CHPC Rapport du Comité
Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.
Opinion complémentaire du Nouveau Parti démocratique
Les médias sont en crise, mais ce n'est pas la façon dont les PDG des grands radiodiffuseurs ou les partis qui les soutiennent décrivent la situation. Les néo-démocrates s'inquiètent de la propagation des déserts médiatiques. Les communautés ont besoin de journalistes présents dans leurs régions pour raconter leurs histoires.
Postmedia est le propriétaire de plus de 80 % des journaux qui opèrent au Canada. Au cours des deux dernières années, une série de coupes sombres a touché les salles de nouvelles.
Comme l'a souligné Lana Payne, présidente de UNIFOR, « Au cours des 14 derniers mois, le secteur des médias a subi un grand nombre de compressions budgétaires et de fermetures brutales: Postmedia a éliminé 11 % des postes occupés par les membres de son bureau de rédaction; BCE a supprimé 1 300 emplois et fermé des stations de radio l'année dernière; Nordstar Capital a licencié les deux tiers des effectifs de Metroland, en convertissant plus de 70 hebdomadaires en publications uniquement numériques; Corus/Global a, ce mois ci, supprimé encore plus d'emplois; et BCE a annoncé la semaine dernière la mise à pied de 4 800 employés des secteurs des télécommunications et des médias, dont 800 membres d'Unifor. Du côté des médias, les réductions budgétaires touchent tous les bulletins de nouvelles télévisés du midi à Toronto, sauf un, et les bulletins de nouvelles télévisés du week-end dans la plupart des grands marchés du pays, comme si les nouvelles s'arrêtaient le vendredi à 17 heures. »
De plus en plus de Canadiens ne reçoivent pas les nouvelles qui touchent leurs communautés, régions ou provinces. Trop des Canadiens vivent dans des déserts médiatiques.
Les néo-démocrates sont préoccupés par le harcèlement envers les journalistes. Comme l’a souligné Shree Pradakar, «les femmes et les autres journalistes de groupes minoritaires qui remettent en cause le statu quo sont l'objet de harcèlement, de menaces et d'abus de façon disproportionnée. Ce phénomène est bien documenté, même par les Nations Unies. Ces journalistes étaient d'abord intimidés par des trolls, mais les attaques ciblées ont commencé à venir d'autres journalistes et d'autres professionnels. C'est à regret que je dois dire que certains politiciens normalisent cette pratique. Les tactiques d'intimidation qui visent à réduire ces journalistes au silence les refroidissent et limitent la liberté d'expression et la diversité des points de vue. Par conséquent, les communautés sont méfiantes envers les médias. Le gouvernement doit renforcer les lois et les règlements pour contrer ces effets et appuyer fermement les journalistes qui sont attaqués. »
Madame Pradakar a aussi dit, «si j'avais quelque chose à demander, c'est que le Canada investisse dans la liberté de presse. C'est la seule façon d'avancer. Le Canada a le potentiel d'être un chef de file mondial en étant complètement libre, pluraliste et indépendant dans le domaine de la presse. Nous avons le potentiel de le faire. Je pense qu'il faudra beaucoup d'introspection, tant individuelle que collective, pour y parvenir ».
Jen Gerson a clairement indiqué qu'un forum national pour les médias ne devrait pas être une priorité, en disant, «Je crains que des états généraux ne servent pas vraiment de tribune pour discuter ouvertement de ces choses, mais qu'ils servent plutôt d'exercice de relations publiques pour rallier le public en faveur d'une conclusion préétablie ».
Les néo-démocrates recommandent :
1. Lutter contre la concentration des entreprises, protéger les emplois et garantir la protection du journalisme local et régional.
Comme l’a dit Jen Gerson, « Il y a un oligopole dans le secteur des médias, mais aussi dans le secteur des épiceries et celui des télécommunications. Il faut y mettre un terme. Je suis tout à fait d'accord sur ce point. D'autre part, comme j'ai essayé de le souligner en répondant à la dernière question, vous devez utiliser les pouvoirs réglementaires dont vous disposez pour contrôler et dicter une partie du contenu produit par les grands organismes de radiodiffusion, qui encaissent des milliards de dollars de profit, et les obliger à investir une partie de cet argent dans le journalisme à titre de condition à respecter dans le cadre de leurs licences de radiodiffusion. Il s'agit là d'un point de départ incontournable.
2. Financer adéquatement la CBC-Radio Canada pour combler les déserts médiatiques à travers le pays, afin qu'elle puisse investir dans le journalisme local et régional, et non pour financer des primes aux cadres.
3. Soutenir et étendre l'initiative du journalisme local pour mieux desservir les communautés à travers le pays.