[Enregistrement électronique]
Le mardi 12 décembre 1995
[Traduction]
Le coprésident (M. Richardson): Nous avons le quorum et je voudrais ouvrir la séance.
Je souhaite la bienvenue au sénateur Doyle qui coprésidera la séance avec moi aujourd'hui. J'ai également le plaisir de souhaiter la bienvenue à M. Paré et à ses principaux collaborateurs qui vont nous expliquer la situation actuelle et les plans futurs de la Bibliothèque.
Bienvenue, monsieur Paré.
M. Richard Paré (bibliothécaire du Parlement, Bibliothèque du Parlement): Merci, monsieur le coprésident.
Nous avons distribué deux documents ce matin, l'un portant sur les nouvelles tendances de la Bibliothèque et l'autre sur le Budget des dépenses principal de 1996-1997. Je dois vous demander de m'excuser de ne pas avoir distribué ces deux documents auparavant. C'est seulement hier que le Budget des dépenses principal a été prêt et qu'il a été remis aux deux Présidents. Il a été seulement terminé hier. Nous avons eu un retard pour la traduction du document sur les nouvelles tendances.
Monsieur le coprésident, je voudrais d'abord vous présenter mes collègues. Je suis accompagné de
[Français]
M. Jean-Jacques Cardinal, qui est directeur général de l'administration et du personnel;
[Traduction]
M. Hugh Tiley, le comptable de la Bibliothèque,
[Français]
M. François LeMay, directeur général de l'information et des services techniques;
[Traduction]
et M. Hugh Finsten, directeur général de la recherche.
Pour ce qui est des nouvelles tendances à la Bibliothèque, je voudrais d'abord parler de la nouvelle technologie. L'amélioration de la tour CD-ROM permettra au personnel des députés d'avoir accès à des grands journaux, des encyclopédies, des dictionnaires, des index de magazines et des statistiques. Nous espérons que le système sera prêt dès février 1996.
La Bibliothèque a également acquis des postes de travail multimédias qui seront utilisés par la clientèle. Ces postes se distinguent par leurs capacités multimédias pour le son et les images provenant de sources de référence comme les encyclopédies sur disque CD-ROM.
[Français]
La Section des coupures de presse a récemment entrepris plusieurs initiatives afin de mieux conserver et de rendre plus accessible cette documentation. Le plan prévoit le transfert des dossiers pertinents sur CD-ROM. On vient de compléter un programme d'élagage et de procéder à l'acquisition du logiciel et de l'équipement appropriés. On procédera à un projet pilote sur CD-ROM aussitôt que le logiciel sera installé.
[Traduction]
Passons maintenant à nos collections. Au cours des huit dernières années, notre collection sur disque CD-ROM est passée de 2 à 125 titres environ. Une quarantaine de disques sont accessibles simultanément au personnel de la Bibliothèque dans n'importe quel édifice au moyen de la tour CD-ROM. L'utilisation des bases de données commerciales en direct a augmenté de plus de 11 p. 100 par rapport à l'an dernier. Jusqu'ici, très peu de nos ouvrages imprimés ont été remplacés par des publications électroniques, mais nous pensons que leur nombre est appelé à augmenter.
Une autre tendance importante est l'augmentation du coût du matériel imprimé au cours de l'année écoulée à cause de la hausse importante du prix du papier et de la baisse du dollar canadien. Pour faire face à la situation, nous avons passé en revue tous les renouvellements d'abonnements à des périodiques, réduit le nombre d'exemplaires d'ouvrages achetés, négocié des escomptes et des honoraires fixes, et nous nous sommes joints à des groupes de bibliothèques pour accroître notre pouvoir d'achat.
Pour ce qui est maintenant du soutien à la recherche et de l'analyse, vu la lourde charge de travail des services aux parlementaires et l'urgence des demandes, les attachés de recherche choisissent souvent de fournir des réponses rapides et concises sous la forme de brèves notes, d'exposés oraux ou de consultations téléphoniques ou directes ou encore de recourir à de la documentation facilement accessible comme les publications du service ou de la documentation tirée d'autres ouvrages.
Le service a néanmoins préparé au-delà de 450 documents de fond l'an dernier. Les documents de fond adaptés aux besoins d'un député en particulier exigent beaucoup de ressources et pourront, à l'avenir, faire l'objet d'un rationnement.
Pour ce qui est du soutien apporté aux comités, le service fournit du personnel professionnel à presque chaque comité de la Chambre et du Sénat. Tout notre personnel professionnel est détaché auprès d'un ou de plusieurs comités. Le service centralisé que nous offrons est des plus rentables, étant donné que le même personnel assume aussi les autres responsabilités du service pour les deux Chambres du Parlement. Toutefois, le rôle et l'influence des comités sont renforcés et, si ces tendances se maintiennent, le personnel professionnel sera de plus en plus sollicité et il sera difficile de satisfaire à la demande sans faire appel à des ressources supplémentaires.
Pour les publications, bon nombre des demandes des députés peuvent être traitées à l'aide des publications du service de recherche concernant les questions stratégiques, la loi et d'autres aspects. Le rôle clé du service de recherche est de soutenir tous nos programmes de publications. D'ici peu, nous rendrons toutes nos listes de publications accessibles aux députés et à leur personnel en direct. Il sera également possible un peu plus tard d'avoir accès électroniquement au texte intégral de nos documents.
Le service de la recherche appuie les activités des associations parlementaires et le travail dans ce domaine a augmenté au cours des deux dernières années. Nos professionnels préparent des documents de référence et agissent comme conseillers techniques auprès des délégations.
De façon générale, en raison de l'accès à Internet et à une multitude de sources d'information, la Bibliothèque s'attend à une augmentation significative du nombre de demandes présentées à nos services de recherche et de référence par les bureaux des députés en ce qui a trait à l'affichage, l'explication, l'analyse, la synthèse et l'organisation d'information pour les parlementaires.
Je voudrais maintenant parler brièvement de la rationalisation des services. Sur la colline du Parlement, la Bibliothèque a transféré à la Chambre des communes sa section du service au réseau, ses services de transport et ses services aux locataires. La Chambre a transféré à la Bibliothèque son service d'information publique et le Sénat a cédé à la Bibliothèque la responsabilité d'acquérir les livres et les périodiques pour les sénateurs ainsi que de s'occuper de sa salle de lecture. Les autorités concernées ont collaboré à la réalisation de tous ces transferts qui, nous en sommes convaincus, se révéleront rentables à longue échéance.
[Français]
À la Bibliothèque, on a planifié une rationalisation des services en entreprenant une revue de programmes dans le cas des opérations, des services et des produits. Plusieurs résultats positifs seront atteints en ce qui a trait aux services de soutien, de la photocopie et de la poste interne.
