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NDDN Rapport du Comité

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Rapport dissident du NPD au sujet du rapport provisoire du NDDN sur la force opérationnelle du Canada au Mali

Le NPD exprime son désaccord avec le rapport du Comité de la défense nationale sur la transition de la force opérationnelle du Canada au Mali. Le rapport provisoire ne reconnaît pas le danger que représente le départ prématuré des Forces canadiennes pour les opérations des Nations Unies au Mali et ne tient pas non plus compte de la nature essentielle de la mission des Nations Unies au Mali pour la stabilité de l’Afrique occidentale. Les néo-démocrates appuient fortement la contribution du Canada à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et le contingent des Forces armées canadiennes pour l’opération PRESENCE (Force opérationnelle au Mali). Lors de la visite du Comité de la défense nationale au Mali en février, tous les intervenants rencontrés ont couvert d’éloges le soutien apporté par le Canada à la mission et le haut niveau d’expertise de nos Forces canadiennes. De plus, on a répété à maintes reprises au Comité que l’aide MEDEVAC fournie par le Canada dans le cadre de la mission est essentielle aux opérations des Nations Unies au Mali.

Il est important que les Canadiens sachent exactement ce qu’accomplit la MINUSMA au Mali. Cette force des Nations Unies est responsable de la protection des écoles, des hôpitaux, des lignes de transport et de la prestation de l’aide humanitaire, y compris la livraison de denrées aux civils dans un pays où le quart de la population dépend directement de l’aide alimentaire internationale. Si ce n’était de l’appui offert par la MINUSMA au processus de paix, le Mali deviendrait un État en déroute et un terreau pour les terroristes. Cet important travail ne peut être effectué sans les services d’évacuation médicale aériens (MEDEVAC) fournis par le Canada dans le cadre de l’opération PRESENCE. Le Canada a déployé au Mali trois hélicoptères Chinook et cinq hélicoptères Griffon, d’un hélicoptère de transport Hercules CC-130J et 250 membres des Forces armées.

La Roumanie a pour mandat de prendre la relève du Canada après le 31 juillet 2019, date de fin de la mission canadienne. Toutefois, la Roumanie a clairement indiqué que, compte tenu de la date à laquelle la demande a été présentée, elle ne pourra pas être opérationnelle avant le 15 octobre 2019, au plus tôt, et ce, pour des raisons de formation, de préparation des équipements nécessaires et de localisation des capacités nécessaires pour transporter leurs forces sur le terrain. L’interruption des services MEDEVAC entre la date à laquelle le Canada cessera ses opérations et se retirera du Mali, et la date la plus généreuse à laquelle la Roumanie sera prête, soit le 15 octobre, est considérable et obligera la MINUSMA à limiter ses opérations. Cette interruption mettra en péril la prestation de l’aide humanitaire et le processus de paix. Les Nations Unies pourraient être en mesure de combler une partie de cette lacune en faisant appel à des contractants privés, mais force est de reconnaître que cette « flotte blanche » n’a aucune capacité militaire et ne peut opérer dans des zones de conflit actif ou durant la nuit. Une interruption importante des services MEDEVAC dépassant la période de transition normale d’un mois restreindrait probablement les activités de stabilisation et de protection de la MINUSMA au Mali.

Les néo-démocrates sont encore déçus que le gouvernement du Canada n’ait pris qu’un engagement à court terme de 12 mois envers le Mali et qu’il ait imposé une date de sortie ferme, soit le 31 juillet 2019. Le gouvernement estime que sa nouvelle politique « d’engagements conjoints » exige à la fois des engagements à court terme et des dates de sortie fermes, mais ce n’est pas le cas. Les néo-démocrates appuient la demande formulée dans le rapport provisoire voulant que le Canada fasse tout en son pouvoir pour aider la Roumanie, alliée de l’OTAN avec laquelle nous avons travaillé étroitement dans le cadre d’autres missions, à devenir opérationnelle aussi rapidement que possible et à réduire au maximum l’écart de capacités. Cela devrait inclure le transport de l’équipement roumain sur le terrain dans les plus brefs délais et, possiblement, le prêt de certaines ressources canadiennes sur le terrain jusqu’à ce que la Roumanie devienne complètement opérationnelle.

