Opinion
complémentaire du Nouveau Parti démocratique du Canada
Libby Davies,
Vancouver–Est, Dany Morin, Chicoutimi–Le Fjord et Isabelle Morin; Notre-Dame-de-Grâce—Lachine
Le rôle du
gouvernement fédéral dans la lutte contre l’abus de médicaments d’ordonnance
Les membres
néo-démocrates du Comité permanent de la santé appuient généralement les
recommandations formulées dans le rapport Le rôle du gouvernement fédéral
dans la lutte contre l’abus de médicaments d’ordonnance au Canada. Toutefois,
nous croyons qu’elles ne reflètent pas dans leur pleine mesure les idées présentées
par les témoins, notamment en ce qui concerne les approches de réduction des
méfaits et les mesures de sécurité susceptibles d’aider les Canadiens à lutter
contre l’abus de médicaments et de sauver des vies. Des témoins ont souligné en
outre qu’il s’impose d’axer les efforts sur les déterminants sociaux de la
santé dans les communautés des Premières Nations et de mettre en place des
programmes sur l’abus de médicaments d’ordonnance qui tiennent compte des valeurs,
des comportements et des aspirations de ces peuples.
Recommandations du NPD
Meilleure surveillance
- Que Santé
Canada envisage de modifier son cadre réglementaire pour exiger que les
médicaments d’ordonnance toxicomanogènes aient des formulations résistantes à
l’adultération pour être approuvés sous le régime de la Loi sur les aliments
et drogues et qu’il assure le suivi de l’efficacité continue de ces
formulations.
- Que Santé
Canada entreprenne immédiatement un examen des monographies de produit, des
étiquettes et du matériel publicitaire des médicaments d’ordonnance, notamment
des opioïdes, des stimulants, des tranquillisants et des sédatifs, afin
d’établir s’ils tiennent bien compte des données actuelles sur les dangers et
les risques d’abus.
- Que Santé
Canada incite les organismes de réglementation à adopter les Lignes
directrices canadiennes sur l’utilisation sécuritaire et efficace des opioïdes
pour la douleur chronique non cancéreuse, moyennant certaines exceptions, comme
norme de diligence sur laquelle se fonder pour évaluer les pratiques
d’ordonnance des professionnels de la santé.
Utilisation efficace de la Stratégie
nationale antidrogue
- Que le
gouvernement fédéral finance, par l’intermédiaire de la Stratégie nationale
antidrogue, le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies afin d’appuyer
la mise en œuvre de la stratégie pancanadienne appelée S’abstenir de faire
du mal : Répondre à la crise liée aux médicaments d’ordonnance au Canada.
- Que le
gouvernement fédéral alloue des fonds à la Stratégie nationale antidrogue pour
appuyer l’élaboration de lignes directrices cliniques nationales fondées sur
des données probantes en matière de prescription de médicaments
toxicomanogènes, notamment les benzodiazépines et les stimulants comme le
Ritalin.
Système
de suivi pancanadien
- Que Santé
Canada et l’Institut canadien d’information sur la santé travaillent avec les
parties intéressées en vue de l’élaboration de normes nationales de collecte de
données pour les systèmes de suivi des médicaments d’ordonnance au pays.
- Que le
gouvernement fédéral travaille avec les parties intéressées à élaborer un
système interexploitable de suivi et de surveillance des médicaments
d’ordonnance pour prévenir le mauvais usage, l’abus, le détournement et les
méfaits des médicaments d’ordonnance.
- Que Santé
Canada collabore avec les parties intéressées à l’élaboration d’un système
national de suivi s’attardant à l’ampleur et à la typologie des surdoses au Canada.
Déterminant sociaux de la santé et
initiatives locales
- Que Santé
Canada reconnaisse l’importance des déterminants sociaux de la santé et de la
réduction des méfaits comme éléments clés des services de traitement et de
prévention dans les localités.
- Que Santé Canada
élimine les obstacles à l’accès au Suboxone grâce au Programme des services de
santé non assurés, y compris l’exigence selon laquelle seuls les médecins
autorisés à prescrire de la méthadone peuvent le prescrire.
- Que Santé Canada alloue
des fonds à la Stratégie canadienne antidrogue pour la prestation de services
de prévention et de traitement locaux adaptés à la culture, y compris l’accès
au Suboxone, un traitement de substitution aux opioïdes.
- Que la demande de
l’Assemblée des Premières Nations pour la tenue d’une revue conjointe du
Programme des services de santé non assurés soit transmise au ministre de la
Santé pour que des mesures immédiates soient prises.
Nous estimons que
l’abus de médicaments d’ordonnance constitue une crise pour notre régime de
soins de santé et qu’il faut y remédier. Le Nouveau Parti démocratique, fort
des témoignages qui ont été présentés au Comité permanent de la santé, exhorte
le gouvernement fédéral à prendre la direction des choses et à veiller à ce que
Santé Canada s’acquitte de ses responsabilités en sa qualité d’organe de
réglementation des médicaments et de cinquième fournisseur de soins de santé en
importance, en plus de collaborer avec les provinces et les territoires pour
prévenir, traiter et réduire les méfaits de la consommation abusive des
médicaments d’ordonnance.