Nous respectons les délais de cet exercice, mais nous espérons réaliser encore plus d'économies qui auront un impact dans les années 1996-1997 et 1997-1998.
[Traduction]
Je voudrais dire quelques mots à propos des rénovations à l'édifice de la Bibliothèque. Le programme de rénovation à long terme pour la colline du Parlement s'applique à l'édifice du Centre et à l'édifice de la Bibliothèque. Conformément à ce programme, l'édifice de la Bibliothèque sera libéré vers 1998-1999. Nous sommes en train de compléter un plan d'aménagement à long terme pour la Bibliothèque, que nous soumettrons bientôt aux deux Présidents et au Comité mixte permanent.
Plusieurs options concernant l'édifice de la Bibliothèque font l'objet d'un examen et nous recommanderons que l'édifice actuel continue à servir de bibliothèque pour le Sénat et la Chambre des communes au XXIe siècle. Parce qu'il est très près des salles du Parlement, l'édifice demeurera le point central pour les services de référence et les collections. Les installations d'accueil des visiteurs seront améliorées. Nous sommes convaincus que la Bibliothèque du Parlement restera la principale bibliothèque de recherche parlementaire du Canada au cours du XXIe siècle.
La planification des principales rénovations a commencé. C'est dans ce contexte que plusieurs d'entre vous ont été contactés récemment pour savoir ce qu'ils pensaient de l'étude sur les objectifs et la stratégie concernant le système d'information. Je vous remercie de votre coopération à cet égard. Les experts du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux seraient plus qu'heureux de comparaître comme témoins lors de futures réunions du comité.
Si vous me le permettez, monsieur le coprésident, je voudrais maintenant parler brièvement du Budget des dépenses principal de 1996-1997. Je voudrais vous présenter quatre transparents et essayer de vous donner des explications.
Comme le montre l'évolution du Budget des dépenses principal de 1992 à 1997-1998, la tendance est la réduction des ressources. Du budget de 1994-1995 à celui de 1995-1996, la diminution est de 2,729 p. 100. Elle est ensuite de 2,71 p. 100 et l'objectif de réduction est de 3 p. 100 en 1997-1998. Ces chiffres concernent toujours l'évolution d'un budget des dépenses principal à un autre - c'est la base du budget.
Cette situation a des répercussions sur le personnel, les années-personnes et les équivalents à temps plein. Le transparent suivant vous donnera une idée des répercussions sur le personnel. Vous voyez qu'en 1994-1995, la réduction a été de 6,9 équivalents à temps plein. Cette année elle est de 12, mais c'est une réduction cumulative. Nous atteindrons le chiffre de 18 en 1996-1997. Si je passe au Budget des dépenses de 1996-1997, vous verrez que, pour le budget de base révisé, la troisième ligne, la réduction est de 2,71 p. 100. C'est en comparant les chiffres d'un mois de mai à un autre que nous voyons de combien le budget est réduit.
Dans les trois lignes suivantes, vous voyez le transfert du système d'information de la Chambre des communes que j'ai mentionné tout à l'heure. Le service de soutien au réseau que nous avons transféré à la Chambre figure comme une diminution de 242 000 $ et le transfert du service d'information publique représente une augmentation de 1 715 000 $.
La troisième ligne concerne le poste législatif, qui a été augmenté de 12 p. 100 à 14 p. 100 à la demande du Conseil du Trésor.
Je dirai pour finir que nous prévoyons des réductions de 3 p. 100 en 1997-1998, mais elles seront faites à partir du budget de base. Ce chiffre ne comprendra pas les transferts réalisés cette année parce que nous pensons que, si nous appliquons ces réductions après les transferts, cela aura des conséquences sur le service. Nous avons l'intention de conserver les mêmes niveaux de service après ce transfert.
[Français]
Nous serons heureux, bien sûr, de répondre à toutes les questions que vous voudrez bien nous poser.
[Traduction]
Le coprésident (M. Richardson): Merci beaucoup, monsieur Paré. Nous allons commencer les questions par Mme Debien, s'il vous plaît.
[Français]
Mme Debien (Laval-Est): Dans le rapport que vous nous aviez envoyé le 17 septembre 1995 et qui fait appel à un rapport d'étape du 30 juin 1995, vous aviez mentionné que vous aviez l'intention de demander aux comités de rembourser à la Bibliothèque le traitement des attachés de recherche lorsque les services de plus d'un attaché par comité sont nécessaires et la rémunération des heures supplémentaires qu'entraînent les travaux des comités. Où en êtes-vous avec cette demande? A-t-elle été acheminée?
M. Paré: D'abord, on a recommandé que les comités utilisent d'abord les services de recherche avant d'aller à l'extérieur. Cela a été bien acheminé et bien reçu.
Quant à la demande à laquelle vous faites allusion, nous ne l'avons pas encore faite car nous avons été en mesure de répondre à toutes les demandes de recherche sans cela. Mais comme je le mentionnais plus tôt, nous devrons considérer cette façon de faire dans les années futures si nos ressources restent au même niveau.
Mme Debien: Oui, parce que la réponse que nous avons eue de M. Parent, entre autres, eu égard à la motion que nous avions déposée et qui avait été acheminée aux deux Présidents, était qu'il y avait une directive du Bureau de régie interne qui demandait expressément aux comités de faire appel aux services de recherche prioritairement avant d'embaucher des contractuels à l'extérieur des services de la Chambre, sauf qu'il n'est nulle part question, dans la réponse de M. Parent, d'un transfert de budget afférent, ce que nous avions demandé dans notre motion.
Alors, si je comprends bien votre intervention, cela dépendra du volume. Si les demandes étaient vraiment trop nombreuses, vous envisageriez la possibilité de demander aux deux Présidents de vous donner des budgets en conséquence.
M. Paré: Oui.
Mme Debien: Ou plutôt de donner les budgets nécessaires aux comités.
M. Paré: Oui.
Mme Debien: Parce que c'est là qu'est l'argent.
M. Paré: Oui. Jusqu'à maintenant, madame, nous n'avons pas eu à le faire. Il y a eu des heures supplémentaires attribuables aux travaux des comités. Pendant l'année financière 1994-1995, les heures supplémentaires ont augmenté considérablement.
Cette année, nous avons réussi à les réduire un peu. De 150 000 la première année, elles sont passées à 75 000 ou 80 000 cette année. Le surplus de travail s'est surtout traduit par les heures supplémentaires de certains recherchistes jusqu'à maintenant.
Mme Debien: D'accord.
M. Paré: Si nous voyons que nous avons besoin d'un budget supplémentaire, nous demanderons aux Présidents de nous donner des fonds additionnels. Je pourrais demander àM. Cardinal d'ajouter quelques détails.
