441-01383 (Affaires étrangères)
- Mots-clés
- Enlèvement
- Nigéria
- Politique étrangère
Langue d'origine de la pétition : Anglais
Pétition à la Chambre des communes et aux membres du Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international
ATTENDU QUE :
Depuis décembre 2020, près d’un millier d’écoliers ont été enlevés dans cinq États nigérians, selon la BBC. Les auteurs de ces enlèvements sont des hommes armés, souvent soupçonnés d’être des militants foulanis islamiques;
Depuis plusieurs années maintenant, des extrémistes islamiques ciblent les musulmans modérés et les chrétiens. D’après l’ONU, au cours des 12 dernières années, 350 000 personnes ont été tuées dans le conflit avec des extrémistes islamiques appartenant à des groupes comme Boko Haram, l’État islamique et les militants foulanis;
Cette situation témoigne du contexte de sécurité dramatique qui règne au Nigéria. Le gouvernement nigérian n’a pas su garantir la protection de la population, en particulier des groupes les plus vulnérables, soit les femmes, les enfants et les chrétiens. Les forces de sécurité arrivent systématiquement trop tard, une fois les attaques terminées; elles ne mènent pas d’enquête et ne poursuivent pas les auteurs;
Nous nous inquiétons particulièrement pour le sort des personnes suivantes : Leah Sharibu, âgée de 18 ans, détenue depuis trois ans comme esclave de la faction ISWAP du groupe extrémiste Boko Haram; Alice Ngaddah, infirmière qui travaillait pour l’UNICEF, qui a été enlevée par la faction ISWAP de Boko Haram il y a trois ans; Les filles de Chibok. Le 14 avril 2014, 276 écolières âgées de 12 à 16 ans ont été enlevées de leur collège à Chibok dans l’État de Borno, dans le Nord-Est du Nigéria, par la faction principale de Boko Haram. Une centaine d’entre elles n’ont toujours pas été libérées; Les familles des victimes. Aucun organisme gouvernemental de liaison n’existe pour assurer la communication avec les familles traumatisées par ces enlèvements, les tenir au courant et leur venir en aide.
Par conséquent, nous soussignés, résidents du Canada, prions les députés, en particulier les membres du Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de communiquer avec le gouvernement nigérian pour lui faire savoir qu’ils s’intéressent vivement au problème des enlèvements au Nigéria et pour l’exhorter à faire tout en son pouvoir pour obtenir la libération de ces victimes. Nous demandons également que soit établi un mécanisme de liaison entre le gouvernement et les familles des victimes afin de les tenir au courant de l’état des négociations.
Réponse de la ministre des Affaires étrangères
Signé par (ministre ou secrétaire parlementaire) : Rob Oliphant
Le gouvernement du Canada condamne avec la plus grande fermeté les violations des droits de la personne et reconnaît les efforts soutenus du gouvernement nigérian dans sa lutte contre le terrorisme et l'insurrection, qui perdure depuis 14 ans. Il continue de demander aux autorités nigérianes de traduire les responsables en justice et a exprimé ses sincères condoléances pour les pertes de vie et les souffrances considérables subies par les Nigérians aux mains de ces groupes. Telle est la position du gouvernement du Canada depuis le début de l'insurrection en 2009.
Le gouvernement du Canada défend régulièrement les droits de la personne par le biais de canaux privés et publics. Cela comprend la représentation bilatérale avec le gouvernement nigérian, la coordination avec des partenaires aux vues similaires, ainsi que la publication de déclarations publiques, dans le cadre d'une approche à la fois stratégique et productive.
Plus précisément, le gouvernement du Canada a fait part de ses préoccupations concernant la situation des droits de la personne et ces atrocités par le biais de canaux bilatéraux. Cela inclut les ministres nigérians des Affaires étrangères, de la Défense et de la Police, ainsi que le vice-président du Nigeria. Le Haut-commissariat du Canada continue de faire part de ces préoccupations aux responsables nigérians. Le Canada continuera de mener des activités de plaidoyer sur les violations graves des droits des enfants, y compris les enlèvements, auprès du gouvernement du Nigéria et demandera que des enquêtes soient menées sur les cas signalés de violations des droits de la personne, que les auteurs soient traduits en justice et que la transparence soit assurée.
