La Chambre reprend l'étude, interrompue le 15 février, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, je me trouve particulièrement privilégiée d'avoir la chance de parler deux fois du projet de loi , qui modifie la Loi sur l'impôt. Tout le monde n'a pas eu la chance de traiter ce sujet qui soulève des passions.
Comme je l'ai mentionné la dernière fois, ce projet de loi de près de 1 000 pages apporte de nombreux changements très techniques au régime fiscal canadien, des changements qui s'échelonnent sur plus d'une décennie. On cherche à homologuer officiellement différentes mesures techniques qui ont été proposées par le ministre des Finances au fil des ans, depuis plus de 10 ans maintenant, en fait.
Au NPD, on croit que les changements techniques proposés dans le projet de loi vont être bénéfiques pour le régime fiscal canadien et auront généralement pour effet de diminuer l'évitement de l'impôt. C'est pour cette raison qu'on va appuyer le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture.
On pense qu'en tant que parlementaires, en tant que représentants élus des citoyens et citoyennes du Canada, on a la responsabilité de prendre toutes les mesures nécessaires pour minimiser l'évasion fiscale et éliminer les échappatoires qui existent dans nos lois, afin de s'assurer que l'État a toutes les ressources nécessaires pour garantir aux Canadiens et aux Canadiennes les services et les institutions publiques dont ils dépendent, mais surtout qu'ils méritent.
Avec les différents budgets présentés par le gouvernement conservateur, on est confrontés à des coupes draconiennes dans les services, ce qui affecte les Canadiens qui en ont le plus besoin. De l'argent qui existe dans le système pourrait être investi dans nos programmes sociaux et dans les institutions dont dépendent les Canadiens telles que le régime public universel d'assurance-maladie. On pourrait même se doter éventuellement d'autres programmes. Ces revenus, plutôt que de profiter aux plus privilégiés d'entre nous, devraient bénéficier à l'entièreté de la société canadienne. S'il est si important de prendre toutes les mesures nécessaires pour rapatrier ces sommes dans le système, c'est pour que l'État puisse les utiliser.
C'est bien beau de couper un peu partout, mais on doit pouvoir générer les revenus nécessaires, d'abord pour maintenir les acquis et ensuite pour améliorer, bonifier et proposer de nouveaux programmes qui répondent aux besoins des Canadiens. Je crois que si un gouvernement n'est pas capable de faire cela, c'est qu'il n'accomplit pas son travail. C'est malheureusement le cas du gouvernement conservateur actuel. C'est ce que le NPD va changer en 2015, quand il prendra le pouvoir, bien entendu.
Compte tenu de la réputation que les conservateurs tentent de se donner en se disant bons gestionnaires des deniers publics, je trouve vraiment surprenant et très décevant qu'ils aient attendu aussi longtemps pour entreprendre toutes les démarches nécessaires afin d'entériner les amendements techniques présentés dans le projet de loi .
En fait, le plus récent projet de loi fiscal de nature technique a été adopté en 2001. Ça fait déjà plus que 10 ans. En 2009, plus de 400 modifications techniques n'avaient toujours pas fait l'objet de mesures législatives visant à les entériner.
La taille massive du projet de loi , près de 1 000 pages, démontre clairement que ce gouvernement se doit d'être plus responsable quant à sa gestion des lois fiscales.
C'est absolument inacceptable de pénaliser les contribuables et les milieux d'affaires en perpétuant autant d'éléments d'incertitude et d'imprévisibilité dans le processus d'amendement du régime fiscal canadien.
De plus, à cause de la lenteur des conservateurs, on se retrouve de nouveau devant un projet de loi omnibus gigantesque avec très peu de temps pour l'étudier véritablement et analyser l'impact des mesures législatives qu'il contient.
C'est vraiment dommage que les conservateurs persistent à avoir recours à ce stratagème qui, franchement, nuit au travail qui doit s'exercer à la Chambre, c'est-à-dire notre travail d'étude et d'analyse des projets de loi et de leurs répercussions sur la population canadienne. Le fait qu'on soit brimés dans notre travail de parlementaires se répercute directement sur la démocratie canadienne et la confiance de la population envers ses élus.
Au moins, cette fois-ci, on a un peu de chance, car les conservateurs ont eu la décence de regrouper une série de projets de loi qui traitent tous du même sujet dans le projet de loi . C'est assez rafraîchissant, quand on pense aux projets de loi et qui cherchaient, en fait, à camoufler un tas de changements draconiens et pernicieux dans des domaines comme la protection de l'environnement, l'immigration, l'assurance-emploi, la sécurité de la vieillesse, et j'en passe.
Malgré tout cela, même si cela touche à des mesures fiscales et que c'est le même sujet, on est généralement favorable au contenu du projet de loi. Toutefois, il n'en demeure pas moins qu'on se retrouve avec un document excessivement volumineux. Or on ne dispose pas de beaucoup de temps pour étudier les amendements, qui sont techniques et relativement complexes, et qui méritent un examen réfléchi. Plusieurs d'entre eux ont déjà été mis en application par les fiscalistes, les comptables et les entreprises, mais certaines choses ne sont pas encore claires et mériteraient peut-être d'être étudiées un peu plus longuement. Encore une fois, on n'a pas la chance de le faire, parce qu'on se retrouve avec un projet de loi omnibus.
Chaque semaine, des citoyens viennent me voir à mon bureau de pour me dire qu'ils n'en peuvent plus de voir ce genre de projets de loi à la Chambre, de voir des documents gigantesques et de voir que leurs élus, à qui ils ont confié la tâche de les représenter, ne sont pas capables d'accomplir cette tâche.
Les Canadiens et les Canadiennes en ont assez de cette façon d'agir du gouvernement. Il faut que les choses changent rapidement. Le gouvernement doit cesser de se traîner les pieds et doit se doter d'un processus réellement efficace pour entériner rapidement et régulièrement les amendements techniques prévus par les lettres d'intention émises plusieurs fois par année par le ministère des Finances.
Je pense que le message est clair. Plusieurs de mes collègues l'ont déjà dit, et je le redis encore aujourd'hui: on va appuyer le projet de loi. Toutefois, il faut s'assurer qu'une situation comme celle que l'on voit aujourd'hui ne se reproduira plus, et il faut s'assurer que l'on nous présente régulièrement des amendements techniques pour bien faire notre travail.
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Monsieur le Président, je remercie mon collègue de cette question extrêmement importante.
J'ai plusieurs commentaires à faire. Premièrement, j'aimerais soulever l'importance de s'attaquer à l'évitement fiscal. C'est une question de justice et d'équité pour chaque citoyen et citoyenne de ce pays. Ce sont des gens honnêtes qui paient leurs impôts. Nous voulons défendre les honnêtes gens, autant en ce qui concerne l'assurance-emploi que la bonne utilisation de nos impôts. On ne défend jamais les fraudeurs, au NPD; on défend les honnêtes gens, peu importe ce que prétend ce gouvernement.
Le fait de permettre à certains citoyens privilégiés d'avoir des avantages que personne d'entre nous ne pourrait avoir est inacceptable, et que ceux-ci en profitent aux dépens des autres citoyens de ce pays l'est tout autant. Le gouvernement devrait donc agir rapidement.
Deuxièmement, il est aussi extrêmement important de rapatrier ces sommes au pays, dans l'appareil de l'État, afin de se doter des programmes et des ressources que nos citoyens demandent, qu'ils méritent et dont ils ont besoin.
Ce gouvernement effectue des compressions dans chaque ministère, à part celui de la propagande, bien entendu. Tout le monde doit entendre les semi-vérités qui nous viennent de ce gouvernement. Il y dépense des millions de dollars aux dépens des citoyens.
