propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole au sujet de mon projet de loi d'initiative parlementaire, le , qui exige du gouvernement du Canada qu’il encourage le recours aux initiatives fédérales existantes afin de sensibiliser davantage les Canadiennes aux conséquences d'un tissu mammaire dense et des complications que cette situation présente dans le dépistage du cancer du sein.
Le cancer du sein touche de nombreuses Canadiennes et leurs familles et amis et il représente la forme de cancer la plus répandue chez les femmes. Je sais que cette question tient énormément à coeur aux Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Le mois dernier, la ville de Barrie a tenu sa Course à la vie CIBC annuelle pour appuyer la lutte contre le cancer du sein. J'ai vu 2 000 résidants se réunir tôt un dimanche matin froid et pluvieux pour manifester leur appui à la lutte contre le cancer du sein. On a organisé des courses de ce genre un peu partout au pays parce que les Canadiens sont très inquiets à ce sujet.
Dans ma collectivité, Barrie, le centre régional de soins contre le cancer de l'Hôpital Royal Victoria ouvrira ses portes dans moins de 12 mois. Au cours des cinq dernières années, des milliers d'activités de financement ont été organisées afin d'appuyer la création de ce centre très important, qui contribuera à la lutte contre diverses formes de cancer, dont, évidemment, le cancer du sein.
Cette année, on prévoit qu'environ 23 000 femmes recevront un diagnostic de cancer du sein et que 5 000 d'entre elles mourront de cette maladie insidieuse. Une femme sur neuf apprendra au cours de sa vie qu'elle est atteinte du cancer du sein. C'est une situation très difficile à accepter. Le cancer touche de nombreuses femmes et leurs êtres chers. Chaque jour, 64 Canadiennes reçoivent un diagnostic de cancer du sein et 14 d'entre elles n'y survivront pas. J'espère sincèrement qu'au fil du temps, ce projet de loi aidera à réduire ces chiffres troublants. Dans d'autres régions du monde, les secteurs de la santé commencent à cibler plus vigoureusement le tissu mammaire dense, car cela permet le dépistage précoce du cancer du sein.
Il est important que tous les députés sachent que le dépistage du cancer du sein permet de sauver des vies. En fournissant aux femmes des renseignements exacts au sujet du dépistage, nous les aiderons à prendre les décisions qui conviennent à leur situation. Le gouvernement fédéral appuie diverses initiatives visant à appuyer les Canadiens aux prises avec un cancer.
Le projet de loi vise à sensibiliser la population à la question de la densité mammaire et au dépistage du cancer du sein. Cette mesure législative aidera les femmes et leur médecin à prendre des décisions éclairées relativement au dépistage. Elle comprend plusieurs éléments que je passerai en revue rapidement. Je parlerai aussi des initiatives en cours à cet égard.
Premièrement, ce projet de loi exige que le gouvernement du Canada détermine s’il existe des lacunes dans l’information relative à la densité mammaire dans le contexte du dépistage du cancer du sein. Deuxièmement, il exige que le gouvernement établisse, au besoin, des façons d’améliorer l’information fournie aux femmes afin, d'une part, de surmonter les difficultés liées au dépistage du cancer du sein chez les femmes ayant un tissu mammaire dense, et, d'autre part, d'accroître la sensibilisation à ces difficultés. Troisièmement, le projet de loi exige que le gouvernement communique, au moyen de l’Initiative canadienne pour le dépistage du cancer du sein, l’information concernant la détection du tissu mammaire dense durant le dépistage et toutes méthodes de suivi nécessaires.
Le Canada a la chance de bénéficier de programmes de dépistage du cancer du sein. Ce sont les provinces et les territoires qui offrent les programmes visant à détecter le cancer du sein avant qu'il ne se propage afin que les traitements puissent commencer. Grâce aux recherches scientifiques, nous en apprenons toujours davantage sur le cancer du sein et ses facteurs de risque. De nouveaux traitements plus efficaces sont mis au point. Toutefois, il nous reste encore beaucoup à apprendre sur le sujet. Nous savons que nous devons disposer de solides renseignements pour prendre des décisions éclairées en ce qui concerne notre santé, conformément aux recommandations de nos médecins. Ce dialogue est un aspect essentiel de la relation entre un médecin et son patient.
J'aimerais prendre quelques minutes pour expliquer en quoi la densité mammaire est liée au dépistage du cancer du sein. Tout d'abord, par densité mammaire, on entend la quantité de tissu dans les seins. Il y a plus de tissu dans les seins denses. On effectue le dépistage du cancer par une mammographie, qui est une radiographie du sein. La densité mammaire peut avoir des répercussions sur l'exactitude d'une mammographie et faire en sorte qu'il soit plus difficile pour un médecin de détecter une anomalie. Il pourrait y avoir un cancer si le tissu mammaire est dense, car sur une mammographie le cancer et le tissu mammaire apparaissent en blanc
Même si on n'en connaît pas encore la raison, les femmes ayant une densité mammaire élevée courent plus de risques de développer un cancer du sein. On ne connaît pas non plus la proportion de Canadiennes qui ont une densité mammaire élevée. Toutefois, selon certaines statistiques, elle pourrait s'élever à 40 p. 100. Si on communiquait aux femmes les connaissances actuelles sur la densité mammaire, elles pourraient prendre des décisions éclairées sur le dépistage du cancer. De plus, les femmes ayant une densité mammaire susceptible de fausser les résultats des mammographies pourraient avoir recours à des procédures de suivi, comme l'imagerie par résonance magnétique ou les échographies.
En plus de sensibiliser la population à la densité mammaire, le projet de loi reconnaît la responsabilité des provinces et des territoires en ce qui concerne le dépistage du cancer du sein. Les programmes provinciaux et territoriaux de dépistage sont indispensables pour détecter rapidement le cancer du sein chez les Canadiennes.
Comme on peut le lire dans le projet de loi, le gouvernement du Canada contribue aux mesures de dépistage du cancer du sein en facilitant l’établissement et l’adoption de pratiques efficaces à cet égard. Grâce au rôle qu’il joue dans la recherche et la surveillance, il favorise la communication d’information sur les méthodes de dépistage et leurs résultats.
Par le truchement des Instituts de recherche en santé du Canada, le gouvernement finance des chercheurs pour qu’ils étudient tous les aspects de la prévention du cancer et de la lutte contre cette maladie. L'une des priorités des IRSC, c'est le dépistage précoce du cancer. En collaboration avec leurs partenaires d'ici et d'ailleurs, ils font progresser leurs dossiers prioritaires, notamment la recherche en matière de cancer du sein.
