Que, nonobstant tout article du Règlement ou pratique habituelle de la Chambre, à partir de l’adoption du présent ordre et jusqu'au vendredi 20 juin 2014:
a) les lundis, mardis, mercredis et jeudis, l'heure ordinaire de l'ajournement quotidien soit minuit, mais 22 heures les jours où un débat conformément à l’article 52 ou 53.1 du Règlement doit avoir lieu;
b) sous réserve du paragraphe d), lorsqu'un vote par appel nominal est demandé à l’égard d’une motion sujette à débat, y compris tout vote résultant de l’application de l’article 61(2) du Règlement, mais à l’exclusion de tout vote relatif aux travaux des subsides ou découlant d’un ordre adopté conformément à l’article 57 du Règlement, (i) avant 14 heures les lundis, mardis, mercredis ou jeudis, il soit différé à la fin de la période des questions de la séance, ou (ii) après 14 heures les lundis, mardis, mercredis ou jeudis, ou à toute heure le vendredi, il soit différé à la fin de la période des questions de la prochaine séance qui n'est pas un vendredi;
c) la période prévue pour les Ordres émanant du gouvernement ne soit pas prolongée conformément à l’article 45(7.1) du Règlement;
d) lorsqu'un vote par appel nominal qui aurait normalement été réputé différé juste avant la période prévue pour les Affaires émanant des députés un mercredi visé par cet ordre est demandé, il soit réputé avoir été différé à la fin de la période des questions de ce même mercredi;
e) tout vote par appel nominal qui, au moment de l’adoption de cet ordre, est différé juste avant la période prévue pour les Affaires émanant des députés du mercredi suivant immédiatement l’adoption de cet ordre, soit réputé avoir été différé à la fin de la période des questions de ce même mercredi;
f) un vote par appel nominal demandé à l’égard d’une motion portant adoption à l’étape du rapport d’un projet de loi émanant du gouvernement conformément à l’article 76.1(9) du Règlement, où le projet de loi n’a été ni modifié ni débattu à l’étape du rapport, soit réputé différé de la manière prescrite au paragraphe b);
g) pour plus de certitude, cet ordre ne limite nullement l’application de l’article 45(7) du Règlement;
h) aucune motion dilatoire ne puisse être proposée, sauf par un ministre de la Couronne, après 18 h 30;
i) lorsque le débat sur une motion portant adoption d'un rapport d'un comité permanent, mixte ou spécial est ajourné ou interrompu, le débat soit repris lors d’une journée désignée par le gouvernement, après consultation avec les leaders des autres partis, et, dans tous les cas, au plus tard le vingtième jour de séance suivant l’interruption.
— Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole au sujet de la motion du gouvernement proposant de prolonger les heures de séance à la Chambre au cours des prochaines semaines.
J'ai le plaisir d'entamer ma quatrième année à titre de leader du gouvernement à la Chambre au cours de la 41e législature, ce qui s'ajoute, bien sûr, aux 22 autres mois durant lesquels j'ai joué ce rôle pendant une législature précédente. Pourtant, certains jours, j'ai l'impression que je viens à peine de commencer puisque le gouvernement continue de mettre en oeuvre son ambitieux programme axé sur les priorités des Canadiens. Nous avons encore beaucoup à faire, et c'est pourquoi nous présentons la motion no 10, qui est à l'étude aujourd'hui. Quoi qu'en disent les députés d'en face, notre objectif est simple: produire des résultats pour les Canadiens là où ils veulent que le gouvernement agisse.
En tant que leader du gouvernement à la Chambre, je veille à ce que la Chambre fonctionne de manière productive, ordonnée et diligente. Les Canadiens s'attendent à ce que les députés ne ménagent aucun effort et fassent avancer les choses en leur nom. Nous sommes d'accord, et c'est exactement ce que nous faisons à la Chambre des communes. Vous n'avez pas à me croire sur parole: il suffit d'examiner les faits.
Au cours de la précédente session de la 41e législature, 61 projets de loi d'initiative ministérielle ont reçu la sanction royale et ont maintenant force de loi. En 2013, une année parlementaire plus courte que de coutume, le gouvernement a adopté pas moins de 40 projets de loi. Depuis que nous sommes au pouvoir, nous avons ainsi battu notre propre record, qui était de 37 nouvelles lois en 2007, année où j'avais aussi l'honneur d'être leader du gouvernement à la Chambre. Ce record est le résultat d'un Parlement travaillant, méthodique et productif. À un peu plus d'un an de la fin de la présente législature, la Chambre a déjà accompli beaucoup de choses; il a renvoyé de nombreux projets de loi au Sénat pour qu'ils puissent franchir les dernières étapes du processus législatif.
En 2013, l'année où nous avons adopté un nombre record de projets de loi, les producteurs céréaliers ont eu une récolte exceptionnelle. Le gouvernement, qui comprend bien les difficultés que connaissent ces producteurs, a présenté rapidement le projet de loi , Loi sur le transport ferroviaire équitable pour les producteurs de grain, et il lui a fait franchir l'étape des trois lectures et de l'étude en comité avant de le renvoyer au Sénat. Ce projet de loi favorise la croissance économique en faisant en sorte que les céréales soient transportées rapidement et efficacement dans les marchés où elles doivent être acheminées. La Chambre a aussi adopté le projet de loi , Loi sur l'intégrité des élections, qui met la démocratie entre les mains des citoyens ordinaires, protège l'intégrité du système électoral et met fin aux activités des personnes qui enfreignent les règles.
[Français]
Deux projets de loi de crédits ont reçu la sanction royale, assurant ainsi le financement dont a besoin le gouvernement pour continuer de fournir ses services à la population.
En adoptant le projet de loi , nous avons rempli notre promesse en protégeant le processus d'inscription de la nation micmaque Qalipu, le rendant juste et équilibré tout en veillant à ce que seuls soient inscrits ceux qui sont admissibles.
Plus tôt ce printemps, la sanction royale a également été conférée au projet de loi , en vertu de laquelle la nation dakota de Sioux Valley deviendra la première nation des Prairies à s'autogouverner et la 34e communauté autochtone du Canada à obtenir l'autonomie gouvernementale.
Cette mesure sera rapidement suivie du projet de loi , qui met en oeuvre l'accord avec la nation Tlaamins. Le projet de loi C-34 conférera aux Tlaamins une maîtrise accrue de leurs affaires. Ils deviendront ainsi propriétaires de leurs terres et de leurs ressources et pourront éventuellement créer de nouvelles possibilités d'investissement et prendre des décisions concernant leur avenir économique.
Nous avons examiné le projet de loi , qui améliorera les normes de sécurité pour les travailleurs de l'industrie pétrolière et gazière extracôtière du Canada atlantique, protégeant ainsi la population et l'environnement tout en soutenant l'emploi et la croissance, et lui avons fait franchir toutes les étapes.
[Traduction]
Le projet de loi , Loi sur la réforme de la non-responsabilité criminelle, a été adopté il y a à peine quelques semaines. Cette mesure législative fera en sorte que la sécurité publique sera le facteur prépondérant dans le processus décisionnel concernant les accusés à haut risque qui reçoivent un verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.
Ce printemps, le gouvernement a aussi adopté le projet de loi , Loi sur le transfert de responsabilités aux Territoire du Nord-Ouest, qui lui a permis, comme il s'était engagé à le faire, de donner aux gens du Nord un droit de regard accru sur leurs ressources et les processus de décision, et de réaliser un transfert complet des pouvoirs avant la date convenue, c'est-à-dire le 1er avril. Il a aussi adopté le projet de loi , Loi sur les élections au sein de premières nations, qui soutient l'engagement qu'a pris le gouvernement fédéral de permettre à tous les Canadiens de jouir d'un gouvernement fort, responsable et transparent. Le projet de loi C-9 prévoit un cadre électoral rigoureux, améliore la capacité de certaines Premières Nations de choisir leurs dirigeants, favorise leur prospérité et améliore leur développement économique.
[Français]
Cependant, en dépit de ces nombreuses réalisations, il nous reste encore beaucoup à faire avant que nous puissions retourner dans nos circonscriptions pour l'été, voire avant que nous sollicitions le privilège de représenter les électeurs durant la 42e législature.
Pendant le mandat en cours, les principales priorités du gouvernement ont été l'emploi, la croissance économique et la prospérité à long terme.
