:
Il a duré si longtemps. Nous avons réussi à consigner au hansard les réactions de centaines de Canadiens. Quand les Canadiens se prononcent et que leur voix est transmise directement sur le parquet de la Chambre des communes, c'est magnifique.
Je vais lire quelques-uns de ces nombreux gazouillis affichés sur Twitter. Ils brillent souvent par leur concision. Certains députés ont dénigré les gazouillis comme forme de rétroaction des Canadiens. Nous ne sommes pas d'accord. Nous croyons que les Canadiens qui affichent des messages sur Twitter ou Facebook ont autant le droit de se faire entendre que n'importe quel autre Canadien. Une femme écrit: « C'est choquant ce que le budget conservateur fait à la protection environnementale. Le développement durable crée des emplois et est bon pour l'économie. » Une autre dit: « Est-ce même constitutionnel d'affaiblir les processus environnementaux dans un budget? »
Une autre Canadienne applaudit le député de , disant qu'elle aime beaucoup le comportement positif de ce député. Chose certaine, je suis d'accord avec cette observation.
Quelqu'un écrit: « La politique canadienne des pêches est une tragédie internationale ». Les interventions de Terre-Neuve-et-Labrador sont à la merci de ce qu'il qualifie de tyrannie de notre système politique majoritaire.
Un autre intervenant écrit: « Ne serait-il pas plus sage d'éliminer le déficit en cherchant à créer des emplois et une assiette fiscale, au lieu de jeter à la rue des dizaines de milliers de travailleurs? » Je suis assurément d'accord avec cela. Comme on l'a vu plus tôt, l'analyse économique initiale du budget montre qu'il va faire disparaître 60 000 emplois. L'intervenant ajoute que, d'après l'économiste Toby Sanger, « Les compressions dans le secteur public vont entraîner la perte de 60 000 emplois dans les secteurs public et privé. Le budget de 2012 est une tromperie. Comment peut-on dire que c'est un budget créateur d'emplois quand le gouvernement va sabrer 20 000 emplois du secteur public? »
Un autre concitoyen, qui se dit fier d'être Canadien, écrit ceci: « Répéter les notes préparées par les conservateurs, ce n'est pas du débat non plus. Au moins, le NPD fait entendre à la Chambre des communes la voix des Canadiens ».
[Français]
« Pourquoi des compressions majeures à Élections Canada qui inquiètent sur ce qui est pourrait être la plus grosse fraude électorale de l'histoire canadienne? Hmm... » dit une dame qui se demande exactement pourquoi, comme on l'a mentionné plus tôt, ces compressions majeures sont effectuées à Élections Canada.
[Traduction]
Elle écrit aussi ceci: « Les compressions à CBC/Radio-Canada reviennent à éteindre les lumières pour que personne ne puisse voir ce qui se passe. Lorsqu'on n'aime pas le message, on tue le messager. »
Une autre personne écrit ceci: « Merci au NPD. C'est une chose difficile à admettre, mais je crains vraiment pour l'avenir de ma génération. C'est rassurant d'entendre quelqu'un en parler. »
Une autre personne écrit ceci: « Bien joué, monsieur! Continuez de permettre aux Canadiens de se faire vraiment entendre à la Chambre. On ne peut jamais taire la vérité. »
Un certain nombre d'autres commentaires comme celui-ci ont été exprimés: « Merci de fait part de nos préoccupations à la Chambre des communes. »
Une autre personne écrit ceci: « Merci d'être mon porte-parole au Parlement sur le budget. Mon député, qui est conservateur, ne s'intéresse pas à ce que je dis. »
Une personne de l'Alberta écrit ceci: « La société CBC/Radio-Canada est très importance pour les Canadiens, et les compressions sont épouvantables. Nous avons besoin d'un média solide qui dit la vérité. »
Un étudiant a écrit ceci: « Je suis un étudiant de la circonscription de Leeds—Grenville. Compte tenu de toutes les compressions dans les services, comment pourrai-je trouver un emploi et rembourser mes dettes d'études? »
Un autre écrit ceci: « Le prochain gouvernement pourra-t-il renforcer de nouveau la réglementation des aliments après les faibles mesures qu'ont mises en oeuvre les conservateurs? » Les députés se rappelleront que j'ai parlé tout à l'heure des compressions substantielles à l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Une électrice de ma circonscription, dans la côte Ouest, est fière que je sois son député. Moi aussi, je suis fier d'elle. Elle écrit ceci: « Le budget s'en prend aux plus vulnérables. Merci de vous y opposer aussi fermement. »
Une autre personne écrit ceci: « Je continuerai de travailler aussi longtemps que le NPD défendra les fonctionnaires, les pensions et le programme Katimavik. »
Une autre encore écrit ceci: « C'est bien que le NPD lise les commentaires des citoyens à la Chambre des communes. Cela ressemble vraiment à la démocratie. Les Canadiens peuvent enfin se faire entendre. »
Voici un compliment que nous avons reçu: « Au début des années 1990, des sénateurs libéraux ont lu au Parlement le nom des signataires d'une pétition contre la TPS. Ce qu'a fait le NPD aujourd'hui en ce qui concerne le budget est beaucoup mieux. Il donne la parole aux Canadiens. »
Je passe maintenant à quelques commentaires publiés dans Facebook.
[Français]
Mon collègue de va vérifier les comptes Twitter et Facebook pour avoir, au cours de la prochaine heure — la 13e heure de débat sur le budget jusqu'à maintenant —, le plus grand nombre possible de commentaires des familles canadiennes.
[Traduction]
Sur Facebook, un homme a déclaré ceci: « C'est d'abord et avant tout grâce à Katimavik que j'ai pu former ma propre identité canadienne. Ce programme m'a permis de vivre, d'apprendre, d'échanger et de travailler avec des jeunes francophones, anglophones et autochtones de tous les horizons. »
Voici ce qu'une autre personne a dit: « J'habite la circonscription d'Haldimand—Norfolk, en Ontario, qui est aussi détenue par les conservateurs. Le premier ministre veut sévir contre les criminels afin de rendre le Canada plus sûr. Or, les Canadiens croient qu'il devrait commencer par sévir contre son propre parti, car il semble y avoir plus de fraude et de corruption au sein de celui-ci que de tout autre parti dans l'histoire politique du Canada. Depuis les dernières élections, il ne se passe pas une semaine sans que le gouvernement ne fasse l'objet d'allégations de comportement criminel. »
Voici ce qu'a déclaré un électeur de l'Alberta: « Le premier ministre du Canada m'horripile. Ce n'est certainement pas ainsi que je conçois le Canada. Je serai touché par tous les aspects de ce budget. Je serai touché par les changements à la Sécurité de la vieillesse. Je serai touché par les enjeux environnementaux. Je travaille dans le secteur public et toutes ces compressions me préoccupent. Nous devons empêcher le gouvernement d'agir de cette façon. »
Un électeur du Nord-Est de l'Ontario résidant dans une circonscription détenue par un conservateur, si je ne m'abuse, dit: « Demandez au Président de la Chambre si les Canadiens peuvent reprendre le chèque de paye du premier ministre et le verser dans le Régime de pensions du Canada car nous n'en avons pas pour notre argent. » C'est un commentaire très intéressant provenant du Nord-Est de l'Ontario.
Ce sont là quelques-uns des gazouillis et des commentaires Facebook que nous avons reçus. Je vais maintenant passer à des lettres et des courriels qui nous ont aussi été envoyés. Nous sommes inondés de messages, et je vais essayer d'en citer le plus grand nombre possible au cours de la prochaine heure.
Demain, comme le débat sera différent, nous n'entendrons pas la voix des Canadiens. Ce que nous entendrons surtout demain, malheureusement, puisque c'est ainsi que fonctionne l'ordre des interventions, ce sont des députés conservateurs qui régurgiteront essentiellement un message formaté par le bureau du .
Pour les nombreux Canadiens qui ont été stimulés et galvanisés par le débat et qui nous ont fait parvenir des informations, des gazouillis et des messages sur Facebook, cela a été un printemps à Ottawa. Cela a été un printemps à la Chambre des communes, là où les Canadiens peuvent vraiment se faire entendre directement.
Demain, on entendra plutôt un message politique très calculé émanant du bureau du . Les gens entendront vraisemblablement la même chose que jeudi dernier, ce qui est malheureux. Nous essaierons d'intervenir le plus souvent possible.
