Passer au contenu
TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le jeudi 30 novembre 1995

.0910

[Traduction]

Le président: La séance est ouverte. Nous poursuivons notre examen des petites et moyennes entreprises.

Nous recevons ce matin un groupe de représentants de trois villes. Ils nous présenteront le point de vue de ces villes et la façon dont elles encouragent l'exportation par les PME. Pour représenter la ville de Kitchener, Valerie Gibaut; pour la ville de Calgary, M. Dawson;

[Français]

de la Ville de Montréal, M. Jean Marchand et M. Jean-François Chapleau.

Je vous demanderais de procéder dans cet ordre.

[Traduction]

Nous avons une heure et demie. Je vais demander aux trois villes de prendre environ 10 minutes chacune pour leur exposé, puis nous passerons aux questions. Je crois que vous constaterez que la période des questions et réponses est la plus fructueuse. Commencez donc par une petite présentation, puis nous passerons aux questions.

Je vais d'abord donner la parole à la ville de Kitchener; madame Gibaut.

Mme Valerie Gibaut (directrice, expansion économique, Ville de Kitchener): Bonjour. Je m'appelle Valerie Gibaut et je suis la directrice de l'expansion économique de la ville de Kitchener, dont la population est de 180 000 personnes.

Vous avez tout mon exposé sous les yeux. Je vous propose de vous en donner un aperçu, si vous le voulez bien.

Le président: Un survol, quoi.

Mme Gibaut: Comme vous le voyez à la première page, 37 p. 100 des entreprises de fabrication de Kitchener exportent leurs produits, de même que 10 p. 100 des entreprises de service.

À la deuxième page, nous vous parlons du triangle de la technologie du Canada. Vous savez sans doute tous que nous sommes l'une des quatre villes du triangle de la technologie du Canada. Il s'agit d'un partenariat entre villes voisines, où se conjugue la coopération et la technologie pour donner à la région un élan qui favorisera une croissance constante. Dans ce triangle, nous avons plusieurs partenariats dynamiques dont je vous donne la liste.

Au sujet des PME et du marché de l'exportation, comme je l'expliquerai tantôt, nous sommes un élément d'une structure gouvernementale municipale. Nous avons six employés. Notre point fort, c'est notre relation étroite avec les employeurs. Les liens que nous créons dans le cadre de visites nous permettent de disposer de l'information nécessaire pour travailler sur les marché de l'exportation, entre autres choses. Il y a sept ans, nous avons reconnu que c'était un aspect de plus en plus important de notre travail d'expansion économique. Nous passons beaucoup de temps à encourager les entreprises locales, et l'exportation est l'une des activités destinées à les encourager à rester chez nous, puisque cela stimule la croissance de l'entreprise et son expansion dans notre collectivité. C'est pourquoi j'explique certaines des choses que nous faisons: alliances stratégiques, occasions de partenariat, aide à l'exportation et programmes gouvernementaux.

Je parle ensuite des alliances stratégiques, des coentreprises et des foires commerciales, puis je cite les régions du monde où nous avons travaillé et certains des consulats avec lesquels nous avons collaboré étroitement.

À la page 5, vous avez la liste de nos activités de promotion des exportations. Je vous ai remis une copie de notre bulletin d'information intitulé Global Opportunities, qui est distribué à 3 000 entreprises de la collectivité. Il est devenu très populaire et est entièrement produit à long terme. Nous faisons une enquête sur le développement économique qui nous sert à recueillir de l'information sur les entreprises et leurs activités d'exportation. Nous tenons aussi des séminaires sur l'exportation, tout au long de l'année. Nous recevons de nombreuses missions commerciales étrangères. Nous avons un club d'exportation. Je vous donne la liste de ces activités dans mon mémoire.

Détermination des besoins et intérêts locaux en matière d'exportation: comme je l'ai déjà dit, nous visitons les entreprises locales. Nous avons une collaboration étroite avec les entreprises locales. C'est l'un de nos points forts. Nous travaillons à la base, si je puis dire. Nous ne sommes pas dans une tour d'ivoire. Nous avons toute une série de réseaux dont nous pouvons faire la promotion et auxquels nous pouvons intégrer les entreprises. Je pense que c'est l'un de nos points forts.

Les dernières pages portent sur l'opinion des entreprises locales au sujet de l'aide gouvernementale fédérale à l'exportation. Avant de produire ce rapport et de venir vous le présenter, j'ai mené une petite enquête auprès des entreprises de fabrication. Vous avez ici le résumé de leurs commentaires. J'espère que vous aurez l'occasion de les lire. Certains d'entre eux sont très intéressants et pourraient susciter plus tard des question. Le Programme de développement des marchés d'exportation, par exemple, est largement utilisé et très apprécié. Je présente aussi l'opinion des entreprises au sujet des bureaux des consulats canadiens et des ambassades.

.0915

En terminant, j'espère avoir été en mesure de vous donner un aperçu clair du genre d'aide à l'exportation offert par la ville de Kitchener et par le Triangle. Nous continuerons d'accroître nos activités dans ce domaine.

Je suis ravie d'avoir l'occasion de vous présenter notre point de vue de matin et je vous remercie de m'avoir invitée. Je suis prête à répondre à vos questions, dès la fin des exposés.

Merci.

Le président: Merci beaucoup, madame Gibaut. Nous avons également hâte de vous poser de questions.

Monsieur Dawson.

M. Paul Dawson (commissaire en chef, Ville de Calgary): Bonjour. Je suis Paul Dawson, commissaire en chef de la ville de Calgary.

À Calgary, le développement économique se fait au sein d'une instance distincte, résultant du partenariat entre la Chambre de commerce et la ville de Calgary. Nous avons un conseil de15 gouverneurs. Le président de cet organisme est le maire de la ville. Le coprésident, élu tous les deux ans, est un entrepreneur important. Nous avons également un conseil consultatif composé de80 à 100 autres gens d'affaires, qui se réunit tous les mois. D'ailleurs, il y a une réunion mensuelle à chacun des trois niveaux: l'exécutif, l'organisme lui-même et le comité consultatif.

En gros, nous avons deux processus au sujet du commerce international pour les petites entreprises. Tout d'abord, nous avons des alliances économiques avec diverses villes à l'étranger: deux en Russie, une en Chine, une en Inde, une au Mexique et deux aux États-Unis. Et nous avons également des jumelages avec une autre ville en Chine, de même que Jaipur, en Inde et Naucalpan, au Mexique. Nous aurons bientôt un autre jumelage avec Taejon, en Corée.

Au sujet de la présence de notre collectivité sur la scène internationale, nous avons mis sur pied un processus dans le cadre duquel nous envoyons fréquemment des missions un peu partout dans le monde. Nous avons des réunions préparatoires à ces missions, auxquelles participent les gens d'affaires. Dans une mission typique, il y a 20 à 22 gens d'affaires et 2 ou 3 représentants de la ville, comptant habituellement le maire. Il y a six ou huit de ces missions chaque année et nous les structurons de façon que des rendez-vous entre nos gens d'affaires et des responsables des pays que nous visitons sont déjà organisés à l'avance. Ces représentants ainsi que l'entreprise visitée pour essayer de conclure le plus de relations d'affaires possible avec nos entreprises.

Récemment, nous avons connu d'assez belles réussites. Je sais que des cabinets d'ingénieurs de Calgary construisent des usines de traitement d'eau en Inde, en Chine et au Mexique. Je crois qu'il y a deux ou trois hôpitaux en construction. Nous construisons actuellement un hôpital en Russie. Et ces propriétaires de petites entreprises font de la consultation partout dans le monde.

Nous constatons que notre partenariat avec le milieu des affaires fonctionne très bien. Le maire est en mesure d'ouvrir des portes pour les hommes d'affaires dans diverses collectivités. Une fois ces portes ouvertes, les gens d'affaires entrer et s'occuper eux-mêmes des réunions et des contacts.

Nous faisons une planification à l'avance. Nous avons fixé des objectifs pour 2001. Notre stratégie est en place pour le tournant du siècle et nous envisageons d'autres jumelages ailleurs dans le monde. À ce sujet, nous sommes actuellement courtisés par trois villes américaines. La politique pour ce pays, comme le nôtre, c'est d'avoir un seul jumelage par pays. Nous envisageons actuellement des jumelages avec Dallas, Houston ou Phoenix, dans le sud-ouest des États-Unis.

.0920

Il y a des échanges réciproques et les villes jumelles visitent également Calgary. Lorsqu'elles y sont, nous organisons des rencontres et des prises de contact avec diverses entreprises qui intéressent le visiteur.

Actuellement, nous avons au sein de notre organisme d'expansion économique quelqu'un de Naucalpan, au Mexique, en détachement pour un an. L'un de leurs responsables du développement économique habite à Calgary. Il s'agit d'un parrainage conjoint de la Fédération des municipalités canadiennes et de l'ACDI, dont le sigle anglais CIDA n'est pas à confondre avec le CEDA de Calgary.

L'autre événement important pour nous, et c'est quelque chose que nous tient beaucoup à coeur, c'est le déménagement, en février de nos bureaux de Calgary avec ceux des deux autres paliers de gouvernement. Notre service de promotion du développement économique partagera des bureaux avec eux afin d'offrir un guichet unique pour les trois paliers de gouvernement et une meilleure coordination, par exemple des voyages et des activités de développement économique.

Nous croyons que c'est l'un des premiers exemples de ce partage, au Canada. On y retrouvera notre service provincial d'expansion économique et, je crois, le ministère du Commerce et du Tourisme du fédéral.

Monsieur le président, je serai enchanté de répondre à vos questions au sujet de l'expansion économique à Calgary.

Le président: Merci beaucoup, monsieur Dawson. Nous avons hâte, nous aussi.

[Français]

Nous entendrons maintenant M. Marchand de la Ville de Montréal. Est-ce que vous allez partager votre temps avec M. Chapleau?

M. Jean Marchand (conseiller aux affaires internationales, Secrétariat administratif, Ville de Montréal): Ce sera d'abord M. Chapleau et ensuite moi-même.

Le président: D'accord. Monsieur Chapleau.

M. Jean-François Chapleau (commissaire aux exportations, Service du développement économique, Ville de Montréal): Merci, monsieur le président. Je vous remercie tout d'abord de l'invitation qui nous a été faite.

Pour commencer, je voudrais vous demander de nous excuser de ne pas avoir déposé un document écrit ce matin. C'est que nous arrivons tout juste d'une mission en Asie où nous avons accompagné le maire qui dirigeait une importante mission économique.

Je vais donc, dans un premier temps, dresser un bref tableau de l'aide qui est apportée aux entreprises par la Ville de Montréal, et mon collègue Jean Marchand terminera en vous parlant de ce que nous avons vécu ces trois dernières semaines en Asie.

Il faut dire que la ville appuie les entreprises par le biais de trois organismes principaux.

Elle les appuie premièrement par le biais de l'Office de l'expansion économique de la Communauté urbaine de Montréal. Comme vous le savez, la Communauté urbaine de Montréal regroupe 29 villes, sur l'île de Montréal, la ville de Montréal étant la ville principale, avec un financement d'environ 54 p. 100 du budget de la Communauté urbaine de Montréal. Nous avons donc, par le biais de l'Office de l'expansion, une action à l'international, en particulier de prospection d'investissements à l'étranger, principalement sur trois marchés: l'Asie, l'Europe et les États-Unis. Ce premier organisme méritait d'être mentionné.

Deuxièmement, il y a eu la création, il y a quelques années, d'un forum dans le World Trade Centre, le Centre de commerce international, organisme qui est financé à la fois par la Ville de Montréal, l'Office de l'expansion économique de la Communauté urbaine, dont j'ai parlé tout à l'heure, et la Chambre de commerce. Un forum se veut un lieu d'accueil et d'aide aux entreprises dans leurs démarches à l'exportation, en particulier les entreprises qui sont en phase de démarrage, et également un lieu d'accueil de missions étrangères qui sont de passage à Montréal.

Finalement, il y a le Service du développement économique de la Ville de Montréal, service auquel j'appartiens et qui, compte tenu de l'importance accordée aux marchés étrangers, a jugé nécessaire et utile de créer un poste de commissaire aux exportations en 1992, poste que j'occupe depuis ce moment-là.

Mon rôle est essentiellement un rôle de conseil auprès des PME montréalaises, puisqu'on parle plus particulièrement des PME ce matin. Ce rôle va prendre la forme d'une aide pour diagnostiquer leurs capacités exportatrices, pour définir leur stratégie à l'export, etc. Il s'agira aussi de leur faciliter l'accès à l'information et à l'aide qu'offrent les différents programmes gouvernementaux, notamment les programmes du gouvernement du Québec, comme le programme APEX, le programme fédéral PDME, les programmes de l'ACDI et de la SEE, les programmes fédéraux comme les NEEF, les Nouveaux exportateurs aux États frontaliers, etc. et, bien sûr, les différentes missions commerciales des différents gouvernements.

.0925

Donc, mon rôle est d'encourager les sociétés montréalaises à prendre part à ces programmes et de les aider à y avoir accès plus facilement. À titre d'exemple, vous connaissez sûrement les clubs de nouveaux exportateurs, qui furent une initiative de la BFD et dont nous sommes partie prenante dans la plupart des cas. Il y en a eu un sur le Mexique en 1994, et une vingtaine d'entreprises de Montréal y ont participé. On en a un en cours actuellement. Il s'agit du huitième atelier de notre club pour le vêtement et le textile. Une quinzaine de PME en sont membres et, ce matin, elles discutent du financement des exportations.

Toujours dans le cadre des clubs de nouveaux exportateurs, il y a eu, cette année, le club de l'est de Montréal, auquel 25 entreprises ont participé, et une mission à Boston a fort bien fonctionné. C'est le genre d'initiatives auxquelles je collabore assez étroitement, de même que celles d'autres organismes du milieu comme, par exemple, l'AMCEQ, l'Association des maisons de commerce extérieur du Québec, dont je suis membre du conseil d'administration.

Finalement, la ville apporte un soutien aux entreprises par le biais de notre Service des affaires internationales, où travaille M. Marchand et où nous aurons à préparer et à réaliser des missions qui seront dirigées par des autorités, comme le maire de Montréal à l'occasion. On en a eu à Monterrey en 1994, à Moscou et, le mois dernier, en Asie. Je cède maintenant la parole à mon collègue,M. Marchand.

Le président: Merci beaucoup, monsieur Chapleau. Monsieur Marchand.

M. Marchand: Merci pour l'invitation, monsieur le président.

Je serai bref. Je voudrais tout d'abord préciser qu'au Service des affaires internationales, nous ne sommes que quatre personnes. C'est donc une toute petite boîte.

Quant au maire de Montréal, il est lui-même directement responsable des affaires internationales de la ville. Il a l'intention de faire deux grandes missions chaque année avec des gens d'entreprises, des gens du milieu des affaires montréalais. Il vient d'ailleurs d'en terminer une en Asie, soit au Viêt-nam, en Chine, au Japon et à Hong Kong, et il prévoit faire l'an prochain des missions tout aussi importantes en Amérique latine et au Moyen-Orient.

Nous avons également, comme notre collègue de Calgary l'a mentionné pour sa ville, un réseau de villes jumelées, les plus anciennes étant en France. Il y a aussi Shanghai, en Chine, Moscou, en Russie, et récemment Hanoi au Viêt-nam. D'autres villes sont visées en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Il importe de souligner que nous entretenons des relations privilégiées avec la ville de Boston aux États-Unis.

Je vais maintenant vous parler très brièvement de la mission. On la conçoit un peu de la façon dont notre collègue de Calgary l'a présentée tout à l'heure. Le maire se voit comme une personne qui ouvre les portes pour les entreprises de son milieu qui souhaitent l'accompagner; il se veut à leur service pour le développement de leurs affaires. Il est par ailleurs conscient que le développement de Montréal ne peut se faire sans le développement international.

Pour notre mission en Asie, il ne s'agissait pas de réinventer la roue. On a donc travaillé avec les gens et les programmes existants. On a aussi beaucoup travaillé avec le réseau fédéral, les ambassades et les consulats, et aussi avec le réseau des délégations du Québec à l'étranger pour préparer cette mission de 25 à 30 entreprises qui nous ont surtout suivis au Viêt-nam et en Chine. Il y avait moins d'entreprises au Japon et à Hong Kong, où le maire a davantage fait la promotion des investissements et du tourisme.

Je tiens à préciser, d'autre part, que l'appui des politiciens, que ce soit des maires de municipalités ou d'autres, est très important dans des pays comme le Viêt-nam ou la Chine où les institutions publiques accordent une importante crédibilité aux entreprises.

.0930

Il y avait donc 25 à 30 entreprises, grandes et moins grandes, et dont je fais circuler la liste maintenant. Vous verrez qu'il y avait des gens de génie-conseil, mais aussi d'autres secteurs tels que le secteur manufacturier, le transport, la construction, les services informatiques, etc.

En résumé, le maire fera au moins deux missions par année avec un groupe important de gens d'affaires pour promouvoir leurs produits ou services à l'étranger. Je serai heureux de répondre à vos questions. Merci.

Le président: Merci beaucoup.

[Traduction]

M. Morrison (Swift Current - Maple Creek - Assiniboia): Je n'ai pas vraiment de questions mais j'ai une observation à faire et j'aimerais connaître vos commentaires, notamment ceux de M. Dawson.

J'imagine très bien tous ces gens du fédéral, du provincial et de la ville, attaché-case à la main, avec les entrepreneurs, dans une indescriptible cohue. Est-il vraiment nécessaire, à votre avis, que tous ces divers paliers soient en concurrence pour de l'espace, empiétant les uns sur les autres? Est-ce qu'on ne pourrait pas simplifier un peu les choses? Qu'en pensez-vous?

M. Dawson: Je suis d'accord avec vous, je crois. Il est certain que plus nous travaillerons ensemble, de manière concentrée, afin d'atteindre nos objectifs, le mieux ce sera. En effet, il n'y a qu'un seul entrepreneur, représenté par trois paliers de gouvernement. C'est à mon avis l'un des points forts du projet de guichet unique que nous mettons sur pied. Je suis tout à fait en faveur d'une concertation des efforts, d'un bout à l'autre du pays, même.

Très souvent, nous avons mis sur pied une mission, pour constater que nos homologues provinciaux ou fédéraux essayaient de faire la même chose, dans la même région, à une ou deux semaines d'intervalle. Dans une certain mesure, je crois qu'il y a là un grand gaspillage de temps et d'argent.