[Traduction]
Cela mérite d'être répété. Pendant le mandat en cours, les principales priorités du gouvernement ont été l'emploi, la croissance économique et la prospérité à long terme. C'est toujours le cas. Au cours des trois dernières années, les mesures proposées dans nos quatre budgets, y compris le budget de 2012, ont contribué à créer des centaines de milliers d'emplois pour les Canadiens, puisqu'il y a eu une création nette d'un million d'emplois depuis le ralentissement économique mondial. Nous avons obtenu ces résultats tout en faisant en sorte que le fardeau de la dette du Canada soit le plus faible parmi les pays du G7. De plus, nous sommes en bonne voie d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2015.
C'est en s'appuyant sur ce bilan solide que le gouvernement a présenté cette motion aujourd'hui. La motion no 10 est simple. Elle vise à prolonger les heures de séance de la Chambre du lundi au jeudi. Ainsi, au lieu de lever la séance à 18 h 30 ou 19 heures, la Chambre siégerait jusqu'à minuit. Cela nous donnerait, chaque semaine, 20 heures de plus pour débattre de projets de loi importants. Évidemment, les heures du vendredi ne changeraient pas.
La prolongation des heures de séance du mois de juin est une mesure adoptée pratiquement chaque année. Le gouvernement veut simplement que la Chambre commence à redoubler d'efforts un peu plus tôt cette année.
La productivité dépend non seulement du temps investi, mais aussi de l'efficacité. Ainsi, notre motion permettrait de reporter automatiquement la plupart des votes à la fin de la période des questions, afin d'aider les députés à organiser leur emploi du temps.
L'année dernière, les néo-démocrates prétendaient être prêts à travailler avec ardeur. Cependant, qu'a fait le NPD? Quelques heures seulement après la tombée du jour, à l'abri des regards, il a proposé que la Chambre s'ajourne avant qu'elle ait accompli quoi que ce soit.
Afin de miser sur les résultats, plutôt que sur les jeux politiques, nous proposons que les heures supplémentaires dont nous disposerons en soirée soient consacrées à des activités productives, plutôt qu'à de vaines manoeuvres politiques. Nous voulons travailler fort, de façon productive et ordonnée. C'est ce que permettrait la motion no 10. Les députés de ce côté-ci de la Chambre sont prêts à travailler quelques heures de plus pour obtenir de vrais résultats pour les Canadiens. Qu'espérons-nous accomplir? Nous croyons qu'il vaut la peine de consacrer un peu plus de temps à l'étude de projets de loi importants pour les Canadiens, afin qu'ils soient examinés, et, idéalement, adoptés.
[Français]
Évidemment, il y a l'importante question de l'adoption du projet de loi . Cette mesure exécute le budget du gouvernement, un plan axé sur une faible imposition, sur la création d'emplois et sur le renforcement de l'économie canadienne. Il constitue aussi un outil essentiel qui met le gouvernement sur la voie de l'équilibre budgétaire prévu pour 2015.
Nous avons quelques projets de loi qui poursuivent le travail que nous avons commencé pour soutenir les victimes de crimes. Le projet de loi , constitue une autre mesure législative essentielle de lutte contre la cyberintimidation et les menaces en ligne, en dotant le responsable de l'application de la loi des outils voulus pour enquêter sur ces crimes et y faire échec. Nous prenons des mesures claires pour combattre la cyberintimidation, et je demande à l'opposition de nous appuyer dans cette lutte.
Tous les jours au Canada, les plus vulnérables d'entre nous, nos enfants, sont victimes d'agressions sexuelles. Cela est inacceptable et, en tant que société, nous devons faire notre part pour mieux protéger nos enfants. Avec le projet de loi , nous faisons notre part.
[Traduction]
Cette mesure législative exhaustive du gouvernement permettra de mieux protéger les enfants contre une série d'infractions sexuelles, comme la pornographie juvénile, tout en rendant nos rues et nos collectivités plus sûres en sévissant contre les prédateurs qui font du mal à nos enfants, les agressent et les exploitent.
Je demande donc à l'opposition de travailler avec nous et de soutenir cette mesure législative importante en appuyant la présente motion.
Il est également important que nous adoptions l'une de nos plus récentes mesures législatives visant à lutter contre la criminalité. En effet, le mois dernier, nous avons présenté le projet de loi , Loi sur la Charte des droits des victimes, qui permettra aux victimes d'actes criminels de mieux se faire entendre de notre système de justice pénale. Ce projet de loi vise à établir clairement dans la loi fédérale les droits des victimes d'actes criminels pour la première fois dans l'histoire du pays. En vertu du projet de loi, les victimes bénéficieraient d'un droit à l'information, à la protection et à la participation, en plus d'avoir droit à un dédommagement. La mesure législative mettrait aussi en place, pour les victimes, un processus de plainte en cas de violation de ces droits. Elle protégerait les victimes, et elle permettrait de rééquilibrer le système de justice pour conférer aux victimes la place qui leur revient. J'espère que nous pourrons débattre de ce projet de loi demain soir. Ce sera possible si nous adoptons la motion no 10.
Pour protéger les familles et les communautés, il faut aussi éradiquer le tabac de contrebande des rues pour que les paquets de cigarettes illégales bon marché n'incitent pas les enfants à s'exposer aux dangers du tabagisme. Le projet de loi , Loi visant à combattre la contrebande de tabac, combattrait cette pratique en imposant des peines d'emprisonnement obligatoires pour les contrebandiers de tabac récidivistes. En plus de protéger les enfants canadiens contre les dangers du tabac pour la santé, le projet de loi s'attaquera aussi au problème plus général du trafic de tabac de contrebande alimenté par les groupes du crime organisé. Avec un peu de chance, j'espère que nous pourrons adopter ce projet de loi vendredi.
Juste avant la semaine de relâche, le a annoncé la présentation d'un projet de loi appelé Loi de Quanto. Le projet de loi , Loi sur la justice pour les animaux qui fournissent de l’assistance, imposerait des peines plus sévères aux personnes qui tuent ou blessent des animaux d'assistance policière, des animaux d'assistance militaire ou des animaux d'assistance. Je sais que le député de , qui a déjà présenté un projet de loi d'initiative parlementaire sur ce sujet, tiendra à ce que le temps supplémentaire soit utilisé pour débattre et adopter ce projet de loi à l’étape de la deuxième lecture avant que nous retournions dans nos circonscriptions.
Si nous adoptons la motion no 10, nous aurons aussi la possibilité de débattre du projet de loi , Loi concernant l'éradication des drogues dans les prisons. Ce projet de loi fera échec à la consommation et au commerce de la drogue dans les pénitenciers fédéraux afin de rendre notre système correctionnel plus sécuritaire, particulièrement pour le personnel, mais aussi pour les détenus, tout en augmentant les chances de succès de la réadaptation de ces derniers. À titre d'ancien ministre de la Sécurité publique, je peux affirmer qu'il s'agit vraiment d'une initiative importante.
Il vaut la peine de travailler quelques heures de plus chaque semaine pour offrir ces résultats aux Canadiens. Nous misons clairement et constamment sur la vigueur de l'économie canadienne, et pas seulement dans le cadre de nos budgets. La semaine prochaine, nous travaillerons aussi très fort pour donner force de loi à l'accord de libre-échange entre le Canada et le Honduras. Le projet de loi , Loi sur la croissance économique et la prospérité—Canada-Honduras, améliorerait les dispositions relatives aux services commerciaux transfrontaliers, aux investissements et aux marchés publics entre nos deux pays. De plus, cet accord profiterait immédiatement à des secteurs clés de l'économie canadienne, car il offrirait davantage de débouchés pour le porc, le boeuf, les produits de la pomme de terre, les huiles végétales et les produits céréaliers.
À titre d'ancien ministre du Commerce, je suis bien placé pour dire que le gouvernement comprend que le commerce et les investissements sont les deux moteurs de l'économie mondiale qui favorisent la croissance, créent de bons emplois et accroissent la prospérité. Les échanges commerciaux sont particulièrement importants pour un pays comme le Canada, qui occupe une place relativement modeste mais qui se distingue par les liens qu'il crée et par sa capacité à exporter et à vendre des produits dans le reste du monde. Pour pouvoir jouir de cette prospérité à l'avenir, nous devons absolument accroître le libre-échange et saisir les occasions qui nous permettront d'atteindre celle-ci à long terme.
