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Monsieur le Président, j'ai déjà eu l'occasion d'intervenir cette semaine à propos du projet de loi , mais ce n'en est pas moins un plaisir de le faire de nouveau. Il s'agit de l'ancien projet de loi , qui vise à créer le Musée canadien de l'histoire pour prendre le relais du Musée canadien des civilisations. Je suis ravi de m'exprimer à ce sujet.
Avant toute chose, je tiens à dire que la riche histoire du Canada me passionne au plus haut point. Pensons, par exemple, à Québec. C'est la plus ancienne ville canadienne puisque sa fondation remonte à 1608. Près de la moitié des édifices du Vieux-Québec datent d'avant 1850. Aujourd'hui, ce quartier d'une superficie de 135 hectares figure au palmarès des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO. Pensons aussi à l'histoire de John A. Macdonald, de George-Étienne Cartier et de leurs négociations avec les autres Pères de la Confédération à l'occasion des conférences de Charlottetown, de Québec et de Londres, qui ont donné naissance au Canada tel qu'on le connaît. N'oublions pas non plus que l'histoire continue par ailleurs à s'écrire devant nos yeux. Souvenons-nous simplement de l'incroyable périple du commandant Chris Hadfield, le printemps dernier. Le monde entier, moi compris, l'avons suivi en retenant notre souffle. Le nom et la mission du commandant ne pourront faire autrement que de rester gravés jamais dans la mémoire collective du Canada.
Les députés comprendront que je suis emballé par la promesse de notre gouvernement d'offrir aux Canadiens un moyen d'en apprendre davantage sur notre histoire.
Nous avons déjà décrit les mesures que nous prenons pour que les Canadiens aient un meilleur accès à notre histoire. Je voudrais seulement en mentionner deux.
La deuxième édition de la Semaine de l'histoire du Canada aura lieu en juillet prochain. Partout au pays, des célébrations locales de l'histoire auront lieu. De plus, nous avons établi le Fonds pour l'histoire du Canada afin de souligner le travail des étudiants et des professeurs qui excellent dans le domaine de l'histoire.
Lorsque j'ai pris la parole dans cette enceinte, le 21 octobre, j'ai parlé de ces mesures et d'autres mesures encore. Par exemple, à compter de 2014, nous prévoyons augmenter le financement accordé au Dictionnaire biographique du Canada et à l'Encyclopédie canadienne. Ce sont des outils formidables que tous les Canadiens peuvent consulter en ligne. Nous avons en outre prévu de l'aide pour l'Institut Historica-Dominion, afin de produire deux nouvelles capsules des Minutes du patrimoine chaque année, d'ici 2017.
Je suis fier des efforts de notre gouvernement et je suis fier de ce que nous réalisons pour promouvoir l'histoire du Canada.
Le Musée canadien de l'histoire jouera un rôle clé pour permettre aux Canadiens d'en apprendre davantage sur notre pays, notamment sur son passé unique. Il sera logé sur les berges de la rivière des Outaouais, dans l'édifice magnifique qui abrite actuellement le Musée canadien des civilisations et qui a été conçu par l'architecte de renom Douglas Cardinal, dont le travail incroyable pourrait constituer un chapitre à lui seul dans l'histoire de notre patrimoine culturel.
M. Cardinal a fait une excellente observation sur la transformation du Musée canadien des civilisations en Musée canadien de l'histoire. Il a dit ceci:
J'adore voir qu'au fil de l'évolution et de la croissance du musée, les gens continuent de le considérer comme un monument national qui peut se développer et servir l'ensemble du Canada.
Le 21 octobre, j'ai résumé la progression du projet de loi à la Chambre. Comme je l'ai indiqué, nous en avons débattu pendant plus de 20 heures. Nous l'avons regardé sous plusieurs angles: la nécessité de nous doter d'un musée consacré à l'histoire du Canada; le financement de ce musée; les détails concrets des travaux conduisant à son ouverture, en 2016.
Le projet de loi a été suffisamment étudié, et je suis heureux de pouvoir dire que nous en sommes rendus à l'étape de la troisième lecture.
Lorsque nous avons fait appel à la participation des Canadiens de partout au pays et que nous leur avons demandé la vision qu'ils avaient de l'avenir du musée, nous avons reçu 20 000 réponses de leur part. C'est la preuve incontestable que les Canadiens s'intéressent à ce projet et que, lorsqu'on leur en donne l'occasion, ils sont tout à fait disposés à participer à un dialogue sur l'orientation que devrait prendre le musée.
