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TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le mardi 3 octobre 1995

.0940

[Traduction]

Le vice-président (M. Volpe): La séance est ouverte.

Conformément à l'article 108(2), une étude de la petite et moyenne entreprise (PME), à l'ère de la mondialisation: l'expérience canadienne, le Comité reprend ses travaux.

Deux témoins se joignent à nous ce matin. J'allais dire des témoins experts, mais je préfère l'expression témoins «en exercice». Ils travaillent sur le terrain. L'un vient de la société Omeid International Inc.: M. Kamyar Peyrow, de Red Deer en Alberta. Je crois que nous avons un membre du Comité qui vient à peu près du même endroit. L'autre témoin est M. Gene Barbee, de chez Gene Barbee & Associates Ltd., de Winnipeg, au Manitoba.

Messieurs, soyez les bienvenus. Vous savez comment cela fonctionne. Nous allons vous laisser la bride sur le cou pendant 15 minutes environ. Après vos exposés, les membres du Comité interviendront, poseront des questions et feront des commentaires.

Monsieur Peyrow.

M. Kamyar Peyrow (président, Omeid International Inc.): Je voudrais saisir l'occasion qui m'est offerte pour remercier le Comité de m'avoir invité à cette séance. C'est un honneur pour moi d'être ici.

Je suis venu pour attirer votre attention sur certaines questions importantes afin que le gouvernement aide les entreprises canadiennes intéressées par l'exportation dans des marchés étrangers très compétitifs. Comme mon expérience a trait principalement au Moyen-Orient, il en sera de même pour ma présentation.

Tout d'abord, permettez-moi de vous donner quelques renseignements à mon sujet. Je suis président et propriétaire d'Omeid International. Il s'agit d'une société détenue à part entière par des intérêts canadiens, constituée dans la province de l'Alberta. Elle a été établie en 1981, initialement pour répondre à l'expansion de la part du marché des entreprises canadiennes au Moyen-Orient. Notre siège social est en Alberta, et nous avons des bureaux associés dans les Émirats arabes unis, au Koweït et en Iran.

Omeid a pour rôle de fournir des services d'aide aux entreprises canadiennes en vue de faire des affaires lucratives dans la région. Parmi les services que nous offrons, notons les études de marché complètes, c'est-à-dire l'évaluation de la demande et de la faisabilité d'un produit ou d'un service donné; la présentation bien orchestrée du client sur le marché ciblé; l'étude et le choix préalable d'une agence étrangère.

Cet aspect des affaires est vital, car toute entreprise étrangère qui souhaite faire des affaires au Moyen-Orient doit être représentée localement par une société qui lui sert d'agent et de parrain. Il est primordial, pour assurer le succès de la société ou de l'agent choisi, de disposer des ressources et de la capacité nécessaires pour aider le client à maximiser le rendement de son investissement.

Participation à la négociation préliminaire des contrats: nous aidons les deux parties à acquérir une connaissance approfondie des normes et pratiques commerciales.

Vente directe aux administrations locales et aux grands utilisateurs : Omeid a mis sur pied et peaufiné un réseau de personnes-ressources de très haut niveau au sein des gouvernements et du secteur privé. Nous recevons continuellement des demandes de renseignements sur les produits et les services venant du Canada.

Nous fournissons également un soutien logistique complet: visas, transport, logement, douanes et tout ce dont l'entreprise pourrait avoir besoin.

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La commercialisation internationale est complexe, pleine de défis et de risques, quel que soit le pays visé. Cela découle en partie des divergences culturelles et des barrières commerciales étrangères, comme les tarifs, les règlements, les sanctions, etc.

Les concurrents étrangers - les entreprises d'Extrême-Orient, d'Europe et des États-Unis - sont très actifs et leurs gouvernements cherchent à promouvoir leurs intérêts de façon active, voire incisive. La paperasserie et les critères d'admissibilité excessifs du gouvernement canadien freinent les opérations commerciales.

Les facteurs de risque politiques et la stabilité sur le marché cible sont aussi des facteurs à prendre en compte et à traiter en conséquence.

Les délégations commerciales canadiennes doivent promouvoir activement les sociétés canadiennes et leur donner le genre de crédibilité que seuls les gouvernements peuvent apporter. Voici un exemple: au cours de mon dernier voyage au Moyen-Orient en mars dernier, j'ai demandé que notre ambassadeur au Koweït glisse un mot en faveur d'un de nos clients au gouvernement koweitien. Même si cette société est bien établie et connaît beaucoup de succès, le gouvernement a estimé que ce genre de chose ne se faisait pas.

D'autres pays qui ont participé à l'opération Tempête du désert et au nettoyage des dégâts causés par l'Irak maximisent littéralement leur présence au Koweït. Nous n'avons pas assez de visibilité, à mon avis, pour promouvoir les entreprises canadiennes avec la même efficacité que d'autres pays le font pour leurs intérêts.

Ce n'est pas tant une question de compétence que de tactique et de savoir-faire. Nos délégations commerciales pourraient avoir un rôle élargi en adoptant une démarche plus directe faisant appel aux personnes et aux ressources appropriées. Il importe, par exemple d'avoir dans l'équipe du personnel spécialisé ayant une formation et des antécédents reliés à un secteur précis. En maintenant des contacts permanents avec les secteurs privé et public, le personnel de l'ambassade peut se tenir au fait des tendances et besoins du marché. Il serait également avantageux que nos ambassadeurs effectuent des visites officielles auprès des décideurs des secteurs public et privé, au nom des sociétés canadiennes.

Il y a quelques années, un groupe de gens d'affaires canadiens et moi-même avons été invités à la résidence de l'ambassadeur du Canada à Téhéran. Dans son allocution, l'ambassadeur a fait ressortir que l'Iran offrait un énorme marché aux Canadiens qui souhaitaient faire affaires à l'étranger. Comme l'Iran dépend fortement d'une infrastructure créée par les États-Unis, le moment serait opportun, en l'absence de sociétés américaines, pour les entreprises canadiennes de reprendre à leur compte le rôle que jouaient ces sociétés.

Les Canadiens doivent profiter de la situation politique actuelle autant, sinon plus, que nos concurrents étrangers de l'Extrême-Orient et d'Europe. Déjà, ces sociétés concurrentes ont pénétré le marché, ont ouvert des bureaux permanents et ont créé des installations de production et de commercialisation. Pour que les entreprises canadiennes puissent en faire autant, elles ont besoin de garanties du gouvernement.

À l'heure actuelle, Omeid représente un géologue professionnel canadien qui a réuni un consortium de grandes sociétés canadiennes de prospection pétrolière désireuses de valoriser la production de gisements terrestres épuisés ou presque en Iran, dans le cadre d'ententes de partage de la production.

Les Iraniens sont grandement intéressés par cette proposition, car ils souhaitent accroître la production et introduire une nouvelle technologie dans leur industrie pétrolière. Comme il s'agit d'un projet d'envergure, qui permettrait certainement aux sociétés canadiennes de percer sur un marché très lucratif, il faudrait que la SEE garantisse la phase initiale du projet.

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La SEE prétend, toutefois, que l'Iran n'offre pas la stabilité voulue pour répondre à ses critères. D'autres pays ne sont manifestement pas de cet avis. Bien entendu, lorsque le gouvernement canadien hésite à souscrire ce genre d'entreprise, ce n'est pas de nature à inspirer confiance aux sociétés canadiennes, qui sont prêtes à risquer des centaines de millions de dollars pour en assurer le succès.

L'état actuel des relations entre l'Iran et les États-Unis, ou plutôt l'absence de celles-ci, ouvre aux Canadiens la possibilité d'y faire des affaires très lucratives. Il va de soi que si nous hésitons à prendre position sur le marché iranien, nos concurrents étrangers nous remplaceront et nous serons laissés de côté.

L'appui du gouvernement est crucial pour étayer la crédibilité de ce projet. Le refus de la SEE de garantir des projets canadiens en Iran soulève une importante question. Est-ce que le gouvernement canadien mesure objectivement le risque effectif des entreprises commerciales en Iran, ou les retombées politiques sur les relations canado-américaines?

À l'exception des États-Unis et du Canada, la plupart des autres pays industrialisés cherchent à promouvoir de façon active, et même agressive, leurs intérêts commerciaux et leurs relations d'affaires avec l'Iran. Par ailleurs, pendant que nos concurrents étrangers y font d'excellentes affaires, l'embargo des États-Unis n'a guère eu d'effet sur l'exportation en Iran de produits fabriqués aux États-Unis, malgré l'absence d'infrastructure américaine de ventes et d'entretien. Si le Canada pratique une politique étrangère véritablement indépendante, notre expansion devrait se faire en fonction de la demande du marché international.

En conclusion, je voudrais souligner que les sujets que j'ai abordés ici aujourd'hui sont fondés sur ma propre expérience et sur les indicateurs actuels du marché au Moyen-Orient.

Il faudrait prêter une attention particulière à la poursuite des discussions avec le secteur privé, comme au cours de cette réunion, à la nécessité d'avoir du personnel industriel spécialisé au sein des délégations commerciales à l'étranger, à la nécessité de tirer parti du caractère pluriethnique du Canada pour promouvoir les entreprises canadiennes et à l'adoption par le gouvernement de méthodes plus directes. Je recommande respectueusement au Comité d'examiner ces points et d'élaborer un dispositif plus dynamique pour aider les sociétés canadiennes à développer le commerce extérieur.

Je vous remercie du temps que vous avez bien voulu m'accorder.

Le vice-président (M. Volpe): Merci, monsieur Peyrow, nous reviendrons à vous dans quelques minutes, mais pour le moment nous allons donner la parole à M. Gene Barbee.

M. Gene Barbee (président, Gene Barbee & Associates Ltd.): Bonjour. Je vous remercie de m'avoir invité à prendre part à cette séance. C'est un grand honneur pour moi de pouvoir m'adresser à vous.

Notre société d'experts-conseils en génie industriel et en gestion aide les industries légères à forte concentration de main-d'oeuvre à améliorer leur productivité. Nous appelons maintenant cela des programmes de restructuration, qui englobent des techniques et des compétences telles que la formation, planification des installations, la répartition des tâches, la norme ISO 9000, la méthode du coût de revient par activité élémentaire, l'évaluation de la machinerie - bref tous les systèmes d'établissement des coûts, les systèmes de CAO/FAO, qui se rapportent à la fabrication. Nous connaissons tout ce qui touche la fabrication et les industries légères à forte concentration de main-d'oeuvre.

