Témoin |
Recommandation |
Conseil
Mushkegowuk :
Jonathan Solomon,
grand chef |
Le système de santé est défectueux […] Nous
devons lancer un plan qui soit durable et viable. Les politiques et les lois
n’ont fait que marginaliser les Premières Nations de notre pays, y compris
Mushkegowuk. |
Nation Nishnawbe
Aski :
Alvin Fiddler,
grand chef
(mémoire écrit) |
Nous recommandons fortement que le gouvernement
du Canada prenne sans délai les mesures suivantes :
- Santé Canada, la NNA et MKO collaborent à la création d’un plan
d’action visant à appliquer intégralement les recommandations formulées par
le vérificateur général du Canada dans le rapport de printemps 2015,
intitulé L’accès aux services de santé pour les communautés éloignées des Premières Nations. Ce plan doit tenir compte des liens avec tout
processus rattaché à la rencontre, le 31 mars 2016, de la
NNA et des ministres de Santé Canada et du ministère de la Santé et des Soins
de longue durée (MSSLD).
- Santé Canada prend acte que les politiques, la prestation de
services et les modèles de financement
actuels désavantagent les Premières Nations. Le vérificateur général
du Canada confirme que Santé Canada ne tient pas compte des besoins sanitaires de la communauté. Une
transformation générale du système de santé s’impose. Comme convenu
lors de la rencontre du
31 mars 2016, Santé Canada et le MSSLD doivent collaborer
avec la NNA à la recherche de solutions, à commencer par les priorités
urgentes qui nécessitent des solutions rapides, pour passer ensuite aux besoins de santé et d’infrastructure
intermédiaires et à long terme, selon un cadre qui doit être conçu et
appliqué de concert avec la NNA et différents organismes sanitaires des
Premières Nations dans le territoire de la NNA. Ce cadre collaboratif
comprend un volet « transformation du système de santé » et
s’appuie sur des modèles envisagés par l’autorité sanitaire du secteur de
Weeneebayko, l’autorité sanitaire de la Première Nation Sioux Lookout et
d’autres entités sanitaires des Premières Nations.
- Le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien siège, avec
la NNA et Santé Canada, à un organisme politique permanent qui surveille le
processus proposé par la NNA lors de la rencontre du 31 mars 2016. AANC
doit absolument s’engager dans ce processus, car l’eau et le logement dans
les communautés de la NNA sont dans un état de nature à nuire à la santé de
nos gens.
- Les dirigeants de la NNA et du Conseil Mushkegowuk collaborent
avec Santé Canada, AANC et d’autres ministères à la création d’un groupe
d’étude spécial et urgent sur le suicide, en vue d’enrayer l’épidémie
grandissante de suicide sur le territoire de la NNA. Santé Canada et AANC
doivent fournir les ressources qui appuient ce processus.
- La NNA dirige une collaboration, avec Santé Canada et l’Ontario,
qui aboutira à la redéfinition du principe de Jordan, et dont le résultat
servira d’assise pour la création par le Canada de lois qui obligeront les
autres ressorts à appliquer un processus d’application uniforme. Santé Canada
et le MSSLD doivent fournir les ressources à l’appui de ce processus.
|
Première Nation
de Neskantaga :
Wayne Moonias,
chef
(mémoire écrit) |
En votre qualité de députés, vous pouvez militer
en faveur de la création d’un programme d’assistance fédérale, soit un
programme d’urgence sociale, qui serait conçu pour aider les communautés des
Premières Nations à obtenir un soutien immédiat lorsqu’elles déclarent une
urgence sociale, et à se remettre sur pied après la crise.
Le programme
viserait à apporter le soutien nécessaire à la communauté pour lui permettre d’en revenir à son état antérieur à la crise. Les
députés peuvent préconiser des investissements dans le renforcement de la
capacité des premiers intervenants, de leurs organisations et des
institutions locales à aider les communautés des Premières Nations à se
préparer aux crises et
à y faire face […] Les politiques actuelles relatives aux services de santé
non assurés se révèlent une entrave à la prévention.
Un nouveau régime financier est de même
nécessaire pour les Premières Nations. Beaucoup de communautés soumises à une
forme d’intervention financière, par exemple Neskantaga, n’ont pas les outils
voulus pour faire face à ces crises, et les choses ne font qu’empirer :
des déficits sociaux grandissants engendrent une augmentation dans les
déficits financiers.
