que nos athlètes francophones ne soient plus pénalisés? Quand se fera l'application de ces recommandations des deux rapports de la commissaire aux langues officielles?
[Traduction]
Le président: Monsieur le ministre, je vous serais reconnaissant d'une réponse très courte.
[Français]
M. Denis Coderre: Monsieur le président, je connais très bien la plainte envoyée à la commissaire aux langues officielles puisque j'étais un de ceux qui l'ont faite. C'est donc clair. C'est probablement la première fois dans les annales qu'un plaignant répond à sa plainte.
Évidemment, on a mis la main à la pâte. La semaine dernière, j'ai écrit une autre lettre à la commissaire aux langues officielles. Je lui disais non seulement que l'implantation allait très bien, ne serait-ce qu'au niveau de Sport Canada, où il y a énormément de travail qui se fait, mais aussi qu'on était même en train de changer la façon de faire au niveau des organisations sportives.
Au niveau des grands jeux, je peux vous affirmer que depuis notre arrivée, tant au niveau de l'Association olympique canadienne qu'à celui des Jeux de la Francophonie, à celui des Championnats du monde d'Edmonton et à celui des Jeux du Canada à London, tout est bilingue. Il y a de plus en plus de francophones qui y participent.
Je veux féliciter publiquement M. Marco Veilleux, qui vient d'être élu président de la Fédération aquatique du Canada, qui regroupe Synchro Canada, Natation Canada, l'Association canadienne de plongeon amateur et Water Polo Canada.
Donc, il y a de plus en plus de français et il y a de plus en plus de travail qui se fait en ce sens. Je suis extrêmement sensible à cette question. D'ailleurs, si je me souviens bien, la commissaire aux langues officielles, dans son dernier rapport, a dit qu'on était dans la bonne voie au niveau de Sport Canada. C'est important pour moi et je vous remercie d'avoir posé cette question si importante.
[Traduction]
Le président: Monsieur le ministre, nous vous remercions de votre excellent travail. Nous vous reverrons encore dans un avenir rapproché.
À tous les autres collègues, nous avons eu une bonne première réunion aujourd'hui. Nous nous reverrons dans deux semaines. Merci. La séance est levée.