Il effectue toutes ces compressions, mais il ne va jamais chercher suffisamment de revenus pour maintenir nos acquis et bonifier les programmes qu'on a. Il offre des crédits d'impôt aux grandes entreprises, il laisse les gens envoyer leurs sous dans les paradis fiscaux, il effectue des compressions, il baisse les impôts, etc.
Il se retrouve donc avec très peu de revenus et n'est pas capable de faire fonctionner l'appareil de l'État comme on le mérite. De là vient toute l'importance de réduire au minimum, voire à zéro, l'évitement fiscal au Canada.
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Monsieur le Président, depuis l'adoption du dernier projet de loi fiscal technique en 2001, le gouvernement a apporté plusieurs changements de nature fiscale par l'entremise de lettres d'intention.
Toutefois, ces nouvelles mesures sont devenues pratique courante et n'ont pas toujours été entérinées dans le cadre d'un projet de loi fiscal technique.
Le projet de loi et d'autres lois fiscales, permettra d'entériner plus de 200 changements apportés au code fiscal depuis 2001, soit depuis plus de 12 ans.
Nous sommes en faveur de ce projet de loi parce qu'il permettra de mettre en oeuvre une série de modifications techniques au régime fiscal élaborées au cours de la dernière décennie. Ces changements techniques sont d'ailleurs largement bénéfiques et nécessaires. Au NPD, nous croyons que ces changements auront un impact positif sur les revenus au bout du compte et qu'ils constituent un bon moyen de réduire l'évitement fiscal, comme on en a longuement parlé dans ce débat.
L'évasion fiscale coûte très cher aux Canadiens. En effet, on estime que, chaque année, le Canada se prive de revenus équivalents à près de 80 milliards de dollars en raison des différentes formes d'évitement fiscal.
De nombreuses mesures peuvent être prises à l'endroit de l'évitement fiscal, notamment l'application équitable et uniforme de règles fiscales — comme le fait ce projet de loi —, l'échange automatique de données fiscales et l'adoption d'un protocole de publication des impôts payés pour les sociétés. Toutes ces mesures sont d'ailleurs impossibles à adopter sans le leadership du gouvernement.
Je crois que ce projet de loi, et les mesures qu'il comporte, est un pas dans la bonne direction afin d'aider le gouvernement à lutter contre l'évitement fiscal et à décourager ces différentes pratiques.
Dans ce même ordre d'idées, on mentionne différentes mesures visant à assurer l'imposition du revenu de toute provenance des résidants du Canada, ainsi que les mesures concernant l'imposition des sociétés étrangères affiliées de sociétés multinationales canadiennes. Ces mesures ont essentiellement pour but de garantir l'intégrité du régime fiscal et de décourager l'évasion fiscale.
Le projet de loi contient également des dispositions mettant en oeuvre diverses mesures techniques élaborées depuis 2002. Cette partie contient, entre autres, des mesures anti-évitement, que je ne nommerai pas parce que c'est très technique, des mesures limitant le recours aux générateurs de crédit pour impôt étranger dans le but d'éviter de l'impôt étranger, des mesures précisant des règles sur les biens canadiens imposables des non-résidents et des immigrants, la création d'un régime d'information sur l'évitement de l'impôt pour que les gens puissent être informés sur les façons de faire de l'évitement et pour qu'ils puissent éviter de tomber dans le piège ou pour faire en sorte qu'il soit plus facile d'identifier ces formes d'évitement.
Toute opération d'évitement, qui vise à obtenir un avantage fiscal, doit désormais être déclarée pour plus de transparence, même si elle n'est pas abusive.
Le projet de loi comprend également trois nouvelles mesures que nous accueillons favorablement et qui n'avaient pas déjà été annoncées.
Premièrement, plusieurs contraintes fiscales fédérales sont corrigées pour régler des problèmes de transition.
Deuxièmement, la formule d'attribution du revenu imposable des sociétés qui s'applique aux sociétés aériennes est modifiée pour veiller à ce que le revenu imposable d'une telle société soit entièrement attribué aux provinces et aux territoires où cette dernière dispose d'un établissement permanent. C'est logique.
Finalement, une mesure se rapporte au régime fiscal des actions appartenant à un résident temporaire aux fins d'impôt de départ. Évidemment, tout cela est très abscons, mais cela fait partie des 1 000 pages qu'on rajoute. Cela rajoute à la complexité, qu'on dénonce étant donné que les mesures fiscales comprennent déjà 3 000 pages depuis plusieurs décennies.
Tout compte fait, en assurant l'intégrité du droit fiscal en vigueur et en minimisant les échappatoires possibles, ces mesures auront pour effet d'augmenter les revenus du gouvernement. Comme ma collègue le disait, quand on augmente les revenus du gouvernement, on peut ensuite investir, par exemple, dans des programmes sociaux, dans des programmes pour la santé, pour l'environnement et pour plus d'équité.
Toutefois, dans sa forme actuelle, le régime fiscal est d'une complexité sans borne. Cette complexité affecte les particuliers pour qui il est très difficile de planifier leurs impôts avec la multitude de crédits d'impôt à la carte qui existent.
Le régime fiscal pose également problème aux entreprises canadiennes et mine leur compétitivité. En effet, si elles doivent tout décortiquer et investir dans des administrateurs ou des comptables qui doivent analyser chacune des 200 modifications apportées au bout d'une décennie, par exemple, c'est de l'argent qu'elles ne peuvent pas investir dans des emplois locaux ou des emplois dans leur PME. Cela diminue donc leur productivité et leur compétitivité.
La difficulté de planifier leurs dépenses limite aussi les investissements destinés à l'innovation et à l'embauche de travailleurs. Des règles fiscales plus claires pourraient améliorer la compétitivité des entreprises d'ici et créer plus d'emplois.
Bien que nous accueillions favorablement le projet de loi, le format de ce document de près de 1 000 pages a toutes les allures d'un projet de loi omnibus, encore une fois. Évidemment, le dernier projet de loi fiscal technique, qui remonte à plus de 12 ans, englobe certaines des modifications législatives, dont certaines remontent à 1998. L'immense portée de ce projet de loi démontre que le gouvernement doit se montrer beaucoup plus responsable quant à sa gestion des lois fiscales et s'assurer que les propositions relatives aux lois fiscales sont adoptées de façon plus régulière.
Contrairement aux projets de loi budgétaires monstres que sont les projets de loi et , les changements apportés n'affectent pas un vaste spectre de lois, mais certaines lois en particulier. Toutefois, ce projet de loi complique tout de même de façon substantielle le travail d'évaluation des parlementaires étant donné que, pour pouvoir traiter un projet de loi et passer à travers une brique de 1 000 pages, il faut beaucoup de temps, ce dont nous ne disposons pas aujourd'hui.
Ensuite, il faut prioriser l'élimination des échappatoires fiscales en temps opportun. La plupart de ces mesures ont été adoptées dans la pratique courante. Le fait qu'elles ne soient promulguées que des années plus tard constitue un élément d'incertitude et d'imprévisibilité dans les milieux d'affaires. L'expérience semble nous indiquer qu'il serait peut-être temps de revoir notre façon de faire. Les projets de loi de nature fiscale devraient être beaucoup plus modestes — donc plus courts —, plus nombreux et présentés sur une base régulière, ce qui permettrait la mise en oeuvre de leurs dispositions en temps plus opportun.
En plus de légitimer le travail des parlementaires, cela aurait pour effet de rassurer les milieux d'affaires. Cela démontrerait aussi que nous sommes beaucoup plus démocratiques et nous permettrait d'éviter l'accumulation de mesures fiscales non adoptées — ce qui nuit à la réalisation de progrès —, tout en nous permettant d'améliorer et de renforcer le système fiscal canadien. Cela aurait également pour effet de faciliter la planification et la gestion financière des entreprises, des contribuables et des fiscalistes. Eux-mêmes ont de la difficulté à se retrouver dans tout ce fatras.