Le projet de loi , Loi sur la croissance dans le secteur agricole, accorde un meilleur appui aux producteurs agricoles canadiens. Ce projet de loi moderniserait neuf lois qui régissent le secteur agricole afin de les aligner sur les données scientifiques et les technologies modernes, sur l'innovation et sur les pratiques internationales au sein de cette industrie. Cette mesure législative renforcera et protégera le secteur agricole canadien en permettant aux agriculteurs d'avoir plus facilement accès à de nouvelles variétés de récoltes, en augmentant les débouchés commerciaux et l'innocuité des produits agricoles, et en contribuant à la croissance économique globale du Canada.
Comme la Chambre le sait, le gouvernement a fait des intérêts des agriculteurs l'une de ses grandes priorités. Nous reconnaissons que, depuis la naissance du Canada, les agriculteurs ont joué un rôle fondamental dans la réussite économique du pays. C'est pourquoi nous débattrons du projet de loi cet après-midi. Ce serait bien qu'il soit adopté à l'étape de la deuxième lecture, avant l'été, afin que le Comité de l'agriculture puisse recueillir le point de vue des parties concernées cet automne.
J'espère qu'au cours des prochaines semaines, nous travaillerons, avec la collaboration et l'appui des partis de l'opposition, à faire progresser d'autres initiatives importantes.
Mon collègue, le , sera heureux de savoir que ces heures supplémentaires me permettront de trouver du temps pour débattre du projet de loi , la Loi sur la réduction de la paperasse. Il ne faut pas sous-estimer cet important projet de loi. Il intégrerait dans la législation la règle du « un pour un », qui permettrait de contrôler efficacement, dans l'ensemble du système, le fardeau administratif qui pèse sur les employeurs canadiens. Le Conseil du Trésor prend déjà au sérieux la pratique qui consiste à exprimer une opinion sur cette règle, mais nous voulons accroître l'importance de celle-ci et faire en sorte qu'elle s'applique aux futurs gouvernements. Nous voulons que les Canadiens n'aient pas à se heurter à des tracasseries administratives déraisonnables quand ils essaient simplement d'améliorer leur qualité de vie, de créer des emplois et de favoriser la croissance économique de leur collectivité.
Une autre initiative importante du gouvernement vise à renforcer la valeur de la citoyenneté canadienne. Pour la première fois en plus de 35 ans, le gouvernement prend des mesures pour remanier la Loi sur la citoyenneté. Le projet de loi , Loi renforçant la citoyenneté canadienne, propose des règles plus strictes concernant l'accès à la citoyenneté canadienne afin de souligner la valeur réelle de celle-ci et de faire en sorte que les nouveaux Canadiens soient mieux préparés à participer pleinement à la vie du pays. L'étude de ce projet de loi sera à l'ordre du jour mercredi.
La santé et la sécurité des Canadiens méritent, selon le gouvernement, des heures supplémentaires de travail à la Chambre.
Demain soir, nous débattrons du projet de loi , Loi visant à protéger les Canadiens contre les drogues dangereuses ou Loi de Vanessa, comme on l'appelle. Ses dispositions protégeraient les familles et les enfants canadiens contre les médicaments dangereux. À titre d'exemple, le projet de loi permettrait au gouvernement de rappeler des médicaments dangereux, renforcerait la surveillance, autoriserait les tribunaux à imposer des amendes plus élevées en cas d'infraction intentionnelle, et obligerait les compagnies pharmaceutiques à tester davantage leurs produits. Le projet de loi, dans son ensemble, vise à défendre les intérêts des Canadiens et à leur accorder une importance prioritaire quand il s'agit de nouveaux médicaments.
Par ailleurs, le projet de loi , Loi sur la sûreté et la sécurité en matière énergétique, vise à moderniser la sûreté et la sécurité dans l'industrie énergétique extracôtière et nucléaire, à mettre en place un système réglementaire de calibre mondial, et à accroître la protection de l'environnement. Le débat à l'étape de la deuxième lecture aura lieu jeudi.
Pour sa part, le projet de loi , Loi visant la protection des mers et ciel canadiens, pourrait être adopté en troisième lecture pendant les heures prolongées. Nous pourrions ainsi apporter des mises à jour et des améliorations importantes à la législation canadienne sur les transports.
Nous pourrons aussi adopter la Loi interdisant les armes à sous-munitions. Comme le l'a expliqué au comité, le gouvernement du Canada est résolu à enrayer l'usage d'armes à sous-munitions dans le monde. Le projet de loi marque une étape importante en ce sens, mais ce n'est qu'un début. Le Canada compte aussi intégrer à sa législation certains éléments de la convention d'Oslo, comme le font un nombre croissant de pays qui poursuivent le même objectif que nous. J'espère que les députés de tous les partis appuieront cette mesure importante.
Ajoutons qu'en appuyant la motion d'aujourd'hui, l'opposition signalerait son appui aux anciens combattants du Canada. En effet, grâce aux heures prolongées, nous pourrions faire avancer le projet de loi , Loi sur l'embauche des anciens combattants. Grâce à cette mesure, ceux et celles qui ont déjà servi notre pays auraient de nouvelles occasions de servir les Canadiens au sein de la fonction publique fédérale. En tant que nation, nous devons voir à ce que les anciens combattants aient accès à une vaste gamme de programmes et de services qui faciliteront leur réussite lors de leur retour à la vie civile. C'est exactement le but de cette initiative.
Une lecture rapide du Feuilleton d'aujourd'hui montre qu'il y a encore bien d'autres projets de loi que la Chambre doit étudier et adopter. Je pourrais m'étendre longuement sur le sujet, surtout que cet après-midi ne suis restreint par aucune limite de temps, mais je m'abstiendrai. Je me contenterai de souligner que nous devons mettre en oeuvre un programme législatif audacieux, ambitieux et crucial. Toutes ces mesures sont importantes, et elles amélioreront la vie des Canadiens. Il importe donc que nous en débattions sans ménager nos efforts. Les Canadiens s'attendent à ce que les députés travaillent fort, votent sur les projets de loi, prennent des décisions et fassent avancer les choses en leur nom.
J'espère que les partis de l'opposition appuieront volontiers ce plan raisonnable et feront en sorte qu'il puisse être mis aux voix. Je suis convaincu que les députés d'en face ne veulent pas dire à leurs électeurs qu'ils se sont opposés à ce que les députés fassent quelques heures supplémentaires avant l'ajournement de la Chambre pour la période estivale.
J'invite tous les députés à voter en faveur de la motion qui propose d'ajouter quelques heures à nos journées et de poursuivre le travail méthodique et productif du Parlement, où nous travaillons très fort, afin d'obtenir des résultats concrets pour les Canadiens.
:
Monsieur le Président, j'ai vu le député de se lever. Il aurait sans doute voulu souligner que, selon la Chambre de commerce du Canada, les statistiques de création d'emplois que le gouvernement est parvenu à bricoler comprennent 95 % d'emplois à temps partiel et qu'il y a 300 000 chômeurs de plus au pays que l'année précédente. Par conséquent, on peut dire que les conservateurs forment un gouvernement à temps partiel, ce qu'ils illustrent d'ailleurs à merveille en ne participant pas aux débats pendant la soirée. Les conservateurs n'ont que les emplois à temps partiel comme moyen de stimuler l'économie, et ils n'y parviennent même pas. Mon collègue de aurait également dit que des dizaines de milliers d'emplois ont disparu le mois dernier.
Le gouvernement ne semble pas capable de faire grand-chose de bien à l'heure actuelle.
[Français]
Il est un peu triste que le gouvernement se lève à nouveau pour présenter cette motion qu'il impose avec sa majorité. Au NPD, nous sommes toujours prêts à travailler le soir. Il n'y a pas de doute sur cette question, et nous l'avons prouvé à maintes reprises. Depuis 2011, chaque mois de juin, les députés du NDP sont toujours présents à la Chambre, prêts à débattre de projets de loi et à offrir ses conseils. Le problème, c'est que ce gouvernement n'écoute pas, et qu'il n'est pas prêt à entendre de bons conseils. Je vais revenir sur cela tout à l'heure.
Le résultat, on le connaît très bien. On sait qu'un projet de loi après l'autre a été rejeté par la cour. Le gouvernement est ensuite souvent obligé d'apporter des amendements aux parties qu'il a bâclées dans le projet de loi précédent. Le gouvernement semble tout vouloir bâcler, non seulement les services offerts aux Canadiens, mais aussi le processus législatif qui conduit au dépôt de projets de loi appropriés et à des propositions d'amendements qui l'améliorent dans le but d'aider les Canadiens et Canadiennes. Ce processus ne semble pas compliqué, mais il est malheureusement souvent bâclé par ce gouvernement.
