LANG Rapport du Comité
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OPINION DISSIDENTE DU BLOC
QUÉBÉCOIS DÉPOSÉE AU COMITÉ PERMANENT DES LANGUES OFFICIELLES Juin 2009 Avant toute chose, le Bloc Québécois tient à remercier l’ensemble des témoins qui se sont présentés devant le Comité des langues officielles lors des audiences tenues à Ottawa. Leurs témoignages ont su nous éclairer sur la problématique de l’embauche de candidats bilingues dans la fonction publique fédérale et sur le rôle que pourrait jouer les universités et autres institutions postsecondaires dans la formation de la relève. Le Bloc Québécois appuie de façon générale les objectifs visés par l’étude en comité, soit que les postes bilingues dans la fonction publique fédérale soient comblés par des employés effectivement bilingues, mais constate qu’un certain nombre de considérations ont été obnubilées par le comité lors de la rédaction du rapport et que les recommandations font fi de la réalité linguistique du Québec et de sa différence. Le Québec, désormais reconnu comme une nation par la Chambre des communes, doit pouvoir faire reconnaître les attributs qui lui sont propres, notamment sa réalité linguistique. Conséquemment, le Bloc Québécois ne peut que s’opposer à ce rapport et tient à émettre des réserves majeures. De prime abord, le rapport établit des différences majeures entre la situation et les besoins des différents groupes linguistiques. À titre d’exemple, le rapport note que les francophones dans la fonction publique sont actuellement surreprésentés aux postes clés, bilingues, au prorata de la population, et qu’un des principaux problèmes est le faible pouvoir d’attraction du français pour les anglophones. Ces seuls constats sont, nous semble-t-il, suffisants pour justifier que différentes approches, adaptées aux réalités et aux besoins des deux groupes, soient proposées. À cet égard, certaines des recommandations contenues dans le rapport sont tout simplement inapplicables à la réalité québécoise. Qui plus est, la stratégie préconisée par le rapport s’attarde au rôle des établissements d’enseignement et que l’éducation est clairement dans le champ de compétences du Québec. Le Bloc Québécois aurait espéré voir apparaître, suite aux recommandations 8, 9 et 10 la mention suivante : Que le Québec, alors qu’il possède l’expertise, le réseau et les contacts pour identifier et satisfaire les besoins de ses citoyens, doit avoir un droit de retrait avec pleine compensation et sans conditions, pour tout programme que le gouvernement fédéral mettra en place dans ses champs de compétences. Si certaines provinces désirent ou acceptent l’intervention du gouvernement fédéral dans la mise en place de programmes éducatifs ou encore dans l’attribution des bourses de recherches, ce n’est clairement pas le cas du Québec qui fait encore les frais de l’attitude paternaliste et centralisatrice des partis fédéralistes. Finalement, alors que le Québec déploie depuis des années des efforts afin de faire du français la langue publique et commune du peuple québécois et ainsi freiner l’assimilation, il est inconcevable pour le Bloc Québécois de cautionner une recommandation qui demande au gouvernement fédéral de faire la promotion du bilinguisme, tant dans ses institutions d’enseignement qu’auprès de sa population, de surcroît sans l’assentiment des provinces. Le gouvernement fédéral doit, tel qu’édicté dans la Loi sur les langues officielles, s’assurer du bilinguisme de ces institutions, mais il n’a jamais reçu le mandat d’en faire la promotion auprès de la population. De plus, le Bloc Québécois croit que le gouvernement fédéral, plutôt que de s’attarder au travail des établissements d’enseignement, devrait faire preuve d’une plus grande volonté politique et s’efforcer d’en faire la promotion à l’intérieur même de ses institutions. |