441-00632 (Justice)
- Mots-clés
- Propagande haineuse
- Symboles graphiques
Langue d'origine de la pétition : Anglais
Pétition au gouvernement au Canada
Attendu que :
- Le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la primauté du droit et le respect des droits de la personne et de la démocratie;
- Selon le projet de loi C-313, il est dans l’intérêt de tous les Canadiens d’empêcher l’exposition ou la vente de symboles ou d’emblèmes comme la croix gammée nazie et l’insigne du Ku Klux Klan, de drapeaux comme les étendards de l’Allemagne de 1933 à 1945 et ceux des États confédérés d’Amérique de 1861 à 1865 et d’uniformes, notamment les tenues militaires de l’Allemagne et des États confédérés d’Amérique au cours de ces mêmes périodes ainsi que les cagoules et tuniques du Ku Klux Klan. Les symboles « V » et « Z » et le ruban de Saint-Georges arborés par les militaires russes sont utilisés de la même manière, pour fomenter le génocide des Ukrainiens et appuyer l’invasion russe;
- Les symboles « V » et « Z » ainsi que le ruban de Saint-Georges ont été observés à de nombreuses reprises au Canada. Ils sont apparus sur les profils de médias sociaux de particuliers et sur des produits vendus par des entreprises au Canada. L’un des incidents les plus graves s’est produit le 1er avril; l’Université de Waterloo avait alors déclaré sur Twitter que des symboles haineux et des actes de vandalisme liés à l’invasion de l’Ukraine par la Russie avaient été découverts sur son campus;
- Le Code criminel (articles 318 à 320) prévoit que toute personne qui préconise ou fomente le génocide est coupable d’un acte criminel passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans. Par conséquent, l’exposition des symboles « V » et « Z » ainsi que du ruban de Saint-Georges, utilisés par des personnes au Canada pour défendre ou promouvoir le génocide en Ukraine, devrait également être considérée comme une infraction aux yeux de la loi;
- La Russie a commis des crimes de guerre dans de nombreuses villes d’Ukraine, dont Boutcha, Irpin, Hostomel, Marioupol, Kyiv et Kharkiv, entre autres. En n’interdisant pas les symboles « V » et « Z » ainsi que le ruban de Saint-Georges, le Canada ne reconnaît pas pleinement le génocide dont est actuellement victime le peuple ukrainien;
- De nombreux pays, dont l’Allemagne, la Moldova et la Lettonie, ont déjà interdit ces symboles haineux;
- L’Ukraine a demandé aux autres pays d’interdire ces symboles haineux, et le Canada devrait montrer son appui.
Nous soussignés, citoyens et résidents permanents du Canada, prions le gouvernement du Canada de :
1. Décréter officiellement l’interdiction des symboles « V » et « Z » ainsi que du ruban de Saint-Georges;
2. Ajouter les symboles « V » et « Z » ainsi que le ruban de Saint-Georges au projet de loi C-313 et de les interdire à titre de symboles de haine;
3. Prendre des mesures, en application des articles 318 à 320 du Code criminel, contre les résidents, les entreprises et les organismes qui font la promotion de ces symboles;
4. Enquêter sur les cas où des résidents, des entreprises ou des organismes font la promotion de ces symboles.
Réponse du ministre de la Justice et procureur général du Canada
Signé par (ministre ou secrétaire parlementaire) : Le secrétaire parlementaire Gary Anandasangaree
Le Code criminel prévoit quatre infractions de propagande haineuse: le fait de préconiser ou de fomenter le génocide contre un groupe identifiable; le fait d’inciter à la haine contre un groupe identifiable par la communication de déclarations en un endroit public, lorsqu’une telle incitation est susceptible d’entraîner une violation de la paix; le fait de fomenter volontairement la haine contre un groupe identifiable par la communication de déclarations autrement que dans une conversation privée; et le fait de fomenter volontairement l’antisémitisme en cautionnant, en niant ou en minimisant l’Holocauste. Le terme « groupe identifiable » s’entend de toute section du public qui se différencie des autres par la couleur, la race, la religion, l’origine nationale ou ethnique, l’âge, le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre ou la déficience mentale ou physique.
La Cour suprême du Canada a statué que le terme « haine » désigne une émotion intense associée à la détestation ou à la calomnie. Ce terme ne vise pas le contenu qui est considéré comme ayant seulement un caractère offensant. La question de savoir si le fait d’exposer des symboles des Nazis, du KKK ou des États confédérés d’Amérique est visé par l’une ou l’autre de ces infractions de propagande haineuse dépend des faits et des circonstances de chaque affaire. Le gouvernement est déterminé à veiller à ce que les infractions de propagande haineuse prévues au Code criminel demeurent pertinentes tout en respectant la Charte canadienne des droits et libertés. C’est pourquoi nous avons présenté des modifications au Code criminel afin de créer une nouvelle infraction relative au fait de fomenter volontairement l’antisémitisme en cautionnant, en niant ou en minimisant l’Holocauste. Le Parlement a récemment adopté cette modification.
Au Canada, chaque ordre de gouvernement a le pouvoir d’agir dans les limites de sa compétence. Le Parlement adopte les lois en matière criminelle, qui sont ensuite appliquées par les provinces. L’administration de la justice comprend les poursuites relatives aux infractions prévues au Code criminel, notamment les infractions de propagande haineuse. L’enquête visant à déterminer si une infraction de propagande haineuse a été commise relève des responsables de l’application de la loi de la province où l’infraction a été commise.
- Présentée à la Chambre des Communes
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Ali Ehsassi
(Willowdale)
22 juin 2022 (Pétition n° 441-00632) - Réponse du gouvernement déposée
- 20 septembre 2022
Seules les signatures validées sont comptées dans le nombre total de signatures.