SMIP Rapport du Comité
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Le Comité spécial sur la
modernisation et l’amélioration de la procédure à la Chambre des communes a
l’honneur de présenter son
RAPPORT
INTRODUCTION
1.
Conformément
à l’ordre de renvoi de la Chambre des communes en date du 21 mars 2001, le
Comité est heureux de présenter son rapport à la Chambre des communes.
2.
La
réforme parlementaire fait l’objet de nombreux débats depuis un certain temps.
Différents groupes et intervenants, notamment des députés, ont mis de l’avant
des suggestions et des propositions en vue de la réforme du Parlement. Des
partis politiques et des candidats ont fait de la réforme parlementaire un
élément de leur programme.
3.
Le
Comité a pu profiter des longues discussions consacrées aux enjeux auxquels est
confronté le Parlement. Le mercredi 21 mars 2001, le débat tenu à la
Chambre sur la motion portant création du présent Comité a duré au-delà de neuf
heures et demie. Le mardi 1er mai 2001, il y a eu un autre
débat à la Chambre qui s’est prolongé pendant plus de quatre heures. Au cours
de ces débats, les députés des deux côtés du parquet ont exprimé des points de
vue valables et utiles.
4.
De
plus, les membres du Comité ont tenu de vastes consultations et discussions au
sein de leurs caucus respectifs et dans d’autres cadres moins formels. Le
Comité a aussi pu profiter du travail préliminaire accompli au cours de
l’actuelle législature et de la précédente par le Comité permanent de la
procédure et des affaires de la Chambre. Ensemble, les membres du Comité
cumulent quelque 89 années d’expérience parlementaire, tant à la Chambre
des communes qu’au sein des assemblées législatives provinciales. Ils sont donc
bien au fait de la multitude de questions touchant la réforme et la
modernisation parlementaires et les conséquences des changements dans les
divers secteurs.
5.
L’un
des points forts du système parlementaire réside dans ses traditions et ses
règles, qui ont évolué au fil des ans. Par ailleurs, le Parlement est une
institution souple, qui est capable de s’adapter à de nouvelles circonstances
ou exigences. Ce début de millénaire est le moment tout désigné pour revoir
notre procédure et nos usages afin de s’assurer qu’ils continuent de satisfaire
nos besoins et de nous faciliter la tâche. Les règles de procédure doivent
constamment être évaluées et mises à jour au besoin. Le changement – pas tant
le changement en soi mais le changement positif et réfléchi ‑ est un
aspect indissociable du processus parlementaire.
6.
Comme
pour toutes les tentatives de réforme du Parlement, plusieurs principes et
objectifs ont orienté notre travail. De façon générale, il y a une nette
volonté de réaffirmer la primauté de la Chambre des communes et d’en accroître
l’efficacité et l’efficience. Les députés veulent responsabiliser davantage les
ministres et le gouvernement dans son ensemble et souhaitent que les
parlementaires puissent exercer une plus grande influence sur le processus
législatif. Il semble que les députés de la Chambre des communes devraient
disposer de pouvoirs accrus et que le rôle du Président, en sa qualité de
serviteur et de porte‑parole de la Chambre, devrait être élargi. Il faut
arriver à établir un équilibre entre les intérêts du gouvernement, qui souhaite
réaliser son programme législatif, et ceux de l’opposition, qui veut
questionner et critiquer le gouvernement. D’autres intérêts divergents doivent
aussi être conciliés; par exemple, les tensions inévitables entre certains
députés et leurs partis ainsi qu’entre la Chambre et ses comités, pour n’en
nommer que deux. Il faut rehausser le niveau du débat parlementaire en permettant
que s’établisse un dialogue constructif et en améliorant la pertinence des
mécanismes parlementaires. Les députés veulent et doivent tirer parti des
possibilités offertes par les nouvelles technologies. Il doit y avoir
concordance entre les règles de procédure et l’évolution des usages, et la
procédure doit s’adapter au contexte et aux exigences modernes. Le temps est un
élément précieux à la Chambre des communes et il doit être utilisé de façon
judicieuse.
7.
Il
est clair que tous ces éléments ne peuvent se concrétiser en même temps.
Néanmoins, nous croyons que la série de réformes proposées dans le présent
rapport constituent un bon point de départ pour donner suite à bon nombre des
préoccupations soulevées. Les changements que nous avons recommandés portent
sur des aspects à propos desquels nous pouvions tous nous mettre d’accord. Nous
ne prétendons pas avoir résolu tous les problèmes, ni avoir abordé toutes les
questions, mais nous estimons que notre rapport est un premier pas dans la bonne
direction. Nous ne révolutionnerons peut‑être pas le Parlement, mais nous
croyons que la mise en œuvre de changements progressifs peut être extrêmement
utile et efficace et qu’elle peut, à long terme, donner de bien meilleurs
résultats.
8.
Tous
les membres du Comité ¾ et tous les partis ¾ veulent que la Chambre des
communes fonctionne aussi bien que possible. Nous avons tous à cœur sa
modernisation et l’amélioration de ses procédures. Lorsque c’est possible, il
est préférable que la réforme des institutions et de la procédure
parlementaires se fasse par consensus et avec l’accord de tous les partis. La
motion créant le présent Comité exige que tout rapport soit approuvé par
l’ensemble de ses membres, et cette obligation a orienté nos délibérations. À
cause de l’unanimité requise, un certain nombre de questions n’ont pu faire
l’objet de recommandations; d’autres par contre ont fait l’objet de compromis
de la part des membres et abouti à l’élaboration de solutions réalisables qui
tiennent compte de nos intérêts divergents. On sent aussi entre les membres une
entente remarquable et un réel partage des préoccupations. Même si nous ne nous
entendons pas toujours sur la nature ou la cause des problèmes ¾ ou sur leurs
solutions ¾ nous avons essayé de recommander dans le présent rapport des
changements qui devraient selon nous améliorer le fonctionnement de la Chambre
et le travail de ses députés.
9.
Nous
respectons l’intérêt et l’inquiétude exprimés par les députés de tous les
partis à propos des questions touchant la réforme et la modernisation de la
Chambre des communes, et nous nous sommes laissés guidés lors nos délibérations
par notre profond sentiment de responsabilité envers nos collègues et
l’institution elle‑même.
10. La réforme de la
procédure est un processus permanent. Les changements recommandés dans le
présent rapport devront être évalués afin de s’assurer que leur mise en œuvre
donne les résultats attendus et n’a pas de conséquences imprévues. Nous
encourageons le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre
à entreprendre un examen du fonctionnement et des effets de ces propositions
d’ici environ un an, et à poursuivre le travail de modernisation et
d’amélioration de la procédure et des usages en vigueur à la Chambre.