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e-4935 (Affaires étrangères)

Pétition électronique
Lancée par Joanne Hodges de Scarborough (Ontario)

Langue d'origine de la pétition : Anglais

Pétition à la Chambre des communes

Attendu que :
  • La Chambre des communes a reconnu à l’unanimité les génocides tamoul et ouïghour dans des motions adoptées respectivement le 18 mai 2022 et le 21 février 2021;
  • Le Sous-comité des droits internationaux de la personne a condamné l’usage de la force contre les civils tigréens par les forces éthiopiennes, érythréennes et amharas le 5 décembre 2022, déclarant que toutes les violations des droits de la personne devraient faire l’objet d’une enquête et de poursuites;
  • Le Canada dispose d’outils pour lutter contre les atrocités de masse, notamment la Loi sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, pour les poursuites, et la Loi Sergueï Magnitski pour les sanctions ciblées;
  • Par le passé, le Canada a mis en œuvre des sanctions ciblées à l’encontre de fonctionnaires et d’entités responsables de violations à l’encontre des Ouïghours et d’autres musulmans turciques, ainsi que des Tamouls. Aucune sanction ciblée n’a été mise en œuvre pour les violations commises à l’encontre des Rwandais, des Hazaras, des Tibétains ou des Tigréens;
  • Le Canada n’a poursuivi que deux individus, Désiré Munyaneza et Jacques Mungwarere, en vertu de la Loi sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre.
Nous soussignés, citoyens et résidents du Canada, prions la Chambre des communes :
1. D'imposer systématiquement des sanctions aux ressortissants étrangers responsables de violations flagrantes des droits de la personne à l’encontre des Rwandais, des Hazaras, des Tibétains et des Tigréens, et d’imposer des sanctions supplémentaires aux ressortissants étrangers responsables de violations flagrantes des droits de la personne à l’encontre des Ouïghours et des Tamouls;
2. De procéder à un examen complet de la Loi sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre afin de déterminer pourquoi elle n’a pas été utilisée depuis plus de dix ans pour poursuivre les criminels de guerre et les auteurs de crimes contre l’humanité, et corriger tout problème constaté afin qu’elle soit utilisée de manière cohérente et efficace;
3. De réinstaller les victimes du génocide au Canada, y compris les membres des communautés ouïghoure, tigréenne, hazara, tibétaine, rwandaise et tamoule.

Réponse du ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté

Signé par (ministre ou secrétaire parlementaire) : Paul Chiang, député

Le Canada défend ardemment la protection des droits de la personne sur la scène internationale; en effet, le pays a d’abord joué un rôle essentiel dans la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1947-1948, et aujourd’hui, il joue un rôle clé au sein de forums mondiaux, comme les Nations Unies. Le Canada est également partie à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide depuis 1952 et à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants depuis 1987.

La promotion et la protection des droits de la personne font partie intégrante des priorités nationales du Canada et de ses efforts à l’étranger, et nous continuons de collaborer avec nos principaux partenaires pour veiller à ce que de telles atrocités ne se reproduisent plus. Le Canada soutient les survivants de génocide et leurs descendants et est fier d’être un pays où ces personnes peuvent être en sécurité et rebâtir leur vie.