Pour finir, il convient de reconnaître le
principe du consentement des Premières Nations. Il nous faut des lois, des
politiques et un développement économique qui respectent la compétence des
Premières Nations sur leurs territoires traditionnels. Une telle politique
nécessitera une collaboration avec les provinces. |
Autorité
sanitaire
de la Première Nation Sioux Lookout :
Dr. Michael Kirlew, médecin |
L’article 12 de la politique sur les
services de santé non assurés prescrit que ces services ne couvrent pas
certains types de déplacement […] Des changements profonds doivent être
apportés sans tarder. |
Autorité
sanitaire
de la Première Nation Sioux Lookout :
John Cutfeet,
président du conseil |
Nous devons changer le mode de prestation des
soins de santé aux Autochtones au niveau communautaire, ce qui exige une
transformation considérable du système de santé […] L’un des points de départ
serait d’examiner la politique sur les services de santé non assurés. Chaque
jour où cette politique est en vigueur marque une autre journée de
discrimination dirigée contre des gens, et une journée de plus sur la
conscience de notre pays […] Nous lançons un appel pour que vous entamiez les
modifications législatives et politiques qui mettront immédiatement fin à ces
pratiques discriminatoires, et qui poseront les assises d’un système de santé
réformé et d’une nouvelle relation. |
Chefs de
l’Ontario :
Isadore Day,
chef régional
de l’Ontario |
Voici certaines des recommandations de nature à
renforcer les propositions avancées par la Nation Nishnawbe Aski. La première que je souhaite
présenter au Comité est l’affectation immédiate de
fonds aux secteurs qui en ont le plus grand besoin […] Cela signifie un accès
équitable à des soins de santé au niveau communautaire et là où le plus
besoin se fait le plus sentir.
La deuxième recommandation est de faire en sorte
qu’un cadre des déterminants sociaux serve d’assise pour un plan d’action
général sur la santé, qui englobe l’ensemble des ministères responsables et
des mandats gouvernementaux pertinents, c’est-à-dire que nous appelons à un
rajustement immédiat du budget fédéral de 2016 relevant du cadre fédéral
du développement social de la santé.
La troisième est que les 94 appels à
l’action de la Commission de vérité et réconciliation qui portent sur la
santé forment l’assise d’un plan de mise en œuvre réussi et immédiat. Cela
exigerait un mécanisme formel, qui est absent du budget fédéral.
La quatrième recommandation est que des
solutions à plus long terme sont réalisables uniquement par un plein
engagement, avec un siège à la table des négociations en cours sur l’accord
de santé avec les provinces et territoires. Cette participation doit reposer
sur la relation de nation à nation.
Enfin et avant tout, cet ensemble de
recommandations revêtira la forme d’un mémoire au Cabinet appelant à un
partenariat contraignant sur la crise sanitaire, chez les Premières Nations,
qui est à la base du fort taux de mortalité parmi leurs membres partout au
pays. Je tiens à souligner cette dernière recommandation.
Depuis l’automne dernier, les chefs de l’Ontario
ont présenté cinq aspects essentiels que le gouvernement fédéral doit traiter
sans attendre. Le premier est de mettre fin à la crise sanitaire; le seul
moyen pour ce faire est de régler la crise de l’eau, d’assurer l’accès aux
services de santé, et de corriger les prestations de santé des Premières
Nations, comme vient de le dire mon estimé collègue; le deuxième, d’éliminer
la pauvreté extrême par des investissements dans le logement, la santé et
l’alimentation abordables, l’infrastructure, l’éducation et la formation; la
troisième, de consacrer sans attendre des services de santé mentale et de
toxicomanie à la crise du suicide parmi les jeunes, à l’abus des médicaments
sur ordonnance, et au mieux-être mental; la quatrième, de prendre acte de
l’autorité des Premières Nations sur les terres et les ressources reconnues
dans les limites de nos territoires; la cinquième, de faire appel à de
nouvelles technologies, par exemple Internet à bande large et l’énergie
verte, pour éliminer la dépendance sur l’électricité au diesel.
Le budget fédéral est un bon point de départ sur
deux fronts : régler la crise de l’eau et commencer à injecter les fonds
nécessaires à l’éducation de nos enfants […] Où je veux en venir, c’est que nous devons examiner le
budget de cette année et nous concentrer sur la
santé. Si nous n’y voyons pas les investissements voulus, nous devons bouger. |
Nation Nishnawbe
Aski :
Alvin Fiddler,
grand chef |
Je souhaite demander au Comité de collaborer
avec la ministre Philpott et Santé Canada sur certaines des politiques que nous avons mentionnées
dans notre présentation, par exemple éliminer les
restrictions sur les déplacements des personnes non assurées, surtout
relativement aux enfants.