Un autre gazouillis dit: « On fait des compressions à Pêches et Océans alors que le premier ministre signe une entente commerciale avec l'Asie, où l'on pratique la surpêche. Est-ce une coïncidence? »
Il y a une foule d'autres commentaires qui sont arrivés pendant la période des questions. Je veux être sûr de pouvoir les rapporter. Nous sommes inondés de messages. C'est vraiment la seule façon de décrire le phénomène. Il y a tellement de gens qui écrivent que c'est une véritable avalanche. Il n'y a pas d'autre mot.
Je vais commencer par un message en provenance d'une autre circonscription détenue par un conservateur, au Nouveau-Brunswick. C'est ce que nous avons essayé de faire, permettre à des citoyens de circonscriptions conservatrices de se faire entendre à la Chambre des communes. Nous recevons énormément de commentaires.
Une citoyenne du Nouveau-Brunswick a écrit ce qui suit: « J'habite près d'Oromocto, au Nouveau-Brunswick, où se trouve la base du ministère de la Défense nationale la plus animée de notre grand pays. Aujourd'hui, mon mari a pris sa retraite après 33 ans de service. Il a servi en Afghanistan deux fois, a pris part à la guerre du Golfe et s'est rendu en Serbie et à bien d'autres endroits pour protéger notre pays libre. Il touchera son indemnité de départ d'ici 12 à 16 semaines. À cause de ce budget, nos valeureux militaires ne pourront plus obtenir ces indemnités. Il en a été question aujourd'hui lors de son dîner d'adieu. Au lieu des commentaires auxquels je m'attendais, j'ai entendu les gens dire qu'il leur faudrait tout simplement poursuivre leur carrière dans l'armée. J'ai été renversée d'entendre cela, et le gouvernement devrait avoir honte. Les membres du gouvernement se serrent-ils la ceinture, eux? Pourquoi ne prêchent-ils pas par l'exemple ou ne s'écartent-ils pas du chemin? Ils devraient tirer des leçons de ce groupe extraordinaire avec lequel je viens de dîner et, tout comme eux, sauver notre pays. »
Au nom du caucus néo-démocrate, je tiens à la remercier de nous avoir écrit. Nous tenons aussi à nous lever et à remercier son mari, qui a consacré 33 années de sa vie au service de notre pays. Nous nous engageons à continuer de lutter pour les familles de nos militaires actuels et de nos anciens combattants.
Comme nous l'avons appris, les compressions annoncées ne toucheront pas les F-35. Nous avons été témoins d'un énorme fiasco, résultat de la volonté des conservateurs de dépenser sans compter pour faire l'acquisition de ces avions de chasse. On est passé d'un budget initial de 9 milliards de dollars à un véritable gouffre financier de quelque 40 milliards de dollars. Chez les conservateurs, personne n'a la moindre idée de ce que sera le coût total de ces avions.
Ces compressions budgétaires considérables causeront du tort aux hommes et aux femmes qui servent notre pays et auront un effet sur les prestations versées à nos anciens combattants. C'est le monde à l'envers. Les personnes qui ont fait preuve du plus haut degré de courage et d'engagement envers notre pays sont celles auxquelles le gouvernement conservateur manque le plus de respect. Le gouvernement conservateur manque de respect à l'endroit de nos militaires.
Nous affirmons haut et fort que nos militaires actuels et nos anciens combattants méritent d'être traités avec respect par le gouvernement en raison des services qu'ils ont rendus et qu'ils rendent toujours à notre pays. Ils méritent mieux que le sort que leur réserve le gouvernement dans ce budget.
Je passe à un autre cri du cœur provenant cette fois-ci d'une Canadienne vivant dans la région de Toronto qui écrit: « Je viens de parler au téléphone avec Michelle, ma fille, qui souffre de troubles mentaux. Elle pleurait parce qu'aujourd'hui, c'est la dernière fois qu'elle voyait son intervenante qui a perdu son emploi, victime des compressions budgétaires. Je ne savais pas comment la consoler. Elle vit dans un logement social et lorsqu'elle va bien, on ne pourrait pas deviner qu'elle a des troubles mentaux. Malheureusement elle a désespérément besoin d'une intervenante sociale pour l'aider à avoir davantage de bonnes journées. Je ne suis pas une professionnelle du domaine et tout ce que je peux faire pour elle dans cette situation, c'est de l'écouter et de vous écrire pour vous dire que les statistiques ont un visage et que les compressions budgétaires touchent actuellement une personne en chair et en os, sans parler du chagrin qu'éprouve sa famille ».
Voilà ce que nous disent les gens de ce pays. Des centaines de Canadiens ont exprimé de façon aussi poignante leur vie et leur réalité. Ce budget mesquin qui prive la population de services, qui supprime des emplois et qui balaie d'une manière fondamentale tous les engagements pris par le avant les dernières élections ne tombe pas dans une espèce de vide isolé; il a des répercussions profondes sur des gens en chair et en os. Au cours des trois derniers jours, nous avons entendu à maintes reprises des cris du cœur sur ce que ce budget fera aux familles de ce pays, sur l'impact qu'il aura sur leurs vies qui vont empirer, ce qui les ramènera brutalement vers l'arrière.
Voici ce que nous voulons dire. Il est indéniable qu'en déposant un budget aussi mesquin et impitoyable, en supprimant tous ces services, les services aux anciens combattants, diverses formes d'aides offertes aux militaires et en se débarrassant de tout le reste, le gouvernement n'a aucune idée de l'incidence que ce budget aura sur la vie des Canadiens d'un bout à l'autre du pays.
Nous ne pensons pas que le gouvernement a choisi les bonnes priorités en décidant de jeter par les fenêtres des dizaines de milliards de dollars pour l'achat de chasseurs F-35 ou pour la construction de prisons. Nous avons entendu ce que les gens disent dans tout le pays, quelle que soit leur circonscription ou région, et aucun n'a dit: « Nous pensons que les ressources de cette nation devraient être consacrées aux chasseurs et aux prisons ». Aucun Canadien n'a dit: « Oui absolument, nous partageons l'obsession de ce gouvernement qui veut acheter des chasseurs sophistiqués de 40 milliards de dollars et qui veut construire des nouvelles prisons reluisantes à 15 ou 20 milliards de dollars alors que le taux de criminalité diminue ». Pas un Canadien n'a dit cela. Il faut donc en conclure que la population canadienne n'est tout simplement pas sur la même longueur d'onde que le gouvernement conservateur. C'est grave.
Les députés se souviendront — c'est important de le rappeler — que la première lettre que j'ai lue aujourd'hui venait d'une personne qui a toujours voté pour les conservateurs. Il s'agissait de M. McKay, de Surrey, en Colombie-Britannique. Il disait que lorsque le gouvernement joue avec la vie des gens comme il le fait présentement — en éliminant des postes, en compromettant le régime de pension et en réduisant le financement prévu pour les jeunes au Canada — une grande partie de la population éprouve un mélange de dégoût et de consternation. Il mentionne: « J'ai parlé à de nombreuses personnes de mon entourage, qui ont à peu près le même âge que moi et tous, nous envisageons de changer de camp ». Bien que je prêche un peu pour ma paroisse, je crois qu'il est important de mentionner qu'il conclut en disant: « Même si je n'ai jamais voté pour le NPD, je pourrais bien être tenté de le faire » en raison des gestes du gouvernement. Enfin, il ajoute: « Je vous exhorte, le NPD et vous, à poursuivre le bon travail que vous accomplissez dans ce dossier ». Ces témoignages sincères, qui arrivent des quatre coins du pays, sont annonciateurs d'un véritable changement. D'anciens électeurs conservateurs disent qu'ils sont en désaccord avec le virage que prend le pays.
Un certain M. Becker écrit: « J'envoie des questions, des commentaires et des demandes d'information à mon député [conservateur] et ne reçois en retour que des lettres types qui reprennent la cassette conservatrice. » Il a ajouté le mot-clic pour bon à rien.
M. McCart, de la région de Toronto, affirme: « Nous ne pouvons plus sabrer davantage le budget de notre système de santé, qui est déjà mal en point. Il ne faut absolument pas laisser passer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. C'est une arnaque de notre gouvernement: il espère qu'en haussant cet âge, il nous fera mourir plus vite, ce qui lui évitera de payer. Peut-être qu'il faudrait rationaliser le gouvernement ou le renvoyer s'il ne fait pas son travail à notre satisfaction à nous, les Canadiens. »
On a vu aujourd'hui ce qui est arrivé à la performance économique du gouvernement conservateur. En 2011, on était en 130e position mondiale pour la croissance économique et maintenant, en 2012, le gouvernement s'en sort encore plus mal: 152e position, selon le Fonds monétaire international.
