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Merci, monsieur le président. Je remercie le comité de me donner l'occasion de parler du Plan d'action sur les marchés mondiaux, ou PAMM comme nous avons pris l'habitude de le désigner.
Je m'appelle Cam Vidler et je suis directeur de la politique internationale de la Chambre de commerce du Canada, laquelle représente plus de 200 000 entreprises de toutes tailles, secteurs et régions du Canada.
Comme vous le savez, la Chambre de commerce du Canada a fait partie du conseil consultatif qui a contribué à la formulation du PAMM. Lors de l'annonce du plan, notre président, l'honorable Perrin Beatty, a dit qu'il s'agissait d'une « stratégie exhaustive de commerce international qui aidera les entreprises de toutes tailles à se développer et à s'implanter sur de nouveaux marchés dans le monde entier ».
Il a ajouté qu'en « désignant des marchés prioritaires, en fonction de nos atouts fondamentaux et en nous assurant que les services gouvernementaux reflètent les besoins des exportateurs, ce plan arrive juste à temps, et son adaptabilité aidera le Canada à rehausser sa compétitivité à long terme ».
C'est encore notre avis aujourd'hui, monsieur le président.
Cela dit, des signes récents montrent que le commerce du Canada ne s'est pas complètement rétabli depuis la récession, ce qui amène les entreprises à envisager ce plan avec un sentiment d'urgence renouvelé. Plus tôt ce mois, le gouverneur de la Banque du Canada a dit au Comité des finances de la Chambre des communes que les exportations du Canada sont de 40 milliards de dollars inférieures à ce qu'elles devraient être, selon ses modèles. De fait, il y a aujourd'hui 9 000 entreprises exportatrices de moins qu'en 2008, et le problème ne se limite pas à l'exportation. Les entreprises hésitent à investir à l'étranger, surtout sur les marchés émergents ou pionniers où se trouve la majeure partie des occasions de croissance futures. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, seulement 1,5 % de tout l'investissement étranger du Canada se trouve actuellement dans des pays en développement d'Asie ou d'Afrique, ce qui est, de loin, la proportion la plus faible du G7. Alors qu'il était autrefois l'exemple même d'une nation commerçante, le Canada prend rapidement du retard par rapport à ses pairs.
Le PAMM a la possibilité de nous remettre sur le droit chemin en matière de commerce et d'investissement. Son orientation sur les marchés et secteurs clés devrait rendre nos efforts actuels plus efficaces, et le mouvement actuel de négociation d'accords sur le commerce et l'investissement, comme ceux que l'on a récemment annoncés avec l'Europe et la Corée, est très important. Mais nous devons faire beaucoup plus.
J'aimerais me concentrer sur l'engagement du PAMM envers un nouveau plan de promotion du commerce qui promet de rehausser les services mis à la disposition des entreprises canadiennes et d'assurer qu'on tire parti de la présence diplomatique du Canada pour appuyer nos entreprises sur le terrain.
Comme vous le savez peut-être, la Chambre de commerce du Canada a publié lundi un nouveau rapport intitulé Un point tournant : Comment rétablir notre succès commercial sur les marchés étrangers. J'en ai remis des exemplaires au comité. Basé sur des consultations menées auprès de nos membres et sur une analyse de ce que font nos concurrents dans ce domaine, ce rapport contient une série de recommandations axées sur quatre thèmes.
Le premier est que nous devons tirer le meilleur parti possible de ce que nous avons déjà en intégrant les services commerciaux et en les reliant aux entreprises. Il existe littéralement des douzaines de ministères et organismes fédéraux et provinciaux offrant des services précieux de formation, de développement des affaires, de financement et de marketing pour l'expansion internationale, mais ces services sont souvent mal coordonnés, sans compter qu'il est très difficile de s'y retrouver dans ce labyrinthe, surtout lorsqu'on est une PME, alors que c'est précisément le type d'entreprise que vise le Plan d'action sur les marchés mondiaux.
Les fournisseurs de services doivent mieux faire pour travailler ensemble et partager des informations sur leurs clients intérieurs et sur les cibles étrangères. Nous croyons savoir que le gouvernement prend déjà des mesures à cet égard. Par exemple, un protocole d'entente entre Exportation et développement Canada et la Banque de développement du Canada a entraîné une hausse rapide du nombre de références bilatérales. Un protocole d'entente similaire a été signé récemment entre le service des délégués commerciaux et Exportation et développement Canada. Nous encourageons le gouvernement à approfondir et à élargir ces efforts de coordination de façon à y intégrer d'autres ministères fédéraux susceptibles de contribuer à la promotion du commerce international, ainsi que des organismes provinciaux jouant un rôle dans ce que nous appelons de plus en plus un écosystème de promotion commerciale. Il faudrait aussi envisager de créer un portail donnant accès à tous les services et comprenant des renseignements à jour sur les marchés ainsi que sur les clients potentiels à l'étranger, de manière qu'ils soient facilement accessibles aux entreprises.
