441-01397 (Justice)
Langue d'origine de la pétition : Anglais
Pétition à la Chambre des communes réunie en Parlement
Attendu que :
- C’est un fait bien établi que le risque de violence à l’endroit des femmes augmente quand elles sont enceintes;
- À l’heure actuelle, dans le Code criminel du Canada, le fait de blesser ou de tuer un enfant à naître en commettant un acte criminel n’est pas considéré comme une circonstance aggravante aux fins de la détermination de la peine;
- Le Canada n’a pas de loi sur l’avortement. Ce vide juridique est tellement extrême que nous ne reconnaissons même pas les enfants à naître en tant que victimes de crimes violents;
- La justice exige que l’agresseur qui maltraite une femme enceinte et son enfant à naître reçoive une peine en conséquence. La peine doit être proportionnelle au crime.
Nous soussignés, citoyens du Canada, prions la Chambre des communes d’adopter des mesures législatives pour inscrire dans le Code criminel, parmi les circonstances aggravantes aux fins de la détermination de la peine, la violence envers une femme enceinte ou l’infliction de blessures à un enfant à naître.
Réponse du ministre de la Justice et procureur général du Canada
Signé par (ministre ou secrétaire parlementaire) : Le secrétaire parlementaire Gary Anandasangaree
Notre gouvernement défendra toujours le droit à l'avortement des femmes. Les femmes, et les femmes elles seules, devraient décider de ce qu'il advient de leur corps. Le projet de loi émanant d’un député C-311, Loi modifiant le Code criminel (violence contre les femmes enceintes), qui propose des facteurs aggravants qui s'appliqueraient à la détermination de la peine dans les cas où les victimes sont enceintes, est utilisé comme un tremplin pour ouvrir le débat sur l'avortement au Canada. Le parrain de ce projet de loi a expressément indiqué qu'elle essayait de combler un soi-disant vide dans la législation sur l'avortement au Canada. Les femmes canadiennes se sont battues pendant des décennies pour avoir accès aux services d'avortement ici au Canada et notre gouvernement empêchera que le droit à l'avortement soit sapé de quelque façon que ce soit. Notre gouvernement s'opposera vigoureusement à toute tentative d'introduire l'avortement dans le Code criminel.
La violence fondée sur le sexe, y compris la violence entre partenaires intimes, n'a pas sa place au Canada et notre gouvernement s'est donné comme priorité d'y mettre fin sous toutes ses formes. Commettre une infraction contre une victime enceinte est déjà un facteur aggravant aux fins de la détermination de la peine dans la common law.
Les dispositions du Code criminel relatives à la détermination de la peine exigent que les délinquants reçoivent des peines proportionnelles à la gravité de l'infraction et à leur degré de responsabilité, en tenant compte des facteurs aggravants, y compris la preuve que le délinquant a abusé de son partenaire intime ou d'un membre de la famille de la victime ou du délinquant (alinéa 718. 2(a)(ii)), et la preuve que l'infraction a eu un impact significatif sur la victime, compte tenu de son âge et de ses autres circonstances personnelles, y compris sa santé et sa situation financière, ce qui inclut la prise en compte de la grossesse de la victime (sous-alinéa 718.2(a)(iii.1 )).
Le projet de loi C-311 rendrait en fait les femmes enceintes moins en sécurité en restreignant les circonstances dans lesquelles les facteurs aggravants existants qui protègent les victimes enceintes s'appliquent. Plus précisément, la première circonstance aggravante proposée par le projet de loi ne s'appliquerait que lorsqu'il est prouvé que le délinquant était au courant de la grossesse de la victime. Cela pourrait avoir pour conséquence involontaire que les tribunaux chargés de la détermination de la peine refusent de considérer la grossesse d'une victime comme une circonstance aggravante dans les cas où il n'y a pas de telles preuves.
Cette loi n'est pas conforme à son objectif déclaré et nous craignons qu'il s'agisse d'une nouvelle tentative détournée de rouvrir le débat sur l'avortement au Canada, qui devrait rester fermement clos.
- Présentée à la Chambre des Communes
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Ted Falk
(Provencher)
1 mai 2023 (Pétition n° 441-01397) - Réponse du gouvernement déposée
- 14 juin 2023
Seules les signatures validées sont comptées dans le nombre total de signatures.
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