M. Robert Chisholm: Je n'en reviens toujours pas.
M. Peter Julian: Oui, c'est incroyable, c'est tout à fait révoltant de voir à quel point le gouvernement a livré une performance lamentable. Il nous a fait dégringoler jusqu'au 152e rang mondial au chapitre de la croissance économique. Les commentaires du dernier Canadien que j'ai cité sont donc tout à fait appropriés. Si on renvoie un entraîneur parce que son équipe passe du premier au huitième rang, que fait-on de l'équipe entière lorsqu'elle ramène le pays au complet au 152e rang? On renvoie les joueurs en bloc et on repart à neuf. C'est précisément ce que feront les Canadiens le 20 octobre 2015.
[Français]
Je continue avec une message qui vient de la circonscription de Berthier—Maskinongé. Un Canadien dit ce qui suit: « Je trouve scandaleux le fait d'avoir repoussé l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. Encore une fois, ce sont les plus pauvres qui vont être pénalisés. »
Je vous lis un autre commentaire venant de la région d'Ottawa:
[Traduction]
« Je crois qu'il est vital de réagir aux attaques constantes du gouvernement conservateur contre l'environnement... Au nom des 60 p. 100 d'entre nous qui n'ont pas voté pour le Parti conservateur du Canada, je demande au nouveau chef de l'opposition, le député d'Outremont, d'interpeller le gouvernement sur tout ce qui ne va pas dans ce budget et de continuer à se battre jusqu'au bout ».
Il a parfaitement raison. C'est ce que nous faisons. je remercie ce M. Scott d'Ottawa de nous avoir écrit.
Nous aurions pu nous contenter vendredi de dire que nous allions laisser 24 députés conservateurs lire leur liasse de notes préparées par le cabinet du premier ministre. C'est à cela qu'auraient pu se réduire les trois derniers jours de débat. C'est manifestement ce que semblent souhaiter les libéraux. C'est en tout cas ce que semblent souhaiter les conservateurs.
Ce que nous disons, c'est qu'au cours des trois derniers jours de débat, des centaines de Canadiens ont pu participer au débat par le biais de Twitter, de Facebook ou du courrier électronique, ce qui est une excellente chose. La démocratie, c'est de permettre à des centaines de Canadiens d'intervenir activement et d'envoyer leurs commentaires et leurs opinions sur le budget, de nous dire là où ils estiment que le gouvernement cause des torts à notre pays. Cette correspondance est porteuse d'espoir pour l'avenir. Que ces Canadiens soient jeunes ou plus âgés, et quelle que soit leur situation sociale ou géographique, il est clair qu'ils savent que le Canada peut faire mieux, que les Canadiens méritent mieux et qu'un jour ils auront un gouvernement qui tiendra vraiment compte de leurs préoccupations.
M. Robert Chisholm: Ils méritent mieux que cela.
M. Peter Julian: Absolument.
Voici un message provenant d'un électeur de Calgary, qui se trouve dans une autre circonscription conservatrice: « Je suis très heureux d'écrire à [M. Julian] pour le remercier d'avoir pris la parole pendant deux jours à la Chambre et de continuer à exprimer l'indignation de tous les résidants du Canada, qu'ils en soient citoyens ou non. Ce budget constitue une attaque mesquine contre l'avenir du Canada. Il est particulièrement ignoble et tordu parce que les explications visant les compressions massives dans les emplois et dans le budget étaient enrobées de façon à faire croire aux gens que les conservateurs avaient vraiment ces enjeux à coeur. Ces derniers ont recours à des formules creuses et à des techniques de marketing déloyales pour convaincre les Canadiens que ces coupes ont pour but d'équilibrer un futur budget fondé sur des prévisions arbitraires. Le gouvernement se moque totalement des souffrances, tant à court terme qu'à long terme, qu'endureront les Canadiens. En faisant reposer les excès du gouvernement sur les épaules des gens ordinaires, ce budget signe le début de la fin de la prospérité du Canada. Bon nombre de députés du gouvernement ont commis des actes non éthiques et immoraux qui ont porté un dur coup au Trésor, mais ces députés n'ont jamais eu à répondre de leurs actes. Le gouvernement préfère s'en prendre aux simples citoyens. J'ai immigré au Canada, et je suis donc très inquiet des compressions qui seront imposées à Citoyenneté et Immigration Canada. Le gouvernement a souvent eu recours à la même tactique: il laisse les demandes s'accumuler, puis il décide, de façon arbitraire, de toutes les annuler et d'instaurer des changements draconiens au nom de l'efficacité. Le gouvernement n'a malgré tout pas hésité à sabrer le budget de Citoyenneté et Immigration Canada, nuisant ainsi grandement aux demandeurs actuels et futurs. Je tiens à vous remercier de tout mon coeur de vous être tenu littéralement debout depuis des heures pour faire connaître nos inquiétudes au public.
Je répondrais qu'il n'est pas difficile de se tenir debout pour défendre les Canadiens. C'est ce que font les députés néo-démocrates. C'est ce que nous faisons chaque jour. C'est ce que nous faisons à la Chambre.
Ce qui est difficile, c'est de voir ce que le gouvernement fait au pays, après avoir promis une approche complètement différente de la gouvernance. Nous voyons toutes les promesses non tenues et les actes de vandalisme perpétrés par le gouvernement contre le pays. C'est la raison pour laquelle les 102 députés de l'opposition officielle, qui forment le caucus du NPD, s'opposaient autant au budget. Nous savons tout le mal qu'il fera.
Nous sommes inondés de commentaires de Canadiens, même au moment où on se parle. Nous disons que nous ne laisserons pas tomber ces Canadiens. Nous nous opposerons au budget jusqu'au bout même si le gouvernement dit pourvoir faire tout ce qui lui chante. En nous opposant au budget, nous préparons le terrain pour le jour où la clarté brillera de nouveau sur le Canada. Cela arrivera peut-être plus tôt que prévu, mais ce sera au plus tard le 20 octobre 2015, date à laquelle nous pourrons enfin montrer la porte au gouvernement.
J'ai encore quelques courriels qui viennent d'arriver et que je vais lire. Celui-ci vient d'un électeur de la magnifique circonscription de : « Il semble que le ministre des Finances se soit mis à dévoiler ses véritables intentions aux électeurs qui ont porté son parti au pouvoir, et cela consiste à prendre soin des banques, des sociétés et des grandes pétrolières. Qui a bénéficié de toutes les réductions d'impôt et comment allons-nous les payer? Il l'a dit lui-même et on l'a entendu dans les médias: ce seront les Canadiens moyens qui le feront. L'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse est passé de 65 à 67 ans. Nous avons donc un gouvernement qui maintient une population vieillissante au travail pour en tirer davantage de revenus et qui refuse des emplois aux jeunes Canadiens parce que les plus âgés ne peuvent pas se permettre de partir à la retraite. Les Canadiens seront heureux de voir arriver le jour des élections après que les conservateurs auront pris si généreusement soin d'eux en effectuant des compressions dans des programmes sans offrir d'aide aux travailleurs. Il semble que l'histoire veuille simplement se répéter... »
Il fait ici référence à l'ancien gouvernement libéral.
Il poursuit: « ... et les Canadiens ne sauront même pas ce qui se passe jusqu'à ce qu'il soit trop tard. La Sécurité de la vieillesse n'est que le début. Ils vont mettre la pagaille dans les soins de santé, nous le savons, et nous savons aussi que les Canadiens seront heureux de voir arriver les prochaines élections. »
Il est certain que nous attendons ce moment, comme tous les Canadiens, je pense.
Passons à la lettre suivante, qui vient de l'Est de l'Ontario: « Ma soeur vient de me dire que vous vous adressiez à la Chambre. Je suis certain qu'elle vous a dit qu'elle est handicapée et que les compressions budgétaires vont l'affecter. Je vous écris parce que je vais bientôt prendre ma retraite et que, même si j'ai contribué pendant près de 50 ans à ce pays, le gouvernement conservateur est sur le point de me voler ma retraite. Il va continuer de dépenser de l'argent pour des chasseurs et pour des prisons dont on n'a pas besoin. S'il reste de l'argent, les conservateurs vont le donner à leurs partisans millionnaires. Vous formez le seul parti qui peut les arrêter. Continuez votre bon travail. »
À cet électeur, je réponds que nous allons poursuivre notre travail et que nous allons continuer de défendre les familles canadiennes.
