Que la Chambre reconnaisse que le recours à des travailleurs étrangers temporaires pour remplacer des travailleurs Canadiens dans des emplois pour lesquels les Canadiens sont qualifiés et en mesure de faire le travail, représente un abus du Programme des travailleurs étrangers temporaires et que le gouvernement est responsable de s’assurer qu’on ne se serve pas de ce programme de façon abusive et préjudiciable au bien-être des travailleurs Canadiens et de l’économie canadienne; qu’un comité spécial soit créé et qu’il soit chargé de tenir des audiences sur cette question critique, d’entendre les Canadiens touchés par cette pratique, et de proposer des solutions visant à renforcer les règles relatives au Programme des travailleurs étrangers temporaires pour empêcher les abus; que le comité soit composé de douze membres, dont sept membres du parti gouvernemental, quatre membres de l’Opposition officielle et un membre du Parti libéral, pourvu que le président soit issu du parti gouvernemental; qu'en plus du président, un vice-président provienne de chaque parti de l’opposition; que le comité dispose de tous les pouvoirs que le Règlement confère aux comités permanents, en plus du pouvoir de voyager, accompagné du personnel nécessaire, à l’intérieur et à l’extérieur du Canada, sujet à l’autorisation habituelle de la Chambre; que le comité soit composé des députés inscrits sur une liste que le whip de chaque parti déposera auprès de la Greffière de la Chambre, au plus tard le 26 avril 2013; que le quorum du comité spécial soit fixé à sept membres pour toute délibération, sous réserve qu’un membre de l’opposition et un membre du parti gouvernemental soient présents; que les membres de ce comité puissent, à l’occasion, et si nécessaire, se faire remplacer conformément aux dispositions de l'article 114(2) du Règlement; que le comité fasse rapport de ses recommandations à la Chambre au plus tard le 19 juin 2013.
-- Monsieur le Président, je suis très heureux de présenter cette motion aujourd'hui au nom du Parti libéral. Je remercie ma collègue, la députée de , de l'avoir appuyée.
Les Canadiens qui ne connaissaient pas le Programme des travailleurs étrangers temporaires en ont certainement appris l'existence au cours des derniers mois. Il est important de débattre de façon juste et transparente de ce programme dans le but d'en améliorer différentes facettes.
Il importe de noter que ce programme a été instauré par un gouvernement libéral il y a des dizaines d'années afin de régler un problème précis au sein de la main-d'oeuvre canadienne. À l'époque, le gouvernement avait d'abord et avant tout cherché à en arriver à un juste équilibre entre la protection des emplois et des salaires des travailleurs canadiens et l'accès des Canadiens à des possibilités d'emploi. Il visait également à aider les entreprises et les sociétés qui avaient vraiment de la difficulté à trouver des travailleurs. Enfin, le gouvernement avait cherché à protéger la dignité des travailleurs étrangers temporaires en faisant en sorte qu'ils reçoivent un salaire juste et qu'ils soient traités aussi équitablement que les travailleurs canadiens occupant le même emploi.
Ce que j'espère démontrer dans le cadre de mon intervention d'aujourd'hui, c'est que cet équilibre a été rompu au cours des dernières années. Il a été détruit. Le gouvernement a faussé le système afin de favoriser uniquement les employeurs. Il a supprimé d'importantes mesures de protection pour les travailleurs canadiens et traité les travailleurs étrangers temporaires de façon inéquitable. C'est ce qui a suscité la colère de bien des Canadiens d'un bout à l'autre du pays et soulevé des préoccupations au sujet du programme. Il reste à espérer que l'adoption de cette motion permettra à un comité de la Chambre de se pencher sur les nombreux problèmes et aspects, et qu'il sera possible de remettre ce programme sur les rails.
Depuis quelques mois, voire quelques années, on constate que les Canadiens commencent à perdre confiance. Il ne s'agit pas seulement de ce programme. Qu'ils soient volontaires, dus à une mauvaise gestion ou simplement le fruit d'une mauvaise idée, le gouvernement a posé divers gestes qui ont fait en sorte que les Canadiens ont perdu confiance dans certains programmes gouvernementaux. Les Canadiens se sentent blessés lorsqu'ils perdent confiance. Lorsqu'on n'a plus confiance dans ce programme, ce sont les employeurs canadiens, les employés canadiens et certainement ceux qui souhaitent devenir des employés canadiens qui y perdent.
La population serait sans doute étonnée d'apprendre qu'en ce qui concerne les emplois créés par le Parti conservateur, près d'un sur sept est occupé par un travailleur étranger temporaire. C'est un nombre quand même assez important. Comment cela est-il possible alors qu'il y a près d'un million et demi de Canadiens sans emploi au pays? C'est la question que tout le monde se pose, mais le gouvernement n'a pas pu y répondre.
Si la controverse entourant la décision de la Banque royale, la semaine dernière, est la goutte qui a fait déborder le vase en ce qui concerne le Programme des travailleurs étrangers temporaires du gouvernement conservateur, c'est peut-être une bonne chose qu'on ait fait la lumière sur cette situation.
Ce n'est pas la première fois qu'une telle chose se produit. L'automne dernier, nous avons assisté au scandale lié à la société HD Mining en Colombie-Britannique. Les mineurs canadiens n'ont pas eu la possibilité d'obtenir ces emplois dans le secteur minier, car ils ne parlaient pas le mandarin. Par conséquent, on a approuvé la venue au pays de nombreux mineurs chinois, qui ont obtenu ces emplois.
Lorsqu'une telle chose se produit, nous savons que quelque chose ne va pas dans le système et que celui-ci doit être évalué.
On a déjà sonné l'alarme à propos de ce programme bien avant cet incident. En 2009, la vérificatrice générale a publié un rapport accablant qui portait entre autres sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Chaque fois qu'il y a une controverse, le gouvernement se dit préoccupé par la situation. Lorsque les conservateurs ont sabré dans le régime d'assurance-emploi, ils se sont dits très préoccupés et ont affirmé qu'ils prenaient le tout au sérieux. Chaque fois que quelque chose va mal, le gouvernement dit être très préoccupé par la situation. Cela ne le motive pas pour autant à faire quoi ce soit pour régler le problème, mais il n'en demeure pas moins très préoccupé.
Il ne se passe rien. Le gouvernement se contente d'exprimer encore et encore ses préoccupations. Or, nous avons maintenant dépassé cette étape.
Je sais que les Canadiens sont préoccupés. Étant donné que le programme a connu un essor fulgurant et a accepté au-delà de 200 000 travailleurs étrangers temporaires de plus au cours des six dernières années, ils ont de quoi être préoccupés. Lorsque le gouvernement actuel est arrivé au pouvoir, on comptait 140 000 travailleurs étrangers temporaires. À l'heure actuelle, on en compte environ 340 000.
Chaque fois que ce programme suscite la controverse, on affirme qu'il fait l'objet d'un examen. Or, nous n'avons jamais vu d'examen, ni de résultats d'un examen, mais il fait l'objet d'un examen, car le gouvernement est préoccupé. Il y a déjà bien longtemps que les propos du gouvernement sonnent creux et sont vides de sens.
Le Parti libéral considère que cette question est extrêmement importante pour les travailleurs et les entreprises du Canada ainsi que pour les travailleurs étrangers, qui doivent eux-mêmes compter sur les promesses creuses du gouvernement en matière de réévaluations et de réformes.
Ce programme, qui avait pour but d'aider les employeurs à remédier aux graves pénuries de main-d'oeuvre, a déjà été tout à fait légitime. Or, il a pris une mauvaise tangente à cause de la mauvaise gestion du gouvernement. Il faut donc le remanier, et c'est pour cette raison que j'ai présenté la motion dont il est question aujourd'hui.
Il est absurde qu'on accueille de plus en plus de travailleurs étrangers tandis que le nombre de chômeurs augmente. Il y a sept ans, on comptait 20 000 travailleurs étrangers temporaires à Toronto. Le taux de chômage était alors de 7,2 %. Aujourd'hui, on en compte plus de 60 000 et le taux de chômage est de 8,8 ou 8,9 %. Ces chiffres sont absurdes. Ce n'est que dans le cadre d'un comité parlementaire qu'on pourrait procéder à un examen ouvert et transparent du programme, ce qui permettrait de convaincre de nouveau la population que celui-ci ne sert pas seulement les intérêts des employeurs, mais aussi ceux des travailleurs canadiens, des travailleurs étrangers temporaires et de toute la société.
Comment en sommes-nous arrivés là? Le Programme des travailleurs étrangers temporaires servait à répondre aux besoins à court terme des employeurs en matière de main-d'oeuvre. Les conservateurs en font de plus en plus un programme qui crée un bassin de travailleurs de remplacement qui sont dociles et peu coûteux. C'est ce qu'ils ont créé pour le Canada. Ce faisant, ils rendent les employeurs dépendants du programme et privent les chômeurs — parmi lesquels on compte beaucoup d'Autochtones, de jeunes et de personnes handicapées — de possibilités d'emploi. Ces gens sont encore plus désavantagés par la création de cet important bassin de travailleurs étrangers temporaires.
Le gouvernement se targue souvent d'avoir créé beaucoup d'emplois depuis la fin de la récession. Par contre, il se garde bien de parler des gens qui occupent ces emplois. Comme je l'ai dit au début de mon discours, au nombre des emplois créés par les conservateurs depuis qu'ils sont arrivés au pouvoir en 2006, un sur sept est occupé par un travailleur temporaire. Ce chiffre est ahurissant. Depuis que le Parti conservateur dirige le pays, le nombre de travailleurs étrangers temporaires a augmenté de près d'un quart de million.
La controverse entourant la Banque Royale du Canada la semaine dernière illustre bien ce qui cloche avec ce programme. Les règles sont devenues tellement laxistes qu'une société de sous-traitance a obtenu la permission de faire appel à des travailleurs étrangers pour aider une compagnie canadienne à délocaliser en Inde des emplois spécialisés et bien rémunérés, et de faire former les nouveaux employés par des travailleurs canadiens. Pour qu'une telle demande soit approuvée, il faut que les mécanismes de contrôle soient absents ou ignorés. C'est l'un ou l'autre.
Il y a plus de trois ans, la vérificatrice générale a déposé un rapport accablant sur le programme des travailleurs étrangers temporaires; on y disait que le programme était géré de manière inefficace, et qu'il trahissait non seulement les attentes des Canadiens, mais aussi celles des travailleurs étrangers. Le gouvernement a tenu de belles paroles au sujet de ce rapport et a mis en place certains changements qui n'ont réglé ni les problèmes d'alors, ni ceux d'aujourd'hui. Le gouvernement n'a jamais voulu assumer de responsabilité quant aux problèmes liés à ce programme. Chaque fois qu'une controverse éclate, on l'examine et on s'inquiète, mais, peu importe les changements apportés par le gouvernement, les choses empirent plutôt que de s'améliorer.
Les conservateurs affirment que le programme ne sert que de dernier recours aux employeurs à la recherche de solutions temporaires. Pourtant, les faits nous indiquent tout le contraire.
La a déclaré, pas plus tard que l'automne dernier, que le programme « fonctionnait bien ». Selon elle, tout était parfait. Elle pensait que tout se déroulait normalement. Toutefois, lorsqu'une compagnie obtient la permission d'embaucher 200 mineurs chinois en Colombie-Britannique parce qu'elle est incapable de trouver des travailleurs canadiens parlant le mandarin, c'est signe que le programme pose problème. Si on laisse le programme prendre de l'expansion et le nombre de travailleurs étrangers augmenter en dépit de la hausse du taux de chômage, c'est signe que les choses ne tournent pas rond.
Je vais poser quelques questions pour tenter de comprendre le gâchis que le gouvernement a causé avec ce programme.
Comment nous sommes-nous retrouvés dans cette situation? C'est la première question à laquelle nous devrions répondre. Comment sommes-nous passés de 140 000 travailleurs étrangers temporaires en 2006 quand le taux de chômage était de 6,3 % à 340 000 travailleurs étrangers temporaires quand ce taux est maintenant de 7,6 %?
C'est à cause des changements peu judicieux que les conservateurs ont apportés au programme et à leur mauvaise gestion de ce dernier. Ils ont augmenté le nombre d'emplois peu spécialisés admissibles dans le programme. Ils ont accéléré le traitement des demandes dans certaines régions ainsi que le processus d'approbation pour de nombreux employeurs, le faisant passer à 10 jours. De plus, ils ont permis aux employeurs de payer les travailleurs étrangers temporaires 15 % de moins que les travailleurs canadiens. Les conservateurs ont fait tout cela sans mettre en place les mécanismes de contrôle appropriés pour veiller à ce qu'il n'y ait pas d'abus. C'est courir au désastre.
Nous pouvons nous rendre compte des priorités et des croyances du gouvernement quand nous comparons sa réforme du Programme des travailleurs étrangers temporaires et celle du programme d'assurance-emploi. Le contraste est frappant. Le gouvernement a réformé l'assurance-emploi parce qu'il croyait que ses prestataires étaient des paresseux qui cherchaient des moyens de flouer le système. Il a d'ailleurs pris de nouvelles mesures qui sont fondées sur cette croyance, y compris celle visant à forcer les gens à accepter des postes qui ne correspondent pas à leurs compétences et à leur expertise, ainsi qu'à accepter une baisse de salaire allant jusqu'à 30 %.
Les conservateurs pensent que, pour lutter contre la fraude, il est juste et raisonnable d'envoyer des inspecteurs sans préavis chez des gens sur qui ne pèse aucun soupçon afin d'enquêter sur eux. Et comme si cela ne suffisait pas, ils réduisent le personnel affecté au traitement des demandes d'assurance-emploi, de sorte que les délais de traitement se sont allongés depuis qu'ils sont au pouvoir. À l'heure actuelle, il faut habituellement compter de cinq à six semaines pour l'émission d'un chèque à un chômeur.
Le contraste est frappant. Comparons cette situation aux modifications que les conservateurs ont apportées au Programme des travailleurs étrangers temporaires. Ils ont assoupli les règles, accéléré le traitement des demandes et effectué l'an dernier des changements qui ont réduit le délai de traitement à 10 jours pour les employeurs. Ils ont permis aux employeurs de baisser les salaires, au lieu de les augmenter, et finalement, présumant qu'ils n'abuseront pas du système, ils se fient à eux quand ils indiquent, sur les formulaires, qu'ils ne pouvaient pas embaucher de travailleurs locaux, de chômeurs canadiens. Ils les croient sur parole. Le contraste avec les modifications apportées au régime d'assurance-emploi est saisissant.
Ma deuxième question est la suivante: pourquoi cela s'est-il produit?
Le gouvernement s'est justifié d'avoir autorisé, voire encouragé, l'explosion du nombre de travailleurs étrangers temporaires en alléguant la pénurie de main-d'oeuvre et de compétences. C'est la rengaine habituelle des conservateurs. Ils ont élargi le Programme des travailleurs étrangers temporaires pour remédier à la pénurie de main-d'oeuvre au lieu de mettre sur pied un plan durable et à long terme concernant les compétences.
Or, voilà maintenant que cette façon de faire se retourne contre eux. Quand on refuse d'élaborer un plan qui met l'accent sur les investissements profitant aux employeurs et aux travailleurs, fournit des renseignements exacts sur le marché du travail pour aider les gens à comprendre où se trouvent les emplois aujourd'hui et où ils se trouveront demain, accroît la formation en milieu de travail afin d'aider les employés à être plus productifs et facilite la mobilité de la main-d'oeuvre pour permettre aux gens d'aller là où se trouvent les emplois et de faire reconnaître leurs titres de compétence, on finit par se retrouver avec le problème que nous avons sur les bras aujourd'hui. Il est honteux que le gouvernement ait gaspillé sept ans à recourir à des solutions à court terme et à des politiques boiteuses pour tenter de remédier à la pénurie à long terme de main-d'oeuvre et de compétences.
J'ai mentionné certains des groupes sous-employés qui ont subi les conséquences des programmes inefficaces et des priorités peu judicieuses des conservateurs. Les jeunes comptent parmi les perdants des politiques du gouvernement actuel. Le gouvernement les a tout simplement laissé tomber. Le taux de chômage chez les jeunes est de deux points supérieur à ce qu'il était il y a sept ans. Au cours de cette période, il s'est perdu, net, 50 000 emplois pour les jeunes.
Le gouvernement vante la Stratégie emploi jeunesse; or, elle soutient près de 50 000 emplois d'étudiants de moins que la dernière année où les libéraux étaient au pouvoir. À lui seul, ce chiffre montre que les politiques des conservateurs ont échoué et que leurs priorités sont à la mauvaise place. Comment le gouvernement peut-il justifier une telle situation alors qu'il encourage l'augmentation du recours aux travailleurs étrangers? Pour dire les choses simplement, il est plus important pour les conservateurs qu'on recrute des travailleurs étrangers pour occuper des emplois canadiens que de former nos jeunes pour qu'ils puissent occuper les emplois d'aujourd'hui et de demain.
Pour terminer, j'aimerais poser la question suivante: quelle place les travailleurs étrangers temporaires devraient-ils occuper dans notre plan de formation et de main-d'oeuvre?
Tout d'abord, ce programme devait servir principalement de dernier recours aux employeurs, le temps qu'ils trouvent des travailleurs qualifiés en offrant des salaires plus élevés, en investissant dans la formation et en augmentant la productivité des travailleurs.