Le gouvernement a prouvé sa détermination à l'égard du cancer du sein en investissant dans l'Initiative canadienne pour le dépistage du cancer du sein. En collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, il mesure l'efficacité des programmes au Canada. Ainsi, tous les gouvernements communiquent régulièrement l'information sur les programmes de dépistage et discutent des résultats. Ils mettent en commun les pratiques exemplaires, discutent des difficultés auxquelles ils doivent faire face et des questions importantes qui les touchent tous.
En échangeant de l’information sur les façons d’améliorer ces programmes, on s’assure que les femmes bénéficient de tous les avantages d’un dépistage précoce, ce qui suppose aussi qu’elles sont bien informées sur tous les aspects du dépistage du cancer du sein. Le Comité fédéral, provincial et territorial de l'Initiative canadienne pour le dépistage du cancer du sein permet aux gouvernements provinciaux et territoriaux de collaborer à l’élaboration de recommandations et d’approches pour le dépistage. Ce comité regroupe des professionnels de la santé et les principaux intéressés.
En guise d’exemple, le comité se penche en ce moment sur la mortalité attribuable au cancer du sein et sur l’amélioration du dépistage dans les populations mal desservies. La base de données canadienne sur le dépistage du cancer du sein nous fournit de l’information utile sur le sujet. Les programmes de dépistage provinciaux et territoriaux participants alimentent la base de données, qui sert au suivi et à l’évaluation des programmes de dépistage du cancer du sein. Les organismes non gouvernementaux jouent aussi un rôle capital dans ce processus.
Je suis fier de dire que le gouvernement prend des mesures pour lutter contre le cancer en investissant continuellement dans le Partenariat canadien contre le cancer, qui a mené à la mise en place de la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer. Ce partenariat est le premier en son genre et a été créé par le gouvernement conservateur. Il couvre tous les aspects de la lutte contre le cancer, de la prévention aux soins palliatifs et aux soins en fin de vie, de la politique à la pratique et de la recherche aux applications dans le système de santé.
En collaboration avec les intervenants dans ce domaine, le partenariat accélère l’application de stratégies efficaces de prévention et de lutte. Ses objectifs sont de réduire l’incidence de la maladie, de réduire le nombre de décès qui y sont attribuables et d’améliorer la qualité de vie des patients qui en sont atteints.
En mars dernier, le a annoncé le renouvellement de son financement de 250 millions de dollars sur cinq ans, à partir du 1er avril 2012. Le partenariat pourra donc poursuivre son travail d’une grande utilité. Comme l’a dit le premier ministre:
Nous réalisons des progrès au chapitre de la prévention, du diagnostic, du traitement et de l’espoir. De plus, en suivant attentivement nos progrès, le Partenariat nous guide vers la découverte d’un remède contre cette maladie.
Le partenariat joue un rôle clé dans la transmission d’information aux femmes sur le dépistage du cancer, dans le même esprit que ce projet de loi. Le projet de loi reconnaît également le rôle important d’organismes comme la Société canadienne du cancer et la Fondation canadienne du cancer du sein dans la communication d’information fiable qui aide les femmes à prendre des décisions relativement à leur santé.
Nous connaissons tous la Société canadienne du cancer. Cet organisme national bénévole œuvre aux niveaux de la prévention, de la recherche, de la diffusion d’information et du soutien pour tous les types de cancers.
La Fondation canadienne du cancer du sein est un organisme bénévole national qui s’est donné pour but l’éradication du cancer du sein. La fondation finance, soutient et défend les programmes de recherche, d’information et de sensibilisation, de diagnostic précoce et de traitement efficace ainsi que les services pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cancer du sein.
Les organisations consacrées à la santé des femmes, comme le Réseau canadien pour la santé des femmes, ont pour but de sensibiliser le public aux divers problèmes de santé qui touchent les femmes, notamment le cancer du sein.
De concert avec les organisations déjà mentionnées, le gouvernement fédéral continuera d'avoir recours aux initiatives existantes pour sensibiliser le public à la densité mammaire dans le contexte du dépistage du cancer du sein. Ces organisations seront d'ailleurs essentielles à nos efforts de sensibilisation dans ce domaine.
Le moment choisi pour présenter ce projet de loi est particulièrement opportun, étant donné qu'octobre est le Mois de la sensibilisation au cancer du sein. Les activités organisées permettront aux Canadiennes et à leur famille de mieux s'informer sur le cancer du sein. Les Canadiennes pourront ensuite puiser dans les connaissances acquises sur la densité mammaire et ses conséquences pour le dépistage du cancer du sein pour prendre des décisions éclairées.
J'aimerais remercier Mme Andrea Paine, du ministère de la Santé, à Ottawa, le Dr Rob Ballagh, de Barrie, M. Mike Richmond, de Toronto, et mon adjoint Shawn Bubel, à Barrie, pour leur aide pendant la préparation du projet de loi.
Ce projet de loi est l'occasion parfaite pour le gouvernement du Canada et la Chambre des communes de souligner à quel point il est important de sensibiliser les gens à la densité mammaire et au dépistage du cancer du sein.
J'espère que tous les députés de la Chambre me feront l'honneur d'appuyer ce projet de loi. Ce type de cancer a touché un trop grand nombre de familles. En donnant aux femmes toute l'information dont elles ont besoin et qui pourrait mener à un dépistage précoce du cancer du sein, j'ai bon espoir que nous pourrons sauver des vies grâce à ce projet de loi.
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Monsieur le Président, le cancer du sein est une des maladies les plus répandues chez les Canadiennes. En 2011, on estime à 23 000 le nombre de femmes qui recevront un diagnostic de cancer du sein et à plus de 5 000 le nombre de celles qui en mourront. En moyenne, chaque jour, 64 Canadiennes apprendront qu'elles sont atteintes du cancer du sein.
Cette maladie bouleverse la vie des femmes qui en sont atteintes. D'abord, c'est la peur et l'angoisse qui accompagnent les tests, ensuite c'est la chimiothérapie qui chamboule le quotidien des femmes. Elles doivent s'absenter du travail et trouver de l'aide pour prendre soin des enfants. Cela signifie parfois la chirurgie et la perte d'un sein, et toute la peine qui vient avec cette dure réalité. C'est aussi le coût exorbitant des médicaments et les tracas administratifs avec les compagnies d'assurance, sans parler des femmes qui ne sont pas assurées du tout et qui doivent faire des sacrifices afin de se procurer les médicaments essentiels pour mener à bien le combat contre cette maladie.
