HUMA Rapport du Comité
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IV. REGAGNER LA CONFIANCE
A. Examen des dossiers, contrôle de la performance et suivi constant
Selon le premier Rapport détape trimestriel sur le Plan daction, le Ministère a terminé lexamen de tous les dossiers actifs. Il compte aussi procéder à un examen des dossiers clos et élabore actuellement une stratégie rentable à cette fin. Selon le Plan daction, tous les dossiers clos en 1998-1999 et 1999-2000 devraient avoir été examinés et classés (c.-à-d. avoir donné lieu à des mesures de suivi) dici le 31 août 2000. Selon les résultats de cet examen, le Ministère décidera sil est souhaitable détendre son examen aux années antérieures.
Lexamen des dossiers actifs du Ministère sest terminé le 30 avril 2000. Il a consisté à vérifier 16 971 dossiers sur des subventions et contributions dune valeur de 1,35 milliard de dollars, pour sassurer que les exigences des programmes et les normes de gestion de dossiers en vigueur ont été respectées. Sur lensemble de ces dossiers, on na relevé que 22 cas ayant donné lieu à un redressement ou à un trop-payé. La valeur monétaire des redressements et des trop-payés constatés dans ces dossiers sélève à 749 864 $, soit moins de 0,1 % de la valeur des projets visés par cet examen. Selon le Rapport détape, il ne reste que 2 426 $ à récupérer.
Le Comité est conscient que plusieurs cas dutilisation apparemment peu judicieuse des deniers publics nont toujours pas été réglés. Les autorités responsables enquêtent sur ces cas et si quelquun essaie de frauder le gouvernement, les mesures nécessaires seront prises. Bien que ces questions ne soient pas du ressort du Comité, il y a lieu de noter que dans la très grande majorité des cas, les subventions et contributions du Ministère sont bien gérées.
Par le passé, bien des années se seraient écoulées avant quune vérification interne de suivi ne soit effectuée. Il nen sera pas de même pour la vérification interne de 1999, puisque le Ministère effectue une vérification de suivi constante. En septembre 1999, cette responsabilité a été confiée à la Direction nationale du contrôle de la performance des subventions et contributions qui, dès novembre 1999, était dotée dun effectif complet. Selon le premier Rapport détape, la Direction du contrôle na examiné quun échantillon initial de 76 dossiers actifs. Elle a conclu que tous les dossiers faisant partie de léchantillon respectaient les cinq critères financiers essentiels énoncés dans le Plan daction et que tous avaient été examinés conformément aux exigences. Les rapports subséquents devraient traiter plus en détail des nouveaux accords. La Ministre a indiqué au Comité que la Direction du contrôle avait coûté environ 0,7 million de dollars en 1999-2000 et devrait coûter quelque 2 millions de dollars au cours du présent exercice.
Nous recommandons :
21. Que le Comité examine les rapports détape trimestriels présentés à la Ministre ainsi que les résultats de la prochaine vérification de loptimisation des ressources menée par le Bureau du vérificateur général du Canada (octobre 2000).
22. Que le Ministère maintienne en place sa Direction nationale du contrôle de la performance des subventions et contributions jusquà ce quil observe pendant un laps de temps suffisant des résultats conformes aux niveaux de rendement acceptables en vigueur. Par la suite, il devrait incomber au Bureau de vérification interne de procéder à une vérification semestrielle de ces subventions et contributions.
23. Que le Ministère, pour augmenter la confiance du public, fasse en sorte de respecter les délais prévus dans le Plan daction et de linformer pleinement et rapidement des progrès accomplis en ce qui a trait à lamélioration de ladministration des subventions et contributions.
B. Intensifier le rôle du Conseil du Trésor dans la surveillance des subventions et contributions
À titre de grand argentier du gouvernement fédéral, le Conseil du Trésor voit dun très bon il la mise en place dun système visant à renforcer la capacité du gouvernement de faciliter ladoption de bonnes pratiques administratives pour gérer les subventions et contributions. Le Comité a appris que la stratégie actuelle du Conseil du Trésor à cet égard consiste à émettre des lignes directrices et à espérer ensuite que les ministères les adoptent et les mettent en pratique. On nous a dit quau fil des ans, le Conseil du Trésor a tenté de modifier son approche en remplaçant ses directives exécutoires par des directives sur les bonnes pratiques, dans lespoir, bien sûr, que ces bonnes pratiques soient adoptées et intégrées aux activités courantes. Même si le Comité ne veut pas que le Conseil du Trésor singère à outrance dans la gestion des ministères fédéraux, il estime que celui-ci devrait intensifier son rôle de surveillance.
Le Comité est vraiment incapable dexpliquer comment il se fait que le ministère actuel et son prédécesseur, Emploi et Immigration Canada, aient fait preuve dautant dinertie face aux problèmes relevés lors des vérifications internes antérieures des subventions et contributions. Les propos suivants du vérificateur général le confirment :
Je ne peux mempêcher de ressentir une certaine frustration quant à la façon dont le gouvernement gère les subventions et les contributions en général. Nos travaux de vérification dans divers ministères depuis 1977 ont révélé des lacunes persistantes; nous avons constaté notamment des problèmes de conformité aux autorisations, des faiblesses dans la conception des programmes et leur contrôle, linsuffisance des mesures du rendement et le manque dinformation communiquée à ce sujet. Les mêmes problèmes surgissent chaque fois que nous vérifions des programmes de subventions et de contributions.
