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SECU Rapport du Comité

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Opinion complémentaire du Nouveau parti démocratique du Canada

par Don Davies, député

Porte-parole du Nouveau parti démocratique en matière de sécurité publique et nationale

Vice-président du Comité permanent de la sécurité publique et nationale

 

Le Nouveau parti démocratique du Canada souscrit fortement au présent rapport et aux recommandations qui y sont formulées. Nous exhortons le gouvernement de les mettre en œuvre sans délai, car les problèmes de maladie mentale et de toxicomanie constatés dans les établissements correctionnels fédéraux sont graves, répandus et pressants. Les néo-démocrates croient essentiel de s’y attaquer si nous voulons rendre nos collectivités plus sûres.

Pour étudier les phénomènes décrits dans le rapport, le Comité a entendu de nombreux témoins qui avaient une vaste expérience de la maladie mentale et de la toxicomanie, surtout dans le milieu correctionnel fédéral. Il est également allé dans un grand nombre de nos pénitenciers fédéraux, mais il a aussi visité des établissements similaires au Royaume-Uni et en Norvège. Par ailleurs, étant porte-parole du NPD en matière de sécurité publique et nationale, je suis allé seul, en marge de l’étude du comité, visiter d’autres pénitenciers fédéraux du Canada et des établissements équivalents en Asie.

Au cours de son étude, le Comité a consulté beaucoup de monde et a entendu des professionnels de nombreuses disciplines qui travaillent dans le secteur correctionnel – gardiens de prison, agents de libération conditionnelle, directeurs d’établissement, médecins, infirmiers, psychologues, représentants du personnel carcéral, aumôniers, spécialistes en toxicomanie, représentants d’organismes travaillant auprès de délinquants anciens ou actuellement sous main de justice – de même que des délinquants, et ces témoins lui ont fait une foule de recommandations qui font maintenant partie du rapport. Elles traduisent l’expérience vécue par ces groupes et les propositions qui en découlent. Or, au-delà des différences qui les caractérisent, toutes ces personnes avaient un seul grand objectif général : améliorer les services et les soins prodigués aux détenus aux prises avec des problèmes de maladie mentale ou de toxicomanie.

Beaucoup de leurs recommandations ont été adoptées et figurent dans le rapport, mais un certain nombre d’autres mesures importantes devraient également y être proposées. Les témoignages reçus par le Comité au cours de ses nombreuses heures d’audience sont maintenant du domaine public, et nous espérons que le gouvernement et le Service correctionnel du Canada envisageront sérieusement d’y donner suite s’il y a lieu.

Plus particulièrement, il faut faire en sorte de ne plus considérer l’isolement cellulaire comme une façon valable de traiter les détenus atteints de maladies mentales et de ne plus y recourir. Le rapport contient des recommandations louables conçues pour améliorer les protocoles et les pratiques en matière d’isolement, mais les cas tragiques d’Ashley Smith et d’autres pensionnaires de nos établissements fédéraux souffrant de maladies mentales montrent hors de tout doute qu’il est urgent d’intervenir de façon décisive pour que les détenus atteints de maladie mentale ne soient plus relégués à l'isolement cellulaire. Les néo-démocrates appuieraient des mesures concrètes et définitives en ce sens. En effet, des témoins ont dit au Comité que l’isolement cellulaire est nocif pour tous les détenus, mais surtout pour ceux qui souffrent de maladie mentale. Il exacerbe leurs comportements indésirables et aggrave leur état. Il faudrait plutôt adopter pour traiter ces détenus un modèle axé sur la santé qui tienne compte de leurs besoins en fait d’interaction humaine, de thérapie et de traitement.

Les néo-démocrates savent pertinemment qu’on a décelé et prouvé chez beaucoup de sujets un lien réel entre leur état mental et leurs dépendances, d'une part, et l’incarcération, d'autre part. Nous croyons que si nous prenions des mesures tangibles pour mieux traiter la maladie mentale et la toxicomanie, nous permettrions à beaucoup de détenus de changer de vie et de reprendre le droit chemin. Nos collectivités n’en seraient que plus sûres.