Les femmes ont besoin de soutien tout au long de ce processus. Je tiens à souligner l'effort du député de . Il est remarquable qu'un homme, qui ne sera probablement jamais atteint par cette maladie, ait voulu faire sa part. Toutefois, ce projet de loi est incomplet. Il n'est en fait qu'un modeste pansement sur une maladie grave et complexe. Dans les faits, ce projet de loi vise à encourager le recours aux initiatives déjà existantes. À mon avis, il faut aller beaucoup plus loin. S'il est vrai que la densité mammaire est un facteur de risque important, il ne s'agit en fait que d'un élément dont on doit tenir compte.
Mais d'abord, qu'est-ce que la densité mammaire? Le député d'en face l'a très bien expliqué. Il s'agit de seins qui se composent d'une plus grande quantité de tissu conjonctif, de glandes et de canaux. Lorsque la femme passe une mammographie, ces tissus denses apparaissent blancs à l'écran, la même couleur en réalité que des masses cancéreuses, ce qui peut fausser le diagnostic. D'autres tests sont alors recommandés, plus précis. L'imagerie à résonnance magnétique, par exemple, donne de meilleurs résultats pour ces femmes.
Mais attention: la densité mammaire ne touche qu'une minorité de femmes. Se pencher uniquement sur cet aspect de la maladie ne contribuera pas à améliorer le dépistage du cancer du sein partout au Canada. Ce projet de loi abandonne toutes les autres femmes, la grande majorité d'entre elles, qui ont besoin d'un meilleur dépistage et de meilleurs soins de santé. J'aimerais expliquer ce qui ferait une véritable différence dans la lutte contre le cancer du sein.
Premièrement, la réalité actuelle est que beaucoup de femmes ne sauront pas à temps qu'elles sont atteintes du cancer du sein, simplement parce qu'elles n'ont pas accès à un médecin de famille. Le médecin généraliste est souvent la porte d'entrée dans le système de santé. C'est lui qui connaît les antécédents familiaux de la patiente, qui connaît son poids et sa santé en général. C'est lui qui pose des questions sur les habitudes de vie de sa patiente, son alimentation, etc. C'est lui qui fera son examen annuel et qui pourra détecter des symptômes de la maladie ou des masses anormales dans un sein. C'est lui qui la référera à un spécialiste pour passer des tests et investiguer davantage.
Or plus de 5 millions de Canadiens n'ont toujours pas de médecin de famille. Depuis des années, les citoyens de ce pays réclament que les gouvernements trouvent des solutions à la pénurie de médecins. Que fait le gouvernement fédéral? Rien. Mes collègues et moi avons proposé plusieurs mesures pour combler cette lacune importante. Travailler de concert avec les provinces pour augmenter le nombre de places dans les universités afin de se doter de 1 200 médecins additionnels, voilà qui aiderait grandement. Il faudrait aussi encourager l'établissement d'une équipe multidisciplinaire pour améliorer le dépistage et les soins aux patientes.
Au Centre hospitalier de l'Université de Montréal, par exemple, des médecins généralistes, des oncologues, des infirmières et des radiologistes travaillent ensemble pour guérir des patientes. Le dépistage précoce se fait mieux, parce qu'il y a une communication constante entre les différents professionnels de la santé. De plus, des services d'aide psychologique et le soutien aux proches font partie du traitement.
Deuxièmement, le dépistage du cancer du sein au Canada n'est pas systématique. Les programmes sont parfois inadéquats ou carrément absents, comme c'est malheureusement le cas au Nunavut. Pourtant, les spécialistes nous disent que plus le diagnostic arrive rapidement, plus les chances de survie des femmes sont grandes. Les études démontrent aussi qu'à partir de 40 ans, les femmes risquent davantage d'être touchées par la maladie. La province de Québec a instauré, il y a quelques années, un programme dépistage systématique. Celui-ci se fait à l'aide d'une mammographie et vise les femmes de 50 à 69 ans. Tous les deux ans, les femmes sont contactées par le ministère et on les encourage à passer des tests. Le programme est entièrement couvert par la Régie de l'assurance-maladie du Québec. Selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, le taux de mortalité du cancer du sein chez les femmes participantes a diminué d'au moins 25 p. 100 entre 1996 et 2006.
Si le gouvernement fédéral faisait preuve de leadership, il assurerait, en collaboration avec les provinces et les territoires, un financement stable pour les programmes de dépistage systématique chez les femmes de 40 ans et plus. En faisant cela, il sauverait des vies.
Troisièmement, un autre problème important est l'accès, dans des délais raisonnables, à des tests diagnostiques. Les nouveaux investissements dans l'équipement d'imagerie ont permis d'augmenter le nombre de scanners, mais n'ont pas nécessairement mené à une réduction des temps d'attente. C'est ce qu'a démontré le rapport du Conseil canadien de la santé en mai dernier. De 2008 à 2010, les temps d'attente pour ces tests ont diminué en Alberta et à l'Île-du-Prince-Édouard, mais ont augmenté en Ontario. Les gouvernements ont des difficultés à recueillir les données sur les temps d'attente pour l'imagerie parce que beaucoup des tests sont faits à l'extérieur des hôpitaux dans des cliniques autonomes.
C'est donc aussi la question de la couverture publique des tests diagnostiques qui est en jeu. Certaines provinces couvrent les tests diagnostiques, d'autres non. Certaines provinces assurent la couverture en milieu hospitalier seulement. Au Québec, par exemple, les tests sont couverts uniquement s'ils sont effectués dans un hôpital. Toutefois, des patientes peuvent payer de leur poche pour avoir accès à des tests dans des cliniques autonomes. Ces tests sont effectués dans le secteur privé par des radiologistes qui travaillent aussi en milieu hospitalier, donc public, ce qui augmente les temps d'attente au public et crée deux classes de citoyennes: celles qui ont les moyens de se payer les tests diagnostiques et celles qui n'en ont pas les moyens, soit les moins nanties. Plusieurs médecins au Québec, dont le MQRP, soit Médecins québécois pour le régime public, dénoncent cette situation de deux poids et deux mesures.
Un fonds fédéral pour améliorer la couverture publique des tests diagnostiques qui serait inclus dans le prochain rapport sur la santé est certainement une solution à privilégier. L'établissement de normes pancanadiennes pour mieux dépister le cancer du sein chez certaines femmes, dont les femmes à forte densité mammaire, serait une mesure concrète qui aiderait vraiment ces femmes. Le gouvernement est-il prêt à s'engager dans cette voie? Je l'espère bien.
Ce gouvernement démontre beaucoup de laxisme quand vient le temps de protéger et de financer le système public. Sous prétexte que la santé est de compétence provinciale, les conservateurs semblent bien penser que la meilleure chose à faire est de ne rien faire. Cependant, le gouvernement fédéral a la responsabilité de travailler avec toutes les provinces pour améliorer la santé de tous les Canadiens. Est-il besoin de rappeler à nos collègues d'en face qu'un des principes de la Loi canadienne sur la santé est l'universalité. Les gens considèrent l'accès équitable à des soins de santé comme un droit inhérent à la citoyenneté et non comme un privilège pour les plus fortunés.