M. Jean-Jacques Cardinal (directeur général, administration, Bibliothèque du Parlement): Madame Debien, je tiens à souligner que pour ce qui a trait aux heures supplémentaires, nous avons obtenu la collaboration des attachés de recherche. On les encourage à utiliser leur temps compensatoire dans les périodes creuses afin de réduire considérablement le nombre d'heures supplémentaires à payer.
Je tiens à souligner que, compte tenu des coupures budgétaires, l'initiative qu'a prise la gestion de la Bibliothèque et la bonne collaboration des attachés de recherche quant à l'utilisation de leurs heures supplémentaires en congés compensatoires nous ont grandement aidés à respecter notre budget.
Mme Debien: Excusez ma méconnaissance ou ma naïveté, mais dans le document Nouvelles tendances à la Bibliothèque du Parlement, à la page 5, vous dites:
La Bibliothèque du Parlement a transféré à la Chambre des communes sa section des systèmes de soutien au réseau...
Pour moi, ce n'est pas clair. Qu'est-ce que cela veut dire? Ce sont les budgets que vous avez transférés? Ce ne sont pas les services?
M. Paré: Le budget, les services et les personnes.
Devant les restrictions budgétaires annoncées dans le Budget du ministre des Finances de 1994, il y a eu des consultations préliminaires entre le Sénat, la Chambre et la Bibliothèque pour voir comment on pourrait rationaliser certains services plutôt que de les maintenir en parallèle. À la Bibliothèque, la section des systèmes de soutien au réseau était composée de quatre personnes, je crois, alors que celle de la Chambre des communes avait une équipe de plus de 100 personnes.
Nous en sommes donc venus à la conclusion qu'il serait préférable de transférer notre service à la Chambre, car des économies seraient ainsi réalisées à long terme. La Chambre nous fournit maintenant le service. Il y a un contrat d'entente entre partenaires. Cela a été la même chose pour la Chambre, qui a transféré ses services d'information publique à la Bibliothèque.
Mme Debien: Merci.
J'aurais une autre question, mais je vais laisser la parole à M. Mayfield.
[Traduction]
Le coprésident (M. Richardson): Je crois qu'on va nous demander de partir.
[Français]
Nous devons aller voter.
[Traduction]
La sonnerie dure une demi-heure, n'est-ce pas?
Vous n'avez eu que cinq minutes. Posez une autre question; nous passerons ensuite à quelqu'un d'autre.
[Français]
Mme Debien: Toujours dans le même document sur les nouvelles technologies, à la page 5, vous parlez des rénovations. Dans le document de rapport d'étape que vous nous aviez soumis, il était question des réparations aux différentes bibliothèques et de la fermeture de certaines succursales, entre autres celle de l'Édifice Wellington qui m'intéresse plus particulièrement. Quelles décisions ont été prises? Sont-elles définitives?
M. Paré: En ce qui a trait à la succursale Wellington, j'ai le plaisir de vous dire qu'à la fin de décembre ou au début de janvier, elle sera rouverte. Les travaux de rénovation sont maintenant terminés et nous allons procéder à l'installation de la succursale au cours des deux prochains mois.
En ce qui a trait à la succursale de l'Édifice de la Confédération, on a fusionné la salle de lecture du troisième étage et la succursale du premier étage. Cette succursale devrait ouvrir ses portes dans les prochains mois.
Mme Debien: Merci, monsieur Paré.
[Traduction]
Le coprésident (M. Richardson): Merci beaucoup. M. Mayfield puis la sénatrice Milne.
M. Mayfield (Cariboo - Chilcotin): Merci beaucoup, monsieur le président.
Je me réjouis que vous soyez venu nous faire part de vos plans. Je voudrais simplement vous poser quelques questions pour combler certaines lacunes et me faire une idée de la façon dont les choses se passent.
À ma connaissance, l'édifice de la Bibliothèque présente des problèmes auxquels il faut remédier. Il faut modifier et renforcer sa structure, n'est-ce pas? La Bibliothèque devra en fait quitter ses locaux pendant un certain temps. Avez-vous parlé de 1998-1999? Pendant combien de temps serez-vous ailleurs et comment le service sera-t-il fourni à ce moment-là? Où allez-vous vous installer? Le savez-vous déjà?
M. Paré: Je ne peux pas répondre à l'ensemble de vos trois questions, mais je vais essayer. Premièrement, nous allons déménager, comme vous l'avez dit, en 1998-1999. Tout le personnel et les collections devront apparemment aller ailleurs. D'après le ministère des Travaux publics, le déménagement durera au moins deux ans. Pour répondre à votre troisième question, je ne sais pas encore exactement où nous allons aller. Cela reste à discuter et à préciser.
La Chambre sait qu'elle ira dans l'édifice de l'Ouest, mais nous ne savons pas où ira la Bibliothèque.
M. Mayfield: Je suppose que vous avez l'intention de continuer à fournir vos services pendant ce temps-là.
M. Paré: Exactement. Le niveau et la qualité du service seront les mêmes pendant ce déménagement.
M. Mayfield: D'importants changements vont se produire. Je ne connais pas très bien la technologie ni la façon dont on procède. Vous avez signalé que les journaux seraient transférés sur des disques CD-ROM et que les députés pourraient y avoir accès. Vous ne voulez pas dire que nous trouverons le journal du matin sur un disque CD-ROM en arrivant au travail le matin, n'est-ce pas?
M. Paré: Non. Ce ne sera pas le cas des journaux du matin parce qu'il faut les transférer. Nous avons maintenant accès à la Bibliothèque à une base de données en direct où nous trouvons le journal du matin dans la journée même. Nous avons accès au journal en direct, mais pas sur des disques CD-ROM.
M. Mayfield: Les députés pourraient donc y avoir accès.
M. Paré: Un jour, oui. Cela coûte toutefois quelque chose.
M. Mayfield: Ces coûts seront-ils couverts à même le budget des députés?
M. Paré: Je dirais que cela ne sera certainement pas imputé au budget de la Bibliothèque pour le moment, étant donné sa diminution. Il faudra examiner la question. Je vous répondrai simplement que le budget de la Bibliothèque ne pourrait pas assumer de tels frais pour le moment.
M. Mayfield: Je pense au transfert sous forme électronique de toutes les collections actuelles de la Bibliothèque. Comment procède-t-on? Faut-il dactylographier cela manuellement ou utilise-t-on la photographie?
M. Paré: Je dois dire que mes connaissances sont limitées. Je crois néanmoins que l'on procède par balayage optique. Je sais qu'à Washington, pas au CRS mais à la Bibliothèque du Congrès, il y a un important projet en cours en ce qui concerne la numérisation des collections. Je sais que la Bibliothèque nationale du Canada étudie cette question et a un projet de moindre ampleur. Nous suivons tout cela de très près pour voir ce que nous réserve l'avenir. Je ne pense cependant pas que la Bibliothèque serait prête à faire cela ici à cause du coût de la technologie et du travail nécessaires.