Nous oeuvrons pour l'essentiel dans les secteurs du textile et de la production de vêtements, car il s'agit d'une industrie à très forte concentration de main-d'oeuvre. C'est pourquoi les ingénieurs industriels visent les industries de ce genre. À ce propos, l'industrie canadienne du vêtement exporte pour près d'un milliard de dollars au États-Unis, soit quatre fois plus qu'en 1990. Aussi l'industrie du textile et du vêtement est-elle très visible aux États-Unis. C'est un bon réseau d'activité.

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Vingt-cinq pour cent de nos activités ne sont pas liées au vêtement. Nous travaillons à un projet à Philadelphie où notre client fabrique des sièges de toilettes. Un autre client de Calgary fait des arrangements de fleurs séchées. C'est une très grosse entreprise. Nous avons travaillé avec des sociétés métallurgiques ou de première transformation des métaux. Nous travaillons dans tous les secteurs industriels, mais 75 p. 100 de notre travail se fait toujours dans l'industrie du vêtement.

Je suis arrivé au Canada en 1974. Auparavant, j'étais vice-président d'une société d'experts-conseils américaine. Mes tâches à Atlanta, en Géorgie, s'apparentaient à celles que j'assume aujourd'hui.

Je me suis rendu compte des possibilités qui s'offraient au Canada, surtout dans l'Ouest, aux ingénieurs industriels. Il semblait alors y avoir une pénurie de ces spécialistes un peu partout, mais particulièrement dans l'ouest du Canada.

C'est pourquoi je me suis installé dans cette région. Ma famille y réside. Mes enfants se sont mariés avec des gens de Winnipeg. Mes petits-enfants sont maintenant des Canadiens, je présume. Nous sommes chez nous.

Ce qui joue en faveur de Winnipeg, c'est sa situation centrale. Nous pouvons facilement nous rendre dans l'Est, l'Ouest ou au Sud. Aussi nous considérons-nous comme une société d'experts-conseils canadienne, installée à Winnipeg.

Au fil des ans, nous avons développé des projets d'exportation. Environ 25 p. 100 de nos activités se font aux États-Unis; peut-être qu'il s'agit plutôt de 30 p. 100. Nous avons déployé des efforts pour créer un vaste réseau de contacts, dont des sociétés d'experts-conseils en gestion et en comptabilité, comme Peat Marwick et Price Waterhouse à Washington, DC.

Lorsque ces sociétés ont un projet en Europe de l'Est, elles font appel à nous. Nous les avons aidées pour un projet en Bulgarie et en Lituanie. Nous avons travaillé au Brésil et aux Philippines. C'est le réseau que nous avons développé qui nous a aidés à exporter. Nous sommes membres de l'Institut des conseillers en management du Canada, organisation mondiale d'experts-conseils en gestion. Au fil des ans, nous avons réussi à bien nous positionner pour pouvoir mieux exporter.

En plus de l'établissement d'un réseau, nous avons fait des travaux au Canada qui ont eu des retombées aux États-Unis. Nous avons collaboré avec le Service correctionnel du Canada à la mise sur pied d'industries dans six prisons canadiennes par l'intermédiaire de CORCAN. Ce qui nous a menés à travailler avec UNICOR, industrie des établissements pénitentiaires américains, par l'intermédiaire du Bureau fédéral des prisons des États-Unis. Nous avons donc travaillé dans six prisons américaines, notamment au pénitencier de Lavenworth, pour y établir des industries du textile et du vêtement. On se familiarise avec une industrie et cela entraîne des retombées dans un autre pays ou dans une autre industrie.

Pendant quelque temps, j'ai été conseiller technique à temps partiel au Conseil national de recherches du Canada. C'est ce qu'on appelait un CTI. Il s'agissait d'une affectation de deux ans à temps partiel. Ce travail m'a permis d'établir des contacts avec certains centres de R-D des États-Unis, et c'est ainsi que nous collaborons à l'heure actuelle avec le Centre de R-D américain, que l'on appelle là-bas TC2, à Raleigh, en Caroline du Nord. Ce centre met au point une nouvelle technologie destinée à l'industrie du vêtement partout aux États-Unis. C'est une immense organisation.

Au cours des années, j'ai réalisé que nous pouvions développer des marchés. Une aide utile, même s'il s'agit d'une aide financière minime, est le PDME d'Industrie, Sciences et Technologie Canada qui est maintenant Industrie Canada. Le programme nous a permis de participer à plusieurs foires commerciales et à tenir des ateliers. Nous venons d'ailleurs de nous servir d'une subvention qui nous a aidés à tenir trois colloques aux États-Unis. Cela n'a pas représenté beaucoup d'argent, mais cette subvention a motivé une petite entreprise, comme la mienne, à établir des contacts aux États-Unis.

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Nous avons collaboré avec le consulat du Canada à Atlanta, en Géorgie, mais nous n'avons pas obtenu beaucoup d'aide à ce niveau. L'une des plus grosses foires commerciales d'Amérique du Nord se tient chaque année à Atlanta, et nous jugeons que nous n'avons eu que peu d'aide à cet égard.

Le gouvernement provincial a bien essayé de nous aider, mais nous n'avons tout simplement pas trouvé les contacts appropriés.

Grâce à Industrie Canada, la meilleure aide que nous avons reçue par l'intermédiaire des PDME est venue du bureau de Winnipeg.

On m'a demandé, dans une note de la part du Comité, comment faire pour aborder la question du financement et s'il existe un moyen par lequel le gouvernement pourrait apporter une aide financière. En règle générale, notre propre financement nous suffit. Nous n'essayons pas d'avaler les bouchées doubles et nous ne faisons que ce que nos finances nous permettent de faire, même si cela signifie l'établissement d'un consortium avec un groupe d'autres experts-conseils, comme nous l'avons fait pour nos projets européens avec Peat Marwick et Price Waterhouse... Ils ne nous ont pas payés avant de s'être payés eux-mêmes, mais ce sont eux qui se sont chargés de récupérer les fonds, aussi savions-nous d'avance où nous allions. Il ne s'agissait pas de spéculation, mais bien de planification. Ce n'était qu'une question de temps avant que l'argent ne rentre.

Je n'ai jamais essayé d'obtenir un financement par l'intermédiaire... Je sais qu'il y a la Banque mondiale et qu'on peut s'adresser à d'autres bailleurs de fonds. Notre société n'est pas suffisamment grande pour aller à la recherche de tels fonds. Nous ne construisons pas de ponts ou de barrages. Nous ne sommes pas ce genre d'entreprise de génie industriel; c'est la raison pour laquelle nous devons nous financer à l'interne.

Ce qui serait utile - et je passe ici directement aux suggestions et recommandations; j'ai parlé à des représentants de l'ACDI - serait une aide au chapitre de la R-D.

Nous travaillons actuellement à un éventuel projet en Ukraine. Nous avons une lettre du ministre des textiles où il est écrit «Venez. J'aimerais que vous nous aidiez à étudier l'industrie du textile de l'Ukraine pour voir ce qui pourrait être fait», ce qui pourrait demander un travail de consultation assez considérable.

C'est un projet hautement spéculatif. En fait, il faut avoir l'argent nécessaire. C'est un projet trop spéculatif pour nos moyens: nous rendre en Ukraine pendant deux ou trois semaines pour visiter des usines et discuter avec les représentants du gouvernement pour discuter de ce qui pourrait être fait. Une fois qu'un projet est développé, nous pouvons le financer.

Il est manifeste qu'une certaine aide permettrait de lancer un projet comme celui de l'Ukraine. Il ne faut pas beaucoup d'argent, il faut plutôt des fonds de démarrage qui pourraient permettre d'aboutir à un projet d'envergure.

C'est ce qui s'est produit aux États-Unis. Nous avions un gros projet aux Philippines; notre client était une société de 11 000 employés, appartenant à la Sara Lee Corp., aux États-Unis. Ce projet était une retombée de mon réseau aux États-Unis.

Au Brésil, il s'agissait d'une entreprise de 4 000 employés. Nous avons été invités à vérifier son programme de génie industriel, dirigé par un ingénieur américain, mais il travaillait avec quelque 20 ingénieurs industriels brésiliens. Il voulait faire une vérification pour déterminer si le programme de génie de la société était à la hauteur de celui de ses concurrents.

C'est ce que nous avons fait aux Philippines: nous avons vérifié ou examiné en profondeur l'entreprise afin de déterminer ce qu'il fallait faire pour la rendre plus compétitive.

Même aux Philippines, la concurrence est acharnée. Certaines entreprises ont dû déménager en Malaysia et dans d'autres pays. La société en cause, qui fabrique des gants Isotoner, devait accroître sa compétitivité. Elle a donc commencé à jeter un coup d'oeil sur l'équipement qu'on pouvait trouver aux Philippines. Les faibles salaires ne suffisaient plus à répondre aux besoins, il fallait trouver du matériel de CAO/FAO. Nous avons aidé l'entreprise à cet égard.

Pour résumer les recommandations ou suggestions que je pourrais faire - et je viens juste de recevoir un questionnaire au sujet des PDME - ces programmes sont des plus utiles... Il ne s'agit pas de grosses sommes, et nous finissons toujours par les rembourser. Si nous réussissons à vendre notre travail dans un pays, nous remboursons les contributions. Nous avons remboursé la plupart d'entre elles. Ce sont des fonds de démarrage qui aident les entreprises durant la période spéculative d'un projet, et si le projet rapporte, on rembourse les fonds sur plusieurs années. On échelonne les investissements.

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En ce qui a trait aux marchés qui me sont procurés, je n'ai pas trouvé très utiles les bureaux commerciaux canadiens à l'étranger, car avant de partir nous savons à qui nous adresser et nous savons ce que nous voulons faire. Nous avons déjà le contact par l'intermédiaire de notre réseau que nous avons établi au Brésil, aux Philippines ou en Europe de l'Est. Nous savons ce que nous voulons faire dans le pays où nous allons; il suffit de faire ce qu'il faut, dans les limites des fonds dont nous disposons. Je vous remercie encore une fois de m'avoir invité. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.