Quatrièmement, le coût des médicaments est un obstacle majeur au traitement du cancer. À quoi sert-il d'améliorer l'information et le dépistage du cancer du sein si les femmes n'ont pas les moyens d'acheter les médicaments nécessaires pour guérir? Tandis que le système de santé fournit les médicaments anticancéreux dans les hôpitaux, la moitié des nouveaux traitements se prennent à la maison et c'est donc aux patientes de payer. L'absence d'une assurance veut dire un coût énorme pour la personne malade et sa famille. Compte tenu d'un coût de 65 000 $, le coût moyen d'un traitement basé sur les nouveaux médicaments cancéreux est exorbitant. Certaines personnes ne sont pas assurées puisqu'elles n'ont pas les moyens de se doter d'une police individuelle.
Conformément à l'actuel accord sur la santé, signé en 2004, le gouvernement fédéral et les provinces s'étaient engagés à créer une couverture pour les médicaments onéreux. Depuis, plus rien. Qu'attend le gouvernement fédéral pour régler cette question? Le gouvernement manque-t-il d'idées pour réduire les coûts des médicaments?
Si oui, j'ai quelques idées: premièrement, mieux utiliser notre pouvoir de négociation lors d'achats pharmaceutiques, notamment en procédant à des achats groupés en collaboration avec toutes les provinces et les territoires. Ne dit-on pas que l'union fait la force? Deuxièmement, réduire les coûts administratifs grâce au régime public. Un programme pancanadien de médicaments onéreux est moins coûteux à administrer que plusieurs petits programmes dans le secteur privé. Troisièmement, éliminer les ristournes aux compagnies pharmaceutiques et aux pharmaciens, et financer la recherche en fonction des besoins réels de la population et non en fonction des profits des compagnies pharmaceutiques.
Finalement, la prévention du cancer du sein pourrait être grandement améliorée. Les facteurs de risque de cette maladie sont nombreux: les antécédents personnels et familiaux, l'obésité, l'alcool et le tabac peuvent augmenter la probabilité du cancer du sein.
J'espère que toutes ces bonnes idées aideront nos collègues à comprendre cette terrible maladie qu'est le cancer du sein. Ce projet de loi, bien intentionné de façon positive, est beaucoup trop modeste. Nous espérons toutefois que les députés d'en face sauront éventuellement proposer une stratégie pancanadienne mieux étoffée et bonifiée qui aidera toutes les femmes souffrant du cancer du sein et pas seulement quelques-unes d'entre elles.
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Monsieur le Président, j'interviens en faveur du projet de loi à l'étude, mais j'aimerais également faire d'autres observations pertinentes.
Le Parti libéral appuie tous les efforts déployés en vue de sensibiliser davantage la population à la maladie et à la recherche, de fournir plus d'information aux Canadiens et de régler les problèmes liés au dépistage. C'est un fait établi. Nous sommes tous d'accord là-dessus et nous convenons que c'est ce que nous devrions faire dans bien d'autres secteurs. Il y a différents secteurs en matière de promotion de la santé et de prévention des maladies où le gouvernement fédéral pourrait jouer un rôle de premier plan et adopter une approche active de manière à prévenir 60 p. 100 des maladies évitables. Il y a des enjeux plus vastes sur lesquels nous devrions nous pencher plutôt que celui-ci en particulier, mais c'est néanmoins un début.
Le gouvernement fédéral a signé une entente concernant une approche pancanadienne à l'égard du cancer du sein. Si le projet de loi dit que le gouvernement fédéral doit faire preuve de leadership pour un enjeu comme le cancer du sein, il doit alors envisager une approche pancanadienne pour de nombreux autres dossiers.
Ma collègue qui est intervenue juste avant moi a discuté d'une stratégie relative aux produits pharmaceutiques. Selon l'Accord de 2004 sur la santé, nous avons besoin d'une telle stratégie, étant donné qu'un grand nombre de Canadiens n'ont pas accès à des médicaments d'importance vitale et à des médicaments nécessaires au traitement de maladies chroniques. Les médicaments coûtent cher et bien des gens n'ont pas les moyens de s'en procurer.
Nous devons discuter de la manière de mettre en oeuvre certains éléments importants de l'accord sur la santé pour lesquels le fédéral doit faire preuve de leadership. Le gouvernement fédéral ne peut pas dire qu'il veut diriger des approches pancanadiennes pour un dossier, mais qu'il ne veut pas faire de même pour un autre. Ce n'est pas là une solution raisonnable ou logique à quoi que ce soit.
Le gouvernement fédéral a un énorme rôle à jouer pour s'assurer que tous les Canadiens, peu importe où ils vivent au pays, ont accès aux services de soins de santé dont ils ont besoin lorsqu'ils en ont besoin et que, dans bien des cas, ils reçoivent des services intégrés qui les empêcheront de contracter des maladies. Cette approche entraînerait des économies considérables pour le système de soins de santé. Elle contribuerait également à faire baisser l'incidence des maladies chroniques, ce qui réduirait les hospitalisations et accroîtrait les économies et la rentabilité du système.
Il y a bien des sujets que nous devons aborder si nous voulons favoriser une approche pancanadienne. Je suis ravie de constater que le député a soulevé ce point. J'espère que son parti l'écoutera. J'espère aussi que le gouvernement adoptera une approche pancanadienne dans bien des dossiers qu'il faut absolument aborder.
Le projet de loi vise à ce que le gouvernement fédéral collabore avec les provinces et les territoires en vue d'améliorer la sensibilisation des femmes à propos du tissu mammaire dense. Je veux cependant souligner que même si on souhaite sensibiliser les gens, ce qui est très positif, on doit également faire attention de ne pas inquiéter les femmes ayant un tissu mammaire dense, car peu de données démontrent que les méthodes de dépistage, notamment au moyen de l'IRM, donneront les résultats escomptés et sauveront des vies.
En ce qui concerne la sensibilisation à la prévention du cancer du sein, il ne faut pas oublier que le plus important, ce n'est pas l'examen annuel des seins par un médecin ou le dépistage par IRM. Il faut avant tout que la femme procède à un auto-examen des seins tous les mois, pendant la période appropriée.
