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Monsieur le Président, je suis ravi de pouvoir prendre la parole au sujet de la motion n
o 10.
Il y a une partie de mon exposé que je réservais pour la fin. Cependant, compte tenu des observations que nous venons d'entendre, j'aimerais en parler en premier. Le porte-parole en matière de finances et ancien leader parlementaire de l'opposition a dit que, même en étant tous d'accord, nous semblions incapable d'accomplir quoi que ce soit.
J'aimerais dire que le débat d'aujourd'hui illustre parfaitement la raison pour laquelle nous proposons une telle mesure. La Chambre a débattu de la Loi de Vanessa. Tous les députés l'appuient, comme en témoignent les discours des libéraux, de l'opposition officielle et des députés de ce côté-ci de la Chambre. Nous voulions mettre la question aux voix dès aujourd'hui. Nous voulions mettre fin au débat afin de pouvoir mettre la question aux voix après la période des questions de demain, conformément au Règlement de la Chambre.
Ce qui s'est passé aujourd'hui illustre parfaitement le problème qui subsiste à la Chambre. Plusieurs députés du Nouveau Parti démocratique ont pris la parole pour dire la même chose. Ils étaient tous d'accord pour appuyer le projet de loi. Ce projet de loi n'est pas encore à l'étape de la troisième lecture. La Chambre n'est pas encore sur le point d'en faire une loi et de le renvoyer au Sénat pour qu'il l'examine et qu'on lui accorde ensuite la sanction royale. Il s'agissait seulement de le renvoyer au comité.
Nous avons consacré de nombreuses heures à un projet de loi appuyé par toute la Chambre. Les députés du NPD ont dit vouloir l'étudier au comité parce qu'ils pourraient avoir des amendements à proposer — ce qui est normal —, et c'est ce que nous aurions dû faire.
Lorsque le débat tirait à sa fin, j'étais prêt à proposer que le vote ait lieu demain. Pour ce faire, je m'apprêtais à m'adresser au Président, mais les interventions se sont multipliées. Après cela, ils se plaignent que nous ne sommes pas suffisamment nombreux à prendre la parole. C'est parce que les conservateurs ont déjà dit ce qu'ils avaient à dire. Nous savons ce que nous voulons, et nous voulons aller de l'avant.
J'ai regardé mes notes pour voir combien de projets de loi d'initiative ministérielle nous avons adoptés depuis notre arrivée au pouvoir et notre dernier discours du Trône. Neuf mesures ministérielles ont franchi toutes les étapes et obtenu la sanction royale. Nous nous en félicitons, mais, selon les députés, le grand public pense-t-il que nous employons bien notre temps et les deniers publics en étant ici tous les jours pour répéter sans cesse la même chose? Non.
Certaines mesures comme la loi de Vanessa que nous examinons aujourd'hui auraient pu être adoptées rapidement, renvoyées au comité et renvoyées de nouveau à la Chambre. Même s'il y a des amendements, nous avons l'étape du rapport pour les examiner. C'est ce que nous faisons dans le cadre d'un débat et de discussions.
Soyons réalistes. Nous appelons cela un débat, mais il s'agit surtout de discours suivis d'une courte période de questions et de réponses. C'est surtout à ce moment-là que nous débattons de nos points de vue par rapport aux divers enjeux.
Les députés ne peuvent pas venir à la Chambre et prétendre que nous n'en faisons pas assez et que nous retardons l'adoption d'une mesure. Dans la même phrase, le même discours, les députés en question nous reprochent de recourir à l'attribution de temps. Ils se plaignent quand nous disons que nous avons consacré assez de temps à une certaine question, et ils se plaignent de nouveau quand nous en prévoyons davantage pour discuter d'autres enjeux. Ils ne peuvent pas gagner sur les deux tableaux.
Je sais que les néo-démocrates pensent qu'ils peuvent tout avoir. Ils croient que les contribuables payent pour tout et que tout est magnifique. Cependant, la réalité est tout autre.
Nous n'avons adopté que neuf projets de loi d'initiative ministérielle, et il y en a encore 18 au Feuilleton. Nous avons 18 projets de loi d'initiative ministérielle que nous voulons...
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Monsieur le Président, merci de m'accorder du temps.