Par ailleurs, comme vient de le dire mon collègue de Montréal, il est important d'obtenir la participation des pouvoirs publics, si je peux dire.

Je vais vous donner un exemple. Je suis allé avec le maire et 23 entrepreneurs à Naucalpan, une grande ville de la banlieue de Mexico. À notre arrivée, nous avons rencontré le gouverneur. Nous n'avons pas eu à passer par l'immigration, ni par les douanes. Nos bagages sont allés directement à l'hôtel. Nous nous sommes servis de l'ambassade canadienne pour recevoir le midi environ 75 gens d'affaires mexicains. Dans ce cas-là, nos efforts ont été bien coordonnés, peu coûteux et extrêmement fructueux. Des 23 entrepreneurs, 8 ont conclu des contrats au moment de cette visite. Il faudrait davantage de coordination, pour ne pas tripler nos efforts.

Il y a une autre chose intéressante que nous voyons parfois. C'est peut-être une idiosyncrasie canadienne. Disons qu'il y a une centaine de possibilités de contrat et qu'une entreprise, une entreprise canadienne décroche le gros lot. La première réaction des autres entreprises, c'est d'essayer de le lui arracher, plutôt que de s'attaquer au 99 autres possibilités.

Nous avons essayé de faire comprendre à nos entreprises qu'il y a avait beaucoup d'occasions d'affaires, si on faisait ce qu'il fallait, lors de ces missions à l'étranger. Il y a de la place pour tout le monde. Je pense que nous y réussissons assez bien, mais nous utilisons le terme «partenariat». Nous essayons de payer pour ces missions avec les profits réalisés par les entrepreneurs plus chanceux. En effet, les gens d'affaires commencent à payer une partie des coûts, par exemple, pour le temps de travail du maire, afin que nous puissions organiser de plus en plus de ces missions.

[Français]

M. Marchand: À l'instar de mon collègue de Calgary, je crois que ce qui est important, c'est la coordination.

Pour la mission du maire en Asie, en particulier, on a eu un soutien très fort autant du fédéral que du provincial. Mais le problème majeur, pour moi, ce n'est pas tellement qu'il puisse y avoir des chevauchements aux paliers municipal, provincial et fédéral, mais bien que le volume canadien en général n'est tout simplement pas assez fort. Il n'y a pas assez de Canadiens qui vont en Asie compte tenu des possibilités et de l'étendue du marché.

.0935

Il y a d'ailleurs un créneau particulier pour les municipalités qui sont jumelées. Prenons l'exemple de Shanghai. Il est clair que les entreprises de Montréal ont voulu accompagner le maire à Shanghai surtout à cause de notre jumelage avec cette ville, à cause du lien politique entre le maire de Montréal et celui de Shanghai.

C'est une question d'influences et d'avantages réciproques. Je crois que les entreprises ont pu en profiter. Il y a donc un créneau spécifique pour les municipalités.

M. Chapleau: Nous partageons le commentaire d'un des membres du comité en ce qui a trait aux duplications qui existent à certains moments. On réfléchit présentement - et le maire en a fait état - , à l'opportunité de regrouper, au sein d'un organisme qu'on pourrait appeler «Montréal international», toutes les instances qui appuient les entreprises sur les marchés internationaux. Mentionnons, par exemple, l'Office de l'expansion économique, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Inforum Montréal, les gouvernements fédéral et provincial, la Ville de Montréal, etc. Compte tenu du rôle de ville-région qu'exerce Montréal, on a peut-être intérêt à regrouper au sein d'un seul organisme l'ensemble des services offerts aux entreprises. Cela fait partie de nos réflexions.

Le président: Monsieur Paré.

M. Paré (Louis-Hébert): J'ai deux questions. Vu que les villes s'intéressent au soutien des entreprises exportatrices, serait-il possible de nous donner quelques exemples de succès remportés à la suite d'initiatives prises par les villes? C'est ma première question.

Ma deuxième question porte sur le respect des droits de la personne. Vous avez parlé de missions, entre autres de celle en Asie. Nous savons que plusieurs pays, dont le Viêt-nam et la Chine, portent souvent atteinte aux droits de la personne. Est-ce que les entreprises pourraient, d'une certaine façon, contribuer à améliorer la situation des droits de la personne?

Je sais que ce n'est pas leur mission première, mais est-ce que les entreprises canadiennes qui font affaire avec des pays où les droits de la personne ne sont pas respectés pourraient influer sur la façon dont ces droits sont traités?

Je termine en vous donnant un exemple concret. Un homme d'affaires québécois est présentement prisonnier au Viêt-nam depuis bientôt deux ans. Il a servi d'intermédiaire entre une compagnie américaine et une compagnie du Viêt-nam. Je vous assure que la façon dont le système judiciaire fonctionne là-bas n'est pas de tout repos!

Donc, ma question est la suivante. Est-ce que les gens d'affaires réfléchissent à la réalité des droits de la personne là-bas? Est-ce qu'ils sont conscients du fait que le système judiciaire dans ces pays est fort différent du nôtre et que s'ils pénètrent ces marchés, ils se rendent vulnérables en regard de leurs propres habitudes commerciales?

.0940

M. Marchand: Premièrement, en ce qui a trait à l'homme d'affaires québécois qui est emprisonné au Viêt-nam, le maire Bourque, après avoir pris connaissance d'une lettre que la famille de cet homme lui a transmise, a tenu à faire des représentations auprès du maire de Hanoi et à en parler clairement lors d'une réunion publique.

Deuxièmement, au sujet des droits de la personne, le maire Bourque a dit mardi, en conférence de presse, qu'à titre de maire ou en tant que municipalité, on ne pouvait qu'aller dans le sens des politiques canadiennes.

Par rapport à la Chine, en particulier, le Canada, contrairement aux États-Unis, n'a jamais tenu, comme vous le savez, à lier la question de commerce à celle des droits de la personne. Je suis d'avis, personnellement, que c'est de cette façon-là qu'on arrivera à favoriser le dialogue et les échanges.

Quant aux exemples de succès, je vais céder la parole à Jean-François.

M. Chapleau: Lors d'une conférence de presse qu'il donnait il y a deux jours, le maire Bourque faisait état de certains résultats très concrets de sa présence en Asie en se référant aux témoignages que des entreprises lui avaient faits à son retour d'Asie.

J'ai ici celui du groupe-conseil HBA-EXPERCO:

Il termine en disant:

Il s'agit d'un projet de 5 millions de dollars.

J'ai aussi le témoignage d'une entreprise de Pointe-aux-Trembles, dans l'est de Montréal:

Il y a plusieurs exemples de cet ordre. Bombardier nous a dit que cette mission lui avait permis de se positionner de façon fort avantageuse pour obtenir le contrat de la phase II du métro de Shanghai. On sait que Bombardier lutte présentement contre des Allemands pour décrocher ce contrat. Dessau fait la même chose. Donc, le fait d'avoir participé à cette mission avec le maire lui a donné une plus grande crédibilité.

Je peux aussi citer l'exemple du Groupe immobilier Vinatech International qui a signé au Viêt-nam deux mémorandums, l'un pour un projet d'édifice à bureaux d'une valeur de 12 millions de dollars américains, avec une société d'Hanoi, et l'autre, pour la construction d'un projet commercial résidentiel d'une valeur, lui aussi, de 12 millions de dollars américains avec un autre groupe d'Hanoi.

Le président de Vinatech International nous a écrit pour nous dire que c'était vraiment grâce à l'intervention et à la présence du maire et grâce à la participation de sa société à cette mission qu'elle avait pu avoir accès plus rapidement aux autorités concernées pour que la signature du contrat puisse se concrétiser.

Ce ne sont là que quelques exemples. J'en ai une dizaine en tout.

[Traduction]

Le président: Vouliez-vous ajouter quelque chose?

Mme Gibaut: Oui, si vous le permettez.

.0945

Pour la première partie de la question, portant sur des exemples concrets, je m'occupe bien sûr de toutes petites entreprises que celles qui ont été mentionnées par mes collègues. Prenons l'ALENA par exemple. Quand certaines politiques gouvernementales entrent en vigueur, cela nous ouvre toutes sortes de portes. À la signature de l'ALENA, on a constaté tout à coup un grand intérêt pour le Mexique. Au niveau municipal, nous nous sommes concentrés sur le Mexique, comme marché d'exportation. Nous avons fait venir des responsables mexicains, et des banquiers. Nous avons facilité l'accès au marché mexicain pour nos entreprises locales, en leur amenant ces gens et en leur laissant savoir quelles ressources leur étaient offertes.

J'ai constaté que, pour le genre de compagnie avec qui nous faisons affaire, il faut que ce soit facile et sans problème pour elle de pénétrer ces marchés. Nous avons eu d'excellents résultats au Mexique et cela continue.

M. Dawson: Nous avons toujours eu le plus de succès commerciaux dans les domaines où nous sommes les plus forts. Calgary possède des installations de traitement tertiaire des eaux et a d'excellents systèmes d'aqueduc et d'égout. À cause de cela, grâce à nos experts-conseils et à des agents de l'extérieur, nous avons installé à ma connaissance deux usines de traitement des eaux en Chine et deux en Inde. Nous participons aussi à des entreprises conjointes de traitement des eaux pour des logements à coût modique en Hongrie. Certains de nos experts-conseils sont en train de construire un hôpital pour enfants en Russie et un autre hôpital au Mexique. Nous participons à des entreprises conjointes pour la formation en informatique avec des compagnies britanniques et nous sommes en train d'installer des usines de traitement des eaux et des gazoducs au Mexique. À mon avis, Calgary a eu beaucoup de succès sur le plan commercial en fournissant des services d'experts-conseils et d'aide technologique. Nous avons aussi conclu des ententes d'exportation et d'importation, par exemple pour importer des fruits du Mexique pour le marché canadien en passant par les États-unis.

Pour ce qui est des droits de la personne, j'ai constaté de façon générale que, dans certains pays, les hommes d'affaires étrangers sont relativement à l'abri des problèmes relatifs aux droits de la personne qui peuvent exister dans ces pays. De temps à autre, cela peut cependant les toucher. J'ai par exemple visité un site de construction au Mexique qui semblait très rudimentaire par rapport aux normes canadiennes. Les travailleurs mélangeaient le ciment à la pelle et transportaient eux-mêmes l'eau pour mélanger le ciment. Il y avait environ 550 travailleurs sur le site. Nous avons parlé au gestionnaire du projet pour lui dire qu'il y aurait eu 90 travailleurs sur un site équivalant au Canada. Le gestionnaire de projet, qui avait fait ses études à MAIT aux États-Unis, je pense, a répondu qu'il était bien d'accord et qu'il pourrait faire le même travail avec 90 employés, mais que, vu les taux de rémunération au Mexique, il était préférable d'employer plus de gens pour créer plus d'emplois.

Les gens d'affaires sont donc sensibilisés au problème et posent des questions sur la façon dont les travailleurs sont traités et dont on fait le travail. Mais pour ce qui est des droits fondamentaux de la personne à l'étranger, j'ai l'impression que, quand un homme d'affaires arrive dans un pays, il se concentre sur son travail et n'est donc pas tellement exposé aux problèmes reliés aux droits de la personne.

M. Telegdi (Waterloo): Ce que vous avez dit au sujet des gens qui se bousculent m'a fait penser à la question de la culture commerciale.

Je vais vous parler de quelque chose qui s'est passé dans la région de Waterloo. Il ne s'agit pas vraiment d'une petite entreprise. Quand la compagnie Toyota s'est installée à Cambridge, elle a amené le président régional et les maires des municipalités au Japon pour visiter l'usine principale parce que le gouvernement local avait investi beaucoup, en même temps que les gouvernements provincial et fédéral, pour la nouvelle usine. À part cela, la première automobile fabriquée à l'usine a été donnée au maire de Cambridge et il l'a récemment remise au Musée du patrimoine de la municipalité.

Dans bien des pays, les hommes et les femmes politiques à l'échelle locale, provinciale et régionale font beaucoup pour faciliter les choses aux nouvelles entreprises et faire en sorte que tout se passe bien.

.0950

J'ai trouvé quelque chose de très intéressant dans l'exposé de Kitchener. Le triangle de la technologie du Canada semble chevaucher plusieurs frontières. Il comprend la ville de Cambridge, de Kitchener, de Waterloo et aussi de Guelph.

J'ai très souvent parlé à la Chambre de la technologie de l'information et du secteur des logiciels. D'après le chiffre pour 1991, il y avait à l'époque une centaine d'entreprises qui comptaient 4 000 employés au total. D'après ce qu'on nous a dit il y a un an, il y a maintenant125 entreprises employant 5 500 travailleurs et elles pensent en avoir de 20 000 à 30 000 d'ici la fin de la décennie, ce qui aura des retombées incroyables sur les municipalités de la région. Si l'on s'attend à 20 000 nouveaux emplois, il faut planifier d'avance et faire accepter la situation au niveau local.

Quand j'en étais à mes débuts en politique municipale, la question de l'heure consistait à limiter la croissance, ce qui voulait dire ne plus autoriser de constructions résidentielles ou de nouvelles expansions. Nous avions passé énormément de temps à essayer d'élaborer une politique de croissance jusqu'à ce qu'arrive la récession. Cela a tout freiné pour tout le monde. Il est donc essentiel d'avoir une planification locale et il faut aussi tenir compte de l'interaction politique au niveau local parce que c'est ce qui compte pour le commerce à bien des endroits.

C'est vraiment très utile pour les Canadiens de profiter de tous les avantages que nous possédons et de faire en sorte qu'on pense à la création d'emplois et à l'exportation à tous les échelons gouvernementaux. Parce qu'une bonne partie, soit environ 90 p. 100, des recettes provenant de la technologie de l'information, qui rapporte environ 650 millions de dollars par année, viennent des exportations. On pourrait même exporter davantage.

Vos quatre municipalités semblent avoir formé une alliance tout à fait particulière. C'est ce qui définit la région commerciale du triangle canadien de la technologie.

Valérie, vous pourriez peut-être nous expliquer comment cela s'est fait et certains des problèmes qu'il y a à maintenir cette frontière commerciale naturelle.

Mme Gibaut: Merci de votre introduction, Andrew.

Tout d'abord, je voudrais faire une mise à jour. Vous n'avez peut-être pas vu le journal local d'hier...

M. Telegdi: Non.

Mme Gibaut: ...mais d'après un agent de l'immobilier de la région qui a examiné la question, il pourrait y avoir jusqu'à 90 000 emplois dans le secteur de la technologie des logiciels d'ici cinq ans dans les quatre municipalités. C'est donc quelque chose d'important...

Le président: Je ne veux pas vous interrompre, mais je voudrais dire quelque chose à propos de la question de M. Telegdi. Pourriez-vous dire un mot au sujet du rôle de l'université dans ce domaine parce qu'il me semble que cela contribue beaucoup à ce qui se passe dans votre région tant au niveau municipal qu'au niveau de l'industrie et de la technologie. Il en a déjà été question lors de nos audiences et ce pourrait être utile de dire ce qui se passe dans une région où la haute technologie joue un très grand rôle.

Mme Gibaut: Vous savez sans doute que Bill Gates embauche 80 p. 100 de ses employés parmi les diplômés de l'Université de Waterloo. C'est vraiment beaucoup.

Nous savons tous que, pour attirer des employés dans le domaine de la technologie de l'information et pour attirer aussi les entreprises, il faut avoir les universités appropriées. Le développement de l'Université de Waterloo depuis 30 ans a été extrêmement avantageux pour nous, c'est bien évident.

Nous avons beaucoup de chance dans notre région. Nous avons une très bonne économie qui prendra certainement de l'expansion. Nous nous sommes associés en 1987 pour créer le triangle de la technologie du Canada parce que nous jugions qu'il était nécessaire de promouvoir notre participation à ce secteur sur le marché international non pas individuellement, comme nous sommes des villes relativement petites, mais plutôt comme région économique importante à cause de toute notre richesse et de l'infrastructure que nous avons en commun. Nous avons pour cela franchi les frontières politiques, ce qui a vraiment été très avantageux, je pense. On ne peut pas comprimer nos budgets parce que nous n'avons pas un budget en commun. Nous contribuons tous parce que nous avons chacun un budget d'expansion économique.

Je pense que le triangle de la technologie du Canada pourra prendre de l'expansion et jouer un plus grand rôle, surtout dans le domaine de la commercialisation internationale. Vu la description donnée par certains de mes collègues, cela me fait presque saliver de penser que nous pourrions nous promouvoir comme étant l'équivalent de Calgary ou de Montréal. Nous devons cependant pour cela nous promouvoir comme étant le triangle de la technologie du Canada. Il est bien évident que c'est ce que nous devons faire.

.0955

Je voudrais ajouter que l'une des entreprises de production de logiciels de la région a exprimé diverses préoccupations relativement aux programmes gouvernementaux de commercialisation internationale. La première chose que cette entreprise a signalée, c'est que le gouvernement devrait s'engager à rehausser la réputation internationale du Canada pour la production de logiciels de qualité.

Le président: Madame Beaumier.

Mme Beaumier (Brampton): J'ai été très heureuse de vous entendre mentionner la qualité, parce que, selon moi, c'est un élément pour lequel nous ne nous donnons pas suffisamment de crédit. Lorsque nous nous demandons si nous sommes concurrentiels, nous oublions que nous le sommes au plus haut point sur le plan de la qualité.

J'ai une question très précise à vous poser. J'ai examiné votre enquête sur le développement économique et remarqué qu'apparemment la plupart des... Il y a deux éléments: l'investissement et l'exportation. L'enquête accorde de bonnes notes aux organismes gouvernementaux sur place. Il y a cependant un problème dont j'entends souvent parler dans ma circonscription: il n'a pas trait à l'investissement - un grand nombre d'intervenants, y compris les gouvernements étrangers, coopèrent à ce niveau - il concerne l'exportation, comme telle, vers le Mexique, à cause du temps que mettent les autorités mexicaines à effectuer leurs opérations. Ce problème est-il vraiment courant? Si oui, est-il plus aigu aux États-Unis, la situation est-elle plus difficile aux États-Unis et au Mexique, pays avec lesquels nous avons un accord de libre-échange, que dans les autres pays qui nous imposent un tarif douanier?

Mme Gibaut: D'après mes contacts avec nos entreprises locales, tout dépend du produit. Le produit prend beaucoup d'importance.

Je me souviens qu'à l'époque un de nos fabricants de biscuits, Dare Cookies, avait du mal à faire entrer son produit au Mexique à cause de la nécessité de changer de camions à la frontière de ce pays. Le problème a maintenant été résolu et les camions peuvent poursuivre leur route à l'intérieur du Mexique.