Beaucoup se demandent en quoi cet auto-examen serait utile. Si une femme examinait ses seins tous les mois, elle connaîtrait leur densité normale ou celle qu'ils avaient la dernière fois qu'elle a passé des tests négatifs. Cela ne s'applique pas seulement aux seins. Lorsqu'une femme s'auto-examine mensuellement, elle sait ce qui est normal pour son corps. Par conséquent, tout changement qu'elle découvre l'avertira que quelque chose de nouveau s'est produit. Peut-être qu'il n'y aura pas lieu de s'inquiéter, mais cela l'amènera au moins à consulter son médecin en vue d'un examen.
Les femmes, surtout celles ayant un tissu mammaire dense, doivent comprendre que l'auto-examen des seins est l'une des mesures les plus importantes qu'elles peuvent prendre. Le même principe s'applique au hommes, notamment pour le cancer du testicule. La sensibilisation est importante.
J'aimerais que le projet de loi élargisse le rôle confié au gouvernement fédéral et l'invite à agir comme un centre d'échange d'information sur les pratiques exemplaires.
À titre d'exemple, la Colombie-Britannique obtient d'excellents résultats dans le domaine du cancer du sein: c'est la province qui a le taux de survie le plus haut et le taux de décès le plus bas. Ces résultats sont attribuables non seulement au dépistage précoce, mais aussi à une approche intégrée qui amène des chercheurs, des spécialistes du génome et des représentants de divers organismes de lutte contre le cancer, dont la société du cancer, à travailler de façon concertée. Il est important d'imiter les pratiques exemplaires comme celle-là, qui donne d'excellents résultats. On pourrait donc confier au gouvernement fédéral un autre rôle, celui de point centralisateur qui faciliterait l'échange d'information sur plusieurs sujets.
Ce projet de loi n'inspire pas la panique, contrairement à celui qui a été proposé en Californie. Il ne recommande pas que les femmes se précipitent pour demander des IRM ou des tests de dépistage supplémentaires. C'est un point positif puisque, je tiens à le souligner, rien n'indique que ces mesures seraient utiles. Ce projet de loi rappelle qu'il est important et nécessaire de favoriser la sensibilisation et les discussions afin que les femmes comprennent mieux ce qu'elles doivent faire. Il s'agit de repérer les lacunes et d'améliorer l'information destinée aux femmes, ce qui est, en soi, toujours positif.
Cette année, 234 000 Canadiennes recevront un diagnostic de cancer du sein et 5 100 d'entre elles en mourront. Ces chiffres sont renversants. Bon nombre de ces femmes sont encore dans la fleur de l'âge et ont des enfants. Il est important de les amener à utiliser les méthodes de prévention nécessaires.
Pour ne pas causer de panique, nous devons nous assurer que les femmes savent qu'avoir accès à une IRM n'est pas une directive clinique internationale et que celles qui ont un tissu mammaire dense ne doivent pas considérer qu'elle ont automatiquement le droit de subir une IRM. Si cela n'est pas précisé clairement dans le projet de loi, cela pourrait engendrer un sentiment de panique chez ces femmes et drainer de façon inappropriée les ressources du système de soins de santé.
Toutefois, ce projet de loi est un pas dans la bonne direction. Si le gouvernement fédéral s'intéresse à des approches pancanadiennes, ce qui, à mon avis, est une bonne idée, il est important de mener plus de recherches afin de pouvoir mieux renseigner les femmes à risque de contracter le cancer du sein. Les Instituts de recherche en santé du Canada s'occuperont de ces recherches. Nous devons examiner plus souvent les troubles médicaux afin de pouvoir déterminer les pratiques exemplaires à adopter. Il est important que le gouvernement fédéral accepte ce fait, qu'il prenne des mesures de suivi à cet égard et qu'il adopte cette approche comme modèle pour la résolution de beaucoup d'autres problèmes.
Je veux revenir sur l'accord de 2004. Ma collègue a soulevé un point important, à savoir que le gouvernement fédéral n'a pas accordé à certaines parties de l'accord l'attention nécessaire pour assurer la qualité des soins de santé et l'utilisation efficace du système. Nous savons que le régime d'assurance-maladie est viable, mais nous devons adopter une approche intégrée pancanadienne afin d'apporter des changements transformateurs au système.
Ce projet de loi représente une première étape. En vertu du projet de loi, le gouvernement ne peut pas confier la responsabilité de cette initiative aux provinces, ce qui le forcera non seulement à travailler avec les gouvernements provinciaux, mais aussi à assumer un rôle politique de premier plan qui avantagera tous les Canadiens. Cela créera un précédent.
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Monsieur le Président, je remercie mes collègues pour leur excellent débat ce matin sur cette question.
Je prends la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi . Je remercie mon collègue, le député de , d'avoir présenté ce projet de loi.
Octobre étant le Mois de la sensibilisation au cancer du sein, c'est le moment d'attirer l'attention sur cet important problème de santé qui touche les Canadiens.
Selon les statistiques, le cancer du sein est la forme la plus répandue de cancer parmi les femmes canadiennes. Une femme sur neuf se verra diagnostiquer cette maladie.
Ces chiffres ne sont pas seulement des statistiques. Ils représentent des femmes dont les vies sont bouleversées par le cancer du sein. Ce sont des épouses, des mères, des filles et des amies. Cette année, on estime que des milliers de femmes au pays recevront un diagnostic de cancer du sein et qu'environ 5 000 femmes mourront de la maladie.
Heureusement, la recherche nous fournit des réponses à de nombreuses questions. Nous en apprenons davantage sur la prévention, les facteurs de risque et les traitements. Notre gouvernement investit dans la recherche scientifique sur toutes les formes de cancer, y compris le cancer du sein, au moyen des sommes qu'il accorde aux Instituts de recherche en santé du Canada. Nous en savons de plus en plus sur la détection précoce du cancer du sein.
Le projet de loi met l'accent sur la sensibilisation à la densité mammaire et à ses effets sur le dépistage du cancer du sein. On y insiste sur l'importance de la question pour aider les femmes et les médecins à prendre des décisions éclairées au sujet du dépistage du cancer du sein.
Pourquoi est-ce important? Plus que jamais, les Canadiens assument un rôle actif dans leur santé et ils ont besoin d'une bonne information pour jouer ce rôle. Les Canadiens ont besoin d'information sur ce qui a été prouvé de même que sur ce qui n'est pas encore bien compris. Ce n'est qu'une fois informés qu'ils peuvent peser les risques et les avantages des différents moyens d'action.
En outre, la révolution Internet permet aux Canadiens de trouver beaucoup d'information sur les questions de santé. Cela signifie également que les Canadiens ont la difficile tâche de déterminer ce qui est exact, inexact, important ou trompeur.
Par conséquent, en disposant d'une information précise, les Canadiens seront mieux sensibilisés et seront en mesure de prendre des décisions éclairées.