Je veux expliquer pourquoi il est important que nous fassions cela. Je siège ici depuis huit ans. Tous les ans, un calendrier est imprimé à l'automne. On y indique par des astérisques les jours où la séance peut être prolongée. Les prolongations ne datent pas d'hier. Cette année, j'admets que nous prolongeons les séances environ une semaine avant la période prévue. C'est une procédure normale, une façon normale de travailler à la Chambre, que j'ai vue huit fois.
D'après ce que je comprends, c'était aussi la façon de procéder avant. En fait, certaines années, il y avait des séances prolongées tout au long de l'année, non seulement à la fin d'une session. Toutefois, les choses ont changé et c'est une façon normale de procéder pour que nous puissions terminer les travaux nécessaires.
Nous avons ajouté une vingtaine d’heures de débat par semaine. Vingt heures, cela permet à 40 députés de faire des interventions de 20 minutes, suivies de périodes de questions et d’observations de 10 minutes. Et il arrive souvent que les députés partagent leur temps de parole. En toute rigueur, 40 députés sur 308 – ou quelque soit le nombre, puisque des élections complémentaires ont été déclenchées – pourraient prendre la parole. Il y aurait donc là 40 chances de plus d’intervenir et de faire valoir le point de vue de nos électeurs sur un enjeu ou un projet de loi donné.
Nous entendons souvent des plaintes: il n’y a pas assez de temps, et un plus grand nombre de députés de tel ou tel parti de l’opposition veulent prendre la parole. La motion proposée leur donnera la possibilité de s’exprimer.
Je serai le premier à reconnaître que, probablement, à 23 h 30, il n’y a pas beaucoup de monde à la Chambre. Certains députés auront fait leur intervention et ne tiendront pas à parler de la question à l’étude, mais il sera possible à d’autres députés de s’exprimer. Voilà l’avantage des heures prolongées. Elles donnent des possibilités à 40 députés de plus par semaine d'intervenir. Si ce régime dure pendant trois semaines, ce sont 120 députés qui pourront prendre la parole. Ainsi, près de la moitié des députés pourront prendre la parole pendant ces heures prolongées.
Cela ne veut pas dire que nous ne siégeons pas pendant le jour, que nous ne commençons pas à siéger à 10 heures du matin. Le débat dure toute la journée, avec une pause pour la période des questions, les affaires courantes et les initiatives parlementaires. Toutes ces occasions d’intervenir demeurent.
Nous ne limitons pas le débat. Au contraire, nous le prolongeons. C’est important, à mon sens. Nous devons agir de la sorte. Quand je retourne chez moi et dis aux gens de l’association de circonscription que nous avons adopté neuf projets de loi, je me fais répondre: « C’est tout? Qu’avez-vous fait le reste du temps? »
J’ai fait des recherches sur le nombre d’heures que nous avons consacrées à ce travail. Il y a moyen de s’y prendre un peu mieux, de travailler avec plus d’efficacité et d’efficience, et je pourrais en parler. Nous devons utiliser notre temps plus efficacement pour faire apporter des changements. Parmi les 18 projets de loi au programme, beaucoup n’ont pas encore été renvoyés à un comité. Il suffit de les renvoyer à un comité.
En ce moment, notre comité étudie le projet de loi . D’excellents groupes de témoins ont comparu pour en parler. Nous avons encore deux semaines pour l’analyser, et je crois que c’est un excellent exemple pour montrer pourquoi il est important que la Chambre expédie rapidement les projets de loi pour étude. Chaque parti peut s’exprimer, un certain nombre de députés font valoir leur position, expliquent les modifications qu’ils souhaitent ou donnent leurs raisons d’appuyer le projet de loi, après quoi celui-ci est renvoyé au comité pour une vraie discussion, un vrai débat. Nous devrions agir beaucoup plus rapidement et peut-être même laisser plus de temps aux comités, mais cela ne marche pas bien avec le processus en place ici.
Ce soir, nous allons discuter d’un projet de loi d’initiative parlementaire qui a été proposé par le député de . Il y a de vraies possibilités d’apporter d’autres changements. Nous sommes nombreux à voir nos horaires continuellement modifier par des membres du personnel parce que nous devons assurer une présence pour telle chose et que nous sommes ici, et nous devons faire une intervention devant un comité, si bien que quelqu’un doit nous remplacer ici. J’ignore comment les choses se passent sur les banquettes de l’opposition, mais je sais ce qui se passe de notre côté de la Chambre.