Passons maintenant à la région de Toronto, d'où on nous écrit ceci: « J'appuie les néo-démocrates à 2 000 p. 100. Vous défendez les familles, les travailleurs, les aînés et les retraités. Ce budget a laissé tomber les Canadiens. Ne laissez pas ce gouvernement s'en tirer avec cette attaque contre les fondements et l'économie de notre pays. Résistez. »
À cet électeur, je réponds que nous allons résister. Ne craignez rien, nous allons défendre les Canadiens.
Vous comprendrez certainement que si j'accélère un peu, madame la Présidente, c'est parce que les Canadiens sont galvanisés par ce débat. Ils sont consternés par ce budget. Ils sont consternés par les compressions et le manque flagrant de respect dont fait preuve le gouvernement à l'endroit de l'économie en sacrifiant 60 000 emplois dans les secteurs public et privé. C'est pourquoi nous recevons autant de commentaires et que nous sommes incapables de suivre la cadence, mais nous allons faire de notre mieux. Il nous restera du temps demain pour soulever d'autres préoccupations, même si nous allons surtout avoir droit aux notes préparées par le cabinet du . Nous invitons toutefois les Canadiens à continuer de nous écrire.
Voici un message d'un monsieur de Winnipeg, au Manitoba, qui affirme: « En tant que jeune travailleur canadien, j'ai de sérieuses préoccupations au sujet de ce budget. Mes préoccupations sont sans doute trop nombreuses pour que je puisse en parler en détail. Cependant, ce qui me préoccupe le plus, ce sont les réductions proposées à la Sécurité de la vieillesse. En tant que jeune travailleur dont les parents ont récemment pris leur retraite, j'ai commencé à réfléchir plus sérieusement à ma propre retraite. Comme j'ai choisi de travailler pour une petite entreprise sans but lucratif, je ne peux profiter du genre de pension garantie que le premier ministre et les membres de son Cabinet se sont eux-mêmes accordée. Bien que je mette de côté tout ce que je peux dans des REÉR et dans un régime de pension non garanti, je sais que lorsqu'arrivera le temps de ma propre retraite, j'aurai besoin de la Sécurité de la vieillesse. En raison du report des prestations de la SV à 67 ans, je devrai épargner 30 000 $ de plus pour la retraite que je n'aurais eu à le faire si le gouvernement avait maintenu l'âge d'admissibilité aux prestations à 65 ans. Il s'agit d'un fardeau incroyable que le gouvernement m'impose ainsi qu'à toutes les personnes de ma génération. Ma génération écope à de très nombreux égards. Les frais de scolarité faramineux entraînent des niveaux d'endettement record chez les étudiants, les possibilités d'emploi pour les jeunes s'évanouissent, les salaires sont statiques ou à la baisse, les régimes de pension à prestations déterminées disparaissent et les coûts du logement explosent. Nous sommes la première génération de Canadiens à savoir qu'effectivement, notre situation sera pire que celle de nos parents. Alors, la question que je pose au premier ministre est simplement la suivante: Détestez-vous notre génération ou est-ce tout simplement que vous vous en fichez »?
Voilà l'opinion honnête et le cri du coeur d'un jeune homme de Winnipeg, au Manitoba. Nous le remercions d'avoir écrit. Nous tenons à lui dire, ainsi qu'à tous les jeunes Canadiens, que nous croyons que la jeune génération mérite mieux et que c'est la raison pour laquelle nous votons contre le budget.
[Français]
Le prochain message vient de la circonscription de Joliette, représentée par une excellente députée. Je ne peux pas dire si elle est à la Chambre ou non, mais elle est excellente. On peut l'applaudir.
Des voix: Bravo!
M. Peter Julian: Un citoyen de la circonscription de Joliette, dit ceci: « J'aimerais que ma question sur les pensions à 67 ans soit posée à la ministre des Ressources humaines. Quand elle a dit dernièrement que les Canadiens auraient tout le temps voulu pour réorganiser leur pension, que voulait-elle dire exactement? Est-ce que le Canada aura au moins l'amabilité de me dire si les Canadiens auront à payer moins d'impôt à la source pour que je puisse réorganiser ma pension? »
Encore une fois, voilà un Canadien touché par ce budget de façon très négative.
Le prochain message vient du bon comté de Longueuil, qui a aussi un excellent député.
Des voix: Bravo!
M. Peter Julian: C'est un député à l'écoute. J'ai visité le comté et j'ai vu le député en action. Il est vraiment très fort et très bon. En plus, il est aimable.
Voici ce qu'écrit son concitoyen: « En tant qu'ancien collègue à Radio-Canada, est-ce que je peux vous dire que l'ambiance à Radio-Canada est triste dans la grande tour? Nous rencontrons M. Lacroix la semaine prochaine, et pour l'automne, il y a peu de nouveaux projets, peu d'espoir dans l'avenir. Les compressions font très mal et j'ai des dizaines de collègues qui doivent chercher du travail pour l'automne prochain. Même moi, je ne sais pas où j'irai. Avec trois enfants, mettons que j'ai besoin de travail. Ils disent vouloir stimuler l'économie avec ce budget. Je vois mal comment couper dans la culture, couper à Radio-Canada, couper dans l'Office national du film et couper dans Téléfilm stimule l'économie, alors qu'il est prouvé que chaque dollar investi en culture rapporte beaucoup plus qu'il n'en coûte. Je vois mal l'intérêt de couper à Radio-Canada, mis à part que c'est un organisme qui est menaçant pour le gouvernement actuel. Radio-Canada remplit une mission essentielle pour la fragile unité de ce pays et de ses nombreuses régions éloignées. Une télé rassembleuse, intelligente et innovante, Radio-Canada coûte 34 dollars par citoyen. Elle est 16e sur 18 pays de l'OCDE pour ce qui est du financement d'une télé d'État. Qu'on ne vienne pas me dire qu'on n'en a pas pour notre argent.
Tout à fait! Ce citoyen du comté de Longueuil a tout à fait raison.
[Traduction]
Une citoyenne de Sarnia en Ontario, une circonscription représentée par un conservateur, est préoccupée par ce que fait le gouvernement. Elle dit ceci: « Mon fils, qui est adulte, a une déficience développementale. Le gel des montants l'empêchera d'être autonome autant qu'il pourrait l'être, de s'intégrer dans la collectivité autant qu'il le pourrait en tant que citoyen. Cette mesure prend délibérément en otage ceux qui vivent déjà dans la pauvreté. C'est une injustice sociale. Le gouvernement qui a mis en place ce budget ne changera pas de position tant que les décisions qu'il a prises ne le gêneront pas. N'est-il pas embarrassé » de maintenir mon fils dans la pauvreté? »
Comme le savent les députés, de nombreux Canadiens ont exprimé des préoccupations au sujet de la disparition du programme Katimavik. Nous sommes inondés de commentaires au sujet de ce programme très important. Les Canadiens ont soulevé toute une gamme de questions. Je ne veux pas nécessairement conclure en parlant du programme Katimavik, mais j'aimerais faire lecture de quelques commentaires. Je ne pourrais jamais lire tous les commentaires qui nous proviennent de circonscriptions conservatrices, mais je vais essayer d'en lire quelques-unes. Je parlerai aussi longtemps que possible des critiques générales émises à l'égard du budget et de préoccupations plus précises qui ont été exprimées. Il ne fait aucun doute que les Canadiens méritent assurément que leurs opinions soient prises en compte au Parlement.
Ma voix est en train de s'enrouer, j'espère pouvoir continuer à parler. En tant que néo-démocrate, je parlerai tant que ma voix me le permet. C'est ainsi que nous fonctionnons au Nouveau Parti démocratique. Nous travaillons aussi fort que nous le pouvons aussi longtemps que nous le devons.
Je poursuivrai avec un autre commentaire d'une dame de Stratford, en Ontario, une autre circonscription conservatrice. Elle dit tout d'abord ceci: « Je ne vois pas d'inconvénient à ce que la pièce d'un cent disparaisse tel que le prévoit ce budget qui propose des économies de bouts de chandelles. » Nous partageons cette opinion. En fait, l'idée vient du NPD. C'est l'une des rares bonnes choses qu'on trouve dans le budget.