Ensuite, il ne fait aucun doute que, dans certaines régions et dans certains corps d'emploi, il existe de réelles pénuries de travailleurs qualifiés et de main-d'oeuvre. Inutile de faire l'autruche. Il nous incombe de remédier aux lacunes de ce programme pour les employeurs qui ne peuvent vraiment pas trouver de travailleurs. Nous savons que, si le secteur agricole ne recourait pas à des travailleurs étrangers temporaires dans bien des régions du pays, notre industrie agricole aurait disparu. Employé à bon escient, le Programme des travailleurs étrangers temporaires joue un rôle important et nécessaire en ce qu'il aide les entreprises à combler les pénuries réelles et graves de travailleurs qualifiés et de main-d'oeuvre.
Mais, force est de constater que le système est détraqué et qu'il faut le remettre en état. Un coup de barre s'impose. Plutôt que d'investir dans les entreprises et les travailleurs canadiens pour créer une main-d'oeuvre bien formée et productive, le gouvernement emprunte la voie facile et se tourne vers des travailleurs étrangers temporaires et cela ne marche pas. La liste d'exemples d'entreprises qui abusent du Programme des travailleurs étrangers temporaires pour réduire leur masse salariale à long terme plutôt que d'y recourir pour combler des pénuries temporaires de main-d'oeuvre s'allonge.
Le chat est sorti du sac et cela fait beaucoup jaser dans tout le pays en ce moment. En ce qui nous concerne, si nous, législateurs et parlementaires, nous fermons les yeux, nous ferons beaucoup de tort aux entreprises et aux travailleurs du pays. Nous rendrons un bien mauvais service à la société.
Cela irait à l'encontre de la raison d'être du Parlement. J'espère que tous les partis appuieront cette motion, que nous puissions aller au fond des choses et que des recommandations soient faites pour remédier aux lacunes de ce programme.
:
Monsieur le Président, je partagerai le temps qui m'est accordé avec le député de .
Monsieur le Président, je tiens à le dire clairement: les Canadiens pourront postuler les premiers à tout emploi offert. Le programme avait comme objectif, à l'origine, d'aider les employeurs à trouver du personnel temporaire dans les cas où il y avait une pénurie grave et avérée de main-d'oeuvre.
Les problèmes qui ont été relevés récemment nous préoccupent, et nous proposons une solution pour résoudre ces problèmes dans le budget de 2013.
[Français]
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires doit seulement servir à répondre à des besoins aigus et urgents de main-d'oeuvre en l'absence de Canadiens pour faire le travail requis.
[Traduction]
La priorité de notre gouvernement est l'emploi, la croissance économique et la prospérité à long terme. Au cours de la reprise économique, c'est le Canada qui a connu la plus forte croissance et la plus forte création d'emplois parmi les grands pays industrialisés, comme les États-Unis, le Japon et l'Allemagne. Depuis le creux de la récession économique mondiale, l'économie canadienne a créé plus de 900 000 emplois, dont la très vaste majorité sont des emplois à temps plein bien rémunérés, dans le secteur privé. La reprise économique a été largement propulsée par l'ingéniosité et la détermination des Canadiens et des entreprises canadiennes.
Par ailleurs, nous sommes en présence d'un paradoxe. Des pénuries importantes de main-d'oeuvre existent à certains endroits au pays, tandis qu'un taux de chômage élevé persiste à d'autres endroits. L'évolution de l'économie fait que la demande de travailleurs qualifiés diminue dans certains secteurs, tandis qu'elle augmente rapidement dans d'autres secteurs. Par conséquent, la demande et l'offre locales de main-d'oeuvre ne concordent pas dans certaines régions, et des pénuries existent dans certains métiers, alors qu'ils sont cruciaux pour l'économie et la prospérité.
Le Plan d'action économique du Canada de 2013 décrit plusieurs moyens employés par notre gouvernement pour résoudre ces problèmes en jumelant les Canadiens et les emplois disponibles.
Nous prenons des mesures maintenant pour outiller les Canadiens avec les compétences et la formation dont ils ont besoin pour obtenir des emplois de qualité qui sont bien rémunérés. Malheureusement, l'opposition a voté contre un grand nombre de ces mesures destinées à aider les Canadiens.
[Français]
Nous avons annoncé la création de la subvention canadienne pour l'emploi, qui établira un lien plus direct entre la formation et les compétences recherchées par les employeurs.
[Traduction]
La subvention canadienne pour l’emploi, qui pourrait se traduire par un financement de 15 000 $ ou plus par personne, vise à offrir aux Canadiens la formation nécessaire pour qu'ils puissent occuper les emplois qui ne sont toujours pas comblés. Nous donnons aux apprentis l'occasion d'obtenir plus facilement l'expérience dont ils ont besoin pour devenir compagnons. Nous aidons les groupes sous-représentés, comme les handicapés, les jeunes, les Autochtones et les nouveaux arrivants, à intégrer le marché du travail et à trouver un emploi.
Comme le l'a souligné vendredi dernier, certaines entreprises ne parviennent pas à trouver la main-d'oeuvre dont elles ont besoin pour fonctionner. Le Programme des travailleurs étrangers temporaires s'adresse uniquement aux entreprises qui sont aux prises avec une pénurie grave et avérée de main-d'oeuvre. Les règles sont très claires. Une entreprise ne devrait se prévaloir du programme que si aucun travailleur canadien n'est disponible pour combler un poste donné.
Les employeurs qui font une demande d'embauche de travailleurs étrangers temporaires sont tenus d'annoncer les postes offerts durant un certain temps. Cette mesure sert à garantir que l'on a épuisé tous les moyens possibles pour embaucher des Canadiens. Les employeurs doivent d'abord publier une annonce dans les journaux nationaux et sont également invités à recruter des gens parmi les populations qui se heurtent à des obstacles à l'emploi, notamment les Autochtones, les travailleurs âgés, les immigrants, les handicapés et les jeunes.
Quant au salaire, je veux mettre les choses au clair. Tous les employeurs sont tenus d'offrir aux travailleurs étrangers temporaires le même salaire que celui offert à leurs employés canadiens pour un même travail, au même endroit.
Les employeurs doivent veiller à ce que les travailleurs étrangers soient protégés par une assurance maladie offerte par la province ou le territoire ou par le privé. En vertu du contrat de travail, ils doivent également enregistrer les travailleurs étrangers auprès de la commission provinciale ou territoriale compétente en matière d'indemnisation des accidents du travail.
Par ailleurs, nous avons pris des mesures pour renforcer la protection offerte aux travailleurs étrangers temporaires et améliorer l'intégrité du programme. Les employeurs qui abusent du programme ou maltraitent des travailleurs s'exposent à des pénalités sévères et risquent même de se voir interdire l'utilisation du programme.
D'autres études et discussions en comité, voilà ce que réclame l'opposition. Pour notre part, nous agissons. Le député de a participé aux vastes études que le Comité permanent des ressources humaines a menées sur les pénuries de main-d'oeuvre et de compétences au pays. Le comité s'est déplacé dans toutes les régions du pays afin de consulter les représentants, les employeurs et les travailleurs. Leur message était on ne peut plus limpide: il existe de graves pénuries de main-d'oeuvre dans plusieurs régions. Ce serait gaspiller les deniers publics que de refaire le travail qui a été accompli et d'entendre des témoignages semblables.
[Français]
Faute de travailleurs et de travailleurs qualifiés, les entreprises ne pourront croître et se développer, ce qui aura pour effet de ralentir notre économie au moment même où elle commence à montrer des signes de reprise. Et qui en souffrira? Nous tous.
[Traduction]
Cela étant dit, il est préoccupant de noter que, selon certaines sources, les employeurs n'utilisent pas toujours le Programme des travailleurs étrangers temporaires de la manière prévue.
J'aimerais tout d'abord rappeler ce que le gouvernement a annoncé au cours des derniers mois. L'an dernier, le gouvernement a annoncé que le programme serait réexaminé. Nous avons aussi annoncé l'établissement de liens plus étroits entre ce programme et l'assurance-emploi. Ces liens sont nécessaires, puisqu'il arrive souvent que des chômeurs canadiens, qui auraient les qualifications requises pour occuper ces emplois, ne savent même pas qu'ils existent. Grâce au nouveau service Alerte-emploi, les prestataires d'assurance-emploi seront informés, chaque jour, des possibilités d'emploi dans leur région. Nous avons aussi proposé des modifications législatives, qui aideront RHDCC à faire respecter les règles que doivent suivre les employeurs.
Dans le Plan d'action économique de 2013, nous avons annoncé plusieurs réformes afin que les Canadiens soient les premiers à profiter des emplois disponibles. De plus, les employeurs devront déployer plus d'efforts de recrutement sur le marché canadien — ce qui suppose par exemple d'accroître la durée et la portée de leurs annonces — avant d'être autorisés à recruter des travailleurs étrangers temporaires. Si des employeurs ont vraiment besoin d'embaucher des travailleurs étrangers temporaires en raison d'une absence de candidats canadiens qualifiés, nous les aiderons à établir un plan de transition qui leur permettra d'embaucher des Canadiens plus tard. Par ailleurs, nous modifierons la réglementation encadrant l'immigration et la protection des réfugiés, de manière à réduire les cas où la connaissance d'une langue autre que l'anglais et le français est exigée comme critère d'embauche dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Enfin, nous proposons également d'exiger que les employeurs qui désirent embaucher des travailleurs étrangers temporaires paient des frais d'utilisation dans le cadre du processus visant le traitement des demandes d'avis relatif au marché du travail afin que ces coûts ne soient plus absorbés par les contribuables.
Le gouvernement continue de miser sur la création d'emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme. Le programme vise à créer des débouchés économiques pour les Canadiens en offrant aux employeurs la possibilité d'embaucher des gens qui détiennent des compétences qui font actuellement défaut dans la population canadienne; les employeurs ont ainsi la possibilité de faire croître leurs entreprises. Cette façon de faire crée des emplois pour les Canadiens, elle ne diminue aucunement les possibilités d'emploi. Nous nous sommes engagés à revoir ce programme pour qu'aucun Canadien ne soit remplacé et que le programme remplisse son objectif premier, soit aider les employeurs à trouver des employés temporaires en cas de pénurie grave et avérée de main-d'oeuvre.
Ce programme n'a jamais eu pour objectif de remplacer des travailleurs canadiens par des travailleurs étrangers. Les employeurs doivent annoncer qu'ils ont des postes vacants avant de pouvoir embaucher des travailleurs étrangers temporaires. Il est clair que tous les partis de la Chambre reconnaissent la nécessité de ce programme, comme en témoignent les lettres que des députés néo-démocrates et libéraux ont envoyées au nom d'employeurs afin de demander que davantage de travailleurs étrangers temporaires puissent être embauchés dans leur circonscription, y compris dans des circonscriptions où le taux de chômage est au-dessus de la moyenne.
En faisant connaître aux Canadiens les programmes d'emplois auxquels ils ont accès, nous faisons en sorte qu'ils soient au fait des possibilités d'emploi dans leur région.
Nous sommes préoccupés par les problèmes qui ont récemment été soulevés et nous avons présenté dans le budget de 2013 plusieurs propositions pour corriger le programme. Malheureusement, l'opposition a choisi de voter contre ces mesures qui aideraient les Canadiens. En fait, les députés de l'opposition ont voté contre tous nos investissements dans la formation professionnelle, notamment la subvention canadienne pour l'emploi, lesquels visent à ce que les Canadiens puissent pourvoir les postes vacants dans les secteurs où la demande est forte. Les députés de l'opposition proposent plutôt de dépenser davantage d'argent des contribuables afin que nous puissions discuter plus longuement d'un problème que le gouvernement s'est déjà engagé à résoudre.
J'inciterais l'opposition à appuyer le leadership dont le Canada et le ont fait preuve au sein des pays du G8 en matière d'économie et grâce auquel plus de 900 000 emplois ont été créés, net, depuis le creux de la récession. Je l'encourage à se joindre à nous pour voter contre cette motion et pour soutenir les mesures que le gouvernement a proposées dans le budget et le Plan d'action économique de 2013 afin de corriger ce programme.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour réagir à la motion de l'opposition sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Le gouvernement prend les récentes allégations portées contre le programme fort au sérieux. Les fonctionnaires de RHDCC sont en train d'examiner en détail les cas mentionnés afin de mener une enquête.
Le but premier du Programme des travailleurs étrangers temporaires est de permettre à des employeurs de trouver une aide temporaire en cas de pénurie grave et avérée de main-d'oeuvre. Il s'agit d'un problème important, mais le programme n'a jamais été conçu pour permettre à des entreprises de remplacer des Canadiens par des travailleurs étrangers. Le gouvernement se concentre clairement sur la création d'emplois, la croissance et la prospérité à long terme. Dans ce contexte, les Canadiens doivent naturellement toujours avoir la priorité quand un emploi est vacant. Encore aujourd'hui, après plusieurs années à traverser le pire de la récession mondiale, la reprise économique reste fragile. Certes, nous avons la chance d'avoir la meilleure performance économique du G7, ainsi que le meilleur bilan de croissance et de création d'emplois, mais il ne faut rien tenir pour acquis.
Notre principal partenaire commercial est aux prises avec une dette astronomique et une modeste croissance économique. La zone euro est toujours en récession. Et, pendant ce temps, la concurrence mondiale provenant de marchés émergents s'intensifie. Voilà les défis qui se posent à l'étranger.
Toutefois, il y a aussi des défis à relever ici même, au Canada. Tout le monde sait qu'au pays, il y a un déséquilibre entre les compétences des travailleurs et celles que les employeurs recherchent. La pénurie de main-d'oeuvre qualifiée est particulièrement criante dans certains métiers et certaines professions libérales, comme les électriciens, les charpentiers et les ingénieurs. En fait, la Chambre de commerce du Canada est l'une des nombreuses associations de chefs d'entreprise qui considèrent que la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée est le principal problème auquel sont confrontés ses membres. Si l'on tient compte de toutes les professions, on estime que, d'ici 2015, il y aura 1,5 million d'emplois spécialisés à combler et que ce chiffre atteindra 2,6 millions d'ici 2021. La pénurie de main-d'oeuvre qualifiée à long terme est l'un des plus importants défis socioéconomiques qui se posent au Canada aujourd'hui. Combler la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée et le déséquilibre des compétences doit être une priorité pour tous les partis de la Chambre.
Je sais que les députés libéraux et néo-démocrates sont conscients de cette nécessité parce qu'ils ont écrit à la à maintes reprises afin de lui demander d'intervenir pour le compte d'entreprises locales. Pourquoi interviennent-ils? Ils réclament un plus grand nombre de travailleurs étrangers temporaires, même dans les circonscriptions où le taux de chômage est supérieur à la moyenne et où il y a du chômage saisonnier. C'est pour cette raison que nous avons besoin de programmes souples et adaptés aux besoins afin que le marché du travail canadien puisse répondre aux besoins des employeurs et que les Canadiens se tournent d'abord vers lui.
Le gouvernement met en place un plan visant à résoudre le problème de la pénurie sectorielle des compétences. C'est un élément important de notre plan pour les emplois, la croissance et la prospérité à long terme. Nous voulons nous assurer que les Canadiens ont la possibilité d'acquérir les compétences recherchées par les employeurs afin que ces derniers n'aient pas à dépendre de travailleurs étrangers.
Dans le budget de 2013, nous avons annoncé la création de la subvention canadienne pour l'emploi, qui offrirait 15 000 $ ou plus par personne pour faire en sorte que les Canadiens acquièrent les compétences que les employeurs recherchent. Les consultations prébudgétaires que j'ai menées auprès des petits entrepreneurs de ma circonscription m'ont permis de constater que c'était quelque chose de très important pour eux. Ils ont besoin de fonds pour acquérir les compétences dont ils ont besoin pour leurs entreprises locales, et personne n'est mieux placé qu'eux pour déterminer les compétences dont ils ont besoin. Quand elle sera pleinement mise en oeuvre, la subvention canadienne pour l'emploi permettra d'aider approximativement 130 000 Canadiens. En outre, ce ne sera plus le gouvernement qui sera responsable de la formation, mais les créateurs d'emplois et les travailleurs disponibles, qui sont les mieux placés pour déterminer les compétences nécessaires. Nous répondons de nouveau aux demandes des gens d'affaires canadiens. La subvention canadienne pour l'emploi permettra de mieux jumeler les Canadiens aux emplois disponibles en leur offrant la formation nécessaire pour pouvoir occuper les postes disponibles et vacants. Ce sera un merveilleux programme.
Nous aiderons également les apprentis à acquérir l'expérience dont ils ont besoin. Cela comprendra le pouvoir d'achat du gouvernement quand il contribue à des projets comme la création de logements sociaux. Depuis bien trop longtemps, les jeunes Canadiens hésitent à devenir des apprentis. C'est pourquoi le gouvernement fournira des incitatifs supplémentaires afin de réduire les obstacles pour les personnes voulant se diriger vers des métiers spécialisés.
Nous devons également aider les groupes sous-représentés à se trouver un bon emploi, notamment les personnes handicapées, les jeunes, les Autochtones et les nouveaux arrivants.
