Que cette Chambre rejette le projet du gouvernement de hausser l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti de 65 à 67 ans même si le régime est financièrement viable.
Madame la Présidente, je suis heureuse de présenter cette motion qui réaffirme notre dévouement à l'égard des ainés et notre foi dans la viabilité de la Sécurité de la vieillesse du Canada. Cette motion attire l'attention sur le fait que le système est viable, même si nous maintenons l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse à 65 ans.
Je suis également heureuse de partager mon temps de parole avec la députée de .
La motion porte sur les priorités du gouvernement ou, plus précisément, sur l'absence de priorités concrètes et intelligentes qui profitent aux Canadiens. Il est essentiel d'investir dans les aînés, d'assurer leur sécurité financière, et d'investir dans notre économie. En effet, les ainés dépensent tout leur argent dans la collectivité où ils résident. Ils font leurs courses sur place, ce qui crée des emplois dans les entreprises locales.
J'aimerais également parler des conséquences qu'aura la décision du gouvernement d'augmenter l'âge de la retraite à 67 ans sur la génération actuelle de jeunes travailleurs.
La décision de hausser l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti pénalise les jeunes Canadiens. Les conservateurs affirment qu'ils sont obligés de hausser l'âge, afin d'assurer la viabilité du système de pensions pour les générations futures. Or, le directeur parlementaire du budget, l'OCDE et plusieurs autres experts en matière de pensions contestent cette affirmation.
Cette hausse proposée par le gouvernement nuira davantage aux jeunes Canadiens qu'à la génération actuelle de bébé-boumeurs. Ces jeunes Canadiens sont déjà confrontés à des taux de chômage sans précédent, ce qui laisse croire que leur niveau de revenu sera inférieur plus tard. Bon nombre de ces jeunes se sont endettés jusqu'au cou pour faire leurs études, et les coûts de logement grugent une part de plus en plus importante de leur revenu.
La décision du gouvernement compliquera encore davantage la vie des jeunes Canadiens. Les pauvres sont ceux qui en pâtiront le plus. Cette décision lésera ceux qui n'ont pas les moyens de choisir. Par-dessus tout, les femmes âgées seront touchées de manière disproportionnée.
J'ai rencontré des aînés partout au pays, à l'instar de mon collègue responsable du portefeuille des pensions. Hier, j'ai rencontré des aînés à Truro, en Nouvelle-Écosse. Ils m'ont dit que l'investissement dans les aînés devrait être une priorité.
Les Canadiens sont très fiers de notre filet de sécurité sociale. En 1927, J.S. Woodsworth a convaincu le gouvernement minoritaire du premier ministre Mackenzie King de créer une pension de vieillesse qui, depuis 1952, je pense, s'appelle la Sécurité de la vieillesse. Depuis, plusieurs modifications ont été apportées à notre système, notamment l'ajout, en 1967, du Supplément de revenu garanti — tout cela pour réduire la pauvreté chez les aînés.
Les prestations de la Sécurité de la vieillesse sont versées à tout retraité qui a habité au Canada pendant au moins dix ans. Quiconque a vécu ici pendant 40 ans, depuis l'âge de 18 ans, a droit à la pension maximale; autrement, la pension est réduite au prorata du nombre d'années passées ici. Il s'agit du premier de trois systèmes de revenu de retraite financés par le gouvernement, les deux autres étant le Régime de pensions du Canada ou le régime des rentes du Québec, fondés sur les revenus de travail, et enfin, les épargnes privées, comme les régimes de pension financés par l'employeur, les REER et les FERR. Pour une personne seule, la prestation mensuelle maximale au titre de la Sécurité de la vieillesse s'élève à 540,12 $. La moyenne est d'environ 508 $. Le Supplément de revenu garanti plafonne à 732 $, la moyenne étant de 491 $. Tout cela représente donc un revenu annuel total de 15 270 $, alors que le seuil de faible revenu au Canada est fixé à 18 373 $.
Il est fort intéressant, quoique profondément inquiétant, de se rappeler que lorsqu'il est devenu évident, il y a 35 ans environ, que les bébé-boumeurs seraient nombreux à prendre leur retraite aujourd'hui, le gouvernement a réagi en préconisant qu'il fallait absolument cotiser à un REER. Depuis, nous avons découvert que les REER grèvent les revenus de l'État à hauteur d'environ 18 milliards de dollars.
La tragédie, c'est que les REER ne sont pas un instrument d'épargne efficace: après 45 ans, avec les frais de gestion, ils auront perdu 40 p. 100 de leur valeur. S'il faut les encaisser, par exemple pour refaire la toiture ou remplacer une chaudière défectueuse, la pénalité est énorme. Moins de 30 p. 100 des Canadiens ont encore assez d'argent à la fin du mois pour envisager d'investir dans un REER. Les REER ne sont donc pas un très bon instrument d'épargne.
Ce qui est arrivé aux employés de Nortel, dont beaucoup ont perdu 40 p. 100 de leur pension de retraite, a probablement accentué les préoccupations concernant les pensions. Je dois souligner que les pensions sont un salaire différé et qu'elles appartiennent aux employés. Nortel a déclaré faillite pour ensuite vendre une grande quantité de ses actifs de propriété intellectuelle, qui valaient des millions et des milliards de dollars. Le gouvernement du Royaume-Uni et celui des États-Unis ont protégé les pensions des travailleurs de Nortel de leur territoire. Pas le Canada. Le gouvernement conservateur a choisi de ne pas le faire même s'il l'aurait pu puisque le NPD avait présenté à la Chambre un projet de loi visant à faire passer les travailleurs d'abord, qui aurait protégé les indemnités de vacances et de départ ainsi que les pensions. Le gouvernement aurait pu passer à l'action, mais il a choisi de s'en abstenir.
L'effondrement de Nortel et la crise à laquelle tant de travailleurs ont dû faire face ont fait prendre conscience aux gens du fait que 30 p. 100 seulement des Canadiens ont un régime de retraite financé par l'employeur et que beaucoup dépendent du Régime de pensions du Canada, de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti. Dans bien des cas, en particulier pour les femmes seules, ce n'est tout simplement pas suffisant pour leur permettre de joindre les deux bouts. On a donc réclamé une réforme, à juste titre, d'ailleurs. Le gouvernement fédéral a accepté de rencontrer les représentants des provinces, dont neuf voulaient une réforme des pensions. L'Alberta s'y est opposée, et le gouvernement fédéral a alors déclaré qu'il instaurerait des régimes de pensions agréés collectifs.
Je vais expliquer en quoi consistent les régimes de pensions agréés collectifs. D'abord, l'employeur a le choix d'offrir un tel régime ou non et c'est lui qui fixe le taux de cotisation, bien qu'il ne soit pas lui-même obligé de contribuer au régime. Les employés qui veulent se désengager du régime doivent donner un avis écrit de 60 jours. Le problème que présentent ces prétendus régimes de pensions, c'est que leurs prestations ne sont pas indexées. Les cotisations sont déterminées, mais pas les prestations, qui se jouent sur les marchés boursiers. Ces régimes ne sont pas fiables et comportent des frais de gestion très élevés. Ils font de la retraite une loterie, ce qui n'est tout simplement pas acceptable. Le projet des régimes de pension agréés collectifs ne fixe pas les frais de gestion à des niveaux égaux ou inférieurs à ceux du Régime de pensions du Canada. Il s'ensuit que ce dernier demeure nettement préférable.
Il faudrait véritablement réformer le régime. Six provinces sont toujours prêtes à engager les pourparlers. Je parlerai d'abord du Régime de pensions du Canada, qui est le meilleur moyen d'épargner pour la retraite. Au total, 93 p. 100 des employés canadiens, c'est-à-dire pratiquement toute la population active, y cotise. Ce régime est transférable d'un emploi à l'autre et d'une province à l'autre. Il est indexé au coût de la vie et il est exclusivement financé par les travailleurs et leur employeur. Il ne coûte absolument rien au gouvernement. C'est un régime sûr qui est indexé en fonction de l'inflation. De plus, comme je l'ai dit, les frais de gestion sont minimes. Selon Bernard Dussault, l'ancien actuaire en chef du Régime de pensions du Canada, une légère hausse des cotisations serait absolument viable. Nous pourrions donc prendre une telle mesure.
Par ailleurs, examinons de près la Sécurité de la vieillesse. Le directeur parlementaire du budget a été formel: le programme de Sécurité de la vieillesse est viable et il le sera encore à l'avenir. Le programme représente environ 2,3 p. 100 du PIB. Ce pourcentage grimpera à 3,3 p. 100 en 2030, puis il diminuera considérablement par la suite. On fait mentir les chiffres lorsqu'on prétend que nous n'avons pas les moyens d'offrir ce programme.
J'espère que la Chambre appuiera la motion, qui est absolument essentielle. Si nous respectons vraiment les personnes âgées, nous prendrons les mesures nécessaires pour garantir leur pension et leur retraite.
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Madame la Présidente, c'est la deuxième fois aujourd'hui que le NPD propose une journée de l'opposition au sujet de la Sécurité de la vieillesse. La première fois, il y a quelques semaines, il l'a fait parce que le gouvernement laissait planer le doute sur la façon dont il procéderait à la réforme du programme de la Sécurité de la vieillesse. Le gouvernement conservateur refusait de répondre aux questions et c'est pourquoi le NPD a proposé une journée de l'opposition pour lui demander de ne pas équilibrer son budget sur le dos des aînés.
Aujourd'hui, malheureusement, nous arrivons avec une deuxième journée de l'opposition au sujet de la Sécurité de la vieillesse, parce que le gouvernement a finalement annoncé ses intentions et a confirmé les craintes de plusieurs Canadiens et Canadiennes. Il a donc confirmé qu'il augmenterait progressivement l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 65 à 67 ans.
Je suis fière qu'aujourd'hui, en tant que parti, nous nous opposons à cette mesure d'austérité proposée dans le budget des conservateurs.
En effet, il y a quelques temps de cela, j'ai participé à une tournée au Québec et j'ai rencontré plusieurs personnes de différentes parties de la province. Laissez-moi partager leurs inquiétudes avec vous aujourd'hui.
Premièrement, ils m'ont demandé ce qu'il arrivera de leurs fonds de pensions privés. C'est une des inquiétudes qui a été soulevée et qui est très compréhensible. En effet, beaucoup de doutes planent sur ce qui arrivera de ces fonds de pensions si on retarde l'âge d'accessibilité à la Sécurité de la vieillesse. Quel est le lien, me dira-t-on? Il y a une différence certaine entre la Sécurité de la vieillesse et les régimes de pensions privés conclus entre les employés et les entreprises. Pourtant, il y a quand même un lien. En effet, le calcul que l'employeur fait avec son fonds de pensions privé est basé en fonction du fait que les employés recevront une pension de la Sécurité de la vieillesse à 65 ans et donc qu'il pourra diminuer le montant des pensions privées en conséquence au moment du versement de la Sécurité de la vieillesse.
Des gens sont inquiets. Des petits syndicats viennent de négocier leurs conditions de travail et leur régime de pensions et ils restent dans l'inquiétude à savoir s'ils seront capables de renégocier leur pension ou s'il y aura un écart entre le moment où leur pension privée diminuera et le moment où ils recevront la Sécurité de la vieillesse. C'est une des inquiétudes auxquelles on n'a malheureusement pas encore de réponse claire.
On m'a demandé également quand le , lui, aurait l'intention de prendre sa retraite. Malheureusement, je ne peux pas répondre à cette question, mais j'aimerais bien.
On m'a soumis une autre inquiétude, à savoir s'il y avait d'autres façons de réformer la Sécurité de la vieillesse, puisqu'il semble que, en ce moment, la façon proposée est une attaque particulièrement directe envers les personnes les plus vulnérables à la pauvreté. C'est vrai. Pourquoi ce gouvernement choisit-il de procéder en repoussant l'âge de la Sécurité de la vieillesse? Malheureusement, là non plus, on n'a pas d'information.
On dirait qu'on assiste un peu à une improvisation; il faut qu'on coupe quelque part, pourquoi pas de cette façon? On pourrait procéder d'autres façons, mais on n'en a pas du tout discuté, on n'en a pas parlé du tout et c'est une autre question à laquelle on ne peut pas répondre, faute de renseignements de la part du gouvernement conservateur.
De toute façon, d'une façon ou d'une autre, la chose est claire, il n'est pas nécessaire de couper dans la Sécurité de la vieillesse. Alors, pour moi, ce n'est pas la question la plus importante, car peu importe de quelle façon on voudrait couper dans la Sécurité de la vieillesse, à la base, il faut se rappeler qu'on n'est pas obligé de le faire.
Une autre personne m'a posé cette question. Il aurait voulu travailler plus longtemps, mais son employeur met ses employés à la porte quand ils ont 50 ou 55 ans parce que, selon lui, ils commencent à être trop vieux ou parce qu'ils coûtent trop cher. Cette personne me demandait si le gouvernement avait pensé à cela.
Encore une fois, c'est une inquiétude très compréhensible. Même si on obligeait les gens à travailler deux ans de plus, ce n'est pas tout le monde qui pourrait le faire. Quand on fait un travail physique, à 55 ans, notre corps n'est plus capable de travailler. Alors, même si on menace ces gens de couper leur pension ou de leur donner de l'argent plus tard, de toute façon, ils ne pourront pas travailler plus longtemps.
Il y a également des gens qui veulent travailler plus longtemps et qui peuvent le faire, mais qui sont mis à la porte à un certain âge, ou qui sont fortement encouragés à quitter leur emploi pour laisser la place aux jeunes. On ouvre ici encore une piste de solution intéressante. Si on veut que les gens travaillent plus longtemps, pourquoi ne pas aller vers des mesures incitatives pour inciter les employeurs à garder leurs employés plus longtemps? Ce serait une façon intéressante d'aborder la problématique.
On pourrait aussi favoriser les gens qui décident de continuer à travailler après avoir atteint l'âge de 65 ans ou de 67 ans. D'ailleurs, c'est quelque chose qui est déjà mis en place, d'une certaine façon, parce que si les gens décident de continuer à travailler cinq ans de plus, ils ne sont pas pénalisés et ils accumulent le montant de la Sécurité de la vieillesse qu'ils pourront recevoir par la suite. C'est un exemple d'une mesure incitative intéressante. On n'est pas obligés de tordre un bras à personne. De toute façon, ce ne sera pas plus efficace, parce que ceux qui ne peuvent plus travailler à 55 ans, 60 ans ou 65 ans, ils ne peuvent plus travailler, un point c'est tout. Il y a d'autres façons de les encourager à rester sur le marché du travail et il y a d'autres façons d'encourager les employeurs à garder leurs employés plus longtemps.
Madame la députée, comment puis-je mieux me préparer? Le gouvernement conservateur n'arrête pas de dire qu'il nous laissera le temps de nous préparer afin d'assumer le recul de l'âge d'accessibilité à la Sécurité de la vieillesse. Comment puis-je faire? Mesdames et messieurs, il y a des façons de faire, bien sûr, pour se préparer à la retraite. Malheureusement, ce n'est pas tout le monde qui peut le faire.
Rappelons-nous qu'en ce moment, une personne qui travaille à temps plein au salaire minimum peut tout de même vivre sous le seuil de la pauvreté. Cette personne sera-t-elle capable de mettre 50 $ ou 75 $ de plus de côté par mois pour prévoir sa retraite? Malheureusement, non. Même si on l'avertissait 20 ans à l'avance, cette personne ne serait tout de même pas capable de se préparer convenablement et subira les conséquences du recul de l'âge d'accessibilité à la Sécurité de la vieillesse.
Il y a aussi autre chose dont je voulais parler. Je pense que ces inquiétudes, ces questions qui demeurent sans réponse, nous montrent que le recul de l'âge d'accessibilité aura des conséquences majeures. C'est une attaque directe à la classe moyenne et aux personnes les plus vulnérables à la pauvreté.
Le gouvernement ne nous a pas convaincus que c'était nécessaire de couper dans le programme de la Sécurité de la vieillesse. Tous en choeur, des experts affirment que le programme de la Sécurité de la vieillesse est viable. Le collègue d'en face nous a parlé de pretty simple math. Je suis désolée, mais selon moi, le gros bons sens d'une ministre ou le pretty simple math d'un député conservateur, ça ne fait pas le poids devant une étude d'un actuaire en chef du gouvernement du Canada. Cela ne fait pas le poids devant la conclusion d'un directeur parlementaire du budget, devant une étude de l'OCDE sur les pensions partout dans le monde, devant une étude de l'université X ou Y, selon lesquelles le programme de la Sécurité de la vieillesse est viable. En ce qui a trait au pretty simple math, je suis désolée, mais on repassera. Selon moi, cela ne fait pas du tout le poids contre l'avis des experts qui s'entendent tous pour dire que le programme est viable.
En effet, il y aura une hausse de la population âgée pendant 5, 10 ou 15 ans. On est capables d'affronter cette hausse, car elle a été prévue. Les calculs actuariels se font sur des dizaines d'années, voire sur 50 ou 60 ans. Les calculs actuariels prévoyaient l'augmentation de l'espérance de vie. Logiquement et selon le gros bons sens, on ne peut pas détruire les arguments et les conclusions des experts. De plus, comme les objectifs des conservateurs n'étaient pas précis, on ne sait pas si la mesure proposée, soit de repousser de 65 à 67 ans l'accès à la Sécurité de la vieillesse, répond aux objectifs. On ne sait pas si ces mesures auront vraiment l'impact escompté sur la Sécurité de la vieillesse.