En revanche, je sais que certains de mes collègues ont exprimé des objections concernant le nouveau musée. Je peux assurer à la Chambre que je les ai écoutées, et je voudrais brièvement répondre à quelques-unes.
La question de l'indépendance du nouveau musée a été soulevée plus d'une fois. Soyez sans crainte, le Musée canadien de l'histoire sera, comme tous les musées nationaux et, en fait, toutes les sociétés d'État, une entité indépendante du gouvernement.
Je suis vraiment impressionné par les personnes qui gèrent les musées du pays, aussi bien les petits établis dans de petites villes que les grands, comme le Quai 21 ou le Musée canadien des civilisations. Elles font la promotion de l'histoire canadienne par leur dévouement et leur travail. Ce sont ces personnes qui doivent être, sont et seront responsables du contenu de nos musées.
Le gouvernement confie au Musée canadien de l'histoire un nouveau mandat axé sur l'histoire du pays. Ce mandat établi, ce sera au conseil d'administration, au directeur, à l'équipe de gestion et à tous les employés du musée, qui sont fort compétents, de déterminer comment présenter l'histoire de notre pays.
J'ai aussi entendu des députés parler de la question fort importante de la recherche. Le projet de loi ne contient rien qui limite la capacité du nouveau musée de faire de la recherche. Le nouvel établissement aura exactement les mêmes pouvoirs que l'actuel Musée canadien des civilisations, dont la recherche constitue un élément essentiel. La recherche constituera un volet tout aussi important des activités du nouveau musée.
Je crois que le Musée canadien des civilisations et le Musée canadien de la guerre ont élaboré récemment une stratégie de recherche conjointe. Cela confirme le rôle fondamental que la recherche jouera dans ces deux établissements au cours de la prochaine décennie. Pour en savoir plus à cet égard, on peut consulter le site Web du Musée canadien des civilisations.
Je tiens également à assurer à la Chambre que la nouvelle loi n'aura aucune incidence sur les expositions itinérantes internationales. Il y aura probablement encore plus de ces expositions qui présenteront l'histoire canadienne dans le monde entier. Le gouvernement reconnaît l'importance de ces expositions sur le plan éducatif. Sur le plan des affaires, nous savons également à quel point ces expositions peuvent créer des revenus, non seulement pour le musée, mais également pour la région environnante. Le projet de loi ne menace d'aucune façon la capacité du musée de présenter ces expositions, qui sont très populaires auprès de la population canadienne.
Je suis particulièrement heureux que le futur Musée canadien de l'histoire négocie des accords de partenariat avec les institutions de partout au pays qui se consacrent à l'histoire du Canada. C'est une façon extraordinaire de joindre les gens de tout le pays. Trois de ces partenariats sont déjà conclus: un avec le Musée royal de la Colombie-Britannique, un autre avec le Musée Glenbow de Calgary, et le dernier, signé l'été dernier seulement, avec le Musée du Manitoba. Je crois savoir que les trois partenaires prévoient déjà se prêter mutuellement des objets de leurs collections.
D'autres partenariats suivront d'ici peu. Le Musée canadien de l'histoire sera un incontournable pour les milliers de personnes qui visitent la région chaque année. Cependant, il joindra un public beaucoup plus vaste. Les partenariats comme ceux dont je viens de parler permettront au Musée canadien de l'histoire de collaborer avec tous les musées du pays. Ainsi, nous rendrons nos collections nationales accessibles au plus grand nombre de personnes possible. La distance n'empêchera pas les Canadiens de découvrir leur histoire.
Le nouveau musée sera au coeur d'un réseau qui reliera les musées d'histoire de tout le pays afin qu'ils puissent accéder aux quelque 3,5 millions d'objets que renferme notre collection nationale. Comme tous les musées, le Musée canadien des civilisations entrepose la plus grande partie de sa collection. Cette initiative sera une excellente occasion d'améliorer l'accès à nos précieux artéfacts. Comme nous ne pouvons pas exposer tous nos artéfacts, notamment par manque d'espace, cette initiative nous permettra d'envoyer ces objets partout au pays afin qu'ils soient exposés non pas dans un entrepôt, mais à un endroit où on peut les regarder, les étudier et les admirer.