Nous avons accès à beaucoup d'information sur le cancer du sein et son dépistage qui mettent l'accent sur la densité mammaire et ses répercussions sur le dépistage du cancer du sein.
Un mammographie est un rayon-X du sein et sert à dépister le cancer. Cependant, avec cette méthode, il est plus difficile de voir chez les femmes qui ont une forte densité mammaire les petits changements qui peuvent révéler un cancer.
Les programmes canadiens de dépistage du cancer du sein sont du domaine de responsabilité des provinces et des territoires, de qui relève la prestation des soins de santé. Ces excellents programmes répondent aux normes les plus élevées. Le gouvernement fédéral soutient les programmes de dépistage du cancer du sein en investissant dans l'Initiative canadienne pour le dépistage du cancer du sein. Cette initiative mesure le rendement des programmes de dépistage du cancer du sein dans tout le Canada. Ces programmes utilisent les données ainsi générées pour améliorer les services qu'ils fournissent aux Canadiennes.
Nous aidons aussi les programmes de dépistage du cancer du sein à mettre en commun leurs meilleurs pratiques. Une caractéristique clé de ces programmes c'est de fournir aux femmes des renseignements précieux sur tous les aspects du dépistage du cancer du sein, y compris sur la densité mammaire. Nous pouvons ainsi ajouter au bon travail qui se fait déjà.
Les organisations non gouvernementales nationales et leurs bénévoles jouent aussi un rôle majeur dans la sensibilisation. Le projet de loi reconnaît le grand rôle que jouent des organisations comme la Société canadienne du cancer, la Fondation canadienne du cancer du sein de même que diverses autres organisations s'occupant de la santé des femmes. Toutes ces organisations travaillent à la promotion de la prévention du cancer, du dépistage précoce, des traitements efficaces et de la recherche. Elles dispensent aussi de l'information et des programmes de sensibilisation et travaillent à l'amélioration de la qualité de vie de celles qui vivent avec le cancer du sein.
Le fait que tant d'organisations et de programmes canadiens fournissent déjà aux femmes une information de qualité sur le cancer du sein en dit long sur l'énergie qui est consacrée à cet énorme défi dans le domaine des soins de santé. Des chercheurs, des médecins, des infirmières et des agences provinciales et territoriales s'occupant du cancer sont déterminés à réduire l'incidence du cancer du sein.
Dans le cadre de son engagement national, le gouvernement a investi dans la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer, mise en oeuvre par l'entremise du Partenariat canadien contre le cancer. Comme son nom l'indique, le partenariat travaille à l'échelle nationale en vue d'accélérer l'application de méthodes efficaces de prévention et de lutte contre le cancer, afin d'en faire profiter tous les Canadiens. Il aide à combler les lacunes, à créer de nouveaux modèles et à élargir la portée des programmes existants, s'il y a lieu. Le dépistage du cancer est l'une des priorités du partenariat et son travail visant à informer les Canadiens est conforme à l'objet du projet de loi. Le renouvellement de l'investissement dans le Partenariat canadien contre le cancer, annoncé par le en mars, permettra de poursuivre l'excellent travail déjà en cours.
Nous pouvons faire fond sur tout le travail déjà accompli et mettre en oeuvre les nombreuses pratiques exemplaires pour continuer à aider les femmes canadiennes à accéder à l'information dont elles ont besoin pour prendre des décisions concernant leur santé. Bien sûr, nos efforts concordent avec le rôle que joue le gouvernement fédéral dans le soutien de la recherche en santé, la détermination des pratiques exemplaires, l'établissement de partenariats et la promouvoir la santé des Canadiens.
En terminant, le projet de loi encourage le gouvernement du Canada à utiliser des initiatives existantes pour sensibiliser les femmes aux conséquences de la densité mammaire dans le dépistage du cancer du sein. C'est important pour les Canadiennes.
J'espère sincèrement que tous les députés appuieront cet important projet de loi.
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Monsieur le Président, j'aimerais profiter de l'opportunité qui m'est offerte pour féliciter le député de pour son projet de loi. Nous sommes au mois d'octobre, le Mois de la sensibilisation au cancer du sein, et les nobles objectifs de son projet de loi sont plus qu'appropriés.
De ce côté-ci de la Chambre et, je n'en doute pas, comme mes collègues d'en face, nous reconnaissons l'impact du cancer du sein sur les populations québécoise et canadienne. Il s'agit d'une affection malheureusement trop commune. Les statistiques ne mentent pas: une femme sur neuf souffrira d'un cancer du sein au cours de sa vie. Ce qu'il y a de plus tragique encore, c'est qu'une femme sur vingt-neuf décédera des suites d'un cancer du sein. Les grands progrès qui ont été réalisés ces dernières années en recherche, en traitement et en dépistage ont permis de réduire de manière significative le taux de mortalité du cancer du sein.
Le cancer du sein est encore trop fréquent chez les Canadiennes. Il est aussi important de souligner en cette Chambre que, bien que moins commun, le cancer du sein peut toucher également les hommes. On estime à 23 000 les femmes qui seront touchées par ce type de cancer, plus les milliers de proches et d'aidants naturels qu'il touche également. En outre, la maladie occasionne des coûts sociaux et économiques importants. D'autres coûts humains s'ajoutent à cette terrible maladie: la perte de revenus cause beaucoup de dommages. Plusieurs couples ne survivent pas à une telle épreuve et des proches deviennent des aidants naturels en recevant peu de soutien de ce gouvernement.
Le projet de loi de mon collègue d'en face a un créneau précis: les femmes avec une densité mammaire élevée. Il s'agit en effet d'un problème. De récentes recherches ont démontré que la densité mammaire élevée est un facteur au moins aussi important que l'âge dans les risques de cancer du sein. Une densité mammaire plus élevée rend également le dépistage du cancer du sein plus difficile. Lors d'une mammographie, les tumeurs, tout comme les masses de densité élevée dans le sein, apparaissent comme des taches blanches. Il est beaucoup plus difficile pour les femmes ayant un tissu mammaire dense d'obtenir des diagnostics rapides avec les équipements traditionnels.
Il est également utile de rappeler à cette Chambre que les problèmes liés à une densité mammaire élevée n'iront pas en diminuant, loin de là. D'autres études ont montré qu'il existe un lien entre le surpoids et l'obésité et un tissu mammaire plus dense. Je n'ai pas besoin de rappeler à cette Chambre que les problèmes de poids atteignent le statut d'épidémie au Canada. Nous devons donc prévoir que de plus en plus de femmes auront un tissu mammaire dense dans un avenir proche, et que cette tendance est à la hausse.