Premièrement, à la base, l'objectif n'était pas clair. Deuxièmement, on ne nous montre aucun chiffre et aucune étude démontrant combien d'argent épargnera le gouvernement. Le montant épargné sera-t-il suffisant pour censément rendre le système de Sécurité de la vieillesse viable? On a vraiment l'impression d'assister à une improvisation. On dit qu'il faut faire des coupes quelque part et c'est là qu'on va les faire. Pourquoi? Ça, on ne peut pas vraiment le dire. C'est vraiment ridicule de voir qu'on va s'attaquer à un programme qui place le Canada parmi les pays les mieux outillés en matière de lutte contre la pauvreté chez les aînés. On va couper dans ce programme, sans justifier pourquoi et sans justifier quel effet cela aura.
En conclusion, pour le NPD, il est clair qu'il n'est pas nécessaire de couper dans la Sécurité de la vieillesse et qu'on peut faire beaucoup plus pour améliorer la qualité de vie des aînés plutôt que la réduire.
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Madame la Présidente, je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui pour expliquer pourquoi le gouvernement s'opposera à cette motion. Je suis également très flattée que l'opposition semble utiliser mon observation encore et encore. Manifestement, la répétition est une chose très flatteuse et je l'apprécie considérablement.
Dans le budget de 2012, le gouvernement a indiqué les changements qui seront apportés au programme de la Sécurité de la vieillesse pour garantir sa viabilité pour les générations futures. Ce matin, le gouvernement a présenté la Loi sur l'emploi, la croissance et la prospérité durable, qui mettra en oeuvre diverses dispositions du budget. Les modifications législatives au programme de la Sécurité de la vieillesse sont comprises dans ce projet de loi.
J'espère que, grâce à la présentation des détails de cette mesure législative, nous arriverons à réfuter la plupart des propos alarmistes que les députés d'en face ont volontairement tenus. Je remarque qu'ils semblent méconnaître la réalité du vieillissement de la population au Canada.
Même après que la et moi-même sommes intervenues des dizaines de fois pour dire la même chose, je sens malgré tout le besoin de répéter que toutes les personnes qui reçoivent actuellement des prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti ne perdront pas un sou en raison de ces changements, et ce, en dépit des propos alarmistes de l'opposition qui soutient le contraire. Les personnes qui prendront bientôt leur retraite — c'est-à-dire les gens qui auront 54 ans et plus en date du 31 mars de cette année — ne seront pas du tout touchées par ce changement de politique. Nous donnons aux Canadiens une longue période de préavis afin qu'ils puissent adapter leur plan d'épargne en vue de leur retraite. Malheureusement, nous avons été témoins des tentatives menées par l'opposition pour se faire du capital politique en tenant des propos alarmistes sur ces deux points.
Le gouvernement est déterminé à garantir la viabilité du programme de la Sécurité de la vieillesse pour les générations futures. Les changements prévus garantiront la vigueur de la Sécurité de la vieillesse et son existence pour nos enfants et nos petits-enfants lorsqu'ils en auront besoin.
Avant de continuer, je mentionnerai que ces changements n'ont rien à voir avec le Régime de pensions du Canada, qui est un programme distinct dont le financement est différent. Le RPC n'a aucun problème de viabilité. Au taux actuel des cotisations, il est entièrement capitalisé pour les 75 prochaines années. Cela a été confirmé par l'actuaire en chef.
On ne peut cependant pas en dire autant du programme de la Sécurité de la vieillesse. Je sais que le gouvernement a déjà expliqué à maintes reprises pourquoi ces changements s'imposent, mais la motion dont la Chambre est saisie révèle qu'il est nécessaire de répéter ces raisons. L'opposition semble tout simplement ne pas comprendre la réalité du vieillissement de la population au Canada.
L'espérance de vie des Canadiens s'est considérablement accrue au cours des dernières décennies, et on s'attend à ce qu'elle continue d'augmenter. On peut bien sûr se réjouir du fait que les Canadiens vivent plus longtemps et en meilleure santé et qu'ils jouissent de l'une des espérances de vie moyennes les plus longues de la planète, soit environ 81 ans,
Je suis chirurgienne orthopédiste en pédiatrie. En tant que professionnelle de la médecine, je connais bien les bienfaits que les Canadiens ont retirés des choix de vie plus sains qu'ils ont faits. Or, en raison de leur espérance de vie accrue, les Canadiens d'aujourd'hui touchent des prestations de retraite pendant beaucoup plus longtemps qu'à l'époque où la Sécurité de la vieillesse a été instaurée, ce qui a une incidence sur le rapport entre le nombre de travailleurs qui cotisent au programme et celui des aînés qui en reçoivent des prestations.
[Français]
On prévoit que le nombre de prestataires de la prestation de base de la Sécurité de la vieillesse aura presque doublé, passant de 4,7 millions en 2010 à 9,3 millions d'ici à 2030.
[Traduction]
En termes clairs, cette situation signifie qu'un petit nombre de travailleurs soutiendront un plus grand nombre de prestataires de la Sécurité de la vieillesse. On s'attend par conséquent à ce que les coûts du programme montent en flèche, passant d'environ 38 milliards de dollars à l'heure actuelle à 108 milliards en 2030.
Comme les députés le savent, les bébé-boumeurs — c'est-à-dire les personnes nées entre 1946 et 1964 — forment la plus importante cohorte de toute l'histoire du Canada. La richesse et la productivité économique du pays ont fait un bond prodigieux lorsqu'ils sont arrivés sur le marché du travail, apportant avec eux leurs valeurs, leurs connaissances, leurs aptitudes et leur dynamisme. Ils ont énormément contribué à l'essor de notre grand pays. Or, l'heure de la retraite a sonné pour un nombre de plus en plus grand d'entre eux, mais les jeunes travailleurs qui les remplacent se font de moins en moins nombreux.
En 1990, le rapport entre les Canadiens en âge de travailler et celui des retraités était d'environ cinq pour un. Aujourd'hui, il s'élève à quatre pour un; en 2030, il ne sera plus que de deux pour un. Ces chiffres sont particulièrement frappants. Pour chaque personne retraitée, on ne comptera plus que deux travailleurs. Ce sera la première fois qu'une telle situation se produit dans notre histoire et cela aura de profondes conséquences pour l'équilibre budgétaire du pays. Plus la population active déclinera, plus la productivité nationale risque de diminuer et moins de recettes fiscales le gouvernement encaissera pour financer ses programmes.
Le Canada n'est pas seul à vivre cette transition. Le vieillissement de la population est un phénomène mondial. Selon les Nations Unies, en 2005, 10 p. 100 de la population mondiale était âgée de 65 ans ou plus; d'ici 2025, ce pourcentage devrait être d'environ 15 p. 100, soit un peu plus d'une personne sur six.
Si nous examinons la situation des autres pays du monde industrialisé, nous voyons que bon nombre d'entre eux ont déjà commencé à réformer leurs systèmes de pension afin de tenir compte des changements démographiques. Vingt-deux des 34 pays de l'OCDE ont récemment augmenté — ou annoncé leur intention d'augmenter — l'âge d'admissibilité au régime de pension public. Parmi eux, le Royaume-Uni, l'Australie, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie, le Japon, le Danemark et bien d'autres. Ces pays apportent des changements à leurs systèmes de revenu de retraite pour que ceux-ci restent viables et pour assurer la sécurité financière des aînés d'aujourd'hui et de demain. Il est temps pour le Canada de leur emboîter le pas.
Le programme de la Sécurité de la vieillesse ne peut pas continuer d'exister sous sa forme actuelle indéfiniment. Il est en voie de devenir inabordable et il doit tenir compte des changements démographiques. Voilà pourquoi nous prenons immédiatement des mesures: pour que les Canadiens sachent à quoi s'en tenir et prévoient en fonction de la mise en place de ces changements futurs.
Si nous avions refusé de reconnaître ces faits et nous étions croisé les bras, le programme de la Sécurité de la vieillesse ne serait pas viable. La Sécurité de la vieillesse est le plus important programme du gouvernement du Canada; il est entièrement financé par les recettes fiscales. Soyons clairs: les prestations qui ont, à bon droit, été versées aux aînés pendant l'année étaient financées à part entière par l'impôt de cette année. Voilà pourquoi le rapport travailleurs-retraités est essentiel si on veut comprendre pourquoi il faut agir maintenant si on veut assurer la viabilité du programme. À l'heure actuelle, 13 ¢ de chaque dollar des recettes fiscales vont à la Sécurité de la vieillesse; si nous n'agissons pas maintenant, dans environ 20 ans, cette portion sera passée à 21 ¢.
Si nous n'apportons pas ces changements au programme de la Sécurité de la vieillesse, il ne reste que deux façons de composer avec ces coûts: hausser les impôts, ou réaffecter des fonds provenant d'autres programmes et services gouvernementaux. Nous savons que la coalition pour l'augmentation des impôts et des dépenses ne voit aucun inconvénient à ce que nous haussions les impôts. L'opposition aime en effet les taxes sous toutes ses formes, qu'il s'agisse de mettre en place une taxe sur le carbone qui nuirait à l'emploi, ou de hausser la TPS. Cependant, compte tenu de la diminution du nombre de travailleurs qui auraient à porter le fardeau de l'augmentation des coûts liés aux services gouvernementaux, une hausse des impôts nuirait grandement à la compétitivité des entreprises canadiennes, et à l'économie canadienne.
Je suis une députée représentant une circonscription ontarienne, et mes électeurs ne connaissent que trop bien le bilan du chef du Parti libéral, qui a miné une économie fragile et en difficulté en haussant les impôts. Ce n'est tout simplement pas une solution raisonnable, et cela serait trop nuisible à l'économie canadienne. Comme nous l'avons dit constamment pendant les dernières campagnes, dans le discours du Trône, et dans le plus récent budget, présenté en 2012, nous nous en tenons à notre plan qui mise sur des impôts peu élevés pour créer des emplois et favoriser la croissance économique.
Évidemment, la réaffectation de fonds provenant d'autres programmes et services n'est pas une solution envisageable. Pour assumer la hausse des coûts liés au programme de la Sécurité de la vieillesse, le gouvernement serait forcé d'utiliser des fonds qui servent actuellement à aider des Canadiens qui demandent une aide du gouvernement pour des raisons légitimes.
Nous avons vu des réactions démesurées de la part de l'opposition, alors que le gouvernement cherche à réaliser des économies, dans le cadre de sa dernière série d'examens visant à réduire le déficit. L'opposition ne peut tout simplement pas tout avoir. Nous parlons d'une hausse de 8 p. 100 du coût total associé aux dépenses du gouvernement. Nous sommes persuadés que la seule façon équitable d'alléger les coûts liés au programme de la Sécurité de la vieillesse consiste à hausser l'âge d'admissibilité. Grâce à cette mesure, nos enfants et petits-enfants pourront encore bénéficier du programme lorsqu'ils prendront leur retraite.
Les changements proposés seront mis en place au bout d'une longue période de transition, et ils seront intégrés de façon graduelle, sur plusieurs années. Nous ferons passer graduellement l'âge d'admissibilité de 65 à 67 ans. Ces changements ne viseront pas ceux qui touchent actuellement des prestations dans le cadre du programme de la Sécurité de la vieillesse. Ils continueront de recevoir ces prestations comme avant.
Le mot clé est « graduel ». Les changements n'ont pas lieu du jour au lendemain. En fait, la période de transition commencera seulement le 1er avril 2023, soit dans 11 ans, et cette transition s'étendra sur six ans. En d'autres mots, le processus durera 17 ans, et il prendra fin en 2029. Cette période de transition est plus longue que celle que la plupart des pays de l'OCDE mettront en place lorsqu'ils augmenteront l'âge d'admissibilité à leur régime de pension public.
Permettez-moi d'être bien claire. Les changements commenceront à être mis en oeuvre dans plus de dix ans, et ils seront pleinement mis en oeuvre au bout d'une vingtaine d'années. Tous les Canadiens auront ainsi amplement le temps d'adapter leurs plans de retraite.
Tous ceux qui étaient âgés de 54 ans le 31 mars 2012, autrement dit, toutes les personnes nées le 31 mars 1958 ou avant cette date, pourront encore recevoir des prestations de la SV et le SRG à l'âge de 65 ans.
En ce qui concerne l'allocation destinée aux époux à faible revenu et l'allocation au survivant, la fourchette d'âge demeure la même pour toutes les personnes qui étaient âgées d'au moins 49 ans le 31 mars 2012. Elles pourront encore y avoir droit entre 60 et 64 ans.
Je sais que cela a de quoi rassurer les Canadiens plus âgés, surtout dans le contexte de la campagne de peur menée par nos collègues de l'opposition. Je tiens à rassurer les Canadiens: les prestations qui sont en ce moment versées aux aînés ne seront pas touchées.
Quant aux plus jeunes, ils auront amplement le temps de se préparer à ces changements et d'adapter leurs plans de retraite. Les Canadiens nés entre le 1er avril 1958 et le 31 janvier 1962 pourront recevoir des prestations de la SV et le SRG entre 65 et 67 ans, selon leur mois de naissance. Les détails de la transition seront indiqués dans le budget et il en est également question dans le projet de loi d'exécution du budget, qui a été présenté ce matin.
Les Canadiens nés le 1er février 1962 ou après cette date auront droit à des prestations de la SV à l'âge de 67 ans. Pour ce qui est des allocations, la fourchette d'âge d'admissibilité, qui était de 60 à 64 ans, augmentera graduellement. Ainsi, les personnes nées entre le 1er avril 1963 et le 31 janvier 1967 y auront droit entre 62 et 66 ans, selon le mois au cours duquel elles sont nées. Autrement dit, l'âge d'admissibilité sera de 62 ans pour l'allocation et l'allocation au survivant pour les personnes nées le 1er février 1967 ou après cette date.
Certains programmes fédéraux qui offrent en ce moment des prestations de revenu jusqu'à l'âge de 65 ans seront modifiés en même temps que le programme de la Sécurité de la vieillesse afin qu'il n'y ait pas d'interruption soudaine des prestations pour les personnes de 65 et 66 ans. Parmi ces programmes, mentionnons ceux qui sont offerts par Anciens Combattants Canada et Affaires autochtones et Développement du Nord Canada.
En outre, le gouvernement du Canada versera aux provinces et aux territoires une indemnité compensatoire en ce qui concerne les coûts supplémentaires nets qu'ils devront engager compte tenu de l'augmentation de l'âge d'admissibilité à la SV. Encore une fois, les Canadiens âgés d'au moins 54 ans le 31 mars 2012 pourront encore recevoir des prestations de la SV et le SRG à l'âge de 65 ans. S'ils veulent continuer de travailler après l'âge de 65 ans, ils pourront demander leurs prestations de la SV à une date ultérieure et ainsi recevoir une pension plus élevée, ajustée sur une base actuarielle, jusqu'à cinq ans après leur 65e anniversaire. Je vais en parler dans quelques instants.
En plus d'augmenter graduellement l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse, nous apportons deux autres modifications qui seront avantageuses pour les Canadiens, selon nous. Le premier de ces changements sera l'inscription proactive. Actuellement, les aînés qui veulent recevoir des prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti doivent en faire la demande officiellement. De 2013 à 2016, nous commencerons à utiliser une inscription proactive, ce qui signifie que les aînés n'auront plus besoin de demander ces prestations. Grâce à ce changement, le fardeau administratif du gouvernement sera réduit et, plus important encore, un plus grand nombre d'aînés recevront les prestations auxquelles ils ont droit.
Nous apporterons bientôt à la Sécurité de la vieillesse des modifications qui devraient plaire aux Canadiens. Nous laisserons les aînés choisir à quel âge ils souhaitent commencer à recevoir les prestations de la Sécurité de la vieillesse. Ceux qui célébreront leur 65e anniversaire de naissance le 1er juillet 2013 pourront repousser la date du début de leurs prestations jusqu'à cinq ans. S'ils font ce choix, ils recevront des prestations mensuelles plus élevées jusqu'à la fin de leur vie.
Cette nouvelle option procurera plus de souplesse aux Canadiens qui planifient leur retraite, particulièrement s'ils souhaitent continuer de travailler après 65 ans.
Comme on le sait, les aînés canadiens choisissent de rester plus longtemps sur le marché du travail. L'économie canadienne est florissante. Nous avons besoin, plus que jamais, de pouvoir compter sur l'énergie de ces travailleurs et sur les connaissances et les compétences qu'ils ont acquises pendant leur longue participation à l'économie.
La possibilité de reporter les prestations de la Sécurité de la vieillesse sera une option avantageuse pour de nombreux Canadiens qui souhaitent continuer à travailler. Je tiens à souligner que le report du début des prestations sera une option, et non une obligation. Il est aussi bon de savoir que le total des prestations que les gens recevront jusqu'à la fin de leur vie sera le même, en moyenne, qu'ils choisissent de reporter le début de leurs prestations ou non.
Plus que jamais auparavant, les Canadiens vivent longtemps et mènent une vie épanouie. Il y a de quoi se réjouir. Mais d'un autre côté, le vieillissement de la population entraîne de nouveaux défis que nous devons relever avec lucidité.
