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INAN Rapport du Comité

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Le chemin de la croissance: Investir dans le Nord – rapport dissident du Nouveau Parti démocratique

Le NPD n’est pas en désaccord avec le contenu du rapport, mais il déplore que certains éléments en soient absents. Premièrement, l’étude a été trop courte pour qu’on puisse la considérer comme approfondie. Deuxièmement, le besoin de logement est mentionné dans le rapport, mais son importance cruciale n’est pas suffisamment soulignée. Enfin, il faut de la formation pour bâtir l’infrastructure, mais ce fait important est presque passé sous silence.

Durée de l’étude

La motion donnant lieu à l’étude était la suivante :

Que, conformément à l’article 108(2) du Règlement, le Comité entreprenne une étude approfondie sur les projets d’infrastructure nordique essentiels et les stratégies en matière d’infrastructure stratégique régionale, dans le contexte d’un éventuel appui du gouvernement fédéral.

L’étude était donc censée être « approfondie », mais elle n’a duré que du 15 octobre au 19 novembre 2018, soit à peine plus d’un mois. Pendant ce mois, le Comité ne s’est réuni que huit fois pour entendre des témoignages. C’est clairement trop peu pour que le rapport soit considéré comme approfondi.

Comme Craig Hutton l’a dit au Comité le 15 octobre 2018 :

« Le Nord est unique par rapport au reste du Canada. Cependant, nous devons également reconnaître en quoi chaque territoire est sensiblement différent l’un de l’autre. »

Vu la diversité extraordinaire des habitants, des climats, des écosystèmes et des besoins du Nord canadien, une étude de cette durée ne saurait suffire, loin de là, à déterminer les besoins réels en infrastructure de ces collectivités. Vu cette perspective si limitée, les recommandations formulées manquent de substance et n’auront guère d’impact pour les habitants du Nord.

Logement

Aucun des défis énumérés dans le rapport ne pourra être relevé tant que tous les habitants du Nord n’auront pas accès à des logements sûrs, abordables et durables. Des initiatives à cette fin sont en cours dans certaines collectivités et régions, mais elles tendent à être l’exception et non la norme.

Ainsi, toute réflexion sur l’infrastructure à bâtir doit débuter par la question du logement. En effet, il faut des ressources humaines pour construire de l’infrastructure, et ces travailleurs ont besoin d’un logement convenable avant de pouvoir effectuer les tâches requises.

Formation

Les habitants du Nord veulent travailler aux projets d’infrastructure. À ce sujet, il est écrit dans le rapport que les projets sont de trop courte durée pour que les habitants aient le temps d’apprendre les différents métiers, ce qui oblige souvent les constructeurs à faire venir des ouvriers d’ailleurs au pays. Cette situation nous ramène au problème du manque de logements : les travailleurs importés ne trouvent pas d’endroit où vivre, et les gens sur place ratent la chance d’apprendre à bâtir de l’infrastructure et des logements.

Hilda Broomfield Letemplier a parlé de ce cercle vicieux lors de sa comparution devant le Comité le 17 octobre 2018 :

« Les entreprises du Nord ont du mal à attirer et à fidéliser des employés lorsqu’il y a un manque de logements convenables. »

Or, aucune des recommandations du rapport ne cible ce problème.

Conclusion

Le contenu du rapport n’est pas incorrect, mais il est très insuffisant. Rien ne peut être fait pour l’infrastructure si on ne répond pas d’abord aux besoins de base des collectivités nordiques. Et parce que l’étude n’a pas réellement été approfondie, les recommandations énoncées dans le rapport ne pourront pas mener à de nouvelles lois vraiment utiles aux habitants du Nord.