De façon générale, non, je n'ai pas entendu parler de problèmes précis à cet égard. Je crois comprendre qu'il est relativement facile pour nos entreprises locales de faire entrer leurs produits aux États-Unis et au Mexique.

Le président: D'autres municipalités ont-elles fait face à des situations semblables?

M. Dawson: Je pense qu'effectivement le type de produits compte de même que son importance pour le climat commercial et politique du pays. Pour le Mexique, il s'agit de matériaux nécessaires à la construction d'usines de traitement d'eau ou des eaux usées, les portes semblent grande ouverte.

Si nous voulons apporter des fruits du Mexique, le passage par le marché américain est beaucoup plus difficile, à cause des règlements très stricts qui sont imposés à la frontière mexicaine comme à la frontière canadienne et qui, dans une certaine mesure, aide à protéger les industries américaines et canadiennes des fruits.

Tout dépend donc du secteur de même que de l'importance pour l'infrastructure et le bien-être économique de la région avec laquelle on traite. La situation varie selon l'industrie et même parfois selon l'entreprise en cause.

Mme Beaumier: Ce que je veux surtout savoir, c'est si votre organisme aide les entreprises lorsqu'elles font face à ces problèmes. Les entreprises s'adressent-elles à vous?

M. Dawson: Oui, tant pour l'importation que l'exportation. Nous essayons de faciliter le mouvement dans un sens ou dans l'autre. Nous les aidons à entrer en communication avec les responsables ou nous contactons nous-mêmes ces derniers si elles ne réussissent à aller nulle part.

.1000

Une partie du travail d'un organisme de développement économique consiste à faciliter le mouvement des produits entre pays. Quand une affaire est conclue, il faut parfois aplanir les difficultés sur les plans réglementaires et politiques grâce à des contacts et des discussions avec les autorités ou le maire. Nous avons parfois recours au premier ministre provincial dans ce genre de circonstances.

Mme Gibaut: Comme Paul l'a dit, nous sommes là pour faciliter les choses; comme tel, nous intervenons seulement lorsqu'il y a des problèmes. Nous analysons alors la situation et déterminons quelles sont les bonnes personnes à contacter.

Mme Beaumier: Selon vous, est-ce l'échelon local qui est le mieux placé pour intervenir à ce moment-là?

Mme Gibaut: Certainement. Nous sommes le premier contact.

Le président: Lorsque ce sont les autorités mexicaines qui sont en cause, vous devez passer par l'ambassade canadienne ou les autorités canadiennes. Si vous êtes à Calgary ou à Kitchener, vous ne prenez pas simplement le téléphone... À un stade quelconque, vous devez certainement alerter les autorités gouvernementales canadiennes si vous voulez arriver à quelque chose avec les autorités mexicaines ou américaines. C'est juste?

Mme Gibaut: Ce que je disais, c'est qu'une entreprise locale nous appellerais d'abord parce qu'elle nous connaît; elle me reconnaîtrais, moi, à l'autre bout du fil. Je la mettrais alors en communication avec les gens qui pourraient l'aider à régler le problème.

Le président: Très bien. Je voulais préciser ce point.

Mme Beaumier: Je faisais moi-même ce genre de travail.. Les entreprises de ma circonscription disaient éprouver des problèmes. Je ne sais pas si nous avons une association semblable dans ma circonscription.

Le président: Merci.

[Français]

Monsieur Paré.

M. Paré: Monsieur Marchand, dans votre exposé, vous avez parlé d'un réseau de jumelage de villes que vous étiez en train de mettre en place. J'aimerais que vous nous en parliez davantage et que vous nous précisiez aussi les perspectives supplémentaires que ce jumelage présente comparativement à d'autres moyens.

M. Marchand: Je connais mieux notre jumelage avec Shanghai, car c'est le plus vieux. Cette année, en Chine, on célébrait le dixième anniversaire du jumelage de Montréal avec Shanghai.

L'objectif de ces jumelages est d'établir des liens institutionnels de ville à ville, entre la ville de Montréal et une ville étrangère, en l'occurrence Shanghai. Ce même type d'entente existe avec des villes comme celles mentionnées précédemment: Moscou, etc.

Ces jumelages permettent d'établir des liens institutionnels dans différents secteurs. Ce peut être des échanges d'expertise au niveau municipal dans des domaines comme le traitement de l'eau, la gestion des déchets domestiques, la gestion de la circulation, etc. Ce lien institutionnel est particulièrement apprécié dans certains pays du Tiers monde.

Si on parle de Montréal, par exemple, son jumelage avec Shanghai lui permet une percée dans cette ville, tant sur le plan des affaires que sur le plan universitaire. On a peu abordé le sujet des universités et des centres de recherche, mais ils sont très importants à Montréal.

Que vous dire d'autre? Le mois dernier, nous avons signé avec le maire de Shanghai un document d'échanges touchant huit secteurs: l'économie, l'urbanisme, la propreté, la vérification, l'horticulture, etc. Dans la plupart de ces secteurs, on essaie d'intégrer surtout des représentants du milieu des affaires et des universités.

M. Chapleau: Pour illustrer l'utilité de telles ententes entre nos deux villes, prenons encore une fois l'exemple de la mission du maire Bourque en Asie.

.1005

Nous sommes allés à Hanoi, au Viêt-nam, et au cours de l'été, nous avons reçu une délégation d'Hanoi à Montréal. Le président du Comité populaire d'Hanoi est aussi venu à Montréal et le maire est retourné à Hanoi il y a quelques semaines. Toutes ces visites ont permis d'identifier certains secteurs d'échanges comme celui de l'environnement. Les besoins d'Hanoi en ce domaine sont très grands et l'expertise montréalaise pourrait être très utile.

Il y a une société montréalaise qui participe actuellement à une entreprise conjointe de réfection de bateaux à Hanoi et cela fonctionne très bien. Nous sommes entrés en contact avec cette société montréalaise et avons attiré son attention sur l'opportunité de signer un contrat de fourniture de camions de collecte de déchets. Vu l'accès privilégié du maire Bourque au président du Comité populaire d'Hanoi, nous sommes en mesure d'aider cette société montréalaise à obtenir d'éventuels contrats qui seraient donnés par la ville d'Hanoi dans ce secteur spécifique.

C'est le type d'appui qu'on peut apporter aux entreprises par le biais de ces ententes entre villes.

Le président: Est-ce que la Ville de Montréal vise à se jumeler à des villes francophones? Le fait que vous êtes une ville francophone vous aide-t-il dans votre percée au Viêt-nam et dans d'autres régions?

M. Marchand: C'est une excellente question. Je crois que l'objectif du maire, c'est d'abord d'écouter ce que les gens de Montréal veulent faire. Pour ce qui est de sa mission en Asie, il n'était pas certain d'y aller au début de l'année. Il a fait deux consultations auprès d'une soixantaine d'entreprises, à l'occasion de deux déjeuners-causeries, pour voir si les entreprises de Montréal voyaient un intérêt à ce que le maire de Montréal aille en Asie et si, le cas échéant, elles voulaient y aller.

Vous savez qu'à Montréal, il y a une communauté viêt-namienne très importante qui, pour des raisons linguistiques entre autres, a décidé de s'établir au Québec plutôt que dans d'autres régions du Canada. Cette communauté prend beaucoup d'initiatives en vue de faire des affaires avec le Viêt-nam.

Cela étant, il n'y a pas de politique délibérée pour favoriser le jumelage avec des villes francophones. Je crois que le maire et la ville de Montréal veulent faire des jumelages ou des ententes qui vont surtout faciliter les démarches de nos entreprises là où il y a de l'intérêt pour elles, là où il y a des marchés potentiels intéressants.

[Traduction]

Le président: Vous voulez ajouter quelque chose, monsieur Dawson.

M. Dawson: Nous avons des raisons bien précises de vouloir procéder à des jumelages. Nous voulons promouvoir les relations économiques entre les hommes d'affaires des diverses villes. Souvent, c'est accompagné d'échanges culturels et politiques. Nous sommes jumelés à la capital du pétrole en Chine depuis 10 ans; lors du cinquième anniversaire de cette entente, je pense que le premier ministre, le maire et un certain nombre d'hommes d'affaires ont participé à un échange culturel pour marquer l'occasion. Le gouverneur et le maire de cette collectivité sont venus ici pour le dixième anniversaire.

Nous avons voulu que nos relations mutuelles soient d'ordre commercial et économique plutôt que politique et culturel. Notre première préoccupation est le commerce; la culture et les relations inter-personnelles viennent au second rang.

M. Flis (Parkdale - High Park): Je suis toujours intrigué par les moyens que prennent les entreprises canadiennes afin de trouver de nouveaux débouchés. Je remarque que sous(???) possibilité ailleurs dans le monde vous avez un chapitre sur les nouveaux marchés. Je sais également qu'un pays comme L'Azerbaijan par exemple, qui a 10 milliards de dollars de barils de pétrole sous la mer Caspienne, a besoin de notre technologie de forage en mer. Personne du Canada ne s'y était rendu avant qu'un groupe de l'Alberta se donne la peine de visiter ce pays. Je pense qu'il y aura très bientôt des résultats de cet effort.

.1010

Comment ces hommes d'affaires de l'Alberta ont-ils su que l'Azerbaijan était un marché intéressant? Est-ce grâce à des organismes comme le vôtre et à Cassidy de Calgary? Est-ce grâce au gouvernement provincial? Je ne pense pas que le gouvernement fédéral ait eu quoi que ce soit à voir avec cet effet. Si vous pouviez nous donner plus détails à ce sujet, monsieur Dawson, nous verrions mieux comment les entreprises canadiennes peuvent trouver ces nouveaux débouchés.

M. Dawson: Nous constatons que les grandes multinationales ont des resources énormes et se dotent de leurs propres agents de développement économique. En ce qui nous concerne, nous mettons plutôt l'accent sur la petite et moyenne entreprise.

Les sociétés pétrolières internationales de Calgary réussissent à faire des affaires en Russie en utilisant le système du troc. Elles ne peuvent pas faire sortir de devises de ce pays, mais elles obtienne des produits en échange de leurs services. Elles disposent d'un réseau international qui les informe des réserves pétrolières partout dans le monde. Avec leurs conseils d'administration, elles évaluent les risques et les gains possibles; elles font des affaires avec certains pays, en se joignant aux organismes gouvernementaux ou aux sociétés privées de ces pays. Elles tentent d'effectuer des percées par elles-mêmes.

Elles mènent une activité de développement économique extrêmement intense et efficace par elles-mêmes et par l'intermédiaire de leurs organismes - les diverses associations pétrolières du Canada, l'Association canadienne des producteurs pétrolières et la Canadian Petroleum Association. Ces sociétés ont donc leur propre source d'information et développement elles-mêmes leur marché.

Il est très rare que l'industrie pétrolière sollicite notre aide. Elle fait pour la Russie. Notre maire et notre premier ministre ont aidé à ouvrir des portes en Russie, parce que l'industrie cherchait une méthode entièrement nouvelle de se faire payer pour ses services de forage et de réparation des pipelines. Le seul payement possible était sous forme de pétrole.

À la lumière de notre expérience, les grandes sociétés se débrouillent seules et ouvrent les portes qu'elles veulent bien ouvrir.

M. Flis: Les petits entrepreneurs peuvent-ils profiter de ce réseau d'information mondial sur le commerce?

M. Dawson: Tout dépend de l'envergure du projet. S'il s'agit d'un projet de haute technologie coûtant très cher, comme le forage sous-marin à Prudhoe Bay ou sur notre côte est, par exemple, seules les grandes multinationales ont les moyens de s'impliquer. Cependant, s'il s'agit d'un projet de forage terrestre ou dans des conditions semblables à celles auxquelles sont habitués les petits et moyens foreurs... ils ont le sens de l'entreprise et peuvent transporter leurs plates-formes de forage n'importe où dans le monde. Leur sens de l'entreprise les amène à effectuer des travaux dans un certain nombre de pays. Tout dépend donc de l'envergure du projet et du type de champ pétrolifère exploité.

.1015

M. Flis: Hier, un groupe de parlementaires a rencontré des ambassadeurs d'Europe ici à Ottawa. C'était dans le cadre d'une série de rencontres organisées par le groupe parlementaire Canada - Europe. Les pays européens s'inquiètent parce que nous mettons de plus en plus l'accent sur le commerce avec l'Asie et l'Amérique latine et avons tendance à négliger nos partenaires commerciaux traditionnels.

Je vois ici que Montréal investit beaucoup d'argent dans des ateliers de vêtements et des produits du textile; vous semblez réussir à percer les marchés asiatiques. Comment arrivez-vous à faire concurrence aux pays asiatiques dans le domaine du vêtement et du textile? N'auriez-vous pas plutôt avantage à vous tourner du côté des marchés européens?

Deuxièmement, le fait que les provinces de l'Ouest et les provinces centrales et de l'Est visent les mêmes marchés ne crée-t-il pas de difficultés? Certaines provinces du Canada ne devraient-elles pas se concentrer sur l'Amérique latine, d'autres sur l'Europe et d'autres encore sur les pays de l'Asie et du Pacifique?

[Français]

M. Chapleau: Je peux me permettre de répondre pour le volet de l'appui que nous donnons aux entreprises dans le secteur du vêtement.

Je faisais référence, un peu plus tôt, à notre club de nouveaux exportateurs dans le secteur du vêtement. Il faut comprendre que c'est sur le marché américain que ce projet a cours.

Nous avons des entreprises de vêtement à haut contenu de design - Montréal est d'ailleurs reconnue comme une ville de design - , pour de courtes séries ou de moyennes séries avec haute valeur ajoutée sur le marché américain et même sur le marché mexicain. Il y a d'excellentes occasions, et c'est principalement sur ces marchés que nous appuyons nos sociétés dans leurs efforts à l'exportation.

Pour le marché asiatique, c'est moins évident à ce stade-ci.

Le président: Ce n'est pas surprenant.

[Traduction]

M. Dawson: J'aimerais également dire quelques mots à ce sujet.

Nous constatons que ce sont nos hommes d'affaires qui recherchent les marchés; nous ne pouvons pas, au niveau politique, les orienter dans des directions qu'ils ne veulent pas prendre.

Nos démographes et experts de toutes sortes prêtent maintenant une attention particulière à la classe moyenne en Inde. Il y a là 250 000 000 personnes de la classe moyenne qui sont sur le point de devenir des consommateurs importants. La situation est similaire en Chine. Aussi, beaucoup d'hommes d'affaires que nous rencontrons nous disent vouloir percer ces marchés. La Ville de Calgary, en collaboration avec la province, emploie un homme d'affaires - c'est notre homme en Inde, pour ainsi dire - qui aide à la conclusion de marchés entre Calgary et les sociétés albertaines, d'une part, et les entreprises de l'Inde, d'autre part.

Pour ce qui est du ciblage, cependant, ce sont les entreprises elles-mêmes qui s'en chargent selon l'évaluation des profits qu'elles peuvent réaliser, plutôt que les organismes au plan politique qui pourraient pencher du côté de l'Amérique du Sud, par exemple.

M. Flis: Je remarque Kitchener, sous possibilités ailleurs dans le monde, chapitre qui fait une dizaine de pages, mentionne seulement la Grande-Bretagne. N'êtes-vous pas également intéressé à avoir des échanges avec l'Allemagne et d'autres pays à Kitchener?

Mme Gibaut: Certainement. L'Allemagne est l'un de nos plus importants partenaires commerciaux. Ces possibilités et occasions nous sont signalées par une tierce partie. Elles nous parviennent, pour la plupart, sans que nous en ayons fait la demande. Nous avons d'autres réseaux d'hommes d'affaires, d'investisseurs et de promoteurs locaux qui ont des liens avec l'Allemagne. Nous les plaçons dans une catégorie distincte.

[Français]

Le président: J'ai deux questions pour les représentants de la Ville de Montréal.

Le secteur du textile et des vêtements est un secteur très concurrentiel et ses marchés sont très difficiles à pénétrer, surtout à cause des règles d'origine.

.1020

Quel avantage Montréal trouve-t-elle à exporter des textiles et des vêtements vers les États-Unis? Je croyais que c'était devenu de plus en plus difficile à cause des règles d'origine. Est-ce le style, l'aspect connaissances qu'elle exporte, ou si c'est le produit lui-même?

M. Chapleau: Permettez-moi de revenir à l'exemple de notre groupe d'exportateurs dans le secteur du vêtement. Ce club d'exportateurs comprend les trois associations de la mode, soit la mode enfantine, la mode masculine et la mode féminine, et toutes trois sont parties liées au projet.

On peut affirmer, sans contredit, que leur atout majeur est le design. En effet, nos designers montréalais jouissent d'une capacité créatrice assez exceptionnelle. Ils travaillent de pair avec nos manufacturiers et produisent principalement des séries courtes et moyennes. Les succès qu'ils remportent sur le marché américain et même sur le marché européen sont, dans certains cas, dignes de mention.

Ce qui distingue la mode montréalaise et fait de Montréal un des centres importants de production pour des produits à valeur ajoutée, c'est son originalité, sa touche particulière et son important contenu de design. C'est aussi ce qui lui permet de percer le marché américain en particulier.

Le président: Même en dépit du problème de la règle d'origine?

M. Chapleau: Oui, tout à fait.

[Traduction]

Le président: Pour faire suite à la question de Mme Beaumier au sujet du jumelage,Mme Beaumier soulignait qu'il y avait souvent des obstacles non tarifaires aux frontières. Il pouvait s'agir, entre autres, de règlements phytosanitaires visant les fruits ou les légumes, de règlements concernant le camionnage.

Avec un jumelage, avez-vous la possibilité d'appeler le bureau du maire de l'autre ville pour qu'il intervienne auprès de son représentant au congrès ou des autorités se trouvant à la frontière et dénoue la situation dans son pays? Pouvez-vous utiliser vos contacts à l'échelon local pour aider vos importateurs et vos exportateurs à franchir ces obstacles? Le jumelage vous permet-il d'avoir des relations aussi poussées? Le jumelage vous est-il vraiment utile à l'échelon local?

M. Dawson: À la lumière de notre expérience, la pose d'obstacles est assez rare, du moins pour ce qui est des produits échangés par les entreprises d'Alberta et de Calgary. Je serais prêt à dire que toutes nos ententes de jumelage se sont révélées mutuellement avantageuses, non pas seulement au niveau des maires des villes jumelées, mais également aux niveaux du gouverneur de l'État et du premier ministre.