Le vice-président (M. Volpe): Merci beaucoup, Monsieur Barbee.

Je passe directement aux questions, en commençant par M. Yves Rocheleau, du Bloc Québécois.

[Français]

M. Rocheleau (Trois-Rivières): J'ai trois questions à poser, deux à M. Peyrow et une àM. Barbee.

Monsieur Peyrow, vous parlez dans votre conclusion, à votre première recommandation, de la nécessité de poursuivre les discussions avec le secteur privé. Considérez-vous que la structure bancaire que nous avons au Canada s'avère suffisamment ouverte ou si vous croyez que l'attitude des banques vis-à-vis des compagnies qui oeuvrent au Canada et qui exportent à l'étranger est trop conservatrice? Autrement dit, êtes-vous satisfait du comportement des banques?

[Traduction]

M. Peyrow: Nous n'avons guère d'expérience personnelle en ce qui touche le financement du travail effectué à l'étranger. Nous représentons des sociétés, et chacune se charge de son propre financement. Mon expérience est malheureusement très limitée à cet égard.

Je suis sûr que toute aide aux sociétés d'exportation serait utile. La concurrence est grande, et si les sociétés pouvaient s'assurer une meilleure place sur le marché, cela les aiderait grandement. Quant à vous donner des détails et des renseignements sur l'aspect du financement, je regrette, mais je n'ai pas beaucoup d'expérience dans ce domaine.

Le vice-président (M. Volpe): Monsieur Barbee, voulez-vous ajouter quelques mots?

M. Barbee: La plupart de nos projets sont inférieurs à 200 000 dollars. Une fois que nous commençons un projet, nous pouvons le financer nous-mêmes. Nous n'avons pas cherché de financement et nous n'avons pas, pour l'instant, l'intention de faire le lacis de démarches nécessaires.

[Français]

M. Rocheleau: On est automatiquement amené à parler de la SEE. Quand on veut de l'aide financière, il faut savoir que la SEE est un organisme gouvernemental et se demander s'il n'y a pas lieu d'interpeller davantage le secteur privé, compte tenu du courant idéologique qui est actuellement véhiculé en Occident.

À la page 4 de votre texte, vous parlez de l'Iran et vous dites:

Lorsque vous dites «de façon active et même agressive», faut-il comprendre que ce sont les entreprises et les gouvernements qui agissent de façon active pour mieux pénétrer le marché iranien ou que cela se borne au secteur privé?

.1010

[Traduction]

M. Peyrow: Je dirais les deux. Le secteur privé cherche à se faire bien représenter, bien entendu, et à établir des bureaux et des installations de commercialisation et de production, ainsi que des appuis gouvernementaux. Sans appui gouvernemental apportant la crédibilité nécessaire à une entreprise, il est très difficile de faire des affaires au Moyen-Orient. Il faut absolument avoir l'appui du gouvernement.

En réponse à votre première question, lorsque vous avez abordé le financement, l'aspect assurance de la SEE est d'importance cruciale, particulièrement en ce qui touche les projets d'envergure comme celui en Iran, dont j'ai parlé. La mobilisation coûtera à elle seule des millions et des millions de dollars pour y emmener l'équipement nécessaire, pour l'installer, avant même de commencer la production. Sans l'assurance du gouvernement, c'est impossible. Nous avons absolument besoin de ce genre de garantie de la part du gouvernement. La société est prête à assumer le risque d'aller sur le marché, mais nous avons besoin d'un coup de main gouvernemental.

[Français]

M. Rocheleau: Merci. Je vous poserai maintenant une question, monsieur Barbee. Vous l'avez peut-être abordée tantôt. Considérez-vous que les entreprises de haute technologie basée sur le savoir bénéficient d'un soutien raisonnable, tant du gouvernement que du secteur privé, dans leurs efforts d'exportation de leurs connaissances?

[Traduction]

M. Barbee: Je me demandais comment dire quel soutien est nécessaire et suffisant. Je ne suis pas certain de pouvoir répondre. C'est à la société qu'il incombe de faire valoir son produit. Une entreprise d'Edmonton - je ne suis pas de liens avec elle, mais je la connais bien - fabrique des coupoirs à laser pour le tissu. Elle les vend pour 300 000 à 500 000 dollars l'unité. Elle participe à des foires commerciales. Elle amène des gens au Canada, à Edmonton, pour assister à des démonstrations. Elle se débrouille pas mal. Par le passé, elle a obtenu beaucoup d'aide du gouvernement albertain. Je ne pense pas qu'elle en reçoive beaucoup à l'heure actuelle, mais elle en reçoit. Je ne sais pas si c'est maintenant une aide provinciale ou fédérale. La société participe à des foires commerciales et reçoit une certaine aide pour ces foires, ou des foires-expositions de machines, sans doute de la part d'Industrie Canada. Je ne connais pas d'autre aide qu'elle pourrait obtenir.

Comme je ne produis pas de matériel de technologie de pointe, je le recommande. En règle générale, si c'est aux États-Unis, ce matériel provient des États-Unis. Si c'est en Europe, le matériel provient d'Europe ou d'Orient.

Je ne suis pas entièrement qualifié pour répondre à votre question autrement que par l'exemple que je viens de donner.

Le vice-président (M. Volpe): Merci, monsieur Barbee.

Avant de passer à la question suivante, j'aimerais que vous éclaircissiez un point. Vous avez tous les deux utilisé deux expressions au sujet du gouvernement. L'une est l'aide gouvernementale qui représente pour moi une subvention ou une contribution non remboursable. L'autre est le soutien et la garantie du gouvernement. Cela s'adresse particulièrement à M. Peyrow. Que veut dire l'exportateur lorsqu'il parle de «soutien» ou «d'appui» du gouvernement?

M. Peyrow: Dans les différents pays où elles se trouvent, nos ambassades peuvent agir directement, au lieu d'avoir une activité officielle chaque année ou deux fois par année. Je veux dire que si elles disposent d'un personnel spécial travaillant dans un secteur spécialisé et s'adressent au secteur privé ainsi qu'au gouvernement, que leur personnel rencontre les décideurs ou les gens qui sont au courant des divers projets du pays, c'est ce genre de renseignements, ce genre de rétroaction qui est essentiel pour l'entreprise canadienne qui veut faire des affaires à l'étranger.

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C'est de ce genre de soutien dont j'ai parlé.

L'aide financière peut être... Par exemple, il y a des programmes, mais examinons ce qui s'est passé pendant les cinq ou six dernières années. Les sommes disponibles en vertu de ces programmes se sont amenuisées. On a coupé au chapitre des frais d'hôtel, ou de transport, ou même d'assistance à des foires commerciales à l'étranger par rapport à il y a cinq ans. À mon avis, il faudrait faire l'inverse. Si nous voulons promouvoir les produits et les services canadiens à l'étranger, il faut leur apporter de l'aide, il faut en faire la promotion. Dans la plupart des cas, des sommes modestes de démarrage sont fort utiles pour l'entreprise. Elles la poussent à prendre l'initiative de commencer quelque chose à l'étranger.

Le vice-président (M. Volpe): Je crois comprendre cette partie. Je me demandais simplement si une forme quelconque d'approbation du gouvernement canadien pouvait aider un exportateur éventuel.

M. Peyrow: Définitivement, selon le pays. Au Koweït par exemple, c'est un facteur essentiel. La formalité est primordiale. Si vous voulez vous adresser à un ministère et que vous le faites par l'intermédiaire de l'ambassadeur du Canada, qui parle en votre faveur, comme nous l'avons demandé et comme je l'ai écrit dans ma présentation, cela fait toute une différence. Ce genre d'appui, oh oui, indubitablement.

Le vice-président (M. Volpe): À vous la parole, monsieur Mills.

M. Mills (Red Deer): M. Penson doit partir, nous pourrions échanger notre tour.

Le vice-président (M. Volpe): Aucun problème. Monsieur Penson.

M. Penson (Peace River): Merci.

Bienvenue à la séance de ce matin.

Dans notre étude de la petite et moyenne entreprise, nous savons évidemment qu'il y a certains éléments très importants en ce qui touche les possibilités d'exportation, la nécessité de nous agrandir dans ce domaine. Par conséquent, s'il y a quoi que ce soit que le gouvernement pourrait faire pour aider l'industrie à progresser, ou s'il y a des obstacles à l'entreprise, nous tenons à le savoir.

Monsieur Peyrow, lorsque vous parlez de cibler des marchés au chapitre de la promotion commerciale, surtout au Moyen-Orient, Je suis un peu surpris lorsque vous dites qu'il n'existe pas dans nos consulats et ambassades les compétences qui sont véritablement nécessaires. Par exemple, c'est une région qui produit beaucoup de pétrole et je m'attendrais à ce que nos consulats disposent de l'expertise voulue pour obtenir et évaluer les renseignements sur le marché. Ce serait un domaine à améliorer.

Mais la question plus précise que je voudrais vous poser est celle-ci : au chapitre de l'assurance à l'exportation ou le crédit à l'exportation, vous avez préconisé l'intervention de la SEE. La SEE ne veut pas intervenir en Iran. Existe-t-il une source de capitaux privés d'assurance-risque à laquelle vous pourriez avoir accès et éviter de compter sur la SEE dans ce cas?

M. Peyrow: Je n'en connais pas.

M. Penson: On m'a dit que la SEE exagère un peu... Il existe des assurances à l'exportation, mais la SEE a pris le dessus et il est difficile de lui faire concurrence. À ce que je sais, dans d'autres pays, ce sont des entreprises privées qui se chargent d'assurer les exportations et non le gouvernement.

M. Peyrow: Le genre d'assurance que nous demandons est généralement donnée par le gouvernement. D'autres assurances ne couvrent pas la guerre, les révolutions, les prises de pouvoir. Certainement pas. Par contre, lorsque les choses se font de gouvernement à gouvernement, on peut établir une sorte d'entente aux termes de laquelle les entreprises sont protégées.

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M. Penson: Je voudrais continuer un peu sur ce sujet. Je comprends que la SEE fasse preuve de prudence, non seulement dans le cas d'instabilité politique, mais parce qu'elle se sert de l'argent des contribuables. Nous savons que la SEE a dans son portefeuille des prêts-problèmes de quelque 2,5 milliards de dollars. Cela m'inquiète et préoccupe tous les contribuables de voir ce risque pour de telles sommes. Il importe donc de faire attention.