Je fais référence aux motions de clôture et d'attribution de temps utilisées aussi souvent que celles ayant été présentées sous le régime du Parti libéral. C'est épouvantable que le gouvernement veuille toujours clore les débats et priver les députés de leur droit de parole. Or ce gouvernement le fait systématiquement. Chaque fois, 280 députés en moyenne sont privés de leur droit de parole. Les Conservateurs votent en faveur de ces motions de clôture. C'est ridicule.
Dans les comtés où un député conservateur a été élu — je ne suis pas certain que cela va arriver la prochaine fois —, le député conservateur s'empêche lui-même de parler au nom de ses concitoyens. Les conservateurs disent vouloir clôturer le débat, car ils ne veulent pas que leurs concitoyens de Calgary, de Red Deer, de Lévis ou de tout autre comté soient représentés à la Chambre des communes. Ils veulent clore les débats. Ainsi, la très grande majorité des députés conservateurs ne parlent presque jamais des besoins des gens de leur comté ou de projets de loi déposés au Parlement.
Maintenant, le vient de se lever pour dire que les conservateurs travailleront plus fort, sauf qu'on a vu cela aussi l'année passée. Mon collègue de le sait très bien. L'année dernière, ils n'étaient pas là pour parler. Au cours d'une soirée de six heures, un seul député conservateur est venu à la Chambre pour parler. Une seule fois dans une période de six heures! Le gouvernement dépose des motions d'attribution de temps et de clôture, et les députés conservateurs ferment leur gueule au lieu de parler.
En revanche, quand il s'agit de prolonger les heures de séance, les députés néo-démocrates sont toujours présents. Nous sommes toujours là pour nous battre, pour améliorer les projets de loi et pour provoquer des commentaires autour des projets de loi, tandis que les conservateurs sont nulle part. Ils ne viennent pas à la Chambre ou ils y viennent peut-être une fois en soirée. Comme on l'a dit tout à l'heure, lors du débat sur le projet de loi S-12, aucun député conservateur n'était présent pour en parler. Pas un seul! On parle d'une période de six heures! Que faisaient-ils?
Je ne le sais pas. Ce n'est pas comme s'ils étaient en train de parler avec leurs concitoyens. Ils ne sont pas ici. Ils ne sont pas en train de parler.
Je vais y venir tout à l'heure, mais le résultat, c'est qu'on a des projets de loi bâclés, parce que le gouvernement n'écoute pas et que les députés conservateurs ne parlent même pas au nom de leurs concitoyens. Franchement!
Nous recevons un salaire généreux de nos concitoyens, les contribuables. Nous sommes ici pour faire du travail pour faire avancer nos comtés. Je représente le comté de Burnaby—New Westminster. Je suis obligé d'être à la Chambre pour défendre les intérêts des citoyens de Burnaby—New Westminster.
Si on décide de fermer sa gueule, de systématiquement acquiescer aux motions d'allocation de temps et aux motions de clôture et de priver ainsi son comté de son droit de parole, et si, par-dessus le marché, on ne vient même pas en soirée à la Chambre des communes pour contribuer au débat et au processus législatif, on rend cette approche complètement bidon.
Je suis pas mal certain — je le parierais avec chaque député conservateur — que cette année, il va y avoir le même problème que l'année dernière et que l'année d'avant: de 90 % à 95 % du temps, des députés néo-démocrates parleront, parfois d'autres députés de l'opposition également, et les conservateurs ne seront pas ici.
La théorie qui entoure la motion devant nous ne tient pas debout. Ce ne sont pas les conservateurs qui vont être ici pour travailler. Ce ne sont pas les conservateurs qui vont être ici pour représenter leurs concitoyens. Ce ne sont pas les conservateurs qui vont rendre des discours passionnés sur leurs comtés. Ils ne seront pas ici.
La preuve, on va y venir tout à l'heure, c'est la façon dont cette motion est structurée. Le fait que le gouvernement ait décidé de structurer ainsi la motion démontre à quel point il va réduire, encore une fois, les droits démocratiques auxquels les Canadiens tiennent toujours rigoureusement. Les Canadiennes et les Canadiens de partout au pays veulent que nous soyons à la Chambre. Ils veulent que nous les représentions, peu importe d'où on vient.
Mon collègue de , par exemple, est jeune et extraordinaire, et il représente bien son comté. Il est toujours à la Chambre et il y parle souvent. Justement, il est ici, il représente son comté. Il comprend l'importance de bien représenter Sherbrooke à la Chambre des communes. C'est la même chose chez ma collègue d'. Elle représente un comté qui n'est pas le plus aisé de tout le Canada. C'est un comté dont le revenu familial se situe sous la moyenne. Elle est toujours ici pour représenter les gens d'Hochelaga et pour parler en leur nom. Elle fait aussi des interventions sur l'importance du logement abordable. C'est parce qu'elle comprend bien son rôle de députée.
Or des députés du côté du gouvernement refusent de parler à l'étape de la deuxième lecture ou à l'étape du rapport parce qu'il y a une motion d'allocation de temps, et ils refusent de se présenter ici en soirée quand il y a des périodes de débat prolongées. À quoi cela sert-il d'élargir le champ d'action quand le gouvernement n'écoute pas et quand les députés du gouvernement refusent de parler au nom de leurs concitoyens? Ils refusent de défendre les projets de loi du gouvernement, ils refusent d'agir, de présenter des amendements et d'offrir quoi que ce soit sur le plan de la législation.
Dans de telles circonstances, voter pour les conservateurs ne signifie pas grand-chose. Quand les gens ont voté pour les conservateurs, ils ont voté pour des députés qui sont dirigés par le bureau du plutôt que pour des députés qui se lèvent à la Chambre, défendent les droits de leurs concitoyens et parlent en leur nom.
Je vais maintenant parler de la motion, car je sais que plusieurs de mes collègues sont en train de la lire. Nous voulons que l'étude de cette importante motion soit utile. Pour les gens qui nous écoutent, je procéderai étape par étape.
D'abord, comme toujours, puisqu'il est majoritaire, le gouvernement veut imposer une décision. Malheureusement, les notions de débat et de démocratie sont étrangères aux moeurs des conservateurs.
Les conservateurs proposent qu'à partir de l'adoption du présent ordre et jusqu'au vendredi 20 juin 2014, soit la dernière journée du calendrier parlementaire, les lundis, mardis, mercredis et jeudis, l'heure ordinaire de l'ajournement quotidien soit minuit, mais 22 heures les jours où un débat conformément à l'article 52 ou 53.1 du Règlement doit avoir lieu.
Comme je l'ai mentionné, nous ne voyons jamais d'objection à travailler jusqu'à minuit. Toutefois, en réalité, les députés de l'autre côté viennent rarement à la Chambre pour prendre la parole. Ce sont plutôt les députés de l'opposition qui contribuent alors aux débats, ce qui constitue un problème majeur. Si le gouvernement nous écoutait, ce ne serait pas un problème, mais ce n'est pas le cas.
Cela a causé plusieurs problèmes par rapport aux projets de loi dans le passé. Chaque fois, on a dû apporter des amendements aux projets de loi bâclés dans les projets de loi suivants, ou alors la Cour suprême du Canada a indiqué carrément que ces projets de loi n'étaient pas du tout en règle.
Aujourd'hui, les conservateurs proposent que l'heure de l'ajournement soit minuit, mais 22 heures si un débat conformément aux articles 52 ou 53.1 du Règlement doit avoir lieu. Il s'agit de débats d'urgence.
Mes collègues à la Chambre, dont mon collègue de , qui travaille fort pour les gens de sa circonscription, et mon collègue de , sont toujours à l'écoute de leurs concitoyens et sont toujours prêts à soulever des questions qui mènent souvent à un débat d'urgence.
Il y a quelques semaines, un tel débat d'urgence conformément aux articles 52 et 53.1 du Règlement a eu lieu. La tenue de ce débat, qui portait sur l'enlèvement de jeunes étudiantes nigérianes par le groupe de terroristes Boko Haram, avait justement été proposée par le député d'. Plusieurs gens de partout au pays étaient venus à la Chambre pour y assister, et les gens en parlaient toujours à mon retour dans mon comté, , la semaine passée.
