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INST Rapport du Comité

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Opinion dissidente de l’Alliance canadienne

L’Alliance canadienne est en faveur d’investissements prudents en innovation, en technologie et en recherche. Elle demande qu’on augmente le financement des conseils subventionnaires du Canada : le Conseil national de recherches (CNR), le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG), le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Elle est également en faveur d’un processus concurrentiel d’évaluation par les pairs pour déterminer ceux qui reçoivent les subventions de ces conseils.

Les députés alliancistes du Comité tiennent à mettre en relief certaines des recommandations du rapport et à exprimer leurs préoccupations ou leurs réserves au sujet de certaines autres.

Premièrement, l’Alliance canadienne appuie fermement la recommandation 6 : « Que le gouvernement du Canada établisse, en consultation avec les provinces et les territoires, un mécanisme plus officiel pour fixer ou modifier la politique en matière de S-T, décider des priorités de financement et en assurer l’application. Un tel cadre pourrait comprendre un organisme consultatif en matière de sciences ou un poste de conseiller scientifique en chef, ou les deux, qui relèveraient directement du Parlement.

Nous avons préconisé l’établissement d’un cadre de financement en matière de sciences et de technologie tout au long de la 37e législature; malheureusement, plusieurs secrétaires d’État pour les Sciences et la Technologie ont fait fi de notre avis et n’ont rien fait en ce sens. Nous espérons que le gouvernement va enfin donner suite à cette recommandation.

Nous espérons également que le gouvernement nommera un scientifique en chef du Canada, qui coordonnerait les activités scientifiques de tous les ministères fédéraux, aiderait les scientifiques à communiquer leurs constatations et contribuerait à combler le fossé entre les scientifiques, les bureaucrates et les élus.

Deuxièmement, l’Alliance canadienne trouve très préoccupant que plus de la moitié des recommandations du rapport prévoient des augmentations de financement sous une forme ou une autre et ce, en des termes très généraux sans préciser de chiffres ou de lignes directrices. De notre point de vue, il est financièrement irresponsable de la part d’un comité parlementaire de réclamer plus d’argent pour chaque domaine, groupe ou organisme sans donner de chiffres ni même de priorités et ce n’est pas la façon de bâtir une infrastructure de recherche et de développement moderne au Canada.

Troisièmement, l’Alliance canadienne estime qu’il ne convient pas d’accorder une attention particulière au CRSH comme dans la recommandation 3. Il a beaucoup été question de l’injustice perçue du financement du CRSH par rapport aux autres conseils subventionnaires; cependant, cette perception doit reposer sur autre chose que les affirmations des conseils subventionnaires eux-mêmes. C’est là une question que le Comité pourrait examiner plus à fond.

En outre, le fait de rattacher l’augmentation du financement du CRSH aux petites universités est une erreur. Si les petites universités font face à des problèmes de financement extraordinaires, le gouvernement devrait traiter ce problème séparément du financement de la recherche et du développement. Il devrait y remédier en accordant un financement stable à long terme dans le cadre du Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux au lieu d’établir des programmes nationaux séparés comme les nouvelles bourses Trudeau qui réduisent l’aptitude du gouvernement à assurer ce financement stable à long terme.

Quatrièmement, l’Alliance canadienne déplore que le Comité recommande de renoncer au mérite comme principe directeur en matière de répartition des fonds de recherche. Comme il a été dit au sujet du CRSH, les membres du Comité semblent déterminés à se servir du financement des conseils subventionnaires pour régler les problèmes financiers des collèges et des petites universités. Pour être compétitif sur le plan international dans la recherche en sciences, en santé et en sciences humaines, le Canada doit être guidé par le mérite et l’excellence en matière de financement public de la recherche et du développement; et il devrait s’attaquer au problème du financement des collèges et des petites universités séparément.

Les membres alliancistes du Comité s’inquiètent des incidences de l’octroi de crédits de recherche à tous les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada. Certains membres du Comité semblent déterminés à transformer tous les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada en établissements de recherche sans se soucier apparemment des dangers que cela ferait courir à une authentique formation générale. L’un des grands problèmes auxquels est confronté l’enseignement postsecondaire des sciences humaines, c’est la pression qui s’exerce sur les professeurs pour qu’ils se concentrent sur la recherche au détriment de l’enseignement et de la formation de la prochaine génération de citoyens capables d’une pensée critique, lesquels sont essentiels à la santé à long terme d’une société démocratique.


James Rajotte, député, porte-parole en matière de l’Industrie

Brian Fitzpatrick, député

Cheryl Gallant, député