Pouvez-vous nous aider? Vous semblez suggérer que nous suivons la politique étrangère américaine et que nous devrions être plus indépendants à cet égard.

M. Peyrow: Tout à fait. À l'heure actuelle, le Canada devrait adopter une position plus incisive. Comme je l'ai dit, à cause de la dépendance de l'industrie iranienne envers les États-Unis - et les produits et systèmes canadiens ressemblent à ceux des États-Unis - c'est le moment idéal pour les Canadiens de faire des affaires en Iran.

La situation politique en Iran n'est pas aussi instable que nous le pensons, surtout parce que tant d'autres pays européens et extrême-orientaux font d'excellentes affaires lucratives dans ce pays. En fait, on dit que les États-Unis vont retourner en Iran et y faire des affaires d'ici un an ou deux.

Il faut donc évaluer notre situation en conséquence, et si nous voulons arriver les premiers, c'est maintenant qu'il faut faire quelque chose.

M. Penson: Il me semble que vous laissez également entendre que les marchandises américaines passent outre à l'embargo de toute façon. Est-ce bien cela?

M. Peyrow: C'est vrai, oui. Si vous allez à Bandar Abbas, principal port de l'Iran, vous voyez un peu partout des conteneurs de vingt et quarante pieds, fabriqués aux États-Unis. On ne peut donc pas dire qu'il n'y a pas de marchandises américaines qui entrent en Iran.

M. Penson: Monsieur Barbee, je voudrais vous parler un peu des tarifs du GATT qui affectent l'industrie du vêtement. Pensez-vous que vos clients pourront battre leurs concurrents lorsque les tarifs douaniers disparaîtront dans l'industrie du textile? Comment voyez-vous la situation se dérouler au cours des prochaines années?

M. Barbee: Nous travaillons avec beaucoup d'entreprises canadiennes; c'est la base de notre tâche. Même si nous parlons d'exporter des services d'experts-conseils aux États-Unis, nous sommes, toutefois, très proches des secteurs de la fabrication de vêtements et du textile au Canada, parce que nous y avons de nombreux clients.

Certains se sont considérablement agrandis à cause de cette baisse tarifaire. Hier, j'étais à la Fédération canadienne des manufacturiers du vêtement, qui représente les associations du vêtement. Chaque province a son association de manufacturiers du vêtement, qui appartiennent toutes à la Fédération canadienne. C'est là que j'ai obtenu ces statistiques qui montrent que nos exportations aux États-Unis ont quadruplé depuis 1990. Elles se montaient à un milliard de dollars en 1994.

Les exportations ont bien augmenté. Nous avons des clients qui ont doublé leur production et qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour obtenir des marchés à l'exportation. Certaines entreprises ne peuvent pas se le permettre car elles ont souffert, certains produits ayant eu plus de difficultés que d'autres, alors que d'autres sociétés ont profité largement de la baisse des tarifs douaniers.

Certaines n'ont pas pu aller aux États-Unis et développer une base de vente et n'en ont pas tiré parti, elles auraient pu le faire, mais souffrir. Certaines profitent de cette baisse, d'autres pas. Dans l'ensemble, cette baisse semble avoir été favorable. Je ne parle pas de chaque entreprise, mais lorsque les ventes à l'exportation quadruplent en quatre ans, c'est une augmentation considérable.

M. Penson: Mais vous avez encore l'avantage de la protection tarifaire.

M. Barbee: Oui.

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M. Penson: Voici ma question: dans un domaine dorénavant sans obstacle, à quel moment pensez vous être en mesure de devenir compétitif dans ces domaines?

M. Barbee: Je n'en sais trop rien, car il existe encore une certaine protection à l'égard de l'Orient. Je ne suis pas dans une très bonne position pour bien vous répondre. Certaines entreprises vont souffrir lorsque les tarifs baisseront encore.

À présent, la société exporte beaucoup vers les États-Unis, principal destinataire de nos exportations. C'est incroyable que personne d'autre, même proche des États-Unis, n'ait pas réussi à exporter des produits de l'industrie du vêtement.

Quant à savoir dans quelle mesure ces entreprises souffriront, je ne le sais pas. Nous avons travaillé à l'étranger, en Asie, aux Philippines, où je me suis rendu à trois reprises. En Orient, les salaires augmentent. Les entreprises doivent installer de l'équipement de pointe.

Il faudra bien quitter les pays à faibles salaires, car pour acheter dans les pays d'Orient, il faut avoir une lettre de crédit. Cela signifie que votre argent est bloqué avant même de fabriquer ses produits, alors que si l'on passe des commandes dans son propre pays, on paie 30 à 90 jours après avoir reçu le produit commandé. On utilise l'argent du fabricant. Lorsqu'on se sert d'une lettre de crédit, on verse l'argent avant le temps. On est sûr de la production du Canada, on est sûr de recevoir ce qu'on commande rapidement.

La plupart des entreprises - et c'est un domaine qui n'est pas mon fort - importent pour compléter la gamme de produits qu'elles fabriquent. Cela présente des avantages et des inconvénients. Je pense qu'elles cherchent à se protéger en développant des compétences en matière d'exportation en important des pays d'Orient et, dans certains cas, de Bulgarie.

À Winnipeg, toutefois, il manque environ 1 000 exploitants, situation que la fédération cherche à aider à corriger. Les entreprises marchent à plein et importent également.

Le vice-président (M. Volpe): Merci, monsieur Penson.

Je passe au côté du gouvernement. Trois personnes vont parler.

J'espère que vous voudrez bien pardonner au président et me laisser poser une autre question. Je voudrais que cela soit bien porté au procès-verbal.

Monsieur Barbee, vous avez dit que l'industrie du vêtement et du textile a quadruplé ses exportations depuis 1990 et vous avez parlé de quatre augmentations.

M. Barbee: C'est vrai dans les deux cas. Je vais vous donner une copie de ce document que j'ai reçu tout juste hier.

Le vice-président (M. Volpe): Je le distribuerai à tous mes collègues.

M. Barbee: En 1990, les exportations s'élevaient à 275 millions de dollars; en 1991, à 346 millions de dollars; en 1992, à 518 millions de dollars; en 1993, à 704 millions de dollars et en 1994, à exactement un milliard de dollars.

Le vice-président (M. Volpe): J'ai posé cette question, parce que, comme vous vous en souviendrez, on affirmait que la libéralisation du commerce allait sonner le glas de l'industrie du vêtement au Canada. Je vous vois sourire. Il semble que le contraire se soit produit.

Premièrement, quelle en est la cause à votre avis? Deuxièmement, pourquoi le public pense-t-il que les banques et la politique gouvernementale ne soutiendraient pas l'industrie du vêtement, même si les statistiques que vous nous présentez suggèrent, du moins pour l'exportation, que cette industrie se porte bien?

M. Barbee: Vous voulez qu'on aide et entende en même temps - je ne suis pas expert en la matière.

Les fabricants canadiens de vêtements sont des vendeurs accrocheurs. Ils ont dû le devenir dans le marché canadien. Ils ont appris l'expression «réponse rapide» avant que les Américains ne la saisissent, parce que le Canada est un marché très divers. Les manufacturiers doivent fabriquer une quantité de produits différents pour satisfaire les besoins d'une petite population. Ils ont appris à faire divers produits et à répondre très rapidement aux besoins, bien que les États-Unis se soient rattrapés par la suite.

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L'industrie canadienne est donc agressive pour trouver des débouchés. On en entend parler lorsqu'il s'agit des importations en provenance de l'Asie. Il y a quelques années, on pensait aller vers un désastre, mais ce n'est pas encore le cas. Je ne suis toutefois pas un expert.

Mais l'on peut exporter et souffrir. Je ne joue pas les deux côtés à la fois, mais certaines entreprises vont souffrir des importations d'Asie. Si votre entreprise fabrique des gants, par exemple, l'industrie du gant a pour ainsi dire disparu. Mais les entreprises qui fabriquent des vêtements de dessus ont bien réussi: chemises... cela dépend aussi du produit. Certaines entreprises ont beaucoup pâti. Les entreprises qui exportent en profitent bien.

Le vice-président (M. Volpe): Monsieur Peric.

M. Peric (Cambridge): Monsieur Peyrow, vous avez dit dans votre explication que les hauts fonctionnaires canadiens encouragent les entreprises canadiennes à exporter en Iran. La SEE est toutefois hésitante à cause de l'assurance. Connaissez-vous des entreprises qui font des affaires en Iran sans recourir à l'aide de la SEE?

M. Peyrow: Les petits projets n'ont pas besoin de l'aide de la SEE.

M. Peric: Petits, dans quelle mesure? Jusqu'à concurrence de quel chiffre?

M. Peyrow: Tout ce qui est inférieur à 5 millions de dollars est, à mon avis, un petit projet. En ce qui a trait au projet auquel nous participons, on parle de 100 millions de dollars pour nous préparer, ce qui signifie emmener ce dont nous avons besoin, ainsi que l'équipement, jusqu'en Iran. Sans assurance de la SEE, cela est impossible.

Des entreprises se trouvent en Iran et marchent très bien, mais fonctionnent à petite échelle, elles ne sont pas de grande envergure.

M. Peric: Y a-t-il d'autres entreprises qui ont besoin du soutien de la SEE en dehors de l'Iran, disons au Moyen-Orient?

M. Peyrow: Oui, la SEE traite chaque pays différemment. Au Koweït, dans les Émirats arabes unis, en Arabie Saoudite, dans les pays de ce genre du Golfe persique, la SEE donnerait une assurance sans problème. Elle le fait pour certains pays d'Afrique du Nord, mais pas pour d'autres. Tout dépend du pays.

Nous pensons que l'Iran est assez stable pour que la SEE participe.