Or le gouvernement veut maintenant empêcher qu'un débat d'urgence ait lieu avant 22 heures. Ainsi, si le Président décide qu'il y aura un débat d'urgence, on ne pourra pas l'amorcer avant 22 heures. Pour les travailleurs de l'Est du Canada, qui ont des familles et qui travaillent fort, c'est tard. Ils seront donc privés de leur droit d'y assister.
Dans mon comté, ce sera moins pire. En effet, il y a trois heures de différence; par exemple, 22 heures ici correspond à 19 heures chez nous. C'est quand même une heure acceptable. Toutefois, pour la très grande majorité des Canadiennes et des Canadiens, cette motion du gouvernement les prive de leur droit d'écouter les débats d'urgence qu'on devrait avoir au cours des prochaines semaines.
[Traduction]
Ensuite, lorsqu'on examine le deuxième paragraphe de la motion, qui porte sur les votes par appel nominal, on constate que les conservateurs veulent instaurer un système prévoyant que les votes auront maintenant lieu à la fin de la période des questions, au milieu de l'après-midi. Cette proposition révèle l'intention même du gouvernement.
Les conservateurs affirment qu'ils veulent travailler plus fort. Nous avons déjà démoli cet argument en montrant que lorsqu'ils ont dit, l'an dernier, qu'ils voulaient travailler plus fort, dans 90 % des cas, ce sont plutôt les néo-démocrates qui ont accompli le travail, et non les conservateurs. Un seul député conservateur était présent à la Chambre des communes le soir pour prendre la parole. Il est donc faux d'affirmer que le gouvernement veut travailler plus fort.
Le paragraphe b) porte sur les votes par appel nominal demandés à l'égard d'une motion sujette à débat avant 14 heures les lundis, mardis, mercredis ou jeudis. Dans ce cas, le vote serait différé à la fin de la période des questions de la séance. Quant aux votes demandés après 14 heures, ils auraient lieu à la fin de la période des questions de la prochaine séance.
En procédant ainsi, les conservateurs élimineraient essentiellement les votes qui ont lieu le soir. Ils ne se contentent pas de ne pas être présents à la Chambre pour prendre la parole; en plus, ils ne veulent même pas s'y présenter pour voter. Je pense que le gouvernement n'a jamais présenté une motion aussi axée sur la paresse. Elle ne vise pas du tout à faire travailler le gouvernement plus fort, car nous avons montré que dans 90 % à 95 % des cas, ce sont les néo-démocrates qui ont accompli la majeure partie du travail.
Nous ne voyons pas d'inconvénient à travailler d'arrache-pied. Nos origines sont modestes et nous sommes des travailleurs acharnés. Tout le monde le reconnaît, et c'est pour cette raison que dans 90 % à 95 % des cas, nous faisons le gros du travail à la Chambre des communes.
Cela dit, voilà maintenant que les conservateurs ne veulent plus que nous votions le soir. Ce qu'ils disent, c'est que c'est trop difficile de voter à 18 heures ou à 19 heures et qu'ils ne veulent pas se présenter à la Chambre pour prendre la parole.
C'est un passeport pour la paresse. Voilà ce que le gouvernement a présenté. Les conservateurs veulent que les votes sur les motions aient lieu autour de la période des questions pour que les députés conservateurs ne soient tenus de se présenter à la Chambre qu'autour de la période des questions et puissent ensuite faire ce qu'ils font normalement le soir. Je n'ai aucune idée de ce qu'ils font.
[Français]
Il faut aussi mentionner que, dans le cadre de cette motion, c'est la même chose pour les affaires émanant des députés. Lorsqu'on parle du mercredi visé par cet ordre, on constate que les votes par appel nominal seront différés à la fin de la période des questions de ce même mercredi. Quant aux autres affaires émanant des députés, on mentionne que ce sera différé, encore une fois, à la fin de la période des questions, le même mercredi. Là encore, c'est la même chose.
C'est vraiment un permis pour être paresseux. On a déjà démontré que, dans 90 % ou 95 % des cas, ce ne sont pas les conservateurs qui viennent parler à la Chambre. Ils ne veulent pas voter en soirée, même pour les affaires émanant des députés. Ils veulent restreindre toutes ces activités et enlever la possibilité d'avoir un vote quelconque en soirée.
Qu'est-ce que cela va faire? Les néo-démocrates seront toujours ici en train de travailler. On travaille fort. C'est notre réputation. On a des racines très terre à terre et on représente bien nos comtés. Je sais que les députés ici cet après-midi sont extraordinairement travaillants, et on va continuer ce travail. Les votes seront maintenant exécutés en après-midi, y compris ceux concernant les affaires émanant des députés. Les députés conservateurs auront ainsi la soirée libre.
[Traduction]
Il est là, le problème. Plus on lit la motion attentivement, plus on constate que c'est comme un gros congé pour les conservateurs. Ils ont organisé leurs affaires de telle sorte que plus aucun vote n'aura lieu en soirée. De toute façon, ils ne sont pas là 90 % du temps quand il y a des séances le soir — en tout cas certains soirs. Il n'y a que les néo-démocrates qui représentent vraiment leurs circonscriptions. Mais voilà que les conservateurs, avec leur motion, veulent s'accorder une autre petite soirée de congé.
Il y a un signe qui nous prouve hors de tout doute que les conservateurs sont bel et bien en train de s'adopter un passeport pour la paresse: ils ne sont jamais là pour prendre la parole ou voter, mais ils disent aux néo-démocrates qu'ils devraient faire leur boulot et s'exprimer au nom des électeurs de leurs circonscriptions. Ils ont aussi prouvé qu'ils ne voulaient rien savoir des bons conseils que nous pouvions leur donner, ce qui explique pourquoi ils doivent aussi souvent se donner la peine d'amender leurs propres projets de loi et pourquoi autant de leurs mesures législatives sont rejetées par la Cour suprême. S'ils nous avaient écoutés et s'ils avaient écouté les Canadiens, ils n'en seraient pas là.
Tout est là, au paragraphe h): « [qu']aucune motion dilatoire ne puisse être proposée, sauf par un ministre de la Couronne, après 18 h 30 ». Essentiellement, les conservateurs nous disent qu'ils ne viendront pas s'adresser à la Chambre des communes. Ils ne participeront pas aux débats, parce que ça ne les intéresse pas; ils laissent plutôt ça aux députés qui n'ont pas peur de travailler. Ils ne veulent pas non plus qu'il y ait des votes le soir. Ils ne veulent rien savoir de voter sur quelque projet de loi que soit, ceux d'initiative parlementaire autant que ceux d'initiative ministérielle. Ce n'est pas pour rien qu'ils veulent que les votes aient lieu après la période des questions: c'est parce que c'est plus commode.
Bref, les conservateurs modifient les règles de la Chambre de telle sorte qu'ils soient les seuls à pouvoir les utiliser. C'est incroyable. Si nous n'avions pas déjà adopté le projet de loi , par lequel les conservateurs ont cherché à truquer la prochaine campagne électorale, nous aurions du mal à croire qu'après tout ce temps — il y a plus d'un siècle et demi que le Canada est une démocratie parlementaire — le gouvernement oserait dire que les règles sont toujours en vigueur, mais que seuls les ministériels peuvent les utiliser. Seuls les conservateurs peuvent utiliser les règles en vigueur. Seuls les ministres peuvent utiliser les règles en vigueur.
Cette période de séances prolongées aura lieu. Je le sais, car nous l'avons déjà fait. Le député de le sait pertinemment, lui qui, je crois, a probablement passé plus d'heures en cette enceinte que tout autre député. Soir après soir, pas un député conservateur ne prendra la parole, sinon peut-être un seul. Qui plus est, les conservateurs ne se présenteront pas pour voter, car ils reportent toutes les mises aux voix à la fin de la période des questions, un moment qui leur est plus convenable, et voilà qu'ils se proclament les seuls maîtres des règles de la Chambre. Eux seuls peuvent les invoquer. Essentiellement, ils passent les menottes à chacun des députés de l'opposition. Ils déclarent que seul un conservateur peut utiliser les règles qui normalement servent à faire de cet endroit démocratique une démocratie. Seuls les conservateurs ont ce pouvoir. C'est incroyable.