De plus, l'adoption rapide de mesures fiscales après leur annonce permettrait aussi au gouvernement de récupérer d'importantes sommes d'argent qui pourraient être réinvesties dans des programmes de santé, d'éducation, d'inspection des aliments et d'évaluation environnementale, par exemple.
Cette position est d'ailleurs partagée par de nombreux experts, dont l'ancienne vérificatrice générale du Canada, Mme Sheila Fraser, l'Association des comptables généraux accrédités du Canada et Marlene Legare, ancienne chef principal de la Division de la taxe de vente du ministère des Finances. Ces derniers sont unanimes pour dire que cela contribuerait à améliorer le processus et à simplifier les lois fiscales qui traduisent une complexité croissante.
Dernièrement, nous avons mené une campagne contre les frais excessifs de cartes de crédit qui sont exigés aux petites et moyennes entreprises, ou aux commerçants. Ceux-ci se disent déjà débordés par toute cette paperasse. Avec tout ce qu'ils apportent, les conservateurs, qui se disent les meilleurs défenseurs de l'économie locale et de la création de petites et moyennes entreprises, posent des obstacles à la croissance de l'économie locale et de l'employabilité. Il est difficile de les croire quand de tels projets de loi sont présentés.
En terminant, l'ancienne vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, s'inquiétait déjà, en 2009, qu'au moins 400 modifications techniques en suspens n'aient toujours pas fait l'objet de mesures législatives. Le projet de loi entérine plus de 200 de ces mesures et modifications. Je me permets de faire écho aux préoccupations de Mme Fraser car il faut souligner que 200 autres modifications n'ont pas encore été mises en application et restent en suspens.
Le gouvernement peut-il donc nous dire quand il compte intégrer ces mesures à la loi, et de quelle façon? Il serait dommage de devoir attendre une autre décennie avant de voir ces changements adoptés, d'autant plus qu'ils ont, comme l'ensemble du projet de loi actuel, des conséquences positives sur le régime fiscal canadien. Tout comme les mesures qui seront ajoutées à la loi grâce au projet de loi , ces derniers ont pour but d'assurer l'intégrité des lois fiscales existantes, de combler des lacunes afin de décourager l'évitement fiscal, d'augmenter nos revenus et donc de participer à l'économie positive.
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Monsieur le Président, je suis très content de succéder à ma collègue de qui vient de faire un excellent discours avec beaucoup de détails.
On vient juste de commencer à vraiment élaborer sur ce projet de loi qui a effectivement plus de 1 000 pages. Le projet de loi est absolument énorme.
Ceci dit, comme ma collègue vient de le dire, on parle de mesures qui auraient dû être prises il y a dix ans ou davantage. Parfois, cela remonte jusqu'en 1998. Alors, il faut se demander pourquoi le gouvernement a attendu si longtemps, avant de déposer en cette Chambre cet énorme projet de loi. Pourquoi a-t-on traîné avec les 200 différents secteurs touchés par les budgets précédents? Et, effectivement, pourquoi le gouvernement a-t-il tant tardé dans son devoir d'apporter ces changements techniques à la Chambre?
[Traduction]
Il s'agit d'un projet de loi dont l'ampleur et la portée sont énormes. Il touche à tous les aspects du régime fiscal. Il modifie la façon dont sont traitées les sociétés à capital de risque de travailleurs, ce qui comporte des mesures transitoires. Il modifie les formules d'attribution du revenu imposable des sociétés. Il touche le traitement fiscal des participations dans des biens de fonds de placement non-résidents et des fiducies non-résidentes. Il porte sur l’imposition des sociétés multinationales canadiennes ayant des sociétés étrangères affiliées, ce qui a une incidence sur la common law et le droit civil. Il évite les mesures anti-évitement à l'égard de certains biens de location. Il clarifie les règles concernant les biens imposables au Canada. Il vise à apporter des changements de forme à la Loi sur la taxe d’accise, à clarifier les pouvoirs du ministre, à permettre la mise en place d'accords d'administration de la taxe, et à mettre en place des dispositions de coordination.
Bon nombre de ces mesures remontent à plus d'une décennie. Comme l'ont déjà dit mes collègues de et d', l'ancienne vérificatrice générale a critiqué le gouvernement, qui n'a présenté aucune des 1 000 pages de modifications techniques qui auraient dû être proposées depuis des années.
Des engagements ont déjà été pris. Mes critiques s'adressent non seulement aux conservateurs, mais également aux libéraux.
Il a déjà été établi que de telles modifications techniques devraient être présentées chaque année. Essentiellement, le Parlement aurait 10 fois moins de mesures à étudier qu'en ce moment. Des modifications techniques seraient mises en place chaque année. C'est un aspect essentiel de notre système fiscal. Ainsi, nous éviterions aussi les types de lacunes qui sont créées lorsque la Chambre des communes adopte des budgets ou des mesures alors que les modifications techniques ne sont jamais proposées.
Ce n'est pas ce qu'on a vu sous les libéraux. Nous savons maintenant que les libéraux étaient tout simplement incapables de mettre en place une structure administrative efficace à l'égard des modifications techniques. Cette structure n'a pas été mise en place par les conservateurs non plus, ce que déplorent les néo-démocrates. Il est évident que nous appuyons ces modifications techniques, mais au lieu de mettre en place un examen annuel qui permettrait d'apporter ces modifications techniques de façon systématique et dans les meilleurs délais, les conservateurs nous présentent un autre gigantesque projet de loi de 1 000 pages que le Parlement doit étudier maintenant parce que le travail n'a pas été fait depuis plus d'une décennie.
C'est l'une des raisons qui expliquent que bien des Canadiens estiment qu'il y a antithèse lorsqu'on emploie « compétence administrative » et « conservateurs » dans la même phrase. Nous l'avons souvent constaté, qu'il s'agisse de modifications techniques qui n'ont pas été présentées ou d'énormes projets de loi d'exécution du budget qui sont lancés à la Chambre des communes sans que le gouvernement n'ait la moindre idée des répercussions qu'ils auront.
Les évaluations environnementales et l'Office national de l'énergie ont subi d'énormes changements au printemps dernier. Les gens les plus indulgents diraient que le gouvernement ne savait pas vraiment ce qu'il faisait lorsqu'il a éliminé 99 % des évaluations environnementales au Canada. C'est ce que les gens indulgents diraient. En fait, le gouvernement a tout simplement fait preuve d'incompétence. Bien d'autres gens estiment, au contraire, qu'il était mal intentionné et que ses actes étaient délibérés. Bien qu'il ait prétendu qu'il n'était pas du tout conscient qu'il éliminait 99 % des évaluations environnementales, il savait bel et bien ce qu'il faisait lorsqu'il a proposé ces changements. Quoi qu'il en soit, on constate qu'il fait preuve d'une incompétence administrative et d'une mesquinerie sans pareilles.
J'ai le privilège d'appartenir à un parti politique qui, selon le ministère fédéral des Finances, a géré le plus efficacement les finances du pays et a remboursé le plus la dette de différentes provinces lorsqu'il était au pouvoir au cours des deux dernières décennies. Depuis 20 ans, les résultats des exercices financiers indiquent chaque année que les gouvernements néo-démocrates réussissent beaucoup mieux que les autres à équilibrer les budgets et à rembourser la dette. Ils obtiennent de bien meilleurs résultats que leurs pendants conservateurs et libéraux. Il semblerait même que les libéraux s'en tirent encore moins bien que les conservateurs. C'est difficile à croire, mais c'est ce qu'indiquent les résultats des exercices financiers. Il est clair que nous n'avons de leçons à recevoir de personne.
Je ferais valoir aux Canadiens que nous devrions toujours chercher à nous améliorer et à faire preuve de plus de transparence. Le a présenté à la Chambre aujourd'hui un projet de loi néo-démocrate visant à établir le poste de directeur parlementaire du budget. Nous croyons en un système de freins et de contrepoids en matière de finances pour que le public ait l'assurance que les chiffres que nous annonçons sont vérifiés par une tierce partie impartiale. Nous croyons qu'il faut appuyer le bureau du vérificateur général et lui permettre de s'acquitter plus facilement de la tâche de vérifier les finances nationales.