Je tiens à rappeler encore une fois à quel point j'apprécie que le député de ait décidé de mettre cet enjeu de l'avant, ce qui nous permet d'en discuter aujourd'hui. La sensibilisation est toujours une bonne initiative. La sensibilisation fera que les femmes seront plus vigilantes et que les professionnels de la santé seront mieux informés. Personne n'est contre la vertu. La sensibilisation est un objectif noble et la cause est juste, mais ce n'est qu'un seul élément du continuum du traitement. À mes yeux, ce projet de loi est du vent. Il ne fera rien de concret pour les femmes qui ont ou qui auront un cancer du sein, ni pour assurer un meilleur accès au système de santé qui fait si cruellement défaut actuellement.
Je suis médecin de formation. Si j'ai décidé de me lancer en politique, c'est pour faire une différence. Plusieurs causes me tiennent à coeur, que ce soit la reconnaissance des titres de compétence étrangers — le problème me touche personnellement —, la condition féminine et l'immigration. Toutefois, la santé est en tête de liste. Je sais que les gens de Saint-Bruno—Saint-Hubert m'ont élue parce qu'ils ont cru au message du NPD que nous allions travailler pour eux. Je crains que ce projet de loi, bien que noble et permettant ce débat, ne fasse pas une différence réelle dans la vie des citoyens de Saint-Bruno—Saint-Hubert, du Québec et du Canada.
L'un des enjeux dont me parlent les gens de ma circonscription est l'accès à un médecin de famille. Ce projet de loi n'a rien à offrir aux citoyens sans médecin de famille. Ce projet de loi n'améliorera pas l'accès à notre réseau de santé. Nous savons qu'un diagnostic rapide permet d'augmenter significativement le taux de survie. Sans accès à un médecin, beaucoup de Canadiennes n'auront pas accès à ce diagnostic rapide. Le temps d'attente pour obtenir une mammographie est également trop long à bien des endroits du Québec et du Canada.Voilà deux facteurs importants qui permettraient d'améliorer le traitement, le taux de survie et la qualité de vie des survivantes du cancer du sein et qui ne sont pas abordés dans ce projet de loi.
Voilà pourquoi les gens de m'ont élue pour les représenter. Ils veulent que leur vie quotidienne soit meilleure. Ils exigent avec raison un meilleur accès au système de santé, et malgré toutes les bonnes intentions dont mon collègue de fait preuve, ce projet de loi n'a aucun effet sur la population canadienne en général.
Le député de mentionne avec raison, dans le préambule de son projet de loi, que la prestation des services de santé est de responsabilité provinciale. Je ne peux qu'être d'accord avec lui, mais je tiens à lui rappeler qu'il est faux de penser que son gouvernement n'a aucune responsabilité à cet égard. Le gouvernement fédéral a actuellement une entente de financement avec les gouvernements provinciaux et territoriaux. Dans cette entente, les différents gouvernements se sont entendus sur certains objectifs précis.
Voilà un outil qui pourrait être utilisé pour atteindre les objectifs visant à développer de meilleurs diagnostics et traitement du cancer du sein pour les femmes ayant un tissu mammaire plus dense. Il s'agit d'une entente à laquelle les gouvernements provinciaux et territoriaux ont consenti, dont le gouvernement du Québec. Pourquoi donc le député d'en face n'encourage-t-il pas son gouvernement à le faire? De meilleurs résultats concrets pourraient ainsi être obtenus.
Peut-être le député de ne croit-il pas que l'Accord sur la santé de 2004 soit un outil qui permette d'atteindre ces objectifs. Si c'est le cas, l'Accord sur la santé de 2004 confère à son gouvernement certains outils pour évaluer si les objectifs de l'accord ont été atteints, si l'argent transféré est utilisé de la façon dont les gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral s'étaient entendus et si le financement donne les résultats escomptés. Il est important que son gouvernement puisse dire aux Canadiens et aux Québécois si l'Accord sur la santé qui viendra à échéance en 2014 livre les résultats promis. Un tel exercice de reddition de comptes, auquel ont droit les Canadiens, serait la première étape pour déterminer les besoins et le modèle qui serait négocié de bonne foi et dans un esprit de partenariat avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, dont le gouvernement du Québec, évidemment. Je l'invite donc à faire pression sur son gouvernement pour donner aux Canadiens l'heure juste à propos des résultats de cette entente, et pour débuter des discussions afin d'assurer le financement de notre système de santé et des objectifs négociés pour le bien-être de tous les Canadiennes et Canadiens.
J'interpelle également mes collègues d'en face pour qu'on s'attaque aux racines du problème. J'ai mentionné plus tôt que le surpoids et l'obésité augmentaient les probabilités qu'une femme ait un tissu mammaire dense. Le tabagisme et un faible niveau d'activité physique sont également des facteurs qui augmentent la probabilité pour une femme de souffrir d'un cancer du sein. L'Institut canadien d'information sur la santé a indiqué dans un rapport que le statut socioéconomique d'un individu et la pauvreté étaient des déterminants sociaux importants de l'obésité. Le Conseil canadien sur l'apprentissage confirme que le tabagisme et un bas niveau d'activité physique sont liés à la pauvreté et à un statut socioéconomique moins élevé.
J'invite donc le député de et ce gouvernement à s'attaquer aux problèmes d'emploi des Canadiennes et Canadiens, à mettre en place des mesures qui permettront à nos concitoyens de vivre dans la dignité, et à trouver des moyens pour que les familles de nos circonscriptions ne vivent plus à attendre le prochain chèque de paie pour faire l'épicerie.
Les Québécois et les Canadiens n'ont pas de meilleurs emplois qu'il y a deux ans. De plus, les jeunes sont encore une fois davantage touchés par le chômage que la moyenne canadienne. Par ailleurs, le nombre d'enfants vivant dans la pauvreté ne diminue pas, loin de là. L'inaction de ce gouvernement sur ce sujet hypothèque la santé des jeunes, et nous devons agir maintenant.
Je termine en indiquant que j'appuie les principes de ce projet de loi. Nous devons trouver une façon, pour le bénéfice de tous les Québécois et les Canadiens, d'améliorer l'accès à un médecin et de réduire les temps d'attente pour le diagnostic et le traitement des différentes conditions.
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Monsieur le Président, tout d'abord, je tiens à dire que je suis absolument d'accord sur un plan pour le dépistage du cancer du sein. Je salue d'ailleurs le député d'en face pour son initiative.