Un examen de notre mode de fonctionnement s’impose. Peut-être devrions-nous avoir toutes les séances de comité en matinée. La Chambre ne siégerait pas le matin. Les députés n’auraient pas à rater des choses ou à assurer leur présence à la Chambre à tour de rôle, parce qu’ils n’auraient pas à y être présents. Peut-être devrions-nous nous engager dans cette voie. Nous devrions peut-être entamer le débat sur différents sujets après la période des questions. Peut-être tous les votes devraient-ils avoir lieu après la période des questions. C’est ce que la motion prévoit. Mais si nous étions une société commerciale, nous ne fonctionnerions pas de cette manière. Ce n’est ni efficient, ni efficace, et cela ne donne pas les résultats dont les brillants députés sont capables.
Mon idée, c’est que les leaders à la Chambre de tous les partis examinent pourquoi nous devons moderniser notre mode de fonctionnement pour qu’il soit adapté au XXe, voire au XXIe siècle. Nous nous conformons à la tradition. Il est temps d’examiner toutes ces questions.
Pourquoi devons-nous prolonger les heures? À titre de président du Comité de la justice, je vais donner l’exemple parfait pour en montrer la nécessité. Le a présenté à la Chambre le très important projet de loi sur la Charte des droits des victimes. Ce soir, nous allons commencer à discuter de cette question plus avant. Beaucoup de députés veulent parler de ce projet de loi parce qu’il apportera des changements fondamentaux au traitement des victimes d’actes criminels au Canada. Il convient qu’il soit au programme de ce soir. Grâce aux heures prolongées, beaucoup plus de députés pourront s’exprimer à ce sujet.
Je voudrais que le projet de loi soit renvoyé à un comité. Nous en sommes toujours à la deuxième lecture. Je comprends parfaitement bien que de nombreux députés veuillent en parler. Les heures prolongées leur donnent l’occasion de le faire. Et j’espère que nous pourrons nous prononcer avant l’ajournement estival. Cela donnera au Comité de la justice la possibilité de se préparer pendant l’été à étudier ce très important projet de loi, de veiller à ce que nous invitions le bon nombre de témoins. Un nombre relativement élevé de gens voudraient venir parler des améliorations à apporter, de ce qui leur plaît dans le projet de loi. J’ignore si on comprend qu’il n’y a que neuf semaines à la session d’automne, entre septembre et le congé de Noël. Neuf semaines, ce n’est pas beaucoup. Cela ne donne pas énormément de possibilités aux députés qui veulent parler de ce projet de loi fondamental.
Nous étudierons aussi le projet de loi cette semaine. Beaucoup de députés souhaitent participer au débat sur la Loi renforçant la citoyenneté canadienne. Cette mesure contient quelques changements fondamentaux. Si nous ne terminons pas l’étape de la deuxième lecture et ne renvoyons pas le projet de loi au comité avant notre départ, nous serons pratiquement obligés de tout recommencer en septembre. Les gens ont pu étudier le sujet et comprendre ce dont il est question. Nous aurons un débat à la Chambre, puis l’été venu, les députés rentreront dans leur circonscription pour y travailler et se préparer à se remettre à l’ouvrage à leur retour ici.
Je crois qu’il est important d’adopter le projet de loi. Il y en a aussi d’autres. Le porte-parole de l’opposition en matière de finances siège ce soir au comité, qui s’occupe du projet de loi d’exécution du budget. C’est une mesure importante qui a suscité beaucoup de discussions.
Nous devons avancer. Il n’y a rien de mal à travailler tard. J’ai entendu la chef du Parti vert et l’orateur précédent. Je ne crois pas que les députés s’opposent sérieusement à ce qu’on travaille tard pour étudier ces sujets, car cela leur donne l’occasion d’en faire un examen approfondi.
Les députés ont également soulevé la question de savoir qui peut déposer certaines motions. L’opposition n’est pas très heureuse à cet égard. Toutefois, si nous devons siéger tard, c’est pour être plus efficaces et non pour être bloqués par des motions de procédure. En effet, c’est cela qui nous ralentit ici.
Il y a une place pour la procédure. À titre de président du comité de la justice, je comprends que la procédure est nécessaire, mais on peut la respecter tout en étant efficace. Le Règlement existe pour une bonne raison. Il a évidemment un rôle à jouer, mais nous avons besoin d’avancer.