M. Mayfield: Ces questions sous-tendent ce que je vous demande. Vous dites que la Bibliothèque du Congrès est active dans ce domaine. La Bibliothèque du Parlement aura-t-elle accès au fruit de leurs travaux, moyennant paiement, bien entendu?
M. Paré: Oui. Nous avons accès à sa documentation électronique. Nous avons accès à THOMAS, qui est sans doute le nom de la banque de données parlementaires de Washington, par Internet. Je crois que cette base de données s'appelle THOMAS en hommage à Thomas Jefferson et nous y avons accès par Internet. Nous utilisons de plus en plus le réseau Internet pour avoir accès à des renseignements et de la documentation du monde entier. Ce réseau s'accroît progressivement.
M. Mayfield: La Bibliothèque du Parlement doit-elle assumer des frais de licence ou d'autres frais?
M. Paré: Je ne pense pas que ce soit nécessaire pour THOMAS, mais dans certains cas, oui. Certaines bases de données en direct exigent des frais de licence et nous devons les payer.
M. Mayfield: Vous avez mentionné brièvement le service que la Bibliothèque fournit aux députés et vous avez mis l'accent sur la possibilité de répondre rapidement et brièvement, éventuellement même par téléphone. Lorsque des recherches approfondies sont nécessaires, continuerez-vous de le faire quand des députés vous le demandent?
Vous avez utilisé le terme apparemment anodin de «rationnement». Il a retenu l'attention du député que je suis. Avec les réductions qui vous menacent, je me demande comment vous envisagez ce rationnement. Comment les députés pourront-ils recevoir le service dont ils ont légitimement besoin?
M. Paré: Nous continuerons de répondre aux demandes individuelles. Comme je l'ai expliqué dans mes notes, nous essayons de fournir plutôt des réponses concises que des documents de fond à cause des ressources dont nous disposons. Pour ce qui est du système de rationnement, je demanderai peut-être à M. Finsten de vous donner plus de détails.
M. Hugh Finsten (directeur général, Services de recherche, Bibliothèque du Parlement): Merci, monsieur Paré.
Je pense qu'on nous a demandé d'examiner les futures tendances de la Bibliothèque. Nous constatons certainement, aux Services de recherche, une augmentation de nos différents programmes, du travail des comités et des recherches que nous effectuons à la demande des - l'année dernière, ces activités ont représenté respectivement environ 57 p. 100, 30 p. 100 et 35 p. 100 du temps de nos attachés de recherche - , et pour ce qui est de notre budget, vous pouvez voir qu'il diminue. Cela complique beaucoup la tâche de nos employés. Cela veut dire que nous devons chercher comment répartir nos différentes ressources dans nos programmes.
Nous avons également indiqué l'utilité de nos publications. Malheureusement, face à l'augmentation de la demande dans d'autres domaines, le nombre de ces publications diminue. Il est donc plus difficile d'utiliser des documents déjà existants pour répondre aux demandes.
Compte tenu de la diversité de ces programmes, de la diminution de notre budget et de l'augmentation de la demande, nous pensons qu'il faut examiner les différents aspects de notre travail pour voir comment nous pouvons répondre à la demande. On peut envisager un rationnement, peut-être en ce qui concerne le détachement d'employés auprès des comités ou les demandes plus complexes qui prennent beaucoup de temps. Nous n'avons pas encore examiné véritablement comment nous allons procéder. Comme je l'ai dit, vu l'augmentation de la demande et la diminution des ressources, certains changements vont s'imposer à l'avenir. Si cette situation continue, nous devrons envisager une forme de rationnement.
M. Mayfield: C'est justement, je crois, parce que «certains changements vont s'imposer» que nous sommes tous inquiets.
Je me demande si la Bibliothèque essaie, d'une façon ou d'une autre, de contacter les parlementaires pour connaître leurs besoins et savoir ce qui devra changer. Est-ce qu'il y aura des ressources supplémentaires ou les renseignements et les services dont les députés ont besoin pour faire leur travail vont-ils diminuer? Ce sont vraiment des questions difficiles. Il me semble que la Bibliothèque aurait bien du mal à répondre à ces questions à elle seule; je crois, en fait, qu'il faudra que nous nous entendions sur ce dont nous sommes tous prêts à nous passer. Posez-vous des jalons pour un dialogue de ce type?
M. Paré: Je voudrais faire un commentaire général à ce sujet qui s'applique aussi bien au service de référence qu'aux services de recherche. Dans notre optique, les députés, les sénateurs et leur personnel trouveront eux-mêmes, de plus en plus, la réponse aux questions factuelles et brèves. Les demandes plus complexes, plus approfondies seront présentées à la Bibliothèque. Ce sera peut-être la tendance générale. Il est, en fait, encore trop tôt pour le dire, mais c'est ce que nous prévoyons après l'expérience de l'année écoulée. Cette année, cette tendance va se préciser.
M. Mayfield: Quelles autres idées novatrices avez-vous pour combler l'écart qui semble s'ouvrir entre les besoins et les ressources permettant d'y répondre? Nous nous tournons de plus en plus vers la technologie. Y a-t-il d'autres idées novatrices qui se profilent dans l'arrière-plan?
M. Paré: Je ne sais pas si ce sont des idées novatrices, mais nous sommes certainement prêts à former les députés et les sénateurs ainsi que leurs employés pour qu'ils puissent utiliser Internet dès que l'on aura pris la décision de leur donner la possibilité d'y avoir accès. Nous avons déjà des employés qui sont prêts à s'en occuper. Ces bibliothécaires ont formé des employés de la Bibliothèque - une quarantaine, je crois - et nous sommes maintenant prêts à aller de l'avant. C'est quelque chose que nous sommes censés faire dès que vous serez prêts.
Comme je l'ai dit, nous fournirons un accès aux tours CD-ROM, ce qui vous permettra d'utiliser simultanément 40 disques CD-ROM. Vous pourrez avoir accès à des journaux, des périodiques et des magazines. C'est quelque chose qui se fera l'année prochaine. Un peu plus tard dans l'année - je l'ai demandé à M. Fleurant - , probablement au deuxième trimestre, nous pourrons vous donner accès au catalogue en direct de la Bibliothèque depuis votre bureau. Là encore, vous aurez accès à cela et vous pourrez demander directement un livre ou un renseignement à la Bibliothèque.
Ce ne sont peut-être pas réellement des innovations, mais cela va se faire.
M. Mayfield: Savez-vous à peu près quand?
M. Paré: Cela se fera dans les six prochains mois ou d'ici à peu près un an. Je ne peux rien dire à propos de la formation pour Internet parce que la décision dépend de la Chambre des communes.