Le Canada est signataire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et de son Protocole facultatif de 1967. La Convention de 1951 est un accord international clé qui constitue le fondement de la responsabilité humanitaire du Canada en matière de protection des réfugiés et qui est également au cœur des travaux du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Le Canada collabore avec des partenaires de recommandation comme le HCR, Hebrew Immigrant Aid Society (HIAS), RefugePoint, Rainbow Railroad, Protect Defenders et Front Line Defenders afin de sélectionner des réfugiés partout dans le monde et d’accorder la priorité de réinstallation aux personnes qui ont le plus besoin de protection au Canada, principalement dans le cadre du Programme des réfugiéspris en charge par le gouvernement. Le HCR recommande également des cas dans le cadre du Programme de protection d’urgence qui offre une réinstallation rapide à des personnes persécutées précises exposées à des menaces immédiates à leur vie, à leur liberté ou à leur sécurité physique. Le Canada, en partenariat avec les communautés locales, accueille également des réfugiés par l’intermédiaire du Programme de parrainage privé de réfugiés. Les survivants de génocide et d’autres atrocités figurent parmi les personnes que le HCR, les autres partenaires de recommandation et les répondants du secteur privé recommandent aux fins de réinstallation chaque année. En 2023, le Canada a réinstallé 11 050 réfugiés du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, 21 640 réfugiés de l’Afrique et 17 325 réfugiés de la région de l’Asie et du Pacifique, en tant que réfugiés pris en charge par le gouvernement, réfugiés parrainés par le secteur privé et réfugiés désignés par un bureau des visas au titre du Programme mixte, et le pays maintiendra son engagement envers la facilitation de la réinstallation des personnes qui ont le plus besoin de protection.

En plus des volets établis aux fins de réinstallation et des voies humanitaires qui offrent une protection aux personnes vulnérables partout dans le monde de façon permanente, le Canada a mis en œuvre des politiques d’intérêt public particulières pour faciliter les initiatives de réinstallation, notamment à l’intention des Hazaras et des Tibétains, et le pays s’est également engagé à établir une voie permanente d’accès au Canada par l’intermédiaire de la Motion 62 visant les Ouïghours et les autres musulmans turciques.

La protection et la promotion des droits de la personne au pays et à l’étranger représentent une priorité pour le gouvernement du Canada. Le Canada perpétuera sa tradition humanitaire en ce qui a trait aux réfugiés au sens de la Convention et continuera d’affirmer son engagement envers les efforts internationaux pour aider les personnes qui ont besoin de protection et de réinstallation, ce qui comprend les victimes de génocide et d’autres atrocités.

Réponse du ministre de la Justice et procureur général du Canada

Signé par (ministre ou secrétaire parlementaire) : Le secrétaire parlementaire James Maloney

Partie 2 :

En juin 2000, le Canada est devenu le premier pays au monde à adopter une loi complète mettant en œuvre le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. 

La Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre (LCCHCG) offre un cadre juridique solide qui traite du génocide, des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. De plus, la LCCHCG témoigne d'une intention claire d'enquêter et d'intenter des poursuites sur ces crimes, et fournit au Programme sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre du Canada et au Service des poursuites pénales du Canada l'outil législatif nécessaire pour le faire.

Le gouvernement du Canada est préoccupé par les violations flagrantes des droits de la personne partout dans le monde et s'est engagé à y remédier au moyen de mesures nationales, ainsi que d'interventions collectives internationales, au besoin.

Le Programme sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre du Canada appuie la politique du Canada visant à refuser l'asile aux personnes soupçonnées d'avoir commis ou été complice d’un génocide, de crimes contre l'humanité ou de crimes de guerre. De plus, il contribue à la lutte nationale et internationale contre l'impunité pour ces crimes les plus graves.

Plus précisément, le Programme veille à ce que les personnes qui commettent ou sont complices d’un génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre n'entrent pas au Canada. De plus, lorsque le Programme reçoit des allégations concernant des personnes soupçonnées d'avoir été impliquées dans ces crimes, il traite toutes les allégations relatives aux citoyens canadiens, peu importe où ils se trouvent, ainsi qu'à toute personne présente au Canada, quel que soit son statut.

Une fois que le Programme reçoit une allégation, la première étape consiste à évaluer si celle-ci s'inscrit dans le cadre de son mandat et de ses activités. Dans l'affirmative, le Programme procède à une évaluation préliminaire en tenant compte d'un certain nombre de critères, notamment la gravité des crimes, la participation de la personne aux crimes, la disponibilité et l'admissibilité des éléments de preuve, ainsi que les ressources et le temps nécessaires, afin de décider de la marche à suivre la plus appropriée.