Quand la Sécurité de la vieillesse a été créée, l'espérance de vie des Canadiens n'étaient que de quelques années après l'âge de la retraite. Mais maintenant, bien des gens vivent 20 ans ou plus après leur retraite. Au cours des 20 prochaines années, le nombre de Canadiens de plus de 65 ans passera de 4,7 millions à 9,3 millions. Cette augmentation vertigineuse se produira rapidement et entraînera des coûts importants. De 2010 à 2030, le coût annuel de la Sécurité de la vieillesse augmentera considérablement. Il triplera même, passant de 36 milliards de dollars à 108 milliards de dollars.
Alors que la proportion d'aînés dans la population augmente, celle des travailleurs par rapport au nombre de retraités diminue. Contrairement au Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse est entièrement financée par les recettes fiscales prélevées chaque année auprès des travailleurs. Actuellement, 1 Canadien sur 7 est âgé de plus de 65 ans. En 2030, soit dans moins de 20 ans, ce ratio augmentera à 1 sur 2. Il y aura moins de travailleurs, donc les revenus seront moindres et les coûts, supérieurs.
Nous devons beaucoup à nos aînés. Ils ont bâti notre pays et méritent de vivre leur retraite en sécurité et dans la dignité. Le gouvernement s'engage à assumer cette responsabilité avec un souci de prudence et d'équité, afin d'assurer la viabilité de la Sécurité de la vieillesse. Il incombe au gouvernement fédéral de réfléchir à l'avenir et d'agir dans l'intérêt à long terme des Canadiens. Malheureusement, les membres de l'opposition refusent de reconnaître les conséquences du vieillissement de la population. Des économistes du secteur privé, des institutions financières et d'anciens gouverneurs de la Banque du Canada ont confirmé que nous devons prendre des mesures dès maintenant pour assurer la viabilité à long terme de la Sécurité de la vieillesse.
Il est fâcheux que les partis de l'opposition aient choisi de tomber dans la démagogie. Leur campagne de peur et la façon qu'ils ont de faire comme si le statu quo était envisageable servent mal les intérêts des Canadiens. Nous refusons de nous mettre la tête dans le sable et de feindre d'ignorer le défi qui s'annonce, à l'instar de l'opposition.
J'invite toute les députés à réfléchir à leur devoir envers nos électeurs, notre beau pays et les retraités actuels et futurs. Élevons-nous au-delà des luttes partisanes et songeons aux mesures que nous devons prendre pour assurer la viabilité financière d'un programme social qui nous est cher. J'invite donc tous les députés à rejeter la motion de l'opposition et à appuyer les mesures proposées par le gouvernement pour assurer la viabilité à long terme de la Sécurité de la vieillesse, pour le bénéfice des futures générations de Canadiens.
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Madame la Présidente, vous avez parfaitement raison, mais il est aussi vraiment difficile, quand nous posons des questions sur des dossiers importants, de continuellement se faire donner des réponses qui, d'après ce que nous savons, sont inexactes, ou carrément de ne pas en obtenir du tout.
Je me réjouis de prendre la parole au sujet de cette question très importante. Je vais partager mon temps de parole avec ma merveilleuse collègue, la députée de , qui lutte sans relâche au nom des gens de sa circonscription et des aînés du pays entier. Ils ont de la chance de l'avoir dans leur camp, et nous aussi.
Et c'est reparti. Nous vivons ce que j'appellerais un moment à la Bill Murray. Nous débattons de nouveau d'une motion visant à empêcher le gouvernement de s'en prendre aux aînés à faible revenu.
À titre de porte-parole de mon parti en matière de personnes âgées et de pensions, je suis ravie de dire que nous appuierons cette motion parce que nous tous ici — du moins, les membres de notre équipe — appuyons les aînés du Canada. Nous souhaitons réaffirmer l'engagement que le Parti libéral du Canada a pris et qu'il continuera d'honorer, à savoir que, lorsqu'il formera le prochain gouvernement dans trois ans, il s'assurera de maintenir l'âge de la retraite à 65 ans.
Nous nous sommes penchés très attentivement sur cette question. Tout le monde sait qu'il ne s'agit pas d'une question d'argent. Il s'agit d'un choix et d'une idéologie; j'en parlerai plus en détail dans un instant.
Le Parti libéral du Canada croit que 65 ans est un âge approprié pour la retraite. Si certains veulent continuer de travailler jusqu'à 75 ou 80 ans, tant mieux pour eux. Le gouvernement va obliger les gens à travailler deux ans de plus alors que beaucoup de ceux à qui j'ai parlé ont eu des emplois très difficiles pendant toute leur vie et ont du mal à travailler jusqu'à 65 ans. Au Parti libéral du Canada, nous nous sommes engagés à faire en sorte que cette mesure n'aille pas de l'avant et nous honorerons cet engagement si les Canadiens nous portent au pouvoir dans trois ans.
Qu'arriverait-t-il si cette motion était adoptée? Soyons honnêtes et n'induisons pas les téléspectateurs en erreur aujourd'hui. Nous appuyons la motion et nous travaillerons de concert avec nos collègues néo-démocrates à ce sujet. Cependant, si la motion était adoptée, elle subirait le même sort que beaucoup d'autres motions sous le gouvernement conservateur: ce dernier la jetterait promptement à la poubelle et ne lui donnerait jamais suite.
Je ne veux pas donner la fausse impression que nous pouvons renverser la vapeur: le gouvernement actuel est majoritaire, et quand un gouvernement est majoritaire, il peut agir selon son bon vouloir. Nous avons beau monter sur nos grands chevaux et employer tous les recours à notre disposition, au bout du compte, un gouvernement majoritaire n'en fera qu'à sa guise. Pour éviter à tout prix ce dénouement, il faudra que les Canadiens réagissent et collaborent avec nous. C'est en se soulevant, en s'exprimant et en votant qu'ils nous aideront, nous de l'opposition.
La motion vise à neutraliser l'attaque par le des pensions des personnes âgées à faible revenu. Elle montrerait sans équivoque aux aînés et aux bébé-boumeurs que tous les députés ne partagent pas le point de vue des conservateurs. La motion reprend l'appel des libéraux visant à stopper la tentative du gouvernement de hausser l'âge de la retraite.
La motion rappelle aux Canadiens que les conservateurs continuent de gouverner en vertu d'un mandat obtenu grâce à des faux-semblants. Les élections ont eu lieu il y a à peine un peu plus d'un an. Ce dossier n'arrive pas de nulle part. Aucune pression financière ne s'est manifestée soudainement pour nous obliger à recourir à ces mesures. Il y a douze mois, il n'en était pas du tout question.
Au contraire, le s'est engagé à n'apporter aucun changement au chapitre des soins de santé et à maintenir les transferts en santé. Il a affirmé n'avoir nullement l'intention de toucher aux pensions. Au lieu d'entamer une réforme globale des pensions, il s'est contenté de créer les RPAC, qui ne feront pas grand-chose pour aider les gens à épargner pour leur retraite.
Voilà ce dont il faudrait débattre: la nécessité d'une véritable réforme des pensions au pays et les moyens d'aider les gens à épargner. Qu'il s'agisse de parents au foyer ou de personnes à faible revenu, ils doivent pouvoir épargner quelques dollars. Nous devons instituer des programmes qui leur permettraient d'y parvenir et les y inciteraient. Alors même que l'âge de la retraite est fixé à 65 ans, beaucoup trop de Canadiens continuent à vivre dans la pauvreté.
Pendant que beaucoup d'entre nous continuent de militer pour une augmentation des prestations de la Sécurité de la vieillesse afin de faire diminuer le nombre de personnes qui vivent dans la pauvreté à laquelle beaucoup de nos électeurs sont réduits, le gouvernement a pris des mesures sans précédent et inutiles pour forcer les gens à attendre deux années de plus. C'est inqualifiable. Aucune statistique ne montre la nécessité d'une telle mesure.
Comme l'a dit mon collègue, les pensions sont très généreuses dans certains pays de l'OCDE. Elles peuvent représenter 50 p. 100, voire 60 p. 100 du salaire antérieur. Qu'en est-il au Canada? Nous sommes fiers de ce que nous avons, mais ce n'est pas suffisant. Les pensions peuvent représenter 25 p. 100 du salaire antérieur. Nous sommes nombreux à réclamer depuis des années une augmentation de ce taux pour qu'il n'y ait plus autant de gens qui doivent survivre avec un revenu de 15 000 $ par année.
J'ai demandé à certains députés d'en face si certains de leurs électeurs avaient un revenu de 15 000 $ par année. On m'a répondu que oui. Il n'y a donc pas que nos circonscriptions qui soient moins nanties. Les députés devraient prendre le temps de réfléchir à ce que c'est d'avoir un revenu de 15 000 $ par année. Mes électeurs me disent souvent qu'après avoir payé le loyer, les frais de transport et les frais médicaux, ils doivent choisir entre faire remplir une ordonnance et acheter un litre de lait. Même si on aimerait croire que tout le monde est riche au Canada, la vie est dure pour bien des gens. Les gens ne sont pas riches, surtout les personnes âgées, et ce, pour diverses raisons, notamment le genre d'emploi qu'ils avaient.
De plus, les gens étaient portés à croire, par simple ignorance, qu'ils commenceraient à recevoir une pension à 65 ans. Le régime canadien n'offre pas de pensions, mais plutôt un supplément à l'épargne des gens. La plupart des Canadiens qui n'épargnent pas beaucoup croient qu'ils recevront une pension à l'âge de 65 ans. En Norvège et dans bien d'autres pays, ils recevraient une pension. Le Canada ne verse pas de « pensions ». C'est la raison pour laquelle il faut réformer en profondeur le régime de pensions.
Hormis le fait que le Parti conservateur ait été déclaré coupable de fraude électorale, le a trompé les Canadiens en promettant de ne pas réduire les pensions des personnes âgées, comme je l'ai dit tout à l'heure, et il a dupé les bébé-boumeurs qui lui ont donné leur vote. Je peux vous dire que tous les gens qui viennent me voir ne se feront pas avoir la prochaine fois. Je suis convaincue que même Pierre Poutine serait ébranlé par ces manoeuvres douteuses. De plus, il a probablement l'âge des gens qui seront touchés par ce changement.
Les Canadiens ont travaillé fort pour ces prestations. En faisant passer l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 65 à 67 ans, les conservateurs font du tort aux Canadiens les plus vulnérables.
Ce que le gouvernement oublie, c'est qu'il ne donne rien aux gens. Il ne fait que leur rendre l'argent qu'ils ont versé pendant des années. C'est leur propre argent que les gens récupèrent.
Les personnes âgées et les bébé-boumeurs ont travaillé toute leur vie. Ils ont payé des impôts, élevé leur famille et apporté leur contribution à la nation. Tout ce que nous avons aujourd'hui, c'est grâce à eux que nous l'avons. Maintenant qu'ils avancent en âge, ils demandent simplement au gouvernement de tenir sa promesse de leur permettre de vivre dans la dignité. Or, les conservateurs refusent et leur disent d'attendre encore deux ans, parce qu'ils n'ont pas travaillé assez fort. Le gouvernement prétendra que le sacrifice qu'il impose aux aînés a pour but la prospérité à long terme du système entier. Pourtant, tous les rapports qu'il a lui-même produits indiquent que la Sécurité de la vieillesse est parfaitement viable. Nous ne subissons pas les mêmes pressions que de nombreux pays qui ont des systèmes très lucratifs et très riches en matière de pensions. Ce n'est pas notre cas. Cela signifie que les compressions apportées par les conservateurs dans le domaine de la Sécurité de la vieillesse sont purement une question de choix. Gouverner, c'est faire des choix. Le gouvernement choisit où il fait des compressions. Il choisit où il investit l'argent des contribuables. Par les choix que fait le gouvernement actuel, nous voyons très bien de quoi il se préoccupe.
Le a dit qu'élaborer un budget, c'était faire des choix. Sur ce point, je suis d'accord avec lui. Les conservateurs ont porté leur choix sur des avions à réaction, des prisons et des verres de jus de luxe tandis que les libéraux continuent de défendre les personnes âgées et les bébé-boumeurs canadiens. Comme je l'ai dit plus tôt, il se peut très bien que dans trois ans nous retournions aux urnes. Les libéraux se sont engagés à ce que l'âge d'admissibilité reste 65 ans de sorte que les gens aient quelques années pour entreprendre une seconde carrière ou qu'ils puissent jouir d'un meilleur niveau de vie au lieu d'être forcés de continuer à travailler. Le gouvernement veut procéder à ces coupes pour des raisons idéologiques. Ces coupes auront pour seul effet de forcer des gens à recourir à l'aide sociale ou à d'autres formes de soutien financier, et le problème sera encore une fois refilé aux provinces. C'est très gênant et humiliant pour les milliers de Canadiens qui ont toujours travaillé dur et payé leurs impôts et qui n'ont jamais reçu d'aide sociale ou de prestations d'assurance-emploi ou d'autre aide. Ils ont travaillé pendant des années. Ils comptent prendre leur retraite à 65 ans. Maintenant, certains seront obligés de demander de l'aide sociale à leur province, ce qui sera extrêmement humiliant pour un grand nombre.
Je suis très reconnaissante de pouvoir m'exprimer sur cette importante question. J'espère que nous pourrons discuter de ces problèmes au cours de la journée.
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer la motion présentée en cette journée de l'opposition. Voici le libellé de la motion:
Que cette Chambre rejette le projet du gouvernement de hausser l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti de 65 à 67 ans même si le régime est financièrement viable.
Je ne suis pas certaine qu'une autre question ait récemment galvanisé davantage les Canadiens contre ce que propose le gouvernement. Il est totalement déraisonnable et inacceptable qu'un gouvernement puisse songer à adopter une pareille mesure. Les personnes âgées, dont certaines ont travaillé pendant des années dans des environnements très difficiles physiquement et mentalement, devront attendre deux années de plus pour bénéficier d'un programme sur lequel elles comptent depuis des années. C'est un choix mauvais et injuste, et j'espère que les Canadiens continueront d'adresser leurs protestations au gouvernement parce que, même si le changement épargne les personnes qui ont présentement l'âge de toucher les prestations de Sécurité de la vieillesse, les enfants et les petits-enfants de ces personnes en souffriront.
Nous avons tendance à oublier que, plus les gens tardent à se retirer du marché du travail, moins les emplois se libèrent pour les plus jeunes qui essaient de se placer. Aujourd'hui, la plupart des jeunes sont au chômage ou sous-employés. Quel message sommes-nous en train de leur envoyer? Le gouvernement est en train de leur dire qu'ils devront se débrouiller eux-mêmes. Si les gens sont obligés de travailler jusqu'à 67 ans, les horizons seront encore plus bouchés pour les jeunes, sur le marché du travail, et cette situation perdurera tant que le gouvernement conservateur sera au pouvoir, lui dont les choix ont des conséquences pour le peuple canadien.
Permettez-moi de faire un historique et de souligner quelques dates importantes nous permettant de voir le chemin qui a été parcouru pour que nous arrivions au débat sur la motion actuelle, ce qui mettra en évidence la mentalité des conservateurs. En 1927, les conservateurs ont voté contre la création de la pension de vieillesse. Heureusement, en 1951, un gouvernement libéral a adopté la Loi sur la sécurité de la vieillesse. En 1965, un gouvernement libéral a constitué le Régime de pensions du Canada. Puis, en 1967, le même gouvernement libéral, dirigé par le premier ministre Lester B. Pearson, a créé le Supplément de revenu garanti et a fait passer de 70 à 65 ans l'âge de l'admissibilité aux prestations de Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti.
C'était un gouvernement qui avait une conscience, qui savait que les choses deviennent plus difficiles et que la santé n'est plus toujours aussi bonne lorsque l'on avance en âge. C'était un gouvernement qui reconnaissait l'importance de prendre soin de ses citoyens.
En 2001, le conservateur actuel, qui était alors membre de la National Citizens Coalition, une organisation de droite, affichait son mépris pour les régimes nationaux de pensions et réclamait, dans une lettre ouverte adressée au premier ministre de l'Alberta, que cette province se retire complètement du Régime de pensions du Canada. Voila qui met bien des choses en perspective et qui explique pourquoi le gouvernement, avec à sa tête le premier ministre, agit comme il le fait.
Plus récemment, au cours de la campagne électorale de 2011, les conservateurs ont promis aux Canadiens que, s'ils étaient élus, ils ne toucheraient pas aux pensions. C'est écrit noir sur blanc, à la page 26 de leur programme électoral:
[...] nous n'allons pas réduire les paiements de transfert aux particuliers ou aux provinces pour des services essentiels comme la santé, l'éducation et les pensions.
Nous savons tous que c'est le contraire qui s'est produit. Malheureusement pour les Canadiens, cette promesse n'était que de vaines paroles.
En 2012, le a révélé aux Canadiens sa vraie nature — qu'il avait cachée pendant la campagne, il y a à peine un an — lorsqu'il a renié sa promesse de ne pas toucher à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti.
Malheureusement pour les Canadiens, ce n'est pas la première fois que le s'engage à faire quelque chose puis fait exactement le contraire. On n'a qu'à penser à la promesse concernant l'Accord atlantique qu'il a faite pendant la campagne électorale de 2006 pour ensuite la rompre, au détriment de Terre-Neuve-et-Labrador, à son engagement bidon de la campagne de 2008 de ne pas faire de déficit, ou encore à sa fausse garantie faite en 2011 d'équilibrer le budget d'ici 2014. Par leur héritage de promesses trahies, le et son gouvernement conservateur ont montré hors de tout doute qu'on ne peut pas leur faire confiance et présumer qu'ils tiendront parole.