Deuxièmement, nous devons remettre les affaires au premier plan de la marque mondiale Canada. Maintes enquêtes internationales ont montré que la réputation du Canada est quasiment sans égale, et l'on peut certainement donner crédit au gouvernement actuel d'une gestion économique qui a contribué à perpétuer cette réputation. Il nous faut cependant faire mieux pour étendre la portée de cette marque dans le monde des affaires, afin qu'elle ne soit pas limitée à une destination d'investissement. Inclure des représentants d'entreprises de haut niveau dans les visites d'État serait utile pour mieux diffuser ce message mais, à l'heure actuelle, les PDG ne sont bien souvent invités à participer aux voyages du premier ministre que quelques jours avant la date de départ. Notre suggestion serait que le premier ministre nomme un ambassadeur spécial au commerce, issu du secteur privé, qui serait chargé de collaborer étroitement avec les provinces et avec les dirigeants des grandes entreprises canadiennes pour organiser des délégations de haut niveau sur les marchés prioritaires, sous notre étendard national.
Nous devrions aussi envisager un programme de marque nationale plus active qui permettrait de surveiller et de gérer notre réputation commerciale parmi ceux et celles qui exercent une influence déterminante sur les marchés prioritaires. À l'heure actuelle, bon nombre de nos efforts de promotion de la marque nationale sont fragmentés en fonction d'un objectif sectoriel particulier et ne procèdent pas d'une politique plus unifiée et plus holistique au sujet des capacités commerciales du Canada.
Troisièmement, nous devons renforcer les premières lignes. Le service des délégués commerciaux est au coeur même de la diplomatie économique du Canada, et il est crucial qu'il possède les ressources et les compétences nécessaires pour bien faire son travail. Malgré une augmentation des demandes de service, les budgets et le personnel sont toujours au même niveau qu'en 2007, et l'on prévoit qu'ils y resteront pendant un avenir prévisible. En proportion de son PIB, le Royaume-Uni dépense aujourd'hui deux fois plus que le Canada pour ses diplomates commerciaux.
Finalement, nous devons faire un meilleur travail pour relier le commerce à l'aide internationale. Le gouvernement a déjà pris certaines mesures en ce sens, mais nous avons des suggestion plus précises à lui faire. À l'heure actuelle, la participation des entreprises canadiennes aux projets de développement internationaux est largement inférieure à son potentiel. Le Canada devrait faire plus grand usage de sa programmation directe, en la gérant avec les pays cibles. Près de 80 % de notre aide publique au développement est allée en 2013 à des agences étrangères, souvent dans une relation de source unique, et les appels d'offres affichés sur les sites Web fédéraux pour des projets de développement international n'apparaissent aujourd'hui qu'au compte-gouttes. On devrait faire plus pour relier l'expertise canadienne aux banques de développement multilatérales et aux organismes humanitaires internationaux, où notre part des contrats est particulièrement faible par rapport à d'autres pays.
Le gouvernement se doit d'étendre les outils de financement qu'il possède pour stimuler l'investissement privé canadien dans les pays en développement. Pendant des décennies, le Canada a été le seul pays du G7 à ne pas avoir d'organisme national dédié de financement du développement susceptible d'offrir des prêts de faveur, du capital-actions, des garanties de risque et des subventions pour de l'assistance technique et des études de faisabilité.
Le sérieux déclin de la performance commerciale du Canada mérite une attention immédiate. Le PAMM va certainement dans le bon sens, mais nous devons faire plus que simplement signer des accords commerciaux et réorganiser les ressources intérieures de notre modèle actuel de promotion du commerce. L'heure est venue d'agir avec audace afin de veiller à ce que nos entreprises aient les meilleurs outils et le soutien requis pour réussir dans un monde de plus en plus compétitif.
Merci.
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Je réponds d'abord à la question concernant l'ambassadeur au commerce.
Il ne s'agit pas ici de prendre le USTR comme modèle. Je pense que l'équivalent canadien du USTR serait le ministre Fast, notre ministre du Commerce international. Notre idée serait de créer un poste supplémentaire qui serait en grande mesure destiné à « faire la chasse », en quelque sorte, aux entreprises canadiennes, aux différents ministres, peut-être même au niveau provincial, pour mettre une présence de haut niveau sur les marchés canadiens prioritaires.
Le modèle que nous avons retenu dans le livre est celui de la Nouvelle-Zélande, qui a créé un poste d'envoyé spécial pour le commerce agricole. Il est en contact avec les chefs d'entreprise ou avec les grandes sociétés commerçantes du pays afin de les aider à diffuser la marque agricole de la Nouvelle-Zélande dans le monde entier, à poursuivre des possibilités d'affaires et à être une sorte de point de coordination.
Je pense qu'il est un peu injuste, dans une certaine mesure, de demander au ministre Fast, au ministre Baird, ou même au premier ministre, d'être toujours ceux qui doivent aller à l'étranger avec des entrepreneurs pour ouvrir des portes aux niveaux les plus élevés des gouvernements, sur des marchés comme la Chine et l'Inde. Ils ont beaucoup d'obligations politiques intérieures, et il y a aussi des problèmes de sécurité qui peuvent nous empêcher de mobiliser un front uni.