M. Mayfield: Vous avez parlé de la création d'une quarantaine de bureaux. Avez-vous fourni une formation pour ces bureaux?
M. Paré: Oui, sur place. Nous avons des libraires qui sont prêts à fournir cette formation aux députés et à leur personnel. Cela fait partie de la responsabilité que l'on nous a confiée quant à la mise en oeuvre d'Internet sur la Colline.
M. Mayfield: Votre bibliothèque s'efforce-t-elle d'établir des liens avec d'autres bibliothèques ministérielles? Cela représente-t-il des économies ou bien...?
M. Paré: Nous sommes en contact très étroit avec la Bibliothèque nationale. Nous avons également une entente avec le Conseil des bibliothèques du gouvernement fédéral où nous faisons partie du groupe qui négocie des frais forfaitaires pour les publications. Nous participons à cela.
Quant à l'établissement d'un catalogue et à la classification des documents, surtout pour les publications officielles, nous avons établi un comité avec la Bibliothèque nationale parce que nous avions l'impression que nos activités se chevauchaient. Elle cataloguait les mêmes publications que nous. Nous sommes maintenant parvenus à réduire ce chevauchement de 85 p. 100 et 90 p. 100.
Comme vous pouvez le voir, nous continuons à collaborer avec d'autres bibliothèques et à éviter tout chevauchement dans nos activités en matière de traitement parce que nous pensons que ce serait de l'argent mal utilisé. C'est donc plutôt dans ce domaine que nous collaborons avec d'autres bibliothèques et les services gouvernementaux.
M. Mayfield: Merci beaucoup.
Le coprésident (M. Richardson): Merci, monsieur Mayfield. Sénatrice Milne.
La sénatrice Milne (Brampton): Merci, président.
Avant de vous poser une question, je devrais peut-être dire au comité quelque chose qui, je le sais, est connu du sénateur Doyle mais peut-être pas des députés.
Le Sénat n'est plus relié à la Bibliothèque. Nous ne pouvons pas recevoir des renseignements en direct. Je dois vous dire que je trouve cela très frustrant. Avec Internet, mon fils peut accéder directement à la Bibliothèque du Parlement depuis Calgary alors que je n'en suis séparée que par150 pieds de couloir et que je ne peux pas le faire. Je dois y aller à pied ou envoyer mes employés ou un messager pour obtenir des renseignements.
C'est ce qui m'amène à poser la question suivante. Si des sénateurs avaient accès à la Bibliothèque par ordinateur, cela vous aiderait-il dans vos efforts de réduction du coût de certains services fournis au Sénat ou aux comités du Sénat?
M. Paré: En un mot, non, mais je vais vous donner des explications.
Je vais d'abord commenter la question de l'accès à la Bibliothèque depuis le Sénat. Le catalogue sera mis à la disposition des deux Chambres dans les mois qui viennent, mais je pense que, pour le Sénat, il faut améliorer l'équipement et le réseau du point de vue technologique. À ma connaissance, cela va se faire.
La sénatrice Milne: Peut-être dès demain dans les salles de réunion des comités!
M. Paré: Je vais peut-être demander à M. LeMay de vous donner quelques explications supplémentaires. Il est au courant de ce qui va se faire.
M. François LeMay (directeur général, Services techniques et Bureau de l'information publique, Bibliothèque du Parlement): C'est en fait un problème technologique: le Sénat n'est pas relié au reste de l'infrastructure de la Colline.
Je me demande toutefois un peu... Votre fils a accès par Internet à la page qui ouvre la communication avec la Bibliothèque du Parlement, mais personne n'a encore accès au catalogue. Il s'en faut donc de peu que vous receviez un meilleur service que tous les autres. Mais nous examinons notamment ce que l'on pourra faire quand on y aura accès par Internet. À ma connaissance, le système ne permet pas actuellement de relier directement le Sénat à la Bibliothèque; donc, en utilisant Internet, vous pourrez avoir accès à notre catalogue une fois qu'il sera disponible. C'est l'un des projets que nous examinons pour les six prochains mois, afin de faire en sorte que le Sénat ait accès à notre catalogue, de la même façon que les députés pourront utiliser le canal de communication interne.
M. Paré: Et votre fils y aura accès en même temps.
La sénatrice Milne: Si vous passez, d'ici février, à un réseau basé sur Windows... Si vous allez donner au Sénat l'accès à un réseau basé sur Windows, cela ne marchera pas avec notre réseau actuel parce que les installations du Sénat utilisent presque toutes DOS. Donc, d'entrée de jeu, nous ne pourrons pas profiter de ce que vous allez faire.
M. LeMay: Vous pourrez néanmoins avoir accès au catalogue. Dans certains cas, vous ne pourrez pas échanger les logiciels que nous avons; vous ne pourrez peut-être pas avoir accès à certains disques CD-ROM qui fonctionnent seulement avec Windows ou obtenir les mêmes résultats que les députés. Mais, en fin de compte, c'est un problème de technologie qui concerne le Sénat. Si vous améliorez votre équipement, vous aurez un niveau d'accès égal à celui des députés qui ont, eux, amélioré le leur. Je crois que telle est la situation, mais je ne connais pas réellement tous les détails du côté du Sénat, sinon que le fait que vous utilisez DOS est l'un des facteurs en jeu.
La sénatrice Milne: Je me rends compte que cela va coûter de l'argent au Sénat, ce qui, actuellement, n'est pas une chose populaire où que ce soit dans le pays.
M. Paré: Puis-je compléter cette réponse? La dernière partie de la question avait trait aux retombées sur la nature des services. Est-ce que la Bibliothèque fournira plus ou moins de services?
Quand vous aurez accès à tous ces renseignements en consultant la Bibliothèque ou d'autres journaux et périodiques, le personnel des députés et des sénateurs trouvera plus directement les renseignements nécessaires. Mais les demandes exigeant des recherches plus complexes et plus approfondies passeront par la Bibliothèque et, pour ce qui est de la quantité, il n'y aura pas moins...
La sénatrice Milne: De charge de travail pour vous.
M. Paré: ...de charge de travail.
La sénatrice Milne: Ma dernière question est en fait de nature plutôt pratique. Vous savez que vous allez devoir déménager. Vous ne savez pas où vous irez, mais vous examinez certainement certains locaux, étant donné les besoins très spécifiques que vous avez à cet égard.
M. Paré: Nous avons seulement eu des discussions préliminaires avec le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux. Il faut néanmoins que nous soyons aussi près que possible de la Colline et nous pourrions peut-être aller à l'édifice de la Promenade où nous avons déjà des services. Mais après ce qui s'est passé ces quinze derniers jours - le chauffage a été fermé hier et le personnel a dû s'en aller - , nous ne sommes pas sûrs que c'est là que nous devrions aller.