Lors de la dernière campagne électorale, le s'était engagé fermement auprès des Canadiens à ne pas réduire le taux de croissance des transferts en matière de santé et d'éducation, ni les pensions, mais, dans le budget de 2012, les conservateurs rompent une autre promesse et diminuent l'accès à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti en faisant passer de 65 à 67 ans l'âge d'admissibilité à ces programmes, même si les conditions actuelles sont plus que viables.
En ce qui concerne le financement du programme de la Sécurité de la vieillesse, les conservateurs ont essayé d'inventer une crise structurelle qui n'existe tout simplement pas. Il est vrai que le départ à la retraite des bébé-boumeurs entraînera une hausse des coûts liés au programme de la Sécurité de la vieillesse. Cependant, on s'attend à ce que l'économie canadienne connaisse une croissance considérable, au cours des 20 prochaines années. Cette croissance économique signifie que, d'ici 2030, le programme ne coûtera que 0,7 p. 100 de plus à l'économie canadienne, comparativement à aujourd'hui. Peu importe le point de vue, cette hausse est abordable.
Les conservateurs essaient de manipuler les faits en ne tenant pas compte de la vue d'ensemble. Selon le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, c'est en 2030 que les dépenses liées au programme de la Sécurité de la vieillesse seront à leur plus haut niveau. Ensuite, les dépenses diminueront constamment, jusqu'à ce qu'elles atteignent de nouveau le niveau actuel.
Le directeur parlementaire du budget s'est penché sur cette question, et il est arrivé à cette conclusion. Il a étudié la question, et son avis est diamétralement opposé à ce que le gouvernement a déclaré. Le programme de la Sécurité de la vieillesse est viable, contrairement aux dépenses injustifiées des conservateurs.
Le 13 janvier 2012, Jack Mintz, directeur de recherche du groupe de travail du gouvernement du Canada sur le niveau adéquat du revenu de retraite, a déclaré ceci:
De l’avis général, on a jugé que notre régime global de pensions — si on parle de la Sécurité de la vieillesse, du Supplément de revenu garanti et du Régime de pensions du Canada — était relativement durable financièrement.
Voilà d'autres recherches qui montrent que le gouvernement est déconnecté de la réalité et n'a aucune idée de ce dont il parle. Quand un gouvernement se targue d'être un gestionnaire compétent, mais qu'il n'arrive même pas à comprendre quelque chose d'aussi simple, il y a lieu de se demander pourquoi, et la réponse, c'est que c'est une question de choix. Le problème c'est la vision du gouvernement. Il n'a aucune conscience sociale et cette mesure en est un parfait exemple.
La vérité, c'est qu'au Canada, 40 p. 100 des prestataires de la Sécurité de la vieillesse ont un revenu inférieur à 20 000 $ par année à la retraite. Le délai proposé privera les aînés à faible revenu de plus de 30 000 $ en prestations. Cette réduction de la Sécurité de la vieillesse aura un effet dévastateur sur la sécurité de la retraite des aînés les plus vulnérables.
Depuis que le a annoncé à Davos son intention de modifier l'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse, des cris d'opposition ont fusé des quatre coins de ma circonscription, , et pas seulement dans ma circonscription, mais partout à Terre-Neuve-et-Labrador et dans le reste du pays.
Cette mesure dénuée de scrupule du gouvernement conservateur — une parmi tant d'autres — a soulevé un tollé et a suscité quantité de commentaires négatifs. C'est la mauvaise décision et il faut la renverser. Sinon, nous aurons une génération d'aînés qui seront incapables de payer pour des choses essentielles comme le chauffage, l'éclairage, la nourriture et les médicaments. Il faut faire marche arrière.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée d'.
Je prends la parole aujourd'hui pour appuyer la motion du Nouveau Parti démocratique, présentée par ma collègue de dans le cadre d'une journée de l'opposition. Elle a travaillé très fort sur ce dossier et je salue son dévouement envers les Canadiens.
Aux termes du budget de 2012, l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti passera progressivement de 65 à 67 ans; la mise en oeuvre commencerait en avril 2023 et serait complète en janvier 2029. Cela veut dire que tous les Canadiens de moins de 54 ans seront touchés par ce changement.
Je ne me souviens pas d'avoir entendu parler de ce changement pendant la campagne électorale, il y a à peine un an. En fait, dans leur plateforme électorale, les conservateurs se sont engagés à ne pas réduire les paiements de transfert aux particuliers et aux provinces pour des besoins essentiels tels que les soins de santé, l'éducation et les pensions. Après les élections, le a dit ce qui suit à la Chambre: « Notre gouvernement a été très clair. Nous ne réduirons pas les pensions. »
Non seulement les conservateurs n'ont pas fait campagne à ce sujet, mais ils ont caché leur programme et ont induit les Canadiens en erreur. C'est inacceptable.
Les néo-démocrates du Canada croient que les programmes de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti sont tout à fait viables. En fait, on prévoit une réduction à long terme de leur coût par rapport à la taille de l'économie.
Thomas Klassen, professeur à l'Université York:
Je n'ai entendu personne dans le milieu universitaire soutenir que la Sécurité de la vieillesse est en crise. C'est pourquoi j'ai été surpris de constater, il y a quelques jours, que le premier ministre semblait croire que c'est le cas [...] il faudrait fournir beaucoup plus de preuves selon lesquelles il existe un problème, et je n'en vois pas.
Il s'agit d'une crise fabriquée de toutes pièces. Cela n'a rien à voir avec la viabilité de ces deux programmes; c'est une question de programme idéologique.
Edward Whitehouse, le chef de l'équipe d'analyse des systèmes de retraite au sein de l'OCDE a déclaré ceci:
Selon l'étude, le Canada ne se heurte à aucun problème grave en ce qui concerne la viabilité financière de ses régimes de pension [...] Les projections à long terme montrent que l’offre publique de revenus de retraite est viable sur le plan financier. Il est évident que le vieillissement de la population fera augmenter les dépenses publiques consacrées aux pensions, mais le taux de croissance est plus bas et le point de départ est meilleur que dans beaucoup de pays de l’OCDE.
Les néo-démocrates souhaitent renforcer le régime de pensions du Canada, non le saper. À notre avis, il serait préférable de bonifier le régime. Une légère hausse des cotisations permettrait de doubler les prestations du RPC, ce qui offrirait aux retraités du pays une véritable sécurité financière à long terme.
J'aimerais lire quelques courriels de la part de Canadiens qui se disent très inquiets au sujet de ces changements.
Le premier est signé par Fred et Evelyn. Fred nous dit: « J'aurai 68 ans le mois prochain et Evelyn a 65 ans. Votre proposition de doubler le montant des prestations de retraite est exactement ce à quoi je pensais depuis un bon moment. »
Ils parlent de la proposition faite par les néo-démocrates du Canada. Ils poursuivent ainsi:
Nous avons travaillé fort dans ce pays et nous continuons à payer nos impôts et à élever nos enfants pour qu'ils deviennent de bons citoyens. J'occupe un emploi de vigile dans un grand concessionnaire automobile, à raison de 40 heures par semaine, de nuit, au salaire minimum. Evelyn, elle, travaille à l'accueil dans un Real Canadian Superstore de la région.
Nous n'avons jamais rechigné à la tâche, mais si nos pensions de retraite étaient doublées, nous pourrions dire au revoir à nos employeurs, et ce, plus tôt que tard!
Voici un autre courriel, de la part de Teresa de Coquitlam, qui a ceci à dire au sujet du gouvernement:
En outre, bien que ces changements ne me touchent pas personnellement, je pense que vous avez tort de repousser à 67 ans l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse. En plus de pénaliser les aînés les plus défavorisés sur le plan socio-économique, vous sous-estimez grandement la détresse que vous infligerez aux travailleurs qui n'ont pas accès aux options dont jouissent les Canadiens les mieux payés. Je n'appuie pas ces changements et je crois que bien des Canadiens sont de mon avis.
Voici ce que Claudette avait à dire: « Ce changement ne touchera pas que les aînés, qui devront travailler plus longtemps, mais aussi les jeunes Canadiens, qui ont actuellement de la difficulté à se trouver des emplois intéressants. Cette situation empirera au fur et à mesure que les gens repousseront leur retraite à cause de leurs difficultés financières. Le gouvernement affirme que la hausse de l'âge de l'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse n'aura aucune incidence sur les retraités actuels, or c'est faux. Ce changement touchera tout le monde, et les conséquences ne sauraient se faire attendre. »
J'ai aussi reçu un certain nombre de courriels de personnes qui ont consulté mon site Web et qui ont ressenti le besoin d'exprimer leurs inquiétudes.
John, de Port Coquitlam, a écrit ceci: « Le premier ministre aurait dû soulever cet enjeu politique dans son programme électoral. Nous savons tous ce qui est arrivé à notre ancien premier ministre » — il est bien entendu question de la Colombie-Britannique — « qui n'avait pas été franc avec les électeurs à propos de la taxe de vente harmonisée. Nos dirigeants politiques doivent être plus honnêtes, plus ouverts et plus transparents. »
Le prochain message a été rédigé par Anne, de Coquitlam: « Bien que les compressions proposées n'auront aucun effet sur ma pension, puisque je suis à la retraite depuis maintenant plus de dix ans, certains de mes proches et de mes amis en subiront certainement les conséquences. Il se peut qu'ils doivent soit travailler pendant plus longtemps, si leur santé le leur permet et s'ils ont du travail, soit voir leur capacité à se payer des biens et des services nécessaires grandement diminuée, notamment en ce qui concerne les médicaments et les soins de santé. Puisque le coût de la vie augmente continuellement, cette petite pension peut faire la différence entre réussir à joindre les deux bouts ou devoir faire des choix difficiles qui ont une incidence sur la santé et la longévité. »
Sandra, de Coquitlam, dit ceci: « Cette décision nuit aux femmes qui ont élevé leur famille. C'est une mesure ignoble et inutile qui vient compliquer la vie des personnes vulnérables, qui ont travaillé fort et respecté la loi toute leur vie. Je trouve que c'est mesquin et méchant. »
Voici ce qu'affirme Robin, qui vient de New Westminster: « Je vous supplie de maintenir le financement de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées. Mon grand-père a participé à la Première Guerre mondiale; et mon père, à la Seconde Guerre mondiale. Je suis née ici, et j'y ai vécu toute ma vie. J'ai travaillé, payé des impôts et versé des cotisations. Ce sont les aînés qui ont fait du Canada le pays que nous connaissons aujourd'hui, et beaucoup d'entre eux ont désespérément besoin des prestations de la SV. Un grand nombre de ces merveilleuses personnes se retrouveront dans le pétrin si le financement de la SV n'est pas maintenu. »
Le prochain message provient de Nargis, de Coquitlam, qui dit: « Le premier ministre [...] ne pense pas aux aînés qui ont travaillé fort pour le Canada et qui ont hâte de prendre leur retraite. Je crois que la mesure qu'il veut adopter est très injuste et qu'elle fera malheureusement augmenter le taux de pauvreté chez les aînés. Je crois que c'est une attaque directe contre les personnes les plus vulnérables. »
Lennox, de Burnaby, écrit ceci: « Les personnes qui ont travaillé toute leur vie, payé des impôts et contribué à l'économie nationale ne devraient pas avoir à subir l'affront de voir leur pension réduite une fois à la retraite. C'est complètement injuste. »
Donna, de Coquitlam, dit ceci: « Je sais que les conservateurs comptent modifier l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse. Ils semblent très mal connaître le Canadien moyen. J'ai 64 ans et je serai admissible à la Sécurité de la vieillesse en août. Je sais que je pourrai m'en prévaloir, mais qu'en est-il pour la prochaine génération? Étant donné que les fonds de pensions s'érodent ou se tarissent complètement, de quoi vivra le Canadien moyen? J'ai élevé seule trois enfants et l'idée d'économiser en prévision de jours sombres n'a jamais été envisageable. Le premier ministre et tous ses acolytes devraient avoir honte. C'est une vraie honte!
Mary, de Coquitlam, dit: « Ceux qui ne touchent aucun revenu mis à part la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti ont besoin d'une aide financière additionnelle. Le coût de la vie continue d'augmenter sans toutefois qu'on débloque les fonds nécessaires pour subvenir aux besoins fondamentaux de ces gens ».
Pour terminer, Eunice, de Coquitlam, a déclaré ce qui suit: « Le Régime de pensions du Canada est entièrement financé par les employeurs et les employés, et géré par le gouvernement. Pourquoi votre gouvernement entend-il refuser le RPC aux gens actuellement âgés de 57 ans et moins, alors qu'il a été prouvé que le régime est viable grâce à une saine gestion gouvernementale? »
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Madame la Présidente, je tiens à remercier brièvement mon collègue de pour avoir très joliment prononcé le nom de ma circonscription.
[Français]
Je me lève aujourd'hui en cette Chambre pour défendre les droits de mes concitoyens et concitoyennes d' — et je dis bien « les droits » — , car de ce côté-ci de la Chambre, nous exigeons que le fait de prendre sa retraite dans la dignité soit un droit. Les conséquences de ces attaques des conservateurs contre la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti vont gravement nuire à la capacité pour mes concitoyens d'obtenir ce droit.
En cette Chambre, nous sommes les représentants d'un vaste pays. Plusieurs de nos circonscriptions sont rurales et subissent le contrecoup d'une économie en difficulté. Nous perdons un nombre important d'emplois en région et nous y perdons nos jeunes, surtout par manque d'emplois professionnels. Ces circonscriptions sont souvent isolées, l'accès à des services de santé y est difficile et la population y est de plus en plus âgée.
Comme représentants, nous ne devons pas entreprendre de réduire le déficit en volant la pension de ces citoyens. Dans ma circonscription, le revenu personnel annuel moyen net est d'environ 17 000 $, et il continue à diminuer en raison des difficultés économiques récentes au Canada et dans le monde.
Mes concitoyens et concitoyennes sont donc ceux qui bénéficieront le plus de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti. De plus, nous le leur devons. La Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti sont primordiaux dans notre système public, car ils garantissent des mesures contre la pauvreté.
Non seulement les conservateurs volent deux ans de pension future aux Canadiens et aux Canadiennes, mais ils ciblent les plus vulnérables. De plus, ils le font pour des raisons insensées. Il n'y a pas de crise de financement de la Sécurité de la vieillesse au Canada. Le dernier rapport actuariel du gouvernement indique que la SV et le SRG représentent 2,37 p. 100 du PIB en 2011. Ce pourcentage augmentera de façon minime pour se chiffrer à 3,16 p. 100 en 2030, mais chutera ensuite sous le niveau actuel pour atteindre 2,35 p. 100 du PIB en 2060. On voit donc qu'il n'y a aucun problème de viabilité à long terme pour ceux qui seront visés par ces changements.
Il est fortement établi que le programme de la Sécurité de la vieillesse et le programme du Supplément de revenu garanti sont des programmes efficaces et solides économiquement. C'est évident que les déclarations du gouvernement sont basées sur du vent. Aucune preuve statistique ou recherche sérieuse n'appuie leur position. En même temps, les conservateurs coupent dans les organismes du gouvernement qui pourraient fournir des bases solides à la prise de décisions.
Il est vrai que la population du Québec et du Canada vieillit. Comme je l'ai dit, ce phénomène est encore plus perceptible dans ma circonscription. Dans mon comté, dans les régions d'Argenteuil et de Papineau par exemple, l'âge médian est actuellement de 10 ans de plus que dans le reste du Québec. De plus, on prévoit que cette statistique continuera d'augmenter jusqu'en 2026. Toutefois, vieillir n'est pas un crime. Les citoyens qui prendront leur retraite prochainement ont travaillé aussi fort que les générations précédentes. Ils méritent, au minimum, une retraite décente.
Le fait est que le vieillissement de la population ne rend pas la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti insoutenables. Le gouvernement agite un épouvantail sans aucun lien causal entre les deux facteurs. Les faits nous disent deux choses: premièrement, qu'on prévoit plutôt une baisse des coûts de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti à long terme; et deuxièmement, que le coût de la pauvreté chez les aînés est astronomique, autant du côté économique que du côté social.
Comme c'est le cas pour plusieurs mesures d'austérité de ce gouvernement, l'attaque contre les Canadiens et les Canadiennes les plus vulnérables dont nous discutons aujourd'hui est ignoble. En fait, cette compression budgétaire s'attaque aux citoyens qui accumuleront le plus de facteurs de vulnérabilité: la vieillesse, la maladie, la pauvreté et l'invalidité.
Et ce sont les Canadiens de la classe moyenne et moins fortunée qui seront les plus touchés, car ce sont eux qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts et qui ne peuvent pas se permettre de mettre plus d'argent de côté.
Ce sont eux qui travaillent dans des métiers durs physiquement, et la pénibilité de leur travail les empêche à coup sûr de travailler jusqu'à 67 ans. Les Québécois et les Canadiens souffrant de maladie chronique ou d'un handicap sont aussi touchés gravement et ne peuvent pas toujours travailler après l'âge normal de la retraite.