Qu'ont fait les conservateurs? Tout le contraire. En pratiquant le supplice des mille morceaux, ils ont miné la capacité du vérificateur général à évaluer les finances nationales. Ils livrent des attaques des plus virulentes, employant des moyens détournés, contre le directeur parlementaire du budget. En effet, il s'agit du seul gouvernement dans l'Occident à vouloir éliminer systématiquement tous les freins et contrepoids sur lesquels les Canadiens sont venus à compter.
De ce côté-ci de la Chambre, non seulement sommes-nous de meilleurs administrateurs financiers, mais nous croyons également qu'une tierce partie impartiale est nécessaire pour vérifier les chiffres déclarés par le gouvernement et s'assurer qu'ils sont soumis aux rigoureux systèmes de freins et contrepoids que les Canadiens attendent de leur gouvernement.
Dans ma circonscription, Burnaby—New Westminster, beaucoup de gens qui ont voté conservateur la dernière fois — environ un tiers de ses habitants ont effectivement voté conservateur la dernière fois — me disent qu'ils pensaient élire des administrateurs compétents mais se sont retrouvés avec des incompétents. Ils voulaient une certaine honnêteté financière et ont eu le contraire.
Des gens qui ont voté conservateur reconnaissent maintenant le scandale des F-35 et cette honte associée à des sénateurs conservateurs qui cherchent à flouer le public et à lui soutirer le plus d'argent possible en affirmant qu'ils vivent dans une province alors que ce n'est pas le cas, et qui brisent la loi dans plusieurs territoires.
Ce que nous disent ces anciens électeurs conservateurs, car ils ne voteront pas de la même façon en 2015, c'est qu'ils ne se sont pas retrouvés avec le parti pour lequel ils pensaient avoir voté.
Le projet de loi est symptomatique d'un malaise beaucoup plus grand. Le gouvernement conservateur est mesquin, incompétent sur le plan administratif et incapable de contrôler la tendance naturelle du à poursuivre des lubies, à n'importe quel prix — qu'il s'agisse du montant de 1 milliard de dollars dépensé dans la région de Muskoka, des 40 milliards de dollars et plus que coûteraient les F-35 ou du scandale qui éclabousse actuellement le Sénat, alors que 15 sénateurs conservateurs tentent de camoufler où ils habitent afin de couvrir leurs frasques.
Quand nous considérons toutes ces choses, on s'explique pourquoi tant de Canadiens disent que ce qu'ils veulent — qu'on parle d'un projet de loi comme celui-ci ou de toute autre décision du gouvernement —, c'est de la compétence. Ils veulent un gouvernement qui comprend les conséquences de ses actes et qui ne présente pas l'équivalent de 14 années de modifications techniques parce qu'il évite systématiquement la question depuis sept ans.
En 2015, les Canadiens auront un gouvernement compétent, un gouvernement néo-démocrate, qui présentera des modifications techniques annuellement, car c'est ce qu'il convient de faire à la Chambre des communes.
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Monsieur le Président, je ne pense pas que mon discours sera aussi amusant que celui de mon collègue de . C'était un très bon discours. Je vais quand même essayer d'illustrer mes propos de façon intéressante autant que possible.
En tant que législateurs, nous avons le devoir de nous pencher sérieusement sur des projets de loi comme le projet de loi . On voit bien que c'est un très gros projet de loi. On en voit souvent à la Chambre.
C'est un avis que partagent les néo-démocrates avec plusieurs acteurs importants et spécialistes du domaine de la finance et de la comptabilité, car la plupart des changements du projet de loi visent à assurer l'intégrité du droit fiscal en vigueur. Mais nous avons attendu longtemps que ces modifications techniques soient déposées dans un projet de loi fiscal à la Chambre, car le plus récent examen de changements de nature technique remonte à 2001. Cela fait donc très longtemps.
On y retrouve des modifications qui remontent à 1998. Cela aurait donc dû être prêt il y a longtemps, sous les gouvernements libéraux comme sous le gouvernement conservateur actuel. Il y a un certain manque de volonté de s'assurer que nos lois sur l'impôt sont à jour. Tous les Canadiens et Canadiennes devraient se demander pourquoi il faut tant de temps pour mettre ces choses au clair.
Cet automne, par exemple, l'Association des comptables généraux accrédités du Canada a affirmé, dans son mémoire prébudgétaire remis au Comité permanent des finances que:
La clé d’une reprise soutenue de l’économie et d’une accélération de la croissance économique réside dans un engagement du gouvernement à refondre le système fiscal et à réduire les formalités administratives. Par conséquent, elle fait les [...] recommandations suivantes: moderniser le système fiscal du Canada pour en assurer la simplicité, la transparence et l’efficience; déposer et adopter un projet de loi technique à caractère fiscal pour régler la question des mesures fiscales qui ont été proposées, mais n’ont pas été intégrées à la loi; mettre en place une disposition de réexamen pour prévenir dorénavant l’accumulation de mesures fiscales qui sont proposées sans être adoptées.
Il y a donc trois éléments: moderniser le système; déposer le projet de loi qui est aujourd'hui devant nous; et s'assurer que le grand retard qui nous amène à avoir devant nous un projet de loi de plusieurs centaines de pages ne se reproduira plus. Comme ils l'ont dit, c'est bon pour notre économie.
Les conservateurs disent toujours que l'économie est leur priorité, mais on se demande si c'est vrai alors qu'il leur faut tant de temps pour répondre à une demande de l'Association des comptables généraux accrédités du Canada, demande élémentaire et bonne pour notre économie. Les conservateurs eux-mêmes semblent d'accord sur ces éléments, mais leurs mesures ne sont pas à la hauteur de leurs discours, comme ceux entendus aujourd'huis.
On peut donc affirmer sans erreur que les conservateurs ne s'acquittent pas convenablement de leurs responsabilités et que ce projet de loi arrive bien tardivement. Ce gouvernement a disposé de plus de sept ans pour corriger le retard chronique dans l'adoption des modifications techniques fiscales.
En 2009, l'ancienne vérificatrice générale, Sheila Fraser, a souligné que plus de 400 modifications étaient en suspens, n'ayant pas été l'objet de mesures législatives. D'après elle:
Si les modifications techniques proposées ne sont pas déposées régulièrement, elles en viennent à constituer un vaste ensemble, que les contribuables, les fiscalistes et les parlementaires ont de la difficulté à absorber.
Elle ajoutait qu'il était souhaitable qu'un tel projet de loi soit présenté chaque année pour apporter les modifications de routine aux lois de l'impôt. C'est ce que le gouvernement conservateur voulait faire, mais cela ne s'est jamais concrétisé.
Aujourd'hui on a donc un immense projet de loi qui édicte plus de 200 de ces changements. Il reste donc des centaines de changements qui doivent faire l'objet d'un projet de loi fiscal de nature technique et qui attendront d'être débattus au Parlement.
Malheureusement, je ne suis pas surprise que cela ait pris tellement de temps pour mettre ces changements en projet de loi, et que ce ne soit même pas complet. Les conservateurs brandissent l'étendard de la bonne gestion et de la responsabilité, mais ils ne prennent jamais les actions qui devraient suivre. C'est vraiment malheureux, parce qu'on assiste à un discours qui est quasiment de la propagande. Ils disent qu'ils sont bons pour gérer l'économie, alors qu'on voit que ce n'est pas vrai du tout. Cela leur prend du temps pour faire des affaires absolument normales, qui devraient être faites chaque année. Ils sont incapables de bien gérer les finances. On le voit avec les suppléments. C'est vraiment malheureux qu'il y ait une si grande différence entre les actions et les paroles des conservateurs.