M. Peric: Les représentants du Canada en Iran pensent sans doute la même chose.

M. Peyrow: Oui.

M. Peric: J'ai fait l'expérience d'autres pays en Europe, et surtout de la Croatie. Beaucoup d'entreprises canadiennes demandent mon aide et mon appui. Elles créeraient des emplois au Canada et exporteraient certains matériaux de construction, aujourd'hui en Croatie, et demain en Bosnie, et dans le sud-est de l'Europe. La réponse est toujours la même. Elles veulent de l'assurance. Elles veulent être sûres de récupérer leur argent, elles veulent être sûres que les entreprises et les banques de ces pays-là garantissent leurs prêts.

Je m'inquiète de voir que nos représentants à l'étranger encouragent les entreprises à venir, à être plus agressives, et que pendant ce temps, les bureaucrates ne font rien au Canada et s'excusent.

On m'a dit, l'an dernier, à Taiwan, que nos entreprises étaient prêtes à venir et à exporter, mais que le gouvernement faisait preuve de passivité. Puisque nous avons ici le secrétaire parlementaire, et qu'il est parfaitement au courant de ce qui se passe en Europe de l'Est, j'espère que le Comité transmettra un message vigoureux aux deux ministres.

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Le vice-président (M. Volpe): Merci. Vous ne voulez pas avoir de commentaire de la part de nos témoins, n'est-ce pas?

M. Peric: non.

Le vice-président (M. Volpe): Le Comité a pris note de vos observations.

Monsieur Flis.

M. Flis (Parkdale - High Park): Merci, monsieur le président.

Dans vos remarques liminaires, monsieur Barbee, vous avez dit que c'était un honneur pour vous de vous adresser au Comité. C'est un honneur pour nous que vous nous fassiez part de votre expérience.

Nous sommes doublement honorés ce matin, monsieur le président. Nous recevons des visiteurs de Russie qui étudient notre système parlementaire. Bienvenue à ce Comité.

Monsieur Barbee, vous nous avez dit que l'une des plus grosses foires commerciales à Atlanta n'aide guère les exportateurs canadiens ou les exportateurs éventuels. Si une foire-exposition d'une telle envergure n'est pas d'une grande aide, je crois que ce Comité aimerait savoir pourquoi. Devrions-nous déployer ces ressources ailleurs pour aider les PME à exporter?

M. Barbee: J'ai hésité à insérer ce commentaire dans mon mémoire parce que je n'aime pas accuser les gens. Il se pourrait que ce soit une expérience isolée.

Mes homologues savent tous que le ministère n'a été d'aucune aide, y compris le personnel gouvernemental. Trente mille personnes assistent à ce colloque. C'est le salon commercial le plus important d'Amérique du Nord. Environ 4 000 à 5 000 Canadiens s'y rendent. Il y a le salon de la machinerie et un salon du tissu et des industries du vêtement.

Au fil des ans, j'ai été invité à tenir des colloques au consulat, qui se trouve de l'autre côté de la rue où est situé le centre des congrès d'Atlanta. Ces colloques offrent un bon potentiel, mais ils n'ont été généralement annoncés qu'une semaine avant leur tenue et peu de personnes en étaient au courant. Il n'y avait pas beaucoup de participants. Cette année, rien n'a été fait.

Connaissez-vous le consulat canadien à Atlanta? Il se trouve dans la tour CNN, à moins d'un coin de rue du centre des congrès, il est parfaitement situé, c'est très pratique. Nous pensions tous que ce serait l'endroit idéal pour avoir une bonne couverture, mais il n'en a pas été ainsi. C'est le seul consulat avec lequel j'ai eu à faire. Les gens y sont très aimables, mais je ne pense pas que l'investissement soit très rentable.

M. Flis: Où recommanderiez-vous de redéployer l'investissement?

M. Barbee: Les gens seraient plus efficaces s'ils étaient...

Voyez-vous, nous trouvons nos propres contacts par l'intermédiaire du réseau dont je vous ai parlé. Dans notre cas, nous n'avons pas réellement besoin qu'un représentant du gouvernement nous aide à trouver des projets intéressants. Nous pouvons le faire nous-mêmes. Par contre, un peu d'argent pour démarrer ne fait pas de mal. Si le bureau se trouve où nous sommes, nous pourrions y rencontrer quelqu'un, mais cela n'est pas vraiment nécessaire. Nous vendons un service, aussi nous nous rendons aux locaux du client.

Je préférerais voir ce programme de nouveau à Industrie Canada, avec les anciens programmes PDME qui aident. Je connais des quantités de personnes qui profitent des PDME en allant aux foires commerciales dans tout le pays. Les programmes sont remboursables. Si vous vendez, il faut rembourser. Si vous ne vendez pas, vous n'avez pas à rembourser, et si vous remboursez, cela veut dire que vous avez fait de bonnes affaires.

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Personnellement, je préférerais voir cet investissement retourner aux programmes de PDME. D'autres préféreraient peut-être le voir mieux utilisé au bureau.

M. Flis: Je m'adresse à M. Peyrow; je voudrais poursuivre les propos de M. Peric, car vous avez déclaré que les représentants canadiens qui travaillent en Iran encouragent les entreprises canadiennes à venir s'y installer, que c'est une période optimale. Et pourtant, il y a des gens à Ottawa, à la SEE notamment, qui recommandent le contraire. Voici ma question: Qui est le plus au fait, au chapitre des possibilités d'affaires et des débouchés commerciaux, en ce qui concerne les risques politiques?

Si La Chine construit des réacteurs nucléaires en Iran, le Canada a la même compétence. Mais si l'Iran refuse de signer certaines garanties voulant que la technologie ne servira pas à d'autres fins - peut-être que le personnel de la SEE connaît mieux ce genre de choses que les gens qui travaillent en Iran. Nous voyons cela dans beaucoup de pays, où les gens qui y travaillent disent «venez chez nous, vous devriez vous y installer». Citons en exemple le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan et l'ancienne Yougoslavie - il y a un grand potentiel dans ces pays. La Banque mondiale, la Banque européenne de reconstruction et de développement vont y financer des projets. Pourtant, les Canadiens se laissent distancer à cause de ces messages ambigus qui nous parviennent, à cause des incertitudes politiques.

De par votre savoir-faire et votre expérience sur le terrain, vous pourriez peut-être aider le Comité. Qui est le plus exact? Qui les gens d'affaires écoutent-ils? Comment nos objectifs de politique étrangère font-ils obstacle à la promotion du commerce?

M. Peyrow: Pour répondre à la première partie de votre question, je dirais que l'ambassade du Canada en Iran sait mieux ce qui se passe en Iran qu'Ottawa. Je ne sais pas s'il y a un manque de communication entre les deux entités, mais je sais pertinemment que les ambassades canadiennes de la région incitent les entreprises canadiennes à venir y faire des affaires.

Pour ce qui est des situations politiques, je ne sais pas si la Chine construit un réacteur nucléaire en Iran. Je sais bien, par contre, que la plupart des alliés des États-Unis, à savoir la plupart des pays d'Europe et d'Extrême-Orient, ont des entreprises installées là-bas, et que celles-ci y font des affaires d'or. Il y a manifestement des régions bien plus menaçantes dans des pays autres que l'Iran. Je n'ai pas entendu parler de problèmes politiques autres que ceux que nous avons connus dans le passé.

À l'heure actuelle, à cause de la guerre de huit ans entre l'Iran et l'Irak, ces deux pays sont entièrement prêts à récupérer et à reconstruire, après tous les dégâts et la destruction qu'ils ont subis pendant ces huit années. L'atmosphère est particulièrement favorable. Ils invitent le monde entier à venir faire des affaires chez eux. Dans notre cas, étant donné l'envergure du projet, les choses se feront de gouvernement à gouvernement - nous traitons directement avec le gouvernement iranien. En ce qui touche le remboursement, l'entente sera fondée sur des dispositions de partage de la production. Nous en sommes certains. Ce que nous cherchons, c'est une aide initiale de mobilisation.

Je suis convaincu que la situation en Iran est excellente pour y faire affaire. Je crois que ce serait une grande erreur que de considérer ce pays comme une menace politique, ou de penser à notre situation en fonction des États-Unis. Le Canada est un pays indépendant et nous devons aborder les problèmes de façon indépendante.

Prenez les pays européens, par exemple. Ils sont des alliés des États-Unis, et pourtant ils ont des bureaux établis, leurs ambassades font une promotion agressive. Je veux dire que leurs représentants vont voir les décideurs des secteurs public et privé, discutent avec eux et cherchent à promouvoir les intérêts de leur pays dans cette région.

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Le vice-président (M. Volpe): Au tour de M. Mills.

M. Mills: Je pense qu'entre M. Flis et moi, nous essayons de faire le total des points, auprès de chaque témoin, du total de l'efficacité de nos bureaux commerciaux des Affaires étrangères. Il est certain -

Le vice-président (M. Volpe): Proposez-vous de collaborer avec l'Opposition?

M. Mills: Non. Peut-être que M. Flis et moi collaborons pour tenir une fiche de pointage.

Quoi qu'il en soit, je pense que nous avons entendu votre cote visant la participation, et cela nous aide beaucoup.

M. Peyrow, je suis inquiet depuis le moment où nous avons accueilli le président et cinq députés du parlement koweitien. Trois membres du Comité seulement y étaient. M. Patry s'en souvient sans doute très bien.

Nous avons posé certaines questions à ces personnes: les Canadiens vous ont aidés à éteindre les incendies, et lorsque le temps de la restructuration est venu, nous avons perdu tous les marchés de reconstruction; les entreprises canadiennes n'ont joué presque aucun rôle. Nous leur en avons demandé la raison. Nous étions présents, en première ligne, pour lutter contre les incendies, et pourtant nous n'avons obtenu aucun marché permanent.

Comme ils l'ont dit - êtes-vous d'accord, Bernard? - que les Canadiens ne sont pas assez agressifs, que même lorsque nous étions là-bas, que nous faisions l'affaire et disposions de la technologie nécessaire, les Américains nous ont soufflé tous les contrats.

Pourriez-vous faire un commentaire sur ce manque d'agressivité et ce que nous pourrions faire pour y remédier. Vous connaissez bien cette région du monde. Est-ce toujours le cas? Est-ce qu'ils exagéraient? Qu'en pensez-vous?

M. Peyrow: Pendant le temps où les divers pays se trouvaient en Irak et combattaient les incendies, les entreprises canadiennes se sont montrées les plus agressives et les plus professionnelles.

