441-01824 (Justice)
Langue d'origine de la pétition : Anglais
Pétition à la Chambre des communes réunie en Parlement et au ministre de la Justice
Nous, soussignés, citoyens et résidents du Canada, attirons l’attention de la Chambre sur ce qui suit :
Whereas:
- Dans le contexte de l’augmentation des divorces et de l’évolution rapide des unions conjugales dans notre pays, il est évident qu’un examen de la Loi sur le divorce s’impose;
- Parmi les pays du G7, c’est le Canada qui présente aujourd’hui le taux d’unions de fait le plus élevé, celui-ci étant passé de 6 % en 1981 à 23 % en 2021;
- Près de 4 enfants sur 10 vivent avec un parent seul, des beaux-parents ou des parents en union de fait ou dans une autre union non traditionnelle;
- Plus du quart des adultes en couple en sont à leur deuxième mariage ou union de fait, et ce ménage dure souvent plus d’une décennie et produit des enfants;
- Cependant, malgré l’évolution de la nature des unions conjugales dans notre pays, les Lignes directrices fédérales sur les pensions alimentaires pour enfants créées dans le cadre de la Loi sur le divorce ne reflètent pas la diversité et la complexité des unions conjugales en 2013;
- Les parents canadiens, et particulièrement les pères qui sont responsables de près de 97 % des pensions alimentaires pour enfants, ont de la difficulté à appliquer les lignes directrices qui, compliquées, ne tiennent pas compte des choix de vie des ex-conjoints qui se sont remis en couple et des changements de situation familiale, par exemple lorsqu’un nouvel enfant naît dans une famille reconstituée.
Nous, soussignés, citoyens et résidents du Canada, prions le ministre de la Justice de demander l’examen législatif de la Loi sur le divorce, et particulièrement des Lignes directrices fédérales sur les pensions alimentaires pour enfants, afin qu’elles tiennent compte de l’évolution de la réalité des familles reconstituées et des fluctuations du revenu au fil du temps et qu’elles répondent mieux aux besoins des enfants en garde partagée.
Réponse du ministre de la Justice et procureur général du Canada
Signé par (ministre ou secrétaire parlementaire) : Le secrétaire parlementaire James Maloney
Le droit de la famille est un domaine de responsabilité partagé entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. La Loi sur le divorce et les Lignes directricesfédérales sur les pensions alimentaires pour enfants (Lignes directrices fédérales) s’appliquent lorsque des personnes divorcent ou sont divorcées. Les lois sur la famille et les lignes directrices sur les pensions alimentaires pour enfants provinciales et territoriales s’appliquent lorsque les couples non mariés se séparent (conjoints de fait) ou lorsque les couples mariés se séparent, mais ne divorcent pas. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux collaborent de façon continue afin de surveiller l’application de la loi et d’améliorer les réponses du système de justice familiale aux nombreuses questions complexes qui peuvent survenir lors d’une séparation ou d’un divorce.
La pension alimentaire pour enfants est un droit de l’enfant. Les Lignes directrices fédérales, un ensemble de règles et de tables, ont les objectifs suivants : établir une norme équitable de pension alimentaire pour les enfants afin qu’ils continuent de bénéficier du revenu des deux parents après la séparation; réduire les conflits entre les parents en rendant plus objectif le calcul de la pension alimentaire pour enfants; veiller à ce que les parents et les enfants dans des situations similaires soient traités de la même manière; rendre le processus judiciaire plus efficace et encourager les règlements.
Le principe directeur des Lignes directrices fédérales est que les deux parents partagent la responsabilité de soutenir financièrement leurs enfants en fonction de leur capacité de payer. Cette responsabilité se poursuit même si les parents se remarient ou ont une autre relation. Les enfants doivent continuer de bénéficier des moyens financiers de leurs deux parents après une séparation ou un divorce, tout comme ils le feraient si la famille était toujours unie.
La façon dont la pension alimentaire pour enfants est calculée en vertu des Lignes directrices fédérales dépend des arrangements de temps parental. Dans le cadre d’arrangements de temps parental partagé, la situation peut varier considérablement d’une famille à l’autre. Par conséquent, la méthode utilisée pour calculer la pension alimentaire dans les situations de temps parental partagé est discrétionnaire. La pension alimentaire pour enfants est déterminée au cas par cas en tenant compte des facteurs suivants : 1) le montant indiqué dans les tables que chaque parent paierait, en fonction du revenu de chaque parent; 2) des coûts plus élevés associés au temps parental partagé; 3) les ressources, les besoins et la situation de chaque parent et de chaque enfant.
Les Lignes directrices fédérales reconnaissent que, dans certains cas, le paiement du montant d’une pension alimentaire pour enfants, en présence d’autres circonstances, pourrait causer des difficultés excessives à un parent ou à un enfant. De telles circonstances pourraient inclure l’obligation de subvenir aux besoins des enfants issus d’une autre relation. Si une demande pour difficultés excessives est accueillie, le tribunal peut ordonner le paiement d’un montant de pension alimentaire pour enfants différent.
La pension alimentaire pour enfants est basée sur le revenu. Comme le revenu peut varier au fil du temps, il devrait en être de même pour le montant de la pension alimentaire pour enfants. Les services provinciaux de pensions alimentaires pour enfants sont des services administratifs qui permettent de fixer un montant initial ou un nouveau montant de pension alimentaire pour enfants. Ces services peuvent ajuster à la hausse ou à la baisse le montant des pensions alimentaires pour enfants en fonction des renseignements à jour sur le revenu.
Le gouvernement est déterminé à rendre le système de justice familiale aussi équitable que possible pour tous les Canadiens et à renforcer le système de justice familiale. Par exemple, des modifications à la Loi sur le divorce sont entrées en vigueur en 2021 dans le but de promouvoir l’intérêt de l’enfant, de lutter contre la violence familiale, d’aider à réduire la pauvreté et d’accroître l’efficacité et l’accessibilité du système de justice familiale. De plus, les travaux se poursuivent sur divers sujets liés aux familles canadiennes. Le ministère de la Justice Canada a récemment mené des recherches sur les modèles internationaux de pensions alimentaires pour enfants, notamment en ce qui concerne le temps parental partagé, ainsi que sur l’expérience des parents divorcés et séparés en ce qui a trait à la pension alimentaire pour enfants et d’autres questions connexes. Ces renseignements sont publiés sur le site Web du Ministère.
Il est important que le gouvernement du Canada soit au courant des préoccupations des Canadiens à l’égard du système de justice familiale afin qu’il puisse continuer de travailler avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour trouver des moyens de l’améliorer.
- Présentée à la Chambre des Communes
-
Tom Kmiec
(Calgary Shepard)
25 octobre 2023 (Pétition n° 441-01824) - Réponse du gouvernement déposée
- 11 décembre 2023
Seules les signatures validées sont comptées dans le nombre total de signatures.