Si ce n'était de la récente étude du projet de loi sur le manque d'intégrité des élections, où les conservateurs ont tenté de corrompre la prochaine campagne électorale, on croirait que cela est impossible au Canada. Cela va a l'encontre des valeurs canadiennes. Ils prévoient et écrivent, de sorte que tous les Canadiens peuvent le constater: « [...]aucune motion dilatoire ne puisse être proposée, sauf par un ministre de la Couronne, après 18 h 30. »
Ce ne sont pas des mesures prises pour tenter de travailler plus fort. Le a tenté de nous faire avaler cela tout à l'heure, et nous n'en croyons pas un mot. Les faits prouvent le contraire. Les conservateurs ne se présenteront pas à la Chambre pour prendre la parole, pas plus qu'ils ne l'ont fait l'an dernier et l'année précédente. De 90 % à 95 % du temps, ils laissent les néo-démocrates assumer le gros du travail. Nous sommes forts, nous sommes capables, et nous n'avons aucune objection à travailler. Nous ferons même un meilleur travail lorsque nous formerons le gouvernement en 2015. À ce moment là, un véritable changement s'observera, car notre dur labeur profitera directement aux Canadiens grâce à une saine gouvernance.
Il y a autre chose que nous ne ferons pas. C'est ce dont j'ai parlé il y a une demi-heure.
Je m'amuse beaucoup en ce moment. En fait, je ne sais pas trop quand je vais m'arrêter. Je crois que mes collègues néo-démocrates aussi sont contents.
Je veux parler de ce qui arrive lorsqu'on ne fait pas son travail consciencieusement. Les députés conservateurs devraient le savoir, mais ils sont muselés. Ils votent en faveur de l'attribution de temps et se musellent eux-mêmes. Ils ne s'expriment donc pas sur les mesures législatives dont la Chambre est saisie. Chaque fois que le gouvernement a recours à une forme ou à une autre de clôture, c'est-à-dire des dizaines de fois, 280 députés, en moyenne, sont privés de leur droit de s'exprimer. Il a beau parler d'attribution de temps parfois, ça revient au même: c'est une mesure de clôture. Chaque fois que le gouvernement y a recours, 280 députés, en moyenne, sont privés de leur droit de s'exprimer. Ils ne se présentent même pas à la séance du soir pour intervenir dans le débat. Habituellement, un seul conservateur se présente, et c'est tout. C'est donc dire que, de 90 % à 95 % du temps, le gouvernement laisse les néo-démocrates assumer le gros du travail.
Et quelles sont les conséquences? Voici trois exemples. Je pourrais en donner beaucoup d'autres. En fait, je pourrais probablement parler pendant 14 heures d'affilée sur les mauvais projets de loi bâclés des conservateurs. Je pourrais le faire, monsieur le Président, et je suis convaincu que vous et le public m'écouteriez avec intérêt. Je me contenterai toutefois de trois exemples, car il faudra passer à la période des questions.
Les conservateurs ont fait adopter à la va-vite le projet de loi à la Chambre, sans prendre le temps de réfléchir et sans même se présenter aux séances du soir. Le projet de loi C-38 était un projet de loi omnibus, l'un de ceux qu'ils ont présentés. Le député de avait alors émis de sérieuses réserves. En fait, les conservateurs ont bâclé cette mesure législative, et elle était si mauvaise qu'ils ont présenté ensuite un projet de loi visant à corriger les erreurs qu'ils avaient faites dans le premier projet de loi. Ils ont fait adopter le projet de loi C-38 à la Chambre en imposant l'attribution de temps. C'était un projet de loi omnibus, ce qui n'est pas mal en soi, sauf qu'il était mauvais. Il n'y a que le gouvernement conservateur qui pouvait autant bâcler un projet de loi.
Le projet de loi était de si piètre qualité que le gouvernement s'est vu obligé d'en présenter un autre, le projet de loi , afin d'en corriger les lacunes. Est-ce là un usage judicieux des fonds publics et du processus législatif? Le gouvernement a fait adopter précipitamment le projet de loi , mais son travail était tellement médiocre qu'il a fallu présenter un autre projet de loi pour y remédier. C'est comme faire réparer sa voiture au garage pour en repartir sans les roues. C'est incroyable. Nous avons dû engager un autre processus législatif pour le projet de loi C-45 afin de réparer ce qui clochait dans le C-38.
Ce n'est qu'un exemple de la façon dont le gouvernement aborde la législation: comme un gars équipé d'un marteau et qui prend tout pour un clou. Comme un rouleau compresseur, les conservateurs écrasent tout sur leur passage. Il y a toutefois des conséquences quand il est question des lois.
Ce qui m'amène à un autre projet de loi, le . C'est encore la même chose: les conservateurs ont tenté d'y inclure toute une kyrielle de dispositions, une véritable liste d'épicerie. Le hic, c'est que la Cour suprême en a rejeté une partie, chose que le a mentionnée à maintes reprises à la Chambre.
Nous avons perdu du temps, parce que les conservateurs ont dû présenter un deuxième projet de loi afin de combler les lacunes d'un projet de loi précédent, adopté de force sans que les observations des néo-démocrates soient prises en compte. S'ils avaient écouté le NPD, les conservateurs n'auraient pas proposé un projet de loi aussi médiocre. Lorsqu'ils arrivent à faire adopter un projet de loi par la Chambre, comme ce fut le cas avec le , la Cour Suprême leur dit: « Désolée, votre projet de loi est bâclé et n'est pas constitutionnel. » Par conséquent, il faut mettre au panier une partie du projet de loi.
Le vrai problème est là. Selon le gouvernement, nous devrions le féliciter de faire son travail et de présenter une pléthore de projets de loi. Le problème, c'est qu'il s'agit trop souvent de projets de loi médiocres qu'il faut corriger. Les néo-démocrates proposent constamment des amendements et des solutions, et tentent de guider le gouvernement. C'est tout comme si nous avions affaire à un chiot, parce que le gouvernement est si facilement distrait.
Il reste que le travail accompli par le gouvernement devrait revêtir une grande importance. Les mesures législatives que le gouvernement présente à la Chambre devraient être très importantes. Il faudrait que le processus législatif soit adéquat. Il faudrait qu'on tienne compte des amendements proposés. Les gens devraient pouvoir respecter le processus en place. Ce n'est pas ce qui se produit sous le gouvernement actuel.
Le gouvernement se contente de lancer des mesures législatives sans manifester le respect qu'il devrait à l'égard des traditions parlementaires. Lorsqu'il élabore des mesures législatives, le gouvernement refuse d'écouter les propositions de l'opposition, qui permettraient aux projets de loi présentés à la Chambre d'atteindre véritablement les objectifs qu'il dit viser. Le gouvernement n'accepte pas les amendements, il n'écoute pas le débat — il le limite plutôt —, et il fait adopter les projets de loi à toute vapeur. Cela coûte très cher aux Canadiens.
Chaque fois que le gouvernement doit présenter un nouveau projet de loi pour corriger une mesure législative, ce qui s'est produit à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, chaque fois que la Cour suprême juge que ce que fait le gouvernement n'est pas constitutionnel, cela coûte cher aux Canadiens.
La motion dont nous sommes saisis est un passeport pour la paresse. Elle évite aux conservateurs de devoir voter pendant la soirée. Elle évite aux conservateurs de devoir participer à des débats qui sont très importants, parce que les débats servent à corriger les mesures législatives, surtout les mauvaises mesures que le gouvernement a tendance à présenter à la Chambre.
Nous avons un gouvernement dont l'arrogance est telle qu'il dit très clairement qu'« aucune motion dilatoire ne [peut] être proposée, sauf par un ministre de la Couronne ». Autrement dit, après 18 h 30, aucune motion dilatoire ne peut être proposée à moins qu'elle ne le soit par un conservateur, à savoir un ministre de la Couronne.
Ce que le gouvernement dit aux Canadiens, au comble de son arrogance, c'est: « Écoutez, nous allons diriger le gouvernement et le pays exactement comme nous l'entendons et nous nous fichons des conséquences. »
Mais nous, nous nous soucions des conséquences. Nous nous soucions du fait qu'il est nécessaire de corriger de mauvaises mesures législatives, ce qui requiert des mois de travail, parce que le gouvernement n'a pas voulu faire les choses correctement dès le départ. Nous nous soucions du fait que la Cour suprême qualifie d'inconstitutionnels les projets de loi du gouvernement.
Nous nous soucions de l'inquiétude croissante, partout au pays, à l'égard de l'arrogance du gouvernement et de ses attaques contre une foule d'institutions, pas seulement dans le cadre de la loi électorale, mais son offensive contre le directeur parlementaire du budget, contre la juge en chef de la Cour suprême et contre Sheila Fraser. Comment peut-on s'en prendre à Sheila Fraser? C'est exactement ce qu'ont fait les conservateurs.