Elle ajoute « Je suis contre la réduction du financement du Conseil national du bien-être social et contre l'arrêt de l'inscription automatique au Supplément de revenu garanti. Je m'oppose à ce que le magasinage transfrontalier soit encouragé. Je suis contre les restrictions budgétaires qui visent l'aide étrangère, Élections Canada et la SRC. Je suis contre l'abolition du programme Katimavik; contre les changements à la Sécurité de la vieillesse; contre la prétendue rationalisation du processus d'examen environnemental; contre les coupures budgétaires visant l'Agence canadienne d'inspection des aliments qui, entre autres choses, ne surveillera plus l'étiquetage alimentaire; contre la nouvelle obligation imposée aux organisations caritatives de fournir plus de renseignements sur leurs activités politiques, notamment concernant la part de leur financement qui provient de sources étrangères.
Cette Canadienne de Stratford, en Ontario, dans une autre circonscription conservatrice, dit que mis à part l’élimination du sou noir, elle est pratiquement contre tout ce qui a été proposé dans ce très mauvais budget, un budget mesquin. Qui peut la blâmer, étant donné les conséquences sur l’environnement, les services, les futurs aînés, étant donné les décisions de réduire le financement des soins de santé à long terme? Les Canadiens de partout au pays expriment clairement leur désapprobation à l'égard de l'ensemble du budget.
J’ai un autre commentaire provenant d’une autre circonscription conservatrice. Voici ce qu’une femme de écrit: « Je comprends que la lutte aux changements climatiques est parsemée d’embûches, mais il semble que le gouvernement du Canada ne veut même pas prendre de mesures pour diminuer la consommation de combustibles fossiles au pays ou réduire l’empreinte écologique par habitant. Je suis très déçue des éléments négatifs concernant l’environnementalisme et les environnementalistes dans le dernier budget. Votre gouvernement essaye de diaboliser la différence d’opinions en rendant la vie plus difficile aux organismes de bienfaisance qui sont en désaccord avec vous. De plus, vous ne tenez pas compte des droits des Premières nations et des Canadiens ordinaires qui ont le droit d’exprimer leur point de vue concernant les importants projets industriels et qui s’inquiètent beaucoup de l’accélération des processus environnementaux. Je vous rappelle que le gouvernement de la Colombie-Britannique a approuvé à la va-vite le projet de Taseko Mines, et le projet aurait eu lieu, si ce n’avait été de l’examen rigoureux du gouvernement fédéral qui, selon la propre analyse de l’ancien ministre de l’Environnement, était cinglant à ce sujet. Je trouve aberrant que le Parti conservateur propose d’affaiblir la Loi sur les pêches en modifiant le paragraphe 35(1). Je vous prie de ne pas modifier le paragraphe actuel qui met l’accent sur la protection de l’environnement. Il faut protéger nos régions sauvages pour le bien des générations futures et non pour le gain à court terme. »
Il s’agissait des propos d’une autre Canadienne habitant dans une autre circonscription conservatrice.
Je poursuis. L'auteur du prochain message vient de Regina, une autre circonscription détenue par les conservateurs. Comme les députés le savent, les conservateurs ont remporté certaines de ces circonscriptions par seulement quelques voix. À les entendre s'exprimer, on voit bien que les Canadiens des diverses circonscriptions conservatrices sont réellement préoccupés par le budget des conservateurs.
Un homme de Regina, en Saskatchewan, écrit ceci: « En tant que grand-père, je m'inquiète beaucoup de la viabilité future de notre pays. Pourquoi ne délaissons-nous pas les systèmes insensés à teneur élevée en carbone qui sont actuellement en place dans de nombreux secteurs, comme l'énergie, les transports et la production alimentaire, si nous savons fort bien que ce ne sont pas des options viables? Où est le mouvement indispensable en faveur de l'énergie solaire, éolienne et géothermique? Où sont les efforts visant à stimuler des solutions de rechange canadiennes qui créent des emplois verts? Les multiples facettes de notre société seront gravement touchées dans les années à venir. Ce budget et l'orientation poursuivie par le gouvernement sont tout à fait déplorables. Ici, en Saskatchewan, où la majorité de notre eau potable provient des glaciers au sommet des montagnes albertaines, nous devrons faire face à une grave crise au cours des prochaines années, à mesure que les glaciers disparaîtront en raison des changements climatiques causés par les humains. Au lieu de trouver des solutions à ces problèmes, le gouvernement continue de miser tout simplement sur l'extraction du bitume et d'autres ressources naturelles. Je suis fermement convaincu que grâce à l'engagement et à l'organisation des citoyens, nous pourrons écarter du pouvoir le gouvernement actuel. »
Nous partageons ces inquiétudes et nous verrons à ce que le gouvernement soit écarté du pouvoir le 19 octobre 2015.
Une dame d'une autre circonscription conservatrice à Edmonton s'inquiète des changements apportés à la Sécurité de la vieillesse. Voici ce qu'elle écrit: « C'est une très, très mauvaise idée. On ne réduit pas seulement les dépenses, on renonce aux politiques sociales que les Canadiens se sont acharnés à instaurer après les dures leçons des deux guerres mondiales et de la Grande Crise. La Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti ont été établis parce que l'idée que des aînés vivent dans la misère était une honte nationale. Mais après 20 ans de réductions considérables dans ce domaine, le taux de pauvreté chez les aînés ne cesse d'augmenter depuis le milieu des années 1990. C'est honteux. Ici, en Alberta, en 2006, plus de 50 p. 100 des aînés, seuls ou en couple, ont dû vivre avec un revenu total avant impôt de moins de 24 000 $ par personne.
« Le nombre d'aînés vivant dans une pauvreté extrême est de plus en plus élevé à mesure que le coût de la vie augmente; les frais d'utilisation des services de soins de santé, des produits pharmaceutiques, des soins de la vue et des soins dentaires, ainsi que les coûts de la nourriture, des services publics, du transport et du logement font en sorte que ce sont les personnes vulnérables et leur famille qui doivent de plus en plus assumer les coûts de leur survie, sans parler de leur qualité de vie.
« Ce sont les gouvernements provinciaux et les administrations municipales qui doivent tenter d'atténuer les conséquences et seront de plus en plus forcés de combler le manque à gagner à même leurs recettes. Nous nous demandons pourquoi l'impôt foncier augmente. Nous devons subventionner les personnes âgées et aider les banques alimentaires et les refuges pour les sans-abri à cause de l'irresponsabilité du gouvernement fédéral.
« La diminution de la sécurité du revenu aura des conséquences sur tous les aspects de la vie des aînés, de leur famille et de leur collectivité. C'est inévitable. Cela n'a pas moins d'importance pour moi parce que je ne serai pas directement touché. Mes enfants et petits-enfants le seront, et c'est ce qui importe. Le coût des autres services augmentera, comme les bénéfices liés aux services financiers. C'est une très, très mauvaise idée. Le gouvernement devrait avoir honte. »
Nous lui disons que nous sommes d'accord avec elle. Le gouvernement devrait avoir honte. Les familles canadiennes et les aînés canadiens méritent mieux que ce que le gouvernement leur offre.
Je dois dire que l'énergie remarquable des députés néo-démocrates m'impressionne beaucoup. C'est étonnant, peu importe de quelle cohorte il s'agit. La plupart sont de la cohorte de 2011. Il y en a aussi de la cohorte de 2008, et je suis de celle de 2004. Peu importe, nous avons un groupe très énergique, infatigable, discipliné, efficace et de qualité de députés néo-démocrates à la Chambre des communes, et je me réjouis de leur soutien.
Ils me donnent aussi de l'énergie. Je dois admettre que je parle depuis maintenant 13 ou 14 heures, et même si je suis galvanisé, bien sûr, par les informations que j'ai reçues de Canadiens de partout au pays, je dois admettre que j'ai hâte de m'asseoir et de siroter une bière, un peu plus tard ce soir.
En fait, ces problèmes nous interpellent trop pour ne rien faire, quand on pense aux répercussions qu'ils auront pour les anciens combattants et les ouvriers. J'ai parlé un peu plus tôt aujourd'hui de la lettre très émouvante que nous avons reçue de M. McDonnell au sujet des poseurs de plancher et de la difficulté pour eux de devoir travailler jusqu'à 67 ans. Nous avons parlé des enfants qui nous écrivent de partout au pays pour nous dire que le gouvernement leur a volé leur avenir en les privant d'une formation postsecondaire. Les étudiants sont plus endettés que jamais, mais le gouvernement met quand même la hache dans le programme qui leur était destiné.
En entendant tous ces problèmes, le NPD se dit qu'il doit continuer à se battre et à les dénoncer. Il se dit qu'il n'a d'autre choix que de continuer à faire entendre haut et fort le message des Canadiens.