Une ou plusieurs des mesures suivantes peuvent alors être prises, selon le cas :

  • Extradition en vertu de la Loi sur l'extradition ;
  • Enquêtes criminelles en vertu de la LCCHCG et d'autres lois fédérales ;
  • L’interdiction de la citoyenneté en vertu de la Loi sur la citoyenneté ;
  • Révocation de la citoyenneté en vertu de la Loi sur la citoyenneté ;
  • L’exclusion ou l'annulation du statut de réfugié en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés ;
  • Enquêtes et procédures d'admissibilité en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés.

Le Programme appuie également les enquêtes criminelles menées par d'autres pays, les forces policières internationales, les cours internationales, les tribunaux et les mécanismes internationaux. Il soutient également d'autres initiatives internationales visant à garantir la responsabilité pénale individuelle et la responsabilité des États pour le génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, ainsi que le crime d'agression.

Réponse de la ministre des Affaires étrangères

Signé par (ministre ou secrétaire parlementaire) : Rob Oliphant

Partie 1 – La défense des droits de la personne dans le monde est un élément fondamental de la politique étrangère canadienne. Le Canada a exprimé ses préoccupations concernant les allégations de violations des droits de la personne à l’encontre des Ouïghours et d’autres minorités au Xinjiang, ainsi qu’au Tibet. Le premier ministre a également clairement indiqué que le Canada était résolu à défendre les droits de la personne au Sri Lanka, y compris ceux de la minorité tamoule. Le Canada a exprimé sa vive inquiétude face aux rapports faisant état de violations des droits de la personne en Éthiopie, y compris dans la région du Tigré, et a reconnu la persécution généralisée des membres du groupe Hazara en Afghanistan aux mains des talibans. Le Canada a également été un fier partenaire du Rwanda en commémorant la tragédie du génocide de 1994 contre les Tutsis et en soutenant les efforts visant à favoriser la réconciliation, à reconstruire le pays et à faire progresser le développement.

Le Canada continue de s’exprimer fermement et de manière cohérente sur la protection et la promotion des droits de la personne. Les outils de la politique étrangère canadienne comprennent le dialogue, le renforcement des capacités, la défense des intérêts, l’engagement multilatéral et d’autres mesures diplomatiques. Les sanctions sont un complément important de ces outils, et le gouvernement du Canada prend très au sérieux la question de l’imposition de sanctions. L’approche du Canada en matière d’imposition de sanctions contre des personnes, des entités et des États étrangers est efficace et coordonnée avec les alliés, le cas échéant.

Le rigoureux régime de sanctions du Canada est un outil essentiel pour mettre fin à l’impunité des personnes, des entités et des États qui menacent le système international fondé sur des règles permettant la sécurité du Canada et des Canadiens, et qui violent les droits de la personne fondamentaux. Outre les sanctions obligatoires adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans le cadre de la Loi sur les Nations Unies, le Canada impose des sanctions en vertu de deux autres textes législatifs : la Loi sur la justice pour les victimes de dirigeants étrangers corrompus et la Loi sur les mesures économiques spéciales. Le choix de l’instrument juridique permettant d’appliquer les sanctions est déterminé au cas par cas, en fonction du contexte précis en cause.

À cette fin, Affaires mondiales Canada a mis en place un processus rigoureux de diligence raisonnable afin d’examiner et d’évaluer les cas éventuels de violations des droits de la personne ou de corruption, ou d’autres situations pouvant justifier le recours à des sanctions. Le Canada examine toujours toutes les solutions qui s’offrent à lui afin de répondre à chaque situation unique.

Ouverte pour signature
22 avril 2024 à 15 h 55 (HAE)
Fermée pour signature
22 mai 2024 à 15 h 55 (HAE)
Présentée à la Chambre des Communes
Ali Ehsassi (Willowdale)
13 juin 2024 (Pétition n° 441-02566)
Réponse du gouvernement déposée
21 août 2024
Photo - Ali Ehsassi
Willowdale
Caucus Libéral
Ontario