Comme ce nouvel ambassadeur au commerce serait spécialisé sur ce sujet, je pense qu'il pourrait nous aider à résoudre certains des problèmes de coordination.
Veuillez excuser mon retard. Alors que la méthode « juste à temps » semble marcher dans l'industrie automobile, elle ne marche pas du tout avec les compagnies aériennes.
Merci beaucoup de me donner la possibilité de participer à votre étude du PAMM.
Il y a beaucoup de choses que j'aime bien dans ce document, et il y a certaines choses qui, selon moi, pourraient renforcer son impact. Permettez-moi de mentionner d'emblée que mes remarques sont celles d'une enseignante en commerce international, de quelqu'un qui a travaillé pendant 20 ans à l'étranger à plusieurs titres différents, et de quelqu'un qui essaye maintenant de faire exactement ce que le PAMM essaye de faire, c'est-à-dire amener un plus grand nombre de nos PME à tirer profit des opportunités qui existent au-delà de nos frontières.
L'une des choses qui m'ont impressionnée au sujet du PAMM est l'ampleur des consultations qui ont précédé sa production. Les parties concernées n'ont pas seulement été consultées, elles ont aussi été écoutées, ce dont témoigne clairement le plan. Les consultations doivent continuer avec le conseil consultatif qui est proposé et avec ses deux sous-comités permanents sur les marchés émergents et sur les marchés établis. Je pense que c'est l'une des forces de ce plan.
Ce qui m'a cependant le plus réjouie quand j'ai vu le PAMM, c'est qu'il est focalisé sur les PME. Celles-ci sont la colonne vertébrale de notre économie, et elles ont énormément de possibilités d'accroissement de leurs exportations. Seulement 10 % d'entre elles exportent. Sur celles qui exportent, la plupart le font aux États-Unis. Moins d'un tiers exportent en Europe, environ 21 %, en Asie, et beaucoup moins encore dans les autres parties du monde.
Cela dit, si l'on veut considérer le verre à moitié plein, l'examen de la croissance de nos exportations en Asie montre que les PME canadiennes font beaucoup mieux que nos grandes entreprises en Chine, en Inde, à Hong Kong et sur cinq des marchés de l’ANASE.
La troisième chose que j'ai appréciée au sujet du PAMM, c'est qu'il fixe un ordre de priorité entre les marchés. Je n'ai encore jamais vu cela au niveau gouvernemental, alors que c'est une mesure importante. Toutefois, quand j'examine la liste, elle est bien longue. Est-ce que tous ces marchés sont prioritaires? Est-ce qu'on peut vraiment se concentrer sur toute la liste? Est-ce qu'on ne devrait pas plutôt faire un classement plus précis en établissant des priorités primaires et secondaires dans chacune des régions?
J'ai aussi lu avec plaisir dans le plan qu'un des objectifs consiste à « améliorer et coordonner l'image de marque et la promotion du Canada à l'étranger » car nous avons pendant trop longtemps été trop modestes à cet égard. Après tout, ce n'est pas anticanadien de se vanter un peu, de montrer ce que nous avons à offrir.
Dernière remarque, l'indication que ce plan doit être « souple et adaptable » est cruciale. Les événements avancent très vite dans le monde d'aujourd'hui, et nous devons être assez souples pour pouvoir tirer parti des nouvelles occasions qui se présentent. Il est bon aussi qu'on ait prévu de revoir périodiquement la stratégie pour la recalibrer s'il y a lieu.
Cela dit, il y a certaines choses sur lesquelles j'aurais aimé qu'on mette un peu plus l'accent, c'est-à-dire les services, qui constituent une part énorme du commerce du Canada, laquelle mérite plus de place dans le PAMM. Il y a des services dans les 22 secteurs prioritaires énumérés, mais je pense qu'on aurait dû leur accorder plus de place.
L'un de ces services est l'éducation. Quand j'ai vérifié sur le site Web du MAECD les statistiques sur le commerce international des services, par catégorie, je n'ai pas pu trouver l'éducation. A-t-elle été regroupée dans les services gouvernementaux? Peut-être bien, mais ce qu'on ne voit pas n'est généralement pas mesuré et n'est généralement pas comptabilisé. Or, les étudiants étrangers ajoutent beaucoup à l'économie du Canada. Je suis heureuse de voir qu'il y a aussi une stratégie internationale de l'éducation, mais j'aurais aimé voir un lien plus étroit entre le PAMM et la stratégie internationale de l'éducation. Sinon, ça deviendra un silo. Intégrer un commissaire au commerce à la stratégie internationale de l'éducation est une bonne chose, mais j'aurais aimé qu'on fasse plus. N'oubliez pas que les étudiants étrangers, quand ils retournent dans leur pays, obtiennent souvent à terme des postes d'influence. Quand ils auront à prendre des décisions d'approvisionnement à l'international, ils se tourneront d'abord vers le pays qu'ils connaissent le mieux, le Canada. Je l'ai déjà constaté avec d'autres pays, et j'aimerais pouvoir le constater plus avec le Canada.