À Ahmadi, ville pétrolière située juste en dehors du Koweït, Red Flame and Safety Boss avait les plus grandes installations de la région. Nous étions les pionniers. Nous étions ceux qui donnions les renseignements voulus sur le temps que cela prendrait - pas trois ans, comme tout le monde le disait. Les Koweitiens allaient profiter de la situation - il faudrait bien moins de temps pour faire le travail. Nous avons fait le travail avec tout le professionnalisme nécessaire, et nous n'en avons rien retiré.

Nos bombardiers étaient dans le Golfe persique durant la guerre, à l'appui des Koweitiens. Je dirais que les entreprises canadiennes étaient bien mieux placées au Koweït avant la guerre qu'elles ne le sont maintenant.

C'est incroyable. C'est un revirement complet. Si vous allez dans un service de KOC, la compagnie pétrolière nationale, vous constaterez que tout le personnel d'assurance de la qualité, tous les conseillers - il n'y a que des Américains. Bien entendu, ils conseillent au gouvernement koweitien de recruter des entreprises américaines, de préférence aux sociétés canadiennes.

Et nous sommes en plan, nous ne faisons rien. Lorsque nous avons parlé aux gens de l'ambassade, ils nous ont dit qu'ils n'étaient pas en position de faire quoi que ce soit, et que cela reflète leur position à 100 p. 100. Je crois que ce sont eux qui devraient rappeler au gouvernement koweitien que ce sont des Canadiens qui ont joué un très grand rôle dans l'extinction des incendies des puits de pétrole. Sans ce genre d'appui, je crois que les entreprises canadiennes auront de la difficulté à faire des affaires au Koweït.

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M. Mills: Monsieur Barbee, vous avez mentionné les tarifs douaniers, etc. Je me demande aussi, puisque 75 p. 100 de vos activités sont dans le domaine du textile... je ne veux pas en réalité vous poser cette question, mais je voudrais, en passant, que vous fassiez un commentaire au sujet de l'effet du référendum sur la stabilité de l'ensemble de cette industrie. C'est ce genre de question.

Ma question principale vise l'ACDI. Dans votre exposé, vous avez dit avoir essayé de prendre contact avec certaines personnes de l'ACDI. Pourriez-vous nous en dire davantage sur ce que pourrait faire l'ACDI, d'après vous, pour intervenir et vous aider dans votre genre d'entreprise.

M. Barbee: L'ACDI est une immense organisation et j'ai rencontré certains représentants à plusieurs reprises. J'y étais hier soir et j'ai eu une réunion avec l'un des représentants de 17 à 18 h. En discutant du projet éventuel en Ukraine, il m'a dit, «Gene, vraiment, je ne sais pas qui appeler». Il avait avec lui un répertoire de noms, de ministères. Il fait carrière à l'ACDI. Il m'a dit qu'il pourrait, sans doute, faire trois ou quatre appels et trouver la personne voulue. Vous voyez qu'il est difficile de savoir à qui s'adresser.

Ce que je cherche - et j'ai la lettre ici - c'est un genre de soutien qui nous permette d'explorer ce projet éventuel. Je crois que pourrions faire beaucoup de bonnes affaires là-bas. Winnipeg compte une collectivité ukrainienne nombreuse. L'un de mes amis est professeur en génie; il est actuellement en Ukraine pour établir une école technique. Il a pris un congé sabbatique de l'Université de Montréal. Je crois que nous avons les personnes-ressources nécessaires pour faire beaucoup de travail, mais c'est un projet plus spéculatif que je ne le voudrais pour y investir, pour simplement passer deux ou trois semaines en Ukraine, faire du porte à porte auprès des usines et trouver un projet. Ce que je cherche, c'est quelque chose du genre d'un PDME, une aide qui me permette de bien explorer les possibilités offertes.

C'est un investissement sûr, mais on m'a déjà dit qu'il fallait avoir une entreprise canadienne pour coparrainer le projet. C'est ce à quoi il faut s'attendre, mais une entreprise canadienne ne parrainera pas une étude de l'industrie textile de l'Ukraine. J'ai cherché et je cherche encore. Personne n'a fermé la porte, j'essaie tout simplement de trouver la bonne porte pour voir si une aide quelconque est disponible pour m'aider dans ce que j'appelle la R-D. Mais il s'agit d'un voyage d'exploration.

M. Mills: L'ACDI souffre de bureaucratie. Vous n'êtes pas le premier à nous en parler. Merci.

Le vice-président (M. Volpe): Monsieur Mills, nous avons cinq minutes, aussi pouvons nous dialoguer. J'ai trois autres intervenants, M. Lastewka, puis M. Rocheleau.

M. Flis: J'invoque le règlement, monsieur le président. Je crois qu'il faut comprendre que les programmes d'assistance technique pour l'Ukraine et les pays de l'ancienne Union soviétique sont revenus à l'ACDI. C'était l'une des recommandations du Comité. L'ACDI est donc en période de transition, soyez donc juste envers l'ACDI.

Le vice-président (M. Volpe): Merci, monsieur Flis.

Monsieur Lastewka.

M. Lastewka (St. Catharines): Merci, monsieur le président.

Je voulais poser des questions aux deux témoins. Monsieur Peyrow, vous avez mentionné qu'une paperasserie gouvernementale excessive et les pré-qualifications sont un problème au Canada. Pourriez-vous me donner quelques exemples et les comparer avec ce qui se fait aux États-Unis, en France, en Allemagne ou au Japon?

M. Peyrow: Je ne connais pas les démarches administratives nécessaires dans les autres pays. Mais au Canada, par exemple, même avec le programme PDME, il n'y a pas assez de temps pour remplir tous les papiers. Il y a une foire commerciale dans un mois ou deux, par exemple. Il faut parfois deux ou trois mois pour remplir tous les papiers. Nous avons des exemples que nous avons connus, mais nous ne savons pas ce qui se passe ailleurs, ni comment ils font leur paperasserie.

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M. Lastewka: Comment avez-vous décidé que la paperasserie canadienne était excessive? Par rapport à quoi?

M. Peyrow: Je ne sais pas - excessive à notre avis. Nous ne devrions pas avoir à attendre deux mois. Nous ne faisons pas de comparaison avec d'autres pays; nous faisons la comparaison avec notre propre situation. Parfois, les foires commerciales et l'information se produisent rapidement et l'on doit prendre une décision et tout préparer pour y assister. Il n'y a pas assez de temps pour obtenir une aide gouvernementale.

M. Lastewka: Monsieur Barbee, vous avez dit que vous aviez reçu une aide intéressante du PDME. Pourriez-vous, encore une fois, passer en revue l'aide précise qui vous a été la plus utile?

M. Barbee: Oui. J'écoutais simplement ses commentaires. À ma connaissance, les États-Unis n'ont pas de programme comme le PDME, ni comme l'ACDI. Nous sommes les seuls à avoir ce genre de programme, qui offrent des incitatifs pour nous aider à développer des entreprises dans d'autres pays.

Les États-Unis donnent une certaine aide par l'intermédiaire du service américain U.S.Aid. Lorsque la société Peat Marwick a fait appel à nous pour aller en Bulgarie, elle disposait d'une subvention de cet organisme. Il existe donc un programme. Je vais faire un bref retour en arrière.

Nous nous servons des foires commerciales. Nous entretenons de bons rapports avec Industrie Canada, tant à Ottawa qu'au bureau de Winnipeg, et nous avons participé à plusieurs foires commerciales pour lesquelles ce ministère défraie 50 p. 100 des coûts de transport par avion, de location et d'installation de stand, qui peuvent atteindre 10 000 dollars, pour lesquels il paie aussi la moitié des frais.

Nous avons trouvé très utiles les colloques. Nous en avons tenu un bon nombre un peu partout aux États-Unis, qui ont entraîné beaucoup d'affaires et la formation d'un bon réseau. Le ministère paie une partie des frais de documentation et des billets d'avion pour organiser des ateliers aux États-Unis. Personne ne veut organiser des colloques, car ils reviennent trop cher. On peut en organiser un, à condition d'avoir un bon nombre de participants, ce que nous avons, et d'avoir une bonne visibilité, ce que nous avons obtenu.

Ces deux genres d'activités déployées grâce au PDME, nous ont beaucoup aidés.

M. Lastewka: Vous avez répété que vous savez ce que vous voulez faire, que vous connaissez les personnes que vous voulez contacter, et que vous avez besoin d'une certaine assistance financière de R-D et de démarrage. Sommes-nous maintenant dans la situation où de grosses sociétés, qui pourraient se permettre de faire de la recherche de marché et de commercialisation ou de suivre des indications précises et prendre des contacts elles-mêmes, etc. ? Pour des PME, il s'agit de grosses sommes. Ce ne sont pas de grosses sommes pour de grandes sociétés, comme General Motors, Ford, Northern Telecom ou Lavalin.

Ce que vous dites, c'est... et je ne crois pas qu'il s'agisse d'argent de R-D, c'est de l'argent promotionnel, c'est de l'argent pour la commercialisation, c'est de l'argent pour aider la petite entreprise, comme celui du PDME, pour aider la petite et la moyenne entreprise à se lancer dans d'autres pays.

Vous avez parlé à plusieurs reprises de remboursement, si l'on peut vendre, tout va bien. Lorsqu'une petite ou moyenne entreprise a des difficultés, qu'elle a fait de la promotion et de la commercialisation, mais qu'elle n'a tout simplement pas réussi, cette somme est toujours un élément financier important pour une PME. C'est bien ce que vous avez voulu dire?

M. Barbee: Vous avez fait un excellent résumé. C'est cela.

M. Lastewka: Je suis un ingénieur industriel, nous parlons donc la même langue, c'est une langue étrangère.

Le vice-président (M. Volpe): Cherche un petit extra.

M. Lastewka: Ce sont là des sables mouvants. D'une part nous avons les chambres de commerce, des boards of trade, et des gens comme Bob Mills qui soutiennent que le gouvernement devrait se retirer, ne devrait pas intervenir dans le monde des affaires. Puis vient la demande d'aide pour se lancer et pour se procurer les premiers contacts, et aller de l'avant.