La réalité est que le gouvernement conservateur a laissé accumuler un backlog important par son inaction. Nous avons maintenant un projet de loi technique immense, de quasiment 1 000 pages, et on n'en a même pas vu la moitié.
Dans le cadre des mesures fiscales, il faut lutter contre l'évitement de l'impôt et l'évasion fiscale tout en préservant l'intégrité de notre régime fiscal. Nous appuyons les changements qu'apporte ce projet de loi, surtout ceux qui visent à freiner l'évitement fiscal. C'est un enjeu sur lequel le NPD se penche quand même depuis longtemps. Cependant, la taille massive de ce projet de loi prouve qu'il reste du travail à faire pour transposer pareils changements techniques sous forme de mesures législatives en temps opportun. Sinon, on pénalise les milieux d'affaires et on complique le travail du Parlement. C'est sûr que c'est très compliqué pour les Canadiens et les Canadiennes quand ces mesures ne sont pas incluses dans un projet de loi.
C'est pourquoi, bien que nous appuyions le projet de loi en deuxième lecture, nous demandons au gouvernement de s'acquitter de ses devoirs correctement car les Canadiens et Canadiennes ne devraient pas avoir à attendre une décennie pour que le gouvernement soit redevable devant le Parlement en apportant ses modifications fiscales. Ce n'est tout simplement pas acceptable.
Même dans le communiqué de presse du , il reconnaît et avoue lui-même l'inaction de son gouvernement. Je le cite:
Il y a maintenant plus de 10 ans que le Parlement a adopté un ensemble complet de modifications techniques concernant l’impôt sur le revenu. Cette situation a entraîné un important arriéré de mesures en suspens qui doivent être réglées afin de donner plus de certitude aux contribuables canadiens [...]
Pourquoi alors n'a-t-il pas rien fait plus tôt?
C'est plutôt rafraîchissant d'entendre un conservateur avouer que les membres de son parti causent de l'incertitude dans l'économie. Cependant, je ne crois pas que cet aveu est une réelle prise de conscience de leur négligence et un engagement à se réformer. Effectivement, cela a quand même pris quatre ans après que la vérificatrice a dit que le gouvernement devait régler ce problème de « manière pressante ».
C'est tout ce que je vais dire là-dessus. Comme je l'ai indiqué, je vais appuyer ce projet de loi. Cela fait longtemps qu'on l'attendait. C'est malheureux qu'il nous arrive de la sorte et j'espère qu'à l'avenir on va bien gérer quelque chose de plus simple.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'intervenir pour appuyer le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, après les excellents discours présentés par mes collègues. Ceux-ci ont souligné qu'il est temps que le Canada aille de l'avant et que nous apportions à nos lois fiscales des changements qui, dans nombre de cas, sont déjà appliqués de façon non officielle, mais qui doivent être inscrits dans la loi. Selon nous, ces mesures ont tardé à venir.
Les néo-démocrates estiment qu'il est important de lutter contre l'évitement fiscal et l'évasion fiscale, tout en préservant l'intégrité du régime fiscal. Nous appuyons les modifications qu'apporte le projet de loi, surtout celles visant à réduire l'évitement fiscal.
On remarque qu'il s'agit d'un projet de loi très volumineux, qu'on appelle projet de loi omnibus. Cependant, contrairement aux autres projets de loi omnibus présentés par le gouvernement, celui-ci vise un domaine de la loi au lieu de servir de fourre-tout pour une foule de mesures législatives. Qui plus est, ce projet de loi porte sur des modifications techniques et non sur des changements structurels profonds, comme le gouvernement en a proposés à maintes reprises. Lorsqu'un projet de loi a une portée considérable, il faut respecter le processus établi et tenir compte des lois connexes comme le fait le projet de loi .
La taille gigantesque du projet de loi prouve qu'il reste beaucoup à faire pour intégrer dans les meilleurs délais ces modifications techniques à nos lois. Nous croyons que le défaut d'agir rapidement à ce chapitre nuit à la communauté des affaires et rend difficile l'évaluation adéquate par le Parlement. Nous demandons donc au gouvernement de faire progresser rapidement ce projet de loi qui s'impose et dont la Chambre est saisie depuis un certain temps.
En 2009, une canadienne hautement respectée, Sheila Fraser, en l'occurrence l'ancienne vérificatrice générale du Canada, a dit ceci:
Aucun projet de loi technique modifiant les lois de l’impôt n’a été adopté depuis 2001. Le gouvernement a indiqué qu’il est souhaitable qu’un tel projet de loi soit présenté chaque année pour apporter des modifications de routine aux lois de l’impôt, mais cela ne s’est pas concrétisé. Le ministère des Finances du Canada a donc accumulé au moins 400 modifications techniques qui restent en suspens, y compris 250 lettres d’intention depuis 1998, lesquelles recommandent des modifications législatives qui n’ont jamais été apportées.
Ce message vent directement d'une canadienne fort respectée dont le rôle consistait à faire en sorte que le gouvernement et les parlementaires s'acquittent de leur travail de manière responsable, efficace et efficiente. Ce rôle demeure inchangé. Or, comme à bien d'autres égards, le gouvernement tarde à prendre les mesures voulues pour s'adapter à la réalité des Canadiens d'aujourd'hui.
Bien que des ententes informelles aient été conclues au fil du temps, les Canadiens aimeraient avoir un cadre législatif bien établi en matière de fiscalité, car cela favoriserait le traitement équitable, la prise en compte de tous et l'élimination de la fraude et de l'évasion fiscale. Voilà qui illustre parfaitement la nécessité d'écouter des gens comme l'ancienne vérificatrice générale et les nombreuses autres personnes qui ont souligné qu'il est temps d'agir et de mettre en oeuvre un projet de loi comme celui que nous étudions aujourd'hui.
Par ailleurs, dans une optique plus large, il est impératif de donner aux Canadiens le sentiment qu'ils sont traités de façon juste à tous les égards, notamment lorsqu'il s'agit de fiscalité. Ce principe est au coeur même de la citoyenneté, de la participation à la société et de la contribution aux deniers publics; il reconnaît que les Canadiens font leur part en travaillant fort et en remettant à l'État une partie de l'argent qu'ils ont durement gagné, afin que tous les citoyens bénéficient des programmes, des services et des infrastructures qu'ils méritent.
Malheureusement, de nombreux Canadiens ont de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts. C'est en partie parce que le gouvernement a affaibli le filet de sécurité sociale, qui leur permettait d'obtenir un emploi rémunérateur et de vivre dans la dignité.
Cette semaine, le NPD a donné à la Chambre de nombreux exemples de cet affaiblissement. Les compressions effectuées dans le régime d'assurance-emploi en sont peut-être le meilleur exemple. Comme nous le savons, ces changements auront des répercussions négatives disproportionnées sur les travailleurs saisonniers et ceux qui occupent des emplois cycliques. Ce sont des gens qui font leur travail et qui contribuent à l'économie des régions canadiennes. Une grande partie de leur argent est versée dans les coffres du gouvernement canadien, et ces sommes nous permettent d'obtenir les services dont nous avons besoin.
Hélas, les Canadiens qui ne peuvent plus toucher des prestations d'assurance-emploi, qui sont obligés de déménager ou qui sont forcés de demander de l'aide sociale, ne pourront plus contribuer au régime fiscal. Le Canada ne pourra plus compter sur leur argent comme il le fait maintenant.
Les chômeurs et les travailleurs saisonniers seront malheureusement les premiers à ressentir les effets de ces changements. Puis, ces effets se feront sentir dans les collectivités, qui souffriront du fait que les industries saisonnières ne trouvent plus de travailleurs. On observera un effondrement des secteurs des services et de la vente au détail parce qu'il y aura une moins grande circulation d'argent. On observera également une diminution du nombre de personnes et d'innovateurs qui vont dans les régions et les collectivités pour profiter des retombées des industries saisonnières. Il y aura une diminution des recettes fiscales dont le gouvernement fédéral a besoin pour faire son travail, ce qui entraînera un affaiblissement des services essentiels.