Toujours en ce qui concerne l'éducation, le PAMM est focalisé sur les gens d'affaires d'aujourd'hui, ce qui est compréhensible, mais qu'en est-il de la génération suivante? Essayons de voir loin et de mieux préparer les successeurs. Établir des partenariats avec les universités et collèges serait une bonne chose pour relier le présent à l'avenir, comme le fait EDC actuellement. À preuve, mon poste d'enseignante, puisque je suis professeure EDC de commerce international à Schulich.
J'aimerais aussi qu'on mette un peu plus l'accent dans le plan sur l'accès aux agences de prêt multilatérales, comme la Banque asiatique de développement. Nous avons toujours eu de très bons résultats à la BAD pour les services de consultance, mais pas du tout aussi bons pour les produits beaucoup plus lucratifs, les travaux publics et les services connexes. N'y aurait-il pas moyen pour le PAMM d'aider les PME à entrer dans les chaînes d'approvisionnement des entreprises répondant aux appels d'offres de ces projets, et d'aider aussi nos plus grandes entreprises? Ce serait extrêmement bénéfique pour le Canada.
Je voudrais parler aussi — et j'ai probablement cela en tête parce que j'en parlerai à des réunions de l'APEC à Beijing la semaine prochaine — du commerce mobile. Je ne vois strictement rien à ce sujet dans le PAMM. Or, le commerce mobile représente un pas en avant par rapport au commerce en ligne, et c'est dans cette voie que s'en va le monde. Il serait bon d'en parler dans le PAMM, dans le but d'aider les PME à avoir accès à la technologie la plus récente.
Le PAMM est un très bon document pour exposer une stratégie, mais il faut aussi qu'elle soit mise en oeuvre. Une stratégie qui reste sur le papier ne vaut rien. Ajouter plus de ressources au service des délégués commerciaux est un bon début. Au-delà, je vois plusieurs domaines où il faudrait agir. Premièrement, comment allez-vous communiquer les informations aux PME? Il y a beaucoup d'informations dans la nature, provenant de toutes sortes de sources, et les PME auxquelles je parle n'ont strictement aucune idée de la manière dont elles peuvent les rechercher. Bien souvent, si elles débutent dans le commerce transfrontalier, elles ne savent même pas quelles questions poser. Même celles qui ont une certaine expérience en la matière estiment qu'il est toujours difficile de s’y retrouver parmi toutes les différentes sources d'information. Un guichet unique ou un portail avec une interface conviviale que vous pourriez faire connaître comme étant l'endroit où trouver toutes les informations, avec des liens vers toutes les agences pertinentes, serait extrêmement utile.
En ce qui concerne l'éducation des PME, pratiquement tous ceux qui parlent du monde des affaires canadien mentionnent son conservatisme et son aversion au risque. Or, de par sa nature même, le commerce international implique un risque, mais c'est un risque gérable. Il incombe aux PME de surmonter leurs craintes si elles veulent réussir internationalement. Elles ont besoin de savoir comment gérer ce risque, et on peut les y aider par l'éducation. L'éducation peut se faire au moyen de tribunes, de colloques, de mentorat, d'accélérateurs. Ce sont certaines des choses que nous essayons de faire au Schulich Centre for Global Enterprise.
Une autre chose que je veux mentionner est que, parmi les six ou sept raisons pour lesquelles une entreprise ne fait pas de commerce international — et maintes études l’ont montré —, on trouve le fait qu'elle ne comprend pas la culture des affaires, qu'elle ne parle pas la langue, ou qu'elle n'a pas d'expertise en gestion. Or, il s'agit là de facteurs qu'on peut régler au moyen de colloques ou par le mentorat, mais on peut aussi s'y attaquer en mettant l'entreprise en contact avec des étudiants en gestion des affaires qui possèdent ces compétences, qu'on peut recruter pour un projet donné, comme stagiaires ou comme employés à temps plein.
Cela m'amène au partenariat, pas seulement à la consultance mais au partenariat avec d'autres organisations partageant le même but. Nous sommes nombreux à avoir le même objectif consistant à aider un plus grand nombre de PME à faire des affaires à l'étranger, et je veux parler ici du CME, d’I.E. Canada, des chambres de commerce, de mon propre Centre for Global Enterprise. Ce partenariat peut engendrer des synergies et permettre de faire plus avec des ressources rares.
Il devrait y avoir dans le PAMM un plan de suivi pour suivre l'évolution d'entreprises individuelles. Sans cela, certaines prendront peut-être un bon départ mais elles risquent de ne pas aller très loin ensuite. C'était l'un des problèmes des anciennes missions d'Équipe Canada. Il n'y avait quasiment pas de suivi. Beaucoup d'entreprises allaient à l'étranger pour donner quelques coups de pieds dans les pneus, on avait l'impression que beaucoup de choses allaient se passer mais, une fois qu'elles étaient revenues au Canada, elles oubliaient tout.