En voici une autre d'une résidante d'Ottawa, en Ontario:
« Dans un rapport datant de 1967 sur l'éducation des Premières nations, on posait la question suivante: “En quelle année ou dans quel siècle, croyez-vous, tous les enfants auront des chances égales de réussir?” Quarante-cinq ans plus tard, on apprend dans le budget que les enfants des Premières nations devront encore attendre et que le premier ministre n'a pas fixé d'objectif pour mettre fin aux inégalités. Les inégalités qui sévissent dans les services offerts par le gouvernement fédéral aux enfants dans les réserves, que ce soit pour l'éducation, le bien-être, l'apprentissage des langues, les loisirs, l'eau potable, le logement ou les égouts, vont continuer de miner les rêves et les espérances de cette génération. Les Canadiens attendent plus que des excuses de la part de leur gouvernement qui prive les enfants à cause de leur race. C'est aujourd'hui même qu'il faut mettre en place des structures de financement équitables et répondre aux besoins culturels et autres des enfants des Premières nations. »
Nous sommes d'accord avec Mme Blackstock. Comme elle, nous disons qu'il est grand temps de financer de manière équitable les services offerts aux enfants des Premières nations, qu'il ne faut pas attendre ou sabrer ces services, mais qu'il faut agir dès maintenant.
Ce sont les voix des Canadiens qui se sont fait entendre.
Je tenais à le faire; je vais donc mettre les notes de côté pour un moment. Je sais qu'on reviendra sous peu à la question de Katimavik, et j'y reviendrai certainement aussi.
Auparavant, nous avons parlé des questions liées aux compressions au ministère des Affaires autochtones et de l'incidence qu'elles auront sur ce qui a été un manque considérable dans la vie des Autochtones du Canada. On sait que notre ancien chef — la députée de — s'est rendue à Attawapiskat et on sait à quel point la situation est déplorable là-bas. C'est l'un des aspects clés du budget.
Avant de passer aux courriels que nous avons reçus de la part de ceux qui sont préoccupés par l'abolition du programme jeunesse Katimavik, j'aimerais aborder brièvement la question de la table actuarielle ainsi que la question soulevée par le directeur parlementaire du budget par rapport à la viabilité de la Sécurité de la vieillesse. Demain, nous entendrons tous les conservateurs débiter les commentaires contenus dans les notes préparées par le cabinet du premier ministre. Ils diront tous la même chose. Cependant, ces trois derniers jours, les Canadiens ont enfin été au centre des débats à la Chambre des communes. Les voix de centaines de Canadiens se sont enfin fait entendre par l'intermédiaire de Twitter, de Facebook, de courriels et de bonnes vieilles lettres écrites à la main. Je pense qu'il est important que les Canadiens soient au courant des faits réels lorsqu'ils entendront demain les commentaires préparés par le cabinet du premier ministre.
Plus tôt, nous avons parlé de la façon dont le budget occulte les faits. On élimine le Conseil national du bien-être social et l'Institut de la statistique des Premières nations et on met la hache dans Statistique Canada. Pourtant, encore une fois, c'est ce que le gouvernement choisit de faire. En conséquence, nous devons établir les faits avant la livraison des commentaires déjà tous faits que nous entendrons demain.
J'aimerais présenter les faits. Vendredi, lorsque j'ai amorcé ce débat, j'ai dit que nous faisions en quelque sorte le procès du gouvernement au chapitre de la gestion économique, parce que ce dont nous avons parlé vendredi, c'est du bilan économique consternant du gouvernement. Lundi et mardi, nous avons parlé des compressions budgétaires et de ce qu'elles représentent.
À mon avis, il s'agit en quelque sorte du procès du comportement du gouvernement. Cela ne fait aucun doute. Nous présentons les faits et, en fin de compte, c'est le public qui portera un jugement. D'une certaine façon, le public aura l'occasion d'agir à titre de jury pour le gouvernement le 19 octobre 2015, date à laquelle auront lieu les prochaines élections. C'est à ce moment-là que les Canadiens examineront tous les faits que nous aurons présentés, et le gouvernement présentera tous les faits qu'il parviendra à concocter ou à inventer. C'est alors que nous connaîtrons le verdict des Canadiens.
Demain, lorsque les députés ministériels prendront la parole, ils diront tous la même chose et on entendra le même discours. Ils diront que le programme de la Sécurité de la vieillesse n'était pas viable, qu'il est dur et difficile de forcer les Canadiens à travailler deux années de plus, mais qu'ils n'avaient pas le choix.
Je soumets donc comme preuve la table actuarielle du gouvernement. Dans ce document, on lit qu'en 2012, c'est-à-dire cette année, le total des prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti représente 2,43 p. 100 du PIB.
Avançons maintenant dans le temps et regardons ce qu'indique cette même table pour l'année 2060; le pourcentage sera de 2,35 p. 100, par rapport à 2,43 p. 100 aujourd'hui.
Voilà, en d'autres termes, l'effet qu'aura, tel qu'il est aujourd'hui, le programme de la Sécurité de la vieillesse sur le PIB, c'est-à-dire sans les deux années supplémentaires de travail, sans le manque à gagner de 30 000 $ qu'on crée pour les retraités, et sans le fardeau et les peines imposées surtout aux Canadiens qui travaillent dur. Le gouvernement semble déterminé à punir les travailleurs manuels, les charpentiers, ceux qui installent les planchers, bref, tous ceux — et ils sont nombreux — qui se sont exprimés ces derniers jours. Voilà ce que leur dit le gouvernement: « Ah, nous allons les punir, ces travailleurs manuels. Ils ne peuvent pas travailler; leur corps est usé après 30 ou 35 ans de travail. Eh bien, ils n'auront qu'à dormir dans la rue, car ils n'auront pas leurs prestations de Sécurité de la vieillesse avant 67 ans ».
Or, il fait tout cela en partant de l'hypothèse que le programme de la Sécurité de la vieillesse n'est pas viable. Je vais vous citer une fois de plus les chiffres. Cette année, ce programme représente 2,43 p. 100 du PIB. En 2060, ce pourcentage sera de 2,35 p. 100, soit 0,08 p. 100 de moins que cette année.
Voilà le mensonge que profère le gouvernement. Il est tout simplement faux de dire que la Sécurité de la vieillesse n'est pas viable à long terme. C'est ce qu'indiquent les propres données actuarielles du gouvernement.
Deuxièmement, j'ai en main des données probantes tirées du résumé du document préparé par le directeur parlementaire du budget et qui s'intitule Viabilité financière fédérale et prestations aux aînés. Il dit que le programme de la Sécurité de la vieillesse est viable à long terme.
Le résumé de ce document, que l'on peut se procurer auprès du Bureau du directeur parlementaire du budget, montre la viabilité financière fédérale et le fait que les prestations aux aînés sont viables. C'est ce qu'il dit clairement. On peut y lire que les prestations aux aînés devraient baisser graduellement et se situer sous l'ancien niveau du PIB vers la fin de la période de projection à mesure que diminuera le nombre de bébé-boumeurs et que la croissance du montant moyen des paiements de prestations sera inférieure à la croissance du PIB réel par habitant.
Permettez-moi de présenter ces deux rapports, à savoir les tableaux actuariels du gouvernement et le document du directeur parlementaire du budget intitulé Viabilité financière fédérale et prestations aux aînés.
Je vais maintenant tenter de simplement récapituler tout ce que j'ai dit. Comme je me suis engagé à le faire ce matin, je vais évidemment présenter mes conclusions. Je remercie mon collègue de de me le rappeler. Mon collègue d'en face a tout à fait raison: je dois m'assurer d'aborder tous les points dont je souhaite parler et qui, évidemment, figureront dans l'amendement budgétaire que nous allons présenter. Il me reste donc une vingtaine de minutes.
J'aimerais maintenant parler d'un certain nombre de commentaires formulés par des jeunes Canadiens au sujet de Katimavik. Je remercie mes jeunes concitoyens qui ont inondé nos bureaux de commentaires sur les compressions effectuées à ce programme pour la jeunesse. D'entrée de jeu, je dirais qu'il est absolument impossible de lire tous les commentaires reçus au sujet de ce programme auquel le gouvernement s'attaque sauvagement. Je sais que cette situation inquiète de nombreux jeunes.
Nous allons lire à voix haute quelques commentaires supplémentaires à ce sujet, mais je sais que des centaines de jeunes vont être déçus aujourd'hui. Nous allons toutefois continuer de nous battre pour la survie de Katimavik. Cela ne fait aucun doute. Ces commentaires vont être très utiles.