Auparavant, il fallait se rendre dans la région de la capitale nationale pour apprécier une part importante de notre patrimoine. Les gens pourront désormais se rendre dans des musées situés beaucoup plus près de chez eux, en fait, dans leur propre collectivité. Ce processus donne lieu à la création d'un grand partenariat et d'importantes ressources.
Parallèlement, il y a des musées partout au Canada, dans nos propres collectivités, y compris le Musée de St. Catharines et le Welland Canals Centre, dans ma circonscription. Il y a plus de 2 500. Ces musées traitent de différents aspects de notre histoire et nombre d'entre eux possèdent déjà des collections fascinantes. Nous voulons veiller à ce que ces petits musées soient en mesure de partager leurs expositions avec le Musée canadien de l'histoire et à ce qu'ils aient accès à la collection du nouveau musée.
À cet effet, nous avons mis en place de nouvelles mesures de soutien afin qu'il leur soit plus facile de s'adresser au Musée canadien de l'histoire et d'avoir accès à la collection nationale.
Par ailleurs, plusieurs changements ont été apportés au Programme d'aide aux musées de Patrimoine Canada pour soutenir les petits musées canadiens.
Le Fonds des expositions itinérantes ne se contenterait pas d'appuyer l'emprunt de collections au Musée canadien de l'histoire, il offrirait aussi cet appui aux petits établissements qui n'y avaient pas droit auparavant. On a supprimé la disposition qui exigeait qu'une exposition quitte sa province ou son territoire d'origine dans le cas des expositions historiques, afin d'encourager l'échange d'expositions entre les petits établissements. Cette exigence posait problème depuis longtemps aux petits musées qui voulaient traiter directement les uns avec les autres. Cette nouvelle mesure législative rendrait cela possible, sous l'égide du Musée canadien de l'histoire. Nous nous sommes aussi assurés que la composante du patrimoine autochtone donnerait la priorité aux expositions axées sur des événements historiques et des personnages importants et encouragerait la présentation des expositions dans des lieux non conventionnels, comme des centres communautaires.
En résumé, le nouveau musée national collaborerait avec des musées de tout le Canada pour veiller à ce que le plus grand nombre de Canadiens possible puissent en savoir plus long sur nos réalisations. En outre, le ministère du Patrimoine canadien utilise bon nombre de ses ressources internes pour favoriser l'accès à l'histoire canadienne. L'Institut canadien de conservation accorde la priorité à la conservation des objets reliés à l'initiative En route vers 2017. Finalement, le Musée virtuel du Canada du Réseau canadien d'information sur le patrimoine consacrerait 25 % de son budget annuel, jusqu'à concurrence de 500 000 $, aux expositions virtuelles reliées à l'initiative En route vers 2017.
Voilà qui m'amène au 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Comme le savent tous les députés, nous célébrerons cet événement historique dans quelques années à peine. Ce sera le moment idéal pour ouvrir le nouveau Musée canadien de l'histoire. Depuis la Confédération, le Canada s'est développé et a accompli beaucoup de grandes choses. En prévision de 2017, nous ferons la promotion des personnes, des endroits et des événements qui ont marqué notre histoire.
Comme le savent les députés, nous célébrons cette année le 100e anniversaire de la première expédition canadienne dans l'Arctique. L'année prochaine, ce sera le 150e anniversaire de la Conférence de Charlottetown et de la Conférence de Québec, qui sont à l'origine de la fondation du Canada. On célébrera également le 200e anniversaire de la naissance de Sir George-Étienne Cartier et de Sir John A. Macdonald. Nous commémorerons aussi le sacrifice de deux générations de Canadiens qui ont pris part à la Première et à la Deuxième Guerre mondiale. Je me réjouis à la perspective de rendre honneur à tous nos anciens combattants.
Lorsque nous rendons hommage à de telles personnes et soulignons de tels événements, nous comprenons que, si nous pouvons garder la tête haute aujourd'hui, c'est grâce au courage, au travail infatigable et à la persévérance des millions d'hommes et de femmes qui ont bâti notre grand pays. Parmi ceux-ci, mentionnons entre autres des artistes de renom comme le cinéaste Denis Villeneuve, la peintre Emily Carr, la chanteuse Céline Dion, le pianiste Glenn Gould, l'écrivaine Gabrielle Roy et la lauréate du prix Nobel, Alice Munro.