Finalement, nous avons besoin d'une vue holistique du commerce. Le commerce est une route à deux sens. C'est de l'importation autant que de l'exportation et, aujourd'hui, c'est de plus en plus faire partie d’une chaîne d'approvisionnement mondiale. Je n'ai pas vu cette idée de chaîne d'approvisionnement mondiale être reflétée comme elle aurait dû l'être dans le PAMM. Un autre élément de cette vue holistique du commerce, bien que je pense que ça sort probablement de la portée du PAMM, c'est qu'il serait très utile d'assurer plus de coordination entre les ministères. J'ai souvent vu ce qui me semblait être un MAECI — sous la forme qu'il avait auparavant — et une CIC agir à contre-courant, le premier essayant de promouvoir le commerce et l'investissement, et la deuxième essayant de le ralentir au moyen de visas faisant barrière.
Je crois qu'un témoin précédent a parlé des règlements sur l’importation qui relèvent du ministère de la Sécurité publique et qui ne sont pas toujours harmonisés avec les règlements sur l'exportation. Or, cette harmonisation est absolument essentielle à notre époque où les entreprises sont souvent aussi bien importatrices qu’exportatrices.
Il y a ensuite les barrières interprovinciales au commerce. La situation est meilleure qu'elle l'a déjà été, mais nous risquons bientôt de nous retrouver dans une situation où il sera plus facile de faire du commerce avec la Corée qu’entre l'Ontario et la Colombie-Britannique, ce qui est un mystère absolu pour les entreprises étrangères.
En conclusion… Me reste-t-il du temps, monsieur le président?
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Depuis que je m'intéresse à ça, on a toujours eu ce souci dominant au Canada de diversifier notre commerce par rapport aux États-Unis. Je pense que ça s'explique par ce qui s'est passé dans les années 1990. En 1990, le Canada exportait environ les trois quarts de ses marchandises aux États-Unis; en 1999, cette proportion avait atteint une crête de 87 %. Nous sommes restés à ce niveau pendant trois ans. C'est beaucoup plus élevé en Ontario, à 93 %. Depuis lors, cependant, cette diversification si longtemps recherchée vers d'autres marchés s'est poursuivie. Avec les vents contraires d'un dollar canadien plus ferme et, tout simplement, des changements dans la taille différente des économies, nos exportations aux États-Unis sont retombées au niveau où elles étaient en 1990, soit environ 75 % du total, avec une proportion encore plus élevée en Ontario, autour de 80 %, mais beaucoup plus basse en Colombie-Britannique, 46 %.
L'une des interprétations possibles de cette situation est que la mission a été accomplie, que la diversification commerciale si longtemps recherchée par rapport aux États-Unis a été atteinte. Une autre interprétation possible est de dire que, certes, nous avons réduit notre relation commerciale avec les États-Unis, mais comment l'avons-nous fait et comment pouvons-nous continuer à aller dans cette voie? Je pense que cela nous amène à l'étude des politiques qui ont été employées pour amener le Canada à s'écarter les États-Unis.
Celle qui nous a vraiment intéressés est la démarche d'Équipe Canada adoptée par le gouvernement de Jean Chrétien et de Paul Martin de 1984 à 2005. John Ries et moi-même avons passé beaucoup de temps à scruter les chiffres et à analyser l'effet d'une série de missions commerciales entreprises par le Canada à cette époque. Il y en a eu dans 17 pays différents. Si l'on fait le total, elles ont permis de passer des accords dont on a dit qu'ils valaient 33 milliards de dollars, et 33 milliards, c'est un gros chiffre quand on pense que notre commerce total en 2000 vers des destinations non américaines s'élevait à 54 milliards de dollars. On parle donc des trois cinquièmes de notre commerce total de cette année-là.
La question qui se pose est la suivante : est-ce que ces missions commerciales entreprises sous l'égide d'Équipe Canada ont vraiment donné des résultats? Si l'on examine ce que les gens ont dit à l'époque, on a des avis extrêmement contradictoires. Le premier ministre de l'Ontario disait : « ce voyage a été un succès absolu », « des accords commerciaux qui profiteront aux entreprises dans l'immédiat », « des contacts qui déboucheront sur un commerce continu » et « encore plus de création d'emplois » à long terme. C'était ce qu'il pensait.
En contrepartie, Michael Hart, l'un des négociateurs de l'accord commercial avec les États-Unis et partisan de longue date de l'accroissement du commerce avec les États-Unis avec moins d'insistance sur la diversification, disait que les missions commerciales sont populaires auprès des ministres mais qu'elles n'ont quasiment aucun impact durable sur les tendances du commerce et de l'investissement. On a donc l’opinion contraire de quelqu'un qui estimait essentiellement que des missions commerciales comme Équipe Canada servaient surtout à se faire prendre en photo.
Nous ne savions pas quelle est la vérité entre ces deux thèses. Les deux semblaient tout aussi plausibles, et nous avons donc pris toutes les missions commerciales… Il y a eu 8 missions d'Équipe Canada et 15 missions commerciales canadiennes différentes de moindre ampleur, menées par le ministre du Commerce international plutôt que par le premier ministre. Ces missions ont été entreprises avec beaucoup d'autres représentants du gouvernement, souvent avec des premiers ministres provinciaux et des représentants d'entreprises canadiennes dont le nombre pouvait être aussi peu que 25 mais pouvait aller jusqu'à 500, ce qui en faisait de grosses opérations. Il est important de savoir si elles ont donné les résultats parce qu'elles plaisaient beaucoup aux politiciens et que nous voulons savoir si elles ont vraiment produit des bénéfices pour le Canada.