Nous le savons tous, cette maladie fait beaucoup trop de victimes et beaucoup de décès pourraient être évités par un dépistage précoce. Nous savons aussi que les femmes ayant un tissu mammaire dense ont de quatre à six fois plus de chances de développer un cancer, ce qui requiert un dépistage rapide. Bien que nous approuvions un programme complet de dépistage du cancer du sein pour les femmes ayant un tissu mammaire dense, ce projet de loi est vague et manque nettement de contenu. De plus, il n'aurait aucun impact concret. Les travailleurs du domaine de la santé et les femmes concernées ont besoin de plus que des encouragements afin de sensibiliser la population et de faire la promotion des meilleures pratiques. Une fois de plus, le gouvernement manque de leadership. À quand un plan de financement et l'implantation d'une véritable stratégie nationale d'amélioration du dépistage du cancer du sein?
Il serait également important de ne pas négliger les autres formes de cancer et les maladies que nous avons la possibilité de prévenir avec un dépistage rapide, adéquat et, surtout, accessible à toute la population. Le gouvernement a pris les engagements suivants dans le cadre des accords de 2003 et de 2004 sur la santé: la réduction du temps d'attente et l'augmentation du nombre de médecins, d'infirmières et de professionnels de la santé.
Avec ce projet de loi, le gouvernement tente de cacher les engagements qu'il n'a pas respectés en mettant un pansement sur le bobo. Sérieusement, est-ce qu'on va réellement prévenir le cancer du sein en encourageant les femmes à aller passer des tests? Que fait-on des femmes qui n'ont pas accès à un médecin de famille et de celles qui doivent attendre six mois avant de passer un deuxième test? Tout le monde sait qu'un cancer a amplement le temps d'évoluer en six mois, et je sais de quoi je parle.
En fait, ce projet de loi devrait inclure les mesures suivantes, sinon il ne sert à rien, à part gaspiller du papier. Il doit y avoir un financement adéquat pour la création de programmes systématiques de dépistage de cancer du sein. Ces programmes doivent être gratuits et s'adresser à toutes les femmes, ainsi qu'aux hommes, puisque le cancer du sein peut les atteindre également. Une attention particulière doit être portée aux femmes de 40 ans et plus. Il faut aussi implanter des normes pour les programmes existants afin de venir en aide aux provinces qui ont déjà un plan. Il faut avoir un plan pour l'enjeu particulier relié au dépistage chez les femmes qui ont un tissu mammaire dense. Il faut également travailler en collaboration avec le Nunavut afin que ce territoire puisse instaurer son premier plan de dépistage. Il est également primordial de s'assurer que la totalité de la population canadienne ait accès à un médecin de famille et aux spécialistes dans des délais raisonnables. Il faut aussi donner les outils nécessaires aux médecins généralistes, aux gynécologues et aux oncologues, afin qu'ils aient à leur disposition l'équipement nécessaire pour faire passer les tests dans des délais raisonnables.
Rappelons-nous que plus de 5 millions de Canadiens n'ont pas accès à un médecin de famille. Attaquons-nous plutôt à ce problème. On sait que plus un cancer est détecté tôt, plus le traitement sera efficace. Cela s'applique également à toutes les formes de cancer. Ce qui est souvent négligé par le gouvernement, c'est la recherche, le développement et l'innovation. Beaucoup de recherches sont actuellement en cours et sont mal financées. Il me semble que ce n'est pas vraiment difficile à comprendre: si nous investissons stratégiquement dans la recherche, nous pouvons régler bien des problèmes, et ce, à tous les niveaux.
Il faudrait aussi investir considérablement dans les soins psychologiques à l'intention des personnes qui sont atteintes de cancer et leur famille. Le cancer touche la plupart des familles au Canada, de près ou de loin. Même si nous mettons en place des programmes de prévention, il faut aussi mettre en place des programmes d'aide pour les personnes qui en souffrent.
Le cancer du sein est le type de cancer le plus répandu au Canada. C'est primordial de soutenir les patientes et les patients ainsi que leur famille dans la lutte contre cette terrible maladie. Il faut faire beaucoup plus que sensibiliser et encourager les gens par rapport au dépistage. Les organisations de lutte contre le cancer du sein s'entendent pour dire que ce projet de loi n'apporte pas d'améliorations significatives aux mesures de dépistage pour les femmes qui sont le plus à risque d'avoir un cancer du sein. Je crois qu'ils savent de quoi ils parlent. Les conservateurs semblent croire qu'il s'agit d'un autre domaine relié aux soins de santé où le gouvernement fédéral n'a aucun rôle à jouer.
Ils doivent faire preuve de leadership — je me répète — sur les questions reliées à la santé et travailler avec les provinces. En fait, ce dont nous avons besoin, ce sont des améliorations de grande envergure par rapport aux programmes de dépistage existant, incluant bien entendu un meilleur financement — je le répète — des normes claires et l'implantation de programmes de dépistage dans toutes les régions du pays.
Cela fait longtemps que le NPD demande au gouvernement d'adopter un rôle plus complet en matière de soins de santé primaires et de soins préventifs. Cela devrait inclure également les mesures de dépistage du cancer du sein, évidemment.
Plusieurs regroupements partagent notre point de vue. Je crois que le gouvernement devrait les écouter du haut de sa tour d'ivoire, car ce sont eux qui sont sur le terrain et connaissent le sujet.
Justement, l'Association des médecins hématologues et oncologues du Québec affirme que, bien qu'il soit important de maximiser le dépistage du cancer du sein, on ne doit pas ignorer les autres types de tumeur. Il faut améliorer la prévention et le dépistage de tous les cancers. Il ne faut pas concentrer tous nos efforts sur une seule catégorie de femmes ou sur un seul type de cancer.
Les Médecins québécois pour le régime public, pour leur part, disent qu'il faut surtout s'assurer que les patientes ont rapidement accès à des médecins généralistes et à des spécialistes pour qu'elles puissent passer les tests nécessaires pour obtenir sans délai un diagnostic. Comme je le disais plus tôt, un cancer évolue rapidement. L'accès au système de santé est, selon eux, selon moi et selon le NPD, la solution clé de la lutte contre le cancer du sein et augmente beaucoup les chances de survie des patientes.
Le Dr Maté Poljicak, chirurgien-oncologue et directeur de l'équipe interdisciplinaire des cancers du sein du Centre hospitalier universitaire de l'Université de Montréal, affirme que dans certains cas, comme celui des femmes ayant une forte densité mammaire, les mammographies ne sont pas efficaces pour dépister le cancer du sein. Il faut aller plus loin par des tests de résonnance magnétique et des tests d'imagerie beaucoup plus performants.
Le Réseau canadien du cancer du sein, dirigé par des survivantes du cancer, ne croit pas que ce projet de loi permettrait d'améliorer les procédures de dépistage pour les femmes les plus à risque de développer un cancer du sein.
Ce réseau demande donc...