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M. Barbee: Les États-Unis le font avec leur service d'aide pour les grands projets qu'ils financent. C'est l'équivalent de l'ACDI. Ce service fournit le financement. Peat Marwick n'est pas une petite entreprise, Price Waterhouse non plus, et ces deux sociétés ont travaillé à de grands projets en Bulgarie et en Lituanie, que des subventions obtenues de cet organisme ont couvert en partie.

M. Lastewka: Je suis au courant des projets en Bulgarie. À ce que j'ai compris, ces sommes devaient servir à aider les PME, n'est-ce pas?

M. Barbee: Oui.

M. Lastewka: Vous avez raison. On s'est débrouillé pour réunir un groupe d'entreprises que chapeaute Peat Marwick.

Le vice-président (M. Volpe): Monsieur Jackson, vous avez la parole.

M. Jackson (Bruce - Grey): Je m'intéresse beaucoup à la croissance et au développement du Canada dans le cadre de ce nouveau paradigme. Je crois que les entreprises traditionnelles, petites ou grosses, ont toujours été utiles pour le gouvernement. Après une récession, elles réinvestissaient et permettaient aux gens de travailler. Aujourd'hui, tout le monde est perplexe devant ce nouveau paradigme.

Nous avons un problème. Le Canada est un chef de file mondial sous de nombreux aspects. Nous sommes le premier pays du monde où il fait bon vivre, etc. Nous sommes toujours du côté des pays qui aident à faire régner l'ordre et le droit.

Mon histoire favorite, en ce qui nous concerne, est celle du gars qui se présente à une jeune fille. Nous sommes très comme il faut: nous sommes propres, nous l'aidons à tondre le gazon et à faire toutes les corvées, etc. Puis, quand elle est sur le point de se marier, un vilain Américain barbu arrive dans le tableau, et elle part avec lui.

Ma première observation est que dans le monde actuel, des pays comme Taïwan sont partis du rang de pays du Tiers-Monde pour entrer dans le bal de la concurrence acharnée. Lorsqu'on s'y rend, il faut faire attention à ne pas se faire avoir, car on s'y rend avec sa technologie et, qu'elle soit sur disquette ou sous une autre forme, ces choses là se trouvent partout.

Je sais que les gens qui vont en Chine, par exemple, visitent une très vieille usine traditionnelle où les gens triment et, dans un coin, il y a une pile de boîtes. Ils demandent ce qu'il y a dans ces boîtes et on leur répond «c'est la toute dernière technologie. Quand nous aurons terminé ce que nous sommes en train de faire, on l'installera». L'environnement est dur et compétitif.

Pour le Canada, quelle est la solution? Il faut donner du travail aux gens et faire marcher les entreprises. Du point de vue tactique, il nous faut des exportations stratégiques. Quel que soit le matériel dont on parle - vous dites qu'il existe un laser pour couper le tissu - il existe certaines dynamiques qu'il est impossible de copier et qu'il faudra qu'on nous achète.

Dans des pays comme le Koweït, par exemple, où des Canadiens ont combattu des incendies, ont enlevé des mines et que sais-je encore, où nous disposons du type de technologie nécessaire, il n'y avait peut-être pas de stratégie dans nos ambassades en ce qui a trait à nos entreprises pour déterminer ce que les Canadiens auraient pu faire une fois la guerre finie. C'est là que se situe le problème.

Comment pouvons-nous vous aider pour ces exportations stratégiques? Il faut que le gouvernement intervienne, car il y a un tableau d'ensemble. Nous ne pouvons pas en sortir complètement.

Les choses que nous avons faites dans le passé ont bien fonctionné. Il faut manifestement les réagencer, à l'ACDI comme ailleurs. Nous ne disons pas que nous allons en sortir totalement, puisque vous avez déclaré que vous ne pouvez pas entrer sur le marché sans l'aide de l'ambassade, qui connaît les contacts et sait comment vous faire entrer dans le monde des affaires. Vous pouvez aller dans ce pays et y passer six ans, mais vous ne pénétrerez jamais dans la tente bureaucratique, sans l'aide de l'ambassade.

Ce que je voudrais apprendre de votre bouche, afin de nous aider à développer cette stratégie, c'est, premièrement, comment nous pouvons vous aider au chapitre de vos exportations stratégiques. Il y a la R-D, etc. La seconde chose, c'est comment nous pouvons vous aider à créer des emplois. Je m'intéresse à ces deux domaines.

M. Barbee: Je répète que nous établissons nos propres contacts grâce au réseau que nous avons développé au fil des années, à la fois au Canada et aux États-Unis. Dans les projets que nous menons en dehors des États-Unis, nous bénéficions des retombées de nos contacts avec des entreprises américaines. Souvent, nous tirons parti de leur expertise, mais ce n'est pas toujours le cas.

Notre projet brésilien a découlé de notre participation à une foire commerciale où nous avons rencontré le propriétaire de la société. Nous avons négocié avec lui pour aller travailler au Brésil, pour sa société. Nous venions juste de faire beaucoup de travail dans notre réseau aux États-Unis, qui a bien plus de visibilité et de gens que nous pouvons en obtenir. Nous ne sommes pas tellement nombreux.

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Nous avons le savoir-faire, comme les pompiers. Nous avons un tel savoir-faire que, lorsque le besoin se fait sentir, on pense immédiatement à nous comme spécialistes dans un domaine très restreint. D'autres peuvent le faire, mais si nous pouvons avoir notre nom, avant celui de quelqu'un d'autre, on nous appellera d'abord.

Nous faisons beaucoup de choses par le biais de notre réseau, tant au Canada qu'avec des entreprises américaines, et pas seulement pour notre société.

M. Jackson: Vous pratiquez beaucoup la prise en charge, ce qui est stratégique. Vous avez une ressource. Vous la perfectionnez, et vous maintenez vos contacts de sorte que vous puissiez y recourir en cas de besoin.

M. Barbee: Nous communiquons énormément avec les entreprises du réseau. Nous leur envoyons des encarts et de la documentation promotionnelle pour qu'elles n'oublient pas notre nom. Nous les appelons périodiquement. Dès que le besoin se fait sentir, elles consultent leurs listes de ressources et nous espérons que notre nom sortira en premier.

M. Jackson: Ma question est la suivante: comment pouvons-nous faire mieux? Manifestement, si vos affaires marchent bien, c'est parce que vous disposez de ce genre de mécanisme. Mais y a-t-il quelque chose que nous pourrions faire? Je ne veux pas dire donner de l'argent sans compter; je parle d'une aide stratégique.

M. Barbee: L'argent n'est pas une panacée. Ce qu'il faut, c'est des fonds de lancement pour améliorer le réseau. Le réseau est l'un des meilleurs moyens.

Nous avons travaillé aux Philippines. L'ambassade du Canada à Manille nous a bien aidés. Son aide a été précieuse. Son personnel était là lorsque nous voulions nous entretenir avec un grand nombre de personnes pour un client. Dans ce sens, l'ambassade a été utile. Je ne peux pas fournir d'autre réponse, car je ne sais pas -

M. Jackson: Comment pouvons-nous vous aider à faire travailler stratégiquement davantage de Canadiens?

M. Peyrow: Je vais résumer cela en trois mots: «une attitude plus agressive» de la part du gouvernement. D'après mon expérience, nous avons également de bons contacts dans les pays avec lesquels nous faisons affaire. Nous avons des bureaux et nous avons des contacts dans l'administration publique, et nous connaissons certains décideurs dans le secteur privé.

Mais je vois d'autres entreprises canadiennes qui viennent dans la région pour faire des affaires, et elles ont beaucoup de difficultés.

Je sais bien que nos délégations commerciales dans divers pays, comme au Moyen-Orient, ne sont pas aussi agressives, aussi incisives qu'elles devraient l'être. Disons que peut-être, pendant deux ou trois ans, il peut y avoir une personne dans la section de l'attaché commercial qui n'hésite pas à discuter avec les représentants du secteur privé et du gouvernement, qui va les voir régulièrement. Cette personne sait ce qui se passe, les projets envisagés, ce dont le pays ou le projet a besoin, et comment nous pouvons intervenir en fonction de ses connaissances sur les entreprises canadiennes.

Cela fonctionne très bien. Et puis tout d'un coup, plus rien. Tout dépend de la personne qui fait son travail et ne s'enlise pas dans le système, au lieu de le faire marcher.

M. Jackson: D'emblée, monsieur le président, il semble d'après ce que j'entends, que nous devrions faire en sorte que notre personnel soit avide et agressif, même si nous pratiquons la rotation du personnel. Et il faut qu'il le soit et qu'il le reste ainsi.

M. Lastewka : Votre dernière remarque est excellente. Il nous faut découvrir le secret du système, former les gens qui l'utilisent, d'après ce que nous avons appris et ce que nous allons apprendre des divers intérêts.

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Ce qui m'a toujours intrigué de ce point de vue, ce sont les États-Unis. Ils ont de nombreuses multinationales et de nombreuses entreprises qui travaillent dans le monde entier, qui entrent sur les nouveaux marchés, etc. Et en plus, celles-ci ont leurs propres réseaux de fournisseurs primaires et secondaires aux États-Unis, ce qui permet aux PME de faire des affaires.

Au Canada, nous avons peu de sociétés réellement canadiennes - qui ne sont pas dirigées par leur siège social de Détroit, Cleveland, Toledo ou New York. Avez-vous connu ce genre de problème?

M. Barbee: Une société de Montréal, Ideal Equipment Company Ltée., est l'un des plus grands fabricants de matériel CAO/FAO pour l'industrie du vêtement. Toutes les poches de vos chemises sont placées sans doute par ces machines automatiques. Il y a environ six ans, elle a déménagé sa division de la fabrication au Mexique et ses bureaux de vente à Charlotte, en Caroline du Nord. Elle a gardé son centre de R-D à Montréal, afin de mieux faire concurrence. C'est la société qui en a décidé ainsi. C'était une société canadienne à part entière.

La société de coupe au laser, dont je vous ai parlé, appartient à M. Roger Ball, qui l'exploite. C'est une société canadienne, qui fait beaucoup de commercialisation aux États-Unis et qui y a vendu un bon nombre de machines. La plus grande partie de son matériel doit être sans doute fabriqué aux États-Unis, car il y a davantage de ressources là-bas pour développer certains composants de l'équipement, mais dans l'industrie du textile et du vêtement, il n'y a pas tellement de production de matériel de CAO/FAO ou d'équipement à technologie de pointe. Ce matériel est généralement fabriqué aux États-Unis, au Japon ou en Europe. Ici, on ne produit pas beaucoup de matériel, à ma connaissance.