Environ 800 000 Canadiens handicapés ne travaillent pas, sans toutefois que ce soit parce que leur handicap les empêche de le faire. Parmi eux, plus de 340 000 ont une formation postsecondaire. Notre gouvernement croit que ces personnes constituent un important réservoir de talent inutilisé et qu'elles peuvent apporter beaucoup à la société canadienne.
Ces améliorations s'inscrivent dans notre plan à long terme, qui est axé sur la création d'emplois, la croissance et la prospérité.
Dans le secteur privé, les décisions doivent se prendre rapidement. Si une occasion d'affaires se présente au Canada et qu'une entreprise canadienne ne peut pas rapidement la saisir, elle rate une occasion de croître, de créer des emplois et d'améliorer les perspectives économiques des Canadiens.
Voilà pourquoi nous avons mis sur pied le Programme de travailleurs étrangers temporaires, qui s'applique aux cas de pénurie grave et avérée de main-d'oeuvre. Dans ces cas, il peut constituer une solution à court terme pour les entreprises, de manière à ce qu'elles puissent croître et améliorer les perspectives économiques des Canadiens. C'est un programme qui a été conçu en tant mesure temporaire de dernier recours. Un employeur peut avoir recours à ce programme comme solution à court terme, en attendant de trouver un Canadien qualifié pour occuper l'emploi en question.
Les Canadiens doivent toujours passer en premier lorsque des emplois sont vacants. Si un employeur n'est pas capable de démontrer qu'il a fait d'abord des efforts sincères pour recruter des Canadiens, il n'a pas le droit d'embaucher des travailleurs étrangers temporaires. Cette règle est énoncée clairement dans le Programme des travailleurs étrangers temporaires, qui n'a jamais eu pour but de faire venir des travailleurs étrangers au pays pour prendre la place des Canadiens qui possèdent les capacités nécessaires et qui sont disposés à occuper les postes vacants.
Comme la ministre l'a déclaré publiquement, elle est très préoccupée par certains problèmes qui ont été portés à son attention, et le gouvernement fait enquête présentement à ce sujet.
Après avoir annoncé, l'année dernière, qu'il procéderait à l'examen du Programme de travailleurs étrangers temporaires, notre gouvernement s'est engagé, dans le Plan d'action économique de 2013, à effectuer certains changements pour que les Canadiens puissent être les premiers à postuler les emplois disponibles. Ces changements devraient comprendre des mesures pour augmenter la durée pendant laquelle un poste doit être annoncé ainsi que la portée de l'annonce devant être diffusée avant que l'embauche d'un travailleur étranger temporaire ne soit autorisée.
Nous proposons aussi d'appliquer un ticket modérateur pour que les contribuables canadiens n'aient pas toujours à supporter les coûts. Nous modifierions le Règlement sur l'immigration et la protection des réfugiés de manière à limiter l'utilisation des langues non officielles, dans les critères d'embauche.
Comme je l'ai indiqué précédemment, les Canadiens doivent toujours se voir offrir en premier les emplois vacants au Canada.
Permettez-moi de vous faire un résumé.
Les travailleurs étrangers ont les mêmes droits que les travailleurs canadiens. Ils ont notamment la garantie d'être payés le même salaire que tous les autres travailleurs qui exécutent les mêmes tâches au même endroit. Je le répète: les travailleurs étrangers temporaires doivent gagner le même salaire que les travailleurs canadiens qui font le même travail au même endroit.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, le Canada est actuellement réputé dans les pays développés pour la résilience de son économie. Il a le meilleur rendement économique des pays du G7. Le climat fiscal du Canada — qui est caractérisé par de faibles taux d'imposition —, sa main-d'oeuvre très instruite et compétente, ses importantes richesses naturelles et la solidité de son secteur financier font l'envie du monde entier. Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de vue l'essentiel. Étant donné que l'économie mondiale évolue rapidement et qu'elle est de plus en plus concurrentielle, les Canadiens doivent toujours viser plus haut pour éviter de prendre du retard. Le gouvernement du Canada continuera de favoriser la croissance économique, la création d'emplois et la prospérité à long terme pour tous les Canadiens.
Au lieu de continuer à discuter de la question qui nous occupe, j'invite les députés de l'opposition à appuyer les mesures que le gouvernement propose de prendre pour corriger les failles du programme. Au lieu de voter contre les nouvelles mesures de financement qui permettraient à des Canadiens d'acquérir les compétences dont ils ont besoin pour trouver un emploi plus payant, les députés de l'opposition devraient appuyer notre Plan d'action économique. Ce plan a créé, net, plus de 900 000 emplois depuis le pire moment de la récession.
Le gouvernement n'appuiera donc pas la motion de l'opposition. Nous demandons plutôt aux députés de l'opposition d'appuyer les efforts que nous déployons pour réformer le programme dans l'intérêt de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je suis heureuse de prendre la parole à la Chambre pour exiger des comptes du gouvernement conservateur, qui a pratiqué une gestion désastreuse du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Cela doit cesser et tout de suite, car ce sont les Canadiens qui paient le prix.
Inutile de rappeler aux députés les scandales qui ont indigné à juste titre les Canadiens et les ont amenés à réclamer une intervention. Il y a une quinzaine de jours à peine, des reportages ont révélé que 45 employés de la Banque Royale du Canada à Toronto devaient perdre leur emploi parce que la banque confiait certains services technologiques à iGate, un impartiteur qui faisait appel à des travailleurs étrangers. Pis encore, on a demandé aux employés touchés de former ceux qui allaient les remplacer. C’est répugnant.
Si les règles étaient suivies, rien de tout cela n’aurait dû être possible. En effet, avant de pouvoir engager des travailleurs étrangers temporaires, les employeurs doivent obtenir un avis favorable sur le marché du travail selon lequel le recours à des travailleurs étrangers temporaires ne privera pas d’emploi des citoyens ou résidents permanents du Canada qui sont disponibles et qualifiés. De l’aveu même du gouvernement, la banque a obtenu un tel AMT de RHDCC. De toute évidence, il y a eu une grave irrégularité, mais ni le gouvernement, ni l’institution financière n’en assument l’entière responsabilité.
La banque n’a pas mis moins de cinq jours à présenter des excuses aux travailleurs et à donner l’assurance que des postes comparables seraient offerts aux 45 employés touchés. Et bien que le gouvernement ait admis que l’AMT délivré à iGate devait être revu, aucun délai n’a encore été fixé pour cet examen ou cette intervention.
Pis encore, nous savons que l’institution en cause n’est pas un cas unique. Les députés se souviendront sûrement de la multitude de reportages publiés l’an dernier au sujet de HD Mining. Dans cette autre affaire, le gouvernement avait également délivré des AMT contestables qui permettaient à une entreprise de la Colombie-Britannique d’engager des travailleurs chinois. Ces avis avaient été délivrés en dépit du fait qu’environ 300 Canadiens avaient postulé les postes en question. Le résultat, c’est qu’un examen judiciaire est maintenant en cours devant une cour fédérale, qui décidera du sort de 201 travailleurs étrangers temporaires qui ont été engagés à la mine de charbon Murray River de HD Mining International, à Tumbler Ridge, en Colombie-Britannique. On n’aurait jamais dû en arriver là.
Les conservateurs font mine d’être outrés, mais ce sont eux qui ont créé les échappatoires qui permettent aux entreprises d’abuser du Programme des travailleurs étrangers temporaires et d’éliminer des emplois pour les Canadiens. Le système est complètement faussé, c’est flagrant.
Voici une autre série d’exemples, que je trouve cette fois en Alberta.
En 2012, les conservateurs ont proposé un nouveau processus, celui de l’avis relatif au marché du travail accéléré, pour permettre d’engager plus rapidement des travailleurs hautement qualifiés, par exemple en gestion et dans des domaines professionnels et techniques. Aux termes de l’AMTA, les employeurs n’ont pas besoin de prouver qu’ils ont pris en considération la candidature de Canadiens pour les postes à pourvoir. Il leur suffit de montrer qu’ils ont annoncé les postes grâce au Guichet emplois du gouvernement fédéral pendant sept jours. Moins de 20 p. 100 des demandes d’AMTA font l’objet d’un examen de conformité, et fort peu de documentation est exigée pendant le processus de demande. Il ressort de documents gouvernementaux obtenus par l’Alberta Federation of Labour que près de la moitié des AMTA semblent être utilisés de façon irrégulière pour combler des postes peu qualifiés, par exemple dans les stations d’essence et les chaînes de restauration rapide.
Il y a toujours 1,4 million de Canadiens au chômage. Je reprends la question que le chef du NPD a posée à la période des questions hier: quelles sont au juste les compétences nécessaires pour travailler chez Tim Hortons que les Canadiens, selon les conservateurs, ne posséderaient pas?
Le problème ne se limite pas à l’Alberta. Des travailleurs étrangers temporaires remplacent des commis en Ontario, des travailleurs d’usines de transformation du poisson à Terre-Neuve-et-Labrador et des mineurs en Colombie-Britannique. Il faut que cela cesse.
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires n’a jamais eu pour but d’enlever des emplois aux Canadiens laborieux. En fait, ce serait peut-être un bon moment pour revoir l’objet de ce programme. Son objectif est de permettre aux employeurs d’engager des travailleurs étrangers sur une base temporaire pour parer à des pénuries ponctuelles de compétences et de main-d’œuvre quand il est impossible – et c’est là l’aspect critique du programme – de trouver des citoyens et des résidents permanents du Canada qui puissent occuper les emplois disponibles. De toute évidence, ce n’est pas ainsi que le programme est utilisé à l’heure actuelle.
La hausse exponentielle du recours à ce programme ainsi que les rapports selon lesquels il est utilisé d’une manière contraire à son objectif prouvent que les conservateurs en ont totalement perdu le contrôle. Examinons les chiffres. Le nombre de travailleurs étrangers temporaires a sensiblement augmenté du temps des libéraux et a démesurément grimpé depuis que les conservateurs sont au pouvoir. Entre 2002 et 2012, ce nombre a plus que triplé, passant de 101 098 à 338 189. Il était passé de 100 000 à 160 000 sous les gouvernements libéraux, puis a encore doublé sous l’actuel premier ministre.
Le problème, c’est que ces travailleurs étrangers viennent chez nous à un moment où le chômage atteint des chiffres record. Comme je viens de le signaler, près de 1,4 million de Canadiens sont actuellement sans travail. Au cours du seul mois de mars, nous avons perdu 54 000 emplois à temps plein, ce qui représente la plus forte baisse en quatre ans. Pour chaque emploi disponible au Canada, nous avons six chômeurs. Depuis que l’actuel premier ministre a assumé ses fonctions, le nombre des chômeurs a augmenté de 320 000.
Le taux de chômage demeure supérieur à 10 % à Terre-Neuve-et-Labrador, au Nouveau-Brunswick et dans l’Île-du-Prince-Édouard. Les conservateurs continuent à manquer à leurs obligations envers nos jeunes, puisque leur taux de chômage a atteint 14,2 %. Dans ma province, l’Ontario, nous avons 17 000 emplois de moins. Le nombre d’emplois a baissé de 15 000 en Colombie-Britannique, de 11 000 en Alberta et de 17 000 au Québec. Les Canadiens réclament des emplois à grands cris, mais les conservateurs ne répondent pas à leur appel au chapitre de la création d’emplois. Aujourd’hui, les postes disponibles sont offerts à ceux qui sont prêts à accepter les salaires les plus bas. Ne nous leurrons pas: c’est bien la situation dans laquelle nous nous trouvons. La façon dont le gouvernement gère le Programme des travailleurs étrangers temporaires s’inscrit dans son plan général visant à faire baisser les salaires dans notre pays.
Examinons les mesures prises par le gouvernement. Les conservateurs s’attaquent au droit à la négociation collective. Ils obligent les aînés à travailler deux années de plus et privent les travailleurs des prestations d’assurance-emploi s’ils n’acceptent pas une baisse de 30 % de leur rémunération. Ils veulent maintenant enlever des emplois aux travailleurs canadiens et imposer par voie législative des salaires inférieurs aux travailleurs étrangers chargés de les remplacer.
Le transmet un message clair aux Canadiens: acceptez un salaire moindre sans quoi vous serez remplacés. Comment expliquer autrement la longue série de promesses non tenues en ce qui concerne le Programme des travailleurs étrangers temporaires? Le gouvernement avait promis d’agir au cours de l’automne 2009, puis dans le budget 2012. Il l’a encore fait quand l’histoire de la société HD Mining a été rendue publique, ensuite dans le budget 2013 et encore une fois ce mois-ci lorsqu’a éclaté la controverse touchant la Banque Royale.
Bref, le gouvernement a beaucoup parlé, mais il n’a pris aucune mesure concrète. Je crains fort que la motion libérale dont la Chambre est saisie aujourd’hui n’aboutisse qu’aux mêmes résultats médiocres. C’est précisément parce que je crois que le recours au Programme des travailleurs étrangers temporaires pour remplir des fonctions que des travailleurs canadiens sont capables d’assumer constitue une utilisation abusive du programme que je veux voir des mesures concrètes.
Toutefois, les libéraux proposent de former un comité qui sera dominé par les conservateurs. Qu’est-ce que cela changera? Ce comité ne servirait probablement qu’à permettre aux conservateurs de faire encore plus de promesses creuses sans garantir que les entreprises trouveront les travailleurs dont elles ont besoin et que les travailleurs canadiens pourront profiter des occasions qui s’offrent. Ce sont les résultats que nous devons essayer d’obtenir.
Au lieu de former un comité, pourquoi ne pas simplement adopter la motion inscrite à mon nom au Feuilleton? Elle prévoit que, de l’avis de la Chambre, le Programme de travailleurs étrangers temporaires comporte de graves lacunes et est mal géré, et que le gouvernement devrait prendre un certain nombre de mesures. Premièrement, il devrait cesser de permettre aux employeurs d’abuser de ce programme. Deuxièmement, il devrait abroger la disposition permettant de payer les travailleurs étrangers temporaires à un salaire inférieur de 15 % à celui des travailleurs canadiens. Enfin, il devrait annoncer un échéancier clair pour la tenue d’un examen indépendant du Programme de travailleurs étrangers temporaires et de ses impacts sur les normes canadiennes en matière d’emploi et de travail.
J’encourage tous les députés à appuyer cette motion beaucoup plus énergique qui réclame que le gouvernement prenne ses responsabilités et adopte des mesures que les Canadiens méritent.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir prendre la parole au sujet de cette motion de l'opposition.
Les néo-démocrates savent depuis un certain temps déjà que le gouvernement conservateur gère de façon lamentable le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Nous l'avons déjà indiqué à maintes reprises à la Chambre.
Les médias, et surtout les courriels que je reçois, me rappellent constamment que le gouvernement est incapable de gérer ce qui devrait être un outil fonctionnel, important et complémentaire pour les employeurs et, au bout du compte, pour tous les Canadiens lorsqu'il existe de véritables pénuries de main-d'oeuvre au pays.
Malheureusement, il est on ne peut plus clair que le gouvernement conservateur n'administre pas ce programme avec diligence. Pensons par exemple au scandale lié à la HD Mining en Colombie-Britannique l'an dernier. Il y a aussi l'arriéré de plus en plus important du Programme concernant les aides familiaux résidants. Le ministre de l'immigration lui-même a admis qu'il faut régler le problème. Il y a aussi la Banque Royale qui a décidé de délocaliser des postes et qui demande à ses travailleurs de former leurs remplaçants étrangers temporaires. Et ce n'est pas tout.
Au cours des deux dernières semaines, plusieurs personnes ont communiqué avec mon bureau pour raconter la même histoire. Ils ont été amenés au Canada en tant que travailleurs qualifiés et racontent des histoires de mauvais traitements et de terreur. On découvre maintenant des cas patents d'utilisation abusive de l'AMT.
Je tiens à être bien claire: mes collègues néo-démocrates et moi appuyons totalement le Programme des travailleurs étrangers temporaires, et je crois qu'il devrait faire partie d'une stratégie visant à aider les entreprises à trouver les travailleurs dont elles ont besoin lorsqu'il existe de véritables pénuries de main-d'oeuvre. Notre critique à l'égard de ce programme vise uniquement sa mauvaise gestion, plus particulièrement par le gouvernement actuel. Je tiens à ce qu'il n'y ait aucun doute quant à l'objet de nos critiques.
Le gouvernement conservateur continue de feindre l'indignation à la suite des diverses révélations concernant l'utilisation inappropriée du programme, notamment dans le cas de la Banque Royale plus tôt ce mois-ci. Ce sont toutefois les conservateurs qui ont créé les échappatoires qui permettent actuellement aux entreprises de profiter du Programme des travailleurs étrangers temporaires afin d'enlever des emplois aux Canadiens. C'est également le gouvernement conservateur qui émet les visas nécessaires dans le cadre de ce programme.
Les conservateurs continuent de promettre examens et enquêtes au sujet de ce programme, mais il n'y a pas encore eu le moindre changement. Tout laisse plutôt croire que les problèmes ne feront que se multiplier.
Le nombre de travailleurs étrangers temporaires au Canada a plus que triplé entre 2002 et 2012, passant d'un peu plus de 100 000 à près de 340 000. Plus précisément, sous les libéraux, le nombre de travailleurs étrangers temporaires est passé de 100 000 à 160 000, pour ensuite doubler sous le gouvernement actuel. Les deux gouvernements sont fautifs.