Ce que nous avons constaté, c'est que, si l'on décortique les données de la manière la plus naïve possible, il semble que ces missions commerciales ont vraiment eu du succès. Par contre, si l'on commence à creuser plus profondément, si l'on commence à décortiquer les données de manière plus intelligente et plus réfléchie, on constate que les effets se mettent à diminuer.
Ce que nous avons finalement fait, qui nous semble être la chose la plus naturelle, a été d'examiner les données du commerce entre le Canada et le pays visité par la mission commerciale afin de voir comment il a évolué depuis la mission. Dans ce contexte, on ne constate aucun changement significatif. Le commerce avec les pays visités était plus élevé après la mission, mais il était aussi plus élevé avant la mission. Nous n'avons pas de données probantes vraiment solides, de données statistiquement valides, indiquant que les missions commerciales ont eu un effet sur les exportations canadiennes dans les pays visités, ce qui est assez décevant.
Nous avons aussi examiné les services. Les témoins précédents ont souligné l'importance des services. Qu'en est-il de l'investissement direct étranger? C'est la même histoire. Aucun changement notable. Nous avons visité des pays avec lesquels nous avions déjà des relations commerciales assez bonnes. Nous avons maintenu ces relations commerciales au même niveau, plus ou moins, ce qui veut dire que rien n'a vraiment changé.
Si vous acceptez nos résultats, que nous disent-ils du plan d'action sur les marchés mondiaux et de ce que le Canada devrait faire à l'avenir pour diversifier son commerce international? Ma première remarque est celle-ci : une politique qui est axée sur des séances de photographie de politiciens servant des queues de castor en Chine est une politique axée sur l'apparence et dont on ne devrait attendre que des effets superficiels. D'une certaine manière, nos résultats étaient prévisibles si l'on adopte ce genre de point de vue sceptique.
Quelle politique serait meilleure? Ce serait une politique agissant plus tranquillement, en coulisses. Ce ne serait pas des séances de photographie mais plus la création d'un tissu connecteur de réseaux entre des entreprises canadiennes et des entreprises étrangères prêtes à acheter leurs produits ou services. Tous ceux qui s'occupent actuellement de commerce international sont tout à fait obsédés par le processus en vertu duquel des entreprises établissent des liens les unes avec les autres et commercent les unes avec les autres. Nous arrivons peut-être un peu tard sur ce terrain mais nous comprenons maintenant que ce n'est pas qu'une question de marchés et que la création de réseaux est cruciale.
Je pense qu’utiliser les missions commerciales consulaires en en faisant des missions commerciales permanentes qui sont présentes tous les jours sur le terrain, année après année, pourrait être une méthode plus efficace pour faire ce travail car cela permettrait d'assurer ce genre de suivi, ce genre d'établissement de contacts, de partage de contacts et de partage de toutes sortes d'informations précieuses qui est nécessaire pour avoir un effet durable. On a fait des recherches qui le confirment. Je ne sais pas si vous allez convoquer Dan Ciuriak, qui était autrefois au MAECI. Il a fait des recherches pour le Canada montrant que les bureaux consulaires augmentent les exportations canadiennes dans les pays où ils sont établis. De même, Andrew Rose, un économiste du commerce très connu, de la Haas School of Business à Berkeley, a montré la même chose pour les États-Unis.
Il y a donc certaines données probantes qui justifient cette conclusion. Je fais cependant une mise en garde : je n'ai pas travaillé avec ces données et ne les ai pas soumises au même examen approfondi que je l'ai fait pour Équipe Canada. Il se peut que certains de ces résultats ne soient pas aussi solides si l'on creuse un peu plus profondément. J'estime cependant que, sur la base des données que nous avons jusqu'à présent et d'un simple raisonnement, la création tranquille de réseaux, loin des flash des photographes, peut être plus utile que le genre d'activité tape-à-l'oeil qu'on organise pour ces derniers. L'un des aspects très prometteurs du plan d'action sur les marchés mondiaux est que la diplomatie économique y occupe une place centrale et primordiale. Si je comprends bien la diplomatie économique au sens où on l'envisage dans le PAMM, ça me semble être une démarche beaucoup plus prometteuse.
Le deuxième aspect du plan qui me semble tout à fait positif est qu'on y met l'accent sur les petites et moyennes entreprises. Ce qu'on ne cesse de constater quand on examine les données de chaque pays, c'est que les grandes sociétés n'ont aucune difficulté à exporter. Il y a une corrélation extrêmement forte entre la taille de l'entreprise et sa participation à l'exportation. Ce sont les petites entreprises qui ont des difficultés à cet égard. On doit donc se demander ce qu'il faut faire pour les aider à être plus présentes à l'exportation. Peut-être notre gouvernement devrait-il jouer le rôle de facilitateur pour les aider à franchir ces ponts.
Merci.
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Merci beaucoup d'avoir invité l'ACTI à participer à votre étude.