M. Forsyth, d'Hamilton, en Ontario indique: « Je poursuis des études dans le domaine de l'environnement à l'Université York et je suis fier de dire que je suis d'Hamilton. Le récent budget m'a estomaqué. Je suis fort triste de voir que le financement de Katimavik a été aboli et que le programme ne sera plus en mesure d'offrir aux jeunes Canadiens de toutes les couches de la société l'occasion de vivre une expérience unique. Katimavik permet aux jeunes de voyager partout au Canada, de travailler bénévolement pour des ONG et des organisations à but non lucratif, de réfléchir aux grandes questions et de trouver leur voie, ainsi que d'apprendre de nouvelles langues et de découvrir de nouvelles cultures. Surtout, le programme permet aux participants de s'engager sur le plan civique et de s'épanouir. Je crains que le gouvernement ne réalise pas tout le bien que peut faire un programme comme Katimavik pour le Canada et les collectivités ».
Je remercie M. Forsyth de ses observations.
M. Christie dit ceci: « Je vous écris concernant les avantages du programme Katimavik partout au Canada. Ce programme procure une stabilité aux organismes à but non lucratif qui offrent des services sociaux et favorise l'engagement des jeunes dans des collectivités aux quatre coins de Canada, en leur permettant transformer leur vie et d'acquérir une expérience de travail. Certaines écoles et certains programmes accordent des crédits pour avoir participé au programme Katimavik, notamment l'Université de Capilano, dans la vallée du Bas-Fraser, en Colombie-Britannique, où j'étudierai. Le service offert par Katimavik est fort important pour les organismes à but non lucratif qui ont de la difficulté à se maintenir à flot et pour les plus démunis, dans le Nord et ailleurs au pays. Le programme Katimavik permet aux jeunes de s'épanouir et transforme la majorité de ceux qui y participent. Le taux de chômage augmente. En plus d'offrir aux jeunes un emploi bénévole, Katimavik leur permet d'acquérir une expérience qui les aidera par la suite sur le marché du travail. Le gouvernement conservateur s'inquiète des coûts du programme qu'il juge trop cher, même si Katimavik est au service du Canada depuis 35 ans. Je ne partage pas son opinion. Aidez-nous s'il vous plaît à sauver Katimavik ».
Je remercie M. Christie de ses observations.
Une dame de Winnipeg, au Manitoba, écrit ceci: « Le gouvernement ne tient compte que des 30 000 participants qui ont profité du programme et il se sert de ce chiffre pour justifier l'élimination d'un programme coûteux. Or, il n'est pas seulement question de ces 30 000 participants. Le programme a été une source d'inspiration, d'un bout à l'autre du Canada, pour des milliers de personnes sur le terrain et dans les bureaux, les superviseurs, les familles d'accueil, les membres des comités régionaux de Katimavik, les membres de la collectivité, les bénévoles, les membres de la famille des participants, et pour les centaines de milliers d'autres personnes qui ont connu le programme. Il ne s'agit pas d'un programme coûteux qui n'a profité qu'à un petit nombre de personnes, mais d'un programme utile qui inspiré des millions de personnes. Chaque dollar investi dans Katimavik a généré 2 $ dans l'économie, et ce chiffre ne tient pas compte du fait que les participants continuent de donner en retour à la collectivité bien après la fin du programme. Il faut mettre de côté ce nombre de personnes et parler plutôt des millions de gens dont le programme Katimavik a changé la vie. »
Je remercie cette dame de sa lettre.
M. Hébert écrit ceci: « Le programme Katimavik a orienté ma vie dans une tout autre direction. Avant Katimavik, j'étais un barman-serveur toxicomane enlisé dans sa routine qui ne voulait pas retourner à l'école. J'étais apathique. La programme Katimavik m'a donné une nouvelle perspective sur le monde, les gens et la vie. Il m'a ouvert les yeux sur d'innombrables choses, comme l'empathie, l'éthique professionnelle, l'engagement communautaire, la pensée critique et le désir d'améliorer mon pays. Par la suite, j'ai été chef de projet pour le programme, ce qui a été le plus grand défi de ma vie. Katimavik m'a permis de vivre de merveilleuses expériences, de m'épanouir et d'apprendre des choses sur moi et il en a été de même pour les gens autour de moi. Je donne encore en retour à d'autres collectivités qu'à la mienne, car elles font aussi partie de mon pays. Je dois ma vie au programme Katimavik, qui m'a beaucoup apporté et qui m'a permis de donner aux autres. »
Je remercie chaleureusement M. Hébert de son honnêteté. Il a fait un vibrant plaidoyer en faveur de Katimavik.
Voici ce que dit Mme Fudge, de St. John's, Terre-Neuve, à propos du programme Katimavik: « Ce programme a eu un effet marquant sur la société canadienne. Je pense à tous les jeunes qui sont devenus des adultes engagés et actifs dans la sphère sociale et à toutes les heures de bénévolat qui ont aidé des organismes de la collectivité et qui ont permis de tisser des liens entre francophones et anglophones. Chose plus importante encore, ce programme a contribué à définir l'identité canadienne. C'est un programme purement canadien, qui mérite sa place dans la promotion de notre culture. Je vous prie d'appuyer le maintien du financement de Katimavik. »
Nous l'appuyons. Les 102 députés néo-démocrates appuient le maintien du programme Katimavik.
J'ai du mal à lire tous les messages qui nous parviennent. Nous en recevons beaucoup, particulièrement des circonscriptions représentées par des conservateurs. Il est clair que les jeunes Canadiens qui nous écrivent pour défendre Katimavik ne se contentent pas de parler des coupes imposées dans le budget mesquin présenté par les conservateurs.
Ce débat va bien au-delà de la question de Katimavik. Quand les jeunes nous écrivent pour nous parler des occasions qui leur sont offertes et de la nation qui est la leur, ils établissent un dialogue avec nous tous. Ce qu'ils nous disent, c'est qu'ils n'aiment pas la voie sur laquelle le pays s'est engagé. Ce qu'ils nous disent, c'est qu'ils veulent un gouvernement qui saura adopter une voie qui respecte les valeurs fondamentales des Canadiens.
Beaucoup de Canadiens nous ont parlé aujourd'hui de ces valeurs que sont l'équité, la solidarité, l'entraide et la collaboration en vue d'atteindre un but commun. C'est ce que nous disent ces centaines de Canadiens qui transmettent leurs messages par courriel, sur Twitter ou sur Facebook. Les messages continuent d'arriver pendant que je vous parle. Mes collègues de et de les voient défiler en ce moment même.
Ces Canadiens envoient tous un message au gouvernement et à l'ensemble de la Chambre des communes pour dire que le budget marque un point charnière. Cet exercice budgétaire fait ressortir l'insensibilité du gouvernement dans ce dossier, l'impunité avec laquelle il revient sur ses promesses électorales — nous avons tous vu le regarder les Canadiens dans les yeux et leur affirmer: « Je ne sabrerai pas les transferts en matière de santé. Je ne m'attaquerai pas à la sécurité de la retraite. Je ne réduirai pas les services. » Il a pris ces engagements envers les Canadiens d'un océan à l'autre.
Les Canadiens constatent maintenant qu'il s'agissait de promesses en l'air. Le budget leur montre bien que ce n'est pas ce que le gouvernement entend faire. Le gouvernement conduit le pays dans une tout autre direction que ce qu'il leur avait promis, que ce que le leur avait promis.
Ce que nous disent aujourd'hui tant de Canadiens d'un bout à l'autre du pays, c'est qu'ils estiment que nous méritons tous mieux et que le Canada mérite mieux. Voilà le message que nous transmettent tous ces gens. C'est un message qui nous a manifestement frappés lorsque l'avons entendu. Nous avons reçu une avalanche de courriels. Nos télécopieurs surchauffent à force d'imprimer les messages qui nous parviennent de tout le pays. Nous avons lu les commentaires sur Twitter et sur Facebook. Il va sans dire que nous sommes vraiment frappés de la réaction des Canadiens. Nous espérons qu'il en est de même des députés conservateurs.