En fait, le gouvernement actuel reconnaît qu'il y a, en général, plus de travailleurs étrangers temporaires que d'immigrants à caractère économique qui viennent au Canada. En 2012, l'écart entre les deux groupes dépassait les 60 000 personnes.
Cet écart m'étonne, je dois l'avouer. Comme on le sait, le gouvernement permet aux employeurs de verser aux travailleurs étrangers temporaires un salaire de 15 % inférieur à celui qu'ils verseraient à un résident permanent ou à un citoyen canadien. Cela m'amène à m'interroger sur le taux de chômage qui existe au Canada. Le gouvernement devrait accorder une importance prioritaire aux emplois canadiens. Mais lorsque je regarde le taux de chômage, je m'inquiète vraiment. Près de 1,4 million de Canadiens sont sans emploi. Par surcroît, seulement en mars, 54 000 emplois à temps plein ont disparu, la plus forte baisse des quatre dernières années.
Il y a six chômeurs canadiens pour chaque emploi disponible. Le taux de chômage a augmenté depuis que les conservateurs sont au pouvoir, et il dépasse encore les 10 % à Terre-Neuve-et-Labrador, au Nouveau-Brunswick et à l'Île-du-Prince-Édouard. Malgré cela, le gouvernement choisit de se concentrer sur la réduction des prestations d'assurance-emploi; il préfère effectuer des contrôles surprises, imposer des quotas et pénaliser les Canadiens au moment où ils ont le plus besoin de ce programme, un programme auquel ils ont pourtant cotisé.
Notons aussi que les conservateurs continuent de négliger les jeunes. Le taux de chômage chez les jeunes atteint 14,2 %.
Quand je regarde ces chiffres, je ne peux m'empêcher de rappeler que le gouvernement conservateur a la responsabilité, le devoir de penser d'abord aux chômeurs canadiens. Cela suppose notamment de voir à ce que les avis relatifs au marché du travail soient rigoureux et exacts. Plusieurs sources soutiennent que les avis produits récemment ne représentent pas fidèlement le marché. Les compétences en question existent déjà au Canada, et ce sont ces travailleurs qui forment les travailleurs étrangers.
Les conservateurs ne semblent toutefois pas ressentir l'obligation de s'occuper d'abord des Canadiens. En 2012, ils ont lancé un nouvel avis relatif au marché du travail accéléré, c'est-à-dire une procédure accélérée visant à embaucher des travailleurs qualifiés spécialisés en gestion ou dans des domaines techniques et professionnels. Ce programme existe depuis un an à peine et déjà, des vérifications indiquent que certains abusent de cette procédure accélérée et l'utilisent pour embaucher des travailleurs étrangers qui occuperont des emplois peu spécialisés. Selon l'étude réalisée par la fédération du travail de l'Alberta, près de 50 % de toutes les procédures accélérées sont employées à mauvais escient. C'est inacceptable.
Dans le cadre de cette procédure accélérée, les employeurs n'ont pas à prouver qu'ils ont étudié la candidature de Canadiens en vue de combler les postes offerts. Il leur suffit de démontrer que l'emploi a été affiché dans la banque d'emplois du gouvernement fédéral pendant sept jours. Plus alarmant encore, moins de 20 % des demandes de procédure accélérée font l'objet d'un contrôle de conformité. C'est donc dire que plus de 80 % des demandes de procédure accélérée sont acceptées sans qu'on vérifie si elles sont bien conformes aux exigences.
Le gouvernement veut faire enquête. Peut-être devrait-il s'intéresser au nombre d'avis relatifs au marché du travail accélérés émis pour des raisons frivoles. Ce n'est pas pas un examen qu'il nous faut, mais des gestes concrets.
Les organismes de défense des travailleurs continuent de soulever des préoccupations quant aux violations des droits et aux mauvaises conditions réservées aux travailleurs étrangers temporaires au Canada. C'est un grave sujet d'inquiétude que je partage également. Entre autres, les travailleurs sont obligés d'occuper des postes autres que ceux pour lesquels ils ont été embauchés, de travailler dans des conditions dangereuses ou illégales, de ne pas signaler des blessures ou des maladies par crainte de représailles de la part de l'employeur, de vivre dans des logements fournis par l'employeur qui sont insalubres et surpeuplés, et d'être isolés et de devoir compter sur les moyens de transport fournis par l'employeur. Les conservateurs n'ont pas suffisamment travaillé avec les provinces pour assurer la surveillance des conditions de travail des travailleurs étrangers temporaires.
Le 9 novembre 2012, la a exprimé certaines réserves quant à la façon dont les permis étaient octroyés à la HD Mining en Colombie-Britannique. Plusieurs travailleurs ont été renvoyés chez eux et le gouvernement conservateur a annoncé qu'il examinerait le programme. Cinq mois se sont écoulés depuis lors. Cependant, les récents événements à RBC, qui ont amené des employés d'autres grandes entreprises à signaler des situations semblables, portent à croire que, jusqu'à présent, l'examen de la ministre n'a pas donné grand-chose.
La vérificatrice générale a dit au gouvernement en 2009 que RHDCC ne déploie pas d'efforts suffisants en vue d'assurer la qualité et la cohérence des décisions lorsqu'un avis relatif au marché du travail est émis. Les conservateurs disposaient donc de preuves comme quoi leur programme était vicié même avant l'affaire HD Mining de l'année dernière.
En conclusion, je tiens à signaler que c'est seulement après que les néo-démocrates eurent critiqué le gouvernement pendant des mois pour sa mauvaise gestion du Programme des travailleurs étrangers temporaires que les libéraux ont commencé à s'intéresser au dossier. Les Canadiens en ont assez des promesses creuses et des examens qui ne vont nulle part et dont les responsables n'ont aucun compte à rendre. Il semble que les libéraux se contenteraient de constituer un comité dirigé et dominé par les conservateurs.
Les Canadiens veulent que l'on passe à l'action. Les néo-démocrates le veulent aussi. Nous réclamons des changements concrets. Nous avons suffisamment examiné la question. Nous savons ce qui ne va pas dans le programme. Les conservateurs le savent également. En conséquence, les néo-démocrates demandent aux conservateurs de remanier le programme sur-le-champ.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole pour appuyer cette motion. Nous l'avons présentée pour des raisons évidentes, et il serait faux de dire que nous ne pouvons rien faire à ce sujet. Le fait d'avoir un comité investi de tous les pouvoirs d'un comité permanent permettrait de faire la lumière sur ce qui a été maintenu clandestin et d'obtenir enfin des réponses. Nous pourrions entendre des témoignages. Nous aurions la possibilité de nous déplacer et de recueillir des renseignements que nous n'avons pas pu obtenir de la part du gouvernement, afin d'établir si le programme fonctionne bien ou s'il est objet d'abus; le cas échéant, nous déterminerons la nature de ces abus et des solutions possibles.
Je ne sais pas si le gouvernement aura la sagesse d'appuyer la motion. Si celle-ci est adoptée, je propose que ce comité n'ait pas à fonctionner comme les autres comités persistent à le faire; je parle de bloquer l'accès aux témoins aux points de vue opposés, de ne jamais inclure les témoignages dans le rapport ou de faire fi des recommandations formulées par les témoins. En agissant comme je le propose, on ferait la lumière sur les enjeux et on arriverait à établir la reddition de comptes et la transparence nécessaires à ce programme, que nous jugeons mal géré. Il serait alors possible d'adopter des recommandations claires, plutôt que de laisser les sept députés se comporter comme dans tous les autres comités parlementaires, c'est-à-dire leur permettre d'empêcher les témoins de parler et de prétendre que leurs recommandations n'ont pas été ignorées, et voir tous les partis présenter un rapport dissident. Il n'en était pas ainsi à la Chambre auparavant; à l'heure actuelle, il semble que ce soit le cas à toutes les audiences devant un comité, où personne n'obtient qu'on rende vraiment compte de ce que disent les témoins.
J'appuie cette motion parce que le programme des travailleurs temporaires est un élément important de la stratégie canadienne concernant le marché du travail. Nous savons qu'il profite de façon importante à l'économie et au marché du travail. Il est nécessaire, par exemple, de maintenir la productivité dans certains secteurs et d'améliorer la prospérité du Canada. Il s'agit d'un programme important.
Le programme est guidé par deux principes très clairs. Premièrement, les travailleurs étrangers temporaires sont embauchés pour faire un travail que les Canadiens ne sont pas en mesure d'accomplir parce qu'ils n'ont pas les compétences ou les connaissances nécessaires. Deuxièmement, les travailleurs étrangers temporaires sont embauchés pour faire un travail que les Canadiens refusent de faire en raison du salaire ou de la nature du travail. Nous savons que certains Canadiens refuseraient d'accepter certains de ces emplois. Par conséquent, le Programme des travailleurs étrangers temporaires est un plus pour ceux qui « ne sont pas en mesure » ou ceux « qui refusent » de faire un travail disponible sur le marché du travail canadien.
Nous savons que c'est un gouvernement libéral qui a mis sur pied le programme. À l'origine, le programme visait un juste équilibre. Il fallait, d'une part, protéger les emplois et les salaires des travailleurs canadiens tout en acceptant des travailleurs étrangers temporaires et, d'autre part, veiller à ce que les travailleurs canadiens aient accès aux possibilités de formation en vue d'acquérir les compétences et les connaissances qui leur faisaient défaut et qui faisaient en sorte que des travailleurs étrangers temporaires venaient travailler au Canada. Le programme visait également à aider les PME et les sociétés qui avaient des difficultés légitimes de trouver des travailleurs. Le programme était également censé protéger la dignité des travailleurs étrangers temporaires en veillant à ce qu'ils touchent un juste salaire, soient traités sur un pied d'égalité avec les travailleurs canadiens qui accomplissent le même travail et soient régis par les lois du travail de la province dans laquelle ils travaillent.
Le gouvernement conservateur a détruit cet équilibre. Il a modifié le système de sorte qu'il profite uniquement aux employeurs. Il a fermé les yeux sur l'application de ce programme ainsi que sur les droits des travailleurs étrangers temporaires. Il a fait venir des travailleurs non pas parce qu'il y avait un manque de travailleurs qualifiés au Canada, mais — comme nous l'a appris RBC — pour permettre à des sociétés de remplacer des personnes qualifiées et aptes à faire le travail, ce qui va à l'encontre du concept du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Pour couronner le tout, les travailleurs canadiens qui possèdent les compétences nécessaires forment les travailleurs étrangers temporaires pour faire le travail à leur place, ce qui, au bout du compte, les privera de leurs emplois.
Ce n'est pas de cette façon que le système était censé fonctionner.
Les conservateurs ont beau soutenir que RBC et les autres entreprises se conforment à la loi et agissent en toute légalité, nous savons que le gouvernement actuel, en n'appliquant pas du tout certains règlements, n'a aucunement évalué ni surveillé ce qui se passe dans la réalité. Nous demandons depuis longtemps des statistiques précisant où travaillent ces travailleurs, quels genres d'emplois ils occupent et combien ils gagnent, mais en vain. Le Congrès du travail du Canada pose les mêmes questions depuis 2006, mais le gouvernement actuel ne lui a pas non plus répondu.
Le comité que nous proposons rendrait transparentes certaines des données que nous voulons connaître. La reddition de compte, c'est important, quel que soit le programme en cause, mais pour qu'elle soit possible, il faut une surveillance et il faut de la transparence, deux éléments qui font défaut en ce qui concerne le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Le gouvernement se contente de répéter que tout est fait comme il se doit. Pourtant, comme on le constate entre autres avec RBC, ce n'est pas le cas. Par exemple, en Colombie-Britannique, on a fait venir plus de 200 travailleurs chinois même si la province n'en avait pas besoin. Après tout, il y a beaucoup d'exploitation minière en Colombie-Britannique, et des tonnes de nos concitoyens ont les compétences voulues en la matière. Malgré tout, on a fait venir des travailleurs chinois afin de combler les besoins d'une mine, et le gouvernement ne s'y est pas opposé.
Au bout du compte, les conservateurs connaissent les règles, mais ne les appliquent pas. Ils connaissent les règles, mais ne s'assurent pas qu'elles sont respectées.
Par ailleurs, les travailleurs étrangers temporaires qui viennent au Canada sont censés être traités conformément aux lois du travail en vigueur chez nous. Lors de la construction de la Canada Line entre Richmond et Vancouver, les responsables ont fait appel à deux groupes de travailleurs étrangers parce que ceux-ci avaient les compétences requises. Un groupe est venu de l'Europe et l'autre du Costa Rica. Les Costariciens sont venus parce qu'ils étaient les seuls à savoir comment faire fonctionner les aléseuses spéciales qui devaient être utilisées sous-terre pour construire la ligne. Or, le salaire de ces travailleurs correspondait à la moitié de la rémunération versée aux travailleurs temporaires venus de l'Europe. Qui plus est, ces travailleurs n'ont pas obtenu tous les avantages qu'ils étaient censés avoir. N'eut été du conseil des métiers de la construction de la Colombie-Britannique, qui a porté la cause devant un tribunal des droits de la personne, nous n'aurions pas eu vent de cette situation. Au bout du compte, le tribunal a ordonné aux responsables de verser 2,5 millions de dollars en salaires impayés, afin que le traitement accordé aux travailleurs costariciens au Canada soit le même que celui des travailleurs européens.
Le gouvernement manque de vigilance. Les conservateurs auraient dû réagir face à cette situation, qui s'est produite en 2008, mais il est resté muet.
Je répète que personne ici ne s'oppose au Programme des travailleurs étrangers temporaires. Nous regardons ce qui s'est produit depuis que le gouvernement a pris le pouvoir et la façon dont il changé la nature de ce programme. Qui plus est, en 2012 le nombre de travailleurs étrangers temporaires a grimpé au point de s'élever à 338 000. Pourtant, nous vivons à une époque où un grand nombre de Canadiens cherchent du travail. Le mois dernier, 54 000 Canadiens étaient à la recherche d'un emploi et nous parlons ici de travailleurs qualifiés. Or, les travailleurs étrangers temporaires accaparent des emplois pour lesquels des Canadiens sont formés et qu'ils sont aptes à occuper. Dans certains cas, les travailleurs étrangers temporaires qui viennent chez nous pour occuper des emplois pour lesquels les Canadiens n'ont pas la formation requise sont victimes de discrimination.
Je ne parle pas uniquement des Costariciens et des mineurs chinois. Il y a un grand nombre de pilotes dans ma circonscription. Ceux-ci m'ont écrit pour me dire que le gouvernement permet à des pilotes saisonniers étrangers de venir au Canada et de piloter des aéronefs canadiens chez nous, ce qui nuit au programme de formation de nos pilotes. Les pilotes formés au Canada doivent voler un certain nombre d'heures et acquérir de l'expérience de vol afin de gravir les échelons de la profession, obtenir leur permanence et décrocher un poste de pilote. Or, le programme de travailleurs saisonniers a complètement torpillé le programme de formation de nos pilotes.
Des travailleurs sont recrutés à l'étranger pour occuper des emplois pour lesquels des Canadiens sont formés. C'est un cas de mauvaise gestion, de mauvaise utilisation et de cafouillage complet. J'espère que cette situation est uniquement imputable à l'incompétence et qu'elle n'est pas attribuable au fait que le gouvernement souhaite faciliter la tâche des employeurs qui font preuve de discrimination à l'endroit des travailleurs canadiens. Les gens sont préoccupés et ils réagissent, mais nous n'obtenons pas de réponses. Encore une fois, le comité dont nous proposons la création nous permettrait d'obtenir des réponses.
Nous devons rétablir la confiance des gens à l'égard du programme. Nous devons déterminer quels employeurs profitent des 35,5 millions de dollars dépensés pour traiter les demandes d'avis sur le marché du travail accélérés. Nous ne savons pas qui sont ces employeurs. Le gouvernement a effectué une consultation et les employeurs lui ont dit vouloir contourner l'obligation de faire de telles demandes pour aller plus vite. Mais certains employeurs et certaines entreprises ne voulaient pas seulement aller plus vite. Ils voulaient aussi échapper à tout examen et ne pas avoir à oeuvrer dans la transparence. Ils voulaient être capables de faire venir qui ils voulaient. C'est ce que la RBC a fait. Le gouvernement a été mis au courant et il a laissé faire. Mais il s'est bien gardé de révéler trois autres demandes issues de la consultation. Premièrement, les employeurs ont demandé également de pouvoir faire signer au minimum des contrats de deux ans aux travailleurs étrangers temporaires. Nous avons pu voir que, dans le cas de la RBC, le contrat était d'une durée de six mois. C'était déjà contraire à l'idée d'un minimum de deux ans.
Les employeurs ont demandé également que le contrat puisse être prolongé jusqu'à une durée de quatre ans si on ne trouve entretemps aucun Canadien dûment formé pour occuper les emplois en question. Ils voulaient en outre une dernière chose, que le gouvernement s'est bien gardé de leur accorder. C'était que les travailleurs étrangers temporaires puissent avoir le droit de demander la résidence permanente au Canada, puis de devenir citoyens.
Pensez-y. Une personne occupe un emploi pendant une période de deux à quatre ans en tant que travailleur étranger temporaire. Elle sait dorénavant parler anglais et français. Elle comprend le monde du travail canadien. Elle comprend les règles et l'éthique qui y sont en place. Elle est donc très bien placée pour devenir un travailleur permanent.
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires n'existe pas seulement en tant que stratégie pour alimenter le marché du travail en main-d'oeuvre, mais aussi pour bâtir le pays. Lorsque des gens viennent au Canada, y apprennent l'anglais et le français et sont capables d'apporter quelque chose d'enrichissant à la société, ils veulent faire venir leur famille aussi. Nous souhaitions qu'ils fassent venir leur famille, du moins les libéraux le souhaitaient lorsqu'ils ont créé ce programme. Nous voulions qu'ils puissent prendre racine, bâtir le pays et en être partie prenante. Nous voulions qu'ils considèrent que ce qui est bon pour le pays est bon pour eux, et vice-versa. Nous voulions qu'ils deviennent des citoyens canadiens convaincus. C'est ainsi que notre pays s'est construit. Au cours des vingt dernières années, le pays a pu profiter du Programme de travailleurs étrangers temporaires, qui ne consiste pas à exploiter les gens qui viennent ici travailler, pour ensuite les renvoyer dans leur pays d'origine en leur disant qu'ils n'ont pas le droit de demander la résidence permanente. C'est pourtant ce que fait le .
Certains employeurs diront qu'on ne devrait pas leur demander de l'information parce qu'ils sont dans le secteur privé, mais le gouvernement doit absolument faire comprendre aux gens du secteur privé que les renseignements qu'on leur demande serviront à rendre des comptes aux contribuables, qui financent ce programme. C'est une question de transparence et de reddition de comptes, qui laissent tellement à désirer chez le gouvernement.
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires n'a pas respecté certaines lois provinciales. C'est ce qu'on a pu constater dans le cas des Costaricains qui ont participé à la construction de la Canada Line. C'est ce qu'on a pu constater dans le cas des pilotes saisonniers étrangers qui étaient parfaitement qualifiés, mais qui ne pouvaient pas gravir les échelons. Les gens de ma circonscription m'en ont souvent parlé. Le cas des mineurs est un autre exemple. Dans certains secteurs, d'honnêtes travailleurs étrangers temporaires se heurtent à des problèmes, mais le gouvernement ne fait pas en sorte que les règles et les règlements soient respectés.
C'est très beau, ce qui est écrit dans le site Web. Les règles, les règlements et les sanctions sont claires. Or, c'est seulement par hasard qu'on a découvert les manquements à ces règles. Le gouvernement n'évalue pas le programme. Il ne fait aucune surveillance et n'impose pas de sanctions aux gens qui enfreignent les règles.
Il faut absolument que nous fassions la lumière dans ce dossier. Il faut absolument qu'on crée un comité et que les néo-démocrates et tous les autres députés s'entendent pour dire que le gouvernement aime bien parler de transparence et de responsabilité envers les contribuables, mais qu'il n'agit jamais. Il est question de rendre des comptes aux travailleurs canadiens, qui sont nombreux, dans le climat économique actuel, à perdre leur emploi au profit d'autres pays. Il faut faire preuve d'une certaine loyauté envers nos propres concitoyens.
La ministre a annoncé un examen annuel. Elle a dit qu'elle procéderait à un examen interne. Voici un bon exemple. Il y a six mois, quand est survenu le problème des mineurs chinois embauchés pour travailler en Colombie-Britannique, la ministre a déclaré qu'elle effectuerait un examen. Il n'y en a pas eu. Nous ne savons pas ce qui se passe au sujet de ce dossier. Pendant ce temps, au cours de ces six mois, la Banque royale du Canada a enfreint les règles.
Nous ne pouvons pas faire confiance au gouvernement conservateur quand il dit qu'il procédera à un examen interne. Il ne l'a pas fait. Nous avons besoin d'un processus ouvert qui nous permette de consulter les intéressés, d'entendre des témoins et de nous déplacer. Nous devons aller constater sur place ce qui s'est passé.
J'espère que la Chambre se prononcera en faveur de la motion. J'espère que, lorsque le comité quasi parlementaire sera en place, il fonctionnera comme les comités parlementaires sont censés fonctionner. J'espère qu'il sera ouvert et transparent et que les recommandations des témoins seront présentées de façon honnête. J'espère que les sept membres du gouvernement qui en feront partie n'entraveront pas ses travaux, comme les ministériels ont tendance à le faire.
Le gouvernement doit assumer la responsabilité de ce qui s'est passé avec le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Il doit assumer la responsabilité de tous les problèmes qui s'y rapportent et de la colère des travailleurs et des contribuables canadiens devant la mauvaise gestion de ce programme. Les conservateurs doivent s'arranger pour être transparents et capables de rendre des comptes. Si les députés d'en face prennent vraiment ces questions au sérieux, j'espère qu'ils se prononceront en faveur de la transparence et de la reddition de comptes.
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Monsieur le Président, avant de commencer mon discours, je tiens à vous informer que je partagerai mon temps de parole avec le député de , qui accomplit un excellent travail dans ce dossier en tant que secrétaire parlementaire.
Je suis heureux d'avoir la possibilité de participer au débat sur la motion présentée par le député de au sujet du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Tout d'abord, je serai très clair. Au départ, ce programme avait pour objectif d'aider les employeurs à trouver de l'aide temporaire lorsqu'il y avait des pénuries graves et avérées de main-d'oeuvre. En tant que député de l'Alberta, je sais très bien ce qu'est une pénurie de main-d'oeuvre.
Ce que les médias nous ont appris dernièrement au sujet du programme est inquiétant, et nous examinons la situation afin de voir à ce que le programme puisse atteindre son objectif initial. Dans le budget, nous nous sommes engagés à apporter des correctifs au programme afin de veiller à ce que les Canadiens aient accès en priorité aux emplois disponibles. Puisqu'il est question du budget, j'aimerais en profiter pour parler de la conjoncture économique actuelle, car l'économie a toujours été et continue bien entendu d'être la priorité absolue de notre parti.
Le Canada a bien tiré son épingle du jeu malgré les difficultés économiques qu'on observe en ce moment à l'échelle mondiale. Le Canada est le pays du G7 qui affiche le meilleur bilan au chapitre de la création d'emplois. Grâce au leadership solide de notre et du , il s'est créé, net, plus de 900 000 emplois au pays depuis le creux de la récession, et la plupart sont des emplois à temps plein dans le secteur privé.
La demande de travailleurs possédant les compétences recherchées augmente parallèlement à la croissance de l'économie. Dans certaines régions, la demande de travailleurs qualifiés a grimpé en flèche, ce qui a donné lieu à des pénuries de main-d'oeuvre dans des emplois clés qui revêtent une importance particulière pour notre économie et notre prospérité future. Bien souvent, cette situation pose un défi aux employeurs, aux travailleurs et, bien entendu, au gouvernement. C'est pour cette raison que j'ai été très heureux de lire le rapport du Comité des ressources humaines sur les pénuries de main-d'oeuvre et de compétences. Ce travail est maintenant terminé. En vue de la rédaction de ce rapport, les membres du comité ont parcouru le pays pour s'entretenir avec les propriétaires d'entreprises canadiennes. On trouve dans le rapport d'excellents témoignages, qui portent sur les défis que ces employeurs doivent relever.
En fait, le député de faisait partie de ce comité. Il a participé aux audiences au cours desquelles les entreprises ont expliqué en détails comment le Programme des travailleurs étrangers temporaires les aide à relever ces défis. Je dis cela parce que la motion d'aujourd'hui propose la création d'un comité spécial qui se pencherait sur une question que le Comité des ressources humaines est déjà habilité à examiner. Il a d'ailleurs déjà entendu les préoccupations des entreprises et des travailleurs canadiens en ce qui a trait au déséquilibre croissant des compétences. C'est cette étude, ainsi que d'autres consultations prébudgétaires, qui nous ont incités à tant mettre l'accent sur les compétences et la formation dans le récent budget. Le Plan d'action économique de 2013 nous permet d'adopter une approche à plusieurs volets pour résoudre les problèmes de pénurie de main-d'oeuvre et de déséquilibre.
En premier lieu, le Plan d'action économique de 2013 investit de façon considérable dans les compétences et la formation afin que tous les travailleurs canadiens, en particulier ceux qui sont actuellement sans emploi, possèdent les compétences nécessaires pour participer activement à la croissance de l'économie canadienne. Nous allons également accroître notre soutien envers les groupes qui sont actuellement sous-représentés sur le marché du travail, notamment les jeunes, les personnes handicapées, les Autochtones et les nouveaux arrivants. Nous tenons à ce que tous les Canadiens puissent se trouver un emploi, car les employeurs canadiens ont besoin de chacun d'eux.
Une des pierres angulaires du Plan d'action économique de 2013 est la nouvelle subvention canadienne pour l'emploi, en vertu de laquelle jusqu'à 130 000 Canadiens par année pourraient obtenir 15 000 $, dont 5 000 $ du gouvernement fédéral, pour obtenir une nouvelle formation. On s'attend à ce que les provinces et les employeurs versent une contribution équivalente à celle du gouvernement fédéral. Comme l'a indiqué le , pour la première fois, grâce à la subvention canadienne pour l'emploi, ce ne sera plus le gouvernement qui dictera les choix de la formation axée sur les compétences. Ce seront les employeurs qui ont des emplois à offrir et les Canadiens qui veulent travailler, comme cela doit se faire. Plus important encore, la nouvelle subvention devrait procurer quelque chose d'essentiel aux Canadiens au chômage ou en situation de sous-emploi: un nouvel emploi ou un meilleur emploi.
Nous continuons d'investir afin de réduire les entraves à l'accréditation des apprentis. Nous comptons également modifier les pratiques en matière d'approvisionnement afin d'inciter les entrepreneurs à recourir à des apprentis aux termes de contrats fédéraux de construction et d’entretien. Finalement, afin de tirer le maximum de l'éducation et des talents des récents diplômés, nous allons investir 70 millions de dollars sur trois ans afin d'offrir 5 000 stages rémunérés de plus aux récents diplômés de l’enseignement postsecondaire.
Nous sommes toutefois conscients que, dans certaines régions du pays, les entreprises locales ne peuvent trouver la main-d'oeuvre et les compétences dont elles ont besoin. C'est particulièrement vrai dans ma circonscription, et c'est pourquoi il y a le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Ce programme aide à trouver une aide temporaire là où il y a une pénurie grave et avérée de main-d'oeuvre.
D'ailleurs, le député de reconnaît lui-même l'importance de ce programme, puisqu'il a déjà écrit des lettres pour appuyer l'arrivée de travailleurs étrangers temporaires. Le programme a aussi obtenu l'appui des députés de , de , de et de . Même le NPD, malgré son discours, a vu un nombre impressionnant de députés appuyer par écrit ce programme, y compris son leader parlementaire, et même l'un de ses leaders adjoints.
Il est plutôt évident que l'appui manifesté à l'égard de ce programme transcende toute allégeance politique. Ce programme permet aux employeurs d'embaucher des travailleurs étrangers de façon temporaire afin de remédier immédiatement à une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée lorsqu'on ne peut faire appel à des citoyens canadiens et à des résidents permanents pour faire le travail.
Le programme joue un rôle crucial lorsqu'il s'agit de répondre aux besoins à court terme des entreprises qui ont un urgent besoin de travailleurs, et j'insiste sur le caractère urgent de la situation. Le Programme des travailleurs étrangers temporaires a été conçu comme un dernier recours, et c'est seulement ainsi que les employeurs devraient l'utiliser.
Comme je l'ai dit dans mes observations préliminaires, les derniers reportages des médias au sujet du programme sont très préoccupants, et le gouvernement fait enquête pour veiller à ce que le programme fonctionne comme il se doit.
Le gouvernement s'est engagé à faire en sorte que les Canadiens soient toujours les premiers considérés pour doter un poste. Comme nous l'avons souligné dans le Plan d'action économique de 2013, nous travaillerons dorénavant avec les employeurs pour veiller à ce qu'ils fassent appel à des travailleurs étrangers temporaires seulement lorsqu'ils sont vraiment incapables de trouver des Canadiens pour doter ces postes.
Nous nous attendrons à ce que les sociétés fassent plus d'efforts pour recruter des travailleurs canadiens avant de pouvoir recourir au Programme des travailleurs étrangers temporaires. Par exemple, les employeurs devront étendre la durée et la portée de leurs avis concernant des postes à pourvoir, et nous resserrerons les critères d'embauche entourant les langues non officielles dans le cadre du programme.
J'aimerais signaler à la Chambre que selon Marchés mondiaux CIBC, en décembre 2012, 30 % des entreprises canadiennes manquaient de main-d'oeuvre qualifiée. Dans son bulletin Baromètre des affaires, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a déclaré que 34 % des petites et moyennes entreprises estiment que la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée nuit à leur croissance.
Pour répondre à ces besoins et encourager encore davantage le redressement économique, le gouvernement augmente son soutien à l'égard de la formation axée sur les compétences et des apprentis. Parallèlement, nous veillons à offrir des possibilités d'emploi à ceux qui éprouvent le plus de difficultés à intégrer le marché du travail, notamment les jeunes, les Autochtones et les personnes handicapées.
Nous reconnaissons qu'il est nécessaire de veiller à ce que tous les Canadiens aient la possibilité de contribuer pleinement à l'économie canadienne. Notre Plan d'action économique continue d'améliorer la croissance économique et la prospérité à long terme du Canada.
En cette période de croissance économique, nous veillerons à ce que les Canadiens puissent être les premiers à postuler pour les emplois offerts ici-même au pays. Plutôt que de voter contre les investissements dans la formation des Canadiens, l'opposition devrait appuyer notre Plan d'action économique. J'invite tous les députés à reconnaître que nous avons assez discuté et qu'il est temps d'appuyer des mesures concrètes en vue d'améliorer le Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Pour toutes ces raisons, je voterai contre la motion. Le travail est déjà amorcé. Je remercie la Chambre de m'avoir écouté. Je répondrai volontiers à toute question.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer à ce débat sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Il m'apparaît toutefois qu'on gagnerait à modérer un peu les élans oratoires et à accorder plus d'attention aux faits.
Le gouvernement conservateur continue de mettre l'accent sur la création d'emploi, la croissance économique et la prospérité à long terme. Comme les Canadiens peuvent le constater, nos initiatives donnent des résultats concrets. Le Canada a toujours le meilleur taux de croissance de l'emploi parmi les pays du G7. Nous avons créé, net, plus de 900 000 emplois. Parmi ceux-ci, plus de 90 % sont des emplois à temps plein, et près de 80 % se trouvent dans le secteur privé. Le Fonds monétaire international et l'Organisation de coopération et de développement économiques jugent qu'au cours des prochaines années, le Canada sera au premier rang des pays du G7 pour sa croissance économique.
Les libéraux et les néo-démocrates peuvent bien continuer de présenter des motions comme celle-là, qui ne tiennent pas compte des faits ni de ce qu'a accompli notre gouvernement. Mais les Canadiens savent à quoi s'en tenir et ne sont pas dupes.
Le gouvernement est résolu à aider encore plus de Canadiens à trouver un emploi, et c'est justement dans ce but que nous investissons considérablement dans la formation professionnelle. Avec le Plan d'action économique de 2013, nous avons créé la nouvelle subvention canadienne pour l'emploi, qui a été accueillie chaleureusement par de nombreux organismes et intervenants de partout au pays. Pour assurer notre croissance économique future, il faut jumeler les besoins des employeurs avec la formation que reçoivent les Canadiens. C'est pourquoi la subvention canadienne pour l'emploi changera la façon dont les Canadiens reçoivent de la formation.
Pour la première fois, les choix concernant la formation professionnelle ne seront pas dictés par le gouvernement mais par les personnes les plus concernées, c'est-à-dire les employeurs et les Canadiens qui veulent travailler. Les chercheurs d'emploi suivront une formation dans les collèges communautaires, les collèges professionnels, les écoles polytechniques ou les centres de formation des syndicats, par exemple. Des centaines de milliers de Canadiens profiteront de la subvention canadienne pour l'emploi.
De plus, en raison des nombreux emplois que créent les petites entreprises dans l'économie canadienne, le gouvernement élargit et prolonge d'un an le crédit temporaire à l'embauche.
Je reconnais que les partis de l'opposition font de beaux discours, mais nous savons que les gestes sont plus éloquents que les paroles. Les libéraux et les néo-démocrates ont voté contre toutes les politiques que vous avons mises en place pour aider les Canadiens à trouver du travail. Le fait qu'ils font abstraction des Canadiens et des experts en votant contre la subvention canadienne pour l'emploi en dit davantage que tous les discours qu'ils tiennent aujourd'hui.
En s'opposant au Plan d'action économique de 2013, les députés de l'opposition ne tiennent pas compte de l'avis de Manufacturiers et Exportateurs du Canada, qui ont dit que les mesures prévues dans notre plan « sont d'excellentes nouvelles pour les compagnies créatrices d'emploi au Canada ».
La Chambre de commerce du Canada a affirmé que les mesures annoncées dans le budget constituent « un pas important, de la part du gouvernement fédéral, pour s'attaquer au problème de la pénurie sectorielle des compétences au Canada ».
La Fédération canadienne des municipalités, quant à elle, a dit que le budget « stimulera la croissance et la création d'emplois tout en jetant les bases d'une économie plus concurrentielle. »
Finalement, l'Association canadienne des restaurateurs et des services alimentaires a affirmé ce qui suit: « L’ACRSA accueille les mesures prises pour rendre les programmes de formation plus transparents et pour aider les employeurs à recruter et à former des Canadiens qui sont sous-représentés dans la population active. »
Voilà l'opinion de seulement quelques-uns des nombreux organismes très respectés qui conviennent que le Plan d'action économique de 2013 favorisera la croissance économique, créera des emplois et améliorera la formation axée sur les compétences afin que plus de Canadiens puissent entrer sur le marché du travail. Malheureusement, s'il n'en tenait qu'aux partis de l'opposition, ces investissements, ces idées et ces concepts n'iraient pas de l'avant.
Si les libéraux et les néo-démocrates avaient pris la peine de lire le budget avant de décider de voter contre, ils auraient remarqué qu'il prévoit plusieurs améliorations au Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Allons donc.
Le député d'en face pourrait peut-être me citer les deux pages du budget où nous parlons du Programme des travailleurs étrangers temporaires. S'il a lu le budget, je suis sûr qu'il peut m'indiquer les deux pages où nous y faisons mention.
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires veillera à ce que les Canadiens aient la priorité pour accéder aux emplois disponibles et à ce que les employeurs fassent davantage pour recruter des Canadiens et les former. Bref, des changements sont apportés pour que le Programme des travailleurs étrangers temporaires soit seulement utilisé aux fins prévues, c'est-à-dire remédier, de manière temporaire, à une lacune grave et avérée de main-d'oeuvre au pays.
Comme le député qui est intervenu plus tôt, je ne peux pas comprendre comment les libéraux peuvent présenter une motion comme celle-ci et néanmoins voter contre des changements qui permettraient d'améliorer ce programme.
Le gouvernement en fait une étude approfondie et le Plan d'action économique énonce certains changements qui seraient apportés, par exemple le fait de travailler avec les employeurs pour s'assurer que l'on fasse appel à des travailleurs étrangers temporaires seulement quand il n'y a vraiment aucun Canadien pour occuper ces emplois. Le Plan d'action économique de 2013 exige que les employeurs accroissent leurs efforts de recrutement pour embaucher des Canadiens avant même de pouvoir présenter une demande au titre du programme des travailleurs étrangers temporaires. Le gouvernement va également aider les employeurs qui ont vraiment besoin de recourir au programme à élaborer des plans pour opérer la transition vers une main-d'oeuvre entièrement canadienne. Il n'y a pas une seule compagnie au Canada qui ne veut pas embaucher des Canadiens. Les compagnies veulent embaucher des Canadiens, mais il n'y a tout simplement pas assez de Canadiens pour combler ces postes. Cela s'ajoute à d'autres améliorations qui ont été annoncées dans les budgets précédents et, soit dit en passant, l'opposition avait également voté contre ces budgets.
Nous établissons des mesures rigoureuses de contrôle et de conformité pour s'assurer que les employeurs respectent leurs engagements au sujet des salaires, des conditions de travail et des investissements dans la formation des Canadiens. Ces mesures permettront de procéder à des inspections des employeurs, y compris des visites sur place, pour vérifier leur conformité aux exigences du programme.
En plus des engagements pris dans le Plan d'action économique, d'autres changements seront apportés au programme des travailleurs étrangers temporaires à mesure que nous continuons de consulter les travailleurs, les employeurs, les syndicats, les défenseurs des droits des migrants et l'ensemble des Canadiens.
L'hypocrisie de l'opposition est flagrante dans ce dossier, et pas seulement dans ses votes antérieurs. On le constate aussi par le fait même que plusieurs députés des deux partis de l'opposition qui participent au débat sur la motion aujourd'hui nous ont écrit pour nous demander d'accélérer l'octroi de visas à des travailleurs étrangers temporaires. Ces députés viennent de toutes les régions du pays, même de certains endroits où le taux de chômage est élevé. Des députés de l'opposition nous ont également demandé de reconsidérer des décisions négatives rendues par le ministère, même dans des cas où le ministère constate que des Canadiens devraient être en mesure de faire le travail, ou d'accélérer le traitement des dossiers des travailleurs étrangers temporaires. Les députés de l'opposition ne cessent de s'adresser au gouvernement, au ministre et même à moi pour demander, oralement et par écrit, si nous pouvons prêter notre aide pour annuler une décision pour faire venir dans leur circonscription un travailleur étranger temporaire.
Je ne saurais trop insister sur le fait que le gouvernement veut s'assurer dans toute la mesure du possible que les Canadiens soient les premiers servis pour occuper tous les emplois disponibles et que les employeurs aient les outils voulus pour faire appel à des Canadiens pour combler leurs besoins de main-d'oeuvre dans leurs secteurs respectifs. Nous faisons aussi des investissements dans la formation professionnelle pour aider les Canadiens en chômage ou sous-employés à réintégrer le marché du travail.
Si le Parti libéral et le NPD se souciaient vraiment de ce dossier et croyaient réellement accomplir quelque chose grâce à la motion qu'ils ont présentée et dont nous débattons, ils ne voteraient pas contre les nouveaux investissements dans la formation professionnelle. Ils ne voteraient pas non plus contre les grandes réformes proposées au Programme des travailleurs étrangers temporaires afin que les emplois soient offerts en priorité aux Canadiens.
Ce n'est pas compliqué. Nous avons élaboré une stratégie. Nous nous sommes penchés sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires dès que nous avons été portés au pouvoir. Nous avons sillonné le pays. Je me suis rendu dans chaque province pour discuter avec les travailleurs et les acteurs de l'industrie — PME et grandes entreprises confondues, du secteur agricole jusqu'à celui des technologies en passant par l'industrie de la fabrication — et les écouter. Il arrive effectivement que les Canadiens ne puissent pas combler les postes à pourvoir, et ces entreprises, petites ou grandes, ont alors besoin d'aide pour pallier cette pénurie. C'est exactement ce que leur offre le Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Dans l'ensemble, il ne s'agit pas d'une passerelle vers la citoyenneté ou la résidence permanente, mais simplement d'un outil économique qui a permis à des entreprises canadiennes de combler leurs postes vacants et de maintenir leur production tout en demeurant concurrentielles sur la scène internationale aussi bien que locale.
Je termine en citant la page 89 du budget:
Le gouvernement procédera à la réforme du Programme des travailleurs étrangers temporaires du Canada pour faire en sorte que les emplois disponibles soient tout d’abord offerts aux Canadiens.
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Monsieur le Président, j'interviens avec plaisir pour appuyer une motion qui devrait recevoir l'aval de tous les députés.
Je suis un peu déçu, je dois le dire, par les commentaires des néo-démocrates et des conservateurs. Souhaitons qu'après avoir entendu les divers arguments, ils réviseront leur opinion sur la question.
Le secrétaire parlementaire a posé une question sur la situation d'ensemble au Canada et sur notre volonté de voir le pays prospérer. Sans aucun doute, le Parti libéral a montré, pendant les années où il était au pouvoir, que la politique d'immigration joue un rôle important pour la prospérité économique future du Canada, sans parler de l'éventuel objectif d'enrichissement du tissu social dans lequel nous vivons.
Je voudrais faire une comparaison entre un gouvernement libéral et un gouvernement conservateur. Les nombres sont très évocateurs: 338 000. Voilà le nombre que j'ai répété trois ou quatre fois aujourd'hui. Est-il indispensable que le Canada ait 338 000 travailleurs étrangers temporaires? À mon avis, il faut répondre par la négative: le Canada n'a pas besoin de 338 000 travailleurs étrangers temporaires.
Ce qu'il faut, c'est élaborer des programmes d'immigration qui soient efficaces et qui marchent. Prenons un exemple concret. Je considère que l'un des programmes d'immigration les plus fructueux des 15 dernières années a été le programme des candidats des provinces. Il s'agissait d'un programme économique destiné à toutes les provinces, et qui leur permettait de chercher dans le monde entier les personnes à faire venir au Canada pour satisfaire un besoin économique.
C'est l'ancien premier ministre Jean Chrétien qui l'a instauré initialement, et l'ancien premier ministre Gary Filmon du Manitoba y a adhéré assez rapidement. Le Manitoba y a vu un élément positif en 1998 et y a adhéré lui aussi très rapidement. Non seulement l'avons-nous instauré, mais nous nous sommes également engagés à prospérer grâce à ce programme, car le Manitoba a bien vu les avantages économiques de la venue des immigrants dans notre province. Grâce au programme des candidats des provinces, les chiffres de l'immigration ont connu chez nous une forte augmentation, passant d'une moyenne de 3 500 ou 4 000 à une moyenne de 12 000 à 14 000.
On peut considérer les avantages économiques que la province du Manitoba a retirés au fil des années de cet excellent programme, et les comparer à ceux du programme des travailleurs temporaires. C'est ce que j'ai fait.
Le veut qu'on lui soumette des faits. Je vais lui en soumettre: en 2008, le Manitoba comptait 5 294 titulaires d'un permis de travail temporaire, et aujourd'hui, il en compte 5 572. Leur nombre a diminué ou est resté stable. Pourquoi est-il resté stable? Parce que nous avons profité d'un excellent programme national appelé Programme des candidats des provinces.
Aujourd'hui, d'autres provinces essaient de faire ce qu'ont fait Jean Chrétien et Gary Filmon à la fin des années 1990; elles essaient de profiter de ce programme économique. Ce que craint le Manitoba aujourd'hui, c'est qu'Ottawa ne lui donne pas les certificats dont il a besoin pour faire aussi bien que par le passé.
C'est pourquoi je dis qu'il est temps, pour le gouvernement, d'examiner cette résolution. Il faut aller à différents endroits, écouter ce que les intervenants ont à dire et obtenir le point de vue non seulement du gouvernement, mais aussi celui des milieux d'affaires et des milieux syndicaux du Manitoba. Ce programme a remporté un énorme succès.
Nous n'avons pas eu besoin d'augmenter fortement le nombre des travailleurs étrangers temporaires; à ceux qui étaient prêts à venir travailler au Manitoba, nous avons pu donner l'occasion d'immigrer dans notre province. Cela a contribué à notre prospérité économique. Le programme a joué un rôle déterminant pour la réunification des familles, et il a renforcé le tissu multiculturel de nos collectivités.
Le principe est toujours le même, et pas uniquement au Manitoba. D'autres provinces ont recours au Programme des candidats des provinces. La demande de certificats continue à augmenter plus que jamais.
Mais le gouvernement dit non à cette croissance. Évidemment, il a augmenté le nombre des certificats au fil des ans, mais il doit admettre que la dynamique de croissance du programme doit venir des provinces.
Quand Jean Chrétien et le ministre de l'Immigration ont créé le programme, nous nous attendions à ce qu'il prenne de l'ampleur, et nous avions raison. Le gouvernement refuse de reconnaître ce que pourrait encore apporter le programme à toutes les provinces canadiennes. Si nous avions fait ce qu'il fallait, le Canada n'aurait pas besoin aujourd'hui de 338 000 travailleurs étrangers temporaires.
Au fil des décennies, nous avons pris conscience du rôle que joue l'immigration dans notre pays. Pierre Trudeau a créé le Programme concernant les aides familiaux résidants. Quant au programme temporaire dont nous parlons aujourd'hui, il a été créé par l'administration libérale. Je viens de faire mention du Programme des candidats des provinces. Voilà autant de programmes qui jouent un rôle déterminant, qui nous permettent de répondre aux besoins du marché de la main-d'oeuvre et qui nous apportent encore d'autres avantages.
Et que fait le gouvernement? L'action du ministre actuel a été désastreuse. Le ministre de l'Immigration n'a pas fait un bon travail, contrairement à ce qu'il aimerait prétendre.
Selon le gouvernement, les libéraux ont créé une liste d'attente interminable. Dois-je rappeler au ministre de l'Immigration que c'est lui qui a créé la plus longue liste d'attente dans le plus court laps de temps dans la catégorie des travailleurs qualifiés quand il a émis les IM1? Je crois que la liste comptait bien plus de 150 000 noms après quelques mois à peine.
Quelle a été la solution du ministre au problème des 500 000 travailleurs qualifiés qui espéraient immigrer au Canada et qui attendaient depuis des années? Appuyer sur le bouton « supprimer » et continuer à émettre toujours plus de permis de travail temporaires.
Nous reconnaissons que les permis de travail temporaires ont un rôle à jouer au Canada. C'est pourquoi nous appuyons le programme et son élargissement, mais nous n'appuyons pas le recours au programme au point de nuire à l'économie canadienne. Nous devons offrir aux gens qui vivent au Canada, aux Canadiens et aux résidents permanents, le choix d'occuper les emplois existants. Pour cela, il faut mettre en place un processus pour que ce choix leur soit offert.
Si des employeurs chez McDonald voulaient embaucher des travailleurs étrangers, ils s'adresseraient au bureau des ressources humaines et diraient avoir fait beaucoup d'efforts pour embaucher quelqu'un au Canada, mais en vain, et demanderaient un avis relatif au marché du travail. La réponse devrait être « non », parce qu'avant d'en demander un, ils doivent prouver qu'ils ont respecté certains critères, par exemple en publiant des annonces, pour tenter de combler ces postes vacants au restaurant. Si, entre autres choses, ils pouvaient démontrer que les postes ont été annoncés et que personne ne s'est présenté pour les occuper, alors ils bénéficieraient d'un avis relatif au marché du travail, ce qui leur permettrait alors d'aller à l'étranger et de faire venir quelqu'un au Canada.
Beaucoup soutiendraient que, étant donné les compétences requises pour travailler dans un restaurant McDonald, il y a des centaines, sinon des milliers d'étudiants ou de personnes de 55 ans et plus qui cherchent justement un emploi à temps partiel de ce genre. Ce serait difficile de convaincre mes électeurs que McDonald a vraiment besoin de travailleurs étrangers temporaires.
Toujours dans le secteur de la restauration, que dire d'un cuisinier spécialisé? Je me rappelle des efforts que j'ai dû déployer il y a des années pour aider un restaurant à embaucher un travailleur étranger. Ce restaurant est assez particulier en ce sens que les cuisiniers doivent savoir confectionner des confiseries indo-canadiennes. Ils doivent savoir cuisiner des mets qui sont tout à fait étrangers pour 99 % de la population. Dans certains cas, il peut être très difficile de trouver un cuisinier spécialisé. Souvent, la conjoncture économique a une incidence. Il peut exister un restaurant qui a un besoin légitime; faute de trouver un cuisinier, il peut être forcé de fermer ses portes.
Et je ne parle là que d'un secteur d'activités. On a besoin de travailleurs étrangers temporaires dans divers secteurs partout au pays. C'est la raison pour laquelle le Parti libéral appuie ce programme. On n'a qu'à penser au secteur agricole ou encore à la région de l'Atlantique avec son secteur de la pêche, celui de la culture des fraises et d'autres secteurs, et on peut continuer ainsi vers l'ouest jusqu'en Colombie-Britannique. La demande est énorme. Si nous ne pouvions compter sur des travailleurs étrangers temporaires, ces emplois ne seraient pas pourvus et un grand nombre d'entre eux disparaîtraient à jamais. Ces emplois contribuent à notre PIB. Si nous n'accordons pas d'importance à ces emplois, c'est notre style de vie qui va en pâtir, car, nous ne parlons pas de deux, trois ou quatre emplois, mais de dizaines de milliers d'emplois.
Lorsque le Parti libéral était au pouvoir, nous avions 160 000 de ces emplois, mais nous avons fait entrer en jeu d'autres programmes qui permettaient l'immigration, comme le Programme des candidats des provinces, grâce auquel les provinces avaient leur mot à dire. J'ai été choqué hier d'entendre le leader de l'opposition officielle prendre la parole, fâché comme toujours, pour dire que 340 000 de ces travailleurs étrangers occupaient 40 % des 900 000 emplois créés. C'est faux. Le doit pousser plus loin ses recherches sur cette question. C'est trop important. Je présume que le porte-parole en matière d'immigration lui parlera et lui expliquera le rôle utile que joue ce programme pour tous les Canadiens. Non seulement est-il avantageux pour le travailleur étranger qui vient au Canada, mais il procure aussi un avantage comparable ou supérieur au Canada.
C'est pourquoi nous tentons aujourd'hui de convaincre tous les partis que la meilleure façon d'améliorer le programme consiste à participer aux discussions sans trop d'idées préconçues. Je peux faire preuve d'ouverture d'esprit, participer aux discussions, puis aller au Manitoba pour comprendre pourquoi cette province n'a aucunement besoin d'un plus grand nombre de travailleurs étrangers temporaires. Pourtant, l'économie de cette province se porte exceptionnellement bien. Par rapport aux autres provinces, le Manitoba s'est toujours classé parmi les trois provinces où le taux de chômage était le moins élevé.
L'immigration a joué un rôle essentiel dans cette situation, tout comme le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Si j'ai bien compris, même lorsque le Parti libéral formait le gouvernement pendant les plus belles périodes de prospérité, il n'y a jamais eu plus de 160 000 travailleurs étrangers temporaires. Nous préconisions une approche équilibrée. Nous voulons que les chômeurs canadiens aient la priorité pour combler ces postes.