Il y a neuf projets de loi. En toute franchise, il y en a dix-huit émanant du gouvernement qui figurent encore au Feuilleton. Nous aurons neuf semaines pendant l’automne, après quoi nous entamerons la dernière session avant l’interruption de 2015. Nous savons aussi que nous ne reviendrons pas avant la tenue de nouvelles élections. Le gouvernement estime qu’il ne reste pas beaucoup de temps pour faire avancer le programme législatif à la Chambre et au Sénat, pour obtenir la sanction royale et pour mettre en vigueur les lois. Une fois qu’elles sont adoptées, il faut du temps pour les mettre en œuvre.
En Ontario, je vais rencontrer les élèves d’une classe de civisme de 5e année et d’une autre de 10e année. Les jeunes me demandent combien de temps il faut pour adopter une loi. Je suis honnête avec eux. Je leur dis la vérité, c’est-à-dire qu’il faut au moins un an. Certains projets de loi sont adoptés un peu plus rapidement que d’autres, mais, dans le processus normal, entre le moment où un ministre dépose un projet de loi à la Chambre et le moment où celui-ci reçoit la sanction royale, il se passe environ un an. Ensuite, tout dépend du genre de loi dont il s’agit. Si c’est une modification du Code criminel, il faudra un certain temps pour la mettre en œuvre. De plus, il y a souvent des règlements à adopter dans d’autres domaines avant que la loi n'entre en vigueur. Bref, le processus est assez long.
Compte tenu de la procédure actuelle, je dirais, comme ancien conseiller municipal qui a préconisé de faire passer le conseil de 17 à 7 membres pour une plus grande efficacité, que nous pouvons être sensiblement plus efficaces à la Chambre des communes. Nous devrions examiner cette question à l’avenir. Entre-temps, des heures prolongées nous permettront de faire adopter nos projets de loi à la Chambre.
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Monsieur le Président, quel drôle de débat! J'ai écouté avec intérêt le discours du député de , qui est aussi président du comité dont je suis la vice-présidente.
J'ai trouvé certaines de ses affirmations particulières. Le problème fondamental de la motion présentement devant la Chambre n'est pas le fait de rester jusqu'à minuit. L'équipe du NPD est réputée pour travailler fort. Quiconque voudrait s'amuser à consulter ma page Facebook verrait que les gens de Gatineau me conseillent plutôt de ralentir la cadence, parce qu'ils s'inquiètent pour ma santé. Ils ont peut-être raison, compte tenu de la grippe que j'ai en ce moment. On travaille très fort au NPD. Par exemple, plusieurs projets de loi sont présentés au Comité permanent de la justice et des droits de la personne, afin d'être débattus à la Chambre ou en comité. Ce n'est pas le travail qui nous effraie.
Le chat est sorti du sac. Il y a des dossiers dont nos amis conservateurs veulent parler, et ils veulent en parler longuement. Si on m'avait posé la question, j'aurais dit, avant même qu'ils ne s'expriment,que je m'attendais à avoir une tonne de conservateurs parler du projet de loi à la Chambre. Pourquoi? Parce que ça leur permet de donner l'impression qu'ils ne font que ça depuis des semaines, des mois ou des années. Ce sont eux, les gens qui défendent les victimes. Nous, nous sommes tous des écoeurants et nous ne voulons rien savoir. Ce n'est pas le cas. Par contre, quand il a été question de réduire les droits des travailleurs, ils ne voulaient pas en entendre parler trop longtemps.
Le député nous parle des neuf projets de loi qui ont été adoptés, et il nous dit être gêné de retourner à Burlington. Je lui dirais qu'il a absolument raison d'être gêné, car les conservateurs n'ont fait rien de plus avec leur grande majorité que de faire adopter neuf projets de loi, et ils ont dû avoir recours à des motions d'attribution de temps pour forcer leur adoption. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas avec ce gouvernement. Il n'aime pas les débats. Il n'aime pas entendre des voix dire le contraire de ce qu'il veut entendre. Lorsque les conservateurs entendent trop souvent quelque chose qu'ils n'aiment pas, il y a soudainement une lumière rouge qui s'allume. On a débattu davantage plusieurs motions d'attribution de temps. Je ne sais pas combien de fois j'ai participé aux débats à la Chambre ou combien de discours j'ai prononcés afin de m'insurger contre le fait qu'on nous retirait le droit de nous exprimer.
