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HUMA Rapport du Comité

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Monsieur Komarnicki
Président, Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du
développement social et de la condition des personnes handicapées
Chambre des communes
Ottawa (Ontario) K1A 0A6


Monsieur,

Au nom du gouvernement du Canada, j’ai le plaisir de répondre au rapport du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées intitulé Pénuries de main-d’œuvre et de compétences au Canada : Solutions aux défis actuels et futurs. Je tiens à offrir mes plus sincères remerciements aux membres du Comité pour le temps et les efforts qu’ils ont consacrés à cette étude, notamment en allant à la rencontre des Canadiens à l’échelle du pays pour entendre leurs points de vue sur les enjeux concernant la main-d’œuvre et les compétences au Canada. Je tiens également à remercier les nombreux témoins qui ont comparu devant le Comité, et dont les témoignages ont grandement contribué aux précieuses observations consignées dans le rapport.

L’un des plus grands défis socio-économiques auxquels notre pays fait face consiste à faire en sorte que le Canada dispose des compétences et de la main-d’œuvre dont il a besoin maintenant et dans l’avenir. Un manque de travailleurs possédant les compétences adéquates signifie des occasions d’affaires ratées pour les entreprises, une perte de productivité pour le Canada et des emplois perdus pour les Canadiens. Une main-d’œuvre possédant les compétences voulues pour répondre aux besoins de l’économie est vitale pour la prospérité du Canada et la sécurité financière personnelle des Canadiens. Aussi le gouvernement du Canada est-il déterminé à aider à relever ce défi et à constituer la main-d’œuvre la mieux instruite, la plus qualifiée et la plus souple au monde.

Des employeurs canadiens se disent inquiets de la difficulté croissante qu’ils éprouvent à trouver des travailleurs ayant les compétences dont ils ont besoin. Beaucoup d’entreprises évoquent la pénurie de main-d’œuvre et de compétences comme le plus grand obstacle à leur croissance continue et à leur compétitivité. Pendant ce temps, de nombreux Canadiens sont réduits au chômage. Certains ont été touchés par d’importantes restructurations dans des industries telles que la fabrication, tandis que d’autres sentent que leurs compétences ne les prémunissent plus contre les changements de l’économie. Les jeunes diplômés peuvent ressentir une incertitude quant à savoir s’ils trouveront un emploi correspondant au domaine d’études qu’ils ont choisi. La solution à ces défis passe par des efforts soutenus pour faire en sorte que les Canadiens possèdent les compétences dont les employeurs ont le plus besoin.

Le gouvernement est d’accord avec les conclusions du rapport, qui souligne qu’afin de prendre des décisions éclairées, les étudiants, les diplômés, les chercheurs d’emploi et les employeurs ont besoin d’avoir accès facilement et rapidement à l’information pertinente sur la formation et le marché du travail. Il est essentiel d’améliorer l’information sur l’apprentissage et le marché du travail afin de minimiser l’inadéquation des compétences et ainsi favoriser le bon fonctionnement des marchés du travail. L’information sur le marché du travail (IMT) peut mettre sur la piste de meilleurs investissements dans la formation scolaire et l’apprentissage, mener à de meilleurs résultats sur le marché du travail pour les chercheurs d’emploi canadiens et immigrants et aider les étudiants à faire de meilleurs choix en matière de formation et de carrière. L’IMT aide également les employeurs à élaborer des stratégies de ressources humaines et à mieux communiquer avec les demandeurs d’emploi qualifiés. Avec ses partenaires, le gouvernement fédéral continue d’étudier la façon dont l’IMT peut être renforcée pour répondre aux attentes croissantes des utilisateurs en profitant des nouvelles possibilités qu’offrent les progrès technologiques.

Or, bien que le Canada possède l’une des mains-d’œuvre les plus instruites au monde, l’éducation et la formation doivent être mieux adaptées aux exigences professionnelles en constante évolution. Ainsi, il est important que le gouvernement du Canada prenne les dispositions nécessaires pour répondre à la demande croissante de compétences, notamment dans le secteur des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, celui des technologies de l’information et de la communication et celui de la santé. Le Canada doit veiller non seulement à ce que le nombre de diplômés suffisent à la forte demande dans certains secteurs clés, mais aussi à ce que ces diplômés acquièrent la bonne combinaison de compétences, comme par exemple des compétences techniques combinées à des compétences en affaires ou à une expérience pratique. Également, le Canada a besoin d’un nombre plus élevé de professionnels de métier qualifiés et mobiles pour favoriser la croissance économique. Le gouvernement continue de travailler avec les provinces, les territoires et les employeurs pour aider les apprentis à obtenir leur reconnaissance professionnelle. Dans le même ordre d’idées, une proportion accrue de tous les emplois, y compris de nombreuses professions auparavant considérées comme étant peu spécialisées, exige que les employés possèdent désormais des niveaux élevés de littératie, de numératie et d’autres compétences essentielles, telles que des compétences en informatique, pour bien faire leur travail.