Le revenu médian dans Papineau et dans Argenteuil, par exemple, est de 10 p. 100 à 20 p. 100 plus bas que dans le reste du Québec, alors que la taille des ménages est comparable. Ce ne sont pas des cadeaux aux grandes entreprises ni une diminution des services en développement économique qui aideront mes concitoyens. Ce sont des agriculteurs et de petits entrepreneurs qui investissent leur vie dans leur travail et qui contribuent à la création d'emplois et à la diversité économique de ma région. Si ce n'est davantage, nous leur devons au moins la Sécurité de la vieillesse en échange.
Il me semble inconcevable de voir les conservateurs jouer aux apprentis sorciers avec des programmes sociaux qui fonctionnent. Des économistes réputés partout au pays s'accordent pour dire que la SV et le SRG font un travail important, bien qu'encore insuffisant, pour prévenir les ravages de la pauvreté chez les aînés.
De plus, nous savons que ceux qui vivent sous le seuil de la pauvreté deviennent plus souvent des victimes. Tous les faits prouvent que la pauvreté augmente la vulnérabilité à la violence, aux abus et à la négligence. Ce gouvernement prétend prendre le crime contre les aînés au sérieux. Ses actions dans ce dossier le démentissent complètement.
Le revenu minime qui est garanti par le régime public est un rempart aux abus bien plus rentable que les mesures punitives que le gouvernement veut instaurer à grands frais. Deux ans de moins de pensions publiques, c'est deux ans de plus de précarité et de danger pour ces aînés vulnérables.
En terminant, je souhaite féliciter ma collègue de et ma collègue de pour leur travail dans ce dossier. Je félicite également ma collègue de London—Fanshawe pour avoir déposé cette motion aujourd'hui. Elle est la championne de la protection des aînés au Canada, et j'apprécie énormément son travail.
J'exhorte tous les députés de la Chambre à réaliser que nous sommes sur le point de causer un dommage irréparable à la sécurité financière des aînés québécois et canadiens. J'espère profondément que tous les députés choisiront de voter pour cette motion au nom de leurs concitoyens qui dépendent de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti pour leurs vieux jours.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je prends la parole aujourd'hui au sujet de la motion présentée par la députée de . Nous nous y opposons.
Il est impératif de répéter certains faits et d'être bien clair.
Aucun prestataire actuel de la Sécurité de la vieillesse ne verra sa pension réduite en raison des changements proposés. L'âge de l'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse sera augmenté progressivement, de 65 à 67 ans, à partir de 2023 jusqu'à 2029. Ainsi, le gouvernement donne aux Canadiens 17 ans pour se préparer.
Malheureusement, il semble que les députés d'en face continuent de faire l'autruche pour tout ce qui concerne la pérennité du programme de la Sécurité de la vieillesse.
Le gouvernement conservateur agit maintenant pour assurer la pérennité de ce programme pour les générations futures, pour nos enfants et nos petits-enfants. C'est la raison pour laquelle nous proposons un plan raisonnable pour que tous les Canadiens puissent continuer de compter sur le programme de la Sécurité de la vieillesse pour une plus grande sécurité financière à la retraite.
Je ne crois pas que quiconque puisse contester le fait que le gouvernement veut assurer aux personnes âgées la meilleure qualité de vie possible. Je suis fière de tout ce que nous faisons pour améliorer le régime de revenu de retraite du Canada et, de manière plus générale, pour régler les questions importantes pour les personnes âgées.
Grâce aux mesures prises par le gouvernement, les personnes âgées et les pensionnés recevront environ 2,5 milliards de dollars additionnels en réductions d'impôt ciblées au cours du présent exercice financier. Nous avons instauré le fractionnement du revenu de pension et avons relevé la limite d'âge pour convertir les régimes de pension et les REER. Ce faisant, 380 000 personnes âgées ont été rayées du rôle d'imposition. Que signifie vraiment tout cela pour les personnes âgées que j'ai rencontrées partout au pays? Cela signifie qu'elles auront davantage d'argent à dépenser ou à épargner, à leur guise.
Malheureusement, s'il n'en tenait qu'aux partis de l'opposition, ces derniers auraient augmenté les impôts pour toutes les personnes âgées au lieu de les réduire. Que l'on pense à la taxe sur le carbone qui nuirait à l'emploi, à l'augmentation de la TPS ou à toute autre proposition d'augmentation des taxes et des impôts présentée par les partis de l'opposition, une chose est certaine: si le NPD ou le Parti libéral était au pouvoir, le coût de la vie serait plus élevé pour les personnes âgées au Canada.
J'ai suffisamment exposé les répercussions évidentes, néfastes et dommageables que subiraient les personnes âgées si l'opposition était au pouvoir. Je préfère poursuivre en parlant de ce que le gouvernement a fait pour les personnes âgées et de ce qu'il continuera à faire.
Nous avons renforcé le soutien au système de revenu de retraite et investi dans la majoration du Supplément de revenu garanti pour aider les personnes âgées les plus vulnérables du Canada. En fait, il s'agit de la plus forte hausse du Supplément de revenu garanti depuis 25 ans. Qu'a fait l'opposition? Une fois de plus, les deux partis ont voté contre cette mesure. En tout, cette bonification du Supplément de revenu garanti a permis à 680 000 personnes âgées à faible revenu de recevoir des prestations annuelles supplémentaires.
Si l'on revient un plus en arrière, nous avons augmenté, dans le budget de 2008, le montant du revenu qui peut être gagné avant que le Supplément de revenu garanti ne soit réduit à 3 500 $, afin que les prestataires puissent conserver une plus grande portion de leur argent durement gagné sans que leurs prestations du Supplément de revenu garanti ne soient réduites. Encore une fois, comme c'est leur habitude, pratiquement comme s'ils formaient une coalition, les deux partis ont voté contre cette mesure.
Le RPC a été modernisé en 2009 et a été assoupli en faveur des travailleurs qui quittent le marché du travail afin de mieux tenir compte de la façon dont les Canadiens de nos jours vivent, travaillent et jouissent de leur retraite.
Nous avons amélioré le cadre des régimes de pension agréés sous réglementation fédérale et nous nous sommes assurés que l'employeur financera pleinement les prestations, même si le régime de pension est aboli. Nous avons élargi les options de pension en instaurant les régimes de pension agréés collectifs dont pourront bénéficier des millions de Canadiens qui, auparavant, n'avaient pas accès à un régime de pension d'entreprise de grande envergure et peu coûteux, géré par des professionnels.
Dans un autre ordre d'idée, j'aimerais aussi parler d'une mesure qui, selon bien des gens, est la politique la plus novatrice depuis une génération pour ce qui est d'aider les Canadiens à épargner pour leur retraite. Il s'agit du compte d'épargne libre d'impôt, le CELI, que nous avons mis en place dans le budget de 2008. Il est sans doute inutile de rappeler comment le NPD a voté, mais je vais le dire de toute manière. Vous avez bien deviné. Le NPD a aussi voté contre cette mesure. C'est honteux, car le CELI est particulièrement avantageux pour les aînés canadiens puisque les retraits n'ont pas d'incidence sur les mesures de soutien au revenu de retraite comme le crédit en raison de l'âge ou les prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti. Un autre avantage du CELI pour les aînés, c'est qu'il leur offre un outil d'épargne répondant à leurs besoins à cet égard.
En outre, plusieurs autres initiatives témoignent du soutien que nous offrons aux aînés. Nous avons aboli la retraite obligatoire pour les travailleurs assujettis à la réglementation fédérale, sauf si leur travail l'exige réellement. Cette mesure permet aux Canadiens de déterminer le nombre d'années où ils demeureront actifs. Nous avons consacré 400 millions de dollars sur deux ans à la construction de nouveaux logements pour les aînés à faible revenu. Depuis 2006, nous avons investi 220 millions de dollars dans l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés. Ce programme d’emploi fédéral-provincial-territorial propose toute une gamme de services à l'emploi aux chômeurs âgés qui vivent dans des collectivités vulnérables. Je suis fière de rapporter qu'environ 75 p. 100 des travailleurs âgés qui participent à l'ICTA obtiennent un nouvel emploi. Voilà quelque chose dont nous pouvons nous enorgueillir.
Je viens d'énumérer les mesures d'aide sans précédent que le gouvernement a prises, depuis 2006, à l'égard des aînés. J'aimerais parler d'autres changements positifs qui ont été annoncés dans notre plus récent budget. Le gouvernement a annoncé qu'il mènera, au troisième trimestre, un projet visant à aider les aînés qui cherchent un emploi. Par exemple, pour la première fois, le gouvernement a instauré un régime d'inscription proactif pour la Sécurité de la vieillesse. Grâce à ces changements, qu'on commencera à mettre en place en 2013, beaucoup moins d'aînés seront obligés de demander des prestations, et les aînés recevront les prestations auxquelles ils ont droit.
Malheureusement, l'opposition a poursuivi sa campagne de peur et de désinformation au sujet de la viabilité du programme de la Sécurité de la vieillesse. Que ce soit en publiant des éditoriaux trompeurs et déroutants dans des journaux locaux, ou en expédiant des lettres et des pétitions partisanes qui déforment les faits, les partis de l'opposition se sont engagés dans une campagne de désinformation insensée pour se faire du capital politique de façon sournoise. Nous avons entendu de nombreuses questions sur les économies associées à la proposition. Ces questions sont complètement dépourvues de pertinence. Nous prenons ces mesures pour que les générations futures puissent bénéficier de ce programme, et pour que ceux qui se préparent à la retraite sachent à quoi s'attendre.
Je trouve particulièrement hypocrites les grandes envolées démagogiques des libéraux sur ce sujet. Paul Martin a voulu faire la même chose au milieu des années 1990, lui aussi pour assurer la viabilité de ce programme. Malheureusement, les libéraux n'ont pas eu la détermination nécessaire pour exercer un véritable leadership et ont préféré se défiler et laisser les générations futures et le prochain gouvernement prendre les décisions difficiles pour le bien à long terme de notre pays. Il n'est pas surprenant que les Canadiens aient élu un gouvernement conservateur majoritaire, fort et stable.
J'invite les députés de l'autre côté de la Chambre à enlever leurs lunettes partisanes et à songer à la viabilité à long terme de ce programme. C'est d'un intérêt supérieur qu'il est question ici, et cet intérêt supérieur devrait primer sur un simple gain politique à court terme.
Nous devons agir dès maintenant pour que les Canadiens puissent planifier leur retraite avec certitude. D'après de nombreux économistes du secteur privé, l'actuaire en chef et des experts en matière de finance et de régimes de retraite, le vieillissement rapide de la population entraîne une demande qui menace de mettre en péril la viabilité de la Sécurité de la vieillesse.
J'invite les députés de l'opposition à se sortir la tête du sable, à cesser d'ignorer délibérément les défis bien réels qu'impose à notre pays le vieillissement de population et à appuyer le gouvernement en rejetant la motion.
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Monsieur le Président, Winston Churchill recommandait de tenir compte du passé pour préparer l'avenir. Si nous voulons prévoir les coûts futurs de la Sécurité de la vieillesse, nous devons tenir compte de l'augmentation des coûts liés à ce programme au cours des dernières années.
Lorsque le gouvernement du Canada a créé la Sécurité de la vieillesse, dans les années 1950 environ, l'âge d'admissibilité était de 70 ans et l'espérance de vie moyenne de 69 ans. Cela voulait dire que le Canadien moyen ne recevait jamais de prestations de Sécurité de la vieillesse, car les gens ne vivaient pas assez longtemps. Aujourd'hui, on peut recevoir des prestations de Sécurité de la vieillesse dès l'âge de 65 ans, et ce jusqu'à notre mort, qui se situe en moyenne à l'âge de 82 ans selon les statistiques. Cela signifie donc 17 années de prestations pour le Canadien moyen. La hausse massive des coûts liée à ces statistiques est évidente.
En 1975, par exemple, il y avait sept travailleurs pour chaque aîné. De nos jours, il n'y a plus que quatre travailleurs pour chaque aîné. Cette tendance à la baisse ne va pas seulement se poursuivre au cours des vingt prochaines années, elle va augmenter.
Nous devons examiner ce qui s'est passé au cours des dernières années afin de prévoir ce qui se produira dans l'avenir. Dans 20 ans, le coût de la Sécurité de la vieillesse triplera, le nombre de prestataires doublera, et le nombre de travailleurs pour chaque aîné sera réduit de moitié.
Comment peut-on expliquer cela? La première raison, qui est aussi la plus évidente, est que les bébé-boumeurs vont prendre leur retraite. Les membres de ce grand segment de la population sont sur le point d'atteindre leur âge d'or, à savoir celui où les gens sont trop vieux pour travailler et où ils s'attendent à recevoir des prestations de retraite.
L'augmentation de l'espérance de vie contribuera également à la hausse des coûts, car les bébé-boumeurs percevront des prestations de la SV plus longtemps.
J'ai effectué des recherches intéressantes dans les données de Statistique Canada, et j'ai découvert que l'espérance de vie moyenne augmente chaque année de 47 jours. Cela signifie que les personnes qui meurent aujourd'hui en ayant atteint l'âge de l'espérance de vie moyenne auront approximativement 47 jours de plus que les personnes qui sont mortes l'année dernière en ayant atteint cet âge. Chaque année, les gens vivent environ 50 jours de plus. Cela veut dire que, en 2031, le Canadien moyen vivra jusqu'à à peu près 84 ans. Selon les règles actuellement en vigueur, il pourrait donc toucher des prestations pendant près de 20 ans.
Quand le programme a été créé, on s'attendait à ce que les gens ne vivent pas assez longtemps pour toucher les prestations qu'il offrait. Cependant, au cours des 50 dernières années, en raison de l'augmentation de l'espérance de vie de la population et de la réduction de l'âge d'admissibilité, qui est passée de 70 ans à 65 ans, les Canadiens peuvent recevoir des prestations pendant très longtemps.
Il est donc compréhensible que le coût du programme augmente, puisque le nombre de prestataires va lui aussi augmenter et que le nombre relatif de cotisants va, de son côté, diminuer. C'est exactement ce que montre les recherches.
Selon un rapport rédigé par Christopher Ragan de l'Université McGill, l'Institut Macdonald-Laurier a calculé que « [...] d'ici 2040, le Canada se retrouvera avec un déficit de 67 milliards de dollars (en dollars courants), si l'on se fie aux politiques actuelles et à l'évolution démographique ». L'institut a également indiqué que le programme de la Sécurité de la vieillesse représentera le quart des dépenses du gouvernement fédéral d'ici 2030.
L'institut ajoute ceci:
Le gouvernement fédéral consacre actuellement environ 15 p. 100 de toutes ses dépenses à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti et on prévoit que ce taux augmentera à environ 25 p. 100. Si l'on décide d'accroître toutes les dépenses du gouvernement de 10 points de pourcentage, il faudra soit hausser les impôts, soit effectuer des compressions ailleurs.
Pour se donner une idée, dans deux décennies, pour chaque dollar que le gouvernement dépensera, 25 ¢ seront consacrés à la Sécurité de la vieillesse et au soutien du revenu pour les personnes âgées. Cela se traduira par une baisse des montants alloués aux soins de santé et une hausse des impôts pour les familles de travailleurs au Canada. Bref, lorsqu'il y a plus de gens qui pigent dans la caisse de la Sécurité de la vieillesse que de gens qui la renflouent, on finit par se retrouver avec un manque à gagner. C'est comme un verre d'eau. On ne peut boire que la quantité de liquide qu'on y a versé. S'il y a moins de gens qui remplissent le verre que de gens qui boivent, certains finiront par être assoiffés. C'est la raison pour laquelle nous devons prendre des mesures pour éviter d'être à sec.
Nous avons un qui, dans l'esprit de John A. Macdonald, est capable de voir au-delà des avantages politiques à court terme. Il est clair qu'il n'est pas dans l'intérêt politique du d'apporter ces changements. Ceux-ci sont une excellente occasion pour l'opposition d'attaquer le gouvernement et de semer la panique chez les personnes âgées, mais le les a apportés quand même, disposé comme il est à encaisser le coup politique immédiat afin de pouvoir veiller à l'intérêt national à long terme. Il fait exactement ce que l'Allemagne et l'Australie ont fait avant lui, soit graduellement et avec un long préavis faire passer l'âge de l'admissibilité de 65 à 67 ans, augmentation de deux ans qui s'effectuera graduellement.
L'opposition affirme s'opposer à cette approche mais n'a aucune solution à proposer pour combler l'écart des coûts causés par ces réalités démographiques et mathématiques. Elle propose une année de travail de 45 jours aux fins de l'assurance-emploi, ce qui permettrait à n'importe qui de travailler 45 jours et de toucher l'assurance-emploi pour le restant de l'année. L'opposition s'est prononcée en faveur d'un projet de loi libéral qui rendrait les nouveaux arrivants admissibles à la sécurité de la vieillesse après avoir vécu au Canada seulement trois ans. Ces projets coûteraient des milliards de dollars, note que l'opposition propose de régler en augmentant l'impôt des sociétés.
Cette approche est problématique, cependant. On en revient encore aux pensions. La vérité, c'est que le régime de pensions au Canada dépend beaucoup de ces mêmes entreprises que l'opposition voudrait imposer. J'aimerais vous donner un exemple. Le régime de pensions des travailleurs syndiqués de la Société canadienne des postes est investi dans les grandes entreprises que l'opposition souhaite imposer. En juin dernier, le portefeuille de cette caisse de retraite était composé pour la majorité d'actions de cinq sociétés soit la Banque TD, la Banque Royale, la Banque de la Nouvelle-Écosse, Suncor et de Canadian Natural Resources, des banques et des pétrolières, les deux catégories de méchants qui reviennent dans toutes les histoires de la gauche. Lorsqu'on impose davantage ces sociétés, elles ont moins d'argent à répartir parmi les actionnaires, dont les plus importants sont — surprise! — les fonds de pension qui soutiennent les personnes âgées, dont beaucoup ont occupé des emplois manuels syndiqués et aspirent à une retraite digne, financée par les bénéfices après impôt des sociétés dans lesquelles les caisses de retraite sont investies.