Les conservateurs ont parlé du projet de loi . Je suis chanceuse d'être la porte-parole du NPD en matière de justice, puisque j'ai eu le loisir de m'exprimer sur ce projet de loi omnibus, tout de suite après le ministre. On ne parle pas d'un petit projet de loi, mais bien d'un projet de loi d'environ 50 pages qui touche à beaucoup d'autres lois. Il ne fait pas que régler la question de la cyberintimidation, comme le gouvernement se plaît à le dire. En fait, il en beurre très épais, à un point tel que le comité se fait inonder de demandes de rencontres. On entend des experts de toute sorte nous dire de faire attention. C'est ce qui manque ici.
On parle du Sénat comme d'un endroit de réflexion, mais on n'a pas été élus pour ne pas réfléchir. Ça fait partie du mandat d'un député de se présenter à la Chambre pour exprimer l'opinion de ses concitoyens et la faire valoir. Les citoyens s'attendent à ce qu'on fasse un travail intelligent et réfléchi, qu'on ait le temps de respirer par le nez et d'analyser les projets de loi. Je suis en faveur d'en débattre à la Chambre, et d'envoyer le tout en comité par la suite pour qu'il en fasse une analyse. Plus souvent qu'autrement, les analyses se font à triple allure.
On nous dira qu'en ce qui concerne le projet de loi , la loi concernant la cyberintimidation, on aura eu l'occasion d'en débattre, Dieu merci, surtout après la motion d'attribution de temps qu'on nous a forcée dans la gorge pour l'envoyer en comité rapidement.
Soudainement, c'était rendu urgent. Pourquoi cela ne l'était-il pas au moment du décès d'Amanda Todd, mais seulement après celui de Rehtaeh Parsons? C'est une des questions qu'on a reçues d'un témoin. La notion d'urgence gouvernementale me laisse un peu froide, plus souvent qu'autrement, car elle s'observe davantage sur le plan politique que de façon concrète. C'est un peu inquiétant.
Le projet de loi est volumineux et contient des dispositions quelque peu inquiétantes. Ajouté aux propos tenus par les membres conservateurs du comité, cela me laisse croire qu'il n'y aura pas une grande ouverture aux nombreuses propositions d'amendement venant des témoins experts. Si le passé est garant de l'avenir, je ne suis toujours pas très optimiste. Pourtant, je suis une fille optimiste de nature.
Ce sont toutes ces choses mises ensemble qui font en sorte que j'ai de la difficulté à croire le gouvernement lorsqu'il nous dit, la main sur le coeur, qu'il veut simplement travailler plus fort. Travailler plus fort, pour un conservateur, ne veut pas nécessairement dire travailler mieux et plus fort. Cela veut seulement dire qu'on va travailler jusqu'à minuit pour parler de tous les projets de loi qui sont devant la Chambre et qui n'ont pas été étudiés depuis déjà de belles lunes.
Parmi ces projets de loi, il y a le projet de loi , concernant les sites d'injection supervisée; le projet de loi , la disposition sur le transport maritime; le projet de loi , mettant en oeuvre la Convention sur les armes à sous-munitions; le projet de loi , sur les produits de contrefaçon; et le projet de loi , sur la contrebande de tabac, qu'on a fini d'étudier en comité il y a tellement longtemps qu'il va falloir que je relise tout mon matériel. En effet, depuis ce temps, on a étudié tellement d'autres choses que j'ai presque eu le temps de l'oublier. On reprendra l'étude de ce projet de loi à l'étape du rapport. On aurait pu le faire il y a bien longtemps. Je m'attendais d'ailleurs à ce que cette étape se fasse à la Chambre depuis longtemps. Tout cela va être du travail à refaire. C'est une perte de temps monumentale pour les personnes ici. Il y a aussi le projet de loi , sur l'emploi des anciens combattants blessés. S'il y a une catégorie de gens dans notre société qui ont des besoins énormes, ce sont bien nos anciens combattants.
Soudainement, on va essayer d'empiler tout cela. Le député de a fait des beaux calculs d'heures et le gouvernement va essayer de nous donner une petite moyenne d'heures pour chaque projet de loi. Ensuite, le gouvernement se dit un champion du travail. Bravo, champion!
Il y a également le projet de loi , le projet de loi Vanessa sur la sécurité des médicaments, un projet de loi extrêmement important qui doit être débattu; le projet de loi , concernant les règlements sur les fermes; et le projet de loi , sur l'entente Canada-Honduras, qui est à l'étape du rapport. Je ne me rappelle même plus quand j'ai fait mon dernier discours à ce sujet. Cela fait déjà un maudit bon bout de temps. Les conservateurs ne sont pas pressés, mais tout d'un coup, ils deviennent pressés.