Lorsqu'il y a des problèmes et que nous sommes appelés à intervenir, nous pourrons faire communiquer les maires entre eux, mais nous pourrons également le plus souvent appeler les agents de développement économique et les fonctionnaires des divers organismes politiques que nous avons eu l'occasion de rencontrer lors de nos visites. Dans le cadre de l'entente de jumelage, nous avons probablement eu l'occasion d'établir un contact avec l'ambassade canadienne dans le pays. Nous utilisons toutes ces relations de même que les services de l'ambassade canadienne pour essayer de résoudre la situation. Si ces démarches ne semblent pas donner de résultats, nous allons sur place rencontrer directement les personnes en cause afin de voir ce qui entrave le déroulement normal de l'activité économique.

Le président: Les visas de travail sont souvent un problème dans le contexte de l'ALENA. Appelez-vous parfois quelqu'un à Houston pour lui demander de communiquer avec son consulat à Calgary de façon à ce qu'une personne en particulier obtienne un visa pour une activité quelconque? Est-ce possible? Est-ce là le rôle d'intermédiaire que vous pouvez jouer pour vos entreprises?

M. Dawson: Je ne me souviens pas de cas où nous ayons été appelés à essayer d'influencer la décision concernant un visa. Habituellement, lorsqu'un marché est conclu, ces détails sont réglés rapidement.

Dans le cas de Calgary, ses relations avec Houston et Dallas sont constamment mises à contribution. Des liens étroits existent du fait qu'il y a des sièges sociaux de sociétés pétrolières dans les deux pays et qu'il y a constamment des Américains qui viennent à Calgary et des Canadiens qui se rendent aux États-Unis. Le mouvement, de part et d'autre, semble se faire sans difficulté.

.1025

Le président: Je signale en passant qu'à Toronto on considère que Calgary est le bureau le plus facile avec lequel transiger. Je ne sais pas pourquoi, mais la situation semble beaucoup plus compliquée à Toronto. Les avocats astucieux conseillent de... c'est un autre sujet, cependant, nous ne voulons pas nous y engager.

Mme Gibaut: J'aimerais ajouter quelque chose au sujet des visas.

Nous avons déjà dû essayer de faciliter l'octroi d'un visa. J'ai eu la chance à ce moment-là de pouvoir entrer en communication avec le bureau de John English et d'obtenir son concours. Cependant, j'ai également écrit directement - c'était une situation qui se présentait en Inde - au consulat, à l'ambassade du Canada en Inde; nous avons réussi à obtenir le visa demandé. Je ne sais pas si c'est cette démarche qui a déclenché le processus, mais le résultat est venu rapidement pour l'une de nos entreprises locales.

Le président: Je pense que c'est une façon de légitimiser la demande -

Mme Gibaut: C'est juste.

Le président: - et que c'est justement la question que les autorités se posent: s'agit-il d'une demande légitime à des fins commerciales ou d'une tentative d'immigrer au pays? J'appuie ce genre de démarche. Je me demandais dans quelle mesure vous utilisiez vos contacts dans les diverses villes. L'idée est très intéressante.

M. Telegdi a une autre question.

M. Telegdi: Je voudrais terminer le point mentionné par Mme Gibaut, il est extrêmement important pour le gouvernement fédéral comme pour le gouvernement provincial, le fait que Microsoft embauche plus de gens de l'Université de Waterloo que de n'importe où ailleurs.

Il y a une pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur de la technologie de l'information et le problème, comme vous l'avez mentionné, risque de prendre des proportions énormes avec le temps. Il y a un diplômé d'université de Waterloo dans lequel les contribuables canadiens ont investi près de 100 000 $ qui travaille actuellement et qui paie des impôts aux États-Unis.

Une société, Open Text, qui s'apprête de devenir ouverte au cours des prochaines semaines, créera 100 millionnaires, presque tous ceux qui ont travaillé pour elle et qui ont acheté de ses actions.

Compte tenu des avantages économiques que nous pouvons réaliser en tant que pays, de ce que nous pourrons perdre si tous ces gens vont travailler pour Microsoft aux États-Unis, nous devons absolument nous assurer, au niveau fédéral comme au niveau provincial, de garder nos diplômés futurs et d'aider ces secteurs de façon à ce qu'ils créent des emplois ici plutôt qu'aux États-Unis. Si nous ne pouvons y arriver, les répercussions financières risquent d'être dévastatrices.

Le président: Une des chapitres de notre rapport doit porter sur la question des ressources à l'échelon local, surtout pour le secteur de la haute technologie, et à la façon dont cette question s'insère à l'intérieur de notre mandat. Je conviens donc avec vous que la question est extrêmement importante... Au même titre que celle des capitaux. Nous devons également en traiter dans notre rapport.

Je pense que c'est la fin de cette partie.

[Français]

J'aimerais bien remercier nos visiteurs de Montréal,

[Traduction]

Calgary et Kitchener, vous nous avez donné un excellent aperçu de ce que peuvent faire les villes.

Je tiens à vous dire, monsieur Dawson, que pour l'examen de la politique étrangère, notre sous-comité s'est rendu à Calgary. Nous avons pu voir ce que vous faisiez à l'époque et votre expérience a inspiré dans une certaine mesure, le document sur la politique étrangère. Cet intérêt que porte les municipalités à l'activité internationale, aux dimensions fédérale et provinciale, est très importante.

Merci beaucoup de nous avoir apporté votre éclairage sur la question.

Mme Gibaut: Merci.

Le président: Avant de mettre fin à la séance, je vous demanderais, chers collègues, d'examiner rapidement notre 9e rapport du sous-Comité du programme et de la procédure. J'aimerais obtenir votre approbation, si vous le voulez bien.

Vous noterez, très brièvement, que le sous-comité a invité l'ambassadeur de France à venir s'adresser au comité au sujet des essais nucléaires. Cette réunion aura lieu le 12 décembre.

Le sous-comité a également convenu de tenir une table ronde de suivi au sujet du Commonwealth et du lien entre le commerce et l'aide. En ce qui concerne la situation au Nigéria, compte tenu du temps et de l'effort supplémentaire que les experts que nous avons embauchés pour préparer le rapport y consacrent, nous avons accepté d'augmenter légèrement la rémunération prévue dans leur contrat. Nous voulons évidemment nous assurer que notre rapport sera bien rédigé.

Enfin, à la figure 4, pour répondre à tous nos besoins, nous vous soumettons un budget de 39 175 $, dont 30 000 $ sont prévus pour notre comité et 8 500 $ pour le sous-Comité des droits de la personne.

.1030

Vous noterez que c'est pour que ce sous-comité ait une certaine souplesse dans la convocation de témoins. Actuellement, il ne dispose pas de fonds à cet égard. Il a déjà assumé certaines dépenses en invitant des témoins à comparaître. Nous devons veiller à ce qu'il ait les fonds nécessaires pour continuer son travail.

M. Morrison: Quelle date avez-vous indiquée pour le Nigéria, monsieur le président?

Le président: Le 14 décembre.

[Français]

M. Paré: Monsieur le président, étant donné que le sous-comité a adopté ce programme, est-ce dans l'ordre que les membres du comité s'interrogent à nouveau ou si c'est une formalité que vous nous demandez?

Le président: Non, non. Vous pouvez toujours poser vos questions. Allez-y.

M. Paré: J'ai deux questions à ce sujet. En ce qui concerne la première proposition, à savoir qu'on reçoive l'ambassadeur de France, je me demande si on ne devrait pas recevoir aussi celui de la Chine, car il s'y fait là aussi des essais nucléaires.

En ce qui a trait au deuxième élément, je suis tout à fait d'accord sur la démarche, mais il m'apparaîtrait normal que le Centre international des droits de la personne et du développement démocratique y participe. Cela me semblerait plus pertinent que le CRDI, avec Mme MacDonald.

Le président: D'accord. Nous noterons vos suggestions. Est-ce le Centre Broadbent?

M. Paré: C'est ça.

Le président: En ce qui concerne la Chine, on peut toujours essayer. Jusqu'à maintenant, j'avais l'impression que l'ambassadeur de France acceptait notre invitation. Pour ce qui est de l'ambassadeur de la Chine, ce ne serait peut-être pas le cas. Avec l'ambassadeur de France, on a au moins quelqu'un qui accepte! C'est pour cela que nous avons invité la France et non la Chine. Je vais tout de même tenter de voir ce qu'il est possible de faire.

[Traduction]

Le président: Y a-t-il d'autres questions ou observations? J'aimerais que quelqu'un propose l'adoption du budget.

Une voix: Je le propose.

La motion est adoptée

Le président: Je vous signale, monsieur Paré, qu'au sous-comité, M. Bergeron n'a pas approuvé l'octroi de fonds au sous-Comité des droits de la personne parce que le Bloc n'y participe pas. Vous pouvez porter quelque chose au compte-rendu, si vous le désirez.

[Français]

Si vous le voulez, on peut le noter aussi.

M. Paré: On en a effectivement discuté et on s'interroge sur cette question-là.

Le président: Majoritairement, they were passed with the objection of the Bloc en ce qui concerne the $8,500.

[Traduction]

Vous noterez également que nous avons une motion de M. Morrison visant à réduire d'un million de dollars le crédit 16-A au montant de 12 124 000 $ et de cinq millions de dollars le crédit 20-A au montant de 98 375 000 $.

M. Morrison: Ces réductions ne sont que des premiers pas en vue de nous permettre de vivre selon nos moyens. Les réductions totales demandées de six millions de dollars représentent seulement un tiers de 1 p. 100 du budget total de l'ACDI, qui est de plus de 1,7 milliard de dollars.

Pour ce qui est de la première proposition, celle de réduire le budget de fonctionnement qui s'établit à 12 millions de dollars, Mme Labelle a indiqué, lorsqu'elle a comparu devant nous, que cette somme comprenait un report de 5,4 millions de dollars du budget précédent. Ma première réaction serait de dire qu'il faut simplement réduire le budget de ce montant, Pour sa part, l'agence nous dit dépensons tout cet argent puisque nous l'avons. Ce serait aller à l'encontre de notre objectif, puisque nous essayons d'encourager les organismes à accumuler ces sommes qui peuvent ensuite être reportées.

.1035

Le président: C'est juste.

M. Morrison: En guide de compromis, et pour obliger l'agence à veiller un plus attentivement à ces frais généraux, je propose dans ma motion une réduction d'un million de dollars seulement.

La deuxième mention concerne les 98 millions de dollars qu'on nous a dit être destinés aux nouvelles nations de l'ancien Bloc de l'Est. Je crois que ce programme est contraire aux mandats de l'aide publique au développement tels qu'énoncés par le gouvernement en février. D'après ces mandats, l'ACDI doit dépenser son argent dans les pays en voie de développement qui sont les plus pauvres parmi les pauvres, si j'ose m'exprimer ainsi, plutôt que d'offrir des encouragements économiques aux pays de l'ancien Bloc de l'Est.

J'avoue franchement que la réduction de 5 millions de dollars est totalement arbitraire. J'aurais pu demander 98 millions de dollars. C'est une réduction dont pourraient s'accommoder de bons gestionnaires. Dans le milieu des affaires, si l'on découvre soudainement qu'un budget de98 millions de dollars a été amputé de 5 millions de dollars, on s'en accommode.

Voilà les raisons pour lesquelles je présente ces deux motions. Je serais certainement heureux de savoir ce qu'en pensent les autres membres du comité.

Le président: Y a-t-il des commentaires?

M. Alcock (Winnipeg-Sud): Monsieur le président, j'ai une question de procédure. Est-ce que nous devons voter sur ces motions maintenant, ou sont-elles présentées à titre d'information?

Le président: Si nous ne votons pas aujourd'hui, il sera trop tard. Aujourd'hui est la dernière journée possible. Il est peut-être même déjà trop tard, car nous devons approuver le budget des dépenses...

Monsieur Flis, je pense qu'aujourd'hui est la toute dernière journée pour voter sur cette proposition de M. Morrison de réduire le budget de l'ACDI de 1 million de dollars et de 5 millions de dollars, n'est-ce pas?

M. Flis: Il faudrait que je vérifie, mais je pense que c'est assez...

M. Morrison: Je pense que vous avez raison, monsieur le président.

Le président: C'est pourquoi nous vous présentons ces motions maintenant. Je suis désolé de vous prendre au dépourvu. Nous en avons discuté au sous-comité. Oh, je m'excuse, nous avons discuté...

M. Morrison: Nous en avons discuté avec les représentants de l'ACDI.

Le président: ...avec des représentants de l'ACDI lorsqu'ils ont comparu. M. Morrison a soulevé cette question l'autre jour et nous l'avons reportée jusqu'à aujourd'hui.

M. Alcock: Merci.

[Français]

M. Paré: Monsieur le président, si on vote sur les motions de M. Morrison, quel en sera l'impact? Est-ce que c'est consultatif? Est-ce que ça engage le gouvernement?

[Traduction]

Le président: Si nous adoptons les motions de M. Morrison...

[Français]

Si nous sommes d'accord sur les motions de M. Morrison, nous allons en faire rapport au Parlement et recommander au gouvernement de réduire leur budget de ce montant-là.

[Traduction]

M. Alcock: Monsieur le président, je ne peux appuyer ni l'une ni l'autre mention. Je pense que tous les ministères, y compris l'ACDI, on entrepris un examen très détaillé et très approfondi de leur programme. À la suite de cet examen ils ont apporté des changements très importants à leur programme et ils ont réduit leur budget... Je pense que ce serait irresponsable de notre part de choisir au hasard quelques éléments.

M. Morrison: Ce sont les deux seuls éléments auxquels nous pouvons nous en prendre puisqu'il n'y en a que deux dans le budget des dépenses supplémentaires.

Je pense qu'en toute justice je dois vous rappeler le témoignage de la présidente de l'ACDI qui nous a dit que leur budget a déjà été réduit de l'ordre de 15 p. 100 suite à cet exercice.

Y a-t-il d'autres commentaires?

M. Flis: C'est dommage que nous soyons rendus à la date limite, car j'aurais bien aimé savoir - c'est dommage que M. Morrison n'ait pas posé la question à Mme Huguette Labelle lorsqu'elle a comparu devant notre comité - quelles seraient les répercussions des réductions proposées dans ces motions sur les programmes existants. On les déjà réduits de 15 p. 100, il ne reste donc plus de gras à couper. si l'adoption de cette motion a pour effet de nuire à un programme critique, si cela veut dire qu'il faudra refuser quelque chose aux plus pauvres parmi les pauvres - nous en avons discuté au comité d'examen nous avons rejeté cette possibilité - je devrai voter contre.

Par contre, je pense que ça aurait été un excellent cas type pour voir jusqu'où ce processus peut aller et quelle influence le comité a réellement sur la modification des budgets des dépenses. Je pense que nous avons raté une occasion en or, mais cela nous servira peut-être de leçon pour de futures propositions comme celle-ci.

.1040

M. Morrison: Monsieur Flis, Mme Labelle a dit que cette affectation de 98 millions de dollars était destinée exclusivement aux nouvelles nations de l'ancien bloc de l'est. Cela n'a rien à voir avec le rapport sur les fôrets.ç

Le président: Eh bien, êtes-vous allé en Ukraine dernièrement?

Des voix: Oh, oh!

Le président: Monsieur Paré.

[Français]

M. Paré: Pour ce qui a trait à la première motion, le budget de l'aide publique au développement a été suffisamment amputé l'an passé. Je ne pense donc pas qu'il soit pertinent d'y faire d'autres coupures.

Pour ce qui est de la deuxième motion, si ma mémoire est bonne, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international devait répondre de sommes pour les pays de l'ancienne Union soviétique, alors que maintenant, ces sommes ont été transférées à l'ACDI.

Le président: C'est ça.

M. Paré: Alors, si ces sommes ont été transférées à l'ACDI, elles ne représentent pas une augmentation du budget de l'ACDI.

[Traduction]

M. Morrison: C'est exact.

[Français]

Le président: Non, ce n'est pas un accroissement du budget. Ce sont des sommes qui relevaient du budget des Affaires étrangères et qui ont été transférées à l'ACDI.

M. Paré: Donc, pour ce motif-là, je serai aussi contre la deuxième motion.

Le président: D'accord.

[Traduction]

Nous allons passer au vote. Voulez-vous voter sur chaque motion séparément ou les deux en même temps? Non, je pense que c'est mieux d'avoir des votes séparés. Sur la première motion...

M. Morrison: Oui, car elles sont très différentes.

Le président: Oui, je comprends ça, monsieur Morrison.

Nous allons donc voter sur la première motion, qui est en faveur de la motion de M. Morrison proposant de réduire de 1 million de dollars le crédit 16-A?

La motion est rejetée

Le président: Je déclare la motion rejetée. Maintenant, la deuxième motion de M. Morrison qui propose que le crédit 20-A, au montant de 98 375 000 dollars, soit réduit de 5 millions de dollars. Il s'agit de crédit pour les pays de l'ancienne Union soviétique. Ceux qui sont pour la motion?

La motion est rejetée

Le président: Je déclare la motion rejetée.

Merci beaucoup, monsieur Morrison, pour ces motions.

M. Flis: J'invoque le Règlement. Si M. Morrison le veut bien, je pense qu'il faudrait néanmoins envoyer cette motion à l'ACDI pour qu'elle sache que nous en avons discuté.

M. Morrison: Oui, je sui d'accord.

Le président: Merci beaucoup. C'est une très bonne suggestion. C'est ce que nous ferons.

Nous pourrons certainement reparler de ces questions lorsque... N'oubliez pas que l'autre jour Mme Labelle parlait seulement du budget des dépenses supplémentaires et elle reviendra donc pour nous parler du plan de développement de l'ACDI. Nous reparlerons de ces questions, et en particulier des pays de l'ancienne Union soviétique.

Nous allons faire une pause de deux minutes et nous reviendrons à nos témoins. Ils ont été très aimables d'attendre.

.1043

.1049

Le président: Nous allons reprendre nos travaux, si vous le voulez bien.

Nous accueillons maintenant des représentants de BC Trade et du ministère du Développement économique et du Tourisme du gouvernement du Nouveau-Brunswick. Tout à l'heure, nous avons entendu le point de vue des villes, on nous présentera maintenant celui des provinces à l'égard du commerce international.

Bienvenue. Merci beaucoup d'avoir pris le temps et la peine de venir nous faire profiter de votre expérience. Nous l'apprécions grandement.

Sans plus tarder, je demanderais à Mme Exell de la Colombie-Britannique de commencer, puis nous entendrons les représentants du Nouveau-Brunswick.