Avant de commencer mes observations finales, je veux revenir sur quelque chose que j'ai dit plus tôt aujourd'hui au sujet d'un homme de Surrey, en Colombie-Britannique, M. McKay, un conservateur de toujours. Toute sa vie, il a voté pour le Parti conservateur. M. McKay a dit:
Je voudrais d'abord dire que je vous ai regardé lundi dernier, le 2 avril, sur le canal parlementaire qui est diffusé à Surrey, en Colombie-Britannique, et je trouve que vous faites du bon travail. Je vote pour les conservateurs depuis de très nombreuses années. J'ai 60 ans et je reçois des prestations d'invalidité. Je n'ai jamais été aussi en colère contre le gouvernement du Canada que je le suis maintenant. Qu'ils jouent avec la vie des gens comme ils le font présentement en éliminant des postes, qu'ils compromettent le régime de pension, c'est certes extrêmement déplorable pour de nombreux citoyens, mais qu'ils commencent à réduire le financement prévu pour les jeunes Canadiens, c'est complètement dégoûtant. S'ils investissaient davantage dans la jeunesse d'aujourd'hui, nous n'aurions pas besoin d'autant de prisons.
Ce conservateur de toujours qui n'a jamais voté pour le NPD de toute sa vie a dit:
J'espère que les autres députés de votre parti et vous continuerez à exercer des pressions et ferez changer les choses avant que les dommages infligés à notre merveilleux pays ne soient trop grands. Comme je l'ai dit au début de mon message, je vote pour les conservateurs depuis longtemps. Mais, il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée. J'ai parlé à de nombreuses personnes de mon entourage qui ont à peu près le même âge que moi et tous, nous envisageons de changer de camp. Même si je n'ai jamais voté pour le NPD, je pourrais bien être tenté de le faire. Je vous remercie de votre temps et je vous exhorte, le NPD et vous, à poursuivre le bon travail que vous accomplissez dans ce dossier.
Voilà donc un conservateur de toujours qui change d'avis. Après tous les commentaires que nous ont communiqués les Canadiens d'un océan à l'autre, nous espérons beaucoup que des députés conservateurs écouteront leurs électeurs et changeront d'avis sur un si mauvais budget, car les familles canadiennes méritent mieux que ce que leur offre ce budget.
J'ai indiqué hier dans ma conclusion que je parlerais aujourd'hui du rôle que les néo-démocrates ont joué à la Chambre des communes, du rôle que nous avons joué ces derniers jours et du rôle que nous continuerons de jouer sous la gouverne de notre nouveau chef, le député d'.
J'ai mentionné le premier de quatre chapitres, en faisant allusion aux deux premiers députés travaillistes qui prenaient place à l'extrémité de la Chambre des communes, J.S. Woodsworth and A.A. Heaps. On les avait ridiculisés tous les deux d'avoir proposé cette idée radicale que nous pouvions avoir des prestations de sécurité de la vieillesse et que les aînés pouvaient réellement avoir un revenu décent. Ils ont eu leur chance dans le milieu des années 1920, et même si on les a ridiculisés, ils ont fait pression sur le gouvernement minoritaire. Et grâce à eux, notre pays a aujourd'hui des prestations de la Sécurité de la vieillesse.
Ces partis travaillistes se sont ensuite regroupés dans l'ensemble du pays et ont formé la Fédération du commonwealth coopératif.
Quel beau titre.
C'était un très beau titre. Sept députés de ce parti ont été élus à la Chambre des communes. Oui, ils étaient à l'extrémité de la salle et l'on peut imaginer le chahut et les remarques peu aimables dont ils faisaient l'objet à cause de leurs idées radicales. Ils croyaient qu'un travailleur qui perd son emploi devait toucher de l'assurance-chômage. Ils croyaient qu'il devait y avoir des allocations familiales pour élever les enfants, que le gouvernement devait fournir du soutien aux parents pour qu'ils puissent élever leurs enfants.
Ces sept députés étaient vilipendés. Est alors survenu l'un des plus grands conflits de l'histoire de l'humanité, la Seconde Guerre mondiale. Bon nombre des hommes et des femmes qui servaient notre pays à l'étranger ont commencé à comprendre l'importance du message que ces sept députés transmettaient à la Chambre des communes.
C'est à ce moment-là, au début des années 1940, que les Canadiens ont commencé à comprendre l'importance du message de ces sept députés et ils les ont écoutés. De plus en plus de Canadiens se sont parlés et en sont venus à la conclusion que c'était le genre de choses qu'ils voulaient avoir dans une société libre et démocratique.
Les Canadiens ont commencé à réagir. Dans les sondages d'opinion, ces sept députés sont passés de la troisième à la deuxième place, pour ensuite se retrouver en tête dans les sondages. Les vieux partis qui les vilipendaient pour leurs idées radicales comme l'assurance-chômage ont subitement fait volte-face. Ils ont décidé de mettre en place tout ce pourquoi ces sept députés étaient vilipendés à peine quelques mois auparavant. Ces sept députés ont également fait une différence à la Chambre des communes et le Canada s'en trouve meilleur.
Il me reste à peine quelques minutes, mais je tiens à m'assurer que cette leçon d'histoire soit entendue.
Dans les années 1950, il y avait à la Chambre des communes une douzaine de députés qui avaient cette idée radicale que tous les Canadiens avaient été créés égaux. Ces 12 députés ont fait campagne pour obtenir le droit de vote pour les Canadiens d'origine asiatique et pour les Canadiens autochtones. À l'âge de 14 ans, quand je me suis inscrit au NPD, je réagissais à ce que je constatais à cet âge. Je me rappelle d'avoir vu un grand titre du Parti libéral qui disait qu'un vote pour le CCF donnerait aux Canadiens d'origine japonaise le droit de vote. Ces 12 députés ont fait campagne sans relâche. Ils ont été pris à parti à l'occasion, mais ils n'ont cessé de faire campagne pour défendre les droits civiques de tous les Canadiens. Ces 12 Canadiens ont réussi à obtenir que tous les Canadiens jouissent intégralement de tous leurs droits civiques. Ils n'étaient qu'une douzaine de députés à la Chambre des communes et ils ont fait une différence.
[Français]
Dans les années 1960, il y avait une quinzaine de députés du Nouveau Parti démocratique et ils croyaient fermement aux droits humains et aux droits civils. Quand le gouvernement a adopté la Loi sur les mesures de guerre — on s'en rappellera, je suis certain —, il a mis des centaines de personnes en prison juste parce qu'elles s'étaient exprimées librement dans une société démocratique. À ce moment-là, les 15 députés néo-démocrates ont dit qu'aucun Canadien ne devait être mis en prison, peu importe la Loi sur les mesures de guerre, pour avoir simplement exprimé son opinion. Ces députés ont alors souvent subi les attaques des autres partis. Aujourd'hui, une quarantaine d'années plus tard, on sait que M. Tommy Douglas et son caucus de 15 députés avaient raison: les droits civils de ces personnes, peu importe ce qu'elles avaient exprimé librement dans la société, devaient être respectés.
Des voix: Bravo!
M. Peter Julian: Qu'on soit 2, 7, 12 ou 15 députés — aujourd'hui, on est 102 —, on remplit le même rôle en solidarité avec les familles canadiennes. Comme plusieurs personnes l'ont exprimé aujourd'hui, on regarde vers l'avenir. On pense au 20 octobre 2015 parce que ce sera le jour où les 102 députés néo-démocrates se transformeront en beaucoup plus: ce sera le premier gouvernement néo-démocrate dans l'histoire de notre pays, dans l'histoire canadienne.
[Traduction]
J'espère que les députés n'ont pas d'objection à ma petite leçon d'histoire. C'était important de montrer le rôle que nous avons joué à la Chambre et le fait qu'on ne nous empêchera jamais de représenter les Canadiens. C'est ce que nous faisons, nous, néo-démocrates.
Comme j'ai promis de me rasseoir à cette heure-ci, j'ai maintenant le plaisir de proposer l'amendement suivant au budget. Je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
cette Chambre s'oppose à la politique budgétaire de ce gouvernement parce qu'elle: a) fait augmenter le taux de chômage et n'endigue pas les inégalités croissantes; b) réduit les transferts en matière de santé qui avaient été promis aux provinces; c) refile unilatéralement des milliards de dollars en coûts aux provinces, territoires et municipalités; d) augmente inutilement l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti pour les futurs retraités, condamnant plusieurs à la pauvreté; e) diminue la protection de notre environnement; f) réduit les services publics essentiels pour les Canadiens; g) nuit à la réputation du Canada sur la scène internationale; h) s'attaque au soutien à notre culture et à notre patrimoine, y compris à CBC/Radio-Canada; i) se sert injustement de l'Agence du revenu du Canada pour attaquer les organismes de bienfaisance pour des raisons idéologiques.