Devant toutes ces attaques, on ne peut que conclure que le gouvernement a fait son temps. Il n'a plus de programme légitime et il s'en prend à ceux qu'il considère comme ses ennemis, dans l'espoir de nous faire croire le contraire.
Avec cette motion, ce passeport pour la paresse, les conservateurs s'organisent pour faire la belle vie. Ils n'ont pas besoin de voter en soirée. Ils n'ont même pas besoin de venir à la Chambre en soirée. Le gouvernement va enchaîner tous les députés de l'opposition à leur pupitre et ne pas leur permettre de recourir à la moindre procédure parlementaire après 18 h 30. Il se réserve ce droit.
Les Canadiens sont de plus en plus conscients de l'arrogance des conservateurs et ils expriment leur exaspération à ce sujet. Dans le plus récent sondage, le a obtenu un taux d'approbation de la part d'un tiers des Canadiens. Cela signifie que deux tiers des Canadiens ne sont pas satisfaits de son travail.
Même si son taux d'approbation va en déclinant, le a fait meilleure figure que le premier ministre. Il a obtenu un taux de 50-50.
Le est celui qui obtient le plus fort taux d'approbation au pays. En effet, deux tiers des Canadiens voient le travail qu'il accomplit à la Chambre des communes et approuvent celui-ci. Ils considèrent le chef du Nouveau Parti démocratique comme un dirigeant solide et qui défend la démocratie canadienne.
C'est ce que nous allons continuer à faire. Nous allons nous assurer que les lois sont efficaces. Nous allons continuer à travailler fort pour défendre les intérêts des gens que nous représentons. Nous attendons avec impatience la date du 19 octobre 2015, jour où nous pourrons nous débarrasser du gouvernement actuel et commencer à jouir d'un gouvernement néo-démocrate qui respecte pleinement les traditions démocratiques à la Chambre des communes et partout au pays.
:
Monsieur le Président, je tiens à faire quelques observations sur la motion dont nous sommes saisis, car ce n'est pas la première fois que pareille motion est proposée. La motion vise à encadrer les travaux de la Chambre des communes.
Et je tiens à dire en passant à mon collègue libéral qui siège dans le coin là-bas que, d'une certaine façon, la manière dont le Parlement...
Attention.
Je ferai très attention, monsieur le Président, parce que, comme mon ami d'en face le sait, il faut mettre des gants blancs lorsqu'on s'adresse à nos collègues qui siègent là-bas.
Il convient de souligner que les libéraux semblent actuellement se ficher éperdument de la façon dont la Chambre mène ses travaux au nom des Canadiens et de la manière dont les députés se penchent et votent sur les projets de loi. Cela m'attriste, parce que les travaux de la Chambre devraient nous tenir à coeur et ce, peu importe notre allégeance politique.
La motion dont nous sommes saisis aujourd'hui dictera le mode de fonctionnement de la Chambre des communes pour les quatre prochaines semaines. Elle propose spécifiquement de prolonger les heures de séance. Elle accorderait aussi au gouvernement un contrôle unilatéral sur la conduite des travaux de la Chambre après une certaine heure de la journée. Seuls les députés membres du Cabinet conservateur seraient autorisés à disposer des règles et des outils fondamentaux qui régissent les travaux de la Chambre. Si la motion était adoptée, même les députés conservateurs d'arrière-ban ne seraient pas autorisés à utiliser ces outils fondamentaux. Ces règles seront accordées exclusivement aux membres du Cabinet conservateur.
Aux députés libéraux qui tentent aujourd'hui de diminuer l'importance du débat actuel, je dirais que leur tactique ne durera qu'un temps. Je leur rappelle que cette motion orientera les travaux de la Chambre à compter de maintenant, et ce, pendant les quatre prochaines semaines. Au cours de cette période, les députés de l'opposition et les députés conservateurs d'arrière-ban ne pourront même pas exercer leurs droits démocratiques à l'égard de projets de loi importants.
Les libéraux peuvent bien s'amuser et parler de bulles à l'intérieur de bulles, je sais que les électeurs que je représente se soucient de nos droits démocratiques fondamentaux. Je ne connais pas le point de vue des résidants de , de ou des autres circonscriptions. Je sais toutefois que mes électeurs accordent beaucoup d'importance à nos valeurs démocratiques fondamentales. Et c'est dans cette enceinte que nos droits s'exercent le plus souvent.
Les conservateurs présentent des motions draconiennes pour prolonger les heures de séance et pour restreindre le pouvoir des députés de débattre des projets de loi, mais ces mesures ne semblent pas importantes aux yeux des députés libéraux. Eh bien soit. Cette décision leur appartient. Nous nous opposons à cette motion parce qu'elle empêchera des députés...
Une voix: Cela ne prendra qu'une heure.
Que le véritable leader à la Chambre se lève.
Monsieur le Président, il est étonnant de constater à quel point les libéraux se scandalisent facilement de voir les néo-démocrates se tenir debout et s'opposer à des mesures non démocratiques.
Ils parlent d'une bouffée d'air frais. Cela veut dire que, quand on se fait bousculer par une brute, la seule réaction qui s'impose sur le plan démocratique, c'est de se tenir debout et de résister aux tactiques d'intimidation, plutôt que de s'écraser et de faire semblant que ce n'est pas important. Je tiens simplement à dire aux députés libéraux que si nous souhaitons lutter contre le comportement abusif des conservateurs à la Chambre, nous devons leur tenir tête de temps à autre. Il faut donc se présenter dans cette enceinte, poser des questions et débattre des mesures législatives.
Au moins nous sommes d'accord avec nos collègues libéraux sur le prochain point, le dernier que j'aborderai avant de parler de la motion.
Les conservateurs présentent des projets de loi absolument épouvantables, souvent accompagnés d'une attribution de temps. Cette technique limite le nombre d'heures pendant lequel on peut débattre d'un projet de loi. Or, ces projets de loi comportaient des lacunes si fondamentales que lorsqu'ils ont tenté de les promulguer, cela a non seulement coûté des millions de dollars aux Canadiens, mais, en plus, réprésenté des centaines d'heures de démêlés.
Les lois sont très mal rédigées, et le processus d'adoption est précipité. Les libéraux peuvent critiquer tant qu'ils veulent, il n'en demeure pas moins que le gouvernement conservateur a invoqué l'attribution de temps et la clôture — des techniques qui visent à limiter et à étouffer le débat à la Chambre des communes du Canada — plus souvent que tout autre gouvernement de l'histoire du Canada.
Pensons-y. Réfléchissons un instant à ce fait. Quelles que soient les circonstances — en temps de guerre, de paix, de crise économique, de récession, et j'en passe — jamais un gouvernement n'a étouffer le débat au Parlement plus souvent et avec autant de facilité que le gouvernement conservateur actuel.
Le plus étrange, c'est que lorsqu'ils formaient l'opposition, les conservateurs, dont bon nombre siègent maintenant au Cabinet, détestaient que les libéraux fassent cela. Nous avons toutes les citations du , du et du illustrant comment, lorsque les libéraux formaient un gouvernement majoritaire et employaient ces mêmes techniques, les conservateurs défendaient les droits démocratiques et montraient une certaine ardeur pour les espoirs et les aspirations des Canadiens à l'endroit du Parlement. À l'époque, les conservateurs dénonçaient cette pratique, tout comme les néo-démocrates.
Or, ils ont tiré les mauvaises leçons de la période où ils formaient l'opposition.
Ils ont décidé qu'ils allaient recourir aux mêmes tactiques que les libéraux à l'époque où ils formaient un gouvernement majoritaire, et les pousser encore plus loin. C'est comme s'ils se sentaient tout-puissants et qu'ils avaient décidé de mettre fin au débat encore plus souvent. Résultat: en moyenne, seulement deux membres du caucus conservateur interviennent au sujet des projets de loi d'initiative ministérielle.
D'aucuns pourraient avancer que c'est parce qu'ils n'ont pas grand-chose à en dire. C'est inquiétant, parce que certaines de ces mesures législatives sont extrêmement complexes et peuvent, dans certains cas, avoir une incidence sur la vie de millions de Canadiens. Mais bon, il semblerait que ça n'intéresse tout simplement pas les conservateurs de s'exprimer et de représenter leurs électeurs.
