NDDN Rapport du Comité
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OPINION COMPLÉMENTAIRE DU NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQUE DU CANADA
Au nom du Nouveau Parti démocratique, nous tenons d’abord à remercier les témoins qui ont comparu devant le comité, en particulier ceux et celles qui servent dans les Forces armées canadiennes. Nous aimerions également remercier les analystes de la Bibliothèque du Parlement d’avoir préparé un excellent rapport, ainsi que le greffier et les interprètes pour leur travail.
Les problèmes de recrutement et de maintien en poste auxquels se heurtent les Forces armées canadiennes ont de multiples facettes. Le présent rapport fait clairement ressortir qu’il est nécessaire de s’attaquer à de nombreux problèmes systémiques auxquels font face les membres des FAC. Le manque d’inclusion est un obstacle important au maintien en poste et au recrutement. Les FAC doivent en effet attirer, recruter et retenir des personnes de talent qui sont représentatives de notre société canadienne.
Les difficultés en matière de recrutement et de maintien en poste rencontrées par les FAC auraient pu être évitées. Les néo-démocrates ont demandé au gouvernement de créer et de financer un programme spécial pour les Forces armées canadiennes afin de recruter des femmes et des membres de groupes sous-représentés, comme l’a recommandé le vérificateur général en 2016.
Le gouvernement n’a pas mis en œuvre les principales recommandations du rapport de la juge Deschamps de 2015. Il n’a pas tenu compte du rapport du vérificateur général en 2018, et il n’a rien fait du rapport sur cette même question du Comité permanent de la condition féminine en 2019. Les néo‑démocrates demandent au gouvernement de mettre en œuvre les recommandations de l’ancienne juge de la Cour suprême Louise Arbour énoncées lors du dernier examen externe complet et indépendant sur l’inconduite et le harcèlement sexuels.
Toutes les femmes, y compris celles qui sont membres des FAC, méritent beaucoup mieux de la part de leur gouvernement. Nous devons nous assurer que les femmes qui servent leur pays peuvent le faire de manière égale, et nous devons financer adéquatement les services de soutien offerts à ces femmes, ainsi que les programmes d’éducation nécessaires pour changer la culture toxique au sein des Forces.
Les Forces armées canadiennes doivent également mieux prendre en charge les problèmes de santé mentale de leurs membres. En moyenne, les Forces armées canadiennes perdent encore un membre actif par mois pour cause de suicide. Le gouvernement doit adopter le projet de loi C-206, pour que l’automutilation ne soit plus considérée comme une infraction disciplinaire dans le code de conduite militaire. En apportant ce changement, le gouvernement pourrait faire preuve de leadership et amorcer un changement important d’attitude et de politique en matière de santé mentale. Il devrait aussi fournir des fonds additionnels pour le soutien en santé mentale pour tous les membres des FAC. Il doit commencer par reconnaître que les blessures ne sont pas toutes visibles, et que les blessures cachées sont tout de même des blessures.
Enfin, le gouvernement doit s’attaquer à la question de l’externalisation et de la privatisation. La privatisation continue des services entraîne la perte de la mémoire institutionnelle, de la responsabilité et du contrôle. Nous pouvons investir intelligemment en mettant fin à l’externalisation et à la privatisation des travaux d’entretien et de réparation dans les Forces canadiennes, traditionnellement effectués par des employés du MDN ou des militaires en service régulier. Les Forces doivent préserver la capacité d’entretien de premier niveau et soutenir de bons emplois publics stables, puisqu’il s’agit d’un moyen d’assurer la santé économique du pays.
Le gouvernement du Canada doit prendre au sérieux les recommandations contenues dans le présent rapport. Si les problèmes décrits ici ne sont pas résolus, ils ne feront qu’aggraver les difficultés et les défis auxquels sont exposés les membres de nos Forces armées. Ces personnes méritent un gouvernement qui passe à l’action.