C'est une situation que le NPD juge inacceptable. Après tout, les parlementaires ont pour rôle de faire avancer le Canada et de travailler avec les Canadiens pour améliorer le pays et le niveau de vie sur lequel nous comptons tous. Malheureusement, les changements structurels importants et les compressions draconiennes imposés par le gouvernement nous mèneront dans la mauvaise direction.
Par conséquent, la question de l'équité nous ramène à une valeur fondamentale pour tous les Canadiens, le travail acharné et la volonté de donner en retour à la société, à la collectivité et à la famille. Nous devons cependant veiller à ce que soient en place les structures voulues, comme un régime fiscal approprié et équitable ainsi que des programmes sociaux qui permettent aux industries saisonnières et aux régions de continuer à contribuer à l'économie et à la richesse nationales et qui assurent à la population ce qui nous a distingués du reste du monde, notamment le soutien des soins de santé, de l'éducation, du logement et de l'infrastructure. Nous ne voyons rien de tel de la part du gouvernement.
J'aimerais faire remarquer, en particulier, que le projet de loi renvoie également à la Loi sur la taxe sur les produits et services des premières nations. Il importe, encore une fois, de reconnaître le problème de l'équité fiscale à l'égard des peuples des Premières Nations, de même que les droits issus de traités, l'importante contribution de ces peuples à la richesse nationale et la nécessité pour le gouvernement d'agir désormais en partenariat avec les Autochtones du pays.
Il y a beaucoup de travail à faire, et je suis fière d'être membre du NPD, un parti qui réclame chaque jour l'équité à la Chambre. C'est ce que nous faisons encore aujourd'hui en participant au débat et en manifestant notre appui au projet de loi . Nous espérons que le gouvernement se montrera équitable envers les Canadiens à tous les autres égards.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi .
Je profiterai du peu de temps qui m'est alloué pour parler, de manière générale, de la façon dont les gouvernements génèrent des revenus et du rôle que doivent jouer les parlementaires afin d'assurer la surveillance et la diligence nécessaires, non seulement en ce qui concerne les taxes et les impôts qui procurent des revenus, mais aussi la façon dont ces revenus sont ensuite dépensés. C'est, selon moi, la tâche la plus importante qui soit confiée aux députés. C'est assurément notre fonction première et la raison pour laquelle nos électeurs nous confient la responsabilité de superviser les fonds publics.
Dès le départ, je me suis réjoui de voir que le projet de loi s'attaque à l'évitement fiscal, à l'évasion fiscale et à plusieurs subtilités du régime.
Sur leurs sites Web, presque tous les comptables agréés, les fiscalistes et les avocats fiscalistes font la promotion de l'« expatriation pour des raisons fiscales ». Ils trouvent plus invitant d'utiliser cette expression que de parler d'« échappatoires fiscales sordides et malhonnêtes ». Ce terme décrit pourtant bien les situations où une personne profite d'évasions et d'évitements fiscaux pour échapper au fisc et amasser son argent tout en profitant des avantages que procurent les impôts: collectivités stables et sécuritaires, services publics, services de police, soins de santé. Ces gens cachent leur argent à l'étranger pour que le public et le fisc ne puissent pas le voir et ils ne paient pas leur juste part. Ils gagnent sur les deux tableaux. Je suis heureux que le Parlement s'attaque à ce problème.
J'étais à la Chambre il y a plusieurs années, quand les libéraux étaient au pouvoir. Chose curieuse, ils ont aboli plusieurs conventions fiscales conclues avec divers paradis fiscaux, mais ils en ont conservé 11. L'une d'entre elles concernait évidemment le paradis fiscal où celui qui était alors chef du Parti libéral mais pas encore premier ministre avait installé ses 13 entreprises fantômes. C'est là qu'il cachait ses entreprises pour qu'elles échappent au régime fiscal, ce même régime fiscal qui lui permettait de vivre dans un pays au niveau de vie décent. Ce genre de situation me fait bouillir d'indignation. Les échappatoires fiscales malhonnêtes et les paradis fiscaux m'ont toujours horripilé.
Une autre chose qui me chicote, c'est que d'un côté nous nous évertuons à générer des recettes fiscales et que de l'autre nous renonçons à des sources de revenu qui nous permettraient de financer nos services sociaux essentiels. Je pense notamment aux « prêts consentis au titre des partenariats technologiques », un programme de subvention des entreprises inventé par les libéraux. Les députés chevronnés s'en souviendront probablement.
J'avais fait quelques recherches, à l'époque où nous débattions du remboursement des prêts étudiants à la Chambre. Lors de l'étude du Budget principal des dépenses, nous avions appris que le gouvernement avait dû radier 280 millions de dollars, je crois, dans le Budget supplémentaire des dépenses (C). Or, 87 % de l'argent prêté aux étudiants est remboursé. En fait, 95 % des étudiants remboursent leur dû. Les chiffres ne sont pas tout à fait exacts, car certains ont obtenu des prêts plus importants. Peu importe, 95 % des étudiants qui obtiennent un prêt dans le cadre du Programme canadien de prêts aux étudiants le remboursent en totalité. C'est l'inverse avec les prêts consentis au titre des partenariats technologiques sous le gouvernement libéral. En effet, seulement 5 % des prêts ont été remboursés.
Quand un prêt n'est-il pas un prêt? En fait, si on ne le rembourse jamais ce n'est plus un prêt, mais un cadeau, une subvention. C'est une aide sociale aux entreprises parasites. C'est comme si on injectait une grande somme d'argent dans une entreprise en échange d'une contrepartie. Je ne comprendrai jamais pourquoi on n'exige pas le remboursement de ces prêts consentis au titre des partenariats technologiques.
La Fédération canadienne des contribuables vient de publier un rapport exhaustif à ce sujet dans sa dernière publication mensuelle. Si les députés le consultent, ils sauront exactement combien chaque entreprise a emprunté et combien elle a remboursé, le cas échéant. En effet, le rapport dresse une longue liste, de plusieurs pages, d'entreprises extrêmement rentables qui ont contracté un tel prêt.
Permettez-moi d'expliquer simplement une des raisons pour lesquelles je m'oppose aux réductions générales d'impôt consenties aux entreprises. Il devrait y avoir une contrepartie à tout allègement fiscal, c'est-à-dire un rendement, une création d'emplois ou un avantage pour le contribuable autre que le simple fait de subventionner les activités de l'entreprise visée, sauf peut-être dans le cas des PME.
Lorsque le gouvernement néo-démocrate a été élu au Manitoba, le taux d'imposition des petites entreprises était de 11 %. À l'époque, les conservateurs étaient sans pitié pour les petites entreprises, lesquelles croulaient sous le fardeau fiscal. Elles étaient trop lourdement imposées au Manitoba. Dès son arrivée au pouvoir, le NPD s'est employé à réduire le taux d'imposition des petites entreprises autant qu'il le pouvait, soit 1 % par année. Chaque année, ce taux a diminué de 1 %.
Monsieur le Président, pouvez-vous vous imaginer — peut-être si je fais des gestes — quel est le taux d'imposition des petites entreprises dans le paradis socialiste qu'est aujourd'hui le Manitoba? Seriez-vous prêt à avancer un chiffre, monsieur le Président? C'est un gros zéro. Les petites entreprises au Manitoba ne sont pas imposées parce qu'une multitude de preuves empiriques ont démontré que, lorsqu'un allègement fiscal leur est consenti, elles embauchent, prennent de l'expansion, investissent dans leurs activités et génèrent de la richesse dans la collectivité. Nous savons que, dans la collectivité, chaque dollar est dépensé au moins quatre fois avant de se retrouver dans les proches d'un riche, qui s'empresse alors de le cacher dans un paradis fiscal.