Les libéraux répondront peut-être que rien de ce qui se passe ici ne compte vraiment, et il se pourrait bien que les conservateurs abondent dans le même sens. C'est à se demander, dans ce cas-là, pourquoi ils se sont présentés s'ils refusent de s'adresser à la Chambre des communes et sont d'avis que ce qui se passe ici n'a aucune incidence. Comme mes collègues néo-démocrates, je crois au contraire que ce que nous faisons ici a une grande importance, que ce que nous disons a une grande importance et que les propos que nous tenons devraient faire changer les choses pour le mieux.
J'ose espérer que, tous autant que nous sommes, lorsque nous avons signé nos formulaires de mise en candidature et choisi de nous porter candidats sous la bannière de tel ou tel parti, nous étions remplis d'un certain espoir. J'ose espérer que nous comptions tous nous adresser à nos collègues députés au nom de nos électeurs, car quand on y pense, il s'agit du principe fondamental sur lequel repose notre institution. Le Parlement du Canada sert précisément à demander des comptes au gouvernement sur les lois qu'il adopte et sur la manière dont il dépense l'argent de l'État. C'est n'est pas uniquement la responsabilité de ceux qui, comme nous présentement, sont dans l'opposition, c'est aussi celle de tous les députés qui ne font pas partie du Cabinet, y compris la majorité des députés conservateurs d'en face.
Nous acquittons-nous bien de notre responsabilité? Les conservateurs et — je le suppose — les libéraux appuient le leader du gouvernement à la Chambre et la motion no 10, laquelle va remettre unilatéralement et exclusivement l'ensemble des outils de la Chambre des communes entre les mains des membres du Cabinet. Elle va de nouveau prolonger les heures de séance, ce qui est correct en soi. Mais si on regarde le registre des présences, on s'aperçoit qu'à 22 heures, 23 heures ou minuit, la majorité des intervenants sont néo-démocrates. C'est parce que nous avons foi dans le processus.
Je m'excuse si je froisse la sensibilité bien réelle de mes collègues d'en face, et maintenant celle de mes collègues libéraux, en signalant que les néo-démocrates sont tellement naïfs qu'ils croient que participer aux débats à la Chambre des communes signifie quelque chose. Nous sommes assez naïfs pour croire qu'une mesure législative présentée au Parlement devrait bénéficier de nos meilleures idées, de nos meilleurs espoirs et de nos meilleures recherches.
Nous croyons que les députés ne devraient pas seulement répéter ce que le Cabinet du premier ministre leur dit de dire, mais aussi parler au nom de leurs électeurs au meilleur de leur connaissance et en utilisant les meilleurs renseignements à leur disposition. Nous espérons que la Chambre des communes occupera de nouveau ce rôle dans la vie des Canadiens.
Nous savons tous que de nombreuses raisons expliquent le cynisme et le découragement des Canadiens. Nous n'avons qu'à penser à la loi sur le manque d'intégrité des élections, l'un des mauvais projets de loi présentés par le gouvernement. Le gouvernement semble incapable de trouver un seul expert pour défendre cette mesure législative. Durant le débat sur notre démocratie et la façon dont les Canadiens voteront, le gouvernement n'a jamais été capable de trouver une personne qui appuyait cette mesure législative, à l'extérieur du Parti conservateur du Canada. Malgré cela, il a précipité l'adoption de ce projet de loi qui facilitera la tricherie et compliquera l'exercice du droit de vote.
Tous les jours, les conservateurs laissent entendre qu'ils sont les seuls à comprendre comment les électeurs doivent voter. Ils insinuent que tous les experts, comme le directeur général des élections, l'ancien directeur d'Élections Canada et l'ancien directeur général des élections de la Colombie-Britannique, qui ont été embauchés par les conservateurs pour leur donner des conseils sur la façon de tenir des élections, ont tort. Sheila Fraser a tort. Elle doit être partisane, avoir un parti pris ou être mal informée. Les conservateurs, eux, comprennent comment les élections devraient fonctionner.
Ils comprennent peut-être le point de vue des conservateurs, mais pas celui des Canadiens. Malheureusement, alors que des Canadiens sont en train de perdre confiance et espoir en la démocratie, les conservateurs viennent trop souvent renforcer leur cynisme et les décourager de voter. Quel message cela envoie-t-il aux jeunes Canadiens? Tous les partis parlent de susciter l'intérêt des jeunes. Du moins, c'est ce que font les néo-démocrates. Je ne sais pas ce que font les autres partis pour encourager les jeunes à voter. Les jeunes Canadiens regardent ce qui se passe, et ils voient un gouvernement qui a perdu tout sens moral.
Je crois que, à une certaine époque, les réformistes et les conservateurs croyaient en autre chose que le pouvoir. Mais maintenant, ils ne voient rien d'autre que le pouvoir, comme le démontre encore une fois la motion no 10.
Elle démontre que le gouvernement ne se contente pas d'avoir recours à l'attribution de temps, à la clôture et aux autres méthodes qui lui permettent de mettre fin au débat. J'adore le commentaire qu'a fait le leader du gouvernement un peu plus tôt. Pour mes collègues qui l'auraient raté, je rappelle qu'il a dit que c'est l'économie qui les force à agir ainsi. Dans le même ordre d'idées, quand ils ont dû justifier une approche fondamentalement anti-démocratique, les conservateurs ont soutenu que la crise sévissant en Europe les forçait à clore le débat à la Chambre des communes du Canada.
N'oublions pas que, lorsque la planète entière entrait dans une grande récession, ce même Parti conservateur a présenté un budget d'austérité. Il a déclaré que, devant l'effondrement des marchés financiers, il fallait adopter un budget qui réduirait considérablement les dépenses de l'État. Alors que l'Europe, les États-Unis et tous les pays du G20 allaient dans le sens contraire, les sages du Parti conservateur ont affirmé que leur solution était la meilleure. Alors que les discussions sur la récession mondiale allaient bon train, je me rappelle avoir entendu un bonze conservateur déclarer à la Chambre que les rumeurs d'une crise financière étaient exagérées et qu'il fallait opter pour l'austérité.
Rétablissons les faits. Les conservateurs ont attendu de craindre pour les emplois du et des ministériels — plutôt que les emplois de centaines de milliers de Canadiens alors menacés —, et d'appréhender la chute du gouvernement, avant de changer d'avis et de proposer soudainement un nouveau budget tout keynésien. Comme l'a dit le ministre des Finances à l'époque: « Nous sommes tous keynésiens maintenant. » C'est à partir de là que les conservateurs ont cru au rôle du gouvernement dans le développement économique d'un pays.
Les conservateurs ont présenté un budget de relance, et c'est à leur corps défendant qu'ils ont entamé la conversation. Ce n'est qu'après avoir frôlé la mort que le Parti conservateur s'est ouvert à l'idée que le gouvernement pouvait avoir un rôle et une raison d'être.
Nous avons affaire à un gouvernement qui, dans son approche législative, a déterminé que la nouvelle façon de gouverner le Canada passait par les projets de loi omnibus, ces fourre-tout législatifs de plusieurs centaines de pages. Le débat sur ces projets de loi est complètement interrompu. Lorsque l'opposition propose des amendements fondés sur l'avis d'experts qui savent réellement de quoi ils parlent, et non sur celui de mes collègues d'en face, le gouvernement les refuse et les rejette complètement. Je ne dis pas que la plupart sont rejetés; ils sont tous rejetés. Tous les amendements proposés pour ces projets de loi omnibus sont rejetés.
C'est alors qu'apparaissent les erreurs. Lorsque la Cour suprême et d'autres organismes de ce calibre démontrent que les mesures législatives sont inconstitutionnelles, que fait le gouvernement? Il présente un autre projet de loi omnibus pour remédier aux erreurs causées par le précédent. Et les conservateurs appellent cela de la bonne gouvernance. Or, c'est une approche ignoble qu'ils adoptent encore aujourd'hui.
Le gouvernement veut mettre en oeuvre une motion visant à prolonger les heures de séance pendant lesquelles les ministériels s'absenteront et ne prendront pas la parole sur des projets de loi dont ils disent qu'ils sont si importants pour les Canadiens qu'ils doivent être adoptés d'urgence. De plus, les conservateurs mettent en place un ensemble de règles qui n'accorderaient le pouvoir de modifier le déroulement des travaux qu'aux seuls membres du Cabinet, comme s'ils étaient plus importants.
Les néo-démocrates s'y opposeront. Tout député sensé devrait rejeter cette motion. Nous représenterons les Canadiens avec fierté.