Afin d'établir le contexte, je dois vous dire que nous représentons les sociétés des technologies de l'information du Canada. Nos membres sont des multinationales, mais 75 % sont des PME. Il y a 30 000 sociétés de TIC au Canada, qui produisent un chiffre d'affaires de l'ordre de 155 milliards de dollars, soit 5 % du PIB. Nous sommes le plus gros fournisseur de R-D du secteur privé au Canada, par un facteur de cinq; nous faisons environ 5 milliards de dollars de R-D. Le deuxième secteur après nous est la pharmacie. Selon les dernières estimations, les exportations totales qui vont dans le secteur des TIC s'élèvent à environ 21 milliards de dollars, et elles sont toujours essentiellement destinées aux États-Unis. Nous faisons quelque 64% de nos exportations aux États-Unis, et 12% dans l'Union européenne. La part des autres pays est beaucoup plus petite. Les services de TIC représentent environ 86 % de nos exportations.
Considérant ces chiffres, on peut considérer que, pour que les sociétés de technologie de l'information connaissent du succès — je parle des sociétés canadiennes —, elles doivent absolument avoir une empreinte mondiale. Le marché canadien dans sa totalité est extrêmement petit, avec 35 millions d'habitants. Or, ces PME ne savent traditionnellement pas comment faire des affaires en dehors du contexte Nord-Sud de la frontière canado-américaine. Elles ne vont typiquement pas en Asie ou en Europe de l'Est. Ces marchés leur sont étrangers. Le PAMM constitue donc une base qui devrait permettre aux PME canadiennes de croître en allant faire des affaires sur les marchés émergents de ce monde.
Nos membres sont confrontés à un certain nombre de défis dont je veux vous donner deux exemples. Dans une vie précédente, j'ai dirigé des sociétés publiques et privées mondialement. J'ai donc vu comment fonctionnent les autres marchés, et je vais inclure cela dans le débat.
Il y a trois grands problèmes auxquels les entreprises canadiennes sont confrontées si elles veulent, comme j'aime le dire, « prendre du muscle rapidement ». Le premier est l'accès au marché. Mis à part les États-Unis, l'accès au marché continue d'être relativement faible pour les sociétés canadiennes. C'est là que le PAMM peut jouer un rôle important en assurant la présence sur le terrain de bons services de délégués commerciaux chargés non seulement de recueillir des renseignements mais aussi d'établir des liens d'entreprise à entreprise. Si l'on n’établit aucun lien entre la demande et l’offre, on ne fait qu'organiser des séances de photographie. Il est indispensable de relier la demande à l'offre.
Le deuxième problème, pour la plupart des sociétés, est l'accès au capital. Une fois qu'elles ont recueilli du capital auprès des membres de leurs familles et des amis, les PME canadiennes ont beaucoup de mal à en trouver plus. Cela veut dire qu'une fois qu'elles ont un produit et qu'elles l'ont mis en marché, une fois qu'elles ont un client, elles ont besoin de changer d'échelle.
À ce moment-là, la difficulté vient du fait qu'il n'y a pas de sources de financement au Canada, parce que personne n'y finance des sociétés canadiennes tant qu'elles n'ont pas un cash-flow positif. Il y a donc une énorme « zone de la mort » qui s'ouvre devant les PME qui veulent s'agrandir et exporter. C'est à ce moment-là que nous devons travailler avec EDC et avec les autres organismes gouvernementaux. Qu'il s'agisse d'un PARI ou… Il faut collaborer pour aider ces PME à s'épanouir.
Le troisième problème est l'accès au talent. Le talent est la ressource de base de nos produits, et c'est particulièrement vrai dans notre secteur. Nous oeuvrons dans une économie du savoir que nous créons. Quand on crée une économie du savoir, elle va s'implanter là où les conditions sont bonnes. Une société du savoir n'est pas fixée à son territoire, elle n'est pas fixée à ses ressources. Elle va s'établir là où les conditions sont bonnes. Il nous incombe donc de créer de bonnes conditions ici pour y attirer les bons talents.
Quand j'examine le plan d'action sur les marchés mondiaux, je constate que ses fondamentaux sont très bons pour ce qui est de l'énoncé des stratégies générales. Il répond à la plupart des besoins que nous avons identifiés dans le secteur des TIC. Toutefois, les marchés cibles sont beaucoup trop vastes. Il importe de les restreindre et de mieux se focaliser, comme l'a dit le témoin précédent. On ne peut pas avoir 76 priorités. Il faut en choisir cinq, ou peut-être dix, mais certainement pas 76. Il faut donc restreindre le nombre de secteurs sur lesquels on veut se concentrer.
Nous devons essayer d'instaurer une diplomatie économique en travaillant en coulisses afin de relier les gens aux bons endroits plutôt qu'en organisant de grandes missions commerciales. Quand on emmène les entrepreneurs d'ici dans un pays étranger, l’ACTI établit des contacts d'affaires dans cet autre pays par le truchement du service des délégués commerciaux. Il y a un dialogue d'entreprise à entreprise pour créer une transaction, au lieu d'avoir une grosse mission commerciale.
