AGRI Rapport du Comité
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OPINION DISSIDENTE DU BLOC QUÉBÉCOIS
au rapport intitulé
Étiquetage des aliments génétiquement
modifiés et son impact sur les agriculteurs
Contexte
Le 17 octobre 2001, la majorité libérale aux Communes faisait battre le projet de loi C-287 (Loi modifiant la Loi sur les aliments et drogue-aliments transgéniques) proposant létiquetage obligatoire des aliments génétiquement modifiés.
Afin dapaiser lopinion publique, qui réclame à plus de 90 % létiquetage des aliments transgéniques, quatre ministres ont confié au Comité permanent de la Santé le mandat d« inventorier les meilleurs moyens de répondre aux besoins dinformation des consommateurs relativement aux aliments transgéniques ». Le présent rapport sinscrit dans ce courant où la nécessité de gagner du temps semble primer sur la prévention.
Par cette opinion dissidente, le Bloc Québécois désire informer la Chambre quil est en désaccord avec les trois premières recommandations.
Recommandation 1
Étiquetage volontaire
Le Bloc québécois croit que seul un système détiquetage obligatoire permettrait à ceux et celles qui ne veulent pas consommer daliments GM didentifier et de choisir des produits en fonction de leur contenu. Ce système serait le plus à même dassurer une transition rapide vers un environnement où le consommateur ou la consommatrice peut exercer sa liberté de choisir.
Définition dOGM
Notre position relativement au débat sur la définition est guidée par la nécessité de trouver une définition correspondant le mieux possible à la représentation qua le grand public des aliments GM tout en évitant dutiliser une définition tellement large quelle serait vidée de son sens.
Le Bloc Québécois croit que les normes détiquetage doivent sappuyer sur une définition restrictive du « génie génétique » limitée aux produits issus de la technologie de lADN recombinant telle que définie par le panel dexperts de la Société royale du Canada dans son rapport Éléments de précaution : recommandations pour la réglementation de la biotechnologie alimentaire au Canada (janvier 2001).
Recommandation 2
Programme dinformation du grand public
Nous constatons que les organismes de réglementation (comme Santé Canada et lACIA) sont en conflit dintérêt puisquils sont chargés à la fois de faire la promotion du développement de la biotechnologie agricole et sa réglementation. Depuis 1999, le Bloc Québécois réclame une structure dinformation du public. Nous constatons cependant que le gouvernement fédéral na pas su établir sa crédibilité en ce sens par manque de leadership politique. Il nous apparaît difficile de croire que le gouvernement fédéral saura changer cette façon de faire.
Intensification de la recherche indépendante sur les OGM
Nous croyons quun plan global dencadrement des OGM doit sappuyer sur un programme de recherche rigoureux et transparent. Ceci implique, en priorité :
que le gouvernement finance les essais et recherches sur les OGM par les groupes indépendants
que les essais en champs soient tenus dans des endroits clairement identifiés et non susceptibles de contaminer des cultures avoisinantes et que lon rende publiques les caractéristiques des plantes à lessai. Nous croyons que le réseau des fermes expérimentales gagnerait à être mis à contribution.
Recommandation 3
Évaluation des coûts additionnels liés à létiquetage
Le Bloc dénonce la formulation biaisée de la recommandation 3. Le comité semble prendre pour acquis quil ny a pas de coût au non-étiquetage et à lutilisation des OGM. Sil devait y avoir une contamination, quels seraient les coûts en terme de retrait des produits?
On devrait aussi évaluer les coûts du non-étiquetage en terme de perte de marché. À quoi sert de cultiver des plants GM plus efficaces si les consommateurs ou consommatrices nen veulent pas ou sil est impossible pour les producteurs ou productrices dexporter leurs produits.
Conclusion
Nous déplorons le manque de leadership et la déresponsabilisation du gouvernement fédéral qui naura pas su, encore une fois, être à la hauteur des aspirations du public. Ce rapport sajoutera à la longue liste des rendez-vous manqués par ce gouvernement qui na pas encore sérieusement mis en place les 53 recommandations du rapport dexperts indépendants de la Société royale du Canada. Le Bloc Québécois croit toujours à la nécessité de maintenir la pression sur le gouvernement afin quil sacquitte de ses responsabilités : informer et protéger le public.
Par cette opinion dissidente, le Bloc Québécois se fait le porte-parole des consommateurs et consommatrices qui revendiquent le droit de choisir les aliments quils consomment, que ce soit pour des motifs de santé, de style de vie, de consommation engagée, ou pour toute autre raison. Le Bloc Québécois se fait aussi le porte-parole des agriculteurs et agricultrices qui, plus que tout autre, sont préoccupés par les effets à long terme des OGM sur la santé, lenvironnement et leur mode de vie.