En novembre 2022, le Haut-commissariat du Canada au Nigeria a lancé le Groupe des amis des enfants et les conflits armés au Nigeria. Ce groupe, coprésidé par le Haut-commissaire du Canada au Nigéria et l'ambassadeur de Norvège au Nigéria, est une plateforme importante pour partager des informations sur l'impact des conflits sur les enfants, sensibiliser, soutenir des initiatives de levée de fonds et entreprendre des actions stratégiques conjointes de plaidoyer pour prévenir et mettre fin aux violations graves contre les enfants au Nigéria, y compris les enlèvements.
Le gouvernement du Canada a également fait plusieurs déclarations publiques sur l'enlèvement des écolières nigérianes, y compris les filles de Chibok. Le ministre des Affaires étrangères a notamment condamné publiquement ces atrocités et a appelé à la libération des victimes et à une protection accrue des citoyens vulnérables. Plus récemment, à l'occasion du neuvième anniversaire de l'enlèvement de Chibok, le Haut-commissariat du Canada a publié un article dans les médias nigérians, aux côtés de ses partenaires de l'ONU, attirant l'attention sur les 96 filles qui restent en captivité, ainsi que sur les autres enfants qui ont été enlevés depuis. Le Canada ne peut pas fermer les yeux sur la souffrance de ces enfants.
Le Canada a inscrit Boko Haram et l'État islamique en Afrique de l'Ouest sur la liste des organisations terroristes en vertu de son Code criminel en 2013 et en 2021. L'inscription sur la liste des organisations terroristes est un outil clé dans la lutte contre le terrorisme, et elle démontre que le gouvernement du Canada ne tolérera pas de tels actes de violence. L'inscription sur la liste entraîne des conséquences importantes qui permettent l'application des mesures appropriées prévues par le code pénal pour prévenir les activités terroristes au Canada ou le soutien en provenance du Canada.
Le gouvernement du Canada s'engage, par le biais de divers mécanismes, à remédier à la situation des droits de la personne au Nigeria. En plus de la sensibilisation susmentionnée par le biais de canaux bilatéraux et publics, le Haut-commissariat du Canada au Nigeria fournit également un financement direct aux organisations locales de la société civile pour soutenir des programmes de défense des droits de la personne par le biais du programme du Fonds canadien d'initiatives locales. Ces efforts complètent l'aide internationale du Canada au Nigeria.
Le Haut-commissariat du Canada au Nigéria collabore régulièrement avec la Commission nationale des droits de l'homme du Nigéria pour discuter des droits de la personne et soutenir les efforts de l'agence pour défendre les droits de la personne et enquêter sur les plaintes de violation des droits de la personne déposées par les citoyens. Le Haut-commissariat du Canada participe aussi activement au groupe des ambassadeurs du Nord-Est à Abuja, qui se réunit tous les mois pour discuter de la situation humanitaire dans le Nord-Est, notamment de la protection des enfants contre les conflits armés.
Le gouvernement du Canada reconnaît que certaines conditions exacerbent négativement le contexte de sécurité dans le pays. Afin de s'attaquer aux causes profondes de l'insécurité et de soulager la pauvreté au Nigéria, le Canada a fourni 144,1 millions de dollars en aide internationale au Nigéria en 2021-2022, ce qui en fait le septième bénéficiaire en importance de l'aide internationale du Canada. Le Canada continuera de fournir cette aide vitale. La programmation du Canada au Nigéria est guidée par sa Politique féministe d'aide internationale et soutient les efforts visant à améliorer la qualité de vie des personnes pauvres et marginalisées, en particulier les femmes et les filles. Par l'intermédiaire du Programme d’aide au renforcement des capacités antiterroristes (PARCA), le Canada s'est engagé à prévenir la menace du terrorisme et de l'extrémisme violent en Afrique subsaharienne et à y répondre. Le Nigeria fait partie des neuf pays prioritaires pour la programmation du PARCA dans la région.
Étant donné que cette pétition a été adressée expressément au Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international, le gouvernement veillera à porter la pétition et cette réponse à l’attention du président, l’honorable député de Pierrefonds–Dollard.
- Présentée à la Chambre des Communes
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John McKay
(Scarborough—Guildwood)
27 avril 2023 (Pétition n° 441-01383) - Réponse du gouvernement déposée
- 12 juin 2023
Seules les signatures validées sont comptées dans le nombre total de signatures.