Un autre excellent moyen pour le gouvernement du Canada de répondre à la demande future de main-d’œuvre et de compétences est d’accroître le taux d’emploi et de participation au marché du travail des Canadiens qui sont sous-représentés sur le marché du travail. Avec une population jeune et en croissance rapide, les Autochtones contribuent grandement à l’économie canadienne.

Toutefois, pour leur permettre d’atteindre leur plein potentiel sur le marché du travail, il est essentiel d’améliorer leur niveau d’instruction et de compétences.

Les personnes handicapées représentent aussi un autre important bassin de talents pour combler les lacunes de main-d’œuvre et de compétences auquel on ne porte pas assez attention. Le Groupe spécial sur les possibilités d’emploi des personnes handicapées, créé récemment et dirigé par le secteur des entreprises, [http://www.rhdcc.gc.ca/fra/consultations/groupe_travail/index.shtml] a réalisé une analyse de rentabilisation concluante relativement à l’embauche et au maintien en poste des personnes handicapées, laquelle a donné lieu aux constatations suivantes : les coûts d’adaptation sont souvent faibles, le rendement des investissements est élevé, et une main-d’œuvre inclusive procure un avantage en matière d’innovation. De plus, les travailleurs âgés, forts de leur expérience et compétences acquises avec les années, jouent un rôle important dans notre économie. En effet, compte tenu du vieillissement de la population du Canada, il deviendra de plus en plus important de soutenir les travailleurs âgés qui souhaitent poursuivre leur carrière et mettre à profit leurs compétences pour assurer la prospérité à long terme du pays. 

Étant donné le ralentissement de la croissance de la main-d’œuvre, l’immigration est également une solution efficace que peut utiliser le Canada pour remédier aux lacunes sur le plan des compétences et de la main-d’œuvre. La conception d’un système d’immigration qui attire les meilleurs candidats dotés des compétences requises pour répondre aux besoins du marché du travail canadien est une priorité du gouvernement depuis 2006. À cet effet, le gouvernement a transformé l’ensemble de ses programmes et politiques d’immigration. Aujourd’hui, il continue de voir au renforcement de ses programmes d’immigration économique en mettant en place un système « juste à temps » qui permettra de recruter les personnes qui possèdent les compétences requises pour répondre aux besoins du marché du travail canadien et d’accélérer leur processus d’immigration. Le gouvernement examine également le Programme des travailleurs étrangers temporaires pour veiller à ce qu’un plus grand nombre d’employeurs cherchent d’abord à embaucher des Canadiens ou des résidents permanents avant de se tourner vers l’embauche de travailleurs étrangers temporaires.

Comme il en est fait mention dans le rapport, il s’agit de questions complexes qui nécessitent la prise de mesures concertées grâce à la participation de plusieurs secteurs. Le gouvernement du Canada contribue à créer une main-d’œuvre qualifiée et souple en prenant les mesures qui s’imposent à l’égard d’un vaste éventail de domaines, notamment l’appui à la formation et aux études postsecondaires, la recherche et le développement, la mobilité de la main-d’œuvre, l’information sur le marché du travail, l’immigration, la reconnaissance des titres de compétences étrangers, le recrutement de talents étrangers, les stratégies d’investissement sectoriel, les pensions et les règlements sur le travail.   

Cependant, la responsabilité à l’égard de l’essor du marché du travail est largement partagée. Les employeurs, les provinces, les territoires, les établissements d’enseignement, les organismes communautaires et les citoyens ont tous un rôle clé à jouer pour veiller à la prospérité continue du Canada. Afin de surmonter les obstacles à venir liés aux compétences, il faut non seulement prendre des mesures concertées, mais également créer une nouvelle façon de penser, élaborer de nouvelles approches et établir de nouveaux partenariats.

En coordonnant  les efforts de chacun – employeurs, industrie et gouvernement – nous pouvons, ensemble, nous assurer que notre main-d’œuvre contribue à la prospérité à long terme et à la compétitivité continue du Canada.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.




L’honorable Diane Finley, C.P., députée

Ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences