Que la Chambre: a) reconnaisse, comme bon nombre de Canadiens et l’Agence internationale de l’énergie, que les répercussions d’un réchauffement de 2 degrés de la température moyenne globale suscitent de graves préoccupations; b) dénonce le manque de mesures concrètes des gouvernements fédéraux qui se sont succédés depuis 1998 pour régler le problème des émissions et honorer nos engagements au titre du Protocole de Kyoto; c) demande au gouvernement de déposer immédiatement son programme fédéral d’adaptation aux changements climatiques.
— Monsieur le Président, je vous remercie d'avoir lu notre motion à voix haute, car je pense que le libellé est très important. Voici pourquoi nous sommes ici aujourd'hui.
Nous sommes ici pour réitérer notre engagement envers la lutte contre les changements climatiques et pour réaffirmer que nous croyons aux données scientifiques qui appuient ces efforts.
Certains députés se demandent peut-être pourquoi nous devrions débattre de cette question aujourd'hui. Nous devons parler aujourd'hui des changements climatiques parce que le a dit au journal La Presse la semaine dernière que, à son avis, les gens ne sont pas inquiets de ces changements qui touchent la planète. Pressé de justifier cette affirmation, le ministre en a rajouté, et ce, même si aucune donnée ne la justifie.
La situation est si grave qu'à la une des journaux américains, on qualifie ce ministre de « ministre canadien du pétrole ». Fait étonnant, le et le ont pris la défense du ministre des Ressources naturelles. Il a été félicité par les membres du caucus conservateur qui nient l'existence des changements climatiques et qui se moquent des risques pour notre planète et du fardeau que leur aveuglement volontaire léguera aux générations futures.
Selon la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, qui a été éliminée par les conservateurs, la température à la surface de la Terre a augmenté de 0,78o depuis le milieu du XIXe siècle. En outre, depuis 60 ans, la température au Canada s'est accrue de 1,3o, ce qui est énorme.
Qu'est-ce que cela signifie? S'il est franchi, le seuil critique de 2o entraînera des changements climatiques irréversibles et catastrophiques. C'est ce qui se produira si la température se réchauffe de 2o.
Le n'arrête pas de citer l'Agence internationale de l'énergie. Quand il fait allusion au scénario évoqué par cette agence, il parle en fait d'un réchauffement de la planète de 6o.
Qu'est-ce que cela veut dire? Selon le scénario envisagé par l'Agence internationale de l'énergie, un réchauffement de 6o éliminerait toute possibilité raisonnable de survie de notre planète. C'est le scénario auquel le ministre fait allusion. En outre, il ne pense pas qu'il y a lieu de s'inquiéter. Je ne suis pas d'accord avec lui.
Ma collègue de n'est pas d'accord non plus avec le ministre. Je serais ravie de partager mon temps de parole avec elle afin qu'elle puisse faire ressortir ce qui cloche dans le raisonnement du ministre.
Durant le débat d'aujourd'hui, nous devrions nous préparer à une campagne d'écoblanchiment de la part des députés ministériels. Ils vont s'attribuer le mérite pour les réductions des émissions des provinces. Ils vont célébrer le fait qu'ils vont passer à 50 % de leurs objectifs en matière de changements climatiques. Ils ne vont pas atteindre ces objectifs, qui sont déjà nettement insuffisants.
Les conservateurs vont prétendre que c'est grâce à eux que les émissions se sont stabilisées. Cependant, cette affirmation est contredite par le plus récent inventaire sur les émissions de gaz à effet de serre, qui a été publié plus tôt ce mois-ci.
Les conservateurs ne tiendront pas compte du fait qu'ils ont bêtement annulé le Programme écoÉNERGIE Rénovation — Maisons, qui connaissait beaucoup de succès, même si ce programme était très prometteur pour la création d'emplois à long terme, les réductions des émissions et la diminution du coût de la vie de tous les Canadiens. Il semble qu'ils croyaient que ce programme était un peu trop efficace.
Les conservateurs vont également prétendre qu'ils comprennent et favorisent le développement durable, même si, à cause d'eux, 99 % des évaluations environnementales seront éliminées. C'est presque impossible à comprendre.
Les conservateurs ont supprimé les mesures visant à protéger nos pêches et l'habitat du poisson au Canada, alors que nos pêches génèrent des milliards de dollars par année.
Les conservateurs ont éliminé les mesures de protection de nos lacs et de nos rivières, nuisant ainsi aux moyens de subsistance et aux activités récréatives des Canadiens, ainsi qu'aux traditions des Premières Nations.
[Français]
Le bilan des conservateurs en matière de changements climatiques est catastrophique. Ils ont mis le Canada dans l'embarras à maintes reprises sur la scène internationale en semant la confusion dans les négociations sur les changements climatiques, en se retirant du protocole de Kyoto, ce qu'aucun autre pays n'a fait, et en se retirant de la Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification, une autre première internationale. Ils sont sabré dans des programmes de recherche reconnus et utilisés dans le monde dans le domaine de l'ozone et de l'eau douce. Nous sommes devenus les parias des négociations sur le climat dans le monde. Les conservateurs ont réduit les cibles de réduction des émissions canadiennes de 90 % depuis leur arrivée au pouvoir en 2006.
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas la volonté de s'attaquer aux changements climatiques. Ils ignorent le fait que les changements climatiques ne respectent pas les frontières, et que le problème est planétaire et qu'il se répercutera sur la santé de tous les humains ainsi que sur la sécurité alimentaire et nationale de tous les pays.
Les conservateurs agissent de façon irresponsable en laissant le Canada se faire distancer sur la scène diplomatique et en matière de développement commercial et économique. Le retard dans la transition vers une économie plus verte rend le Canada moins concurrentiel dans le monde. Nous ne profitons pas chez nous des débouchés que représentent les solutions et les technologies vertes, que ce soit en fabrication, en recherche, en innovation ou en commerce.
[Traduction]
Le gouvernement a plutôt opté pour une réglementation des émissions par secteur inefficiente et inefficace, alors même qu'il tarde exagérément à réglementer des secteurs comme celui de l'exploitation gazière et pétrolière, qui affiche pourtant la plus forte hausse au Canada au chapitre des émissions. N'oublions pas que les conservateurs ont promis de réglementer le secteur gazier et pétrolier au plus tard en décembre 2009. Nous sommes maintenant en 2013, mais rien n'a encore été fait.
Les conservateurs soutiennent que leur approche à l'égard de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne coûte rien aux Canadiens. Or, nous savons tous que c'est n'importe quoi, car la facture de la réglementation est toujours refilée aux consommateurs. Le problème, c'est que les conservateurs refusent de jouer franc jeu en reconnaissant les coûts qu'entraînent pour les Canadiens leur approche par secteur, le fait d'avoir tardé à imposer une réglementation ainsi que leurs cibles faciles de réduction des émissions.
Il est plus économique de lutter contre les changements climatiques que de laisser les choses aller. La Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie a prédit que, au Canada seulement, les changements climatiques représenteraient des coûts de 5 milliards de dollars par année d'ici 2020 — 2020, l'année même où nous raterons de 50 % les cibles dérisoires — et que la facture pourrait atteindre 43 milliards de dollars annuellement d'ici 2050. Il faut passer à l'action.
Aujourd'hui, nous demandons au gouvernement de déposer son programme d'adaptation aux changements climatiques. Nous voulons connaître son programme, rien de plus. Cela dit, je ne me fais pas d'idées, même si le gouvernement s'est engagé en 2007 à élaborer un cadre politique de ce genre et même s'il a approuvé les recommandations formulées dans le rapport du commissaire à l'environnement de l'automne 2010. Il n'a rien fait. À juste titre, le commissaire à l'environnement a écrit ceci, au chapitre 3 de son rapport, à propos du besoin de mesures d'adaptation au Canada:
Des rapports gouvernementaux ont démontré que les impacts des changements climatiques se font sentir dans toutes les régions du pays et dans beaucoup de secteurs économiques. Ces impacts, et le besoin de s’y adapter, concernent presque tous les portefeuilles du gouvernement fédéral et ont des conséquences importantes sur les politiques et les programmes qui touchent la santé des Canadiens ainsi que l’industrie, les infrastructures et les écosystèmes du pays [...] La santé des Canadiens et l’environnement naturel, les collectivités ainsi que l’économie du Canada sont vulnérables aux impacts des changements climatiques. Certains de ces impacts se manifestent déjà d’un bout à l’autre du pays. Ils sont le plus évidents dans le Nord canadien où, par exemple, le pergélisol fond avec les températures qui se réchauffent, ce qui nuit à la stabilité des routes, des bâtiments, des pipelines et d’autres éléments d’infrastructure.
Or, le pense que nous sommes des gens radicaux parce que nous voulons discuter des changements climatiques et du coût de la dégradation de l'environnement. En fait, j'estime que nous sommes radicalement pragmatiques. Aujourd'hui, nous parlerons de notre plan de lutte contre les changements climatiques. Nous avons bel et bien un plan: nous comptons notamment faire payer un certain prix pour les émissions de dioxyde de carbone et faire adopter le projet de loi du NPD sur la responsabilité en matière de changements climatiques. Nous parlerons ainsi des mesures que préconise le NPD. Dans le dossier de la lutte contre les changements climatiques, on ne peut se fier qu'aux néo-démocrates, car cette question fait partie des valeurs mêmes des sociaux-démocrates. Je suis fière de réaffirmer aujourd'hui cet engagement avec mes collègues.
:
Monsieur le Président, je suis très fière de me lever à la Chambre pour appuyer la motion déposée par ma collègue d', qui porte justement sur la reconnaissance du Canada par rapport aux efforts à effectuer pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, ainsi qu'au fait que les changements climatiques ont des conséquences très graves et qu'il faut faire des efforts pour s'y adapter.
Le débat aujourd'hui porte sur la plus importante crise environnementale et économique de tous les temps. Face à cette crise, chacun d'entre nous peut agir selon sa conscience ou bien ignorer les faits, comme le font les conservateurs. Malheureusement, ce gouvernement a opté pour la deuxième option. Son choix est le sien, mais il a des impacts pour toute la population, pour nous tous qui subissons les conséquences de ce choix irréfléchi.
Le climat de la planète se réchauffe et c'est une réalité indéniable qui touche le Canada de plein fouet. Depuis 1948, au Canada, la température annuelle moyenne s'est élevée de 1,3 oC, un taux de réchauffement beaucoup plus élevé que dans la plupart des autres régions du monde. Les précipitations abondantes et les inondations ont augmenté dans la plupart des villes canadiennes. Au Québec seulement, les indemnisations versées par les compagnies d'assurance en cas d'inondation et de tempête ont augmenté de 25 % depuis 2001.
C'est dans le nord du pays qu'on voit les effets les plus dramatiques. Il y a la fonte du pergélisol, par exemple, cette couche de glace qui se trouve dans le sous-sol arctique et qui a un impact sur la solidité des constructions, la fonte des glaciers, la réduction de la couverture de la glace de mer, ainsi que l'impact sur les mammifères marins et les ours polaires à cause des habitats qui sont détruits. Ces phénomènes se traduisent par la perte d'eau douce et par l'affaiblissement de l'habitat de plusieurs espèces, que ce soit le caribou, les oiseaux migrateurs ou les poissons, sans parler de l'impact sur la vie quotidienne, la santé et l'alimentation des Inuits et des habitants du Grand Nord.
Le sud du pays est aussi touché. Les chercheurs de la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie et ceux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le GIEC, ont noté une hausse des vagues de chaleur dans toutes les grandes villes canadiennes et une hausse des sécheresses, surtout dans l'Ouest du pays, le grenier céréalier du Canada. De plus, il y a aussi une augmentation des feux de forêt.
Au lieu de tenir compte de cette réalité, le gouvernement conservateur préfère la nier et se retirer de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. C'est très honteux. L'agriculture est donc frappée très durement et le climat est plus instable. De longues périodes de sécheresse sont suivies par des pluies diluviennes ou des tempêtes de grêle.
Dans ma circonscription de , par exemple, une tempête a ravagé les champs des agriculteurs l'été dernier, détruisant choux, carottes, concombres, maïs et oignons sur son passage. Des grêlons de la taille d'une balle de golf sont tombés dans les champs. Les programmes d'assurance ne sont pas du tout adaptés à de telles situations. De plus, le manque d'eau a un effet sur la productivité des terres, et cela devrait s'accentuer avec les années.
Le réchauffement climatique provoque aussi la multiplication des parasites, ce qui rend les récoltes encore plus difficiles pour nos agriculteurs. Il est à noter que le nombre de fermes familiales a diminué de 8 000 sous le règne des conservateurs depuis 2007 seulement.
Les effets se font sentir partout au pays. Toutefois, ce n'est rien si on compare avec ce que sera notre vie si nous franchissons les deux degrés Celsius d'augmentation de la température. Si le climat mondial se réchauffe au-delà de cette limite, les conséquences seront encore plus graves et les effets seront irréversibles. Dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, que notre pays a signée, la communauté internationale a pris l'engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre pour éviter de franchir le cap des deux degrés.
La vaste majorité des gouvernements reconnaît la validité des données scientifiques sur le climat — celles du GIEC, qui regroupe les meilleurs scientifiques du monde, celles de la Banque mondiale et celles de l'Agence internationale de l'énergie. D'ailleurs, selon un des derniers rapports de l'Agence internationale de l'énergie, on peut s'attendre à une hausse de 20 % des émissions de CO2 d'ici à 2035. C'est dans à peine 20 ans.
Donc pourquoi cette limite de deux degrés est-elle si importante? La plupart des experts croient que, au-delà de ce seuil, les conséquences seront très graves et probablement irréversibles.
Par exemple, les zones riveraines seront inondées. Les Prairies canadiennes, notre grenier céréalier, souffriront de deux fois plus de sécheresse. La glace polaire et les glaciers disparaîtront. Les lacs et les océans seront plus acides et les niveaux d'eau des lacs baisseront. Le nombre d'espèces marines diminuera à cause de l'acidité des lacs. Sur le plan de la santé, on pourra s'attendre à une augmentation des maladies respiratoires et infectieuses et à une hausse de la mortalité due à la chaleur intense.
Pour éviter de dépasser ce seuil de 2o, il faut donc une action concertée sur le plan international. Or, pour cela, il faut que les pays développés, comme le Canada, et les pays émergents fassent front commun. Malheureusement, ce n'est pas du tout ce qui se passe à cause de l'attitude rétrograde du Canada. Aujourd'hui, notre gouvernement blâme la Chine ou les autres pays en développement pour leurs émissions de gaz à effet de serre. Il leur dit que s'ils ne font rien, il ne bougera pas non plus.
Toutefois, s'il est vrai que la Chine est maintenant le plus important émetteur de gaz à effet de serre au monde, il faut aussi savoir que c'est aussi le pays qui investit le plus dans les énergies renouvelables. Les pays industrialisés comme le Canada ne peuvent pas se soustraire à leurs obligations, c'est complètement irresponsable et inconscient.
Comment ce gouvernement peut-il donc faire la leçon aux autres, alors qu'il a renié tous ses engagements sur la scène internationale? Il s'est retiré du Protocole de Kyoto. Quel message cela envoie-t-il aux autres nations, aux pays qui ont pris des engagements et qui les ont respectés? Nous avons une responsabilité historique. Les pays industrialisés se sont développés sans tenir compte de l'impact sur le climat et, aujourd'hui, on doit faire preuve de leadership. Or ce gouvernement continue de nier les faits.
Par exemple, le disait récemment:
Je pense que les gens ne s'inquiètent pas autant qu'avant d'un réchauffement de deux degrés. [...] Les scientifiques nous ont dit récemment que nos peurs [sur les changements climatiques] sont exagérées.
Franchement, c'est complètement ridicule. Et ce n'est pas tout. Le balaie aussi du revers de la main les critiques de l'agence américaine de protection de l'environnement concernant le projet de pipeline Keystone. Encore ce matin, il n'était pas du tout ouvert aux critiques et continuait de dire que les efforts du Canada étaient suffisants. Cela, c'est sans parler de l'inaction du du Canada, qui n'a pas encore réglementé le secteur des énergies pétrolière et gazière, le secteur le plus polluant, celui qui émet le plus de gaz à effet de serre au Canada.
Le Canada va d'ailleurs rater ses cibles de réduction des gaz à effet de serre de 50 %. C'est grave! Ces chiffres proviennent des rapports de la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie et des rapports du commissaire à l'environnement.
Cela va nous coûter cher. La Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie évalue que si aucune mesure n'est prise, il nous en coûtera 5 milliards de dollars par année d'ici 2020, 5 milliards de dollars pour faire face aux désastres climatiques, au manque d'investissements dans les nouvelles technologies, aux pertes d'emplois dans les secteurs affectés par le réchauffement de la planète, comme l'agriculture, les pêches, l'eau, la foresterie et j'en passe. Ce sont nous, les contribuables, qui devrons payer cela. Les changements climatiques nous offrent l'occasion d'investir dans le savoir, dans les technologies vertes, dans le développement durable et, au passage, de créer des emplois. Cette voie est celle de la sagesse. Ce gouvernement va-t-il enfin entendre raison? Rien n'est moins sûr.
Il est temps de mettre un terme à cette fuite en avant. Le gouvernement conservateur doit arrêter de nier les faits et prendre des mesures dès maintenant, car c'est maintenant qu'on sent les effets des changements climatiques. En niant l'urgence d'agir, le est irresponsable. Nos émissions de GES ont augmenté à 702 millions de tonnes, donc 1 million de tonnes supplémentaires depuis 2011, et on s'éloigne de la cible de 607 millions de tonnes de réduction d'ici 2020.
Je le répète, le commissaire à l'environnement et la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie affirment que le gouvernement ne pourra pas du tout respecter ses cibles. Cependant, les conservateurs préfèrent se retirer du Protocole de Kyoto, couper dans les programmes scientifiques et accuser les ONG de blanchiment d'argent et d'être de redoutables terroristes. De plus, ils ont éliminé 99 % des évaluations environnementales du pays. Qui sont les radicaux? Trouvons l'erreur!
D'un autre côté, le NPD propose de prendre des mesures très concrètes dès maintenant, et en voici un aperçu. D'abord, le NPD propose de mettre un prix sur le carbone. Cela nous permettrait justement de faire un pas vers le fait d'honorer nos engagements internationaux.
Entre autres, on a demandé d'édicter une loi sur la responsabilisation, de rétablir le programme écoÉNERGIE, de mettre un terme aux subventions pétrolières de 1,3 milliard de dollars par année et de les réinvestir dans les énergies renouvelables.
J'espère que la proposition de motion présentée par ma collègue d' fera l'unanimité et qu'on pourra ensuite aller de l'avant dans la lutte au changement climatique.
:
Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole aujourd'hui pour parler de l'engagement du gouvernement envers l'environnement et des gestes concrets que nous avons posés pour lutter contre les changements climatiques.
J'aimerais tout d'abord rappeler à la Chambre que le gouvernement prend au sérieux les faits et les données scientifiques sur les changements climatiques. Nous sommes conscients qu'il s'agit d'un problème mondial qui exige une solution mondiale.
Bien que le Canada ne produise que 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre produites chaque année, nous faisons le nécessaire pour réduire nos émissions à l'échelle nationale. Le plan sectoriel que nous avons mis en place pour atteindre les objectifs de réduction d'émissions établis à Copenhague est fondé sur des protocoles et des méthodes reconnues à l'échelle internationale, et il donne de bons résultats. Notre gouvernement est le premier gouvernement canadien à qui l'on doit une véritable réduction des émissions de gaz à effet de serre.
[Français]
Je veux m'assurer que mes collègues de l'autre côté de la Chambre ont bien compris. Notre gouvernement, le gouvernement conservateur du , est le premier à avoir réduit les émissions de gaz à effet de serre. Je comprends que c'est peut-être difficile pour mes collègues d'accepter cette réalité, mais c'est un fait.
[Traduction]
J'espère que le débat d'aujourd'hui s'en tiendra aux faits et aux données scientifiques. Regardons d'abord quelques faits.
Pendant 13 ans, l'ancien gouvernement libéral s'est contenté de discours creux sur les changements climatiques. Les libéraux ont signé un accord international inefficace et inéquitable sans faire preuve de diligence raisonnable, puis n'ont pas bronché quand les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 30 % au Canada. Ils n'avaient pas de plan et, comme ils l'ont eux-mêmes admis à la Chambre cette semaine, ils n'ont pas fait le nécessaire pour régler ce problème.
Pour sa part, le NPD prétend avoir un plan, un plan qui viendrait piger 21 milliards de dollars dans les poches des Canadiens qui triment dur pour gagner leur vie, un plan qui nuirait à l'emploi et à l'économie et ferait grimper le coût de presque tous les biens et services. Et pourquoi? Les fonds provenant de cette taxe sur tout se retrouveraient dans les recettes générales. Conformément à la philosophie néo-démocrate, ils serviraient à financer des projets de sociologie appliquée, et rien ne garantit que les émissions de gaz à effet de serre seraient réduites, ne serait-ce que d'une mégatonne. Ce plan n'a rien d'un plan environnemental. N'oublions pas que le NPD aime aussi, pendant des balades à l'étranger, s'attaquer aux emplois des Canadiens et des Américains et à l'exploitation responsable des ressources.
Le gouvernement prend des mesures concrètes, et il est bien conscient de ses responsabilités, au pays et ailleurs dans le monde, et des défis que le Canada doit désormais relever pour s'assurer un meilleur avenir. C'est pourquoi le gouvernement a mis en place un plan de réglementation sectoriel permettant de réduire les émissions et d'atteindre nos objectifs.
La cible du Canada pour 2020 est très ambitieuse. Il s'agit d'atteindre, d'ici 2020, une réduction des émissions de 17 % par rapport au niveau de référence de 2005. Cette cible s'aligne sur celle des États-Unis, ce qui est important, puisque nos deux économies sont profondément interreliées.
Nous alignons notre approche sur celle des États-Unis pour que nous puissions à la fois maximiser les émissions de gaz à effet de serre et soutenir la compétitivité économique. Par exemple, grâce à nos normes dans le secteur des transports, qui s'alignent sur celles des États-Unis, le taux moyen d'émissions de gaz à effet de serre des automobiles et des camions légers de l'année modèle 2016 sera inférieur d'environ 25 % à celui des véhicules vendus au Canada il y a quelques années seulement, en 2008. D'ici 2025, la consommation d'essence sera réduite de 50 %, et les émissions de gaz à effet de serre seront réduits d'autant.
En nous fondant sur la réglementation visant la période de 2011 à 2016, nous sommes en train d'élaborer des normes encore plus strictes pour la période allant de 2017 à 2025. C'est une bonne nouvelle pour l'environnement, mais aussi une très bonne nouvelle pour les finances des Canadiens, ce qui prouve une fois de plus qu'on peut concilier la protection de l'environnement avec une économie forte.
Nous avons collaboré avec les États-Unis afin d'améliorer les normes visant les camions lourds. Nous continuons d'aller de l'avant pour atteindre les cibles responsables que nous avons établies aux termes de l'Accord de Copenhague.
Quant à la deuxième grande source d'émissions, le gouvernement conservateur a adopté un rôle de chef de file en collaborant avec les gouvernements provinciaux afin de réduire les émissions liées à la production d'électricité grâce à un train de mesures qui ont permis de passer de sources de production d'électricité hautement polluantes à des sources renouvelables, et d'assurer l'efficacité énergétique afin de réduire la demande.
Le Canada est devenu le premier grand consommateur de charbon au monde à interdire la construction de centrales thermiques au charbon classique et à établir des normes de rendement pour les centrales approchant la fin de leur vie utile. Ces efforts combinés commencent à porter fruit. On prévoit maintenant que les émissions de gaz à effet de serre provenant du secteur de l'électricité devraient diminuer du tiers entre 2005 et 2020 et ce, malgré une hausse de l'activité économique et de la production d'électricité pendant cette période. Nos collègues d'en face devraient encore une fois noter ceci: la protection de l'environnement n'est pas incompatible avec la croissance économique et la création d'emplois.
Selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie, même si nous avons commencé à réduire les émissions provenant des centrales au charbon, la demande mondiale pour cette source d'électricité a grimpé de 45 % entre 2000 et 2010 et devrait encore augmenter de 17 % d'ici 2017. Comme le confirme le rapport sur l'inventaire annuel des émissions que nous avons publié récemment, nous sommes à mi-chemin d'atteindre les objectifs globaux de réduction des gaz à effet de serre que nous nous étions engagés à atteindre en vertu de l'accord de l'Accord de Copenhague. C'est une réalisation tangible, le résultat d'un plan transparent et responsable, et quelque chose qu'aucun des partis d'en face n'a pu offrir à la Chambre ou aux Canadiens.
Alors même que nous nous concentrons sur nos responsabilités en matière d'atténuation ici, au pays, le Canada participe pleinement à la résolution des défis que posent les changements climatiques à l'étranger. À l'occasion du plus récent Forum des grandes puissances économiques, qui a eu lieu à Washington il y a quelques semaines, le Canada et les autres pays présents ont continué de travailler à une nouvelle entente contraignante sur les changements climatiques. Nous espérons que tous les principaux émetteurs des pays développés et en développement adhéreront à cette entente. Nous espérons toujours en arriver à une nouvelle ébauche de traité d'ici 2015, ce qui permettrait sa ratification et le début de son application d'ici 2020. Ce nouvel accord international sur les changements climatiques, valable après 2020, s'appliquera à toutes les parties, y compris les principaux pays émetteurs, comme nous l'avons indiqué à maintes reprises.
Parallèlement, le gouvernement conservateur honore les engagements qu'il a pris en vertu de l'Accord de Copenhague, y compris l'objectif d'assurer aux pays en développement le financement à long terme nécessaire à la prise de mesures d'atténuation significatives et transparentes. Les pays développés ont tenu leur promesse de financement accéléré qu'ils avaient faite à Copenhague. Ensemble, nous avons consacré 33 milliards de dollars entre 2010 et 2012 aux mesures d'atténuation et d'adaptation des pays en développement. Nous poursuivons actuellement le versement de notre part, soit 1,2 milliard de dollars, de ce financement accéléré, et nous continuerons de le faire au cours des prochaines années. Nous appuierons ainsi, partout dans le monde, des projets d'assainissement des eaux, de reforestation, d'énergie propre, de sécurité alimentaire, et bien d'autres encore.
Alors que le Canada continue de mettre la main à la pâte pour donner suite à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, nous oeuvrons aussi ailleurs qu'au sein de cet organisme. L'année dernière, nous avons participé fièrement, en tant que membre fondateur, au lancement de la Coalition pour le climat et l'air pur, qui vise à réduire les polluants de courte durée de vie ayant un effet sur le climat. Le Canada étant un pays arctique, notre gouvernement est bien placé pour comprendre l'importance de s'attaquer aux polluants de courte durée, qui accélèrent considérablement la fonte des glaces dans l'Arctique.
Nous sommes enchantés de constater que, depuis la création de cette coalition, de nouveaux pays développés et en voie de développement s'y sont joints. En un an à peine, le nombre de partenaires est passé de 7 à 56. En plus d'être le premier à contribuer au financement initial de la coalition, le Canada, sous la direction du gouvernement actuel, a fourni des millions de dollars additionnels pour la réalisation de projets dans des pays en voie de développement. C'est encore une preuve que non seulement le Canada a un plan et agit, mais qu'il se comporte en chef de file sur la scène internationale, dans la lutte contre le problème des changements climatiques partout sur terre.
La Coalition pour le climat et l'air pur fait des efforts sur plusieurs fronts, dans des domaines comme le captage et l'utilisation du méthane provenant des sites d'enfouissement dans les pays en voie de développement et les pays développés; la réduction des émissions de carbone noir par les groupes électrogènes diesel à usage industriel, dans le secteur pétrolier et gazier des pays en voie de développement; de même que la fabrication de briques pour la construction de maisons dans ces mêmes pays.
J'envisage avec optimisme l'avenir de la Coalition pour le climat et l'air pur et, pour l'aider à atteindre ses objectifs de réduction importante des émissions de polluants de courte durée de vie ayant un effet sur le climat, j'ai annoncé avec plaisir, lors de la réunion de Washington, que le Canada investirait 10 millions de dollars de plus dans la coalition et ses projets. Notre apport financier à la coalition est le plus important jusqu'à maintenant et permettra la mise en oeuvre de projets dans les pays en voie de développement. Nous espérons que ce sera le signal de départ d'une nouvelle phase de croissance et d'intensification des efforts de la coalition, quant au nombre de membres, aux activités de financement et aux résultats tangibles.
C'est avec fierté également que j'ai annoncé une contribution de plusieurs millions de dollars au Centre et réseau des technologies climatiques, créé par les parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques pour répondre directement au besoin exprimé par les pays en voie de développement d'accélérer la mise en oeuvre des meilleures technologies disponibles, dans le but d'aider ces pays à lutter contre les changements climatiques, tant pour réduire leurs émissions que pour augmenter leur résilience aux répercussions climatiques.
La Coalition pour le climat et l'air pur et le Centre et réseau des technologies climatiques ont le potentiel d'influer sur le cours des choses. Le gouvernement conservateur collabore avec la communauté internationale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et de polluants de courte durée de vie et pour aider les pays les plus vulnérables à s'adapter aux changements climatiques.
Comme les députés le savent, le gouvernement s'est fermement engagé à développer les ressources naturelles abondantes du Canada tout en renforçant la protection de l'environnement. Nous avons donc pris des mesures concrètes à cet égard. Ainsi, nous avons renforcé et modernisé la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, qui a été adoptée à la Chambre l'an dernier, dans le cadre de l'initiative gouvernementale Développement responsable des ressources.
Je tiens à profiter de l'occasion qui m'est donnée de m'exprimer ce matin pour attirer l'attention sur une annonce importante à laquelle j'ai participé il y a à peine quelques jours, ici, à Ottawa, avec ma collègue du gouvernement de l'Alberta. ll y a environ un an, de concert avec la ministre de l'Environnement et du Développement durable des ressources de l'Alberta, Diana McQueen, j'ai eu le plaisir d'annoncer le Plan de mise en oeuvre conjoint Canada-Alberta pour la surveillance visant les sables bitumineux, qui assure l'intégrité environnementale des sables bitumineux du Canada.
En adoptant ce plan de surveillance, les deux gouvernements ont montré qu'ils sont déterminés à mettre en oeuvre un plan environnemental exhaustif axé sur la rigueur scientifique, intégré et transparent. Ce plan nous fournira la vue d'ensemble la plus crédible qui soit, sur le plan scientifique, des enjeux liés à l'eau, à l'air, aux terres et à la biodiversité dans la région, et il fera en sorte que cette ressource importante puisse être développée dans le respect de l'environnement.
Le portail conjoint sur les données, qui a été lancé officiellement cette semaine, permet au public d’avoir un accès continu aux données scientifiques crédibles recueillies dans le cadre du plan conjoint de surveillance visant les sables bitumineux ainsi qu’aux méthodes utilisées pour les obtenir. Plus important encore, ce portail favorise la tenue de discussions éclairées et la réalisation d’analyses sur les effets de l’exploitation des sables bitumineux.
J'invite les députés d'en face à prendre quelques minutes pour consulter le portail. La quantité de renseignements qu'on y trouve les éclairera sûrement et pourrait même — du moins, nous l'espérons — modifier leur opinion sur cette industrie primaire, opinion qui n'a aucun fondement scientifique. Ce portail de données donne suite à un engagement important que nous avons pris et qui consiste à voir à ce que les données scientifiques découlant des activités de surveillance soient transparentes et à ce que tous les Canadiens puissent y avoir accès.
Tandis que nous envisageons des mesures d'atténuation des changements climatiques, nous devons reconnaître qu'il est nécessaire de s'adapter aux changements qui nous touchent déjà et à ceux qui surviendront à l'avenir. Nous constatons les répercussions des changements climatiques partout au pays et dans le monde, mais ils sont particulièrement évidents dans l'Arctique canadien.
À compter du mois prochain, c'est le Canada qui présidera le Conseil de l'Arctique. La nomination de la au poste de présidente du Conseil témoigne de l'importance que le gouvernement accorde au Nord. Les principaux thèmes abordés pendant le mandat du Canada seront les collectivités circumpolaires durables, la navigation sécuritaire dans l'Arctique ainsi que l'exploitation responsable des ressources de l'Arctique.
Bien entendu, Environnement Canada joue depuis longtemps un rôle de premier plan dans la protection de l'environnement unique de l'Arctique, et nous poursuivrons notre travail afin d'établir un équilibre entre la conservation, l'exploitation durable et le développement économique. En outre, Environnement Canada demeurera un chef de file mondial pour ce qui est de la recherche sur l'Arctique. Nos chercheurs jouent un rôle clé au sein de trois des six groupes de travail du Conseil de l'Arctique et apporteront une contribution importante pendant que nous assumerons la présidence du Conseil de l'Arctique, au cours des deux prochaines années.
Je rappelle aux députés d'en face la nouvelle initiative du gouvernement fédéral, à hauteur de 35 millions de dollars, dirigée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, pour appuyer la recherche sur les changements climatiques et l'atmosphère.
En 2011, Environnement Canada a publié près de 100 articles évalués par des pairs qui portaient sur l'Arctique. La majorité d'entre eux sont issus de collaborations à l'échelle nationale et internationale, principalement avec les États-Unis, mais aussi avec des États membres du Conseil de l’Arctique, comme la Russie, l'Islande, la Norvège, la Suède, la Finlande et le Danemark.
La recherche se poursuit pour aborder des sujets d'intérêt commun comme le mercure, les polluants organiques persistants, l'appauvrissement de la couche d’ozone et, bien sûr, les changements climatiques.
Notre gouvernement s'est doté d'un plan, alors que l'opposition, elle, n'a rien à offrir.
[Français]
Notre gouvernement a un plan, notre gouvernement agit. Ce sont les ingrédients pour le succès.
Ce que les Canadiens et les Canadiennes veulent, c'est un gouvernement qui protège l'environnement pour les générations futures.
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Monsieur le Président, il n'y a pas d'enjeu environnemental plus pressant dans le monde que les changements climatiques. Le phénomène est réel. Des changements se produisent en ce moment même. Ce n'est pas demain qu'il faut s'y attaquer, mais bien aujourd'hui. L'augmentation des températures de deux degrés Celsius entraîne d'importantes répercussions, dont l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes et l'élévation du niveau de la mer.
Au terme d'une enquête auprès de 1 000 experts, le Forum économique mondial, ou FEM, a récemment classé les changements climatiques au troisième rang des problèmes les plus pressants dans le monde. L'absence de mesures d'adaptation aux changements climatiques est considérée comme le plus grave danger pour l'environnement de la planète. De surcroît, le FEM estime que l'accélération des changements climatiques constitue pour la première fois un phénomène grave dont on ignore encore les conséquences. Il pense même qu'il est possible que les êtres humains aient déjà déclenché une réaction en chaîne irréversible qui rendra bientôt l'atmosphère de la planète invivable.
La tempête de verglas de 1998 a coûté 5,4 milliards de dollars. Les inondations survenues au Saguenay en 1996 ont coûté 1,7 milliard de dollars. La pluie torrentielle survenue à Toronto en 2005 a entraîné des pertes assurées de 625 millions de dollars. L'ancienne Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie nous avait pourtant averti que les changements climatiques coûtent cher et qu'ils entraîneraient des coûts d'adaptation annuels de 21 à 43 milliards de dollars pour les Canadiens d'ici 2015.
Les pays les plus vulnérables aux changements climatiques savent qu'en 2015, année butoir pour l'adoption d'un accord international sur les changements climatiques, il sera déjà trop tard. La cible de deux degrés Celsius à ne pas dépasser pour le réchauffement de la planète sera probablement ratée. Certains pays développés demeurent insensibles à la situation. Il se peut fort bien que certaines îles soient submergées. Les pays touchés espéraient recevoir un soutien accru de la part du reste de la planète, mais ils ont continuellement été déçus.
L'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants est en jeu. Compte tenu du fardeau financier que représenteront les changements climatiques pour les générations futures et des répercussions qu'ils auront sur l'agriculture, l'environnement, les pêches, les forêts, l'eau et, en fin de compte, la population du Canada et d'autres pays, comme le Bangladesh, qui risque de perdre le cinquième de sa masse terrestre et de subir le déplacement de 20 millions de personnes à cause d'une hausse de un mètre du niveau de la mer, il est extrêmement décevant qu'au lieu de permettre un débat sérieux sur ce que le Canada devrait faire pour atténuer les changements climatiques et s'y adapter, les néo-démocrates aient choisi de politiser une question d'intérêt fondamentalement humain.
Je suis vraiment étonnée que le NPD ait décidé d'attaquer le Parti libéral sur cette question, étant donné son bilan très peu reluisant dans la lutte contre les changements climatiques.
En 2005, c'est le NPD qui, avec ses bouffonneries politiques, a entraîné la chute du gouvernement libéral tout en sachant pertinemment qu'il éliminait ainsi toute possibilité pour le Canada de prendre des mesures concrètes à l'égard des changements climatiques. Le Projet vert du gouvernement libéral aurait, en effet, permis au Canada d'atteindre 80 % des cibles fixées à Kyoto. Les conservateurs ont depuis réduit d'un énorme 90 % les cibles d'émissions de gaz à effet de serre établies par le gouvernement libéral, et ils ne réussiront même pas à atteindre leur propre objectif très modeste.
La chef du Parti vert, mon amie et collègue depuis plus de deux décennies, a accusé le NPD d'avoir fait passer la politique avant la planète et mis en péril, en 2005, une importante conférence sur les changements climatiques visant à sauver le Protocole de Kyoto. Elle a supplié le NPD de réfléchir à sa position. Quand elle a écrit son livre, en 2009, on a pu lire, dans un journal:
« Ce fut en vain », a-t-elle écrit, faisant ressortir l'incident comme preuve que [le NPD] et [le premier ministre actuel] étaient prêts à sacrifier les négociations clés de Kyoto [...]
Au cours des 25 dernières années, j'ai effectué des recherches sur les changements climatiques, j'ai fait de la consultation auprès d'Environnement Canada, j'ai siégé au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, j'ai prononcé des conférences dans le monde entier sur les changements climatiques et leurs répercussions, j'ai mené des travaux de recherche à 500 milles du pôle Nord et j'ai observé des glaciers fondre et fondre encore. Je suis devenue députée fédérale dans le but de susciter des actions concrètes relativement aux changements climatiques et je préside actuellement le caucus multipartite sur les changements climatiques, que j'ai fondé. Je siège aussi à deux organismes de l'ONU, l'un concernant les changements climatiques et l'autre, la préparation aux catastrophes.
Il m'est par conséquent pénible d'annoncer que le Parti libéral n'appuiera pas la motion du NPD, car elle dépeint sous un jour mensonger le bilan de mon parti en matière de changements climatiques. Je veille à ce que mes interventions soient exactes et scientifiquement rigoureuses et à ce que mes arguments fassent appel aux faits plutôt qu'à l'exagération ou à la démagogie. Le Parti libéral approuve deux des trois éléments de la motion du NPD, soit que les répercussions d’un réchauffement de 2 degrés Celsius de la température moyenne globale suscitent de graves préoccupations et que le gouvernement devrait déposer immédiatement son programme fédéral d’adaptation aux changements climatiques.
Je tiens à rectifier les faits en ce qui concerne les mesures qu'a prises le Parti libéral relativement aux changements climatiques, puis à donner un aperçu de l'aveuglement volontaire dont fait preuve le gouvernement conservateur actuel et de ce que celui-ci devrait faire pour préserver notre avenir.
Lorsqu'il a signé le Protocole de Kyoto, en 1998, le Canada s'est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 6 % par rapport aux niveaux de 1990 au cours de la période d'engagement, qui allait jusqu'en 2012. En 2000, le gouvernement libéral a présenté son Plan d'action 2000 sur le changement climatique et alloué 500 millions de dollars aux mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En 2002, le Canada a officiellement ratifié le Protocole de Kyoto, un événement que le gouvernement libéral a qualifié d'étape clé dans l'apport du Canada à la lutte contre les changements climatiques. Il a aussi publié Les changements climatiques: Respecter nos engagements ensemble, où il proposait une stratégie en trois volets d'atteinte des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre grâce à des incitatifs, à la réglementation et à des mesures fiscales.
En 2003, le gouvernement libéral s'est engagé à investir 1 milliard de dollars supplémentaires dans son plan de lutte contre les changements climatiques et il a offert des mesures incitatives aux consommateurs et à l'industrie. Les dépenses du gouvernement fédéral au titre du Protocole de Kyoto ont totalisé 3,7 milliards de dollars. En 2004, le gouvernement libéral a lancé le défi d'une tonne, qui invitait tous les Canadiens à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de diverses façons, comme le recyclage, l'utilisation du transport en commun et l'installation de thermostats programmables. Dès le début des années 1990, à l'université, j'ai invité les étudiants à réduire leurs émissions personnelles et familiales de gaz à effet de serre.
Le Protocole de Kyoto est entré en vigueur officiellement en 2005. Dans les trois semaines qui ont suivi cette date, le gouvernement libéral et les fabricants d'automobiles canadiens ont conclu une entente au sujet des normes en matière d'émissions. Les constructeurs d'automobiles devaient produire des véhicules qui permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5,3 mégatonnes d'ici 2010, dans le cadre du plan fédéral de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto. Deux mois après l'entrée en vigueur de ce protocole, le gouvernement libéral a annoncé les détails de son plan de mise en oeuvre, le Projet vert, qui prévoyait un investissement de 10 milliards de dollars en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 270 mégatonnes par année, entre 2008 et 2012. Cependant, en 2006, avec l'aide du NPD, les conservateurs ont pris le pouvoir et ils ont immédiatement annulé le Projet vert. Des tiers indépendants ont pourtant déclaré que ce plan aurait permis au Canada de presque atteindre ses objectifs de Kyoto.
Depuis leur arrivée au pouvoir, les conservateurs ont diminué de 90 % les objectifs libéraux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce qui est incroyable. Ils ont dépensé 9,2 milliards de dollars et ils prétendent être à mi-chemin de l'atteinte de leurs objectifs en la matière, lesquels sont bien timides. Cette affirmation est particulièrement étonnante, étant donné qu'à l'automne de 2011, le gouvernement conservateur n'était en voie d'atteindre que 25 % de son objectif très modeste.
Objectif modeste ou non, comment le gouvernement est-il arrivé à améliorer son rendement de 100 % en un peu plus de six mois seulement, ce qui est un résultat pour le moins spectaculaire? Premièrement, le gouvernement a utilisé une valeur de départ plus élevée, c'est-à-dire une valeur prévue, plutôt que les données réelles sur les émissions. Deuxièmement, il a modifié les règles comptables. Troisièmement, le gouvernement s'est attribué le mérite de l'excellent travail réalisé par d'autres. Dans un rapport publié en 2012, la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie a indiqué clairement que les trois quarts des réductions d'émissions de gaz à effet de serre au Canada étaient en réalité attribuables aux mesures prises par les provinces et les territoires. Qui plus est, le rapport de la table ronde a fait écho à celui du commissaire à l'environnement et au développement durable, qui a révélé qu'en 2020, les émissions canadiennes seraient supérieures de 7 % au niveau de 2005, au lieu d'être inférieures de 17 % à celui-ci, tel que promis.
Quatrièmement, le gouvernement a éliminé toutes les mesures liées à la responsabilité en matière de changements climatiques dans son projet de loi omnibus draconien, le projet de loi , qui a abrogé la Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto. Ainsi, le gouvernement n'aura plus à publier chaque année le plan sur les changements climatiques qui décrivait les mesures prises pour respecter les engagements du Canada. De plus, la table ronde n'aura plus à évaluer le plan chaque année et à formuler des recommandations d'experts. En fait, la table ronde n'existe même plus, car elle ne s'est pas conformée à l'idéologie des conservateurs. En outre, le commissaire n'aura plus à faire régulièrement rapport des progrès du Canada relativement à la mise en oeuvre de son plan de lutte contre les changements climatiques.
En raison du manque de mesures de reddition de comptes dans le domaine des changements climatiques, les Canadiens continueront de subir un qui met en doute la science des changements climatiques en affirmant que « [...] les gens ne s'inquiètent pas autant qu'avant d'un réchauffement de 2 degrés [...] les scientifiques nous ont dit récemment que nos peurs sur les changements climatiques sont exagérées. » Même ceux qui croyaient que la Terre était plate ont fini par voir la lumière. Que faudra-t-il pour convaincre le ministre des Ressources naturelles que les changements climatiques sont bien réels?
En raison du manque de mesures de reddition de comptes dans le domaine des changements climatiques, les Canadiens continueront de subir un gouvernement qui ne cesse de répéter la même rengaine sur l'efficacité de l'approche secteur par secteur qu'il privilégie pour lutter contre les changements climatiques. Malheureusement, cette approche n'est qu'une tactique dilatoire. Le gouvernement ne s'est attaqué qu'à deux secteurs en six ans, et il n'a encore rien fait au sujet du secteur pétrolier et gazier. Peut-être qu'au lieu de toujours répéter les mêmes phrases éculées, le gouvernement devrait examiner les preuves et constater ce que vivent les Canadiens.
Le fait est que la Terre se réchauffe. Les 13 années où les températures moyennes mondiales ont été les plus élevées ont toutes eu lieu au cours des 15 dernières années, soit depuis 1997. Cette hausse des températures moyennes mondiales devrait provoquer des sécheresses, des inondations et d'autres situations climatiques extrêmes. Les températures record enregistrées en juin 2012 illustrent ce à quoi on devrait s'attendre comme changements climatiques. En fait, aux États-Unis, où on consigne les températures depuis 1895, juillet 2012 a été le mois le plus chaud jamais enregistrée.
Peu importe que le gouvernement accepte ou non le fait que les températures et les précipitations record partout dans le monde sont probablement dues aux changements climatiques anthropiques, de nombreux Canadiens en subissent les contrecoups sur le plan économique. Au Canada, les événements catastrophiques ont coûté environ 1,6 milliard de dollars en 2011, et près de 1 milliard de dollars au cours de chacune des deux années précédentes. En 2012, dans plusieurs régions du pays, les agriculteurs ont été aux prises avec un temps chaud et sec qui a dévasté leurs récoltes.
Le gouvernement de l'Ontario a demandé au gouvernement fédéral d'aider les agriculteurs touchés par la sécheresse. Certains agriculteurs ont été obligés de vendre leur bétail à bas prix parce que la sécheresse avait fait monter le prix du fourrage au-delà de ce qu'ils pouvaient payer. De plus en plus de données tendent à démontrer que les sécheresses seront la norme plutôt que l'exception.
Quelles mesures faut-il prendre pour lutter dès maintenant contre les changements climatiques? Le NPD réclame un plan d'adaptation aux changements climatiques, ce qui est important. Pendant de nombreuses années, j'ai agi à titre de consultante auprès du groupe de recherche sur les répercussions climatiques d'Environnement Canada. Plusieurs de ses membres ont collectivement remporté un prix Nobel sur les changements climatiques en 2007, mais, depuis, ce groupe a été aboli par le gouvernement conservateur. Les néo-démocrates oublient de parler d'atténuation des dommages dans la motion qu'ils ont présentée. Il faut à la fois s'adapter aux changements et les atténuer. Je vais parler brièvement de mesures d'atténuation qui pourraient être prises et qui ne figurent pas dans la motion.
Il faut exploiter nos ressources en respectant le principe du développement durable, et toutes les décisions doivent s'appuyer sur les données scientifiques. Il faut aussi protéger l'environnement et les habitats naturels et respecter les droits juridiques et les droits acquis des Autochtones. Le gouvernement fédéral doit reconnaître que les ressources énergétiques tirées des combustibles fossiles non renouvelables ne sont pas viables. Il faut aussi que le Canada dispose d'un plan de transition vers une plus grande utilisation des ressources énergétiques durables et d'une stratégie pancanadienne en matière d'énergie durable et de croissance économique pour pouvoir se tailler une place dans l'économie mondiale et se rapprocher de l'objectif de réduction des gaz à effet de serre qu'il s'est fixé pour 2020.
Il faut que le gouvernement fédéral élabore une stratégie pancanadienne de l'énergie durable en collaboration avec les ministères et les ministres fédéraux concernés ainsi qu'avec les dirigeants provinciaux, territoriaux et municipaux.
Le gouvernement a aussi le devoir de consulter pleinement et d'accommoder les peuples autochtones lorsque des projets d'exploitation des ressources peuvent avoir une incidence sur leurs droits et leurs territoires traditionnels. Une telle stratégie devrait garantir un traitement équitable à tous les émetteurs, à tous les secteurs et à toutes les régions. Elle devrait aussi permettre la création de nouveaux marchés et de nouvelles possibilités et améliorer la compétitivité des entreprises canadiennes, en particulier dans le domaine des technologies à faibles émissions de CO2.
Les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique sont deux secteurs prometteurs sur le plan de la croissance économique, de la création d'emplois, de la sécurité énergétique et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement devrait par conséquent élaborer un plan d'action en vue d'atteindre des objectifs bien définis d'utilisation des énergies renouvelables peu polluantes au Canada, pour les années 2020, 2030, 2040 et 2050.
Le gouvernement fédéral devrait aussi élaborer un plan d'action en vue d'atteindre des objectifs d'efficacité énergétique au début des mêmes décennies. L'Union européenne est actuellement en bonne voie de réaliser, d'ici 2020, des économies d'énergie de 15 % par rapport à la courbe de consommation attendue.
Pour lutter efficacement contre les changements climatiques, il nous faut également, au Canada, une stratégie de transport durable qui fixe des objectifs pour les décennies à venir et qui prévoit un plan d'action en vue d'abandonner progressivement les subventions aux combustibles fossiles inefficaces, de manière à atteindre l'objectif du G20 d'un abandon à moyen terme.
Le gouvernement devrait élaborer un plan d'action avec des jalons en vue d'enrichir les connaissances sur l'énergie et d'accroître la recherche, le développement et la mise en oeuvre de technologies à faibles émissions de CO2 au Canada. Il devrait oeuvrer en partenariat avec les provinces, les territoires, les municipalités, les syndicats, les secteurs économiques, les peuples autochtones et d'autres personnes en vue d'élaborer une stratégie de transition vers l'usage des énergies propres.
Les enjeux sont énormes. Les pays les plus avancés dans ce domaine sont en train de créer un nouvel avenir énergétique et d'investir des milliards pour être des précurseurs de la nouvelle économie verte. Tandis que le gouvernement a investi seulement 3 milliards de dollars pour stimuler l'industrie des énergies vertes, l'Allemagne a investi 14 milliards de dollars, les États-Unis, 112 milliards de dollars et la Chine, 221 milliards de dollars dans les infrastructures vertes. Ce faisant, ces pays ont créé des milliers d'emplois verts.
Au lieu de revenir à la philosophie des années 1950 du développement à tout prix, le gouvernement devrait s'efforcer de trouver la meilleure voie à suivre pour préparer un sain avenir de prospérité et de sécurité énergétique. Il doit comprendre que le choix consiste à décider si le pays doit être un producteur et un consommateur de la vieille économie ou un chef de file de la nouvelle économie. C'est un choix entre déclin et prospérité.
Enfin, le gouvernement doit cesser d'être une honte pour les Canadiens sur la scène mondiale. En se retirant du Protocole de Kyoto, le Canada a provoqué l'indignation de la communauté internationale. Un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a qualifié cette décision de « très mauvaise nouvelle pour la lutte contre les changements climatiques ». Le négociateur principal de Tuvalu a déclaré ceci: « Pour un pays vulnérable comme Tuvalu, c'est un acte de sabotage contre notre avenir [...] Se retirer du protocole de Kyoto est un acte irréfléchi et complètement irresponsable. »
Le gouvernement aura beau sabrer dans les programmes et la recherche sur le climat et museler ses scientifiques, les données scientifiques sur les changements climatiques ne disparaîtront pas, pas plus que les prévisions sur les répercussions économiques du réchauffement et le nombre croissant de pays qui prennent des mesures pour lutter contre les changements climatiques et se donner un avantage concurrentiel en passant à une économie verte.
Le NPD et le gouvernement conservateur doivent cesser de polariser le débat sur les changements climatiques et de recourir à des considérations idéologiques extrêmes lors des débats sur cette question. Malheureusement, pendant que les changements climatiques s'accélèrent, le Canada continue de reculer dans ce dossier. La seule réaction du gouvernement conservateur consiste à embellir son bilan déplorable en matière d'environnement.
Les Canadiens méritent mieux que cela, de même que nos enfants et nos petits-enfants, et ils ne devraient pas être à la merci du manque de vision, du scepticisme et de l'obstructionnisme du gouvernement face au plus grand défi de notre planète.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec l'excellent député de .
J'aimerais présenter une motion qui a, bien sûr, tout mon appui.
Nous demandons:
Que la Chambre: a) reconnaisse, comme bon nombre de Canadiens et l’Agence internationale de l’énergie, que les répercussions d’un réchauffement de 2 degrés de la température moyenne globale suscitent de graves préoccupations; b) dénonce le manque de mesures concrètes des gouvernements fédéraux qui se sont succédé depuis 1998 pour régler le problème des émissions et honorer nos engagements au titre du Protocole de Kyoto; c) demande au gouvernement de déposer immédiatement son programme fédéral d’adaptation aux changements climatiques.
Je mentionnerai d'abord quelques expériences personnelles en lien avec le sujet de la motion. Je parlerai ensuite de l'inaction du gouvernement, avant de décrire les résultats que recherchent les néo-démocrates en matière de changements climatiques.
C'est en 1995 que j'ai posé un premier geste pour l'environnement: j'ai alors parcouru à la nage les 1 400 km du fleuve Fraser. Je l'ai fait deux fois, en 1995 et en 2000, pour attirer l'attention de la population sur les problèmes qui mettent en péril la viabilité de ce fleuve.
Le Fraser est reconnu comme l'un des meilleurs cours d'eau du monde pour les saumons, mais il est menacé. Il figure dans la liste des cours d'eau en péril de la Colombie-Britannique. Les menaces prennent différentes formes, mais les changements climatiques comptent parmi les facteurs qui menacent le plus la viabilité du fleuve, de même que les saumons qui donnent à ce cours d'eau toute sa majesté. Le fleuve Fraser a une valeur culturelle, historique, environnementale et économique. Tout cela est menacé par les changements climatiques.
Pendant 10 ans, j'ai souvent nagé pour attirer l'attention du public sur la menace qui pèse sur l'environnement de la côte Ouest. Je pourrais en parler longuement, mais j'aimerais maintenant passer à mon expérience de représentant élu.
Peu après cette période où j'ai beaucoup nagé, on m'a invité à participer à l'évolution des politiques publiques à l'échelle locale. C'est ainsi que j'ai été conseiller municipal à Coquitlam pendant sept ans, de 2002 à 2009. À l'époque, la municipalité de Coquitlam était déjà très sensibilisée aux effets des changements climatiques. Elle avait à coeur de faire sa part, au niveau local, pour régler ce problème. La municipalité a mis en place de nombreuses initiatives pour tenter de réduire les effets négatifs des changements climatiques sur son territoire.
J'ai aussi siégé au conseil régional du Grand Vancouver; je veux mentionner une motion en particulier que j'ai moi-même présentée et qui, selon moi, a trait aux changements climatiques, car elle proposait l'objectif déchets zéro. En fait, c'est moi qui ai présenté la motion qui exhortait la région à réduire à zéro sa quantité de déchets. Il s'agissait d'une cible ambitieuse, qui a fait grimper le taux de réacheminement des déchets de 55 % à 75 %. Il va sans dire que la région vise un taux de réacheminement de 100 %, ou un objectif zéro déchets, et le recyclage de tous les déchets qu'elle produit.
Ces mesures illustrent en partie les initiatives auxquelles j'ai pris part en matière de changements climatiques et d'environnement, et montrent qu'il existe de nombreuses façons d'agir dans ce domaine. Ce qui importe, c'est de vouloir changer et de souligner combien il est crucial de changer. À ce stade-ci de mon allocution, je dois parler de l'inaction des conservateurs fédéraux dans ce dossier.
En fait, par les temps qui courent, il est gênant qu'un ministre soit accusé de nier l'existence des changements climatiques. Cette information circule, les gens en parlent et c'est malheureux. Les Canadiens de partout au pays comprennent l'urgence de la crise des changements climatiques. En refusant ainsi d'agir, les conservateurs semblent les seuls à être déconnectés des Canadiens et de nos plus proches alliés.
Encore tout récemment, j'ai organisé diverses rencontres publiques. Cette année, les électeurs ont été nombreux à me dire qu'ils voyaient d'un mauvais oeil que le gouvernement refuse de s'attaquer aux changements climatiques. Ils se sont ouverts à moi, et c'est de ça qu'ils me parlaient, que ce soit à New Westminster, à Coquitlam ou à Port Moody, c'est-à-dire les trois localités où j'ai organisé des rencontres publiques. J'ai aussi reçu des milliers d'appels de gens, et toujours ils me parlaient des changements climatiques. Bien sûr, la santé demeure leur priorité numéro un, mais les changements climatiques faisaient certainement partie des dossiers dans lesquels ils voulaient voir le gouvernement fédéral agir. Selon eux, le gouvernement pèche plutôt par inertie, et ils sont très inquiets.
Parlons maintenant du bilan des conservateurs. Depuis qu'ils ont été élus, ces derniers n'ont pas cessé de s'en prendre aux lois environnementales du pays, se cachant notamment derrière des projets de loi omnibus pour affaiblir diverses mesures de protection de l'environnement. Les gens qui assistaient à mes rencontres publiques s'alarmaient de voir que le gouvernement utilisait les projets de loi omnibus de façon non démocratique. Ils trouvaient malhonnête que le gouvernement s'attaque ainsi aux lois environnementales sous le couvert des projets de loi budgétaires.
Le a vilipendé ceux qui ont osé critiquer la position du gouvernement, disant d'eux que c'était des « radicaux ». En plus de semer la discorde, cette attitude ne mène à rien. En fait, le ministre devrait avoir honte d'avoir ainsi traité de « radicaux » des gens qui s'emploient — parfois toute leur vie, et toujours avec passion — à changer les choses et à lutter contre les changements climatiques.
Ce n'est pas ainsi que nous avancerons, et cette façon d'aborder un sujet aussi sérieux est loin d'être saine. Il faut que tout le monde mette la main à la pâte et cherche à changer les choses. C'est un défi énorme que les Canadiens sont appelés à relever.
Même après avoir accusé, sans les identifier, des organismes de charité du Canada de blanchir de l'argent, le a refusé de se rétracter et de s'excuser ou à tout le moins de donner des noms. Voilà qui est extrêmement malhonnête. Si le ministre sait quelque chose, il devrait désigner nommément les organismes visés, au lieu de faire peur aux gens et de les décourager. Comme je le disais, j'ai parlé à de nombreux organismes, ou à leurs représentants, qui tentent de lutter contre les changements climatiques et de protéger l'environnement, et ils n'aiment pas qu'on sème ainsi la discorde et qu'on tente de discréditer leur travail.
À cause du et du gouvernement conservateur, le Canada tire de l'arrière par rapport aux autres pays dans le domaine des changements climatiques et des investissements écoresponsables. Les conservateurs ont réduit les cibles canadiennes d'émissions de gaz à effet de serre de 90 % depuis qu'ils sont arrivés au pouvoir, en 2006. Encore dernièrement, ils se sont retirés de l'accord de Kyoto et de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Pendant ce temps, ils accordaient des milliards de dollars en allégements fiscaux annuels aux entreprises qui exploitent les combustibles fossiles, sans jamais en surveiller les émissions ou les réglementer.
L'inaction des conservateurs dans le dossier des changements climatiques coûte des emplois au Canada. Les États-Unis ont de nouveau retardé l'approbation du projet Keystone XL à la suite d'autres analyses sur les changements climatiques. L'Union européenne prévoit pénaliser les sources non conventionnelles de pétrole et de gaz du Canada parce qu'elles produisent plus d'émissions que les combustibles fossiles traditionnels. Ces décisions sont attribuables à l'incapacité du gouvernement canadien et à son inaction. En effet, le gouvernement avait promis de mettre en place les règlements sur le pétrole et le gaz d'ici 2010, mais cela ne s'est pas encore fait.
Il a effectué des compressions budgétaires dans les protections environnementales. Il a notamment vidé la Loi sur les pêches de sa substance, affaibli les mesures de protection des espèces en voie de disparition, muselé et renvoyé des scientifiques, et arrêté de financer des organismes qui le critiquaient comme la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie.
N'oublions pas que cela fait plus de six mois que le juge Cohen a publié son rapport historique sur la durabilité des stocks de saumon rouge du fleuve Fraser. Le gouvernement n'a pas dit s'il allait mettre en oeuvre les 75 recommandations du juge Cohen. Comme je l'ai dit, il est question ici du fleuve Fraser, l'un des principaux fleuves de la Colombie-Britannique et l'une des rivières du patrimoine canadien. Le gouvernement a dépensé 26 millions de dollars pour ce rapport, et il n'a rien dit à son égard après six mois.
Son incurie est abyssale, et je ne peux pas l'appuyer. Cependant, je suis heureux d'appuyer la motion que nous avons présentée.
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Monsieur le Président, vous excuserez ma voix. Je ne fume pas, ce n'est pas une voix de fumeur, je suis plutôt aux prises avec un rhume. Je suis tout de même heureux de forcer ma voix pour prendre la parole sur la motion de ma collègue d', qui fait d'ailleurs un excellent travail dans un dossier essentiel pour notre présent et surtout pour notre avenir, à savoir le dossier de l'environnement. Le sujet de la motion d'aujourd'hui traite des changements climatiques.
Lorsqu'on entend les commentaires du , qui remet en question les changements climatiques, et que, dans des articles du Guardian ou du New York Times, des journaux tout de même assez prestigieux, on l'appelle le « ministre canadien du pétrole », on se rend compte que cette rhétorique est irresponsable et démontre un manque leadership en matière de protection de l'environnement.
En ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques, si je me fie à mon expérience en science politique, plus particulièrement en développement international, cette question faisait souvent référence à ce qu'on appelle en anglais « the tragedy of the commons », soit la « tragédie des communes » si je fais une traduction mot à mot. Certains me diront que ce n'est pas une bonne traduction, mais on comprend bien l'intention.
Dans un tel dossier, il faut que les gens aient le courage de faire le premier pas. Ce n'est jamais facile à faire. On est bien au chaud dans sa façon de faire actuelle en ce qui concerne l'exploitation des ressources naturelles. Le changement n'est jamais facile, mais il faut toujours voir à long terme. Les différents pays du monde ont souvent peur de le faire, mais ils doivent être prêts à faire preuve de leadership, à éviter cette « tragédie des communes » et à ne pas attendre que les autres passent à l'action.
Nous avons souvent entendu cette rhétorique au cours des 10, voire des 15 dernières années. Bien souvent, des pays comme le Canada, et même les États-Unis à une certaine époque, disaient toujours que le fardeau pesait sur les pays comme le Brésil, l'Inde ou la Chine. À l'heure actuelle, ces pays en voie de développement produisent beaucoup d'émissions de gaz à effet de serre en vue de leur croissance importante et à cause de l'exploitation de différentes ressources naturelles. On essayait toujours de relancer la balle dans le camp des autres.
Aujourd'hui, il est important de souligner cette inaction qui dure depuis trop longtemps. La motion parle de l'inaction, au cours de plusieurs mandats, des différents gouvernements fédéraux des partis conservateur et libéral. Il faut avoir le courage d'agir et de se lever sur la scène internationale afin d'assumer les défis liés à ces changements.
Faisons l'historique de cette inaction. Ma collègue libérale critiquait le gouvernement conservateur. Nous partageons ces critiques, mais je ne suis pas d'accord pour dire que quelque chose de bien a été fait. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Pour voler la belle phrase de mon collègue de , la plus grande mesure prise par le Parti libéral à cet égard quand il était au pouvoir a été d'avoir un chien nommé Kyoto. Au bout du compte, même si, en 1993, on nous avait promis une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre, cet objectif n'a non seulement pas été respecté, mais on a fait un pas en arrière avec une augmentation d'environ 30 % de ces émissions, si je ne me trompe pas.
Cet exemple démontre qu'il y a eu un manque de leadership, qui se poursuit encore aujourd'hui. Le gouvernement nous parlera de ses différents programmes, qui n'ont clairement pas été à la hauteur des défis qui nous attendent. S'ils l'avaient été, on ne constaterait pas une augmentation de ces tonnes d'émissions de gaz à effet de serre dans des rapports publiés tout récemment. Si ces mesures étaient efficaces, ce ne serait pas le cas. Évidemment, ce n'est pas suffisant. Voilà pourquoi je suis fier de faire partie d'une équipe, le NPD, qui propose des mesures concrètes.
Il y a quelques années, M. Jack Layton, notre ancien chef, a déposé un projet de loi qui visait à mettre en place une vraie stratégie de lutte contre les changements climatiques. Toutefois, fidèle à ses habitudes, le Sénat, non élu et non redevable, a tassé ce projet de loi, malgré son adoption par la Chambre des communes qui est élue.
On sait pourtant très bien que c'est une priorité de la population canadienne. On peut donc se demander pourquoi le Sénat n'a pas cru bon de faire un pas dans la bonne direction en matière de lutte contre les changements climatiques. Malheureusement, on n'a pas la réponse à cela.
J'ouvre une parenthèse pour dire que c'est encore un bel exemple, si ce n'est pas le plus criant, en faveur de l'abolition du Sénat, mais je garde ce débat pour un autre jour.
Dans Chambly—Borduas, on a des exemples très marquants et percutants qui démontrent les effets des changements climatiques. On se rappellera des inondations survenues en 2011.
Certains personnes, surtout des gens comme le , ne croient pas aux conséquences des changements climatiques. Ils nous disent que ce n'est pas à cause de cela que c'est arrivé.
Cependant, la population riveraine de mon comté est importante, que ce soit les gens qui vivent autour du bassin de Chambly ou ceux qui vivent le long de la rivière Richelieu dans des villes comme Saint-Mathias-sur-Richelieu, Saint-Basile-le-Grand, Beloeil et Otterburn Park, et j'en passe. Ces populations disent que les inondations étaient dues aux changements climatiques.
En outre, les gens qui décident d'acheter une maison constatent que le marché immobilier est en baisse parce que l'écosystème de la rivière est en train de changer. On en voit la preuve physique chez nous.
Les inondations de 2011 ont été très médiatisées et les gens sont très au courant de ce qui s'est passé. Il en a été de même dans la circonscription de mon collègue de Saint-Jean en ce qui concerne Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix ou Venise-en-Québec. On voyait des inondations à tous ces endroits. Ce n'est pas un one-off. Ce n'était pas un événement unique. On en subit encore les conséquences aujourd'hui.
On peut, par exemple, parler de l'activité La grenouille en fête, organisée par l'organisme Bassin en fête. Une ancienne ministre du gouvernement du Québec, Louise Beaudoin, avait participé à cette activité. Dans le cadre de La grenouille en fête, les gens font de la plongée dans la rivière Richelieu et dans les rapides qui passent près de Chambly. Toutefois, les rapides ont changé à tel point que l'activité a dû être annulée quatre fois au cours des huit dernières années, parce que l'écosystème est en train de changer. La Société de sauvetage du Québec nous souligne de plus en plus que ce n'est plus sécuritaire de faire de la plongée dans ces rapides. Cela a un impact négatif chez nous.
L'économie est un autre volet dont on nous parle souvent et qu'il est intéressant d'aborder. La grenouille en fête est une activité économique et récréotouristique pour la région. Les changements climatiques lui nuisent. On peut aussi parler de la saison de la cabane à sucre qui change certaines années parce que la température augmente et que les saisons sont chamboulées en conséquence. Plusieurs de mes collègues pourraient certainement donner des exemples similaires.
On nous parle souvent de la question économique. Le disait ce matin que son gouvernement est en train de poser des gestes qui protègent l'environnement et qui sont également bons pour l'économie.
J'ose dire le contraire. En effet, les chambres de commerce décernent des prix à des organisations et à des entreprises qui prônent une économie verte et des emplois verts et qui sont axées sur la protection de notre environnement.
C'est un sujet dont on pourrait parler jusqu'à demain matin. Je termine en disant que la stratégie du NPD vise à encourager le développement de l'économie verte. Ainsi, on pourra continuer à protéger les emplois actuels et s'attaquer à la transition vers des énergies et une économie vertes. C'est important pour l'avenir de notre pays et pour celui du monde.
J'attends les questions et les commentaires avec plaisir.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis ravi de prendre part aujourd'hui à cette journée de l'opposition et de faire connaître les progrès réalisés par le gouvernement au chapitre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le Canada est dans une position unique pour aider le monde à régler ce problème. Notre pays est l'une des plus grandes sources d'énergie et de technologies énergétiques. L'électricité produite au Canada est, à l'heure actuelle, l'une des plus propres au monde, plus de 77 % de notre électricité provenant de sources n'émettant aucun gaz à effet de serre, y compris les énergies renouvelables et nucléaires. Cette transition vers une énergie plus propre appuie nos efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. C'est le gouvernement conservateur qu'il faut féliciter pour s'être enfin attaqué à certains des principaux problèmes entourant la réduction des émissions. Nous adoptons une approche de réglementation propre à chaque secteur, qui est axée sur les résultats et qui cible les plus grands producteurs de gaz à effet de serre.
Notre réglementation relative à la production d'électricité à partir du charbon est l'une des plus sévères au monde. Le Canada est le tout premier pays à interdire la construction de nouvelles centrales alimentées au charbon. Selon notre réglementation, toutes les centrales au charbon existantes doivent être mises hors service au terme de leur durée de vie utile. Je suis certain que les députés sont au courant des normes d'émissions des véhicules que nous avons mises en oeuvre, lesquelles contribueront aussi à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement s'est également engagé à présenter de nouveaux règlements pour le secteur pétrolier et gazier, faisant du Canada l'un des rares grands producteurs de pétrole à le faire.
Le secteur canadien de l'énergie a déjà réussi à réduire grandement ses émissions. Par exemple, l'intensité des émissions attribuable à la production d'un baril de pétrole brut des sables bitumineux a diminué de 26 % depuis 1990. Nous savons que le gouvernement conservateur a pris à cet égard des mesures, dont nous voyons les résultats. L'économie croît et nous maintenons un faible taux d'imposition.
Je vais prendre quelques minutes pour parler des partis de l'opposition et de certaines de leurs positions à l'égard de ces enjeux. Dans le passé, les deux partis ont clairement dit qu'ils veulent instaurer une forme de taxe sur le carbone. C'est un sujet dont nous parlons souvent au Comité des ressources naturelles, en commençant par le prix du carbone. Certaines personnes prônent que quelqu'un, quelque part, doit fixer le prix du carbone. Les discussions à ce sujet sont très intéressantes au comité. Lorsque nous demandons aux témoins si une économie réelle se développe autour du carbone, si le carbone a un prix, ils répondent presque toujours non. Ce n'est pas comme le boeuf ou comme aller acheter un téléphone cellulaire ou une voiture. Pour ces produits, il y a du choix sur le marché et leur prix est fixé. Si nous ne les aimons pas, nous ne sommes pas obligés de les acheter. Au comité, les témoins nous disent que, pour que cela se concrétise, le gouvernement doit intervenir et fixer le prix du carbone. Le Canadien moyen n'a aucune idée de ce que représente une tonne de carbone et ignore comment on fixe le prix du carbone. Or, certains insistent pour que le gouvernement prenne des mesures à cet égard.
Les tenants de cette approche proposent d'établir le prix du carbone pour ensuite créer un régime de taxation fondé sur ce prix. De nombreuses propositions ont été formulées à l'égard du prix du carbone, la plupart provenant des députés d'en face. Il est question d'une taxe sur le carbone, qui taxerait tout simplement le carbone, et qui ferait augmenter le prix de l'essence notamment, et ce sont les consommateurs qui écoperaient. La taxe sur le carbone serait versée aux recettes générales.
Les députés de l'opposition parlent de temps en temps d'un système de plafonnement et d'échanges. Ce système permettrait d'échanger des crédits de carbone, et ce, d'ordinaire, afin d'éviter de procéder à de véritables réductions; ce système fait couler beaucoup d'encre, mais les résultats se font toujours attendre. Parfois ces revenus seraient eux aussi versés aux recettes générales. Ils iraient dans les coffres de l'État. Ce type de régime n'a jamais fonctionné. Pensons notamment aux systèmes d'échange de droits d'émission de carbone en Europe, qui sont un échec, et ce, pour de nombreuses raisons. Le système n'a peut-être tout simplement pas fonctionné, ou peut-être était-il miné par la corruption.
L'alternative est une redevance sur le carbone, laquelle serait imposée à une industrie donnée, qui, à son tour, la refilerait aux consommateurs. Toutes ces mesures ont un point en commun, j'y reviendrai dans quelques minutes.
Trois groupes appuient clairement ces mesures. Il y a tout d'abord l'industrie, qui, souvent, se montre enthousiaste à l'idée d'une taxe sur le carbone. Elle convient à l'industrie, qui met en place un système, et les contribuables se retrouvent avec la facture.
Le deuxième groupe qui voit cette mesure d'un bon oeil et qui pense que c'est une excellente idée est composé des grands dépensiers, soit, typiquement, les gouvernements de gauche qui veulent que les recettes augmentent. Les députés d'en face voient dans cette mesure une source de revenus, voilà pourquoi ils soutiennent cette taxe. Leurs yeux scintillent à l'idée de taxer chaque molécule de l'univers. Ils pourraient alors taxer les citoyens canadiens à l'infini.
Le troisième groupe est celui des environnementalistes. Nous en avons discuté en comité. Ces groupes veulent vraiment appliquer ces mesures parce qu'ils pensent qu'elles vont donner des résultats. Le problème est qu'il faut d'abord créer un marché artificiel et ensuite recourir à des mesures fiscales pour faire changer les comportements. Il faut attribuer un prix très élevé aux émissions de carbone afin de forcer les gens à modifier leur comportement. Des témoins ont dit au comité que, pour contraindre les gens à changer de comportement, il faudrait hausser les taxes à un niveau tel que cela aurait pour effet de quadrupler les tarifs des services publics. Les Canadiens doivent se demander s'ils sont prêts à assumer de tels coûts. Je pense que la majorité d'entre eux ne seraient absolument pas d'accord. Ces trois mesures ont un point en commun, à savoir que ce sont les contribuables qui en feraient les frais, directement ou indirectement.
Notre approche diffère de celle de l'opposition. L'opposition veut une taxe sur le carbone. Lors de la dernière campagne électorale, le NPD a avancé le chiffre de 20 milliards de dollars. Les néo-démocrates ont dit aux Canadiens qu'ils allaient prendre une telle mesure. Ils semblent maintenant plus réticents à en parler.
En 2008, le Parti libéral a fait campagne en préconisant une taxe sur le carbone, mais cette idée a été complètement rejetée par les Canadiens.
Les consommateurs doivent vraiment faire attention. Nous revenons avec une approche sectorielle. Nous fixons des objectifs d'amélioration réalistes et nous obtenons des résultats. Tout cela contrarie profondément l'opposition, mais c'est de cette façon que nous pouvons améliorer l'environnement.
Les libéraux ont signé un plan qui n'aurait pas inclus les plus grands émetteurs au monde. Ils n'avaient absolument pas l'intention de réduire les émissions. Ils voulaient faire croire qu'ils prenaient des mesures sans pour autant devoir agir. Comme je l'ai dit, lorsque les libéraux ont présenté leur projet de taxe sur le carbone, les Canadiens l'ont rejeté d'emblée. Ils s'y sont complètement opposés.
Le NPD n'a pas encore appris cette leçon puisqu'il a proposé une taxe sur le carbone de 21 milliards de dollars dans son dernier programme électoral. Je suis surpris parce que, à bien des égards, ce genre de taxe constitue en fait un permis de polluer. Une telle taxe permettrait aux compagnies de payer le gouvernement puis d'ensuite refiler les coûts aux consommateurs, sans réduire le moindrement les émissions de carbone. J'imagine que tout s'explique quant on sait que cette proposition vient du NPD. Une telle mesure permettrait au gouvernement d'éliminer des emplois, de paralyser l'industrie et de ralentir le développement. Les néo-démocrates semblent se spécialiser dans ce genre d'activités. Dans ma province, nous avons pu constater durant plus de 50 ans comment le NPD s'y prenait pour obtenir de tels résultats. Nous avons enfin rejeté cette approche et, depuis, la province est en pleine période de prospérité.
Le plan de notre gouvernement fonctionne. Les résultats se passent de commentaires.
Je voudrais dire quelques mots de l’avantage qu’il y a à augmenter les rendements énergétiques. Au Canada, l’efficacité énergétique s’est accrue de 25 % entre 1990 et 2010. Sans ces gains d’efficacité, les Canadiens auraient payé leur énergie 32 milliards de dollars de plus dans la seule année 2010. Les efforts que nous déployons pour augmenter les rendements énergétiques sont largement reconnus. L’Agence internationale de l’énergie a déterminé que, parmi 16 pays, le Canada se classait deuxième, après l’Allemagne, en fonction de son taux d’amélioration de l’efficacité énergétique. On aurait pu penser qu’une fois, de temps en temps, l’opposition le reconnaîtrait et serait disposée à admettre que certaines choses vont bien et que nous faisons des progrès sensibles. En 2011, l’AIE a classé le Canada 5 e sur 28 pays pour ses efforts visant à mettre en œuvre une vaste gamme d’initiatives écoénergétiques.
Je suis très fier des efforts déployés par le Canada pour développer les énergies renouvelables et augmenter l’efficacité énergétique. Nous avons réussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en faisant croître l’économie. En effet, notre économie a pris de l’expansion tandis que nos émissions ont baissé. Entre 2005 et 2011, notre croissance économique s’est élevée à 8 %, mais nos émissions ont diminué de près de 5 %.
De toute évidence, le Canada fait des progrès pour ce qui est la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. En même temps, nous continuerons à améliorer notre économie énergétique diversifiée et notre secteur de l’énergie, qui peut contribuer à la croissance de l’économie mondiale et à la sécurité énergétique, tout en produisant de l’énergie d’une manière responsable.
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Monsieur le Président, la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui se divise en trois parties, soit a), b) et c).
Dans la partie a), on demande que la Chambre « reconnaisse, comme bon nombre de Canadiens et l’Agence internationale de l’énergie, que les répercussions d’un réchauffement de 2 degrés de la température moyenne globale suscitent de graves préoccupations ». Je crois que nous pouvons tous nous entendre sur ce point. En fait, le gouvernement et le sont d'accord avec cette affirmation.
J'ai ici une copie de l'Accord de Copenhague, celui que le a signé le 18 décembre 2009. J'aimerais citer quelques extraits de cet accord, que le a avalisé, et qui constitue la politique officielle du gouvernement du Canada. Le a engagé la réputation du Canada en apposant sa signature sur cet accord.
Voici ce qu'on peut lire à l'article 1:
Nous soulignons que les changements climatiques représentent un des plus grands défis de notre temps.
Manifestement, le gouvernement du Canada reconnaît que les changements climatiques représentent un des plus grands défis de notre temps.
Voici maintenant un extrait de l'article 2:
Nous nous accordons à penser qu’une forte diminution des émissions mondiales s’avère indispensable selon les données scientifiques et comme l’a établi le quatrième rapport d’évaluation du GIEC, en vue de réduire ces émissions pour que la hausse de la température de la planète reste inférieure à 2 °C [...]
Encore une fois, il est clair que le gouvernement comprend et reconnaît qu'il est nécessaire — et que tous les habitants de la planète doivent y contribuer — que la hausse de la température de la planète reste inférieure à 2 °C.
Le a participé à la 15e session de cette Conférence des Parties. Il s'est engagé à ce que le Canada et son gouvernement atteigne cet objectif de 2 %.
Je crois que la partie a) de cette motion est raisonnable. Elle est conforme aux convictions du gouvernement et aux engagements pris par le .
La partie b) de la motion, elle, « dénonce le manque de mesures concrètes des gouvernements fédéraux qui se sont succédés depuis 1998 pour régler le problème des émissions et honorer nos engagements au titre du Protocole de Kyoto ». C'est la partie de la motion avec laquelle je ne suis pas d'accord. En réalité, les émissions ont augmenté entre 1998 et 2005.
Une portion de la partie b) est vraie: de 1998 à 2005, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté au Canada, passant de 680 mégatonnes à 737 mégatonnes. Il est clair que les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté pendant cette période de sept ans. De toute évidence, on pourrait également dire que, pendant cette période, il n'y a pas eu de mesures efficaces de réduction des gaz à effet de serre. Toutefois, la partie b) de la motion dit « depuis 1998 », et omet de reconnaître les mesures et les réductions significatives d'émissions réalisées depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement actuel, en 2005.
Au Canada, les émissions de gaz à effet de serre s'élevaient à 737 mégatonnes à la fin de 2005. À la fin de 2011, la dernière année pour laquelle nous disposons de statistiques pour le système de déclaration de l'ONU, les émissions de gaz à effet de serre étaient de 702 mégatonnes.
Pendant la période de six ans allant de la fin de 2005, moment où le gouvernement actuel est arrivé au pouvoir, à la fin de 2011, les émissions de gaz à effet de serre ont chuté au Canada. Elles ont diminué, passant de 737 à 702 mégatonnes.
La partie b) de la motion ne correspond pas à cette réalité. Ces données sont tirées du Rapport d’inventaire national : Sources et puits de gaz à effet de serre au Canada, que le gouvernement canadien a soumis à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Ce rapport a été soumis tout récemment et vise la période allant de 1990 à 2011. Le public et les députés peuvent le consulter sur le site Web d'Environnement Canada.
La partie b) de la motion ne reflète tout simplement pas la réalité. Je ne peux donc pas l'appuyer.
Ce qui est intéressant à propos de la diminution des émissions de gaz à effet de serre entre la fin de 2005 et la fin de 2011 — la dernière année pour laquelle nous disposons de statistiques —, c'est que l'économie canadienne a progressé pendant cette période. Par conséquent, l'élément le plus important à signaler est que, pendant cette période de six ou sept ans, ou depuis que nous formons le gouvernement, la tendance selon laquelle la croissance économique était synonyme d'augmentation des émissions de gaz à effet de serre s'est renversée. Nous sommes maintenant dans une période où, malgré l'augmentation de la croissance économique, on constate une diminution des émissions de gaz à effet de serre.
Quant à la partie c) de la motion, elle demande au gouvernement de déposer immédiatement son programme fédéral d’adaptation aux changements climatiques. J'aimerais expliquer ce que le gouvernement a déjà réalisé dans ce dossier.
Nous avons adopté une approche réglementaire sectorielle, qui est conforme à l'approche de notre principal partenaire commercial au sud de la frontière. C'est un élément très important qu'il faut souligner, parce que nous ne pouvons pas choisir une approche pour réduire les émissions, tandis que les États-Unis en prennent une autre. Nos économies sont beaucoup trop intégrées pour que nous adoptions des approches différentes. Par conséquent, comme les États-Unis, nous avons choisi une approche réglementaire sectorielle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Au cours de la dernière année, le gouvernement a pris des mesures importantes qui doivent être soulignées. La première mesure est la réglementation visant le secteur de la production d'électricité. La deuxième est le règlement sur les automobiles et les camions légers et, plus récemment, le règlement sur les véhicules lourds. Je voudrais souligner quelques détails relatifs à cette réglementation parce que je pense que les mesures prises par le gouvernement ne sont pas reconnues à leur juste valeur.
Le règlement sur les automobiles et les camions légers comprend des normes qui devraient s'appliquer sur les nouveaux modèles à partir de 2017 et qui, selon les prévisions, réduiraient la consommation de carburant des automobiles de 50 % par rapport aux modèles de l'année 2008.
Nous avons adopté la même approche pour réglementer les véhicules lourds que pour réglementer les automobiles et les camions légers. Nous prévoyons que, pour les modèles des années 2014 à 2018, les nouvelles normes strictes auront pour effet de réduire considérablement les émissions des camionnettes de grande taille, des camions semi-remorques, des camions à ordures et des autobus.
En ce qui concerne la réglementation visant le secteur de la production d'électricité que nous avons annoncée en septembre, il faut rappeler que les centrales électriques au charbon sont responsables de 77 % des émissions dans ce secteur et de 11 % de l'ensemble des émissions au Canada. La réglementation que nous avons déposée réduira les émissions des centrales électriques au charbon de 214 mégatonnes au cours des 21 prochaines années. De plus, on prévoit que, d'ici 2020, sur une période de seulement six ans, les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques au charbon seront réduites de 41 mégatonnes.
Ce sont des règlements importants qui nous permettront de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Depuis 2005, nous avons pu observer une réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui sont passées de 737 mégatonnes à 702 mégatonnes, tandis qu'on enregistrait une croissance de l'économie.
Ces règlements ne sont pas encore pleinement en vigueur. Au cours des six prochaines années, ils entraîneront encore plus de réductions.
Les députés ne sont pas obligés de me croire. Ils peuvent se fier plutôt à l'Institut international du développement durable, un organisme de recherche indépendant et respecté, dont le siège est à Genève et qui est consulté par l'OCDE. En novembre 2011, cet institut a déclaré ceci à propos du Canada:
[...] les mesures prises par les autorités fédérales et provinciales devraient probablement, selon les estimations, permettre l'atteinte d'environ 46 % de l'objectif national de 2020, soit [...] 103 millions de tonnes [...] sur les 225 mégatonnes nécessaires.
Nous obtiendrons d'autres résultats grâce aux mesures déjà annoncées, mais il est clair que des mesures supplémentaires doivent être prises. Le gouvernement et le se sont engagés à prendre de telles mesures, notamment une réglementation visant le secteur pétrolier et gazier qui sera bientôt prête.
Je ne peux pas appuyer la motion parce qu'elle ne reflète pas la réalité du travail accompli par le gouvernement au cours des six dernières années. Les changements climatiques sont une question sérieuse. Ceux qui sont causés par l'activité humaine constituent un problème pour notre planète. Le gouvernement est déterminé à agir et a déjà commencé à le faire. Cette motion n'en tient pas compte. C'est pourquoi j'invite les députés à voter contre.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Nous nous sommes renvoyé la balle à savoir qui est responsable. Or, la responsabilité du développement de l'industrie des combustibles fossiles au Canada incombe aux libéraux. C'est un gouvernement dirigé par Jean Chrétien, en collaboration avec Ralph Klein, qui a permis l'exploitation des sables bitumineux. Un traitement fiscal favorable et l'absence de réglementation appropriée ont propulsé l'expansion de l'industrie, ce qui nous cause aujourd'hui des problèmes gravissimes au chapitre de notre image sur la scène mondiale et de nos émissions de gaz à effet de serre. Depuis 1995, ces deux gouvernements se sont rendu coupables d'avoir transigé avec l'industrie gazière et pétrolière.
Je viens du Nord. Là-bas, nous savons ce que sont les changements climatiques. Les données de température que recueille Environnement Canada depuis 1951 révèlent une hausse moyenne de 2,5 °C par année dans la vallée du Mackenzie. Pour Inuvik, la hausse annuelle est de 3,1°. La hausse de la température hivernale moyenne est encore plus marquée, soit 5,8 °C à Inuvik au cours de la même période et 3,9 °C à Norman Wells et à Yellowknife. Nous savons ce qu'impliquent les changements climatiques.
Nous saisissons les effets — entre autres sur nos forêts, sur notre pergélisol, qui a fondu de 40 % à certains endroits, et sur la banquise de l'Arctique — de l'évolution de notre climat et de la hausse de température qui la cause. La date de la fonte des glaces et celle du début de l'interglaciel du fleuve Mackenzie ont gagné une vingtaine de jours au cours du dernier siècle.
Le 26 septembre 2012, notre porte-parole en matière d'environnement et moi avons tenté de convaincre la Chambre de tenir un débat d'urgence sur la fonte rapide des glaces de l'Arctique en été. Pourquoi cette démarche? Parce que, l'été dernier, les Canadiens — pas seulement ceux des régions nordiques, mais ceux de tout le pays — ont fait l'expérience des répercussions des changements climatiques. Pourquoi? Parce que les choses changent, et rapidement. Nous n'aurons pas à attendre que la hausse atteigne 2 °C avant de subir les terribles contrecoups des changements climatiques.
Les États-Unis ont connu les températures les plus élevées jamais enregistrées au mois d'août depuis 1885. Ces températures ont donné lieu à des sécheresses un peu partout au pays. La cause? Selon un rapport de Jennifer Francis, de l'Université Rutgers, et Stephen Vavrus, de l'Université du Wisconsin, ces conditions climatiques extrêmes sont directement liées à la diminution de la couche de glace estivale dans l'Arctique. Celle-ci a rapidement baissé au cours de la dernière décennie pour atteindre son niveau le plus bas l'été dernier. Elle est de 50 % inférieure à ce qu'elle était en 1979. La perte de la couche de glace estivale augmente la chaleur de l'océan et de l'atmosphère au point de changer la trajectoire du courant-jet, le flux d'air rapide de haute altitude qui dirige les systèmes météorologiques dans l'hémisphère Nord.
Les études révèlent que le courant-jet se comporte différemment. Il ralentit et présente des dépressions et des crêtes plus importantes, ce qui a des répercussions considérables sur notre climat et cause des phénomènes climatiques extrêmes à grande échelle qui sont plus graves qu'auparavant, comme la tempête Sandy qui s'est abattue sur la côte de l'État de New York.
Je n'expliquerai pas en détail pourquoi cela se produit. Les députés peuvent consulter Internet. Ils peuvent trouver eux-mêmes les explications. La question des changements climatiques concerne tous les Canadiens.
Les phénomènes météorologiques extrêmes que nous connaissons sont causés principalement par l'évolution du courant-jet. Nous savons donc que nous allons en connaître encore d'autres. Nous devons comprendre comment y faire face.
Je vais maintenant revenir en arrière et parler de la façon dont il faudrait faire face à la situation dans le Nord. Il est clair que les conservateurs, et les libéraux avant eux, ont été totalement incapables de s'occuper du Nord du pays, de réagir efficacement contre les changements climatiques et d'aider les gens du Nord à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à rendre leurs collectivités plus durables.
Les gouvernements ont plutôt considéré le Nord comme une région d'où on pouvait extraire des ressources. Cela vaut pour ces deux gouvernements. Ils ont estimé que le Nord était d'une importance capitale. Au lieu d'améliorer sa situation, le Nord aggravera le problème mondial des changements climatiques.
L'autre voie que nous devrions emprunter dans le Nord est celle de la viabilité. La viabilité est un mot passe-partout employé dans tout un éventail de situations, des grands projets industriels qui soutiennent l'emploi local et l'entreprise locale aux quotas de chasse d'animaux sauvages destinés à la consommation humaine. Vivant depuis longtemps dans le Nord, pour moi, la viabilité, c'est la capacité de maintenir un train de vie modeste qui peut être rehaussé jusqu'à devenir prospère, moyennant des projets à moyen terme de mise en valeur des ressources gérés prudemment. Je veux avoir la certitude que mes petits-enfants auront un avenir prospère. Nous devons chercher des moyens de libérer le Nord de sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles.
La situation dans le Sud du Canada est un peu artificielle, car les gens utilisent du gaz naturel pour chauffer leur maison. Le prix du gaz naturel n'a pas augmenté en 10 ans. Dans le Nord du Canada, où les gens se chauffent au mazout, l'augmentation au cours de la dernière décennie a été de 400 %. Compte tenu de la température dans le Nord, c'est un gros problème, un gros problème qu'on ne règle pas. Pourtant, le gouvernement pourrait faire quelque chose. Il pourrait appuyer les efforts de la population dans le Nord. Les habitants du Nord essaient d'améliorer la situation là-bas. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a converti un grand nombre de ses immeubles à l'énergie issue de la biomasse. Il a formulé une stratégie d'utilisation de l'énergie solaire. Ce sont là des mesures susceptibles d'aider la population dans le Nord, mais où en est le gouvernement fédéral dans ce domaine? Il n'en est pas encore là.
L'idée dépassée qui consiste à voir l'énergie comme une ressource exportable, non renouvelable, a fait dévier le Canada de sa trajectoire. Il s'emploie davantage à accroître les émissions de gaz à effet de serre, et ce, non seulement au Canada, mais partout dans le monde. C'est à cela qu'on peut constater que le gouvernement conservateur a failli à la tâche.
Quelles mesures le gouvernement conservateur a-t-il prises au cours de la dernière année pour exercer son influence sur la communauté internationale au sujet des changements climatiques?
Il s'est retiré de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, alors que la désertification est l'une des graves conséquences des changements climatiques à laquelle nous devrons faire face.
Il a refusé de débattre, à la Chambre, des graves problèmes qui guettent nos systèmes météorologiques.
Le Conseil de l'Arctique cherche, depuis des années, à faire des changements climatiques son cheval de bataille. Que dit la nouvelle ministre, qui assumera la présidence du Conseil de l'Arctique? Elle dit que le Conseil de l'Arctique devrait parler du développement des ressources. Elle dit que cet organisme international devrait délaisser l'étude des effets des changements climatiques et se consacrer davantage à l'exploitation des ressources.
Nous nous sommes retirés du Protocole de Kyoto. Nous avons renoncé à d'importants accords qui auraient pu inciter les autres pays du monde à nous emboîter le pas pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Tous les pays du monde doivent collaborer. Ce n'est pas un problème qu'on peut régler en vase clos au Canada en améliorant notre efficacité ou en imposant des règlements aux Canadiens. C'est un problème qui doit être réglé en collaboration avec les autres pays du monde.
Le président des États-Unis se prépare à lutter contre les changements climatiques. Quels efforts le Canada fait-il pour appuyer les États-Unis dans leur démarche actuellement? Nous essayons de leur vendre du pétrole dont l'extraction génère d'importantes émissions de gaz à effet de serre. Nous ne ménageons aucun effort pour le vendre aux États-Unis. De quelle manière collaborons-nous avec les États-Unis pour réduire les émissions de gaz à effet de serre? De quelle manière appuyons-nous le président des États-Unis qui a dit que la réduction des émissions de gaz à effet de serre sera l'une de ses principales priorités?
Nous encourageons religieusement la vente de combustibles fossiles. Voilà ce que le gouvernement fait. C'est son orientation. Voilà les efforts qu'il fait sur la scène internationale. Comment cela permettra-t-il de surmonter la crise climatique qui se profile à l'horizon? Comment le gouvernement assume-t-il ses responsabilités? Il ne les assume pas.
Le gouvernement doit comprendre que les changements climatiques ne sont pas un problème dont on pourra graduellement atténuer les effets à l'avenir. Les changements climatiques sont déjà une réalité. Le gouvernement devrait prendre des mesures et s'attaquer à ce problème.
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Monsieur le Président, aujourd'hui, je dois reconnaître que l'heure est grave. L'heure n'est pas aux réjouissances et l'heure n'est plus aux beaux discours. Aujourd'hui, on a entendu beaucoup de faits. Selon moi, au cours des prochains jours et des prochaines années, l'heure sera davantage à l'action.
De ce côté-ci de la Chambre, personne ne nie l'importance de cet enjeu, voire son extrême importance, et personne ne nie les faits quant à ce qui est en train de se passer un peu partout dans le monde. La planète souffre des actions commises par les humains, et de celles commises par plusieurs gouvernements qui n'ont pas été toujours à l'avant-plan des actions, y compris le gouvernement conservateur.
Certains députés du gouvernement ne croient même pas aux changements climatiques; ils ne croient pas que cela arrive. Le nie même l'importance d'un changement de température de 2o. Au moins, de ce côté-ci de la Chambre, on prend à coeur ces dossiers et on sait à quel point c'est majeur.
Je ne sais pas si les gens connaissent mon âge, mais j'espère pouvoir être encore ici dans 80 ans et avoir donc peut-être 100 ans un de ces jours. En tant que jeune, cet enjeu m'amène à réfléchir sur les décisions qu'on prend aujourd'hui et sur les répercussions que ces décisions auront à long terme.
Il ne faut pas considérer une décision pour les deux prochaines années et voir si elle fera élire un gouvernement ou si elle sera bonne pour gagner une élection. Il faut plutôt prendre des décisions dans l'intérêt de toutes les générations, notamment dans l'intérêt des plus jeunes.
Je suis sûr que plusieurs personnes ont des enfants ou connaissent plusieurs jeunes. On sait à quel point il est important qu'on travaille à s'assurer que notre planète est toujours en bonne condition pour les personnes qui resteront après nous. C'est la raison pour laquelle je crois que le sujet d'aujourd'hui est extrêmement important.
Je prends donc la parole avec plaisir, surtout au nom des Sherbrookois et des Sherbrookoises que je représente à la Chambre des communes depuis bientôt deux ans. Chaque fois, il est naturel que je fasse ressortir ma circonscription dans mes allocutions. Toutefois, un enjeu comme celui dont il est question dans la motion dépasse les frontières. C'est vraiment un enjeu mondial qui aura des conséquences sur tous les citoyens de la Terre.
À mon avis, la Chambre prend acte d'une motion très intéressante, et je vais la lire. Elle est divisée en trois points. Elle a été présentée par la députée d', qui est aussi porte-parole en matière d'environnement. Elle fait un excellent travail. Voici la motion:
Que la Chambre: a) reconnaisse, comme bon nombre de Canadiens et l’Agence internationale de l’énergie, que les répercussions d’un réchauffement de 2 degrés de la température moyenne globale suscitent de graves préoccupations; b) dénonce le manque de mesures concrètes des gouvernements fédéraux qui se sont succédé depuis 1998 pour régler le problème des émissions et honorer nos engagements au titre du Protocole de Kyoto; c) demande au gouvernement de déposer immédiatement son programme fédéral d’adaptation aux changements climatiques.
Les députés de ce côté-ci de la Chambre sont conscients que des actions doivent être entreprises. C'est ce à quoi sert la motion qui est déposée, présentée et débattue aujourd'hui. Elle sert à essayer de réveiller le gouvernement conservateur qui semble présentement ignorer cet enjeu. Il semble penser que tout est beau, que tout est rose et que ses actions vont régler tous les problèmes.
Au cours des dernières années, le gouvernement a reçu des prix Fossile. Il a reçu des mentions de groupes internationaux qui ne font pas du tout l'éloge des actions du gouvernement. On dirait que les conservateurs vivent dans une bulle, qu'ils ne se rendent pas compte de tout ce qui se dit autour d'eux. Quand des gens osent les critiquer, ils se font traiter de radicaux et deviennent quasiment des terroristes qui veulent attaquer le gouvernement.
Ils sont les seuls au Canada à avoir cette pensée, soit que tout va se régler facilement, qu'on n'a pas à intervenir et que de petites mesures ici et là vont régler le problème général.
Ils ont aussi procédé à plusieurs déréglementations. Il ne s'agit donc pas d'inaction, mais d'action dans le mauvais sens. Ils ont donc agi, mais les mesures qu'ils ont prises, notamment en matière de déréglementation, n'étaient pas les bonnes. Je pense notamment à la Loi sur la protection des eaux navigables, qui a été changée du tout au tout. En vertu de cette loi, on dit aux Sherbrookois que la rivière Saint-François n'est plus protégée. Ainsi, quand on voudra entreprendre des projets au-dessus ou au-dessous de la rivière, tels qu'un pipeline ou des lignes électriques, on n'aura plus besoin d'obtenir l'aval de qui que ce soit. Plusieurs projets pourraient voir le jour, ce qui pourrait avoir des répercussions directes sur la navigation et possiblement sur l'environnement, bien sûr.
Revenons au ministre. Ce dernier nie l'existence du problème quant aux répercussions d’un réchauffement de 2o de la température moyenne globale. Je me demande souvent à quel scientifique il fait référence. Se réfère-t-il à ceux qui sont muselés de façon systématique ou à ceux qui proviennent des entreprises pétrolifères faisant la promotion de l'exploitation des sables bitumineux?
Le ministre entend ce qu'il veut bien entendre. Quand des scientifiques osent le contredire, il les muselle complètement et ne tient pas compte de ces données scientifiques. Néanmoins, quand d'autres données font plus son affaire, il en est bien content. Malheureusement, ces données proviennent d'une minorité de gens, souvent rattachés à des lobbys très puissants ayant des intérêts très précis dans plusieurs domaines.
Le ministre en rajoute en disant ne pas être courant d'un avertissement donné récemment par l'Agence internationale de l'énergie, selon lequel les deux tiers des réserves connues de combustibles fossiles doivent demeurer dans le sol pour éviter que la température moyenne à l'échelle du globe ne grimpe de plus de 2 oC par rapport à son niveau avant la révolution industrielle.
Mais un fait demeure. Les changements climatiques sont une réalité. C'est un problème que nous sommes obligés de prendre au sérieux. Depuis trop longtemps, les conservateurs et les libéraux n'ont rien fait pour réduire les gaz à effet de serre. Pire encore, nous sommes les premiers à nous retirer du Protocole de Kyoto et les premiers à nous retirer tout récemment de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.
Cela m'amène un peu à parler des libéraux. Comme je viens de le mentionner, ils sont plutôt hypocrites, si on me permet d'utiliser ce mot à la Chambre. Ils parlent bien. Comme on dit en français, ce sont de grands parleurs mais de petits faiseurs. Les libéraux aiment bien en parler et dire qu'ils sont au fait de cet enjeu qu'ils prennent à coeur. Alors qu'ils en ont eu la chance, ils n'ont pas pris de mesures concrètes pour résoudre ce problème qui existe depuis déjà très longtemps, bien avant que le gouvernement conservateur n'arrive au pouvoir.
Les libéraux se disent aujourd'hui les défenseurs de la planète et de notre environnement, mais on constate qu'ils n'ont jamais pris de mesures en ce sens alors qu'ils en ont eu la chance. J'en profite donc pour dénoncer cela, et la motion le reflète très bien en dénonçant le manque de mesures concrètes des gouvernements qui se sont succédé depuis 1998. Il est donc important de mentionner que ce ne sont pas seulement les conservateurs qui n'ont pas agi et qui continuent d'ignorer le problème, car les libéraux ont fait la même chose et vont sans doute continuer de le faire, comme ils l'ont toujours fait.
Puisqu'on m'indique que mon temps de parole est écoulé, je conclurai en disant que j'espère ne plus avoir à discourir sur ce sujet. J'espère que cette motion réveillera la conscience du gouvernement et l'incitera à agir. J'espère aussi que les parlementaires à la Chambre n'auront plus à faire de discours à ce sujet, puisque des actions auront été prises, réglant ainsi le problème une fois pour toutes et assurant aux générations futures une planète où il fait bon vivre.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole à ce sujet aujourd'hui, car en général, je dispose d'environ 35 secondes pendant la période des questions pour en parler. Ce sujet mérite de faire l'objet d'un débat à la Chambre non seulement sur le plan du contenu ou de la validité, mais aussi sur le plan de la forme: à l'avenir, comment la Chambre devrait-elle aborder cette question et les politiques qui s'y rattachent?
La première partie de la motion propose de reconnaître que les changements climatiques ont des répercussions majeures sur l'environnement et sur l'économie. Nous le voyons déjà. Voilà un aspect qui devrait nous préoccuper. Je suis entièrement d'accord avec la première partie de la motion. À vrai dire, c'est ce qui motive le gouvernement à mettre en oeuvre une approche réglementaire sectorielle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Afin que la Chambre ait une idée plus précise de mon opinion sur la question, j'aimerais parler un peu de mon expérience personnelle. Il est intéressant de voir comment le destin nous met, encore et encore, face à certaines réalités. Je me rappelle du Jour de la Terre en 1990; j'avais 10 ans. J'étais déjà une avide lectrice et ma mère m'avait offert un livre trouvé dans un étalage à la caisse du supermarché. Le livre en question, publié à l'occasion du 20e anniversaire du Jour de la Terre, parlait de réduire, de réutiliser et de recycler, ainsi que d'un concept appelé changement climatique. Je me souviens m'être beaucoup inquiétée à la lecture de ce livre, même à l'âge de 10 ans.
Je dois reconnaître que j'étais assez passionnée de science. Dès le primaire, j'ai voulu en apprendre davantage sur la question. Il s'agit d'un sujet que tous les Canadiens comprennent, un sujet qui frappe. Mes contemporains le comprennent depuis leur enfance; non seulement ils saisissent la nature du problème, mais ils savent également qu'il est nécessaire d'agir. Au début de ma carrière, j'ai eu le bonheur de collaborer avec certains des plus grands chercheurs universitaires au pays. J'ai travaillé pour deux établissements universitaires, à soutenir l'administration de la recherche menée par des gens qui s'occupent non seulement de recueillir des données et de surveiller les effets des changements climatiques, mais aussi d'analyser les données afin de proposer des politiques efficaces. Ils cherchent des moyens d'atténuer les effets des changements climatiques.
J'ai passé plusieurs années de ma carrière à l'Université de Calgary. Nous avons un solide groupe de chercheurs qui étudient entre autres la séquestration du carbone et des moyens pour rendre l'extraction et l'utilisation de l'énergie plus efficiente, et qui, à l'autre bout du spectre, reconnaissent l'existence des changements climatiques et qui cherchent des façons d'en atténuer l'impact. Certaines recherches indiquent qu'il est possible d'y parvenir notamment en améliorant les techniques de traitement des sols ou de reforestation et en s'attaquant au problème de l'élévation du niveau de la mer. Les chercheurs canadiens font figure de chefs de file dans tous ces domaines ainsi que pour ce qui est de la mise en oeuvre de solutions.
Étant donné ma formation et mon expérience professionnelle, il est intéressant de travailler sur le dossier de l'environnement au Parlement. C'est un grand privilège, mais aussi un grand défi, puisqu'il s'agit d'une question très importante que le gouvernement traite à la Chambre.
Je crois que tous les députés pourraient appuyer la première partie de la motion. C'est la deuxième partie qui suscite diverses questions et préoccupations chez mes collègues. Tout d'abord, je devrais dire brièvement que, si nous nous penchons sur les mesures efficaces qui ont été prises par les gouvernements fédéraux qui se sont succédé depuis 1998, il y a lieu de s'inquiéter. La réalité, c'est que le gouvernement libéral a eu 13 ans pour s'attaquer à ce problème. Chaque fois que je participe à des groupes de travail avec ma collègue, dont je comprends les préoccupations, elle dit que les accords comme celui de Kyoto sont des symboles efficaces, ou elle parle d'espoir et de bonnes intentions. Les libéraux n'ont rien fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Je crois qu'ils ont beaucoup de culot de prétendre devant la Chambre qu'ils ont la moindre crédibilité dans ce dossier.
Les libéraux refusent catégoriquement de reconnaître que l'approche qu'ils ont adoptée au cours des années a entraîné une hausse de 30 % des émissions de gaz à effet de serre. Je dirais à ceux qui nous écoutent aujourd'hui que je me demande pourquoi personne ne parle de cette hausse qui fait ressortir un sérieux manque de crédibilité chez le Parti libéral. Avec une hausse de 30 % des émissions de gaz à effet de serre, je me demande comment ma collègue peut critiquer la politique du Canada en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre et blâmer le NPD d'avoir fait tomber le gouvernement libéral. Je ne vois pas ce que cela vient faire dans le débat. Qu'est-ce que cela vient faire dans le débat?
Il s'agit d'une question très sérieuse, et c'est ce qui explique mes préoccupations au sujet de cette partie de la motion. Pourquoi politiser cet enjeu avec autant de grandiloquence? C'est tout simplement absurde. Je crois que cette question mérite un débat plus relevé de la part des six députés qui en discutent aujourd'hui.
Mes collègues ont parlé de ce problème et de ses conséquences pour les enfants. J'espère que nous pourrons arrêter de réduire le débat à ce genre de discours afin de parler de ce que nous pouvons faire pour nous attaquer réellement au problème.
Au cours des deux dernières années, j'ai souvent eu affaire aux médias. J'ai parlé à maintes reprises des mesures que le gouvernement a prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. J'espère avoir su me montrer sincère, parce que cet enjeu me tient vraiment à coeur. C'est pourquoi je ne veux pas participer à ce type de débat.
Je veux parler du troisième point de la motion. Je ne peux pas appuyer la motion parce qu'il est absolument faux d'affirmer que le gouvernement n'a rien fait dans ce dossier. Comparons notre bilan à celui du gouvernement libéral. Le dernier rapport sur les tendances en matière d'émission de gaz à effet de serre, que l'on peut consulter sur le site Web d'Environnement Canada, révèle encore une fois que nous avons été capables de dissocier la croissance économique de l'augmentation de ces émissions, ce que les libéraux n'ont jamais réussi à faire, ni de près ni de loin.
Voici ce que le Canadien moyen qui nous regarde à la maison doit retenir: notre économie a continué de croître. Pensons entre autres au secteur des ressources naturelles, au secteur de l'énergie et au secteur manufacturier. Ces secteurs sont d'une importance capitale pour notre économie; le gouvernement en retire des recettes, et les Canadiens peuvent profiter des emplois qu'ils créent au Canada. Or, malgré la croissance de ces secteurs, la progression des émissions de gaz à effet de serre a ralenti. C'est une première dans l'histoire du Canada. Nous devrions nous en réjouir.
Par conséquent, je ne comprends pas pourquoi mes collègues députés mentionnent les prix Fossiles lorsqu'ils parlent de la réputation du Canada à l'échelle internationale; les faits sont là. La progression des émissions de gaz à effet de serre a ralenti en dépit de la croissance économique. Nous devrions en être fiers.
Y a-t-il encore du travail à faire? Bien entendu. Voilà pourquoi nous maintenons le cap et que nous examinons les secteurs qui émettent le plus de gaz à effet de serre. Nous nous posons alors la question stratégique fondamentale qui est de savoir comment réduire de façon substantielle les émissions de gaz à effet de serre sans que les Canadiens en ressentent les conséquences au quotidien.
C'est la question qu'il faudrait se poser à la Chambre plutôt que de parler du NPD qui aurait fait tomber le gouvernement libéral. Voyons donc. Le député se pense-t-il vraiment crédible?
Le débat d'aujourd'hui porte sur les politiques et la pratique. En pratique, notre approche réglementaire a permis d'accomplir plusieurs choses.
Premièrement, il n'est pas évident d'élaborer un cadre réglementaire qui n'a aucune incidence sur l'économie. C'est pourquoi nous nous sommes montrés rigoureux et diligents et avons consacré beaucoup de temps à l'établissement d'un modèle économique qui nous permet de démontrer que nos initiatives n'ont aucun impact sur le prix à la consommation. Nous sommes déterminés à faire en sorte que les règlements que nous prenons portent fruit. Nous ne nous contentons pas de prendre des mesures qui paraissent bien. Nous faisons du travail sérieux.
Nous tâchons également de nous attaquer à des domaines que d'autres décideurs dans le monde évitent, comme le secteur de la production d'électricité au charbon. Tous les députés devraient pouvoir reconnaître que ce secteur est l'un des principaux émetteurs au monde.
Les règlements que nous avons pris dans ces domaines nous permettent maintenant de mesurer les émissions de gaz à effet de serre de façon transparente et d'affirmer que nous sommes à mi-chemin d'atteindre les objectifs de l'Accord de Copenhague, dont je vais parler pendant quelques instants.
Sous le précédent gouvernement, nous avions conclu un accord international, dont l'intention était bonne, en vue de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Là où le bât blesse, cependant, c'est que cet accord n'était assorti d'aucune cible contraignante et qu'il n'engageait pas tous les grands émetteurs.
Il y a lieu de se poser des questions quand un pays comme le Canada accepte de signer un accord qui n'engage pas de grands émetteurs comme la Chine, le Brésil, les États-Unis et l'Inde. On ne peut continuer de passer sous silence à la Chambre le fait que cet accord n'amènera pas ces grands émetteurs à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. C'est pourquoi le Canada a dit: « Ça ne suffit pas. »
Nous refusons de nous soumettre à un tel stratagème seulement pour bien paraître, préférant plutôt prendre la décision difficile de préconiser un accord qui réduira les émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale. Où est le mal? Qu'y a-t-il de mal à préconiser un accord qui aura une incidence mesurable à l'échelle planétaire? C'est la position qu'a prise notre gouvernement.
Nous sommes en bonne voie d'atteindre nos cibles aux termes de l'Accord de Copenhague, ce qui est la première étape. Des mesures concrètes pour des résultats concrets, voilà le bilan du gouvernement.
Parlons de l'autre moitié de l'équation, c'est-à-dire l'économie. Je suis très préoccupée par le fait que, tout au long du débat d'aujourd'hui, les députés de l'opposition n'ont pas parlé une seule fois des grands secteurs de notre économie. Je n'ai entendu personne parler du fait que le secteur des ressources naturelles emploie des centaines de milliers de Canadiens. Je n'ai également pas entendu parler du secteur de l'énergie ou du secteur manufacturier.
En fait, nous n'avons pas du tout discuté de l'économie aujourd'hui. Pourquoi? C'est parce que nous oublions de penser à l'économie quand nous parlons d'environnement, alors que nous devrions nous pencher sur la relation qui existe entre les deux. L'économie et l'environnement vont de pair. Nous ne pouvons pas avoir l'un sans l'autre. Comment pouvons-nous oublier que l'économie du Canada repose sur ces différentes industries? Nous ne pouvons pas l'oublier.
Au cours des deux dernières années, j'ai répondu à des nombreuses questions à la Chambre, et j'ai entendu mes collègues parler contre ces secteurs, s'opposer à la création d'emplois et rejeter catégoriquement des propositions au lieu de tenter de trouver des moyens de les rendre durables sur le plan environnemental ou même d'admettre qu'elles le sont peut-être déjà.
A-t-on réussi à concilier les besoins en matière d'environnement et d'économie? Non. Les députés de l'opposition n'en parlent pas ici. Ils parlent de mesures néfastes à l'emploi, à l'environnement et à l'économie, et ce n'est pas correct. Ce n'est pas juste. Ce n'est pas sur cela que devrait porter le débat.
Je vais prendre le temps de me pencher sur cette question aujourd'hui. En tant que représentante d'une circonscription de l'Alberta, je crois qu'il est absolument honteux que des députés des deux côtés de la Chambre soient venus dans ma province pour dire que le secteur de l'énergie nuit à l'économie.
Quand nous envisageons de réglementer des secteurs, nous devons nous assurer de ne pas nuire aux investissements et de créer un climat de certitude et, quand nous mettons en place ces règlements, nous devons veiller à ce qu'ils atteignent l'objectif fixé, c'est-à-dire réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en assurant la prospérité continue de l'industrie.
Mes collègues parleront de la transition à une économie qui n'est pas basée sur le carbone. C'est une initiative louable dont nous devrions parler. Toutefois, la réalité, c'est que nous vivons dans une économie basée sur le carbone. Pourquoi ne reconnaissons-nous donc pas que nous pouvons avoir un débat sur la façon de rendre ces ressources plus efficientes et efficaces?
C'est précisément ce que fait l'industrie. Cependant, elle le fait en partenariat avec le gouvernement. Notre gouvernement a investi des centaines de millions de dollars en recherche-développement afin de s'attaquer à ces grands enjeux de concert avec l'industrie, et nos actions commencent à porter leurs fruits.
Prenons, par exemple, le cas des sables bitumineux. Cette industrie a réduit ses émissions par baril de 30 % depuis l'adoption des technologies à cet effet, dans les années 1990. Je crois qu'un des producteurs en aval a un site, le projet Kearl, qui extraira le pétrole des sables bitumineux en maintenant ses émissions à un niveau comparable à celui enregistré pour l'extraction de pétrole d'autres sources.
C'est ainsi qu'on fait les choses au Canada. On comprend. On respecte l'environnement. On peut aussi mettre l'innovation au service du respect de l'environnement tout en faisant croître l'économie. C'est la raison d'être de notre parti.
Pourquoi ne pourrait-on pas débattre du point de convergence entre l'environnement et l'économie? Pourquoi devrait-on toujours s'en tenir aux échecs lamentables ou rabâcher que le Canada est la risée du monde entier? Ça n'a pas de bon sens. Ce faisant, on dénigre notre pays et les dizaines de milliers de personnes qui travaillent dans ces secteurs, qui consacrent leur temps et leur énergie à mener des travaux de recherche et à tenter de susciter des changements de politiques. Ce faisant, on ferme les yeux sur une réalité fondamentale: le Canada, ce n'est pas la Corée du Nord, contrairement à ce qu'une députée a déclaré sans vergogne dans les médias. Le Canada est plutôt un chef de file mondial en intendance environnementale.
Je veux m'arrêter un moment sur notre bilan en matière d'adaptation, ce qui recoupe le troisième élément de la motion d'aujourd'hui. Je suis plutôt fière de ce que nous avons accompli, ici comme à l'international, pour faciliter l'adaptation aux changements climatiques.
Avant tout, je tiens à souligner que notre gouvernement s'est engagé dans le cadre de divers accords internationaux à créer un fonds de financement accéléré dans le but de favoriser l'adaptation aux changements climatiques et d'atténuer les conséquences de ces changements à l'échelle mondiale. Je n'ai entendu personne traiter récemment du fait que le Canada a versé plus de 1,2 milliard de dollars à des groupes internationaux afin de relever ces défis au moyen de programmes sur le terrain porteurs et efficaces visant notamment à freiner la déforestation, à aider des agriculteurs à rendre leurs terres plus arables ainsi qu'à concrétiser des projets d'écologisation de l'énergie. Il s'agit de projets sur le terrain à la fois concrets et tangibles qui nous permettront de composer avec les répercussions des changements climatiques. Voilà où notre gouvernement investit massivement depuis trois ans.
Cependant, nous ne restons pas les bras croisés ici, chez nous. Nous faisons avancer les choses concrètement pour relever ce défi. J'ai vu de mes propres yeux les recherches menées, tant du point de vue politique que technologique, pour lutter contre les effets des changements climatiques depuis que le gouvernement est au pouvoir. Nous avons accordé 35 millions de dollars au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, expressément pour lutter contre les effets des changements climatiques.
Le gouvernement a financé d'autres programmes visant l'adaptation qui ont concentré leurs activités dans quatre domaines: les données scientifiques visant à éclairer l'adaptation et la prise de décisions, la santé et le bien-être des personnes, les communautés autochtones du Nord, et la compétitivité économique. Si, au lieu de rédiger cette motion, les députés s'étaient intéressé à ces domaines, ils auraient constaté que nous avons accordé 29,8 millions de dollars au programme de prévisions et de scénarios en matière de changements climatiques d'Environnement Canada. Je pense qu'ils ont voté contre cette mesure. Nous avons accordé 16,6 millions de dollars au programme des services d'adaptation aux changements climatiques en milieu aquatique du ministère des Pêches et Océans, ainsi que 2,4 millions de dollars au programme visant à comprendre les changements écologiques liés au climat dans le Nord canadien de Parcs Canada. Nous avons investi des dizaines de millions de dollars dans toutes sortes de programmes sur le terrain, qui sont mis en oeuvre en ce moment même en vue d'atténuer les effets des changements climatiques et de s'y adapter.
Je n'ai jamais entendu aucun député de l'opposition reconnaître que ces programmes existent et qu'ils ont voté contre. Au contraire, j'entends le Parti libéral dire que, s'il n'a pas atteint ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, c'est en quelque sorte à cause de la performance du NPD lors des dernières élections. Je ne comprends tout simplement pas comment il en arrive à cette conclusion.
Reste-t-il du travail à faire? Certainement, et c'est pour cela que, dans notre Plan d'action économique de 2013, nous avons continué à investir des sommes record dans nos trois organismes titulaires de subventions, qui s'occupent d'un grand nombre de ces questions. Nous continuons aussi à investir ailleurs pour renforcer la capacité scientifique. TDDC est un excellent exemple que je mentionne dès que j'en ai l'occasion. Il s'agit d'un organisme fédéral qui investit dans l'énergie propre et qui contribue non seulement à mettre au point ces technologies, mais aussi à les mettre en marché. Cet organisme obtient des résultats phénoménaux à cet égard.
En outre, j'encourage tous les députés à considérer le fait que Ressources naturelles Canada a instauré une plateforme d'adaptation dans le cadre du programme d’amélioration de la compétitivité dans un climat en changement. À ce jour, les 200 personnes du groupe de travail qui participe à cette plateforme ont collaboré pour repérer les activités qui favorisent l'adaptation dans plusieurs secteurs, notamment la gestion côtière, l'évaluation des progrès et l'économie.
Je me demande bien ce que pensent les 200 personnes qui forment le groupe de travail à propos du débat d'aujourd'hui à la Chambre, lequel ne reconnaît aucunement le fait que c'est sous la direction du gouvernement actuel que ce programme a vu le jour et qu'il continue de mettre en pratique ses initiatives stratégiques.
On nous parle « d'agir pour le bien de nos enfants » et « de déterminer quelle sera notre position dans ce débat à l'avenir ». J'invite tous mes collègues à abandonner leurs beaux discours, à examiner plutôt la relation entre l'environnement et l'économie et à reconnaître que le gouvernement fait un travail important à ce chapitre. Bien sûr, nous pouvons discuter de la meilleure façon de procéder à l'avenir, mais pas de la manière actuelle. Aussi, je n'appuierai certes aucune forme d'activité qui gênerait l'économie de notre pays et augmenterait les recettes du gouvernement, telle qu'une taxe sur le carbone.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de .
Je suis heureuse de pouvoir prendre la parole sur cette motion aujourd'hui. Plus particulièrement, je veux remercier ma collègue d' pour le travail extraordinaire qu'elle fait dans cet important dossier et sur les questions que nous débattons aujourd'hui.
Aujourd'hui, je veux parler de faits, de données scientifiques, plutôt que d'idéaux qui arrangent. À en croire le , les changements climatiques n'inquiètent plus autant les gens. Eh bien, ils m'inquiètent et ils inquiètent tous mes collègues néo-démocrates et, oui, ils inquiètent les Canadiens. Ils nous inquiètent parce que nous sommes informés et que des scientifiques et des organismes de recherche scientifique de renom reconnaissent que les deux tiers des réserves de combustibles fossiles connues devraient rester sous terre si nous voulons éviter un réchauffement mondial moyen de plus de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux d'avant l'ère industrielle.
Le seuil de 2 o est un point de basculement dangereux. Au-delà, nous causerons des dommages irréversibles aux écosystèmes de la planète. Or, quoi qu'en disent les conservateurs, les émissions continuent d'augmenter. En 2011, les émissions du Canada ont atteint 702 tonnes, nous éloignant encore plus de notre cible de 607 mégatonnes pour 2020. Pire encore, les plus récentes projections d'Environnement Canada montrent qu'à moins que nous resserrions sérieusement nos politiques, nos émissions continueront d'augmenter.
Les provinces qui ont instauré des politiques sévères en matière de changements climatiques, comme le Québec et la Nouvelle-Écosse, ont aussi connu une diminution progressive de leurs émissions de gaz à effet de serre. Il faut savoir prendre assise sur ces réussites, et c'est encourageant. Ces mesures fonctionnent.
Voici ce que le commissaire à l'environnement et au développement durable a affirmé dans le rapport qu'il a produit à l'automne 2010. Bien que le gouvernement fédéral a reconnu il y a 20 ans que les changements climatiques auraient des répercussions importantes à long terme — il pourrait s'agir de violentes tempêtes ou de sécheresses —, il n'a toujours pas établi de stratégie globale qui prévoirait clairement les mesures concrètes qui doivent être prises.
Lors de la conférence sur les changements climatiques qui a eu lieu à Doha en décembre 2012, le secrétaire général des Nations-Unies a affirmé:
Les États-Unis, l'Inde, l'Ukraine et le Brésil ont été touchés par des sécheresses qui ont détruit des récoltes essentielles [...] [C]ette année encore, des dizaines de milliers de gens se retrouvent dans une position de vulnérabilité; ils sont à la merci des plus petites répercussions attribuables aux changements climatiques. Personne ne peut se prémunir contre les changements climatiques. C'est un défi à l'existence même de la race humaine — à nos façons de vivre, à nos projets d'avenir.
Le monde est de plus en plus souvent le théâtre de désastres dont les dégâts se chiffrent dans les milliards de dollars. La société Munich Re, qui se spécialise dans la réassurance, a déclaré que les pertes économiques dues aux catastrophes naturelles en 2011 s'élevaient à 378 milliards de dollars à l'échelle mondiale, un record. Dans les Territoires du Nord-Ouest, l'ouverture de la route de glace de la rivière Mackenzie est retardée en moyenne de trois semaines depuis 1996.
La liste est longue. Les faits ne mentent pas. Il ne s'agit pas d'excuses d'ordre idéologique servant à justifier l'octroi d'allégements fiscaux aux grands pollueurs et à éviter de discuter d'un sujet dont on préférerait ne pas parler.
Contrairement aux conservateurs et aux libéraux avant eux, les néo-démocrates sont déterminés à lutter contre les changements climatiques. Nous en admettons l'existence et nous avons un plan qui prévoit la prise de mesures urgentes et immédiates qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin que l'augmentation moyenne de la température ne dépasse pas 2 degrés Celsius à l'échelle mondiale; on pourrait ainsi éviter que les changements climatiques ne causent des catastrophes.
Nous fixerons un prix pour le carbone et nous imposerons des plafonds fixes d'émissions de gaz à effet de serre pour les grands émetteurs industriels. Nous adopterons la loi sur la responsabilité en matière de changements climatiques, qui prévoirait un cadre législatif visant la réduction des émissions, à l'échelle nationale, de 80 % par rapport au niveau de 1990, et ce, d'ici 2050. Nous voulons mettre en oeuvre un programme fédéral permanent d'amélioration de l'efficacité énergétique, qui réduira la consommation énergétique résidentielle, qui diminuera les émissions de gaz à effet de serre, qui créera des emplois et qui fera économiser de l'argent aux Canadiens.
Nous allons établir des programmes efficaces pour aider les collectivités à faire face aux répercussions des changements climatiques au Canada. Nous allons remplir nos obligations internationales en matière de lutte contre les changements climatiques. Nous allons réduire de plus de 1,3 milliard de dollars les subventions annuelles octroyées au secteur des combustibles fossiles. Nous allons relancer les investissements fédéraux dans le secteur de l'énergie renouvelable. Nous allons créer un fonds pour les emplois verts afin de permettre au marché du travail de s'adapter à la nouvelle économie. Nous allons réinvestir afin de donner aux chercheurs et aux concepteurs du secteur des technologies vertes un avantage sur le marché mondial.
Nous ne voulons pas que les générations futures soient aux prises avec des problèmes de santé causés par la pollution de l'air, de l'eau et du sol, ou qu'elles vivent dans l'insécurité liée à une planète touchée par des inondations, des pénuries alimentaires, des déplacements de population et des différends frontaliers. La science confirme que les changements climatiques créent déjà un grand nombre de problèmes de cette nature. Le Canada est touché, et il va continuer de l'être.
Environnement Canada et le ministre lui-même reconnaissent que les mesures prises à l'heure actuelle par le gouvernement conservateur ne permettraient au Canada d'atteindre que la moitié de ses objectifs déjà réduits relativement aux émissions de gaz à effet de serre. C'est bien inférieur aux réductions que le Canada s'est engagé à prendre pour éviter des changements climatiques catastrophiques. Les Canadiens partagent tous les mêmes préoccupations face aux changements climatiques. Ils appuient le développement de projets d'énergie renouvelable, ce qui inclut les technologies éoliennes, géothermiques, solaires et éconergétiques, ainsi que les investissements à long terme dans les transports en commun.
Le gouvernement d'en face prétend vouloir faire du Canada une superpuissance énergétique, mais il a réduit le financement de la recherche sur les changements climatiques. Dans son rapport de 2010, le commissaire à l'environnement et au développement durable a réprimandé le gouvernement conservateur, et le gouvernement libéral qui l'a précédé, pour n'avoir pas élaboré un plan national d'adaptation aux répercussions des changements climatiques. Le gouvernement actuel n'a pas agi, en dépit des preuves de plus en plus nombreuses et des préoccupations croissantes des municipalités, des provinces et des territoires.
Je signale que le bilan des libéraux n'est pas meilleur. Même s'ils ont signé et ratifié le Protocole de Kyoto, ils n'ont absolument rien fait pour tenter de réduire nos émissions avant qu'il ne soit trop tard. En 1993, les libéraux avaient promis de réduire les gaz à effet de serre de 20 % avant l'an 2005. Ils les ont plutôt laissées augmenter de plus de 30 %. En 2005, les Nations Unies ont déclaré que la pollution au Canada avait augmenté plus que dans tout autre pays signataire du Protocole de Kyoto. Le commissaire fédéral à l'environnement a dit que même si les mesures mentionnées dans le plan de 2005 du gouvernement libéral avaient été entièrement mises en oeuvre, il est difficile de dire si les réductions prévues auraient été suffisantes pour nous permettre de respecter nos obligations en vertu du Protocole de Kyoto. Autrement dit, le plan des libéraux ne permettait pas de satisfaire aux obligations de Kyoto.
Ce qui est peut-être encore plus tragique, c'est que, le 8 octobre 2009, les députés libéraux et conservateurs ont formé une coalition à la Chambre pour rejeter une motion néo-démocrate qui avait pour but de renvoyer de nouveau à la Chambre le projet de loi , Loi sur la responsabilité en matière de changements climatiques, pour qu'il soit mis aux voix avant la conférence de Copenhague sur le climat, en décembre. En adoptant le projet de loi du NPD, le Canada se serait engagé à respecter des cibles de réduction des gaz à effet de serre fondées sur des données scientifiques. De plus, cette mesure législative aurait obligé le gouvernement à rendre compte publiquement de ses actes dans ce dossier.
Nous pouvons faire mieux. Le Canada pourrait être plus écologique tout en ayant une économie prospère. Nous pouvons respecter nos engagements environnementaux. Nous pouvons être à la fois de judicieux investisseurs et des citoyens du monde responsables. Nous pouvons laisser à nos enfants et à nos petits-enfants un environnement, un pays et un monde dont nous sommes fiers.
Les néo-démocrates dénoncent le manque de mesures concrètes des gouvernements conservateurs et libéraux qui se sont succédé depuis 1998 pour régler le problème des émissions et honorer nos engagements au titre du Protocole de Kyoto, et ils demandent au gouvernement de déposer immédiatement son programme fédéral d’adaptation aux changements climatiques.