Nous reconnaissons aussi à quel point il est important pour notre économie et notre tissu social que nous ne perdions pas d'emplois faute d'arriver à les combler. C'est pour cela qu'il y a des travailleurs temporaires. Leur contribution demeure tangible.
C'est pour cela que, à notre avis, cette motion n'est pas exagérée. Elle est assez simple. Je serai très déçu et assez étonné si les néo-démocrates ne votent pas en sa faveur. Je verrai bien. J'espère que j'interprète mal les propos que j'entends. Je serai très déçu, pas surpris, mais déçu, si le gouvernement conservateur ne reconnaît pas l'importance de ce programme.
Les conservateurs parlent du Plan d'action économique. Chaque fois que l'un d'eux prend la parole et mentionne ces mots, il a droit à des félicitations. Cependant, le Plan d'action économique ne résoudra pas le problème, car c'est un pétard mouillé. Au bout du compte, ce plan ne fait qu'une chose: créer de nombreux emplois dans le secteur de la publicité, car le gouvernement dépense des millions de dollars pour annoncer en boucle une mesure qui aura des répercussions négatives. Et ce n'est là qu'un aspect de la chose.
Si le gouvernement veut adopter une perspective globale en matière d'immigration et de travail, pourquoi s'opposerait-il à la création d'un comité où nous pourrions discuter de ces programmes? Qu'il s'agisse du Programme concernant les aides familiaux résidants mis en place par Pierre Trudeau — qui a besoin de quelques modifications —, ou du Programme des candidats des provinces qui remonte à Jean Chrétien, ou même des changements que nous avons apportés au Programme des travailleurs étrangers temporaires lorsque nous formions le gouvernement, il faut reconnaître la nécessité d'apporter régulièrement des changements aux programmes afin de les améliorer.
J'ai demandé au ce qu'il envisage comme chiffres. Aujourd'hui, les travailleurs étrangers temporaires sont 338 000. Où voudrait-il que ce chiffre se situe dans cinq ans? Ce chiffre le satisfait-il? Existe-t-il une autre façon de modifier la formule pour que le Canada soit gagnant?
Je pense qu'il existe bien des moyens d'améliorer le système de manière à ce que l'ensemble des Canadiens et des résidents permanents soient gagnants, non seulement aujourd'hui, mais pendant les générations à venir.
Parlons de l'élargissement du Programme des travailleurs qualifiés. Si nous considérons ces travailleurs assez intéressants pour travailler au Canada pendant une période prolongée, pourquoi ne leur permettons-nous pas, à certaines conditions, de s'établir au Canada? Qu'en est-il de ces industries qui ont constamment besoin de travailleurs? Comment nous assurer que ces industries restent au Canada et y procurent des retombées économiques constantes?
Je remercie la Chambre de m'avoir donné l'occasion de dire quelques mots sur ce dossier.
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Monsieur le Président, je partage mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de pouvoir traiter de la motion relative aux travailleurs étrangers temporaires.
Premièrement, je dois faire écho aux commentaires de mes collègues qui s’inquiètent de certains incidents récemment soulignés dans les médias. Il est parfaitement inacceptable que des entreprises canadiennes licencient des Canadiens pour les remplacer par des travailleurs étrangers. Je crois que tous les députés en conviennent. Comme la ministre l’a clairement expliqué dans sa déclaration, les fonctionnaires de RHDCC se penchent présentement sur ce dossier.
Dans le budget de 2013, le gouvernement s’est engagé à apporter plusieurs modifications pour renforcer le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Les candidatures de Canadiens doivent toujours être considérées en priorité, quel que soit l’emploi disponible, et c’est la position que nous maintenons dans ce programme.
Depuis le début du présent mandat, le gouvernement accorde la priorité à l’emploi, à la croissance économique et à la prospérité à long terme. Notre mission consiste à jumeler les Canadiens aux emplois disponibles. Grâce à un programme Alerte-Emploi élargi, à l’octroi d’un financement sans précédent pour le programme Travail partagé et la formation professionnelle pendant la récession et à des appuis ciblés dans le cadre de l’Initiative ciblée pour les travailleurs âgés, le gouvernement a toujours donné préséance aux Canadiens.
De tous les grands pays industrialisés, et notamment les États-Unis, l’Allemagne et le Japon, le Canada est celui qui affiche le meilleur bilan de croissance et de création d’emplois depuis le début de la reprise économique. Depuis le creux de la récession mondiale, l’économie canadienne a créé, net, plus de 900 000 emplois. Dans la très grande majorité des cas, il s’agit d’emplois dans le secteur privé, à temps plein et bien rémunérés. Nous nous en tirons fort bien, mais nous ne pouvons pas baisser la garde.
L’économie mondiale est encore fragile et les États-Unis, notre principal partenaire commercial, éprouvent toujours des difficultés en raison de l’énormité de leur dette et d’une croissance économique modeste.
Les Canadiens sont parfaitement en droit de se demander comment, dans un pays où le taux de chômage atteint les 7 %, il peut y avoir pénurie de candidats qualifiés pour un poste quelconque. Pourtant, les pénuries de compétences et de main-d’œuvre sont bien réelles et elles entravent la capacité des entreprises canadiennes de croître et de soutenir la concurrence. La correspondance n’est pas parfaite entre les compétences de nos travailleurs et celles dont les employeurs ont besoin pour continuer d’exploiter leurs entreprises de façon solide et avec succès.
Selon le , la Chambre de commerce du Canada, le Congrès du travail du Canada, Manufacturiers et Exportateurs du Canada et de nombreux autres intervenants, c’est l’un des plus grands défis auxquels le Canada est confronté aujourd’hui.
Voici d’autres statistiques qui font réfléchir. Tous métiers confondus, on estime que d’ici 2016 il y aura 1,5 million de postes spécialisés à pourvoir au Canada. D’ici 2021, ce nombre sera passé à 2,6 millions. Si nous n’arrivons pas à remédier aux pénuries de main-d’œuvre spécialisée et de travailleurs, nous perdrons beaucoup de terrain et tous les Canadiens en souffriront.
Moi qui suis originaire des Maritimes, je ne suis que trop conscient de cette situation. Dans les Maritimes, nous avons maintenant des contrats de construction navale à Halifax, et le projet de centrale hydroélectrique de Muskrat Falls, qui est sur le point de démarrer. Il y aura des occasions sans précédent pour les travailleurs spécialisés dans ma région. Toutefois, ils ne seront pas assez nombreux pour répondre à la demande au cours des prochaines décennies. Il nous faut investir maintenant dans la formation de la main-d’œuvre pour que la population de la région puisse bénéficier de ce développement économique.
Le gouvernement multiplie les efforts pour que les travailleurs puissent profiter de ces débouchés. Il a fait de l’acquisition de compétences et de la formation un pilier central du Plan d’action économique de 2013. J’ai travaillé en éducation pendant 18 ans, et que je sache, c’est le premier budget dans lequel l’éducation est un élément central. Le gouvernement accroît ses efforts afin de procurer aux Canadiens une meilleure information sur le marché du travail de façon qu’ils soient mieux préparés pour occuper les emplois qui sont à combler. Il invite les employeurs à s’intéresser à des groupes démographiques qu’ils ont peut-être négligés par le passé, comme les jeunes, les Autochtones, les personnes handicapées et les travailleurs de plus de 55 ans. Il souhaite que le plus grand nombre possible de Canadiens travaillent.
Des reportages récents sur l’utilisation du Programme des travailleurs étrangers temporaires ont une fois de plus semé la confusion et l’inquiétude chez les Canadiens. Ils ont ramené à l’avant-plan le mythe selon lequel ce programme serait conçu pour casser les salaires des travailleurs canadiens en donnant aux employeurs accès à une main-d’œuvre étrangère bon marché.
Les enjeux sont considérables. Aussi, je tiens à m’attaquer de front à ce mythe de la main-d’œuvre bon marché.
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires n’a jamais été conçu pour aider les entreprises à faire des économies en les autorisant à laisser de côté les candidats canadiens au profit d’étrangers moins bien payés. Il a toujours visé à combler les postes vacants lorsqu’il n’existe pas de candidats canadiens qualifiés. C’est le principe fondamental du programme. Voilà pourquoi nous revoyons le programme et le réformons afin que les candidats canadiens aient toujours priorité.
Comme nous l’avons dit bien des fois, les employeurs sont tenus de faire tout ce qui est raisonnable pour trouver des candidats canadiens pour combler leurs postes. En cas d’échec, ils peuvent se tourner vers l’étranger.
Lorsque des entreprises engagent des travailleurs étrangers, ce sont les travailleurs canadiens qui en profitent puisque, lorsque les entreprises prennent de l’expansion, il y a un effet d’entraînement et davantage d’emplois sont créés.
Dès qu’ils arrivent au Canada, les travailleurs étrangers temporaires obtiennent les mêmes droits en matière d’emploi que les Canadiens, y compris le droit à un juste salaire. Il est dommage qu’il y ait autant de désinformation et que les grands syndicats racontent aux Canadiens que les travailleurs étrangers temporaires sont moins payés que les Canadiens. Tout employeur doit verser au travailleur étranger temporaire le même salaire qu’aux travailleurs canadiens qui font le même travail au même endroit.
Je le répète, le gouvernement est conscient des préoccupations des Canadiens au sujet du Programme des travailleurs étrangers temporaires. L’examen qu’il a entrepris dissipera ces préoccupations.
Le budget de 2013 a annoncé plusieurs initiatives auxquelles nous donnerons suite dans les prochains mois. Nous exigerons que les employeurs déploient des efforts plus intenses afin d’engager des Canadiens avant que nous ne leur accordions le droit de faire venir des travailleurs étrangers temporaires. Nous exigerons par exemple qu’ils annoncent les postes disponibles pendant une plus longue période et auprès d’un auditoire plus vaste.
Nous aiderons les employeurs qui ont actuellement recours à des travailleurs étrangers temporaires à se doter progressivement d’effectifs entièrement canadiens. Nous proposons d’imposer des frais aux employeurs qui demandent des travailleurs étrangers temporaires de façon que le contribuable canadien n’ait pas à assumer les frais de l’étude des dossiers.
Le gouvernement ne se détournera jamais de son engagement à renforcer l’économie dans l’intérêt de tous les Canadiens. Il fera ce qu’il faut pour que les Canadiens aient toujours la priorité dans l’embauche. Inutile de discuter de la question pendant plusieurs mois.
Le budget de 2013 a proposé des solutions concrètes pour corriger ce qui ne va pas dans le programme. C’est pourquoi je demande à l’opposition de renoncer aux petits jeux politiques pour travailler avec nous à la recherche de solutions constructives.
Je n’appuierai donc pas la motion. J’exhorte tous les députés à se prononcer en faveur d’une action concrète en rejetant la motion.
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Monsieur le Président, notre gouvernement a pour priorité les emplois, la croissance et la prospérité à long terme. C’est la raison pour laquelle les Canadiens ont élu un gouvernement majoritaire conservateur fort et stable. Les Canadiens ont compris que le leadership économique du est essentiel pour affronter la conjoncture difficile que nous vivons à l’heure actuelle.
Cette confiance a déjà produit des résultats puisque nous avons créé, net, plus de 900 000 emplois. La plupart sont des emplois à temps plein dans le secteur privé, et plus des deux tiers se situent dans des secteurs où les salaires sont élevés. Cela témoigne de la vigueur de l’économie canadienne dans un contexte mondial où règne l’incertitude.
Aussi bon que soient ces résultats, nous devons quand même faire de notre mieux pour remettre les Canadiens au travail. Même s’il y a actuellement des milliers d’emplois vacants dans le pays, beaucoup trop de Canadiens sont encore à la recherche d’un emploi. Nous sommes confrontés dans certaines régions à un déséquilibre entre les compétences qui existent sur le marché local du travail et les compétences dont les employeurs ont besoin pour remplir leurs nouveaux emplois. Cela entraîne des pénuries dans certaines professions essentielles à notre compétitivité et à notre croissance économique.
Étant membre du comité des ressources humaines, j’ai entendu de nombreux représentants de groupes d’employeurs et d’employés qui ont comparu pour nous parler des moyens de combler cet écart croissant des compétences. Il y a également des employeurs et des employés de la circonscription de qui m’en ont parlé.
Notre comité a parcouru le Canada pour recueillir des témoignages. Nous avons concentré nos efforts sur les apprentis, les personnes handicapées et les gens des régions rurales et isolées du pays. Dans chacune de nos études et dans chaque coin du pays, nous avons entendu parler du déséquilibre croissant des compétences et du problème urgent que cela représente pour notre économie.
Le Plan d’action économique du Canada de 2013 présente en détail la stratégie conçue par le gouvernement pour jumeler les Canadiens à ces emplois. Grâce à ce plan, nous donnerons aux Canadiens les compétences et la formation dont ils ont besoin pour accéder à des emplois de qualité hautement rémunérés.
Nous avons annoncé, par exemple, la mise en place de la subvention canadienne pour l’emploi, qui peut offrir 15 000 $ ou plus par personne. Cette subvention transfère la planification et la mise en œuvre de la formation du gouvernement aux créateurs d’emplois. Il sera ainsi possible de diriger les Canadiens sans emploi et ceux qui cherchent à avancer dans leur propre milieu vers les emplois qui sont actuellement vacants.
Nous pourrons créer des occasions pour les apprentis en leur permettant d’acquérir plus facilement l’expérience dont ils ont besoin afin d’accéder au statut de compagnons. Nous fournirons également du financement pour 5 000 stagiaires de plus parmi ceux qui ont récemment obtenu leur diplôme d’un collège ou d’une université. Nous accorderons un soutien sans précédent à des groupes qui devaient affronter des obstacles dans le passé pour participer pleinement au marché du travail, comme les personnes handicapées, les jeunes, les Autochtones et les nouveaux arrivants, afin qu'ils puissent eux aussi trouver des emplois valorisants.
Je mentionne ces exemples parce que je crois que certains interprètent mal les intentions du gouvernement en ce qui concerne ce programme. Le gouvernement fait tout son possible pour que les Canadiens soient les premiers à accéder aux emplois disponibles. Nous investissons d’une façon sans précédent afin de permettre aux Canadiens d’acquérir les compétences nécessaires pour obtenir des emplois mieux rémunérés.
Les employeurs doivent prouver qu’il n’y a pas de Canadiens capables d’occuper un emploi avant de recourir à des travailleurs étrangers dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Dans les régions qui connaissent des pénuries graves et avérées de main-d’œuvre, ce programme permet aux entreprises désireuses de prendre de l'expansion d’engager des travailleurs à court terme.
Je sais que les députés de l’opposition sont conscients de l’importance de ce programme. Je le sais parce qu’au moins huit députés néo-démocrates ont exercé des pressions pour obtenir davantage de travailleurs étrangers temporaires dans leur circonscription et qu’au moins cinq députés libéraux ont fait la même chose.
Même si nous sommes tous d’accord pour dire que les travailleurs étrangers temporaires ne doivent pas remplacer des travailleurs canadiens, il est un peu hypocrite de la part des députés d’en face de dénoncer en public un programme tout en demandant en privé à y recourir davantage.
D’une part, le député de …
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Monsieur le Président, étant donné que le député siège dans cette enceinte depuis longtemps, on pourrait s'attendre à ce qu'il puisse faire la différence entre une question de privilège et un rappel au Règlement.
Le député de a déclaré ce qui suit:
Les travailleurs étrangers temporaires constituent un rouage important de notre économie [...].
Ils comptent parmi les meilleurs travailleurs [...].
Mais il a aussi déclaré ceci:
[...] le Programme des travailleurs étrangers temporaires a sans cesse été utilisé à mauvais escient comme moyen de remplacer des travailleurs canadiens par des travailleurs étrangers.
Qu'en est-il au juste? Les travailleurs étrangers temporaires sont ils un rouage important de notre économie et comptent-ils parmi les meilleurs travailleurs, ou le programme a-t-il sans cesse été utilisé à mauvais escient comme moyen de remplacer des travailleurs canadiens par des travailleurs étrangers?
De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes d'avis que les Canadiens devraient avoir la priorité pour accéder aux emplois disponibles. L'objectif du programme n'a jamais été d'offrir une solution de remplacement à l'embauche de Canadiens.
Dans le budget de 2013, le gouvernement s'est engagé à régler certains des problèmes propres au programme. Nous nous sommes entre autres engagés à accroître les efforts de recrutement de même que la durée et la portée de la publicité. Nous travaillerons également en concertation avec les employeurs lorsqu'il n'y a pas de Canadiens qualifiés pour occuper les emplois afin d'élaborer un plan visant à assurer la transition des travailleurs canadiens au fil du temps. Nous restreindrons aussi les exigences linguistiques relatives aux travailleurs étrangers temporaires afin qu'elles englobent uniquement les langues officielles.
Je tiens à dire clairement que les travailleurs étrangers temporaires ne forment pas une classe inférieure de travailleurs. Les employeurs n'ont pas le droit de les exploiter ni de les négliger. Ils doivent respecter les règles, fournir à ces travailleurs un environnement de travail sécuritaire, et voir à leur bien-être.
