HUMA Rapport du Comité
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Une grande partie des audiences a été consacrée à létude des mesures que le Ministère envisage dadopter pour améliorer ladministration des subventions et des contributions. Celles-ci sont énoncées dans le plan daction du Ministère intitulé Renforcement des subventions et des contributions. Les éléments principaux de ce plan sont les suivants.
Sassurer que les paiements satisfont aux exigences financières et aux conditions des programmes
Les paiements courants et futurs doivent répondre aux exigences financières et aux conditions des programmes. Le Ministère a adopté une mesure essentielle en exigeant, avant le paiement de tout montant, que les directeurs et les directeurs généraux de ladministration centrale attestent, pour chaque dossier de projet qui relève deux, que le projet en question répond aux cinq critères financiers suivants :
1) il y a une entente signée conforme aux modalités et conditions du Conseil du Trésor;
2) les pouvoirs de signature sont respectés;
3) les demandes de remboursement requises sont soumises par les promoteurs des projets;
4) toutes les dépenses dont on réclame le remboursement ont été examinées et sont considérées comme justifiées aux termes de laccord de contribution et des modalités et conditions du Conseil du Trésor pour le programme à légard duquel elles sont réclamées;
5) les paiements anticipés sont conformes aux lignes directrices du Conseil du Trésor.
En outre, le Ministère napprouvera aucun nouveau contrat tant que le dossier ne sera pas complet, cest-à-dire quil doit au préalable contenir une demande ou proposition, les évaluations nécessaires (évaluation environnementale, présélection, et recherche de dettes en souffrance) et une recommandation dapprobation accompagnée dun justificatif.
Le Comité estime que ces mesures remédient à une bonne partie des lacunes administratives et financières décelées lors de la vérification interne de 1999.
Vérifier et corriger les dossiers problèmesLa Ministre a dit au Comité que sur les 459 dossiers figurant dans léchantillon de vérification, 37 ont fait lobjet dun examen de suivi. Le Comité a fait observer que cet examen était en retard. Selon le plan daction, cet examen aurait dû être terminé le 18 février 2000, mais en fait il ne la pas été avant le 14 mars 2000. Lors de cet examen de suivi, on sest rendu compte que les dossiers de trois projets contenaient des erreurs comptables imputables au Ministère, quun projet comportait des dépenses non attestées de 83 100 $, quun autre comptait des dépenses non admissibles de 6 529 $, et que six projets sétaient soldés par des trop-payés totalisant 226 369,51 $, lesquels ont été remboursés à lexception de 640,21 $.
Parallèlement à ce suivi, le Ministère a commencé à revoir tous les accords de contribution actifs pour sassurer que les dossiers répondent aux exigences financières fondamentales et aux conditions des programmes. Cet examen, qui doit être terminé le 30 avril 2000, doit être attesté par un gestionnaire régional ou un sous-ministre adjoint. Selon le plan daction, des mesures correctives seront prises au besoin.
On promettait aussi dans le plan daction que le Ministère mettrait au point avant le 29 février une méthode peu coûteuse pour lexamen de tout dossier fermé risquant de ne pas être conforme aux exigences financières. La méthode retenue sera appliquée aux dossiers fermés en 1998-1999 et en 1999-2000. Tout problème décelé lors de cet examen doit être réglé avant le 31 août 2000.
Tous les cas où lon soupçonne de la fraude ou des activités illégales seront transmis à la police.
Soutien du personnel et ressources destinées aux systèmes dinformationLe Ministère sest engagé à donner au personnel chargé des programmes de subventions et de contributions des lignes directrices claires et une idée précise de ce que lon attend deux. À la fin février, tous les gestionnaires et agents de programmes devaient avoir reçu une formation initiale sur les cinq exigences financières précitées. Lancien sous-ministre du Développement des ressources humaines a dit au Comité que, durant son mandat, une somme de 5 millions de dollars prélevée sur les budgets courants du Ministère avaient été consacrée à la formation du personnel, mais il na pas précisé si cette formation portait sur les subventions et contributions, ni si elle visait à assurer la conformité avec les outils administratifs appropriés. Le Ministère admet quil faut accroître la formation de manière à atteindre les objectifs suivants :
- au 31 mars 2000, tout le personnel assurant la prestation de programmes doit avoir suivi un atelier de gestion de programmes;
Le Ministère a débloqué des ressources temporaires pour permettre la mise en uvre du plan daction. En mars 2000, il devait soumettre au Conseil du Trésor une demande de ressources additionnelles, entre autres pour lexploitation de nouveaux systèmes informatiques de vérification des antécédents des promoteurs de projets au Ministère et pour lembauche des ressources humaines additionnelles nécessaires pour assurer une bonne administration. Trois systèmes dinformation électroniques aideront les employés à sacquitter de leurs fonctions de gestion et de contrôle de projets de façon que, dès avril 2000, un nouveau système permette de suivre les opérations financières au jour le jour. Le 1er octobre 2000, un plan triennal décrira les éléments dun système informatique capable de produire un historique de la performance des promoteurs de projets du Ministère, et un autre système informatique permettra de faire le lien entre les systèmes dadministration financière et dadministration de programmes. Dici octobre 2000, les employés auront reçu de la formation sur la manière dexploiter au maximum les systèmes dinformation existants pour contrôler les contrats et déceler les trop-payés et les dettes en souffrance envers le Ministère.