Mme Oksana Exell (présidente, British Columbia Trade Development Corporation): Merci beaucoup, monsieur le président.

[Français]

Bonjour, mesdames et messieurs. Avant de commencer, je voudrais remercier le comité de me donner l'occasion de faire une présentation sur le

[Traduction]

British Columbia Trade Development Corporation. Voilà tout ce que je sais dire en français, mais je continue à essayer. J'essaie de profiter de toutes les occasions qui me sont offertes en Colombie-Britannique.

J'aimerais vous présenter M. Bob Chaworth-Musters qui répondra à vos questions sur nos programmes financiers dont certains témoins vous ont peut-être déjà parlé.

.1050

J'ai un texte dont nous avons apporté des exemplaires supplémentaire. Nous avons envoyé quelque chose d'avance, mais les documents que j'ai apportés aujourd'hui ont été légèrement modifiés pour tenir compte des nouveaux renseignements que nous voulions vous présenter. Je vous invite donc à prendre un exemplaire de ce document lorsque nous aurons terminé notre présentation.

Les sociétés, les grandes comme les petites, doivent exporter non seulement pour diversifier leur marché, mais aussi pour demeurer concurrentiels au sein de l'économie mondiale. À mesure que les obstacles au commerce sont abattues, les sociétés canadiennes font face à la concurrence accrue des sociétés des États-Unis, de l'Europe, du Japon et des économies en voie d'émergence. Les entreprises canadiennes doivent maintenant offrir des produits concurrentiels sur la scène mondiale simplement pour garantir leur compte national, et la capacité d'exporter de nos sociétés s'accroîtra à mesure qu'elles deviendront plus concurrentielles. Toutefois, même les sociétés qui misent sur des produits concurrentiels ont besoin d'aide pour mettre en marché leurs biens et services dans les marchés étrangers. Voilà où le gouvernement peut jouer un rôle important dans l'économie.

Les gouvernements doivent relever des défis qui consistent à améliorer les services publics, tout en faisant face à des compressions budgétaires de plus en plus grandes. Les gouvernements et les sociétés de l'intérieur et de l'extérieur de la Fonction publique sont restructurés pour faire plus avec moins - améliorer la prestation des services à l'aide de ressources moindres.

Voilà les défis que nous avons dû relever: créer un organisme public doté d'une forte orientation commerciale et capable de répondre aux besoins des exportateurs de la province, tout en garantissant un bon rendement d'investissement.

B.C Trade est l'un des organismes publics les plus novateurs du Canada. Pendant l'exercice 1994-1995, il a aidé les entreprises de la Colombie-Britannique à exporter des produits dont la valeur se chiffre à environ 250 millions de dollars. Nous fournissons un large éventail de services aux exportateurs de la province, ainsi qu'aux exportateurs éventuels, et nous le faisons d'une manière efficiente qui tient compte des besoins locaux. À titre de société d'état à orientation commerciale relevant d'un conseil d'administration composé pour une large part de représentants du secteur privé, B.C. Trade est au fait des besoins des gens d'affaires de la province.

Le Comité permanent a pour mandat d'évaluer l'impact des principaux projets de commerce international du gouvernement fédéral sur la capacité des PME du Canada à pénétrer les marchés étrangers. Avant d'exposer en détail les vues de B.C. Trade, j'aimerais articuler clairement les trois secteurs où, à notre avis, il est crucial de réaliser des progrès. Nous devons établir dans chaque région un guichet unique les services à l'exploration. Nous devons réduire le dédoublement de l'aide à l'exportation au sein du gouvernement fédéral. Nous devons créer un cadre facilitant l'exécution des programmes à l'exportation offerts par les organismes publics et privés.

Si, en coopération avec le secteur privé, les gouvernements fédéral et provinciaux relèvent ces défis, nous croyons que les PME canadiennes bénéficieront d'avantages marqués au sein de l'économie mondiale.

Traditionnellement, les grandes sociétés ont été présentes sur la scène internationale, mais elles se sont fiées à l'aide du gouvernement pour réduire les obstacles institutionnels pénétrés des marchés en voie d'émergence ou présentés des soumissions à l'égard de projets de très grande envergure. En revanche, les petites sociétés qui s'attaquent aux marchés d'exportation doivent cependant relever de nombreux défis ne serait-ce que parce qu'ils ne disposent pas des mêmes ressources que les grandes.

L'aide dont les PME ont besoin varie donc selon l'expérience qu'elles ont de marché d'exportation, mais il existe certains besoins de base qui doivent être satisfaits pour aider les entreprises à se lancer à l'assaut des marchés d'exportation ou encore assurer l'expansion de leurs exportations. Pour fermer les marchés offrant un bon potentiel, déterminer la compétitivité des marchés, la demande à leur égard et la concurrence auquelle ils auront soumis ainsi qu'identifier les compétiteurs, on a besoin d'information commerciale.

Pour aider les PME et déterminer l'approche qu'il convient d'adopter pour les produits qu'elles cherchent à introduire dans un marché donné, on doit assurer ces dernières une aide à l'entrée sur le marché. Pour assurer la présence d'un produit sur les marchés, cette aide pourrait même prendre la forme de négociation de partenariats ou d'alliances.

Pour éviter que les PME, après avoir conclu une vente sur le marché d'exportation, soient incapables de livrer le produit faute de ressources financières suffisantes, il faut pouvoir compter sur du financement. Le rôle du gouvernement consiste à faciliter la satisfaction de ces besoins. Le défi consiste à le faire de la manière la plus efficiente possible.

Dans une enquête sur les clients réalisée en mars 1995 par Viewpoint Research pour le compte de B.C. Trade, on a demandé à des exportateurs actuels et éventuels de la Colombie-Britannique choisis au hasard si, à leur avis, le gouvernement devrait fournir aux exportateurs des services à l'exportation. Une forte majorité de répondants [70 p. 100] a affirmé que le gouvernement devrait jouer un rôle en aidant les exportateurs à pénétrer de nouveaux marchés. Par ailleurs, 53 p. 100 des gens qui se sont prononcés en faveur de la participation du gouvernement estiment que les utilisateurs devraient assumer une part des coûts de ces services tandis que 25 p. 100 d'entre eux sont d'avis que les services en question devraient être gratuits.

De toute évidence, les gens d'affaires sont d'avis que le gouvernement doit jouer un rôle important pour aider les sociétés à augmenter leurs exportations. En outre, les deux ordres de gouvernement doivent intervenir.

Le gouvernement fédéral, grâce à son réseau international d'ambassades et de consulats, est bien placé pour fournir des services généraux d'information commerciale, de soutien logistique dans les marchés et de définition des débouchés éventuels.

.1055

De plus, la politique commerciale et la représentation internationale devraient demeurer du ressort du gouvernement fédéral. Cependant, un organisme régional possédant une connaissance plus immédiate des possibilités et des besoins locaux est mieux placé pour assurer des services exhaustifs et à long terme aux sociétés à mesure qu'elles pénètrent les marchés d'exportation. Dans le domaine de l'expansion du commerce, il existe de toute évidence une division naturelle des responsabilités des deux ordres de gouvernement.

À l'heure actuelle on estime à 18 le nombre d'organismes fédéraux qui assurent des services d'exportation, y compris le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Industrie Canada, les organismes régionaux tels que Diversification de l'économie de l'Ouest du Canada, Agriculture Canada, l'ACDI, la Société pour l'expansion des exportations, la Corporation commerciale canadienne et la Banque fédérale de développement.

Le gouvernement fédéral entretient aussi une infrastructure complète de bureaux dans les régions, afin d'assurer la prestation des services à l'exportation offerts par ces organismes. Ces organismes, qui existent parallèlement aux organismes provinciaux, ciblent le même groupe de clients.

L'établissement d'un guichet unique pour la prestation des services fédéraux et provinciaux présenterait de grands avantages. Mieux encore, on pourrait conclure une entente en vertu de laquelle les organismes provinciaux, qui possèdent des connaissances plus approfondies et entretiennent des relations plus étroites avec les clients, offriraient les programmes et les services fédéraux au nom du gouvernement fédéral.

En cette ère de compressions budgétaires marquées, il ne faut aucun doute que ces organismes pourraient être rationalisés. En Colombie-Britannique, nous avons franchi un pas en vue de la création d'un guichet unique en transférant les services à l'exportation de quatre organismes provinciaux à B.C. Trade.

B.C. Trade est une société d'État à laquelle on a confié le mandat d'encourager et de favoriser l'exportation de produits et de services de la Colombie-Britannique. On lui a aussi confié une diversité de pouvoirs pour qu'elle puisse s'acquitter de ses tâches. On a fait de B. C. Trade une société d'État pour lui donner la possibilité de travailler de diverses manières auprès des sociétés. Par exemple, B.C. Trade peut suivre l'exemple du secteur privé et se doter d'une participation financière dans une alliance conclue pour la mise en marché de produits ou encore dans une entreprise. Elle peut également charger pour divers services qui ne sont pas offerts dans le secteur privé.

Par ailleurs, notre statut d'organisme public nous permet d'accroître la crédibilité de nos clients au sein des marchés internationaux, particulièrement dans les pays où une entreprise et le gouvernement entretiennent traditionnellement des liens étroits, ou ceux où le gouvernement constitue le principal client.

B.C. Trade s'occupe de l'expansion des exportations, non de la promotion du commerce. Nous fournissons des services professionnels grâce il émerge des solutions uniques qui permettent aux exportateurs de raffermir leur position au sein des marchés internationaux, plus rapidement qu'ils n'auraient pu le faire sans notre aide.

Pendant que nous élaborions nos services, nous nous sommes penchés sur l'expérience des organisations qui, dans le monde entier, ont pour mandat d'assurer l'expansion des exportations. C'est ainsi que nous en sommes venus à adopter les principes directeurs qui suivant.

L'expansion des exportations fait partie intégrante de l'expansion d'une société - il s'agit donc non pas d'un événement, mais bien d'un processus - et la mise en marché doit être intégrée à sa stratégie à long terme. Il faut de trois à cinq ans pour s'assurer d'une présence soutenue au sein des marchés d'exportation. B.C. Trade fournit des services de soutien aux sociétés, à tous les stades du cycle de l'expansion des exportations.

Il vaut mieux diriger l'aide à l'exportation vers les sociétés qui sont prêtes à exporter. B.C. Trade ne tente pas de tout faire pour tout le monde. Nous concentrons nos efforts sur les clients qui ont fait la preuve qu'ils comptaient sur des produits concurrentiels et qui sont disposés à prendre les engagements à long terme qu'exige une présence au sein des marchés d'exportation.

L'aide à l'exportation devrait être adaptée aux sociétés. Nos employés adaptent les services et les projets aux exigences particulières des sociétés. Un des points forts principaux de B.C. Trade a trait à la compréhension locale que nous avons des besoins et des possibilités des entreprises de la Colombie-Britannique.

La coopération entre entreprises est un moyen efficace de surmonter les obstacles à l'exportation. B.C. Trade a encouragé les exportateurs à s'entraider en concluant des alliances de mise en marché ou en formant des conglomérats pour poursuivre leurs activités. En mettant en commun les coûts des informations commerciales et ceux qu'entraîne l'entrée sur les marchés, les sociétés sortent gagnantes. Dans certains cas, la mise en commun des produits et des compétences entraîne la création de nouvelles possibilités d'exportation, qui permettent de présenter des soumissions à l'égard de projets d'envergure. À ce jour, B.C. Trade a favorisé la création de17 alliances ou conglomérats du genre, dont certains réalisent aujourd'hui des ventes considérables sur les marchés d'exportation.

L'aide à l'exportation qui contribue directement aux ventes et aux profits devrait être remboursée. B.C. Trade s'affaire à la mise en oeuvre d'une stratégie de recouvrement des coûts pour les services qui ont une valeur commerciale pour les exportateurs. Le recouvrement des coûts oblige les employés à se plier à la discipline qu'imposent les marchés, ce qui représente un apport précieux. Ainsi, nous nous assurons que nos services répondent aux besoins des exportateurs. En outre, il s'agit d'une source de revenu importante, en ces temps où les fonds disponibles sont de moins en moins grands.

Enfin, il importe de mettre l'accent sur les résultats à court terme et le positionnement à long terme. B.C. Trade consacre des ressources à l'étude de nouveaux marchés pour nos sociétés ainsi qu'à l'établissement de liens essentiels au sein de marchés futurs, comme la Chine. Les activités initiales d'expansion des marchés sont fréquemment entreprises en collaboration avec le gouvernement fédéral. En fait, si le premier Mike Harcourt qui, à l'occasion de la réunion des premiers ministres de décembre 1993, a été le premier à proposer l'envoi de «Team Canada» en Chine.

.1100

B.C. Trade s'est écarté du rôle traditionnel que les organismes gouvernementaux de promotion du commerce jouent en exécutant des programmes et en mettant de l'avant des activités précises à court terme, par exemple des foires commerciales et des expositions. Les manifestations commerciales que nous organisons dans le cadre de projets d'expansion des exportations à long terme entrepris de concert avec les sociétés capables d'exporter. Les stratégies et la portée des projets ont été élaborées avec des sociétés capables d'atteindre des objectifs concrets en matière d'exportation, et en financés par elles.

B.C. Trade s'affaire également à la mise sur pied d'un réseau d'associés commerciaux composé de cabinets d'experts-conseils, de gens d'affaires à la retraite et de fournisseurs de services d'exportation, par exemple les courtiers en douanes. Ce réseau fournira aux PME tous les conseils dont elle ont besoin, de la planification des exportations jusqu'à la livraison, en passant par la production.

Pour ce qui est des réseaux de sociétés, en travaillant en étroite collaboration avec les gens d'affaires locaux, B.C. Trade est en mesure de définir les créneaux industriels où nos PME disposent d'un avantage concurrentiel et sont en mesure de tirer profit d'efforts conjoints déployés pour accroître les marchés. Nos spécialistes sectoriels oeuvrent auprès de groupes de sociétés qui disposent d'une expertise concurrentielle sur la scène internationale dans les domaines comme la géomatique, les services maritimes, l'équipement forestier et les services d'ingénierie, afin de mettre sur pied des solutions novatrices aux problèmes causés par l'exportation.

Le projet Canadian Comfort Direct, alliance de fournisseurs de produits utilisés pour la construction de maisons et d'immeubles, comme les portes, les fenêtres et les armoires de cuisine, qui cible la construction résidentielle et commerciale du Japon, illustre clairement la réussite d'une telle approche. Je suis heureuse d'annoncer que, depuis le lancement du projet en 1992, nous avons aidé les entreprises participantes à augmenter la valeur de leurs exportations de 150 millions de dollars. Au coeur du projet, se trouve un stade qui présente de façon novatrice les produits des entreprises participantes que nous installons dans les foires de matériaux de construction et dans les salons de l'habitation principaux de tout le Japon. En plus de ce stade, on retrouve aussi un certain nombre de services, notamment un répertoire des fournisseurs japonais, des ateliers de formation et des délégations d'acheteurs étrangers. Le projet CCD est une entreprise coopérative regroupant B.C. Trade, le gouvernement du Canada et le Wood Specialties Group de la Colombie-Britannique.

Le Western Marine Group constitue un autre exemple d'une alliance d'exportateurs que B.C. Trade a contribué à mettre sur pied. Il s'agit d'un conglomérat de fournisseurs de produits et de services maritimes qui se sont regroupés pour présenter une soumission avec un partenaire chilien pour la construction de navires. L'année dernière, le groupe a décroché un projet de 18 millions de dollars et est sur le point de conclure un autre projet d'une valeur de plusieurs millions de dollars en Tunisie, probablement le moin prochain.

Les Internation Geomatic Services, (IGS), alliance de sociétés des secteurs public et privé, spécialisées dans le domaine de la géomatique, constitue un autre exemple. Pendant sa première année d'existence, le conglomérat a obtenu des contrats internationaux d'une valeur de 1,2 million de dollars. Le conglomérat, qui participe à des efforts conjoints de mise en marché déployés en Bolivie, s'est adjoint une société québécoise spécialiste en ingénierie et la géomatique ainsi qu'un spécialiste en cadastre de l'Université du Nouveau-Brunswick. Il s'agit bel et bien d'une «Équipe Canada».

En ce qui a trait aux informations commerciales, B.C. Trade fournit aux PME des recherches et des analyses sur les nouveaux marchés. Nous aidons également des sociétés locales à établir le bon réseau de distribution et de représentation. Les relations à long terme qu'ils entretiennent avec les clients permettent à nos employés de connaître à fond leurs entreprises et de produire des informations commerciales précises, opportunes et pouvant donner lieu à la prise de mesures.

B.C. Trade a élaboré un réseau de spécialistes dans la mise en marché établi dans les marchés prioritaires du monde entier afin de fournir aux sociétés exportatrices des personnes ressources compétentes et des analyses du marché approfondies. On a déployé des efforts considérables pour repérer, au sein des marchés, des personnes capables de fournir aux PME une aide adaptée et efficiente. Le réseau international repose au Canada sur des spécialistes de régions géographiques données ainsi que sur un centre d'informations commerciales qui fournit un accès électronique à plus de 4 000 bases de données du monde entier.

Enfin, sur le plan du financement, B.C. Trade offre toute une gamme de services financiers professionnels pour soutenir les efforts de croissance déployés par nos PME. Nous passons en revue les besoins financiers des PME, de la réception des commandes jusqu'au crédit des acheteurs, de même que toute la gamme des produits offerts par le secteur privé et le gouvernement, de manière à cerner les lacunes des services financiers. Il en est résulté quatre instruments novateurs qui complètent les services financiers actuellement offerts aux PME.

Le export loan guarantee fund a été créé pour les PME prêtes à exporter qui éprouvent des difficultés à réunir par les voies normales les fonds de fonctionnement suffisants pour financer les coûts de production. Par l'entremise du programme, B.C. Trade aide les sociétés à obtenir des prêts bancaires de manière à répondre aux commandes venues de l'étranger. Les sociétés qui ont en poche un bond de commande peuvent demander à B.C. de garantir jusqu'à 85 p. 100 d'un prêt, jusqu'à concurrence de 2,5 millions de dollars. B.C. Trade compte parmi ses employés des spécialistes qui travaillent en étroite collaboration avec les clients pour adapter le programme à leurs besoins précis. L'année dernière, le programme a soutenu, en Colombie-Britannique, des exportations d'une valeur de 56 millions de dollars.

