INDU Rapport du Comité
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CONCLUSION
À l'aube du troisième millénaire, notre monde connaît une croissance économique sans précédent dont le taux se maintient obstinément à un niveau record. La Chine et l'Inde sont en grande partie responsables de ce phénomène : leur économie en pleine expansion suscite une demande insatiable d'énergie qui dépasse l'offre actuelle. Ce déséquilibre a propulsé le prix de l'énergie et des métaux de base sur des trajectoires qu'on n'avait pas vues depuis le boom des années 1970. Pour notre pays, grand exportateur de produits de base, cette hausse s'est accompagnée d'une appréciation soutenue du dollar qui, malgré la demande croissante pour les biens manufacturés, a eu tôt fait de réduire la compétitivité de nos fabricants par rapport à leurs concurrents étrangers. Les défis posés par une devise plus forte, par la cherté de l'énergie et par la concurrence féroce de la Chine sur le secteur manufacturier canadien évoquent le film « En pleine tempête ».
Au lieu d'un changement cyclique de l'économie qui nous ramènerait bientôt au point de départ, nous sommes témoins d'un bouleversement structurel à long terme favorisant à la fois le secteur des ressources et celui des services aux dépens du secteur manufacturier. Les données économiques indiquent que les expéditions manufacturières ont plongé et sont demeurées déprimées pendant trois ans (de 2001 à 2003), emportant avec elles les profits et la productivité du secteur. Les sous-secteurs frappés de plein fouet sont ceux qui sont le plus vulnérables à la concurrence internationale notamment les produits forestiers, en particulier les pâtes et papiers, le textile et les vêtements, le matériel de transport, en particulier l'automobile et la construction navale, enfin les produits chimiques et les biens de consommation.
Ce n'est qu'après une restructuration industrielle poussée, faisant appel à une rationalisation des produits, à la fermeture de nombreuses usines et à des réductions d'effectif, que notre secteur manufacturier a été en mesure de stabiliser sa compétitivité par rapport à ses rivaux étrangers. Grâce à ces mesures douloureuses, les expéditions des fabricants canadiens ont atteint un sommet en 2005, à évalué 611,5 milliards de dollars; malgré tout, la rentabilité n'était pas encore au rendez-vous. En outre, en termes d'emploi, le secteur manufacturier n'occupe plus que 90 % de sa main-d'œuvre de 2001.
Pour aider le secteur manufacturier à surmonter les difficultés qui l'accablent, l'État doit se doter de politiques nouvelles. Notre rapport propose au gouvernement canadien 22 recommandations précises sur la manière d'aider le secteur à s'adapter à la réalité nouvelle. Le Comité est convaincu qu'encadrées par une stratégie industrielle, ces mesures contribueront à revitaliser notre secteur manufacturier, en le rendant plus solide et plus concurrentiel au profit de tous les Canadiens. Nous insistons sur l'urgence de l'action fédérale, et sur la nécessité de faire de la préservation d'un secteur manufacturier concurrentiel un objectif national.