Assurer la reddition de comptes et déclarer les résultats
Le Comité sait bien que la mise en uvre de tout plan daction est incomplète sans des mécanismes permettant de sassurer que cette mise en uvre a été bien faite. En conséquence, le Ministère propose de faire de la mise en uvre du plan daction une exigence fondamentale pour tous les hauts fonctionnaires (EX) et les autres gestionnaires chargés dadministrer des subventions et des contributions. Par conséquent, ces personnes nauraient pas droit à une prime au rendement à légard de la mise en uvre du plan daction.
Tous les codes dutilisateur informatiques non affectés à un fonctionnaire du Ministère en particulier seront désactivés, et le Ministère ramènera de 193 à 30 le nombre des codes dutilisateur de son système financier au 29 février 2000. Aucun utilisateur ne devra avoir plus dun code actif après cette date, et les codes en double, inutiles ou superflus seront éliminés dici le 31 mai 2000.
La Direction nationale de suivi des subventions et des contributions (Groupe des finances et de ladministration Bureau de vérification interne) a été établi en septembre 1999 et doté deffectifs complets en novembre 1999. Il publiera des rapports nationaux mensuels à partir de février et des rapports régionaux trimestriels à partir davril. À compter de mai 2000, les rapports trimestriels au Ministre seront rendus publics. Les progrès seront mesurés au moyen des mêmes critères que ceux qui ont été utilisés lors de la vérification interne. Tous les mois, la Direction nationale choisira un échantillon représentatif de projets en vue de les analyser et effectuera aussi des visites sur place et des entrevues demployés des bureaux locaux, régionaux et nationaux du Ministère. On a dit au Comité que, pour lannée qui vient, léchantillon retenu sera quatre ou cinq fois plus important que celui de la vérification interne, ce qui devrait produire une base de données beaucoup plus riche pour tirer des conclusions sur la gestion administrative. On surveillera aussi le suivi des vérifications, et des mesures correctives seront au besoin prises en temps opportun.
Le Comité appuie les mesures préliminaires prises rapidement par les hauts fonctionnaires du Ministère pour remédier aux problèmes mis au jour par la vérification. Le directeur général du Bureau de vérification interne du Ministère a dit au Comité quon avait commencé à planifier les mesures correctives dès juin 1999, aussitôt que la direction a été mise au courant des observations préliminaires. La haute direction du Ministère a alors décidé dinstituer une direction générale chargée de contrôler les progrès réalisés et de créer un groupe de travail national qui élaborerait une réponse plus complète.
Le plan daction du Ministère répond aux problèmes immédiats et aux problèmes à long terme relevés dans le rapport de vérification de 1999. Les gestionnaires du Ministère ont dit au Comité que les fonctionnaires responsables avaient consulté le Groupe consultatif sur les normes relatives à la fonction de contrôleur du Conseil du Trésor et le Bureau du vérificateur général et obtenu une évaluation indépendante du plan daction de Deloitte Touche, une société privée de conseil en gestion.
Les témoignages entendus par le Comité montrent que le plan daction constitue un pas important dans la bonne direction. Dans son évaluation, le vérificateur général du Canada a ainsi précisé : « Je crois qu'il s'agit d'un plan de mesures très complet pour corriger les problèmes de contrôle immédiats qui ont été cernés. Le plan prévoit aussi des mesures à plus long terme pour renforcer l'approche. Au cours de notre propre vérification de DRHC, nous comptons évaluer les progrès réalisés par le Ministère dans la mise en uvre de ce plan ». Pour sa part, le greffier du Conseil privé a déclaré : « je suis convaincu que de bonnes mesures de gestion seront mises en place à la suite de cette vérification ». La présidente du Conseil du Trésor a dit au Comité que le plan daction était bon et que le Secrétariat le considérait comme un moyen crédible de remédier aux problèmes. Enfin, la ministre du Développement des ressources humaines sest engagée à garantir une mise en uvre rapide du plan daction.
Pour que les changements prévus dans le plan daction aient un effet durable, le Conseil du Trésor, qui est chargé de fournir leurs crédits aux ministères et de veiller à ce quils soient dépensés à bon escient, devra jouer un rôle beaucoup plus grand quil ne la fait ces dernières années.