M. Lastewka: Y a-t-il autant de couplage de grandes sociétés et de PME au Canada qu'aux États-Unis?

Prenons l'exemple que vous avez donné sur l'industrie du textile en Ukraine. Ernst & Young y fait beaucoup de choses. Etes-vous en rapport avec cette société?

M. Barbee: Non.

Les cabinets canadiens d'experts-comptables ne font pas appel à des compétences externes comme le font les entreprises américaines, ce qui est surprenant. Nous avons eu très peu de références, bien que nous ayons travaillé sur certains projets avec Coopers & Lybrand.

En règle générale, c'est nous qui avons pris contact; nous avions besoin des ressources pan-canadiennes dont le cabinet dispose, mais il ne nous appelle pas ou du moins, il ne l'a pas fait. Nous connaissons beaucoup de gens par l'intermédiaire de l'Institut de conseillers en management du Canada, mais nous avons eu davantage de recommandations et d'interventions de la part d'entreprises américaines, pour je ne sais quelle raison.

M. Lastewka: Voici ma question. Je connais bien le système américain, puisque j'ai travaillé dans une grosse compagnie américaine, mais je n'imagine pas nos entreprises canadiennes faire du réseautage et travailler avec des PME de la même façon.

M. Barbee: Non, elles ne le font pas. Vous avez raison.

M. Lastewka: Je viens d'écrire à Ernst & Young parce que je sais que le cabinet a des contrats à Kiev et à Donetsk dans les domaines dans lesquels vous oeuvrez.

M. Barbee: Voyez-vous, ce cabinet fait rarement appel à des compétences externes. Pourtant Peat Marwick et Price Waterhouse à Washington, DC, le font. Price Waterhouse de Los Angeles nous a inclus dans une de ses soumissions. Le projet n'a pas été adjugé à ce cabinet, mais dans le cas contraire, nous aurions fait partie de l'équipe.

Je ne sais pas la raison de cette différence. Je connais des gens chez Ernst & Young et dans tous les cabinets d'experts-comptables, je les connais bien, mais ils ne font pas appel à des expertises externes.

M. Lastewka: Ils ne font pas appel à des compétences canadiennes de l'extérieur?

M. Barbee: Tout à fait.

M. Lastewka: Mais ils font appel à des compétences américaines de l'extérieur?

M. Barbee: Je ne sais pas si les cabinets canadiens d'experts-comptables font appel à des compétences américaines. Je sais qu'ils n'ont recours qu'à leur propre personnel. Ils ont plutôt tendance à ne compter que sur leur propre personnel, et non sur d'autres Canadiens ou Américains. Je n'ai peut-être pas assez de rapports avec eux, mais c'est ce que j'ai constaté.

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Le vice-président (M. Volpe): Merci.

Monsieur Barbee, je vous remercie d'être venu si bien préparé devant notre Comité. Je suis certain que vos exposés et vos réponses l'aideront dans ses délibérations.

Mes chers collègues du Comité, je vais vous demander de rester ici encore quelques minutes. Nous reprendrons nos discussions lorsque nos invités seront sortis.

Notre première question est le point à ajouter à notre ordre du jour de demain. Le seul moment que nous ayons pour nous rencontrer demain, mercredi 4 octobre, est entre 16 et 17 h, dans cette salle. Notre invité sera M. Faisal Husseini, négociateur en chef de la délégation palestinienne pour l'accord israélo-palestinien. Il y aura une réunion du Comité au complet. Un avis sera transmis à tous les membres, mais je... Il est déjà parti? Formidable.

Je voulais revenir sur un ou deux points concernant les travaux du Comité. Je vais donner la parole à Warren Coutts. Il importe d'avoir vos idées, chers collègues, de sorte que nous puissions continuer dans la direction que nous avons choisie ou faire des ajustements au fur et à mesure de nos travaux.

Tout d'abord, vous avez remarqué aujourd'hui que l'un de nos intervenants n'a pas pu venir, car il avait d'autres engagements commerciaux. Nous avons eu aussi une annulation la semaine dernière, et il est évident que cela arrivera encore, puisque la plupart de nos intervenants - sinon tous - viennent du monde des affaires. Ils n'ont pas autant de facilité que d'autres qui ont de gros intérêts - dans un sens négatif - à se trouver à Ottawa.

Statistique Canada est censé nous faire parvenir un rapport pour aider le Comité. Nous ne l'avons pas encore, mais dès qu'il arrivera, il sera distribué à tous les membres.

Quant aux deux autres points, plutôt que de parler en votre nom, je vais vous demander de le faire, Warren.

M. Warren Coutts (recherchiste du Comité): Merci, monsieur le président.

J'espérais attirer votre attention encore une fois sur le projet pilote que nous essayons de lancer. Nous avons pris un certain nombre de dispositions, mais il serait utile que votre personnel nous dise si vous serez en mesure d'être présents.

Il s'agit du projet pour lequel nous recevrons des experts-conseils qui feront la démonstration de méthodes de recherche en direct - ce que comporte ce genre de données que l'on trouve en direct et comment cela se fait. Ce projet est mené en collaboration avec la Bibliothèque du Parlement, de sorte que vous aurez une meilleure idée des recherches que le personnel fait en direct pour vous.

Le vice-président (M. Volpe): Nous pourrons peut-être faire cela. Pouvez-vous dire à nos recherchistes, avant demain, si vous serez présents?

M. Lastewka: Quand cette démonstration doit-elle avoir lieu?

M. Coutts: Le 17 octobre, juste après les audiences du Comité, jusqu'au déjeuner, qui sera servi.

M. Lastewka: Jusqu'à 12 h 45.

M. Coutts: Jusqu'à 12 h 45 ou 13 h, à peu près.

Le vice-président (M. Volpe): La greffière appellera tout le monde, pour vérifier. Attendez-vous à ce que Janice communique avec vous.

M. Coutts: Le quatrième point que j'aimerais théoriquement ne plus avoir à traiter, c'est de savoir quels témoins répondent à vos attentes. Dans la mesure du possible, nous aimerions que vous nous fassiez part de ce que vous pensez du caractère des audiences, de nos témoins et des sujets discutés jusqu'à présent.

Au cours de l'été, j'ai communiqué directement avec les membres du Comité ou avec leur personnel au moins deux fois dans chaque cas. Nous avions un certain nombre de choses à examiner, qui nous ont été communiquées par le bureau du président dans un document d'information. Je suppose que, comme nous n'avons reçu aucun commentaire négatif, vous n'avez aucune objection. Je veux m'assurer que tout répond à vos attentes et si vous avez des observations à faire au sujet des changements que vous voudriez voir apporter à ce que nous avons fait jusqu'à présent.

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M. Lastewka: Je crois qu'après le programme de cette semaine, nous devrons prévoir une discussion. Qu'avons-nous vu? Qu'avons- nous entendu? Sachant ce qui nous attend, il faut que nous soyons en mesure d'examiner ce que nous voudrions. Il serait bon, à mon avis, que toutes les deux ou trois semaines, nous le fassions. Il faut prévoir une demi-heure ou une heure à l'avance pour le faire.

Le vice-président (M. Volpe): Proposez-vous que tout le Comité reste pour faire ses travaux, ou voulez-vous parler de -

M. Lastewka: Non, je crois que nous devrions donner notre point de vue, dans son ensemble.

Le vice-président (M. Volpe): Aurons-nous la première séance la semaine prochaine?

M. Lastewka: La semaine suivante.

Le vice-président (M. Volpe): Oh, désolé. J'étais prêt à faire une exception et à venir ici la semaine prochaine.

M. Lastewka: Pas moi.

M. Mills: Je crois voir une certaine tendance, du genre auquel on pouvait s'attendre. Je pense que c'est une bonne chose que de confirmer ce que nous connaissons, et nos idées.

Je suis heureux d'avoir entendu les sept intervenants. Je crois que nous commençons à saisir les problèmes. Après tout, c'est ce dont il s'agit. Je pense que tout s'est bien passé.

Si nous avions entendu 50 personnes, cela aurait été moins rentable. Je crois que, comme le dit Walt, nous devons continuer de faire une évaluation. En ce moment-ci, il me semble que nous obtenons de bonnes bases.

M. Flis: Ce matin, j'ai vu que Marie avait résumé sous forme ponctuelle la façon d'éliminer les obstacles, etc. J'ai trouvé ce document très utile.

J'aime beaucoup la diversité des témoins qui font des affaires dans différentes régions du monde. À la fin de ce processus, j'espère que nous aurons pénétré de nouveaux marchés où les Canadiens ne sont pas présents. Il y a tout un monde à découvrir.

Là où nous faisons des affaires, nous voulons trouver un moyen d'accroître nos exportations, de trouver d'autres véhicules, comme les gros cabinets d'experts-comptables, et voir s'ils incorporent des PME, etc.

Nous entendrons des chambres de commerce. Aucun témoin ne nous a dit s'il travaillait grâce aux chambres de commerce, mais il me semble qu'elles font beaucoup pour aider les PME à pénétrer les marchés. Je crois que nous sommes sur la bonne voie.

Le vice-président (M. Volpe): Bien. Avant que tout le monde ne nous ait abandonnés, mettons-nous d'accord pour mettre de côté la section de la présidence pendant une partie de la réunion, lorsque nous reviendrons, de sorte que nous pourrons aborder de nouveau certaines questions.

M. Flis: Permettez-moi de suggérer, pour être équitables, que si nous nous réunissons à 9 h 30, nous devons commencer à 9 h 30. Il s'agit de personnes très occupées, et il faut que chaque minute compte. Si nous commençons à 9 h, il faut que tout le monde sache que nous commençons à 9 h, et non pas à 9 h 15. Je crois que tous les membres seront à l'heure, mais si j'arrive à 9 h et que la séance ne commence qu'à 9 h 15, je peux tout aussi bien faire deux ou trois appels. Je me demande s'il serait possible de souligner l'importance de la ponctualité pour le reste de nos réunions.

Le vice-président (M. Volpe): Merci beaucoup.

La séance est levée.

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