Nous prenons des mesures responsables pour protéger notre filet social, pour maintenir la force de notre économie et pour créer des emplois. C'est là la vision du . Faut-il être courageux pour y adhérer? Oui. En vaut-elle la peine? Absolument.
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Monsieur le Président, je partagerai le temps qui m'est accordé avec la députée de .
Permettez-moi de dire à la Chambre que ce changement est seulement le premier de la série de changements que les conservateurs veulent apporter au système de pensions. Ce n'est que le début d'une réduction, mue par des considérations idéologiques, des prestations que les gens peuvent s'attendre à recevoir de la part de l'État, après avoir travaillé toute leur vie au Canada dans l'espoir d'avoir des moyens raisonnables pour prendre leur retraite.
Je fais partie des bébé-boumeurs à l'origine du problème. On nous disait constamment qu'en raison des améliorations du niveau de vie au Canada, de l'automatisation ainsi que des progrès de la médecine et de la science, non seulement la vie serait plus facile, avec moins d'heures de travail chaque semaine, mais que nous pourrions prendre notre retraite plus tôt sans être obligés de la reporter à plus tard.
Les conservateurs s'assurent présentement de mettre fin à ces progrès et même de nous ramener en arrière. Ils veulent faire reculer le pays, et c'est très mauvais.
Je suis le porte-parole adjoint de l'opposition en matière de condition des personnes handicapées, et les conservateurs ne nous ont pas encore dit ce qu'ils prévoient faire concernant les prestations d'invalidité du Régime de pensions du Canada.
Deux résidants de ma circonscription qui touchent des prestations d'invalidité du RPC m'ont écrit. Ils ont moins que l'âge auquel ces changements à la Sécurité de la vieillesse ne s'appliqueront pas. Par conséquent, ils seront touchés. Ils sont déjà conscients que leur revenu sera gravement amputé, car les prestations d'invalidité du Canada prennent fin lorsque le prestataire atteint 65 ans. Tous les deux ont un handicap permanent, ne peuvent pas travailler et sont impuissants à changer cette situation. Leur revenu ne leur permet pas d'épargner davantage pour leur retraite. Les conservateurs ne cessent de répéter qu'ils donnent aux gens un préavis amplement suffisant pour qu'ils épargnent davantage en vue de leur retraite et comblent ainsi le manque à gagner entre 65 à 67 ans. Or, ces deux personnes, comme beaucoup d'autres au pays, ne peuvent pas le faire. Physiquement et financièrement, elles ne pourront pas se débrouiller entre 65 à 67 ans.
Quelle est la réponse? Il n'y en a aucune de la part du gouvernement. Sa réponse, c'est de donner un peu d'argent aux provinces. Lorsqu'elles auront 65 ans, ces personnes devront se rabattre sur l'aide sociale. Ce que nous disons actuellement aux personnes handicapées du pays, c'est qu'elles doivent se résigner à un niveau de vie moindre, en contravention avec nos obligations au titre de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Pour ceux qui siègent de ce côté-ci de la Chambre, c'est inadmissible.
Ce n'est qu'un des nombreux effets secondaires du programme idéologique et intransigeant du gouvernement qui consiste à réduire ce que l'État verse à ses citoyens. Cela n'a rien à voir avec une pseudocrise du vieillissement de la population. Le directeur parlementaire du budget lui-même a dit que le programme était viable à long terme.
Tous les chiffres montrent que la génération du bébé-boum n'est qu'une anomalie passagère, mais le gouvernement propose pourtant d'apporter un changement permanent au régime de retraite canadien. Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas revenir en arrière et laisser le gouvernement actuel faire reculer le pays avec chaque mesure qu'il prend.
Le député d'en face a laissé entendre que l'espérance de vie augmente. Il a mentionné l'âge de 82 ans, qui est l'espérance de vie des femmes. L'espérance de vie est beaucoup moins élevée chez les hommes. Quoi qu'il en soit, disons que l'espérance de vie augmente. Or, si elle s'améliore, c'est notamment parce que nous investissons dans le système de santé. Le gouvernement a décidé de cesser d'augmenter le financement du système de santé et de se contenter de l'indexer en fonction de l'inflation.
Cette décision aura pour conséquence de diminuer l'espérance de vie, surtout celle des gens qui se trouvent dans la tranche des 20 p. 100 les moins riches, dont l'espérance de vie est déjà inférieure de 20 p. 100 par rapport aux autres Canadiens. Nous disons à ces gens qu'ils vont, hélas, devoir travailler deux ans de plus. Ils ne le peuvent pas, car ils sont physiquement incapables de le faire.
Encore une fois, le gouvernement n'a pas informé à l'avance les Canadiens que la mesure qui fera passer l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 65 à 67 ans n'est que la première étape d'une série, comme une réaction en chaîne. La Sécurité de la vieillesse est le fondement de tous les autres régimes de retraite au Canada, sauf pour les gens qui gagnent trop pour en avoir besoin. En effet, les gens dont la pension s'élève à plus de 120 000 $ par année n'ont pas besoin de notre protection. Toutefois, le gouvernement a créé un effet domino qui touchera tous les travailleurs qui gagnent moins de 120 000 $ par année. Ceux-ci devront trouver une façon de suppléer au manque de revenu entre 65 et 67 ans ou alors attendre à 67 ans avant de prendre leur retraite.
Le gouvernement n'a pas encore fait connaître son intention, mais je suis convaincu qu'il annoncera qu'il compte harmoniser le Régime de pensions du Canada avec le programme de la Sécurité de la vieillesse. Quelqu'un a-t-il déjà discuté de cette question à la Chambre? Avons-nous déjà eu un débat sur le fait de faire passer l'âge d'admissibilité au Régime de pensions du Canada de 65 à 67 ans?
Il faudra nécessairement en arriver là. On ne peut pas laisser subsister un décalage et dire que l'âge de l'admissibilité aux prestations est de 65 ans pour un ensemble de régimes de pensions tout en établissant l'âge de base pour tous à 67 ans. Cela ne fonctionne ni sur le plan financier, ni sur le plan social, et cela ne permet pas aux gens de déterminer ce que sera leur retraite. On ne peut pas envisager de prendre sa retraite à 65 ans quand on sera privé d'une grosse somme entre 65 et 67 ans. Il faudrait donc non seulement modifier le Régime de pensions du Canada, et le gouvernement n'a pas dit comment il le ferait, mais également modifier tous les régimes de pensions des employeurs.
Les régimes de pensions des employeurs reposent sur ce qu'une personne peut raisonnablement s'attendre à avoir pour vivre lorsqu'elle arrivera à l'âge de la retraite. Dans tous les régimes de pensions de l'employeur, l'âge de la retraite est de 65 ans. Il faudra qu'il passe à 67 ans. L'âge normal de la retraite établi dans presque tous les régimes de pensions de l'employeur du pays, et j'en ai vu beaucoup, est de 65 ans. Il ne pourra pas demeurer à 65 ans si l'autre soutien du revenu dont il dépendait disparaît. C'est pourquoi il devra passer à 67 ans.
Voilà un autre problème larvé qui nous attend lorsque le gouvernement devra faire avaler à tous les jeunes qu'il leur faudra travailler deux années de plus et prendre leur retraite à 67 ans seulement. Ils auront une vie active de 45 ans au lieu de 43. C'est un recul, et ce n'est pas ce que nous voulons.
Les régimes d'assurance-invalidité de l'employeur prennent tous fin quand le prestataire atteint 65 ans ou qu'il décède, selon la première de ces éventualités. Il y aurait alors une solution de continuité dans les prestations entre 65 et 67 ans. Qu'est-ce que les personnes concernées sont censées faire? Les employeurs auront-ils la générosité d'augmenter leur contribution aux régimes pour continuer à verser des prestations aux employés jusqu'à 67 ans? J'en doute fort. Je pense que du sang va couler avant que cela se produise.
Est-ce que les régimes d'assurance-vie des employeurs, auxquels les employés sont admissibles jusqu'à 65 ans, seront modifiés pour qu'ils y soient admissibles jusqu'à 67 ans? Est-ce que les régimes d'aide sociale des provinces, auxquels les gens sont actuellement admissibles jusqu'à 65 ans, seront modifiés pour qu'ils y soient admissibles jusqu'à 67 ans?
Le gouvernement a dit qu'il aiderait les provinces. Du même souffle, il dit qu'il n'a pas les moyens de maintenir le système, mais il a plein d'argent à verser aux provinces pour qu'elles puissent le maintenir. Il y a un peu d'hypocrisie là-dedans.
Enfin, le problème est exactement le même pour les régimes provinciaux de prestations d'invalidité que pour le régime de pensions et de prestations d'invalidité du Canada dans la mesure où l'admissibilité aux régimes provinciaux de prestations d'invalidité se termine à 65 ans. Donc, si quelqu'un dit que nous pouvons modifier le programme de la Sécurité de la vieillesse sans toucher au Régime de pensions du Canada, aux régimes des employeurs et tout le reste, soit il ment soit il rêve en couleurs.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un privilège de prendre la parole au sujet de cette motion. Je suis très fière que mon parti force la tenue d'un débat au Parlement sur une question aussi importante qui ne vise peut-être qu'un segment de la population, mais qui aura des répercussions sur l'ensemble des Canadiens.
Il semble y avoir plusieurs aspects à ce débat. Certains arguments avancés aujourd'hui m'ont intéressée.
Examinons certains faits. Ils sont très simples. Je suis persuadée que mes collègues, en face, pourront les comprendre.
Voici un fait: le directeur parlementaire du budget a déclaré que cette mesure était inutile. Il a examiné le budget et conclu qu'il n'y avait pas lieu de repousser l'âge de la retraite.
Voici un autre fait: dans un rapport, l'OCDE félicite le Canada et reconnaît la santé de notre régime de pensions. En outre, elle ne voit pas l'utilité de prendre quelque mesure que ce soit.
Passons maintenant à des gens pour qui mes collègues d'en face ont beaucoup de respect, soit les membres de leur conseil des ministres. Avant que le gouvernement ne devienne majoritaire, les membres du conseil des ministres ne trouvaient rien à redire au sujet de l'âge de la retraite. En fait, il y a eu une étude sur les pensions, et le gouvernement n'a jamais soulevé la possibilité de hausser l'âge de la retraite.
Parlons du . Il ne trouvait pas que cela posait problème avant les élections. Pendant la campagne électorale, il a promis que son gouvernement ne toucherait pas aux pensions.
On ne cesse de nous dire qu'on ne tient pas compte des changements démographiques. Comme tous les Canadiens, je suis au courant de ces changements depuis longtemps. Je crois même que les étudiants du secondaire ont commencé à étudier ces changements démographiques dans les années 1970 et 1980. Cela fait partie du programme.
Comme bien des gens ici, je fais partie des bébé-boumeurs. Nous sommes fiers de notre génération. Mes collègues d'en face véhiculent le mythe selon lequel les impôts ne sont versés que par les travailleurs. Ils nous présentent des chiffres sur le nombre de personnes qui feront ou non partie du marché du travail, mais ils oublient de dire que notre pays est un pays qui a été bâti sur l'immigration.
Lorsque nous avons une pénurie de travailleurs, nous en faisons venir d'autres pays, comme ce fut le cas pour bon nombre d'entre nous. De nombreux ministres du Cabinet aussi possèdent des racines à l'étranger. Leurs ancêtres étaient des immigrants. Le Canada continuera à compter sur les immigrants pour bâtir notre pays, et nous en sommes très fiers. Lorsque ces gens s'installent ici, ils paient de l'impôt, parce qu'ils deviennent des Canadiens et qu'ils travaillent au pays.
Les retraités aussi paient de l'impôt. Il est faux de dire que tous ces gens, les bébé-boumeurs, vont prendre leur retraite et que l'on cessera de leur percevoir de l'impôt. Je puis assurer aux députés que les aînés aussi sont imposés à partir d'un certain revenu.
Devant tous ces faits, on commence à comprendre que les députés d'en face essaient de tromper le public. Nous sommes en mesure de comprendre, maintenant que le gouvernement l'a expliqué, après des mois et des mois de silence, que le passage de l'âge d'admissibilité de 65 à 67 ans se fera de façon graduelle.
J'ai rencontré des aînés. Ils savent qu'ils ne seront pas touchés par cette mesure, mais ils s'inquiètent pour leurs enfants et leurs petits-enfants, et à juste titre. Ils savent ce que c'est que de devoir travailler et épargner. Ils voient leurs jeunes enfants et leurs petits-enfants incapables d'obtenir de bons emplois rémunérateurs et durables. Ils voient leurs petits-enfants se retrouver avec d'énormes dettes d'études.
On leur dit maintenant: « En passant, vous devrez travailler plus longtemps ». Certains députés font valoir que les gens n'auront pas nécessairement à travailler plus longtemps; ils ne recevront tout simplement pas la Sécurité de la vieillesse. Malheureusement, tout le monde n'est pas indépendant de fortune comme certains d'entre eux peut-être. Il y a des gens qui ont besoin de la Sécurité de la vieillesse. Les personnes qui doivent compter sur celle-ci sont les plus vulnérables de notre société. Si nous avions un fonds de pension géré par l'État auquel nous devrions cotiser obligatoirement, la Sécurité de la vieillesse n'aurait aucune raison d'être. Même quand on a instauré la Sécurité de la vieillesse, elle visait à sortir les aînés de la pauvreté.
De plus, c'est hypocrite de notre part. Nous savons que certains députés toucheront de très bonnes pensions. Je suis totalement d'avis que les députés, comme les autres Canadiens, doivent recevoir une pension, mais c'est un peu hypocrite de notre part d'intervenir dans cette noble enceinte pour nous en prendre aux pensions des autres étant donné notre situation. Un député est intervenu tout à l'heure; il a 32 ans. Après sept ans seulement au Parlement, il peut déjà compter sur une pension annuelle de 33 000 $ par année. Il pourra commencer à la toucher à 55 ans. Pendant ce temps, nous disons aux citoyens les plus vulnérables — ceux qui n'ont pas de fonds de pension financés par l'employeur ou de gros investissements qui leur rapporteront des dividendes — qu'ils devront désormais travailler jusqu'à 67 ans. Est-ce équitable?
Les Canadiens sont des gens solidaires, et ils voient l'hypocrisie de cette situation. Une fois de plus, je me demande pourquoi le gouvernement s'engage maintenant dans cette voie. Je crois que cette mesure est idéologique. Le gouvernement essaie de forcer les gens à faire des épargnes. Dans ma circonscription, Newton—Delta-Nord, des électeurs quadragénaires et quinquagénaires aimeraient pouvoir faire des épargnes en vue de leur retraite, mais ils occupent deux ou trois emplois simplement pour pouvoir joindre les deux bouts, pour payer leurs dépenses quotidiennes et les études de leurs enfants. Cette mesure aura des répercussions sur les gens qui n'ont pas eu le privilège d'occuper un emploi stable, ou de bénéficier d'un régime de pension offert par leur employeur. Nous parlons de centaines et de milliers de Canadiens qui n'ont pas accès à ce genre de régime de pension. Le gouvernement pénalise ceux qui sont déjà défavorisés. Il pénalise des travailleurs canadiens.
L'autre jour, une jeune femme est venue à mon bureau. Quand je dis qu'elle était jeune, je veux dire qu'elle était dans la cinquantaine, car je trouve maintenant qu'on est très jeune à 50 ans. Elle m'a dit être une mère seule qui a eu trois enfants. Deux d'entre eux vont à l'université, et leur mère réussit à diviser sa semaine de façon à pouvoir occuper deux emplois à temps plein, mais elle m'a dit qu'elle espère toujours trouver quelque chose d'autre. Il fallait que je lui demande comment elle comptait y parvenir. C'est alors qu'elle a éclaté en sanglots. Elle m'a dit qu'en plus de cela, le gouvernement l'empêche maintenant de prendre sa retraite à 65 ans, et qu'elle devra travailler jusqu'à 67 ans. Elle a dit: « Je ne crois pas pouvoir tenir le coup jusqu'à 60 ans. Je suis exténuée. »
Nous devons également penser à tous ceux qui vivent avec un handicap. Que leur dira-t-on? Actuellement, ils sont admissibles au programme de la Sécurité de la vieillesse à partir de 65 ans. C'est ce qui se produit en ce moment. Nous disons maintenant à ces personnes qu'elles ne recevront rien à cet âge. Si elles reçoivent quelque chose, le gouvernement refilera des coûts supplémentaires aux provinces. La solidarité est l'un des principes de base adoptés par les Canadiens. Notre société veut certainement être jugée selon la façon dont elle prend soin de ses jeunes, de ses malades, de ses défavorisés et de ses aînés.