Les héros du sport comme Clara Hughes, la seule athlète à remporter de nombreuses médailles aux Jeux olympiques d'été comme d'hiver et les légendes du hockey Maurice « Rocket » Richard, Mario Lemieux et Wayne Gretzky seront également honorés lors de cette célébration. N'oublions pas le champion polyvalent Lionel Conacher, intronisé au Temple de la renommée du sport du Canada en 1955, au Temple de la renommée du football canadien en 1964 et au Temple de la renommée de la crosse en 1965. Il n'est pas étonnant que le Canada jouisse d'une si bonne réputation dans le monde des sports.
Nous avons également de quoi être fiers de nos éminents scientifiques. Frederick Banting, par exemple, a sauvé d'innombrables vies grâce à sa découverte de l'insuline.
C'est impressionnant, n'est-ce pas? Or, ce n'est qu'un petit aperçu de la longue liste de personnes exceptionnelles qui ont fait du Canada le pays qu'il est aujourd'hui.
L'anniversaire de 2017 sera l'occasion parfaite pour en apprendre davantage sur notre histoire, rendre hommage aux personnes qui ont fait leur marque sur le pays et réfléchir à l'héritage que nous laisserons. Le Musée canadien de l'histoire nous permettra de le faire. Il sera établi dans la région de la capitale nationale. Les habitants de l'ensemble du pays, pour leur part, pourront en profiter grâce à un réseau de musées canadiens d'histoire. Ce sera une source de divertissement et d'éducation. Beaucoup de gens en profiteront pour en apprendre davantage sur les personnes, les endroits et les événements qui font du Canada ce qu'il est aujourd'hui, un pays libre et démocratique qui fait l'envie du nombreux pays du monde.
Le projet de loi apporte quatre modifications et j'aimerais encore une fois les énumérer. Premièrement, il remplace le nom du Musée canadien des civilisations par Musée canadien de l'histoire. Deuxièmement, il modifie le mandat du nouveau musée, lequel changera d'orientation. Troisièmement, il prévoit que le musée conservera sa capacité et ses pouvoirs actuels. Quatrièmement, la structure de gouvernance de l'établissement actuel ne changera pas, les activités du musée ne seront pas interrompues, il n'y aura pas de répercussions sur les employés, les dirigeants ou les administrateurs, et les responsabilités légales ne seront pas modifiées.
Ce projet de loi, qui crée le Musée de l'histoire et lui confère un nouveau mandat, nous permet de nous préparer pour 2017. Il nous permet de célébrer, ici, à Ottawa, les jalons marquants de l'histoire du Canada et jette les bases de cette célébration historique. De plus, ce musée est une occasion de faire connaître notre histoire partout au pays.
Des milliers de musées — des petits musées dans de petites collectivités — n'ont jamais été en mesure d'avoir accès aux quelque 3,5 millions d'artefacts du musée, dont bon nombre sont actuellement entreposés au Musée des civilisations. Ces artefacts pourront être exposés partout au pays. Nous veillerons à ce que le transport des artefacts et des expositions se fasse de manière sécuritaire. De plus, le gouvernement du Canada assurera les artefacts, par l'entremise du musée.
Les célébrations du 150e anniversaire du Canada nous donnent une occasion concrète de voir dans quelle direction s'en va notre pays. Nous savons que l'histoire du Canada, notre évolution et notre mode de vie font l'envie du reste du monde.
L'une des choses que j'ai apprises pendant que j'étais au ministère de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, c'est que selon les études menées au Canada et dans le monde, un milliard de personnes, sur les sept milliards d'habitants de la planète, disent qu'elles préféreraient vivre au Canada si elles devaient quitter leur pays d'origine, qu'elles soient seul ou accompagnée de leur famille. Pensons-y. Nous devons nous considérer chanceux. Nous sommes 35 millions à vivre au Canada, et un milliard de personnes en feraient leur destination de premier choix si elles devaient quitter leur pays d'origine.
Le Musée canadien de l'histoire est l'occasion de montrer au monde non seulement le caractère exceptionnel de notre pays, mais également ses débuts, la façon dont il s'est bâti et où il se situe aujourd'hui sur la scène internationale.
Je suis reconnaissant qu'on m'ait donné l'occasion de présenter cette mesure cet après-midi. J'espère sincèrement que tous les députés — quels que soient leur parti et l'endroit où ils sont assis dans la Chambre — verront que nous avons l'occasion de renouveler l'intérêt pour l'histoire de notre pays, et que cela commence au Musée canadien de l'histoire, ici même à Ottawa.