Cela se rapporte au principe de Jordan. Il
s’agit d’un projet de loi d’initiative parlementaire que le Parlement a
adopté, ce qui est excellent, mais il importe d’en faire une loi. |
Autorité
sanitaire
de la Première Nation Sioux Lookout :
Dr. Michael Kirlew, médecin |
Nous disposons du principe de Jordan, mais le
problème est que nous n’avons pas la pratique de ce principe – et nous avons
besoin de cette pratique.
Il me semble que la première étape devrait
consister à éviter de poser des obstacles, à éliminer tout obstacle à l’accès
à la santé par les enfants […] Une autre façon de faire usuelle est de
refuser aux enfants qui ne sont pas inscrits leurs frais de transport
extérieur. Il faut mettre fin sur le champ à cette façon de faire.
Soucions-nous de l’inscription et de la paperasserie lorsque l’enfant nous
revient, et commençons par lui donner des soins. Ce ne sont là que deux exemples
de modifications des politiques qui nous aideraient au moins à nous orienter
dans la bonne direction.
J’estime qu’il faut mettre fin sur-le-champ au
refus d’une escorte pour les femmes enceintes. |
Chefs de
l’Ontario :
Isadore Day,
chef régional
de l’Ontario |
Comme nous avons pu le voir ici ces derniers
jours grâce à l’investissement consenti par le gouvernement provincial, nous avons besoin de ces
investissements immédiats et sur le terrain. Ce que nous demandons, c’est que
le Comité appuie aujourd’hui 80 équipes de santé mentale, et
80 équipes de santé communautaires sur le terrain, à raison de
500 000 $ par équipe. C’est ce qui peut être fait aujourd’hui. |
Nation Nishnawbe
Aski :
Alvin Fiddler,
grand chef |
Nous voulons dire ici qu’il faut transformer le
système de santé, et que cela doit être fait en collaboration avec les
Premières Nations siégeant avec les responsables fédéraux et provinciaux
concernés, afin qu’il nous soit possible de concevoir le système qui finira
par fonctionner avec nos communautés. |
Autorité
sanitaire
de la Première Nation Sioux Lookout :
Dr. Michael Kirlew, médecin |
Je crois que mettre en application une télésanté
de qualité supérieure serait sans doute un pas vers la solution voulue. Nous
devons comprendre que la télésanté est conçue comme un avantage […] Pour moi
en tant que clinicien, la télésanté est susceptible de m’aider à offrir des
soins de qualité plus que supérieure, à faciliter l’accès de mes patients à
un médecin ou à un fournisseur de soins de santé.
J’ai posé la question à plusieurs collègues, et
ils qualifient souvent la relation avec les prestations de santé non assurées
de « contradictoire » […] Le problème est que le non-assuré essaie
de s’immiscer à tort dans la relation entre médecin et patient, et qu’il faut
y mettre un terme. Il faut que cesse cette intrusion dans la relation entre
médecin et patient. |
Chefs de
l’Ontario :
Isadore Day,
chef régional
de l’Ontario |
Ce que nous avons omis de faire, c’est
l’évaluation économique complète et nécessaire de la santé. C’est clairement un aspect que le Comité peut
appuyer, avaliser et faire progresser, parce que vous
observerez que des fonds sont nécessaires dans l’immédiat non seulement pour
des éléments systémiques, mais pour des aspects très voyants, comme le donne
à penser mon collègue.
Dans le cadre d’Honorer nos forces, qui
porte sur les toxicomanies et la santé mentale, du bon travail a été réalisé
à partir de rien, mais nous avons besoin maintenant d’un investissement.
Le budget présenté par l’APN pour le mieux-être mental comprenait des équipes
pertinentes qui puissent desservir toutes les communautés; de nouveaux fonds
pour 80 nouvelles équipes, à raison de 500 000 $ chacune; des
équipes de réponse aux crises par l’élargissement d’une Stratégie
nationale de prévention auprès des jeunes Autochtones; des capitaux pour
garantir la sécurité et le maintien de programmes et centres de traitement
nationaux de la toxicomanie et de l’alcoolisme; et des capitaux pour cinq
nouveaux centres de traitement et centres de guérison, présentés dans les Appels
à l’Action de la CVR. Ces derniers se situent dans le prolongement des
programmes de soutien à la santé relevant du règlement des pensionnats
indiens; les modalités pour les pensionnats peuvent aussi être utilisées en
vue de l’enquête sur les femmes autochtones disparues et assassinées. |
Conseil
Mushkegowuk :
Jonathan Solomon,
grand chef |
Nous devons commencer à investir dans
l’infrastructure, parce que l’environnement du foyer se répercute sur le
bien-être; cela est tout aussi vrai dans un établissement comme une école, ou
même un centre de santé. Ils représentent le centre des communautés.