Lune des façons de remédier à cette inaction consisterait à obliger les ministères et organismes à préparer un plan daction pour atténuer les problèmes relevés lors des vérifications internes des subventions et contributions et à le soumettre au Conseil du Trésor afin quil en surveille la mise en uvre. Le Conseil du Trésor pourrait alors en tout état de cause prendre les mesures nécessaires lorsque les ministères natteignent pas les résultats souhaités.
Le Comité est davis que lune des principales caractéristiques dune bonne gestion de projet réside dans létablissement dun accord de contribution détaillé, qui énonce les critères dadmissibilité au programme, les résultats attendus et les règles régissant les dépenses et la non-conformité. Comme il est mentionné ailleurs dans le présent rapport, les modalités dapplication du Fonds transitoire pour la création demplois laissaient beaucoup à désirer, en particulier en ce qui a trait au choix des régions admissibles. Le Comité a limpression que certains des problèmes associés à ce programme auraient pu être évités si les règles avaient été plus détaillées et plus claires. Le vérificateur général a insisté de façon non équivoque sur la nécessité dune plus grande intervention du Conseil du Trésor dans létablissement des modalités dapplication propres à chacun des programmes.
Le Conseil du Trésor rendra publique sous peu sa nouvelle politique sur les paiements de transfert. Même sil est impossible au Comité de savoir dans quelle mesure le Conseil du Trésor compte intervenir plus activement dans lélaboration des modalités dapplication et dans la surveillance de sa nouvelle politique en la matière, il appuie sans réserve toute décision en ce sens. Le Conseil du Trésor doit en outre être prêt à prendre des mesures concrètes à lendroit des ministères qui omettent de se conformer à ses politiques sur les subventions et contributions.
Le Comité a été interpellé par la déclaration de Mme Gillian Kerr, qui a exhorté le gouvernement à saisir loccasion et à faire preuve de leadership en coordonnant et en harmonisant ses bases de données. Voici les propos quelle a tenus à ce sujet :
[ ] le moment est idéal pour commencer à sattaquer à ce problème. Cest une occasion en or daméliorer le système pour le bénéfice du secteur canadien des uvres de bienfaisance ainsi que des différents ordres de gouvernement, et de mettre au point en même temps des moyens dinformation qui, tout en profitant aux uvres de bienfaisance, leur permettront de mieux rendre compte au public et dêtre plus transparentes. [ ] Ce quil faudrait envisager, à mon avis, cest un système dinformation intégré, probablement accessible sur le Web, dont certaines parties seraient publiques et accessibles à tous et dautres privées et accessibles uniquement aux bailleurs de fonds. Il faudrait en outre commencer à établir des définitions normalisées des éléments de données courants, de façon que les organismes naient pas à toujours fournir de nouveau les mêmes renseignements sous différentes formes, mais quil soit possible aussi dobtenir instantanément une grande quantité dinformation pour savoir où va largent, comme il est dépensé, où il est investi et quel genre dimpact ont les projets subventionnés.
Le Comité convient que largument en faveur de laffectation de ressources pour coordonner et harmoniser les bases de données fournies par les organismes bénéficiaires tombe à point. Lintégration des bases de données améliorerait la reddition de comptes et contribuerait à lefficacité de ladministration des subventions et contributions. Elle allégerait aussi le fardeau administratif inutilement imposé aux organismes bénéficiaires qui, bien souvent, doivent fournir des renseignements identiques sous différentes formes aux fins de diverses demandes.
Nous recommandons :
24. Quà lavenir, le Conseil du Trésor exige que tous les ministères fédéraux préparent un plan daction assorti déchéances pour remédier aux problèmes relevés à la suite des vérifications internes des subventions et contributions. Il devrait ensuite utiliser les outils à sa disposition pour veiller à la mise en uvre de ces plans et pour sassurer que tous les problèmes financiers et administratifs mettant en cause des subventions et contributions sont réglés de façon satisfaisante.
25. Que le Conseil du Trésor intervienne davantage dans létablissement des modalités dapplication des programmes de subventions et contributions et quil veille à ce quil y ait en place une politique renforcée et plus exhaustive en matière de paiements de transfert.
26. Que le Conseil du Trésor intensifie sa surveillance et intervienne plus activement pour faire respecter sa politique renforcée relative aux paiements de transfert et soit prêt à utiliser les outils dont il dispose pour encourager la conformité.
27. Que le Conseil du Trésor réévalue sa politique de péremption (annulation des fonds inutilisés au cours dune année) et examine ses lignes directrices et ses règlements concernant les fonds de programme inutilisés afin déviter que les organismes ne soient tentés, en fin dannée, de dépenser cet argent à tout prix, au risque de passer outre aux règles de bonne gestion administrative et financière.
28. Que le Conseil du Trésor élabore des politiques et des règles en matière de gestion de linformation en ce qui a trait au maintien et à laccessibilité des dossiers électroniques.
29. Que le Conseil du Trésor, en collaboration avec dautres ministères clés, élabore un plan pour assurer la coordination et lharmonisation générales des bases de données financières concernant les organismes qui reçoivent des subventions et contributions.