La stratégie économique n'est pas censée ressembler à un jeu d'adresse truqué dans une fête foraine. Toutefois, c'est parfois ainsi que certains la perçoivent lorsqu'elle impose un fardeau très lourd aux travailleurs ordinaires, qui essaient simplement de gagner leur vie, de payer les taxes et les impôts et d'obtenir des services convenables.
J'ai eu recours à un exemple tiré de l'époque des libéraux. J'éprouve une certaine hostilité envers les libéraux actuellement; je viens de me chicaner avec mon collègue du Manitoba. Je dois rappeler à la Chambre que j'ai été longtemps député fédéral pendant que les libéraux étaient au pouvoir. Les libéraux ont choisi trois moyens pour atteindre l'équilibre budgétaire, et ces trois moyens sont encore à l'avant-scène aujourd'hui. Les libéraux ont réduit de 50 milliards de dollars les transferts sociaux aux provinces. Leur premier moyen a été de mettre cette somme dans les coffres fédéraux, ce qui signifiait que des coupes sauvages allaient devoir être effectuées dans tous les programmes sociaux qui définissent l'identité canadienne, de la manière la plus brutale et la plus irresponsable qu'on puisse imaginer.
Quel a été le deuxième moyen employé par les libéraux, selon les députés? Les gens oublient que le régime public de pensions affichait un excédent de 40 milliards de dollars. Juste avant de quitter la présidence du Conseil du Trésor, Marcel Masse a décidé, comme dernier geste, de s'emparer de la totalité de cet excédent pour les autres besoins du gouvernement. Et comme la loi ne permettait pas de procéder ainsi, le gouvernement a dû la changer. Cet excédent aurait dû être partagé entre les pensionnés et les cotisants, mais les libéraux ont mis la main sur tout l'argent.
Quel a été le troisième moyen des libéraux? Ils se sont servis dans la caisse de l'assurance-emploi, où ils ont pris 57 milliards de dollars qui ne leur appartenaient pas. Ils n'avaient pas versé un sou dans cette caisse, mais ils se sont tout de même permis d'y puiser 57 milliards de dollars. Permettez-moi de décrire les répercussions des compressions dans l'assurance-emploi. Ils ont créé un programme auquel personne n'était plus admissible, mais qui exigeait des cotisations de tout le monde. Une analyse a été effectuée, et, à cause des changements apportés à l'assurance-emploi en 1997, ma circonscription a perdu 20,8 millions de dollars par année de paiements fédéraux. Ce sont donc 20 millions de dollars de dépenses bénéfiques qui n'ont pu être faites. C'est le jour et la nuit. Voilà l'exemple parfait de ce qu'il ne faut pas faire pour équilibrer un budget. Le gouvernement a retiré de l'argent du circuit économique et a nui aux recettes dont l'État a besoin pour payer les services qu'il est obligé de fournir. Nous ne devons pas répéter cette erreur.
Parler de fiscalité, c'est parler de redistribution de la richesse. La fiscalité est l'un des moyens de redistribuer l'énorme richesse d'un grand pays, pour que nous puissions tous jouir des avantages résultant de l'appartenance à la société canadienne. Nous oublions certaines grandes questions du tableau d'ensemble lorsque nous scrutons et analysons des documents fiscaux sans cesse plus complexes. Si, lorsque nous proposons des changements fiscaux, nous sommes mus par l'intention sous-jacente d'appliquer des prélèvements fiscaux équitables, qui permettent de fournir de bons services publics, il n'y a rien à redire, mais l'évitement fiscal grâce à des échappatoires louches ne doit aucunement être toléré.
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Monsieur le Président, je suis toujours un peu amusé d'entendre mes deux collègues de Winnipeg. Ils ont un sens d'humour un peu particulier. Malheureusement, je n'ai pas ce même sens de l'humour.
Pendant 10 minutes, je vais tenter de parler d'un projet de loi, qui me semblait carrément être un appui-livre la première fois que je l'ai vu. Quand j'ai vu sa taille, j'ai été saisi. Quand on attend une décennie pour effectuer des changements à un système qui en avait autant besoin, force est d'admettre que le résultat demande incontestablement une attention spéciale. Devant un document de 942 pages, on se dit qu'il pourrait davantage servir d'oreiller que de livre de chevet.
Donc, comme je viens de le dire, c'est à près de 1 000 pages de documents très techniques qu'il faut s'attarder si l'on souhaite faire le tour du projet de loi .
Pour bien des gens, y compris moi-même, il faudra probablement une autre décennie afin d'analyser et de comprendre ce à quoi ce projet de loi quasi mammouth, ce document très volumineux peut bien faire référence.
En tout, près de 20 textes de lois ou règlements seront modifiés par le projet de loi . C'est énorme et cela démontre l'inaction flagrante sur ce sujet du , entre autres, et du , lors des dernières années.
En gros, la partie 1 mettra en oeuvre des modifications aux dispositions de la Loi de l'impôt sur le revenu régissant l'imposition des fiducies non-résidentes, de leurs bénéficiaires et des contribuables canadiens, qui détiennent des participations dans des biens de fonds de placement non-résidents. Aussi, les parties 2 et 3 apporteront diverses modifications techniques, encore une fois, sur le revenu concernant l'imposition des sociétés multinationales canadiennes ayant des sociétés étrangères affiliées.
Conséquemment, plusieurs entreprises canadiennes devront se conformer à de nouvelles obligations fiscales afin de suivre les nouvelles règles énoncées par le projet de loi .
Puisqu'il y aura d'autres changements dans ce décor fiscal, elles auront à faire affaire en même temps avec les Normes internationales d'information financière, les fameuses IFRS, qui exigent que les sociétés comptabilisent les incidences des changements apportés à la législation fiscale et au taux d'imposition dans la période où la législation est quasi adoptée. Par contre, aux fins des principes comptables généralement reconnus — les PCGR des États-Unis —, les propositions doivent être adoptées.
Les sociétés canadiennes qui préparent leurs états financiers selon les normes comptables pour les entreprises à capital fermé au moyen de la méthode des impôts futurs doivent-elles aussi comptabiliser les incidences des changements apportés à la législation et au taux d'imposition dans la période de quasi-adoption?
Par conséquent, les sociétés présentant leurs informations financières selon les IFRS doivent tenir compte des changements contenus dans le projet de loi lors de la préparation de leurs états financiers pour les exercices se terminant après le 20 novembre 2012. D'autre part, les sociétés qui présentent leurs informations financières selon les PCGR des États-Unis ne peuvent tenir compte des changements prévus dans le projet de loi avant son adoption, plus précisément, avant qu'il ne reçoive la sanction royale.
Enfin, inutile de souligner que les CGA et firmes comptables de ce monde seront assez occupés dans les semaines et mois à venir. De surcroît, le Nouveau Parti démocratique croit sincèrement qu'il faut lutter contre l'évitement de l'impôt et l'évasion fiscale tout en préservant l'intégrité de notre régime financier. Je suis sûr que c'est très important pour tous les députés à la Chambre. Nous appuyons donc les changements qu'apporte le projet de loi , et surtout ceux qui visent à freiner l'évitement fiscal.
Dans mon comté, lorsque les gens me consultent sur la Loi de l'impôt sur le revenu — et cela arrive plus souvent qu'on ne le pense, en particulier les gens de la classe moyenne qui ont du mal à joindre les deux bouts —, c'est évidemment de l'évasion fiscale dont ils me parlent. Ils sont vraiment inquiets de leur avenir.
Ce n'est sûrement pas en fragilisant l'économie des régions avec des mesures répressives en assurance-emploi, des mesures malsaines pour le climat social déjà fortement ébranlé par l'inaction du gouvernement conservateur en matière de développement économique pour les régions du Québec, que la population va se réjouir ou se sentir préoccupée par un document de près de 1 000 pages, comme le projet de loi .