Mais en effet, il faudra que nous soyons près et que nous continuions de fournir le même niveau de service aux députés et aux sénateurs. Nous ne sommes cependant pas encore fixés. Il y a une planification à faire.
M. LeMay: Je veux éclaircir quelque chose. On m'a rappelé que les sénateurs peuvent en fait avoir accès à notre catalogue en direct en demandant au technicien du Sénat de les mettre en communication avec ce catalogue. Cela ne se fait pas automatiquement, comme ce sera le cas lorsque nous utiliserons Windows et qu'il suffira d'appuyer sur la souris, mais vous pouvez avoir accès à notre catalogue dès maintenant en vous adressant aux techniciens du Sénat.
La sénatrice Milne: Merci.
Le coprésident (M. Richardson): Voulez-vous faire des commentaires, sénateur Doyle?
Le coprésident suppléant (le sénateur Doyle): J'ai une question qui fait peut-être suite à ce que demandait la sénatrice Milne.
Qu'en est-il, du point de vue historique, de la différence entre la qualité des services fournis aux députés et aux sénateurs par les bibliothèques? Dans mon ignorance, je pensais que la Bibliothèque était l'endroit où nous étions sur un pied d'égalité.
M. Paré: C'est la première fois que j'entends parler d'une différence de qualité dans les services que nous fournissons. Pour nous, il n'y a qu'une qualité - nous fournissons la meilleure qualité possible de service aux deux Chambres, aux sénateurs et aux députés.
Je dois dire que les demandes présentées par les sénateurs sont parfois un peu différentes de celles des députés. Nous fournissons néanmoins toujours un service de première qualité aux deux. Je pense que, l'année dernière, nous avons eu environ 485 projets de recherche importants. Je pense que 285 ou 275 étaient pour les sénateurs. Comme vous le voyez, nous fournissons un service de qualité égale aux deux.
La seule chose sur laquelle nous n'exerçons aucun contrôle est la technologie. Si l'équipement et les systèmes de télécommunications ne sont pas adaptés, il peut y avoir une différence. Mais il me semble qu'il y a toujours une solution. M. LeMay a indiqué que vous pouviez avoir accès au catalogue, mais de façon différente. Cela n'est pas de notre ressort.
Toutefois, pour ce qui est de la qualité du service que fournit la Bibliothèque, nous traitons les sénateurs et les députés de la même façon tout le temps, je vous le garantis.
Le coprésident suppléant (le sénateur Doyle): Je ne voulais pas mettre en doute la qualité du service, mais plutôt les ressources disponibles, qui sont apparemment différentes; il faudrait examiner la situation avant que je puisse... Il me faut plus de détails à ce sujet.
Pour ce qui est de diminuer peut-être le volume de renseignements là où ce serait réalisable - je pense que vous avez inclus cela dans les économies que vous envisagez - , l'expérience m'a appris que, quand on reçoit moins d'information, cela finit généralement par coûter plus cher et qu'il faut plus de temps pour produire quelque chose d'inférieur. Allez-vous faire un certain effort pour former les gens à la préparation de résumés? Allez-vous peut-être mettre en place différents modèles de...? Si je veux, par exemple, avoir des renseignements sur un membre du Congrès des États-Unis, je peux recevoir le genre de chose qui figure dans Who's Who ou un long article comme ceux du New Yorker. Je n'ai pas besoin de tous les détails chaque fois que je fais une demande. Je pense plutôt à la façon dont l'utilisateur peut intervenir en sachant quoi demander lorsqu'il désire des renseignements brefs et précis.
M. Paré: En deux mots, je vous dirais que la participation des utilisateurs sera certainement accrue et ils auront un meilleur accès à tous les systèmes d'information figurant dans la base de données. Les possibilités vont se multiplier grâce à Internet, par exemple.
Le coprésident suppléant (le sénateur Doyle): C'est précisément ce qui me fait peur: Internet.
M. Paré: Parlons un peu d'Internet. J'y ai accès depuis plusieurs mois. Il faut beaucoup de temps pour s'y habituer et pour trouver les renseignements que l'on veut. C'est pourquoi, à la Bibliothèque, nous avons formé des gens qui savent très bien «surfer» sur Internet - excusez-moi, mais c'est l'expression qu'on emploie.
Nos employés apprennent à naviguer et surfer. Je peux vous dire que, quand j'étais jeune, j'avais tellement peur de l'eau que si vous m'aviez dit que j'allais devoir naviguer, je ne serais jamais devenu bibliothécaire.
Nous commençons maintenant, par exemple, à préparer des bibliographies des sites d'Internet. Si vous voulez par exemple obtenir de la documentation sur le Parlement australien, nous vous indiquerons les adresses et les sites à consulter. Nous sommes en train de mettre au point un instrument qui vous sera utile quand vous aurez accès à ce système.
Je pense donc que les utilisateurs interviendront plus parce qu'ils devront faire une plus grande partie du travail. Ils appelleront la Bibliothèque pour expliquer leur problème et demander quoi faire. Nous leur prêterons assistance.
Le coprésident suppléant (le sénateur Doyle): C'est rassurant.
M. LeMay: J'ajouterai simplement que l'un des effets que nous avons déjà constatés est que les députés et les sénateurs sont de mieux en mieux au courant de ce qui est disponible, mais ils n'ont pas vraiment le temps de faire les recherches eux-mêmes. Ils sont plus exigeants. Ils disent maintenant que le document qu'ils veulent doit être disponible; s'il n'existe pas sur papier, nous devons pouvoir le trouver sur Internet. Avec la nouvelle technologie, nous devons donc faire plus de travail que nous ne l'aurions jamais imaginé.
À un moment donné, nous pensions que les députés et les sénateurs, ou certains membres de leur personnel, effectueraient une partie des recherches, mais nous constatons que ceux qui utilisent déjà Internet... parce que certaines personnes sur la Colline ont des abonnements commerciaux pour Internet et en font usage. Au bout de quelque temps, comme ils trouvent tant de renseignements, ils s'adressent à nouveau à la Bibliothèque et lui demandent de se montrer sélective quant aux renseignements qu'elle transmet.
Nous pensons qu'avec cette nouvelle technologie ou cet accès à un volume plus important de renseignements, il y aura plus de questions qui seront posées à la Bibliothèque ou, tout au moins, les gens lui demanderont de les aider à faire le tri dans ces renseignements. Nous ne nous attendons pas à un changement tel que les députés ou leur personnel feraient eux-mêmes leurs recherches et que les gens de la Bibliothèque pourraient, en quelque sorte, commencer à se reposer.
Le coprésident suppléant (le sénateur Doyle): Les écoles de bibliothécaires sont-elles conscientes de ces changements et de ce que l'on attendra de la prochaine génération de bibliothécaires?