En 1993, B.C. Trade a mis sur pied le B.C. Export Investment Fund pour fournir aux PME des capitaux d'expansion et des prêts-relais selon le principe du financement de contrepartie. Les capitaux de risque sont réservés aux petites entreprises qui ont besoin de moins de 1 million de dollars provenant de sources privées. Par ailleurs, les programmes du gouvernement fédéral ne sont pas précisément conçus pour répondre aux besoins des PME en capitaux d'expansion. Il en est résulté une source unique de financement pour les PME établies en Colombie-Britannique qui connaissent une croissance rapide.

.1105

De plus, B.C. Trade est actionnaire de Northstar Trade Finance, au côté de la Banque de Montréal et du gouvernement de l'Ontario. Comme vous le savez, Northstar accorde à des acheteurs étrangers de biaiser de services canadiens des prêts assortis de modalités de remboursement s'étendant sur une période de un à cinq ans. B.C. Trade appuie cette initiative avec enthousiasme puisqu'elle accorde, suivant les règles du commerce, des fonds aux acheteurs des PME. Les avantages de l'initiative ressortent avec acuité lorsqu'on songe que Northstar a financé quelque 11 millions de dollars en prêts au cours de sa première année d'activité.

Strategic partnering est une méthode novatrice grâce à laquelle les petites entreprises peuvent accéder au marché, aux capitaux, à la nouvelle technologie et à des connaissances spécialisées. B.C. Trade est en voie d'introduire un service lié au Strategic partnering pour aider les sociétés qui tentent d'obtenir des investissements de la part de sociétés internationales.

B.C. Trade est la première source de services d'expansion du commerce de la Colombie-Britannique. Nous sommes bien placés pour relever le défi défini dans le rapport d'examen de l'expansion du commerce international préparé par Red Wilson et son équipe de conseillers pour le compte de l'hon. Roy MacLaren, défi qui consiste à réunir les services commerciaux internationaux dans un guichet unique.

À l'heure actuelle, nos locaux abritent l'Association canadienne des exportateurs et BCISIT, organisme chargé de la formation des exportateurs dans la province. Nous invitons le Centre du commerce international fédéral de Vancouver à s'établir dans nos locaux et à intégrer ses services aux nôtres. Ainsi, les exportateurs locaux disposeront d'un guichet unique pour assurer de façon plus efficiente des services commerciaux internationaux à nos clients.

Nous proposons également que B.C. Trade assure la prestation des services de la Corporation commerciale canadienne et la Société pour l'expansion des exportations en Colombie-Britannique. Grâce à ses nombreux contacts dans la province, B.C. Trade met à la disposition de ces deux organismes une clientèle toute faite et pourrait ainsi proposer toute la gamme des services financiers du gouvernement aux PME.

Nous pensons qu'en donnant suite aux recommandations énoncées dans notre mémoire, on pourrait réaliser des économies substantielles et mieux servir les exportateurs.

J'aimerais signaler en conclusion que le domaine de l'expansion des exportations est complexe. B.C. Trade recherche constamment de meilleures façons d'assurer le succès de ses clients sur les marchés internationaux. Pour ce faire, nous devons constamment être à l'affût des marchés, les identifier et y répondre quand il ne faut pas carrément les créer. Si nous obtenons de bons résultats, c'est en raison de notre identité, de notre emplacement et de nos méthodes. Une chose est sûre: la promotion du commerce n'est pas un substitut pour l'expansion des exportations. Le seul moyen de permettre à nos exportateurs de devancer la concurrence, c'est de leur offrir une aide précise, ciblée et personnalisée.

Merci beaucoup.

Le président: Je vous remercie. Dans un instant, après avoir entendu nos collègues du Nouveau-Brunswick, nous passerons aux questions.

M. Michael MacBride (directeur de l'expansion du commerce et de l'investissement, ministère du Développement économique et du Tourisme, gouvernement du Nouveau-Brunswick): Je vous remercie beaucoup de nous avoir invités à comparaître devant le comité. Je vais partager mon temps de parole avec Phil Lepage.

J'espère que vous jugerez utiles les renseignements que nous vous fournirons aujourd'hui. Nous vous expliquerons ce qu'a fait récemment le Nouveau-Brunswick pour cerner les besoins et les problèmes des petits et moyens exportateurs ou des exportateurs potentiels, et comment nous avons mis sur pied une stratégie d'expansion des exportations fédérale-provinciale totalement intégrée.

Notre étude sur notre rôle dans l'expansion des exportations a mis au jour un besoin évident, soit rationaliser la façon dont les ministères et agences fédéraux et provinciaux du Nouveau-Brunswick offraient leurs programmes et services. Avant de répondre au véritable besoin des PME liés à l'exportation, il nous a d'abord fallu éliminer la confusion, les chevauchements, le double emploi et les guichets multiples qui étaient le lot croissant des entreprises. À l'instar de la Colombie-Britannique, nous pouvons nous identifier aux différentes entités qui oeuvrent dans le commerce.

Au Nouveau-Brunswick, nous avons l'Agence de promotion économique du Canada-Atlantique, Industrie Canada, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, le ministère du Développement économique et du Tourisme du Nouveau-Brunswick, le ministère provincial de l'Agriculture et des Pêches, le ministère provincial des Ressources naturelles, l'Association des exportateurs canadiens, les Chambres de commerce et même le YMCA, de St-John, qui oeuvrent dans le domaine commercial. Nous avons uniquement 500 exportateurs, de tel sorte qu'il n'y a jamais eu autant d'intervenants au service d'une poignée d'exportateurs. Il fallait manifestement apporter certains changements, d'où le lancement de notre stratégie intégrée de promotion des exportations.

Le commerce est très important pour l'économie du Nouveau-Brunswick. À 33,3 p. 100 de notre PIB, c'est véritablement la pierre angulaire d'une petite province comme la nôtre. Nous venons au troisième rang au Canada en terme de dollars consacrés à l'exportation per capita. Étant donné l'importance du commerce pour la province, il fallait vraiment agir.

Le président: Puis-je vous interrompre? Lorsque vous parlez de 33,3 p. 100 du PIB, s'agit-il uniquement des exportations et des importations?

.1110

M. MacBride: Des exportations seulement.

Le président: Des exportations seulement. Merci.

M. MacBride: Des produits, et non des services. Nous avons appris que non seulement il fallait bien faire les choses, mais aussi faire les bonnes choses.

De concert avec nos partenaires provinciaux et fédéraux, nous avons élaboré une stratégie commerciale intégrée et établi un programme «à guichet unique» en matière de services. Tout au long de ce processus, il va sans dire que nous avons accordé la plus haute importance aux intérêts des entreprises. En fait, nous avons consulté nos petites et moyennes entreprises. Cela était crucial pour le succès de cette stratégie.

La transition a débuté au cours de l'été 1994, alors que les agents du commerce d'Industrie Canada et du ministère du Développement économique et du Tourisme de la province du Nouveau-Brunswick se sont rencontrés pour dresser une liste de priorités. C'est avec surprise que nous avons constaté que nous n'étions pas sur la même longueur d'ondes, si je puis dire, nous ne partagions pas les mêmes priorités commerciales. À ce moment-là, nous nous sommes engagés à harmoniser nos priorités et à coordonner nos plans de travail. Des équipes sectorielles ont été créées et il y a eu de nombreuses réunions interministérielles.

En mars 1985, on a rédigé une ébauche de stratégie établissant les secteurs prioritaires et les activités prévues. Cette ébauche a été communiquée aux haut fonctionnaires d'Industrie Canada, à l'Agence de promotion économique du Canada-Atlantique, au ministère du Développement économique et du Tourisme, ainsi qu'aux ministères provinciaux des Pêches, de l'Agriculture et du Développement rural, à titre d'observateur.

En juin 1995, après un dialogue considérable, on a finalisé la stratégie commerciale intégrée du Nouveau-Brunswick, assortie de plans de travail intégrés. Autrement dit, tous les agents fédéraux et provinciaux partagent les mêmes plans de travail. Ils ont tous des plans de travail identiques et nous avons été en mesure de supprimer les chevauchements et le double-emploi dans l'application de ces plans de travail. Nous avions établi notre cap.

En parallèle, nous avons mené une analyse de la capacité d'exportation des entreprises du Nouveau-Brunswick. Cette dernière a été réalisée à l'aide de notre système d'information, de gestion et du savoir-faire de nos agents commerciaux, de nos fonctionnaires sectoriels, de nos commissions de développement économique régional, d'Industrie Canada et de l'APECA. On a ainsi réussi à évaluer quelque 2 300 entreprises du secteur secondaire et tiertiaire que l'on a regroupées en trois catégories: Exportatrices; ayant un potentiel d'exportation - c'est-à-dire les entreprises qui pourraient exporter mais qui ne le font pas à l'heure actuelle - et limitées au marché intérieur, soit celles, qui dans un proche avenir, devraient se restreindre au marché intérieur.

Cet exercice a permis d'identifier 800 entreprises auprès desquelles nous ferons un travail «proactif» pour promouvoir l'exportation. À notre avis, il est tout aussi important de cibler les bonnes entreprises que d'offrir les programmes et services pertinents.

Phil va compléter notre exposé.

M. Phil Lepage (administrateur des programmes, ministère du Développement économique et du Tourisme, gouvernement du Nouveau-Brunswick): Ce nous a permis de cibler le théâtre de notre intervention. Parallèlement, en avril 1995, notre ministère a fait une étude de l'aide au commerce. Nous avons surtout mis l'accent sur quatre programmes et services offerts par le ministère ou l'organisme associé, le programme d'action de l'APECA, le PDME d'Industrie Canada, le programme d'aide commerciale du ministère du Développement et du Tourisme. En outre, une certaine aide était disponible dans la foulée des ententes de coopération.

Cette étude a révélé que nous faisions essentiellement la même chose, c'est-à-dire offrir de l'aide pour les foires commerciales, la publicité, la reconnaissance des marchés, l'accueil des acheteurs, la formation, etc.

Au premier abord, il semblait y avoir des chevauchements et des recoupements considérables, mais en fait, les programmes visaient pour la plupart des entreprises et des marchés différents. Il y avait toutefois beaucoup de confusion quant à savoir où s'adresser pour obtenir l'aide en question.

Les résultats d'un sondage mené auprès de la clientèle ont indiqué que, règle générale, les entreprises étaient satisfaites du volet programme de l'aide commerciale. Comme il fallait s'y attendre, l'aide financière et l'information commerciale venaient aux premier et deuxième rangs des besoins exprimés.

Les entreprises ont aussi fait savoir qu'elles accordaient beaucoup d'importance aux conseils et à la formation. En termes de conseils - et je pense que vous en avez parlé Oksana - , elles souhaitent des conseils très précis. On ne veut pas se contenter uniquement d'informations commerciales, on veut aussi le jumelage.

Dans ce contexte, on a constitué un comité interministériel chargé de faire des recommandations pour améliorer la prestation de programmes et de services et supprimer les chevauchements. Le comité a conclu que la clientèle était généralement satisfaite des programmes offerts et que pour leur part, les ministères et organismes qui les offraient étaient satisfaits de leurs produits. Ce qu'il fallait changer, c'était la façon d'offrir nos programmes et services. Le résultat, c'est l'approche du «guichet unique» adoptée par le Nouveau-Brunswick.

En termes simples, cela signifie que n'importe quelle entreprise qui veut présenter une demande liée au commerce peut s'adresser à n'importe quel bureau des ministères partenaires et on y traitera la demande en question sans qu'il y ait de multiples renvois. Aux yeux des entrepreneurs, c'est un mécanisme unifié.

.1115

Cette façon unifiée d'aborder la clientèle a contribué à l'élaboration d'un certain nombre d'instruments pour aider les agents commerciaux à traiter avec leurs clients. Je crois que cela est inclus dans la trousse que nous avons apportée.

Premièrement, nous avons une liste d'admissibilité. Lorsqu'un client se présente à l'un de nos bureaux, l'agent commercial, peu importe son niveau, est généralement en mesure de déterminer si ce client est admissible à un programme ou service. Si la réponse est non, on lui explique pourquoi, et le client n'a pas à s'adresser ailleurs.

L'APECA, Industrie Canada et notre ministère utilisent maintenant la même formule de demande. Si la personne est jugée admissible, on détermine quel programme est susceptible de lui convenir et la demande entre dans la filière.

Ce processus de demande exige la collaboration de tous les organismes participants. À cet égard, nous pouvons compter sur une définition claire des rôles respectifs de chaque intervenant.

Il existe une formule d'évaluation de projet qui nous permet d'évaluer l'opportunité de l'activité proposée pour le client. Le client ne voit pas cela, mais cet exercice exige un dialogue entre les agents d'Industrie Canada, les agents du développement économique et du tourisme et les agents de l'APECA, qui, ensemble, déterminent si l'activité proposée convient à cette entreprise.

Dans le contexte de l'évaluation, nous examinons des choses comme la qualité du produit ou du service. Nous nous interrogeons sur l'avantage concurrentiel du produit ou du service sur le marché cible. Nous examinons la capacité de production. Autrement dit, l'entremise en question est-elle capable d'approvisionner ce marché potentiel? La situation financière de l'entreprise lui permet-elle de réaliser ses objectifs? La direction est-elle fermement décidée à exporter? Existe-t-il un marché potentiel? Le marché visé convient-il à l'entreprise? Où exporte l'entreprise à l'heure actuelle? Ainsi, un entrepreneur peut nous présenter une demande d'exportation vers le Japon alors qu'il n'a jamais exporté plus loin que la frontière américaine ou le Maine et qu'il n'a peut-être pas la capacité voulue pour exporter plus loin. L'entreprise dispose-t-elle d'une étude de marché? A-t-elle bénéficié de formation en matière d'exportation?

Tous ces éléments sont évalués surtout à partir de... Pour nous documenter au sujet de l'entreprise, nous comptons sur le savoir-faire collectif qui existe dans la province. Nous avons déjà un système géré par les agents techniques de notre ministère qui connaissent très bien la capacité des entreprises de livrer la marchandise. Pour ce qui est du volet information commerciale, nous considérons que c'est un rôle qui doit revenir à Industrie Canada. Pour sa part, l'APECA s'attache à des entreprises qui, dans bien des cas, n'ont pas traité avec notre ministère. Elle déterminer quelles sont leurs capacités et quelle formation elles ont reçue. L'APECA met surtout l'accent sur la formation.

Comme je l'ai dit, ce mécanisme unifié a permis une meilleure définition des rôles. Nous nous sommes entendus entre nous pour que les organismes et ministères provinciaux s'occupent surtout de déterminer la capacité d'exporter des entreprises, et les autres organismes sont tenus de communiquer avec nous au cours de ce processus d'évaluation. Quant aux ministères fédéraux, on leur demande de s'attacher surtout au volet information. L'information est une responsabilité partagée. Ensemble, grâce au processus de consultation, nous procédons au jumelage idéal. Autrement dit, nous jumelons la bonne compagnie avec le bon marché.

À l'avenir, nous devrons mettre l'accent sur l'expansion de ces interventions. Autrement dit, les gouvernements provinciaux devrons consacrer plus de temps à connaître leurs entreprises et le gouvernement fédéral devra faire davantage d'efforts pour fournir des renseignements commerciaux pointus. Autrement dit, il faudra en faire encore plus qu'ils en font maintenant.

Le président: Cette nouvelle idée d'un «guichet unique» que vous avez tous deux mentionnée est manifestement très attrayante. Dans quelle mesure permet-elle d'éliminer les chevauchements? Dans quelle mesure n'ajoute-t-on pas uniquement un autre palier de service? Ainsi, madame Excell, vous avez dit que vous feriez ce que l'ex-société pour l'expansion des exportations de la Colombie-Britannique ou de la région faisait... Dois-je comprendre que vos employés oeuvreraient dans le champ de la SEE, ou croyez-vous qu'on pourrait réduire le personnel?

D'après votre expérience pratique au gouvernement... Vous avez parlé d'Agriculture Canada, etc. Vous voulez offrir un guichet unique, mais il n'en reste pas moins que tous ces ministères et organismes ne vont pas disparaître. Vont-ils réduire leurs activités pour vous permettre de les assumer ou allez-vous mener votre action en sus de la leur?

Mme Exell: Il y a un peu des deux. Premièrement, nous ne voulons pas faire concurrence directe au gouvernement fédéral. Nous ne voulons pas assumer la représentation du Canada dans 128 endroits dans le monde. Nous ne voulons pas nous occuper de la logistique intérieure des marchés à partir de missions. Nous ne pensons pas qu'un organisme comme le nôtre devrait assumer ce genre de responsabilité.

.1120

Il y a un peu de chevauchement quant à l'information que certains consultants commerciaux offrent à nos clients, mais l'information en question est tellement générique et, à mon avis, peu utile qu'ils auraient intérêt à s'abstenir.

Dans le rapport de Red Wilson, il est recommandé d'essayer d'améliorer l'information des consuls commerciaux en les détachant dans des entreprises pour se familiariser avec leur fonctionnement. Ils fournissent encore des renseignements très généraux qui ne sont guère utiles à un entrepreneur qui veut pénétrer un marché et savoir ce que ce genre de produit... Le sien ne parvient pas à s'implanter. Qui peut le distribuer? Quel prix doit-il exiger? Ce n'est pas un généraliste qui pourra trouver réponse à ce genre de question.

En un sens, nous considérons que nous sommes là pour offrir ce genre d'information concrète et précise à nos clients.

Si CCI pouvait accueillir certains employés du Centre du commerce international, le personnel des Affaires étrangères travaillant à Vancouver pourrait acheminer certains des renseignements que glanent les missions fédérales à l'étranger en faisant ce que nous appelons «le repérage des débouchés». Les missions dénichent toutes sortes de débouchés et ils en avertissent Ottawa qui, à son tour, achemine l'information à nos clients qui figurent sur sa liste d'envoi. Cette information n'a qu'une valeur relative pour nos clients, mais on pourrait maintenir cette fonction.

On ne sait jamais. Sur 200 possibilités, une seule peut se concrétiser. Ces renseignements sont disponibles. Aussi bien recueillir cette information et la renvoyer au pays par l'entremise des missions. Voilà ce que pourraient faire les employés du CCI s'ils étaient dans les bureaux du B.C. Trade.

Encore une fois, cette information a une valeur toute relative. Nous nous servons des compétences de nos clients comme d'un tremplin. Le monde est rempli de débouchés. Il y a des débouchés à ne plus en savoir qu'en faire. Nous travaillons en collaboration avec nos clients. Nous savons ce dont ils sont capables. Nous pouvons dénicher ces débouchés. Notre approche n'est pas du tout descendante.