Lorsque les libéraux sont arrivés au pouvoir en 2015, le gouvernement a déclaré que le Canada était de retour et qu’il était prêt à jouer dans la cour des grands. Au cours des années qui ont suivi, ces paroles ne se sont guère concrétisées. Nos partenaires mondiaux nous observent et ils s’attendent à ce que le Canada respecte sa promesse d’une plus grande participation aux opérations de paix des Nations Unies. Le niveau d’expertise des Forces canadiennes au Mali a fait une véritable différence, tant sur le plan technique grâce à l’équipement que sur le plan personnel avec nos militaires hautement qualifiés et compétents, et nous avons démontré que les femmes peuvent jouer un rôle clé dans les opérations de soutien de la paix. Le rôle joué par les Forces canadiennes a été vital pour les opérations de la MINUSMA, qui est elle-même une mission d’une importance capitale pour la préservation de la stabilité régionale en Afrique occidentale. Le monde ne peut pas se permettre de laisser le Mali devenir un État en déroute. Cela provoquerait une énorme crise humanitaire, une augmentation du trafic d’armes à feu, de drogues et de personnes dans la région, et lancerait un autre mouvement de migration vers les pays développés. Le Canada possède les connaissances et l’expertise nécessaires pour aider à prévenir cette catastrophe, et les néo-démocrates continuent d’exhorter le gouvernement du Canada à ne pas abandonner trop hâtivement notre rôle au Mali.  

Les néo-démocrates croient que les recommandations suivantes auraient dû figurer dans le rapport provisoire :

  • 1) Que le gouvernement du Canada reconnaisse les graves répercussions qu’aurait la déroute du Mali sur les mesures d’aide humanitaire en cours, les opérations de lutte contre le trafic de drogues et d’armes et la traite de personnes à l’échelle du Sahel, et sur les mouvements de réfugiés à venir.
  • 2) Que le gouvernement du Canada reconnaisse le rôle important que joue la MINUSMA dans la stabilisation du Mali et de la région.
  • 3) Que le gouvernement du Canada, compte tenu des engagements de longue date du Canada envers l’aide au développement ainsi que des liens économiques entre le Canada et le Mali, s’engage de nouveau à accorder son soutien au Mali.
  • 4) Que le gouvernement du Canada prolonge sa mission d’appui à la MINUSMA jusqu’au 15 octobre 2019. Cette mesure est nécessaire pour éviter une longue interruption des services d’évacuation médicale, étant donné que ces services offerts par le Canada ne pourront être remplacés avant le 15 octobre.
  • 5) Que le gouvernement du Canada adopte rapidement un ensemble de mesures de soutien à la stabilisation du Mali qui seront offertes immédiatement après la conclusion de la mission militaire canadienne, de manière à démontrer l’appui continu du Canada à l’égard de la MINUSMA, et que cet ensemble comprenne des mesures supplémentaires visant à accélérer l’arrivée de la contribution promise par le Canada à la mission de formation des policiers au Mali ainsi qu’un soutien supplémentaire au processus de paix au Mali, plus particulièrement le programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration.
  • 6) Que le gouvernement du Canada offre une aide militaire bilatérale supplémentaire aux pays du G5 Sahel, en se fondant sur le modèle éprouvé du projet Naberius du Canada au Niger afin d’accroître leur capacité à assurer leur propre sécurité.
  • 7) Que le gouvernement du Canada rehausse son engagement à l’égard des programmes visant les femmes, la paix et la sécurité, car il a été démontré que le taux de succès des opérations de paix est plus élevé lorsque des femmes jouent un rôle actif dans celles‑ci et que de telles opérations permettent d’établir de meilleures relations avec les collectivités locales que celles qui sont dirigées en grande proportion par des hommes.