M. LeMay: Assurément. Ces écoles forment maintenant les gens à l'utilisation des bases de données commerciales et d'Internet. Elles y consacrent beaucoup d'heures et elles ont conclu des accords avec la plupart des fournisseurs pour pouvoir le faire à un prix très raisonnable pour l'école, mais les nouveaux bibliothécaires que nous avons savent assurément comment utiliser cette nouvelle technologie. Ils peuvent donc passer facilement des ouvrages imprimés que nous devons encore consulter aux systèmes d'information électroniques auxquels nous avons accès.
Je dis souvent qu'il ne faut pas croire que l'on pourra tout trouver sur Internet. On peut s'en servir. Pour nous, c'est une source de référence supplémentaire, mais il y a énormément de banques de données commerciales et de documents imprimés que l'on peut parfois consulter plus rapidement. Vous avez notamment parlé de trouver des renseignements sur un membre du Congrès ou quelque chose comme ça. Le système électronique nous permet assurément d'obtenir des renseignements à jour, mais dans de nombreux cas, nous utilisons encore des documents imprimés.
Le coprésident suppléant (le sénateur Doyle): Merci.
Le coprésident (M. Richardson): Je voudrais également faire quelques commentaires ou poser quelques questions.
Il est important que tous les parlementaires, aussi bien les sénateurs que les députés, reçoivent un service de même nature. Je ne veux pas dire que la pierre d'achoppement est la Bibliothèque du Parlement; c'est plutôt la façon dont les budgets sont répartis et distribués dans chacune des Chambres. Le Sénat a choisi d'utiliser un système de recherche documentaire et la Chambre des communes en a choisi un autre.
La sénatrice Milne a demandé si le manque d'accessibilité empêchait parfois de recevoir rapidement des renseignements. Je me demandais simplement pourquoi les systèmes électroniques des deux Chambres n'étaient pas compatibles. La différence de prix ne paraît pas très importante mais, en fin de compte, cela empêche d'avoir rapidement accès à l'information.
C'était juste une remarque, mais ce n'est pas un problème qui vous concerne, monsieur Paré. Il est du ressort du Sénat lui-même.
J'ai constaté avec joie que vous parliez de la nouvelle salle de lecture de l'édifice Wellington et du regroupement des services dans l'édifice de la Confédération. Quand tout le monde sera connecté au début de 1996, ce sera beaucoup plus... Les compétences et les capacités d'adaptation des jeunes gens que nous engageons dépassent largement celles des députés. Nous sommes encore à l'âge de l'imprimerie. Ce sont mes enfants qui m'ont appris à utiliser cela, car on ne s'en sert pas dans mon métier.
Nous serons heureux d'avoir ces nouveaux services et j'attends avec impatience le moment où nous pourrons voir certaines des choses dont nous parlons. Nous avons dit qu'on pourrait voir ce que fait la Bibliothèque du Congrès et les services qu'elle fournit. Vous savez que la plupart d'entre nous ne voient que l'aspect concret de certaines choses et que leur réflexion dépasse le niveau concret dans d'autres domaines. Il serait bon que vous puissiez nous montrer comment fonctionne cet équipement si nous vous le demandons. Cela nous aiderait à nous en faire une meilleure idée et à visualiser le type de travail qui pourra se faire ainsi.
Je voudrais dire que, tout en faisant cela, vous continuerez, je l'espère, à offrir des services utiles comme les ateliers pour le personnel, dans la mesure du possible et sans engager trop de frais. Je ne sais pas en quoi ils consistent mais, si ces ateliers sont normalisés, nous savons qu'en matière de technologie, tout le monde a le même niveau et les mêmes compétences. Cela permettra de répondre aux besoins des parlementaires. J'espère simplement que vous continuerez à offrir ces ateliers.
Je n'ai pas d'autres questions à poser parce que, dans trente secondes, je vais proposer que nous levions la séance pendant que les parlementaires vont voter. Si vous acceptez de passer une dizaine ou une quinzaine de minutes ici, je n'interromprai pas nécessairement la discussion. Ce que vous avez dit est très important et nous voulons appuyer vos projets dans la mesure du possible.
M. Paré: Monsieur le président, je voudrais simplement ajouter un bref commentaire au sujet de ce que vous avez dit sur le renforcement des connaissances et de la participation des députés vis-à-vis de la nouvelle technologie que nous proposons. Nous pourrions, par exemple, présenter n'importe quand aux membres du comité une démonstration du poste multimédias que nous avons à la Bibliothèque. Il en était question dans mes notes d'introduction et nous pourrions organiser une petite séance à l'intention des membres du comité pour leur montrer comment utiliser une encyclopédie en direct avec les éléments audiovisuels. Nous sommes en mesure de le faire et cela nous ferait certainement plaisir. Vous sauriez alors mieux en quoi consiste cette nouvelle technologie.
Le coprésident (M. Richardson): Je crois qu'il vaut mieux que nous partions, mais je pense que nous allons accepter votre offre. Êtes-vous prêts à revenir tout à l'heure pour la confirmer? Je pense que le vote sera court, mais on ne peut jamais rien garantir.
M. Paré: Nous serons prêts.
Le coprésident (M. Richardson): Merci.
Le coprésident (M. Richardson): Je demande votre attention, mesdames et messieurs. Je pense que nous allons reprendre la séance et terminer nos délibérations. Merci pour votre patience. C'est l'une des particularités du Parlement.
Je voudrais simplement revenir sur une ou deux choses qui ont été mentionnées. Je sais que votre charge de travail est lourde et que le nombre des attachés de recherche a augmenté au fil des ans. Personnellement, je veux vous dire que je suis satisfait de la qualité des recherches dont nous bénéficions et des gens qui s'en occupent.
Je voudrais vous dire toutefois que je suis mécontent lorsque nous faisons faire le travail à l'extérieur. J'ai de très fortes réserves à ce sujet, mais je vous en expliquerai les raisons à un moment ou l'autre en privé. Toutefois, si vous devez le faire, j'aimerais que vous établissiez des lignes directrices pour assurer aussi bien votre protection que la nôtre, parce que je me suis occupé de cela l'année dernière et il y a des choses qui m'ont fortement inquiété.
Je crois avoir dit à M. Finsten qu'il ne s'agit pas de choses que vous faites mal, mais les résultats ne sont pas toujours bons. Je pense qu'il pourrait y avoir des problèmes dans certains cas si l'on en parlait dans les journaux, mais je vous en toucherai un mot en privé. À cause de certains précédents qui se sont produits ici, je me bats contre cela depuis que je suis là. Je veux que tout se passe au grand jour et dans le respect des règles de la concurrence, mais je ne pense pas qu'il en ait toujours été ainsi.