Cela dit, étant donné que les missions recueillent ces renseignements, aussi bien nous les acheminer. Aussi bien transmettre tout cela à nos clients. Il pourrait y avoir un petit groupe d'employés des Affaires étrangères dans nos bureaux qui coordonneraient la diffusion de cette information.

Oui, nous pouvons agir en tant qu'agents étant donné que nous employons des spécialistes des services de banques d'investissement qui sont tout à fait compétentes pour s'occuper des dossiers dont s'occupe la SEE et la CCC et ce, dans les délais prescrits.

M. MacBride: L'exercice menée au Nouveau-Brunswick nous a permis d'éliminer les chevauchements et le double emploi car en tant que province, nous n'avons rien à voir dans la cueillette d'information commerciale. Nous ne voulons pas y toucher.

Avec l'affaiblissement de la présence fédérale au Nouveau-Brunswick, les agents commerciaux sont devenus une denrée rare. S'ils s'en tiennent à l'information commerciale, ce qui sera le cas, et qu'ils laissent aux agents provinciaux le champ de la formation en matière d'importation, du counselling, de la sensibilisation et de l'identification des exportateurs, comme nous en avons convenu, nous pourrons vraiment réduire les chevauchements et le double emploi.

Dans la même foulée, nous avons aussi modifié nos propres programmes d'aide aux commeces afin de supprimer les recoupements avec le programme fédéral PDME. Nous avons donc changé notre programme d'aide commerciale. Il va de soi que nous ne pouvions modifier le programme PDME, mais comme quelque chose devait changer, nous avons changé le programme provincial pour mieux le compléter.

Je voudrais vous parler du guichet unique. Il n'y a pas qu'un seul bureau où s'adresser. On peut avoir accès aux proagrammes fédéral et provinciaux dans n'importe quel bureau fédéral ou provincial. Comme l'a dit Phil, nous n'allons pas vous renvoyer ailleurs pour avoir accès à d'autres programmes.

Monsieur le président, nous voudrions déposer un exemple de ce que nous avons fait. Voici notare carte routière. Nous avons réuni dans une brochure, que nous appelons notre carte routière, tous les programmes financés par les ministères et organismes fédéraux et provinciaux. Nous espérons ainsi aider les exportateurs à avoir accès à ces programmes. La brochure est en français et en anglais et disponible dans tous les magasins, aux niveaux fédéral ou provincial. Tous les programmes sont maintenant réunis sous une seule entité. Nous espérons supprimer de cette façon la confusion et les problèmes auxquels se heurtaient les entreprises du Nouveau-Brunswick.

.1125

Le président: Nous avions l'autoroute électronique et voici que nous avons maintenant l'autoroute des exportateurs. Il suffit d'avoir une carte pour se lancer.

[Français]

Monsieur Leblanc.

M. Leblanc (Longueuil): J'ai écouté vos propos avec attention. Il y a beaucoup été question de dédoublement et de chevauchement. Vous n'êtes pas sans savoir qu'au Québec, nous déplorons aussi beaucoup cet état de fait et que nous allons même plus loin que vous à cet égard.

Je voudrais vous faire remarquer aussi que le Nouveau-Brunswick, bien qu'il soit une petite province d'environ 700 000 habitants, pourrait jouer un rôle plus important que le gouvernement fédéral dans l'aide à l'exportation pour les entreprises.

Or, il semblerait qu'à l'heure actuelle, le gouvernement fédéral veuille s'impliquer davantage dans le domaine. Ce que je déplore, ce ne sont pas les efforts qu'il fait pour améliorer la situation, mais plutôt la manière qu'il utilise pour y arriver. Je pense, par exemple, à la nouvelle Banque de développement du Canada et à d'autres mesures qu'il est en train de mettre de l'avant pour soutenir les entreprises dans l'exportation.

Les idées sont bonnes, mais elles ne règlent pas les problèmes de duplication et de chevauchement. Il en résulte que les entreprises ont de la difficulté à se retrouver dans tous les mécanismes de soutien disponibles, et cela finit par coûter très cher en plus d'être inefficace. Je vous félicite toutefois de votre implication au niveau provincial.

Le but de l'exercice d'aujourd'hui est de voir quel sera le rôle du fédéral par rapport à celui des provinces dans l'aide à l'exportation pour les entreprises. J'aimerais donc que vous nous disiez franchement quel devrait être le rôle du gouvernement fédéral en ce domaine. Personnellement, je suis d'avis qu'il ne devrait pas s'en mêler, sauf pour ce qui a trait aux relations internationales. J'aimerais aussi que vous nous parliez de la même manière du rôle que vous entrevoyez pour les provinces.

[Traduction]

M. MacBride: Je voudrais faire quelques commentaires. Premièrement, le gouvernement fédéral représente nos yeux et nos oreilles à l'étranger par le truchement de ses missions de ses ambassades et de ses consulats. Le Nouveau-Brunswick ne peut même songer à avoir de tels bureaux. Nous comptons et nous continuerons de compter sur le gouvernement fédéral pour nous fournir de l'information commerciale. À notre avis, c'est le meilleur rôle qu'il peut jouer pour nous - et je ne parle pas du volet financement. C'est tout simplement le rôle idéal que peut jouer le fédéral pour compléter les efforts que nous faisons au Nouveau-Brunswick.

Le système WIN Exports n'est pas parfait. Il comporte de nombreux problèmes, mais nous allons essayer de faire avec parce que pour être honnête, il n'y a rien de mieux. Nous invitons instamment le gouvernement fédéral à essayer d'améliorer ce produit car nous souhaitons bénéficier de ces services d'information commerciale. Sans le gouvernement fédéral, nous serons privés de ces renseignements. Comme n'importe quelle autre organisation, je suis sûr que le gouvernement fédéral peut et pourra l'améliorer. Nous espérons vivement qu'il le fera.

Sur le plan financier, la Société pour l'expansion des exportations est l'une des institutions financières qui peuvent aider certaines de nos entreprises. Sans doute y aurait-il également des améliorations à apporter de ce côté là. Nous pourrions en parler longuement, au niveau fédéral il va falloir faire quelques efforts, là aussi de façon à mieux compléter les services offerts par les provinces.

Soit dit en passant, je vous remercie de soutenir nos initiatives.

Mme Exell: C'est seulement une petite question de sémantique, mais je souligne que l'information commerciale n'est pas la même que celle de mon collègue du Nouveau-Brunswick.

.1130

Nous faisons à la fois des études de marché et de l'information commerciale. L'information commerciale est immédiate et très précise. Si vous vendez des pièces de tracteur au Canada et si vous voulez savoir ce que vos concurrents font en Pologne ce jour là ou cette semaine là parce que vous envisagez un investissement important, c'est de l'information commerciale. C'est immédiat et précis.

Nous pouvons, à l'occasion, demander au gouvernement, au consul commercial, de nous obtenir ces renseignements de toute urgence ou de façon ponctuelle. Ce qu'ils nous fournissent dans l'ensemble n'est pas de l'information commerciale. Ce sont des renseignements très généraux sur les marchés des pays où ils se trouvent.

Par exemple, au Japon, ils vont faire une étude des besoins en produits de bois du marché japonais, mais vous ne pouvez pas établir une stratégie commerciale à partir de ces renseignements. Cela ne vous permet pas de mettre au point la stratégie d'exportation de votre entreprise. Ce sont des renseignements très généraux que je pourrais obtenir de n'importe laquelle de mes 4 000 bases de données. Je pourrais acheter ces renseignements à un service d'information économique ou à l'un des nombreux organismes de recherche du monde entier. Si ces services gouvernementaux sont sur place, ils feront la recherche. C'est très bien, mais vous pouvez obtenir ces renseignements généraux d'un grand nombre de base de données internationales.

Je ne peux pas établir une stratégie de commercialisation pour un client à partir de ces renseignements. Nous devons faire des recherches beaucoup plus poussées pour permettre aux clients de vendre sur ce marché.

Pour répondre à votre question quant à la contribution du gouvernement fédéral aux marchés d'exportation, elle est très faible, selon moi. Nous avons quand même besoin de représentants dans les divers pays du monde et personne ne le fait mieux que le ministère des Affaires étrangères. Nous avons, dans le monde entier, des gens charmants et instruits qui s'occupent extrêmement bien de promouvoir les intérêts nationaux du Canada à l'étranger. Mais pour ce qui est de l'expansion du commerce et des besoins des entreprises, je pense qu'ils n'apportent qu'une aide minime aux PME.

[Français]

M. Leblanc: On n'a pas tout à fait répondu à ma question. Ce que je veux dire, c'est que le gouvernement fédéral, par le biais du ministère de l'Industrie et du Commerce, a des bureaux partout au Québec.

Par ailleurs, nous avons aussi, au Québec, un ministère de l'Industrie et du Commerce. Il se trouve que le gouvernement fédéral et les provinces ouvrent partout des bureaux pour aider les entreprises. La question que je vous pose est la suivante. Étant donné que le fédéral a un rôle important à jouer sur le plan des relations internationales, ne devrait-il pas transférer aux provinces le côté pratique des activités?

Une entreprise qui va aux bureaux fédéral et provincial pour obtenir de l'aide à l'exportation doit se conformer à des critères différents. De plus, elle reçoit des renseignements qui sont eux aussi différents, de sorte qu'elle se décourage. Cette façon de faire est loin d'être efficace.

Voilà pourquoi je pose la question. Est-ce que le fédéral devrait laisser les bureaux provinciaux répondre aux entreprises et s'occuper essentiellement des relations internationales touchant les communications, les études de marchés, les compétiteurs internationaux, etc.?

[Traduction]

Mme Exell: J'ai tendance à être d'accord avec M. Lastewka. En fait, nous pensons que nous pourrions très bien répondre aux besoins des petites sociétés exportatrices de la Colombie-Britannique et nous serions prêts à maintenir le contact avec les bureaux du gouvernement fédéral outre-mer selon les besoins.

.1135

Pour le moment, les bureaux fédéraux offrent le PDME et ils s'en servent pour attirer les exportateurs. Nous ne pensons pas que ce programme durera encore très longtemps. Par dessus le marché, je ne pense qu'il apporte une aide immédiate aux exportateurs et ce ne serait donc pas une très grosse perte.

Je vous répondrai donc que oui, le gouvernement fédéral devrait faire appel aux autres services.

M. MacBride: Du point de vue du Nouveau-Brunswick, je suis d'accord; et c'est d'ailleurs ce qui se passe. Le centre du commerce international de Moncton, au Nouveau-Brunswick, a vu diminuer énormément le nombre d'employés fédéraux. C'est un des facteurs qui nous a obligés à diviser les tâches relatives à l'expansion des exportations.

Voilà pourquoi nous voudrions que le gouvernement - il ne le fait pas actuellement, du moins au Nouveau-Brunswick - joue un rôle sur le plan de la formation des exportateurs, l'orientation, la sensibilisation et le repérage des entreprises prêtes à exporter. Ce rôle incombe au gouvernement provincial. À Moncton en tout cas et par l'entremise du bureau fédéral du commerce international, il devrait avoir pour fonction de nous informer des nouveaux débouchés. Par exemple, si une mission commerciale taïwanaise arrive à Montréal, si quelqu'un cherche à acheter des produits de consommation ou autre chose, nous aimerions en être informés au Nouveau-Brunswick. Même si nous ne pouvons pas faire venir la mission commerciale dans notre province, nous saurions au moins qu'elle est à Montréal et nous irons nous-mêmes là-bas.

Il faudrait que nous obtenions ces renseignements plus rapidement que ce n'est le cas actuellement. Voilà pourquoi nous voudrions que le gouvernement fédéral nous informe de l'arrivée des missions commerciales, des nouveaux débouchés de façon plus rapide et plus succincte qu'il n'a pu le faire par le passé. S'il peut le faire, qu'il ne se mêle plus d'apprendre aux exportateurs comment faire des affaires au Japon. Qu'il nous laisse nous charger de ce genre de chose et peut-être qu'avec nos ressources plus limitées nous pourrons mieux aider les gens que nous sommes payés pour aider.

M. Lepage: Nous le faisons, soit dit en passant, par l'entremise de notre processus intégré de stratégie commerciale, qui se répète chaque année. Nous nous réunissons et nous disons telles sont les priorités pour l'année, telles sont les activités prioritaires. Nous mettons en lumière les besoins des divers secteurs et nous établissons qui va y répondre.

Le président: Je regrette, mais quand vous dites «nous» voulez-vous dire vous-même et le gouvernement fédéral?

M. Lepage: Oui. Nous le ferions chaque année.

M. Bob Chaworth-Musters (directeur, Financement des exportations, B.C. Trade): Je pourrais peut-être parler un peu des programmes d'assistance financière. En Colombie-Britannique, le gouvernement fédéral offre environ six programmes de ce genre. Ils sont mis à la disposition des exportateurs, sauf pour ce qui est de ceux de la SEE, car cette dernière s'occupe de garantir les risques des acheteurs outre-mer par l'entremise de sa représentation à l'étranger. Le reste des programmes comportent trois éléments. Il y a le contact avec le client qui est surtout l'exportateur canadien. Il y a ce que j'appelle la «paperasserie» c'est-à-dire la transaction financière et les formalités à remplir. Puis la troisième étape consiste à contrôler l'aide financière et à obtenir son remboursement.

Je crois que dans les provinces, ces divers programmes sont commercialisés et distribués par l'entremise des bureaux régionaux. Par exemple, à Vancouver, la Diversification de l'économie de l'Ouest offre le financement initial, des services d'expansion des exportations et de la commercialisation et peut-être un certain financement pour la production. Le PDME s'occupe également du développement des marchés par l'entremise du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Il y a aussi la Banque fédérale de développement. La Société pour l'expansion des exportations a, à Vancouver, sept ou huit personnes qui font directement de la commercialisation auprès des exportateurs. Il y a aussi la Corporation commerciale canadienne. Puis, bien entendu, il y a le programme de prêt à la petite entreprise d'Industrie Canada qui est disponible par l'entremise des banques.

Par conséquent, si vous êtes exportateur, il se peut que trois ou quatre personnes viennent frapper à votre porte pour vous vendre divers programmes d'aide au financement des exportations. À notre avis...

Le président: Plus les banques privées.

M. Chaworth-Musters: Plus les banques privées, plus nous-mêmes.

À notre avis, les milieux financiers ne connaissent pas très bien tous ces programmes et je pense que les exportateurs ne savent pas très bien non plus où s'adresser. Voilà pourquoi il est logique d'avoir un guichet unique.

Cela ne veut pas dire que le processus, le produit comme tel doive être administré de façon centralisée. C'est la commercialisation, les efforts à déployer pour apporter une aide financière aux exportateurs qu'il faudrait peut-être centralisés.

.1140

Le président: Vous n'êtes pas contre les entailles de produits offerts, mais vous déplorez seulement la confusion qui règne et le fait que les gens ne sachent pas vraiment quels sont les programmes disponibles. Je comprends très bien. Les banques nous ont dit la même chose.

M. Flis: De tous les programmes fédéraux que vous venez de mentionner, quels sont ceux que les entreprises des deux provinces trouvent les plus utiles et les moins utiles?

M. Lepage: Dans le cas du Nouveau-Brunswick, où il y a de nombreuses entreprises de petite taille, le programme que ces dernières ont trouvé le plus utile était notre propre programme d'aide au développement économique et au commerce, surtout parce qu'il était non remboursable et n'exigeait pas de plan commercial. Toutefois, nous lui avons apporté entre-temps des changements qui ont forcé les entreprises à se tourner vers d'autres programmes. Autrement dit, nous avons limité à trois le nombre de fois dont elles peuvent se prévaloir de notre programme. Nous estimons que notre province a pour rôle de stimuler l'intérêt pour les exportations. Nous travaillons avec des petites entreprises. Nous voulons les familiariser avec l'exportation et les orienter ensuite vers d'autres programmes afin qu'elles se lancent sur le marché.

Quand nous avons examiné tous ces programmes, ils présentaient tous les mêmes éléments. Ça dépendait seulement du marché où vous vouliez aller, mais il n'y avait pas beaucoup de différence. Je dirais donc que nous avons eu beaucoup de succès, mais surtout pour cette raison.

M. Chaworth-Musters: Pour ce qui est de notre point de vue, tout ce qui concerne l'évaluation des risques et le financement de l'acheteur, une fonction largement remplie par la SEE, a joué un rôle très important. Nous apprécions son travail et le produit qu'elle fournit.

Il y trois autres domaines...

Le président: Mais la SEE est-elle utile aux PME?

M. Chaworth-Musters: Oui. Il y plusieurs variations sur le même thème. Nous avons le nouveau produit MARG mis au point par les banques. Il y a Northstar Trade Finance qui offre une aide à moyen terme aux acheteurs. La SEE va elle-même apporter une aide financière à moyen terme à l'acheteur. Mais il y a toute sorte de variations sur ce même thème. Tout cela se ramène à l'évaluation que la SEE fait de l'acheteur à l'étranger et au financement des comptes-clients à plus long terme ou à moyen terme.

Là où il y a un chevauchement c'est peut-être dans le secteur de la commercialisation des exportations parce que les PDME et la Diversification de l'économie de l'Ouest ont récemment annoncé l'octroi de nouveaux prêts dans l'ouest pour le développement des marchés. Pour ce qui est de l'équipement de production, autrement dit l'agrandissement d'une usine, par exemple, la Banque de développement s'en charge de même qu'Industrie Canada par l'entremise de la loi sur les prêts aux petites entreprises. Bien entendu, il y a divers fonds de capital de risques qui contribuent au financement de façon différente, y compris le fonds d'investissement pour l'exportation de Colombie-Britannique.

L'autre domaine où il y a des chevauchements est celui du financement de la production, autrement dit, le financement des travaux en cours que les banques n'ont pas obtenu jusqu'ici. Là encore, il y a un chevauchement entre la corporation commerciale canadienne, qui a commencé cette année, et notre propre programme de garantie de prêt à l'exportation. Je signale en passant que le Québec et l'Alberta ont des programmes semblables depuis dix ou quinze ans et qu'il a donc certains dédoublements également dans ces provinces.

Tels sont les trois domaines dans lesquels je vois un certain dédoublement. Si ces programmes étaient coordonnés et peut-être distribués aux exportateurs par l'entremise d'un guichet unique, cela éliminerait sans doute une grande partie de la confusion et des dédoublements.