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Monsieur le Président, je souhaite aujourd'hui parler en faveur de la mesure raisonnable et nécessaire que le gouvernement prend pour assurer la viabilité du programme de la Sécurité de la vieillesse. Ces changements visent à donner de la certitude aux Canadiens en ce qui concerne la planification de leur retraite puisqu'ils assurent la viabilité, pour les générations futures, de ce programme social auquel les Canadiens tiennent tant.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
J'expliquerai d'abord pourquoi les changements à la Sécurité de la vieillesse sont-ils nécessaires, parce que les députés de l'opposition ne semblent toujours pas comprendre. C'est très simple: ces changements permettront d'assurer la viabilité de ce programme. Si rien n'est fait, on prévoit que les coûts du programme exploseront, passant d'environ 38 milliards de dollars aujourd'hui à 108 milliards de dollars en 2030. Comment pouvons-nous en arriver à une telle conclusion? Les Canadiens vivent plus longtemps et ils sont en meilleure santé qu'auparavant.
En 1970, l'espérance de vie était de 69 ans pour les hommes et de 76 ans pour les femmes. De nos jours, environ 40 ans plus tard, l'espérance de vie des hommes est de 79 ans et celle des femmes est de 83 ans. Qui plus est, les bébé-boumeurs les plus âgés — qui font partie de la génération la plus importante de l'histoire en terme de naissance — viennent tout juste d'atteindre l'âge de 65 ans. La retraite de ces bébé-boumeurs au cours des deux prochaines décennies, conjuguée à la hausse de l'espérance de vie des Canadiens, fera en sorte qu'il y aura deux fois plus d'aînés au Canada.
Le programme de la Sécurité de la vieillesse est le plus important programme du gouvernement du Canada. Il est financé à même les revenus généraux du gouvernement et offre une pension à la plupart des Canadiens âgés de 65 ans et plus.
La pension maximale de la SV est de 6 481 $, et elle est ajustée tous les trois mois en fonction de l'augmentation de l'indice des prix à la consommation. Le gouvernement accorde un soutien additionnel aux aînés à faible revenu au moyen du Supplément de revenu garanti. La prestation maximale annuelle au titre du SRG est de 8 788 $ pour les aînés vivant seuls, et de 11 654 $ pour les couples. Un soutien est également accordé aux époux, conjoints de fait et survivants à faible revenu, sous forme de l’Allocation et de l’Allocation au survivant.
Pour avoir une bonne idée de l'ampleur du programme, il faut savoir que 4,9 millions de personnes touchent actuellement des prestations. Ce nombre dépassera les 9 millions en 2030.
Allons au-delà des statistiques touchant le programme lui-même et examinons-en plutôt l'origine afin de savoir ce que l'avenir lui réserve.
Le programme de la Sécurité de la vieillesse a été créé à une époque où les Canadiens ne vivaient pas aussi longtemps et ne jouissaient pas d'une aussi bonne santé que maintenant. On prévoit que les coûts du programme passeront de 36 milliards de dollars en 2010 à 108 milliards en 2030. Au cours de la même période, le nombre de travailleurs canadiens pour chaque aîné passera de 4 à 2. En 1990, le ratio était de 5 pour 1. C'est toute une différence.
La Sécurité de la vieillesse, le plus important programme du gouvernement du Canada, est entièrement financée au moyen des recettes fiscales annuelles. Je tiens à être claire sur ce point. Les prestations bien méritées qui ont été versées cette année aux personnes âgées viennent strictement des impôts qui ont été perçus cette année. C'est la raison pour laquelle le ratio travailleurs-retraités est crucial pour comprendre pourquoi nous devons intervenir maintenant afin d'assurer la viabilité de ce programme.
Actuellement, le gouvernement prend 13 ¢ sur chaque dollar de recettes fiscales fédérales pour financer le programme de la Sécurité de la vieillesse. Si nous n'apportons pas des changements maintenant, dans une vingtaine d'années, cette part aura augmenté à 21 ¢. Voilà précisément la raison pour laquelle les modifications annoncées dans le budget de 2012 sont nécessaires: assurer la viabilité du programme de la Sécurité de la vieillesse. Ces modifications feront en sorte que le programme demeure solide et que les générations à venir puissent s'en prévaloir, tout comme les aînés qui touchent ces prestations à l'heure actuelle.
Quelles en seront les conséquences pour les Canadiens? Tout d'abord, les aînés qui reçoivent déjà des prestations de la Sécurité de la vieillesse ne seront touchés par aucune réduction. Ces modifications n'entreront pas en vigueur avant 11 ans. À compter du 1er avril 2023, l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti passera graduellement de 65 à 67 ans. Le changement sera entièrement en vigueur en janvier 2029. Tous ceux qui seront âgés de 54 ans et plus au 31 mars 2012 ne seront pas touchés.
Parallèlement, l'âge d'admissibilité à l'allocation et à l'allocation au survivant passerait aussi graduellement de 60 à 64 ans, comme c'est le cas aujourd'hui, à 62 à 66 ans à partir d'avril 2023. Dans le cas de ces deux prestations, toute personne ayant 49 ans ou plus au 31 mars 2012 ne sera pas touchée.
Permettez-moi de souligner le fait que ces changements entreront en vigueur en 2023, soit dans 11 ans. Le préavis de 11 ans et la période subséquente de mise en oeuvre graduelle de six ans laisseront amplement le temps aux personnes touchées de faire les ajustements nécessaires à leurs projets de retraite.
Le gouvernement veillera à ce que certains programmes fédéraux au titre desquels sont versées des prestations de soutien au revenu jusqu'à l'âge de 65 ans tiennent compte des changements apportés au programme de Sécurité de la vieillesse. Nous prenons cette initiative pour nous assurer que les personnes touchant des prestations dans le cadre de ces programmes ne soient pas aux prises avec un manque de revenu à 65 et 66 ans.
Nous étudions également les répercussions des changements apportés au programme de Sécurité de la vieillesse sur les prestations d'invalidité et de survivant du RPC.
Nous nous sommes également engagés à rembourser aux provinces le coût net du relèvement de l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse pour que les provinces n'aient pas à assumer des coûts additionnels à cet égard. C'est tout le contraire de ce qu'a fait le gouvernement libéral précédent, qui a modifié beaucoup de programmes et qui a laissé aux provinces le soin de régler la note.
J'aimerais prendre quelques instants pour parler de modifications importantes apportées au programme de la Sécurité de la vieillesse, annoncées dans le budget de 2012, dont il n'a pas encore été beaucoup question.
Afin d'offrir plus de souplesse et de choix au titre du programme de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes qui souhaitent reporter le moment où elles prendront leur retraite, le gouvernement autorisera, à compter du 1er juillet 2013, le report volontaire des prestations de la pension de la Sécurité de la vieillesse pendant au plus cinq ans.
Nous devrions penser aux personnes dont j'ai parlé plus tôt, c'est-à-dire celles qui vivent plus longtemps, ont la santé et envisagent peut-être de prolonger leur carrière. C'est une tendance qui se dessine déjà, puisque l'âge moyen de la retraite a augmenté. Cette mesure permettra à ces personnes de reporter le versement des prestations de la Sécurité de la vieillesse en échange de prestations mensuelles supérieures. Cependant, les prestations du Supplément de revenu garanti, versées aux aînés à faible revenu, ne seront pas ajustées.
Le détail de ces mesures se trouve dans le projet de loi sur l'emploi, la croissance et la prospérité durable présenté ce matin, lequel porte exécution de diverses dispositions du budget.
Le gouvernement améliorera également les services offerts aux aînés, en mettant en place un régime d'inscription proactif, évitant ainsi à bon nombre d'aînés de devoir remplir une demande de prestations de la Sécurité de la vieillesse. Cette mesure allégera le fardeau administratif des aînés lié au processus de présentation de demandes pour les prestations auxquelles le gouvernement sait qu'ils sont admissibles.
De plus, ce processus automatique réduira les coûts administratifs du gouvernement, ce qui, je le précise, est ce qui distingue notre stratégie de réduction du déficit de celle de nos prédécesseurs puisque nous améliorons ainsi les services aux Canadiens tout en réduisant les coûts liés à l'administration. L'inscription proactive débutera l'année prochaine et sera entièrement mise en oeuvre d'ici 2016.
En résumé, il incombe au gouvernement fédéral de penser à l'avenir et d'agir dans l'intérêt à long terme de tous les Canadiens. Malheureusement, l'opposition ferme les yeux sur les réalités de notre population vieillissante et préfère se livrer à de petits jeux politiques.
Des économistes du secteur privé, des institutions financières et d'anciens gouverneurs de la Banque du Canada ont confirmé que nous devons agir maintenant pour assurer la viabilité du programme de la Sécurité de la vieillesse. Voilà pourquoi je ne peux pas appuyer la motion de l'opposition.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'avoir l'occasion de prendre la parole au sujet de la motion de la députée de . J'aimerais commencer mon intervention en reprenant quelques-unes de ses paroles:
Les difficultés que vivent les aînés ne feront que s'exacerber avec le vieillissement de la population. Il est donc important d'agir dès maintenant, d'adopter une stratégie et de bâtir les infrastructures pour pouvoir faire face à ce changement démographique radical.
Je suis heureux de constater qu'elle comprend pourquoi le gouvernement doit faire preuve de prévoyance et intervenir de façon raisonnable pour assurer l'avenir financier des nos aînés. Toutefois, étant donné la façon dont la motion est formulée, je dois admettre que je suis quelque peu perplexe, car je ne peux que présumer, d'après ses propos éclairés, qu'elle appuiera le plan du gouvernement pour « faire face à ce changement démographique radical. » Ce sont, je le répète, les mots de la députée qui a parrainé cette motion.
C'est pour cette raison que le 29 mars, dans le Plan d'action économique de 2012, le gouvernement du Canada a pris les premières mesures nécessaires pour garantir la pérennité du Programme de la sécurité de la vieillesse pour les prochaines générations. Nous sommes confrontés à un problème démographique: le Canada aura le plus faible ratio entre les Canadiens en âge de travailler et les personnes âgées de toute l'histoire de notre pays. Les changements raisonnables que nous proposons n'enlèveront pas un sou aux pensions des personnes âgées. L'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse va augmenter graduellement à partir de 2023, passant de 65 à 67 ans en 2009.
Les gens qui sont à l'aube de la retraite, c'est-à-dire ceux qui ont 54 et plus au 31 mars de cette année, ne seront pas touchés par cette mesure. Nous donnons aux Canadiens un long préavis pour leur permettre d'apporter les rajustements voulus à leur planification d'épargne-retraite. Grâce à nos changements, la Sécurité de la vieillesse sera établie sur des bases durables pour que les Canadiens puissent compter sur ce programme quand ils en ont besoin.
Comme l'a dit David Dodge, ex-gouverneur de la Banque du Canada et ancien sous-ministre des Finances, « Nous avons au moins 15 ans de retard » dans ce dossier. Il a ajouté: « On l'a bien compris depuis longtemps ».
L'évolution démographique est implacable. Nous n'avons pas le temps de fermer les yeux sur ce problème. En tant que législateurs, nous avons le devoir de faire preuve de clairvoyance et de prendre les mesures nécessaires pour assurer la prospérité à long terme de notre grand pays.
La question n'est pas de savoir combien d'argent nous économiserons, mais plutôt de savoir comment garantir la viabilité à long terme du Programme de la sécurité de la vieillesse. Nous voulons veiller à ce que ces programmes sociaux qui nous tiennent à coeur soient là pour les générations futures quand elles en auront le plus grand besoin. Grâce aux changements que nous proposons, les Canadiens peuvent avoir l'assurance que la Sécurité de la vieillesse demeurera viable pour des générations à venir.
Les faits sont clairs au sujet de la Sécurité de la vieillesse. Le nombre de Canadiens de plus de 65 ans passera de 4,7 millions à 9,3 millions d'ici 20 ans. En conséquence, le coût annuel du Programme de la sécurité de la vieillesse passera de 36 milliards de dollars en 2010 à 108 milliards de dollars en 2030. La Sécurité de la vieillesse est le plus coûteux de tous les programmes du gouvernement du Canada et il est entièrement financé par les recettes fiscales annuelles.
Je veux être bien clair: les prestations qui ont été versées cette année à nos personnes âgées qui les méritent sont payées exclusivement à même les impôts prélevés cette année. C'est pourquoi le ratio des travailleurs par rapport aux retraités est crucial et permet de comprendre pourquoi nous devons agir aujourd'hui pour garantir la viabilité de ce programme. En 1990, le ratio des Canadiens en âge de travailler par rapport aux Canadiens retraités était d'environ cinq pour un. Aujourd'hui, ce ratio n'est plus que de quatre pour un. En 2030, il sera réduit à seulement deux pour un.
Si nous ne faisons aucun changement, en 2030, pour chaque dollar d'impôt prélevé, 21 ¢ seront consacrés au Programme de la sécurité de la vieillesse. C'est une augmentation gigantesque par rapport aux 13 ¢ par dollar d'impôt que le programme coûte aujourd'hui. Cela représenterait environ un cinquième de toutes les recettes fiscales fédérales pour financer un seul programme gouvernemental. Cette augmentation de coût aurait des conséquences néfastes sur d'autres priorités gouvernementales, notamment la santé, la défense et la sécurité publique.
La seule autre option consisterait à augmenter considérablement le fardeau fiscal, ce qui minerait la compétitivité du Canada sur la scène internationale et, par extension, notre prospérité. Nous avons comme priorité de veiller à ce que le gouvernement du Canada continue de disposer de la marge de manoeuvre financière lui permettant de faire, pour les Canadiens, des choix judicieux aujourd'hui et demain. C'est le temps d'agir maintenant.
Tous les députés savent que la dette de l'État, l'inaction et l'imprévoyance peuvent étouffer l'économie. Nous ne devons pas nous laisser entraîner dans une situation où nous devrons choisir entre la sécurité financière du pays et notre engagement envers les Canadiens âgés, qui ont travaillé fort pendant longtemps pour bâtir ce formidable pays. Nos gestes passés prouvent amplement notre loyauté envers les personnes âgées. Permettez-moi de vous donner quelques exemples de ce qu'a fait notre gouvernement pour les personnes âgées.
Nous avons augmenté le Supplément de revenu garanti en 2006, puis encore une fois en 2007, et ces augmentations totalisent 7 p. 100, en plus de l'indexation au coût de la vie. Dans le budget de 2008, nous avons augmenté l'exemption des gains issus du Supplément de revenu garanti, la faisant passer de 500 $ à 3 500 $, ce qui veut dire que les bénéficiaires du Supplément de revenu garanti conservent une plus grande part de leur argent durement gagné. Dans le budget de 2011, notre gouvernement a majoré le Supplément de revenu garanti pour les plus démunis. Cette mesure représente une augmentation de 300 millions de dollars par année.
Depuis juillet 2011, les personnes âgées admissibles au Supplément de revenu garanti reçoivent 600 $ de plus par année en prestations dans le cas d'une personne seule et 840 $ de plus dans le cas d'un couple. C'est l'augmentation la plus importante du Supplément de revenu garanti en 25 ans. Elle a eu pour effet d'améliorer la sécurité financière de plus de 680 000 personnes âgées à faible revenu au Canada.
Nous avons en outre facilité et simplifié l'accès des personnes âgées du Canada à faible revenu aux prestations en rendant automatique le renouvellement du Supplément de revenu garanti. Elles n'ont qu'à produire leur déclaration de revenus chaque année. Nous avons allégé de 2,3 milliards de dollars par année le fardeau fiscal des personnes âgées et des pensionnés.
Les résultats sont clairs. Le taux de pauvreté parmi les personnes âgées du Canada a baissé. Il est passé de 29,4 p. 100 en 1978 à 5,2 p. 100 en 2009. C'est l'un des taux de personnes âgées à faible revenu les plus bas de tous les pays membres de l'OCDE.
Comme je viens de le démontrer, le gouvernement du Canada prend des mesures concrètes pour aider les personnes âgées. Nous sommes résolus à assurer la sécurité de la retraite des Canadiens et, au cours des dernières années, nous en avons fait beaucoup plus pour renforcer cette sécurité, comparativement au gouvernement libéral précédent.
C'est précisément parce que nous voulons protéger le programme de sécurité de la vieillesse que nous proposons des changements de taille modeste. Presque tous les pays de l'OCDE ont pris des mesures pour garantir la viabilité de leurs systèmes publics de pensions, y compris les États-Unis, l'Australie, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, la Suède et le Japon. Nous ne sommes pas seuls et nous ne voulons pas attendre à plus tard pour agir.
Malheureusement, tout ce que nous voyons de la part des députés de l'opposition, c'est de l'ignorance délibérée. Le fait que les libéraux aient l'intention d'appuyer cette motion est particulièrement préoccupant. C'est leur propre ministre des Finances, Paul Martin, qui, au milieu des années 1990, a proposé des changements au système de revenu de retraite afin d'assurer la viabilité à long terme des prestations. Malheureusement, les libéraux n'ont pas assez de principes pour protéger les intérêts à long terme de nos aînés et de notre pays. C'est pour cette raison que les Canadiens ont rejeté leur approche malavisée et qu'ils ont élu un gouvernement conservateur majoritaire, fort et stable.
Nous avons la responsabilité envers nos électeurs et notre pays de nous élever au-dessus des préoccupations partisanes et des visions à court terme qu'on associe à un comportement de gens en campagne électorale permanente. C'est pour cette raison que je rejette la nature partisane de la motion et que je vais voter contre.