Pour passer à autre chose, je me réjouis d'avoir obtenu cette vue d'ensemble de la situation. Je pense que nous pourrons transmettre l'information puisque, de façon générale, tous les partis sont représentés. La Bibliothèque est très en avance. Je pense que, si nous avons le temps de le faire dans nos caucus, nous devrions signaler qu'il y a d'importants changements en cours en ce qui concerne non seulement les locaux, mais également, au niveau interne, la prestation des services.
Je veux insister sur le fait que nous aimerions connaître les détails concrets - c'est-à-dire savoir ce que prévoit le ministère des Travaux publics. Lors de notre prochaine réunion, nous demanderons aux gens de ce ministère de venir nous expliquer officiellement le plan, l'échéancier et les résultats attendus. Ils pourront nous dire à quoi l'on peut s'attendre en matière de rénovations, mais il est tout au moins bien établi que le caractère de l'édifice va rester identique. Je ne pense pas que qui que ce soit voudrait rien y changer.
Je n'ai rien d'autre à dire et je vais donc maintenant laisser la parole aux membres du comité s'ils veulent poser des questions ou ajouter quelque chose.
D'abord, M. Mayfield et, ensuite, Mme Debien.
M. Mayfield: Merci beaucoup. Je ne prendrai pas beaucoup de temps.
Je voudrais simplement que vous clarifiiez quelque chose à mon intention. Le résumé du budget indique un transfert de fonds aux systèmes d'information correspondant à une réduction de 242 000 $ et un transfert de fonds du service d'information publique. J'aimerais savoir ce que sont ces systèmes d'information. Quels services fournissent-ils? J'ai l'impression que ce n'était pas une bonne affaire pour la Bibliothèque, tout au moins sur le plan financier.
M. Paré: Je ne vous dirai pas si c'était une bonne ou une mauvaise affaire.
M. Mayfield: Vous n'avez pas à le faire.
M. Paré: Le système de soutien au réseau incluait des gens qui s'occupaient de tous les ordinateurs installés en réseau à la Bibliothèque pour vérifier comment ils fonctionnaient et comment fonctionnait la technologie. Il s'agissait plutôt du matériel que des logiciels.
M. Mayfield: Voilà donc ce que sont les systèmes d'information, n'est-ce pas?
M. Paré: Oui, et nous avions une petite équipe de quatre personnes qui faisait ce travail. Elle a été transférée à la Chambre des communes où il y a, je crois, plus de 100 employés qui s'occupent de cela; nous pensons donc qu'à long terme, la Bibliothèque pourra ainsi recevoir un service plus régulier.
Quant au service d'information publique, comme vous le savez, la Chambre des communes avait un service qui fournissait des renseignements au public au sujet du Parlement et de la Chambre des communes. Il y a un groupe de gens qui répondent aux questions par téléphone et qui répondent aussi à celles que posent les employés des députés. À Westminster, le service d'information publique fait partie de la Bibliothèque depuis de longues années. Je crois que cela remonte à 1975.
Lorsque nous avons parlé d'une rationalisation de certains des services offerts par le Sénat, la Chambre et la Bibliothèque, nous avons pensé que le service de l'information publique devrait peut-être relever de la Bibliothèque. Pour répondre à nombre des questions posées à ce service, il faut de toute façon utiliser des renseignements et des documents provenant de la Bibliothèque; il existait donc un lien entre les deux. Voilà pourquoi il a été décidé de transférer ce service à la Bibliothèque.
M. Mayfield: Je suppose que les crédits nécessaires pour faire ce travail ont été transférés en même temps que le service, n'est-ce pas?
M. Paré: Oui, vous avez les chiffres: il y a, d'une part, 242 000 $ qui ont été transférés à la Chambre et, d'autre part, 1 715 000 $ qui ont été transférés à la Bibliothèque.
M. Mayfield: D'accord. Vous avez soulagé mes craintes, car je peux constater que le budget de la Bibliothèque subit des compressions et que vous êtes forcés de faire des économies et de réduire vos dépenses. Vous avez répondu à ma question. Merci beaucoup.
Le coprésident (M. Richardson): Madame Debien.
[Français]
Mme Debien: Toujours dans votre document Nouvelles tendances à la Bibliothèque du Parlement, au deuxième paragraphe de la page 5, vous dites, et j'imagine que c'est en rapport avec le document de planification que vous nous aviez soumis en 1994:
- La revue...
- C'est la revue des programmes, si je comprends bien.
- ...n'a pas, jusqu'ici, répondu à toutes nos attentes, mais il en sortira des résultats positifs pour ce
qui est des services de soutien, des photocopieurs et du courrier.
M. Paré: Oui. C'était en rapport avec ce document que nous avions distribué en novembre 1994 et aussi avec le rapport d'étape que nous avons distribué en juin 1995. Pour certaines activités, nous avons formé des comités de membres du personnel pour nous aider à trouver des solutions. Nous avons établi un processus très démocratique et, par conséquent, nous avons mis beaucoup plus de temps qu'on avait prévu à obtenir des résultats.
On n'a pas tout à fait obtenu les résultats escomptés, mais c'est peut-être un peu attribuable à l'absence de direction à ces comités. On n'a pas voulu intervenir au départ; on leur a donné le sujet, par exemple l'opération de la reliure. On leur a demandé de nous donner des façons d'améliorer le service actuel tout en économisant. Nous avons examiné en détail six ou sept services. On s'est rendu compte que le processus a été bon et qu'il a amené les employés et les groupes à s'impliquer. Mais, d'un autre côté, on n'a pas eu les résultats aussi rapidement qu'on le prévoyait.
Je puis vous assurer que nous allons y voir et que dans les prochains mois, nous allons rencontrer les objectifs que nous nous étions fixés.
Mme Debien: Dans le fond, il y a du retard dans le processus. L'atteinte des objectifs que vous vous étiez fixés n'est pas compromise.
[Traduction]
Le coprésident (M. Richardson): Sénatrice Milne.
La sénatrice Milne: Je veux remercier les représentants de la Bibliothèque. Ils m'ont donné certaines munitions pour voir ce que nous pouvons faire pour moderniser le système du Sénat. Je sais que le bureau de la régie interne du Sénat se réunit jeudi et qu'il a précédemment refusé de moderniser ce système. J'espère que le sénateur Doyle fera un peu de lobbying de son côté du Sénat - j'en ferai certainement du mien - afin de voir ce que nous pouvons faire pour progresser au même rythme que le reste de la Colline; je crois en effet qu'il faut que nous le fassions maintenant, sinon, cela nous coûtera beaucoup plus cher à l'avenir.
Le coprésident (M. Richardson): Messieurs, pour conclure, je vous remercie beaucoup d'être venus et d'avoir présenté la situation au comité. Nous serons heureux de vous rencontrer de temps en temps au cours de l'année. Merci beaucoup.
La séance est levée.