Les employeurs qui ne respectent pas ces conditions sont exclus du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Ces travailleurs bénéficient des mêmes droits et des mêmes protections que tous les autres Canadiens, conformément aux lois et aux normes provinciales et fédérales qui régissent le travail. Les travailleurs étrangers sont inscrits à la Commission des accidents du travail. Ils bénéficient aussi d'une assurance-santé privée ou publique, comme tous les Canadiens.
Il faut noter que, comme nous sommes résolus à ce que ce programme soit juste et équitable, les travailleurs étrangers doivent recevoir le même salaire que les travailleurs canadiens qui font le même travail qu'eux pour l'employeur en question. Je tiens à ce que ce soit clair, puisque des dirigeants syndicaux et des députés de l'opposition ont délibérément semé la confusion à ce sujet: le salaire versé à un travailleur étranger temporaire ne peut pas être inférieur à celui que recevrait un Canadien. Les employeurs doivent fournir des documents prouvant que le salaire versé à un travailleur étranger temporaire est égal à celui que reçoivent les employés canadiens qui font le même travail, dans la même région, pour cet employeur.
En conclusion, j'aimerais rappeler que le gouvernement a à coeur d'aider les Canadiens à trouver des emplois valorisants. Nous investissons dans les Canadiens afin qu'ils puissent décrocher des emplois mieux rémunérés dès aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins que, dans certaines régions, les employeurs n'arrivent pas à trouver les travailleurs ou les compétences dont ils ont besoin pour faire fructifier leur entreprise.
Je n'appuierai pas la motion présentée aujourd'hui. Le gouvernement fait déjà le nécessaire. La vaillante s'occupe de ce dossier. Nous proposerons des modifications afin de renforcer ce programme et de nous assurer qu'il répond aux besoins des travailleurs, des employeurs et de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis très heureux d'intervenir sur cette motion de mon collègue de . À l'issue de ce long débat, il importe de rappeler à la Chambre le sens véritable de cette motion. Elle se lit comme suit: « Que la Chambre reconnaisse que le recours à des travailleurs étrangers temporaires pour remplacer des travailleurs canadiens dans des emplois pour lesquels les Canadiens sont qualifiés et en mesure de faire le travail, représente un abus du Programme des travailleurs étrangers temporaires [...] » On précise ensuite qu'un comité spécial doit disposer « de tous les pouvoirs que le Règlement confère aux comités permanents, en plus du pouvoir de voyager, accompagné du personnel nécessaire, à l'intérieur et à l'extérieur du Canada [...] »
Il s'agit d'une affaire sérieuse. Il est essentiel de consulter les Canadiens sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires, et le gouvernement devrait l'admettre, s'il a examiné honnêtement les résultats du programme. Le gouvernement a répondu à maintes reprises qu'il était préoccupé; nous avons entendu le mot « préoccupé » une bonne vingtaine de fois de la part des conservateurs, ils ont dit qu'il y aurait un examen à l'interne, qu'on allait régler les problèmes, et ainsi de suite. Pourquoi ne pas faire preuve d'un peu d'ouverture et de transparence? Pourquoi ne pas permettre au Parlement de jouer son rôle? Pourquoi ne pas permettre aux députés de faire leur travail sans que le Bureau du premier ministre ne tire les ficelles attachées aux épaules des députés d'arrière-ban du parti gouvernemental?
Si le gouvernement dit la vérité en affirmant qu'il n'a pas permis qu'on abuse délibérément du programme, il devrait être le premier à appuyer cette motion. Malheureusement, nous savons désormais, d'après l'intervention du secrétaire parlementaire, que le gouvernement n'appuiera pas la motion. Le secrétaire parlementaire parle au nom du gouvernement. Les députés conservateurs utilisent constamment la formule « notre gouvernement ». Apparemment, ils ne se rendent pas compte du fait qu'ils sont non pas des membres du gouvernement, mais des membres du parti gouvernemental. Ce sont des députés. Ils peuvent exprimer leurs propres opinions. Ils peuvent appuyer cette motion.
J'entends le député de qui s'agite là-bas. Il peut intervenir de son propre chef. Ce serait admirable. J'ai écouté un grand nombre de députés d'arrière-ban et je suppose qu'il y aura, cet été, un remaniement ministériel. Les simples députés espèrent peut-être intégrer le Cabinet, et ils veulent éviter les impairs. Pourtant, une véritable occasion s'offre aux simples députés du Parti conservateur qui se sont exprimés.
Nous avons vraiment l'occasion de montrer aux Canadiens que notre institution peut fonctionner et que les députés de tous les partis peuvent faire leur travail, tenir des audiences et, oui, entendre des divergences d'opinion, mais présenter en fin de compte des recommandations au gouvernement. Si des députés conservateurs d'arrière-ban appuient une recommandation dans le cadre d'un comité, cela ne veut pas dire qu'ils vont à l'encontre de leur gouvernement. Ils font une recommandation à titre de membre d'un comité en se fondant sur ce qu'ils ont entendu d'un bout à l'autre du pays, afin que le gouvernement fasse mieux son travail, et l'organe exécutif de l'État peut rejeter ou accepter cette recommandation. C'est ainsi que notre institution est censée fonctionner.
Les députés conservateurs d'arrière-ban semblent s'en remettre à un énoncé qui émane manifestement de la , et je cite:
La ministre... a lancé un examen du programme des travailleurs étrangers temporaires dans la foulée d'allégations selon lesquelles la Banque royale du Canada met à pied des citoyens canadiens pour les remplacer par des travailleurs immigrants.
Voilà à quoi ils s'en remettent: à une étude interne.
M. Brad Butt: Bien. Excellent
L'hon. Wayne Easter: Le député de dit que c'est bien.
Eh bien, n'est-ce pas merveilleux? Non seulement le Cabinet du tire les fils des marionnettes, mais voici maintenant que les bureaucrates de RHDCC lui disent quoi faire. Voilà qui on va écouter, et ce ne sont pas les citoyens canadiens. Réveillez-vous, mesdames et messieurs les députés. Nous sommes députés au Parlement. Nous avons une responsabilité. Il y a là un programme qui pose problème. Il faut mettre sur pied un comité spécial pour tenir des audiences et rencontrer des gens d'affaires aux quatre coins du pays, pour faire notre travail. Dieu du ciel, monsieur le Président, laissons le Cabinet du Premier ministre permettre aux députés de faire leur travail. Ce serait un merveilleux changement dans notre institution parce que nous n'avons rien vu de tel depuis six ans que l'actuel premier ministre est entré en fonction. Je soutiens donc que cette soi-disant étude menée par la ministre n'est pas suffisante.
Dans le cadre de la discussion d'aujourd'hui, on entendra beaucoup d'arguments pour et contre les travailleurs étrangers temporaires et l'on s'étendra en long et en large sur les raisons de la situation actuelle. Je tiens toutefois à dire que, de mon point de vue, c'est un programme très important. J'aperçois le ; celui-ci sait pertinemment à quel point ce programme est important pour le secteur agricole. Beaucoup d'agriculteurs de ma province y ont recours. Il est nécessaire, mais il faut des règles pour éviter que l'on enlève des emplois aux Canadiens.
Un autre point important à mes yeux est ce qui se passe ici aujourd'hui. Qu'y a-t-il de mal à organiser une audience de comité? Qu'y a-t-il de mal à faire notre travail? Il fut un temps où les ministériels tenaient des consultations puis rédigeaient un livre vert. Ils consultaient afin d'avoir un point de vue initial. Ensuite, des livres blancs étaient rédigés et des comités spéciaux allaient entendre les points de vue des gens d'affaires et ainsi de suite. C'est vraiment ce que devons faire ici. Nous devons écouter les représentants de petites et grandes entreprises, y compris de certaines compagnies qui font appel aux travailleurs étrangers temporaires, parfois de façon correcte et parfois de façon incorrecte. Nous devons écouter ce qu'ont à dire les membres des différentes industries, notamment celles de l'agriculture et de la transformation du poisson, et voir ce qui, selon eux, doit être fait.
Monsieur le Président, il y a quelques instants, et aussi ce matin, j'ai invoqué le Règlement deux fois relativement à la même question, qui est liée à ce que je constate ici aujourd'hui. Je trouve franchement dégoûtant les propos tenus par trois ministériels.
Le député de a accusé le NPD d'avoir écrit une douzaine de lettres afin d'obtenir des travailleurs étrangers temporaires. De son côté, le a accusé le député de d'avoir rédigé une lettre pour obtenir un travailleur temporaire. Puis, il y a quelques instants, le député de a dit qu'au moins huit néo-démocrates et quatre libéraux avaient écrit des lettres afin d'obtenir des travailleurs étrangers temporaires. Il dit que tout cela est vrai. Comment pouvons-nous le savoir? Est-ce le service d'espionnage et d'attaque des conservateurs qui fournit cette information? Est-ce que chaque député d'en face, chaque conservateur, sait à quels ministres j'ai écrit des lettres? Les conservateurs savent-ils quelles sont les personnes qui m'ont demandé de formuler ces demandes? Nous connaissons les tactiques des gens d'en face. Elles consistent à diviser et à attaquer. Telles sont leurs tactiques. Ils disent que les néo-démocrates ou les libéraux ont rédigé des lettres uniquement afin d'enlever du mérite aux arguments présentés par les députés de ce côté-ci. Les conservateurs ont recours à des demi-vérités et à de l'information incomplète.
C'est grave. Cette façon d'agir mine le droit de mes électeurs de me demander d'adresser une lettre à un ministre pour lui demander quelque chose. Si je donne suite à leur demande, je dois m'attendre à être attaqué par la machine conservatrice, par un député d'arrière-ban qui ne devrait pas avoir ce genre d'information de RHDCC, ou de n'importe quel autre ministère. Qu'est-ce qui arrive au Parlement du Canada?
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Monsieur le Président, nous connaissons ce genre de petit jeu. Nous savons à quoi sert la Loi sur l'accès à l'information. Nous savons que les directives viennent du centre et que le but est de miner, d'attaquer et de discréditer les députés par tous les moyens. Ce n'est pas digne du Parlement.
La raison pour laquelle je suis si favorable à cette motion visant à créer un comité spécial, c'est que je voudrais que nous essayions de montrer aux Canadiens que le Parlement peut fonctionner. Nous, les députés, pouvons collaborer. Nous n'avons pas à recevoir de directives du Cabinet du premier ministre. Les ministériels d'arrière-ban n'ont pas à recevoir de directives du Cabinet du premier ministre. Nous pourrions faire notre travail, tenir les audiences et présenter des recommandations au Cabinet, et celui-ci pourrait les accepter ou les rejeter. Ainsi, nous ferions notre travail.
Tâchons de comprendre de quoi il est question. J'ai peut-être dévié du sujet, mais le fait est que je crois dans mon pays. Je crois dans la démocratie et je veux que cette démocratie fonctionne. Or, elle est mise à rude épreuve ici même.
À l'origine, le programme a été proposé, conçu et mis en oeuvre par un gouvernement libéral précédent, mais il était efficace à l'époque. Il n'avait pas été compromis. Ce programme, créé par un gouvernement libéral précédent, visait à l'origine à atteindre un équilibre délicat entre trois objectifs d'égale importance. Tout d'abord, il visait à protéger les emplois et les salaires des travailleurs canadiens, ainsi que l'accès des Canadiens à des possibilités d'emploi. Ensuite, il visait à aider les petites entreprises et les sociétés ayant des difficultés légitimes — je dis bien légitimes — à trouver des travailleurs. Enfin, il visait à protéger la dignité des travailleurs étrangers temporaires en faisant en sorte qu'ils obtiennent un salaire juste et qu'ils soient traités aussi équitablement que les travailleurs canadiens faisant le même travail. Voilà en quoi consistait vraiment ce programme à l'origine.
Un récent article sur les travailleurs étrangers temporaires explique pourquoi la Chambre devrait appuyer la motion dont elle est saisie aujourd'hui. Cet article, rédigé par Erin Weir, a été publié dans la version en ligne du Globe and Mail. Voici ce qu'on peut y lire:
Les rapports selon lesquels la Banque Royale externalise des emplois à des travailleurs étrangers temporaires afin de remplacer des travailleurs canadiens devraient susciter un débat plus vaste au sujet de l'expansion massive du Programme des travailleurs étrangers temporaires ces dernières années. Est-ce que ce programme permet de régler de véritables « pénuries de main-d'oeuvre », ou est-ce qu'il menace les possibilités d'emploi et les salaires au Canada?
Plusieurs intervenants ont tenu des propos semblables. L'article se poursuit ainsi:
Le nombre de travailleurs étrangers temporaires au Canada a plus que doublé depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement Harper. Le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration signalait la présence de 338 000 travailleurs étrangers temporaires à la fin de 2012.
Cela signifie que le nombre de travailleurs étrangers temporaires au Canada a augmenté de 140 % depuis 2006, passant de 140 000 à 338 000. C'est grave. Il est évident que certains d'entre eux comblent des besoins légitimes, mais on fait assurément un usage abusif du programme dans certains cas, et c'est pourquoi il devrait y avoir des audiences.
Il faudrait mettre ces chiffres dans leur contexte, un contexte à la fois compréhensible et consternant, compte tenu des problèmes actuels de chômage et de sous-emploi au Canada. Depuis 2008, le nombre de travailleurs étrangers temporaires a augmenté de 24 000, soit 60 %, à Toronto; de 18 000, soit 70 %, au Québec; et de 5 000, soit 80 %, dans les provinces de l'Atlantique. C'est dans ces régions, où le taux de chômage est élevé, que l'on retrouve le gros des travailleurs étrangers temporaires arrivés au pays depuis la fin de la récession. Mis à part Toronto et Terre-Neuve-et-Labrador, les salaires dans ces régions sont inférieurs à la moyenne nationale.
Je mets les faits en perspective: les travailleurs temporaires sont aujourd'hui presque aussi nombreux que toute la main-d'oeuvre occupée du Nouveau-Brunswick et nettement plus nombreux que celle de Terre-Neuve-et-Labrador, sans même parler de l'Île-du-Prince-Édouard. Malgré un manque flagrant de données et de consultations, le Programme des travailleurs étrangers temporaires a ajouté l'équivalent d'une petite province au marché canadien de l'emploi . C'est aussi grave que cela. Lorsqu'il est nécessaire de recourir à des travailleurs étrangers et d'en trouver, il faut une approche équilibrée. Pas de problème. Cependant, quelles sont les règles relativement à ces travailleurs étrangers temporaires en particulier?
Je ne veux pas parler de ma province, car nous recourons aux services de travailleurs étrangers temporaires.
Voici ce que L'Institut Cooper affirmait dans son rapport au sujet du traitement réservé aux travailleurs étrangers:
En 2012, le gouvernement fédéral a annoncé des changements au Programme des travailleurs étrangers temporaires devant entrer en vigueur en 2013. L'un d'entre eux permet qu'on verse à ces travailleurs un salaire pouvant atteindre 15 % de moins que celui de leurs collègues canadiens, sans pour autant être inférieur au salaire minimum, alors qu'auparavant, ces gens devaient gagner autant que les Canadiens. Les travailleurs étrangers temporaires sont plus vulnérables que la plupart des Canadiens. Ainsi, s'ils formulent une plainte, même aux autorités, ils peuvent être congédiés et renvoyés dans leur pays.
Il y a ensuite le problème du logement et de l'agent de recrutement qu'il a peut-être fallu engager et qu'il faut payer. Il y a aussi le problème de l'insécurité. Ces gens subissent certainement des pressions.
Je me pose une question concernant ma propre province: les travailleurs étrangers temporaires enlèvent-ils des emplois aux habitants de l'Île-du-Prince-Édouard? Voici la réponse de l'Institut Cooper:
Non. Avant d'embaucher des travailleurs étrangers temporaires, les employeurs doivent d'abord se soumettre à un processus qui prouve qu'ils ont offert les postes aux travailleurs canadiens et qu'ils n'ont pas reçu suffisamment de candidatures. Par ailleurs, la plupart des employeurs qui recrutent des travailleurs étrangers temporaires signalent qu'ils ont encore des emplois vacants pour les Canadiens qui voudraient y postuler.
J’ai moi-même dû avoir recours aux avis relatifs au marché du travail pour qu’une équipe puisse venir tourner un film assez important à l’Île-du-Prince-Édouard. Il n'y avait pas de travailleurs possédant les compétences nécessaires dans ma province. Nous avons donc suivi le processus.
Quoi qu'il en soit, il faut qu'il y ait un équilibre en ce qui concerne le nombre de travailleurs étrangers temporaires que nous accueillons.
Nous savons tous que le Programme des travailleurs étrangers temporaires comporte de graves problèmes. On ne demande pas, dans la motion, de trouver dès maintenant une solution absolue. On recommande plutôt de créer un comité qui serait chargé d'étudier la question et de consulter le milieu des affaires, les petites, les moyennes et les grandes entreprises, l'industrie du tourisme et du tourisme d'accueil ainsi que l'industrie agricole pour recueillir le point de vue des gens, cerner les problèmes qui se posent, trouver des solutions et s'asseoir avec le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences. Cet exercice nous permettrait de montrer aux Canadiens que les députés ont un rôle à jouer et que les députés conservateurs d'arrière-ban n'ont pas nécessairement à attendre les ordres du Cabinet du premier ministre. Les députés pourraient plutôt former une équipe de parlementaires qui collaborent, qui tiennent des audiences, qui trouvent des solutions et qui formulent des recommandations.