J'exhorte les députés d'en face à ne pas songer uniquement à leurs intérêts et à faire ce qui s'impose pour assurer la prospérité à long terme de notre nation, c'est-à-dire appuyer l'approche du gouvernement, qui se fonde sur le bon sens, en votant contre la motion.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec ma collègue de .
Je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet de la motion néo-démocrate présentée en cette journée d'opposition, voulant que le Parlement s'oppose à la hausse de l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse.
Lorsque je m'entretiens avec mes électeurs, au cours de mes déplacements dans ma circonscription, je constate qu'aucune autre question n'est plus importante que celle de la sécurité du revenu des aînés.
Une société bienveillante doit prendre soin de ses aînés.
Toutefois, plus tôt cette année, devant un parterre de milliardaires réunis en Suisse, le a annoncé en primeur que les conservateurs allaient faire passer de 65 à 67 ans l'âge auquel les Canadiens peuvent prendre leur retraite et toucher les prestations de Sécurité de la vieillesse. Comme il fallait s'y attendre, cela a provoqué un tollé. Pas étonnant que le premier ministre ait voulu qu'un océan le sépare de ces aînés en colère.
Les économistes ont carrément rejeté l'allégation des conservateurs voulant que l'actuel programme de Sécurité de la vieillesse ne puisse être maintenu. Au sommet de la vague d'accès à la retraite des bébé-boumeurs, la part du PIB consacrée à la SV augmentera de moins de 1 p. 100 par rapport au niveau actuel, pour ensuite recommencer à baisser.
C'est vraiment une question de priorités. Le demande aux Canadiens de travailler deux ans de plus sans toucher de prestations de Sécurité de la vieillesse pour financer les priorités erronées de son gouvernement, notamment le projet lamentable des chasseurs F-35, son coûteux programme d'incarcération et la multiplication des allègements fiscaux pour les entreprises.
Les conservateurs manipulent les chiffres et fabriquent une crise de toutes pièces. Le motif invoqué est que ce changement assurerait la viabilité du programme de Sécurité de la vieillesse. Les conservateurs prétextent une augmentation temporaire des coûts de la SV et du SRG pour sabrer de façon permanente dans un programme social remarquablement efficace et abordable.
Selon le directeur parlementaire du budget, qui est indépendant, le Canada a les moyens de permettre aux aînés de prendre leur retraite à 65 ans, sans toucher aux prestations de la Sécurité de la vieillesse.
Les dépenses liées à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti vont augmenter de pair avec le nombre de personnes âgées, mais les revenus du gouvernement aussi. En 2030, la taille de l'économie aura plus que doublé. Quant aux revenus budgétaires, ils auront doublé. Le fardeau augmente, puis diminue. Par conséquent, il n'y a pas de crise.
Les députés savent-ils qui s'inquiète vraiment de ces changements, outre les personnes âgées? Les jeunes familles. Le demande aux générations futures d'assumer le fardeau de ses priorités mal placées.
Il faut se rappeler que la SV fait partie de notre patrimoine et que c'est un programme viable.
Le NPD défend depuis longtemps les régimes de pension publics. Membres fondateurs de la CCF, devenue par la suite le NPD, J.S. Woodsworth et Abraham Heaps ont contraint le gouvernement libéral de l'époque à adopter la première pension de vieillesse publique du Canada en 1927. Depuis lors, nous avons exercé des pressions pour qu'on améliore ces régimes et nous avons contribué à la mise en place du Supplément de revenu garanti et du Régime de pensions du Canada. Celui-ci se porte bien. Non seulement nous pouvons nous occuper de nos personnes âgées, mais il est de notre devoir de le faire.
Le NPD veut renforcer le Régime de pensions du Canada en augmentant les cotisations et hausser le Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées vivant dans la pauvreté. Il ne faut pas oublier que l'âge d'admissibilité est un outil important qui permet de prévenir la pauvreté chez les personnes âgées les plus vulnérables, dont beaucoup souffrent de handicaps. Ainsi, 50 000 bénéficiaires de l'aide sociale seraient obligés de vivre dans la pauvreté deux années de plus si le critère de l'âge était modifié. Les pertes de revenu pour ces personnes âgées seraient considérables si cette modification était apportée. Les plus pauvres perdraient environ 30 000 $ pendant ces deux années et les Canadiens qui ne perçoivent que la Sécurité de la vieillesse perdraient à peu près 13 000 $.
À l'heure actuelle, près de cinq millions de personnes âgées touchent des prestations de la Sécurité de la vieillesse et 1,7 million reçoivent le Supplément de revenu garanti. Au Canada, une personne âgée sur trois perçoit déjà le Supplément de revenu garanti.
[Français]
J'écoute les résidants de plusieurs localités de la circonscription de . Le principal sujet de préoccupation des personnes à qui j'ai parlé, et ce, quel que soit leur âge, était la sécurité de la retraite, y compris les pensions.
Après trois années de turbulences économiques, le gouvernement conservateur a effectivement augmenté le montant des prestations de la Sécurité de la vieillesse d'un maigre 1,50 $ par année, même si 225 000 personnes âgées vivent sous le seuil de la pauvreté. Le coût de la vie est à la hausse et les factures s'accumulent. Forcées maintenant de payer la TVH sur le mazout, un nombre considérable de personnes âgées n'arrivent plus à joindre les deux bouts.
Le plan du n'est pas seulement inapproprié, il est une insulte. Ce sont nos aînés qui, par leur labeur, ont fait du Canada un merveilleux pays, et ils méritent de vivre dans la dignité. Nous pouvons prendre soin de nos aînés et mettre des mesures en place pour nos futurs retraités. Il existe des solutions, mais les conservateurs fédéraux n'ont pas la volonté politique de les appliquer.
Les difficultés auxquelles font face nos personnes âgées, que ce soit sur le plan de la sécurité de la retraite ou de l'accès à des soins à domicile ou à des soins de santé, m'inquiètent énormément. Je suis bien déterminé à mettre en avant des solutions concrètes, pratiques et réalisables, parce que nos aînés ne méritent rien de moins.
[Traduction]
Exposons clairement l'importance de la Sécurité de la vieillesse pour les Canadiens. Contrairement au Régime de pensions du Canada ou à l'épargne privée, la Sécurité de la vieillesse est une pension universelle qui ne dépend ni de la participation antérieure au marché du travail d'une personne retraitée ni de ses cotisations à un régime de pension enregistré ou à un régime d'épargne. Pour reprendre les termes utilisés par le Centre canadien de politiques alternatives, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti sont les pierres d'assise du régime public universel, qui représentent le volet anti-pauvreté de ce régime.
Si l'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse est retardée jusqu'à l'âge de 67 ans, non seulement la pauvreté en général augmentera, mais elle sera particulièrement cinglante chez les femmes âgées, surtout celles qui sont seules. Un grand nombre d'entre elles ne faisaient pas partie de la population active rémunérée plus tôt dans leur vie. La Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti sont des instruments de retraite particulièrement importants pour elles. Les femmes âgées sont moins susceptibles que les hommes de tirer un revenu du Régime de pensions du Canada, de régimes de pension privés, de REER ou de revenus d'emploi. Le néo-démocrates ne vont pas apporter leur caution à la mauvaise gestion de l'économie par les conservateurs, ce qui finira par porter préjudice aux personnes âgées. L'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti devrait demeurer à 65 ans.
[Français]
La SV et le SRG sont très viables et l'on prévoit en fait que leurs coûts diminueront à long terme relativement à la taille de l'économie. Bien que le ait caché ses plans pour sabrer dans le soutien aux aînés lors de la dernière campagne électorale, le NPD a toujours été clair. Nous voulons améliorer les pensions de retraite et non pas les affaiblir.
Le NPD a rencontré des groupes de personnes âgées pour parler des répercussions que cela aura sur les aînés et pour discuter des façons de s'opposer à ces compressions inconsidérées des conservateurs. La meilleure option pour les Canadiens serait de bonifier le RPC, comme le NPD le réclame depuis longtemps. Une augmentation modeste des primes permettrait de financer le projet du NPD, qui est de doubler les prestations du RPC pour tous les travailleurs canadiens. Cela offrirait une sécurité de la retraite réelle et durable pour les Canadiens.
[Traduction]
Que cherchent à faire les conservateurs? Pourquoi cette mesure a-t-elle été annoncée en Europe et non pas lors de la campagne électorale de 2011?
Voici ce que disait la plateforme électorale des conservateurs en 2011: « Nous n'allons pas réduire les paiements de transfert aux particuliers ou aux provinces pour des services essentiels comme la santé, l'éducation et les pensions ». Le 7 juin 2011, le a dit à la Chambre: « Notre gouvernement a été très clair. Nous ne réduirons pas les pensions. » Voilà ce que vaut la promesse des conservateurs. Il est tout à fait inacceptable de n'avoir pas fait campagne sur cette question d'une importance capitale, mais les conservateurs ont non seulement caché leurs véritables intentions, ils ont carrément trompé les Canadiens en répétant inlassablement qu'ils ne réduiraient pas les pensions.
Nous préoccupons-nous du sort de nos personnes âgées? En tant que société, c'est la seule question qui se pose. Le néo-démocrates estiment que le Canada devrait en faire une priorité.
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Monsieur le Président, c'est avec regret et beaucoup d'amertume que je prends la parole aujourd'hui pour dénoncer le plan des conservateurs visant à hausser l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti de 65 à 67 ans et ce, même si le régime est financièrement viable.
Je dis que je prends la parole avec regret parce que tout comme nous, une majorité de Canadiens croit que ce débat n'aurait jamais dû être ouvert par les conservateurs. Le 29 mars dernier, lors du dépôt du budget de 2012, le gouvernement a créé une onde de choc chez nos aînés et chez les travailleurs canadiens; oui, une onde de choc, rien de moins.
Les conservateurs se servent d'une hausse temporaire des coûts du programme de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti pour effectuer des compressions dans ce programme social remarquablement efficace, abordable et essentiel.
Le plan des conservateurs est d'augmenter graduellement l'âge d'admissibilité de 65 à 67 ans, à partir d'avril 2023. La mise en oeuvre de cette mesure sera complétée en janvier 2029. Ainsi, le 29 mars dernier, en plus de constater l'irresponsabilité du budget du gouvernement, les Canadiens de moins de 54 ans ont appris qu'après avoir travaillé plusieurs décennies au profit de notre pays, ils devront attendre deux longues années de plus avant de pouvoir penser à une retraite bien méritée.
Le NPD défend depuis longtemps les régimes de retraite publics. Au début du siècle dernier, l'ancêtre du NPD, le CFF, a longtemps exercé des pressions sur les gouvernements de l'époque afin que ceux-ci introduisent le tout premier régime public canadien de pensions de vieillesse, en 1927. Depuis ce temps, nous avons sans cesse lutter pour rendre ces régimes plus efficaces et nous avons joué un rôle déterminant dans l'adoption du Supplément de revenu garanti et du Régime de pensions du Canada.
À l'heure où l'on se parle, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti représentent d'importantes sources de revenus pour les aînés, surtout pour les femmes. Près de 5 millions d'aînés perçoivent des prestations de la Sécurité de la vieillesse et 1,7 million d'aînés perçoivent le Supplément de revenu garanti. Pour environ 510 000 aînés, soit 12 p. 100 des personnes âgées du Canada, les prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti représentent plus de 75 p. 100 de leur revenu total. Imaginez qu'on vous retire soudainement 75 p. 100 de votre revenu; je ne sais pas comment vous feriez pour y arriver.
Les femmes représentent 80 p. 100 des gens qui tirent plus de 75 p. 100 de leur revenu total du programme de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti.
S'ils n'avaient pas accès aux prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti pendant deux ans, environ 100 000 aînés canadiens nouvellement retraités passeraient sous le seuil de la pauvreté. Le taux de pauvreté des aînés ferait alors plus que quadrupler et augmenterait de 6 p. 100 à 25 p. 100.
Est-ce vraiment ce que les conservateurs veulent pour nos aînés? Est-ce leur façon de récompenser le travail des bâtisseurs de notre pays? J'aimerais bien le savoir. Ce n'est pas ce que les Canadiens veulent et ce n'est pas non plus ce que nous sommes. Les hommes et les femmes de ce pays veulent voir leurs aînés vivre dans des conditions de vie décentes.
Pour les conservateurs, ce n'est pas une priorité. Ils préfèrent retarder l'accessibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti de deux ans et mettre en péril les conditions de vie de nos aînés.
On doit donc se poser les questions suivantes: comment feront les personnes de 65 ans pour subsister en 2029? Pourquoi les conservateurs veulent-ils hausser l'âge d'accessibilité? Selon leur logique, la hausse mettra le programme de la Sécurité de la vieillesse sur la voie de la viabilité. Toutefois, c'est faux.
La Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti sont très viables. En fait, on prévoit même que leurs coûts diminueront à long terme relativement à la taille de l'économie.
Le professeur Thomas Klassen de l'Université York est un expert en régimes de pensions et de retraite. Il est un des nombreux experts à ne pas être d'accord avec le changement d'âge d'admissibilité. Je le cite: « Je n'ai entendu aucun spécialiste affirmer que la Sécurité de la vieillesse était en crise. C'est pourquoi j'ai été surpris lorsque le a semblé dire, il y a quelques jours, qu'il y avait une crise [...] il doit y avoir bien plus de preuves qu'il y a un problème, et je ne vois pas ces preuves. »
Parlons justement de ces preuves: le dernier rapport actuariel du gouvernement indique que la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de garanti représenteront 2,7 p. 100 du PIB en 2011, 3,16 p. 100 en 2030, mais que ce taux chutera ensuite sous le niveau actuel en 2060, passant à 2,35 p. 100 du PIB.
L'augmentation graduelle des coûts des programmes de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti jusqu'en 2030 est due au départ à la retraite des baby-boomers. On le sait tous; ce n'est une surprise pour personne. Tous les rapports actuariels sur la Sécurité de la vieillesse et le Supplément du revenu garanti le disent depuis 1988. J'avais 3 ans; ça fait longtemps. Il y a même des collègues, ici, qui n'étaient pas nés.
Les conservateurs ne peuvent donc pas prétendre ne pas avoir été au courant de cette augmentation de coûts au moment de la campagne électorale de 2011. Ça fait un an.
En plus, les conservateurs n'ont jamais abordé ce sujet au cours de la campagne électorale. Jamais les candidats conservateurs n'ont mentionné vouloir obliger les aînés à travailler deux ans de plus afin de survivre. Oui, je l'ai dit! J'ai bien dit survivre!
La perte concernant le revenu découlant du plan des conservateurs de hausser l'âge d'accessibilité sera déterminante pour les conditions de vie des aînés canadiens. Cela entraînera des pertes d'environ 30 000 $ pour les aînés les plus pauvres au cours de ces deux années et environ 13 000 $ sur deux ans pour les Canadiens qui ne reçoivent que la Sécurité de la vieillesse.
Pour les conservateurs, ce n'est pas un problème, puisque, selon eux, les Canadiens n'ont qu'à travailler plus longtemps.
Plusieurs travailleurs se retrouvent physiquement incapables de continuer à travailler après un certain âge.
Vingt-cinq pour cent des retraités affirment avoir pris leur retraite pour des raisons de santé. Pour les Canadiens ayant un revenu annuel de moins de 20 000 $, ce pourcentage atteint 38 p. 100.
Ainsi, environ 25 p. 100 des retraités prennent leur retraite involontairement. Ces Canadiens ne peuvent tout simplement pas travailler deux ans de plus.
Ce que le gouvernement nous dit avec ce plan insensé, c'est que les Canadiens les plus pauvres et les plus vulnérables devront travailler plus longtemps que les autres, et ce, malgré leurs problèmes de santé ou leur condition physique.
Quelques jours avant le dépôt du budget qui a scellé le sort des travailleurs de moins de 54 ans, j'ai tenu, dans mon comté, un forum public sur les programmes de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti en compagnie de mes collègues, les députés de et de , qui étaient à l'époque porte-paroles en matière de personnes âgées et de pensions. J'ai rencontré plus de 70 citoyens inquiets, très inquiets. Parmi eux se trouvaient des jeunes et des moins jeunes, tous déconcertés par les intentions des conservateurs. À ce moment-là, par contre, il y avait encore de l'espoir.
Dans mon comté de , il y a beaucoup d'emplois dans les secteurs agricole et industriel. Ces emplois sont physiquement très exigeants. On ne peut pas demander à un travailleur de 65 ans, qui a occupé un poste physiquement exigeant toute sa vie, de continuer de travailler deux ans de plus avant qu'il puisse accéder à un programme auquel il a droit et auquel il a contribué toute sa vie.
Un citoyen m'a particulièrement touché lorsqu'il m'a rappelé que, parfois, ce n'était pas la volonté de travailler qui manquait, mais que c'était le corps qui avait ses limites. Cet homme et tous les citoyens présents ont dit croire que d'autres solutions auraient pu être envisagées afin d'éviter de continuer à creuser un fossé entre les riches et les pauvres, comme les conservateurs aiment beaucoup le faire.
Comme les experts financiers, ces citoyens demandent aux conservateurs de revoir leur position sur la hausse de l'âge d'accessibilité.
Toutefois, les conservateurs n'écoutent pas les conseils qu'ils n'aiment pas et n'écoutent pas les Canadiens.
Voilà pourquoi le NPD continuera de se tenir debout afin que les Canadiens de tous âges — je dis bien de tous âges — puissent vivre dans la dignité.