Le SDC est absolument crucial pour avoir du succès. Selon l’ITAC, il fournit un excellent service sur le terrain mais il est sous-financé. Il n'a pas suffisamment de ressources pour faire ce qui est nécessaire afin d'aider nos entreprises. Dans les mémoires prébudgétaires que nous avons adressés au gouvernement, nous avons déjà recommandé d'accroître son financement.
Il faut encourager les incubateurs d'entreprises du Canada à établir des liens avec les autres pays pour assurer la libre circulation des biens et services et du capital humain. C'est absolument crucial pour notre succès.
Finalement, il faut ajouter tout le soutien d’EDC et du PARI à la stratégie globale pour faire avancer les choses.
Du côté du PAMM, nous pensons qu'améliorer la compétitivité du Canada est assez bien expliqué à la fin du document. Les arguments sont bien formulés mais il faudrait aussi préciser clairement ce que nous allons faire pour aider les sociétés canadiennes à avoir du succès sur le marché mondial car nous sommes à la fois des importateurs et des exportateurs. C'est le cas de la plupart de nos entreprises. Si l'on essaye de les punir comme importatrices avec des tarifs douaniers et tout le reste, elles ne pourront pas se mettre à exporter. Comme l'a dit quelqu'un, on ne peut pas leur clouer les pieds au sol puis leur masser ensuite le cou en leur disant d'aller exporter, parce qu'on vit aujourd'hui dans une chaîne d'approvisionnement mondiale. Il faut agir de manière exhaustive aussi bien à l'importation qu'à l'exportation.
J'arrête là et je ne vais pas aller jusqu'au bout de mon exposé. Vous avez les détails dans le document que je vous ai remis.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de la présence.
Madame Wright, on parle beaucoup des PME et du fait qu'elles ont du mal à exporter. Vous avez mentionné certains des problèmes, comme le manque de temps des propriétaires. Normalement, par exemple, c'est dans des entreprises de cinq à dix employés que le propriétaire fait tout, comme la comptabilité, la paye, puis la réparation de la machine au fond de l'atelier, après quoi il met costume et cravate et s'en va faire de la vente.
Ayant été comptable, mon expérience est que vous pouvez bien dire à quelqu'un qu'il devrait faire ceci ou cela avec son entreprise mais, même s'il est parfaitement d'accord, il aura bientôt un incendie quelque part à éteindre et il oubliera ce qu'il avait qu'il ferait l'autre jour. Il n'a pas les ressources voulues pour confier un projet particulier à quelqu'un.
Et le projet le plus important, c'est l'exportation. Je suis totalement d'accord pour dire que les PME n'ont pas les ressources humaines, et qu'elles n'ont pas non plus le capital. Si je suis au Canada — j'habite Montréal — et que je dois prendre l'avion pour aller en Chine, ça va me coûter au moins 10 000 $ entre les billets d'avion, l’hôtel, les invitations au restaurant, etc. C'est beaucoup d'argent pour une petite entreprise.
J'aime bien votre idée de mentorat d'étudiants en gestion des affaires mais le problème que ça pose est que l'étudiant n'a pas d'expérience concrète et va vouloir être payé. Alors, qu'est-ce qu'on peut faire? Où est-ce qu’on commence?
Je vais rester sur le même sujet.
Monsieur Gupta, vous avez parlé de l'importance de l'accès aux marchés, au capital et au talent. Nous ne cessons de parler ici de l'accès aux marchés, de l'utilisation du SDC pour mettre les entreprises en contact les unes avec les autres.
Mon expérience au sein du comité du commerce depuis plusieurs années, et les assez nombreux voyages que j'ai faits outre-mer, m'ont montré que cela se fait. J'ai vu notre service des délégués commerciaux tenir ce genre de données. Il y a probablement plus à faire à cet égard, mais je ne pense pas non plus que simplement jeter plus d'argent dans le panier soit toujours la bonne réponse.
Je veux dire que nous avons entendu bien des compliments au sujet du SDC au cours des années, dans ce comité, mais la réalité est que ce sont des postes temporaires. Ces gens-là ne restent pas dans le même pays toute leur vie, sauf s'il s'agit de personnel recruté localement. Typiquement, ils sont là pour deux ou trois ans. Il leur faut un an rien que pour rétablir les contacts qu'avaient établis leur prédécesseur, et ils passent ensuite un an ou deux avant de commencer à penser à leur prochaine affectation. Il y a donc cette compilation transitoire qui s'ajoute à la problématique.
Je voudrais m'adresser aux trois témoins pour parler un peu du suivi car je pense, madame Wright, que vous avez parfaitement raison : nous sommes très forts pour fixer des objectifs généraux, mais c'est après que vient le travail difficile, le passage à l'acte.
Je ne conteste pas ce que disait mon collègue, M. Pacetti, au sujet des problèmes auxquels sont confrontées les PME. C'est exactement comme il l'a dit : elles ont toujours par des incendies à éteindre.
Pendant le peu de temps qu'il me reste, je vous demande à tous les trois comment on pourrait accroître l'accès au capital.
Je commence avec vous, monsieur Gupta. Que feriez-vous pour que le Canada soit un pays plus attrayant pour ce talent international dont vous avez parlé?