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SOMMAIRE EXÉCUTIF

Le Canada rural occupe plus de 90 p. 100 du territoire du pays et regroupe le tiers de sa population. Caractérisé par une économie et un tissu social très diversifiés, le Canada rural fournit de l'emploi, des produits forestiers, des minéraux, du pétrole et du gaz, des biens manufacturés, des produits agricoles, des devises étrangères et des installations récréatives et touristiques dont tous les Canadiens peuvent bénéficier. De fait, si le secteur économique primaire, y compris l'agriculture, l'énergie, l'exploitation minière et forestière et les pêches, constitue une valeur inestimable pour l'économie canadienne, il est encore plus crucial pour le développement économique du Canada rural. Plus de 500 collectivités à prédominance rurale dépendent totalement ou en grande partie de l'exploitation des ressources minières, forestières et énergétiques et nombre d'autres sont tributaires au moins en partie des ressources naturelles ou de l'avenir économique des secteurs de la pêche et de l'agriculture.

Pour que le développement rural soit possible, il faut être en mesure de reconnaître les nombreuses possibilités économiques qu'offrent les zones rurales et mettre facilement à leur disposition les outils dont elles ont besoin pour exploiter ces possibilités. Le but premier du rapport est de recommander des actions propres à développer l'économie du Canada rural et à doter les résidants de ces régions des outils de développement qui leur permettront de demeurer dans leurs collectivités.

Le développement économique du Canada rural doit être une responsabilité collective assumée par les trois paliers de gouvernement, les intervenants locaux et le monde des affaires. Dans ce contexte général, le gouvernement fédéral doit se poser en chef de file actif en facilitant le développement économique local. Il est par ailleurs préférable de laisser les collectivités rurales décider, en tant que partenaires à part entière dans la prise de décisions, de la manière dont ce développement doit se faire. Le Comité croit fermement qu'en matière de développement local, une approche «ascendante» est beaucoup plus indiquée qu'une approche «descendante».

Pour aider le Canada rural à poursuivre son développement, il faut établir des politiques qui garantiront à ses résidants l'accès à des programmes et à des services gouvernementaux d'une qualité équivalente à ceux offerts aux citadins. L'accès à l'éducation, à la formation, à l'infrastructure, aux communications, aux capitaux, à la recherche et développement et à d'autres outils importants est une condition sine qua non du développement économique adéquat des régions rurales. Pour établir ces règles du jeu équitables, il n'est pas nécessaire d'augmenter subitement les dépenses gouvernementales; l'on pourrait et l'on devrait plutôt faire bénéficier activement le Canada rural des programmes de financement publics existants.

Le Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes est arrivé à la conclusion que le gouvernement fédéral doit élaborer une politique rurale globale, mais axée sur les régions qui repose sur une vision claire du développement économique du Canada rural. Dans son rapport, le Comité examine principalement sept enjeux précis du développement.

Il recommande que le gouvernement fédéral, en collaboration avec d'autres ordres de gouvernement, l'industrie et les collectivités rurales elles-mêmes, facilite l'accès à l'éducation de base en utilisant les nouvelles technologies de l'information. Le gouvernement fédéral devrait également réorienter ses programmes de formation de façon à répondre aux besoins de l'industrie et à miser sur le potentiel que représentent les ressources naturelles.

En ce qui concerne l'établissement d'une infrastructure de base pour le développement, le gouvernement devrait injecter au moins 50 p. 100 du budget d'un futur programme d'infrastructure dans les régions rurales et éloignées et s'assurer que les systèmes de communication suivent l'évolution de la technologie.

Des mesures concrètes s'imposent également pour intensifier les activités touchant les ressources naturelles, pour accroître les activités à valeur ajoutée et pour développer le tourisme. Ces interventions stratégiques comprennent la rationalisation de la réglementation fédérale et l'élimination des entraves qu'il met au développement rural, un pas vers un règlement rapide et équitable des revendications territoriales autochtones, l'adoption de politiques efficaces pour encourager les entreprises à faire une production à valeur ajoutée, la réduction des obstacles aux échanges commerciaux internationaux et intérieurs et le développement d'une infrastructure touristique.

Le Comité estime en outre qu'il faudrait faire beaucoup plus pour soutenir le développement de la petite entreprise et encourager l'entrepreneuriat dans les régions rurales et éloignées. Le Comité recommande à cette fin que le gouvernement fédéral demande à ses organismes de développement, comme la Banque de développement du Canada et ses agences de développement régional d'accorder une plus grande priorité au développement économique des régions rurales. Dans la mesure du possible, le gouvernement devrait inciter le secteur privé, y compris les banques à charte canadiennes, à réinvestir leurs profits dans les collectivités rurales.

Enfin, le gouvernement fédéral devrait modifier sa structure organisationnelle et ses mécanismes d'exécution des programmes dans l'intérêt des résidants des régions rurales du pays. Le Comité recommande fortement la création d'un poste de ministre des Affaires rurales qui aura la responsabilité de coordonner les activités des ministères fédéraux en matière de développement rural. Ce nouveau ministre serait en outre appuyé par un institut stratégique national des questions rurales établi en collaboration avec d'autres paliers de gouvernement, le monde des affaires et les intervenants du milieu rural. En remaniant ses structures et ses programmes, il est très important que le gouvernement privilégie l'approche du guichet unique pour la prestation de ses services aux Canadiens des zones rurales.

À l'issue de ses travaux, le Comité est plus que jamais convaincu qu'il existe vraiment au Canada une économie rurale distincte qui a une interaction profonde avec celle du Canada urbain. Privés de l'accès aux ressources naturelles du Canada rural, les secteurs des services et de la fabrication seraient grandement défavorisés. Les Canadiens des zones urbaines doivent prendre la pleine mesure de cette interaction, qui devrait également se refléter dans une politique officielle qui traite le Canada rural et le Canada urbain sur un pied d'égalité.


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