La principale préoccupation des citoyennes et citoyens de ma région, jadis si prospère dans les secteurs manufacturier, agricole et forestier, c'est l'emploi, l'emploi et encore l'emploi. Les conservateurs clament avoir créé 900 000 emplois. Je ne vois pas chez nous ces 900 000 emplois virtuels. Les gens se rendent compte de cette supercherie et ils sont déçus.
Ce document est un parfait exemple de projet de loi omnibus, et c'est tout ce que mes concitoyens en retiendront. La taille massive de ce projet de loi prouve qu'il reste du travail à faire pour transformer pareils changements techniques en mesures législatives en temps opportun, à défaut de quoi, cela pénalise les milieux d'affaires et complique le travail d'évaluation que doit faire le Parlement.
En effet, le dernier projet de loi fiscal technique a été adopté en 2001. Depuis ce temps, les changements apportés entre l'adoption des deux projets de loi fiscaux techniques sont faits par le ministère des Finances par l'entremise de lettres d'intention. La plupart de ces changements deviennent pratique courante par la suite, même s'ils ne sont pas encore entérinés dans le cadre d'un projet de loi fiscal. Cela avait quand même été rapporté par le vérificateur général.
En 2009, la vérificatrice générale avait soulevé sa préoccupation concernant le fait que plus de 400 de ces lettres d'intention n'avaient pas encore été entérinées. Comme certains de mes collègues l'ont souligné, plus de 200 de ces lettres d'intention sont tout de même traitées dans le projet de loi modifiant les différentes lois sur l'impôt.
La plupart des fiscalistes se contentent du processus des lettres d'intention, mais le rapport de la vérificatrice générale indiquait qu'ils avaient fait part de la nécessité des amendements législatifs soulevés par ces lettres d'intention.
La vaste majorité des amendements contenus dans ce projet de loi avait déjà été annoncés par le biais de communiqués de presse, de lettres d'intention du ministère des Finances et dans les budgets des 11 années qui ont suivi le dernier projet de loi technique.
Le gouvernement se dit préoccupé par l'économie. Je me permettrai de souligner qu'il a fait preuve d'une certaine négligence et d'un certain scepticisme.
Nous croyons que ces amendements augmenteront les revenus en fin de compte, ce qui est quand même une bonne chose, et constitueront un bon moyen de réduire l'évitement fiscal. En effet, comme je le soulignais, la grande majorité de ces mesures sont déjà mises en pratique depuis plusieurs années, et les mesures fiscales entrent habituellement en vigueur dès qu'elles sont proposées.
L'immense portée de ce projet de loi montre que le gouvernement doit être plus responsable quant à sa gestion des lois fiscales et qu'il doit s'assurer que les propositions relatives à ces lois sont adoptées de manière plus régulière.
En conclusion, nous appuyons tout de même cet effort puisque de toute façon, comme je l'ai dit, la majorité de ces mesures sont mises en pratique depuis plusieurs années déjà et elles devraient faire augmenter les revenus de l'État canadien.
Ce que mes collègues ainsi que mes concitoyens et concitoyennes souhaitent, c'est que les deniers publics recueillis dans le cadre de ces mesures soient investis dans nos communautés qui en ont grandement besoin.
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Monsieur le Président, je veux d'abord préciser que nous appuyons le projet de loi , car il a évidemment des répercussions positives sur les revenus, et les changements qu'il apporte ont pour effet de décourager l'évitement fiscal, ce qui est positif.
En effet, je trouve intéressant que ce projet de loi parle beaucoup d'évitement fiscal. On sait très bien que la classe moyenne, qui paie des impôts, a très rarement accès à ce genre d'évitement pour en payer moins et respirer un peu. Actuellement, ceux qui ont les moyens de payer de l'impôt en ont justement les moyens, alors que la classe moyenne étouffe sous le poids des compressions du gouvernement. Je trouve donc intéressant qu'on aborde la question de l'évitement fiscal. Je voulais partager cette réflexion avec mes collègues. Notre régime fiscal doit évidemment être géré de manière beaucoup plus responsable, et son intégrité doit être garantie.
J'aimerais poser une question au gouvernement. Pourquoi a-t-il attendu aussi longtemps avant de légiférer sur des mesures qui s'appliquent déjà depuis 10 ans? Certaines sont même en application depuis 1998. J'avais 13 ans en 1998, c'était il y a longtemps. Évidemment, je ne blâme pas uniquement le gouvernement d'en face, parce qu'il n'est pas au pouvoir depuis 1998. Heureusement, car je ne sais pas à quoi ressemblerait la Chambre. En somme, cela me donne l'impression qu'on se réveille soudainement en se disant qu'il faut légiférer en matière de mesures fiscales. Je trouve cela un peu bizarre.
Sérieusement, je ne prétendrai pas être une experte en finance. Je ne le serai probablement jamais. Ce n'est pas un sujet qui m'intéresse autant que le logement, dont je parle tout le temps. Je ne suis donc vraiment pas experte en finance, mais il semble qu'un gouvernement compétent aurait dû se réveiller avant.
Quand je regarde l'ampleur du document, je plains le pauvre Comité permanent des finances qui aura à l'étudier, et le mot « omnibus » me vient en tête. Il est certain que, pour ma part, je n'approuverai jamais cette façon de faire, et mon parti non plus, évidemment. Finalement, le gouvernement a tendance à tout mettre dans un même projet de loi, et je ne suis pas favorable à une telle pratique. Par exemple, le projet de loi modifie la Loi de l'impôt sur le revenu, la Loi sur la taxe d'accise, la Loi sur les arrangements fiscaux entre le gouvernement fédéral et les provinces, la Loi sur la taxe sur les produits et services des premières nations.
Vu l'importance de ces quatre lois, l'ampleur du document et la nécessité des mesures de ce projet de loi, j'ai peur que le travail en comité soit bâclé, ce qui serait dommage étant donné que c'est important.
Honnêtement, je trouve que ce projet de loi, venant d'un gouvernement qui dit se soucier autant de la santé de notre économie, arrive vraiment en retard et je trouve qu'il devrait également être étudié autrement. Le avoue lui-même l'inaction de son gouvernement. Je n'aimerais pas faire partie de son cabinet en ce moment.
Cela dit, quand je vois l'inaction du gouvernement dans des tonnes de dossiers qui ont une importance capitale pour notre pays, je ne m'étonne pas vraiment de voir qu'il néglige à ce point l'évitement fiscal et l'intégrité de notre système fiscal.
Je parle d'inaction. Je parle d'un gouvernement qui ignore l'importance de programmes en itinérance ou en logements abordables, par exemple. Je parle d'une réforme bâclée de l'assurance-emploi au moment où les travailleurs en ont le plus besoin. Je parle d'un gouvernement qui n'investit pratiquement pas dans l'environnement, mettant ainsi en danger la qualité de vie des générations futures. Je parle d'un gouvernement qui néglige les infrastructures à un point tel que j'ai désormais peur de circuler sur le pont Champlain, et je pense que c'est légitime.
Lorsque ce projet de loi sera adopté et qu'on découragera l'évitement fiscal, pourra-t-on espérer voir les revenus augmenter?
Par exemple, dans mon comté, on manque de logements abordables, l'itinérance augmente et des entreprises agricoles perdent des employés qualifiés à cause de la réforme de l'assurance-emploi. En outre, beaucoup d'organisations environnementales luttent pour offrir à nos enfants une Terre habitable. Évidemment, on a aussi besoin d'infrastructures en santé, d'un train de banlieue et d'un tunnel, et ce, pour le simple développement économique de notre région. À la suite de cette mesure, peut-on espérer que d'autres suivront?
C'est sur cette réflexion que je m'arrête.