Quelqu’un qui partage une pièce avec
14 ou 15 autres personnes, et qui fréquente l’école et doit
faire ses devoirs, subira des conséquences mentales s’il n’a pas le temps de
faire ces devoirs.
Nous devons commencer à investir dans
l’infrastructure ainsi que dans sa dimension mentale. Nous devons commencer à investir dans la santé
mentale, et pas seulement pour les adultes. Il nous
faut un programme de santé mentale pour les enfants, parce que ceux-ci n’ont
rien pour l’instant. La seule chose dont ils disposent est l’agence de
protection de l’enfance dans notre région. Mais la première chose qui leur
vient à l’esprit, quand on mentionne l’agence de protection de l’enfance,
c’est qu’ils vont perdre leurs enfants. C’est la première chose qui leur
vient à l’esprit. Nous devons donc investir dans les jeunes pour qu’ils aient
un avenir plus prometteur, qu’ils aient de l’espoir, de la certitude; ainsi,
le cercle familial sera promis à un avenir meilleur. |
Nation Nishnawbe
Aski :
Alvin Fiddler,
grand chef |
Je crois que l’une des raisons de notre présence
ici aujourd’hui est de lancer un appel au Comité pour qu’il collabore avec
nous à la mise en application de rapports comme celui que j’ai mentionné, paru le 25 avril de
l’année dernière, il y a presque un an. Il a donné lieu à très peu de
suivi. Je crois que nous devons convenir de certaines
choses, entre autres nous entendre tout de suite sur la façon dont nous
appliquerons ces recommandations, qui reviennent sans cesse dans d’autres
rapports. Ce n’est qu’un rapport, il en existe d’autres. |
Chefs de
l’Ontario :
Isadore Day,
chef régional
de l’Ontario |
Notre pays doit adopter un cadre de santé
transformé, et nous devons reconnaître qu’il appartient aux Premières Nations de participer à la
conclusion d’un accord sur la santé.
Il faut prendre acte que nous sommes confrontés
à un système totalement brisé dont nous devons atténuer tout de suite les
effets. Je crois que ce qu’il nous faut, c’est l’engagement d’augmenter le
budget de 2016, et d’établir les coûts de ces aspects immenses,
endommagés, brisés, qui nécessitent des fonds d’atténuation. Commençons donc par évaluer
les ressources financières et fiscales nécessaires
pour faire ce qui précède dans les trois prochaines années. |
Nation Nishnawbe
Aski :
Alvin Fiddler,
grand chef |
Quand il s’agit de parler de questions qui se
répercutent sur nos communautés – que ce soit le changement climatique,
l’éducation ou la santé –, nous devons faire acte de présence, et nous
impliquer. Nous devons nous
engager véritablement dans le processus, parce que ce que vous créez à Ottawa sur le plan politique, législatif ou légal a pour nous des
répercussions susceptibles de mettre des vies en danger, voire de nous faire
perdre des gens. J’estime qu’un dialogue comme celui-ci est important, mais
nous devons lui donner une suite véritable.
Nous devons aller plus loin et collaborer sur un cadre ou processus
utilisable à l’avenir, et dans lequel nous serions compris. Nous devons
participer au processus,
quel qu’il soit. Quelle que soit la table de négociation, nous devons y siéger. |
Conseil
Mushkegowuk :
Jonathan Solomon,
grand chef |
Mon collègue vous disait qu'il fallait d'abord
remettre le système en état. C'est absolument nécessaire. Nous devons mettre
un terme à ces politiques et ces lois qui oppriment nos gens depuis le tout
début. C'est essentiel. Nous pourrons ensuite nous réunir comme nous le
faisons aujourd'hui pour commencer à définir nos priorités en matière
d'infrastructures, de santé et de programmes sociaux. |
Nation Nishnawbe
Aski :
Alvin Fiddler,
grand chef |
Il nous faut disposer de ce pouvoir si nous
parlons d’investir dans nos communautés, de l’infrastructure pour nos
communautés.
Il nous faut une source de pouvoir qui puisse accommoder et appuyer cette
expansion et cet investissement. |
Autorité
sanitaire
de la Première Nation Sioux Lookout :
John Cutfeet,
président du conseil |
Je crois que l’une
des choses importantes que je veux signaler est l’importance d’un cadre de financement entre les deux paliers du gouvernement,
afin de commencer à en arriver à rattacher les communautés éloignées au
réseau électrique, et
les arracher au diesel. Ainsi, un cadre de financement avec le soutien des deux paliers du gouvernement est de grande
importance. |
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