M. Flis: Je voudrais faire suite à la distinction très claire que Mme Exell a fait entre la promotion du commerce et le développement du commerce. Compte tenu de cette distinction, pourriez-vous nous dire quelles sont les fonctions que les divers niveaux de gouvernement et le secteur privé sont le mieux en mesure de remplir?

Mme Exell: Nous avons une acétate qui répondra peut-être à une partie de votre question. Elle montre où nous avons essayé d'insérer notre programme provincial de développement des exportations entre les activités du gouvernement fédéral et celles du secteur privé.

.1145

Dans le cadre de la politique commerciale du gouvernement fédéral, j'ai indiqué la liste des bureaux internationaux où le fédéral fait de la représentation, produit des renseignements généraux, organise des foires commerciales, offre le PDME et dispense des services de consultation généraux. Tout cela est très général. J'irais même jusqu'à dire que si certains de ces renseignements généraux ne pouvaient pas être obtenus dans nos propres bureaux à l'étranger, les entreprises pourraient les obtenir très facilement dans un centre d'information commerciale du Canada, une bibliothèque locale ou sur l'internet.

Quant aux foires commerciales, c'est un processus intéressant. Mes collègues du Noveau-Brunswick ont parlé de bâtir une stratégie internationale conjointement avec les provinces. Là encore, il s'agit d'une approche descendante. Autrement dit, on dresse la liste des foires commerciales qui ont lieu dans le monde. Les provinces ont l'occasion de dire si, à leur avis, il s'agit de bonnes foires commerciales ou non et si cela s'intègre ou non dans leurs plans. Les exportateurs sont soutenus à ce haut niveau. Votre comité cherche à voir quelle est la place des PME dans une économie mondiale. Une économie mondiale représente des créneaux. De nos jours, pour exploiter ces créneaux, on a besoin de petites foires commerciales et d'expositions dans le monde entier.

Un grand nombre de PME n'ont pas les moyens de participer à ces grandes foires commerciales où le gouvernement fédéral manifeste sa présence en achetant de l'espace et en suspendant des bannières. Elles n'ont pas vraiment de bonnes raisons d'y aller et il y a lieu de se demander si c'est dans leur intérêt étant donné que leurs produits visent des créneaux précis. Elles recherchent plutôt les très petites foires commerciales où se rendent les acheteurs de leurs produits particuliers.

Les bureaux fédéraux sont sur place et produisent de l'information commerciale. C'est une première étape intéressante pour savoir ce qui est disponible. Mais comme je l'ai dit, nous aidons les entreprises de façon ascendante. Elles trouvent leur propre foire commerciale et nous disent où elles veulent aller. Notre rôle n'est pas de leur donner de l'argent pour s'y rendre. Nous l'avons fait pendant des dizaines d'années et cela a fait de nous de simples voyageurs. Nous ne sommes toujours pas un pays de commerçants. Nous sommes seulement des gens qui ont l'habitude de fréquenter les foires commerciales depuis plusieurs dizaines d'années.

Nous devons travailler avec le représentant de l'entreprise avant son départ du Canada et veiller à ce qu'il dispose des instruments dont il a besoin pour établir une bonne stratégie d'exportation et la mettre en oeuvre. Cela doit se passer chez nous. Nous n'obtiendrons pas ce résultat en envoyons des chèques à des gens pour qu'ils se rendent à des foires commerciales à l'étranger. Ce n'est pas ainsi que l'on exporte.

M. Flis: C'est intéressant, car certains témoins ont qualifié les foires commerciales de totalement inutiles tandis que d'autres les trouvaient d'une grande utilité. C'est peut-être à cause de ces lacunes.

Mme Exell: Au Canada, et en tout cas en Colombie-Britannique, notre industrie s'étend entièrement en longueur. Vous avez des livres épais comme ça qui donnent la liste des foires commerciales qui ont lieu partout dans le monde. À mon avis, il n'est pas très efficace de choisir soi-même les cinq foires que l'on va soutenir. Il faut travailler avec les clients pour être certains de choisir les bonnes. Nous n'offrons pas du subventions à nos clients. Nous subventionnons la formation et les conseils professionnels que nous leur dispensons pour les préparer à mettre sur pied une stratégie d'exportation et à la suivre.

À l'occasion, si le gouvernement fédéral nous soutient par l'entremise du PDME ou autrement, nous accepterons de travailler avec nos clients dans le cadre de ce programme. Mais, comme je ne cesse de le répéter à mon personnel, nous ne pouvons pas fonder entièrement nos programmes et nos stratégies sur l'existence de fonds gouvernementaux qui finiront par disparaître. Tels sont les principes que nous suivons. Nous fournissons maintenant des conseils spécialisés à nos clients pour les aider à élaborer une stratégie d'exportation à long terme, parce que nous pensons que c'est rentable. Comme c'est rentable, à compter du 1er avril, ils commencerons à payer certains des services qu'ils obtiennent de nous.

.1150

M. Flis: Monsieur le président, je me demande si madame ne pourrait pas nous remettre la copie de son acétate.

Le président: Certainement. Je suis sûr que nous pourrions en obtenir la copie.

[Français]

M. Paré: J'ai une question précise pour Mme Exell. À la page 7 de son mémoire, il y a une phrase qui me laisse perplexe. Il s'agit de la dernière phrase du premier paragraphe:

Si la division est si naturelle et évidente, pourquoi y a-t-il des dédoublements?

[Traduction]

Mme Exell: C'est une question intéressante et sans doute historique. Le gouvernement fédéral s'est occupé du commerce international avant les provinces et il a sans doute ouvert ses bureaux internationaux avant elle. Mais comme je l'ai mentionné dans mon rapport, depuis quatre ans, la Colombie-Britannique et certainement ont reconnu qu'au lieu d'avoir à l'étranger des réseaux de bureaux parallèles comme c'était le cas il y a six ans environ, il valait mieux s'en remettre au réseau fédéral. Nous nous sommes donc retirés du marché international. Sur un total de neuf bureaux, il ne nous en reste plus qu'un et demi que nous sommes en train de réduire.

Cette année, nous avons fermé notre grand bureau de Londres qui se trouvait dans un bâtiment historique. Ce bureau de Londres était bien connu. Nous avons finalement fermé la section du commerce et de l'investissement et nous allons louer ces locaux. Nous resterons au troisième étage, loin du public. Nous n'allons plus arborer le drapeau de la Colombie-Britannique, car nous sommes convaincus que seul le Canada doit être présent sur les marchés internationaux. Nous avons pris des mesures pour réduire la présence de la Colombie-Britannique dans tous les pays. Nous n'avons plus qu'un petit réseau d'agents qui se spécialisent dans divers secteurs de certains marchés.

Par exemple, la semaine dernière, quelqu'un nous a demandé de l'aider à analyser le marché des manettes de jeu en Asie du Sud-Est. Notre agent à Singapour que nous payons 50 000$ par an a trouvé quelqu'un pour faire cette analyse du marché. Mais cet agent travaille à temps partiel pour le compte de B.C. Trade. Il n'est pas installé dans un luxueux bureau arborant le drapeau de la Colombie-Britannique où n'importe qui peut entrer pour s'informer sur les investissements ou le commerce dans notre province. À notre avis, ce rôle revient au gouvernement fédéral.

[Français]

M. Paré: Mon autre question s'adresse à tous les intervenants. Au Québec, nous nous battons contre les dédoublements pour des motifs politiques, constitutionnels et aussi économiques. Pour ce qui est des autres provinces, comme la Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick par exemple, quels objectifs poursuivent-elles en luttant contre les dédoublements? Serait-ce la réduction des dépenses publiques, la possibilité d'accroître les ressources destinées aux entreprises ou une plus grande efficacité dans l'aide apportée aux PME?

[Traduction]

M. MacBride: En ce qui nous concerne, ce sont les deux derniers. Je préférerais que nous cherchions à éliminer les chevauchements et les dédoublements pas seulement à cause des contraintes budgétaires, mais dans un but plus noble. Au Nouveau-Brunswick, nous savons que notre population est très petite soit de 725 000 habitants. Si nous prenons de l'expansion, ce sera à l'extérieur de nos frontières. Voilà pourquoi nous devons offrir un meilleur service aux exportateurs.

.1155

C'est vraiment pour améliorer le service et offrir de nouveaux débouchés à nos exportateurs que nous avons décidé de mettre en place, avec le gouvernement fédéral, une stratégie totalement intégrée de développement des exportations pour notre province. Nous avons tous coopéré parce que nous nous sommes rendu compte que nos ressources financières étaient limitées, mais qu'il fallait accroître nos exportations et améliorer le service et l'efficacité.

Mme Exell: Monsieur Paré, je crois qu'il n'y a pas vraiment de dédoublement. Il n'y a qu'un chevauchement mineur entre le fédéral et les provinces. Il n'y a pas d'argent à économiser de ce côté-là. C'est seulement un moyen de ne pas semer la confusion dans l'esprit de nos clients et de faire preuve de professionnalisme quand nous leur parlons de la préparation des exportations et des services d'exportation. Il s'agit plutôt d'améliorer l'efficacité et de faire le meilleur travail possible pour nos clients de la Colombie-Britannique.

Le président: J'aimerais soulever une question qui pourrait également nous éclairer. C'est au sujet des services.

Vous avez mentionné le commerce des produits. J'ai l'impression que, pour des raisons historiques, nous sommes nettement plus efficaces pour ce qui est de fournir les services nécessaires pour exporter les produits que pour ce qui est d'exporter des services.

Qu'envisagez-vous sur ce plan? Quelles sont les nouvelles approches à adopter? Vaut-il mieux le faire au niveau provincial ou cela dépend-il de la nature des services? Il est bien entendu que, pour un service de télécommunications, l'approche ne sera pas la même que pour des services juridiques ou des services comptables. Vous occupez-vous de ce marché? Pourriez-vous nous parler un peu des services par opposition aux produits?

Mme Exell: Tout d'abord, nous avons besoin d'une meilleure comptabilisation des services. Nous avons encore des difficultés de ce côté-là. Nous ne sommes pas le seul pays au monde qui a du mal à comptabiliser et à comprendre le commerce des services.

Il faut également reconnaître qu'un service entre dans la composition de pratiquement tous les produits que nous importons. Nous sommes sur le point de nous réorganiser de façon à considérer nos services comme faisant partie des objectifs que nous nous sommes fixés pour les produits. Il y a toujours une composante service intégrée dans les produits avec lesquels nous travaillons.

Je distribuerai la documentation sur les efforts en matière de valeur ajoutée au Japon. Nous avons maintenant commencé à développer des compétences en architecture pour pénétrer le marché japonais. Nous sommes en train de former une alliance de sociétés qui offrent une solution plus holistique aux acheteurs japonais.

Nous serons en mesure d'offrir un appui sous forme de services de conception en architecture et en mise en valeur ainsi que les produits et marchandises utilisés dans des projets de construction résidentielle et commerciale au Japon. Nous incorporons tout cela à nos efforts.

Auparavant, nous avions une division distincte -

Le président: Donc, vous pensez que si nous pouvons leur vendre le bois, nous pourrons leur vendre Arthur Erickson. Est-ce là l'idée?

Mme Exell: Nous pouvons en fait utiliser Arthur Erickson pour leur montrer que nous pouvons construire de très beaux immeubles avec du bon bois. Cela va dans les deux sens, mais vous avez raison.

Le président: Oui.

Mme Exell: Nous tentons de plus en plus d'avoir une approche holistique. Auparavant, nous avions une division distincte qui s'occupait de ces services, mais nous avons constaté que ce n'était pas de cette façon que le monde achetait. Les gens s'attendent en fait à des solutions à leurs problèmes ou à une gamme de produits incluant l'élément service.

Le président: Très intéressant.

M. MacBride: Pour ce qui est du Nouveau-Brunswick, nous sommes en train de développer notre industrie des connaissances dans notre province, plus particulièrement le secteur de la technologie de l'information.

Comme Phil et moi en parlions tout à l'heure, il semble être vraiment nécessaire que les banques et peut-être d'autres entités essaient de comprendre comment financer une entreprise qui est en train de développer des logiciels multimédia ou des logiciels de cours ou de formation dans le secteur de la technologie de l'information pour aider ces entreprises à se développer.

Je pense qu'il s'agit d'un domaine important dont il faut parler. C'est le domaine de la haute technologie. Ce n'est sans doute pas exactement ce que votre comité examine en ce moment, mais il doit y avoir une façon de développer ces secteurs au Canada, si nous voulons exporter de tels services. Comment ces entreprises vont-elles se développer au Canada si elles ne peuvent obtenir le financement et l'appui dont elles ont besoin pour le faire?

.1200

J'aurais une dernière observation à faire au sujet des foires commerciales. Au Nouveau-Brunswick, nous avons réduit notre participation aux foires commerciales de 25 p. 100, mais de toute évidence, elles sont très importantes - et elles le sont pour la Colombie-Britannique également. C'est sans doute la Colombie-Britannique qui a eu la plus grande participation à la foire commerciale de Tokyo récemment. Nous devons cependant nous engager à réduire notre présence.

Nous devons envisager de nouvelles façons de nous commercialiser. Par exemple, je suis certain que vous songez à l'Internet et à ce que nous pourrions faire par l'intermédiaire de l'Internet. Toutes les provinces le font. Il doit y avoir une façon de promouvoir et de commercialiser nos produits et services à l'étranger outre la façon traditionnelle. J'espère que votre comité se penche sur ces questions également.

Mme Excell: J'ai un dernier point au sujet de votre question, monsieur le président.

Je vais distribuer un de nos consortiums que nous avons développés dans le secteur privé, c'est-à-dire le groupe de géomatique qui réunit les services d'ingénierie et autres services liés à la géomatique sous-marine en Colombie-Britannique. C'est l'un des consortiums que nous avons créés. Il y a également le groupe maritime, c'est-à-dire un conglomérat de fournisseurs de produits et services maritimes. Nous avons créé ce consortium pour la construction de certains types de navires.

Je dois mentionner que nous n'aurions pu mener à bien le premier projet à l'île Maurice - le premier navire que nous avons construit - sans l'aide que nous avons reçue de la SEE. Cette dernière commençait tout juste à lancer son programme de financement des projets sans lequel, à notre avis, nous n'aurions pu obtenir le contrat ni terminer la construction du navire. En fait, le navire sera mis à la mer cette semaine - le 6 décembre - et cet événement sera télévisé lors d'une émission marine malaysienne. Nous n'aurions pu réussir sans l'aide de la SEE. Donc, quelqu'un a demandé quels programmes avaient du succès, et je pense que le programme de la SEE est l'un des programmes qui a le plus de succès du point de vue des exportateurs.

Le président: Quels sont les rapports entre les provinces? Êtes-vous en concurrence les unes avec les autres pour les mêmes marchés soit sur le plan institutionnel ou dans ce secteur de service? Vous avez par exemple mentionné l'architecture. Je sais qu'en Ontario il y a des experts dans le domaine des immeubles très hauts et de la résistance au vent, alors ce n'est peut-être pas les compétences en ce domaine particulier que la province n'a pas. Avez-vous des liens qui vont au-delà du cadre provincial?

Mme Exell: Nous souhaitons travailler avec d'autres provinces. Lorsque nous le faisons, c'est parce qu'il y a une bonne raison d'affaire pour le faire. Nous sommes joints avec des ingénieurs du Québec pour examiner des projets au Vietnam. Nous sommes adjoints à un spécialiste en cadastre du Nouveau-Brunswick pour travailler sur... IGS soumissionne pour un projet en Bolivie et nous avons un expert-conseil technique du Québec qui travaille à ce projet. Pour le projet de bois-valeur ajoutée, nous avons une société du Québec et une autre du Manitoba. Donc, lorsque cela est justifié sur le plan commercial, nous demandons aux entreprises d'autres provinces de se joindre à nous. Nous les adjoignons.

Quand nous n'avons pas réussi, c'est parce que nous avons traité avec des organismes fédéraux comme le ministère de la Diversification de l'économie de l'Ouest qui ont tenté de créer des réseaux artificiels descendant pour que les provinces travaillent ensemble à des initiatives d'exportation. Je pense qu'il faut essayer. Le ministère de la Diversification de l'économie de l'Ouest et d'autres organismes du genre doivent être félicités pour leurs efforts. Mais si les sociétés n'ont aucune raison d'affaire de travailler ensemble, elles ne le feront pas. La seule façon de les convaincre, c'est de leur démontrer qu'il y a un profit à faire pour elles. À mon avis, c'est à ce moment là que les décisions d'affaire deviennent de mauvaises décisions.

M. MacBride: Contrairement au secteur de la prospection des investissements - pour essayer d'attirer l'investissement - je ne pense pas que les provinces se fassent concurrence. Je pense que les sociétés se font concurrence du côté commercial, et je pense que nous pouvons travailler ensemble pour ce qui est des échanges commerciaux, et que nous le faisons.

À titre d'information pour les membres du comité, dans la région de l'Atlantique au Canada, il y a un accord commercial du Canada atlantique car nous constatons que l'union fait la force. Nous avons maintenant des partenariats pour certains projets, notamment des produits de construction pour le Japon dans le cadre d'une initiative du Canada atlantique, une initiative conjointe pour la recherche et l'information commerciale. Les quatre provinces participent à ces initiatives, de sorte que elles ne se font pas vraiment concurrence. Je pense que ce sont les sociétés, et si nous pouvons réunir des sociétés qui peuvent bien travailler ensemble, alors nous pourrons aller à l'étranger ensemble.

Le président: Pourriez-vous faire un très bref commentaire?

M. Chaworth-Musters: Vous avez entendu parler de Northstar. Je pense que c'est un bon exemple de projet où le gouvernement fédéral, par l'intermédiaire de la SEE, les provinces de l'Ontario et de la Colombie-Britannique et une société du secteur privé ont fait équipe pour offrir aux PME un processus de facilité de crédit à moyen terme pour l'acheteur. C'est un bon exemple de travail d'équipe au Canada.

.1205

Le président: Au nom des membres du comité, je vous remercie beaucoup. Vous êtes venus très loin de la Colombie-Britannique et du Nouveau-Brunswick. Nous vous remercions de votre témoignage qui nous a été très utile pour comprendre le rapport.

[Français]

Monsieur Paré, j'espère que vous direz à M. Bergeron que nous lui sommes reconnaissants d'avoir insisté pour qu'on tienne ce forum. Je crois que cela a été très fructueux et très utile.

[Traduction]

Nous vous ferons parvenir un exemplaire de notre rapport. Je suis certain que vous y retrouverez des allusions au guichet unique.

La séance est levée. Nous reprendrons jeudi à 9 h.

Retourner à la page principale du Comité

;