Nous étudierons le projet de loi , concernant la paperasse pour les petites entreprises. Le ministre junior du Tourisme se promène partout au Canada pour souligner l'importance d'éliminer la paperasse partout, alors que ce projet de loi traîne dans je ne sais quel bureau. Il aurait pu être débattu il y a longtemps.
Il y a le projet de loi , au sujet des responsabilités pétrolières, gazières et nucléaires, et le projet de loi , concernant la Loi sur la citoyenneté. Ce sont des projets de loi qu'on nous annonce en grande pompe dans des conférences de presse majeures, mais qui stagnent et qu'on ne revoit plus.
Il y a le projet de loi , sur les prédateurs sexuels. Je m'attendais à ce que cela bouge rapidement, parce que les conservateurs nous ont dit qu'il fallait qu'on travaille sur ce dossier rapidement. Il y a aussi le projet de loi , sur l'emploi des anciens combattants dans la fonction publique. Il est extrêmement important, je le répète, car il concerne une catégorie de gens de notre société qui ont des besoins tout aussi importants.
Puis, il y a le projet de loi , sur la Charte canadienne des droits des victimes. Pour moi, celui-ci est la raison pour laquelle la motion no 10 de ce gouvernement n'est pas du tout crédible. Pendant une année complète, j'ai eu droit à des conférences de presse à tour de bras, si ce n'est pas du , du accompagné de son sénateur de l'autre bord. Ils nous disaient qu'ils allaient travailler fort, écouter, faire des panels et tout ce qu'on voudra, puis ils ont pondu une charte qui a été décriée par beaucoup de gens, les victimes d'abord, parce qu'elles s'attendaient à beaucoup plus. C'est peut-être pourquoi les conservateurs ont caché leur charte pendant un certain temps.
Mis à part le ministre, un libéral et moi-même, personne ne s'est encore exprimé sur ce sujet. Je vais faire un pari avec mes collègues de la Chambre. Je m'attends à ce qu'il y ait une motion d'attribution de temps dans ce dossier. On va arracher sa chemise et plaider que cela urge, que c'est extrêmement important et que cela doit être adopté tout de suite. Ou alors, ce sera le contraire, parce qu'ils voudront nous en parler pendant des heures et des heures. En effet, cela entre « in their narrative », comme on le dirait en anglais.
Chaque député conservateur veut retourner dans son comté et avoir son envoi collectif et son extrait de discours à la Chambre, fait pour montrer qu'il est là pour protéger les droits des victimes.
Au NPD, nous voulons parler d'enjeux importants et montrer que nous pourrions faire encore mieux que le projet de loi en y apportant des amendements, notamment. Nous voulons parler des propositions faites par l'ombudsman fédérale des victimes d'actes criminels. D'ailleurs, on ne retrouve pas un gros pourcentage de ses recommandations dans le projet de loi C-32. Il y aura un équilibre à trouver. En effet, pour chaque conservateur qui parle, des néo-démocrates parleront aussi.
Quand nous voulons parler d'un sujet, ce n'est pas important. C'est le message que nous recevons constamment à la Chambre et qui devient, peut-être parce qu'on s'approche de la fin de la session, hautement incommodant, pour ne pas dire pire et pour rester dans les propos parlementaires.
C'est ahurissant de voir que des gens élus pour représenter la population dans leur circonscription se font fermer la trappe aussi souvent que nous nous la faisons fermer par ce gouvernement. On nous dit qu'on n'est pas intéressé. De plus, j'ai entendu le député de dire — et je vais lui en reparler, d'ailleurs, au Comité permanent de la justice et des droits de la personne — qu'on n'a parfois qu'à aller lire parce que les députés lisent pas mal la même chose.
Si les gens de Gatineau pensent la même chose que les gens de Laval, cela me semble important de le souligner. Qui a plus le droit que qui de s'exprimer à la Chambre sur un projet de loi en particulier? Il y a quelque chose d'indécent dans le fait de vouloir constamment faire taire les gens.
Parfois, je dis à aux députés d'en face qu'ils devraient cesser d'imposer des motions d'attribution de temps ou ces motions déguisées en motion de travail. J'ai beaucoup aimé l'expression utilisée par mon collègue, hier, quand il a parlé de motions « passeports pour la paresse ».
C'est déplaisant. Si on avait pris le temps consacré à débattre de ces motions et qu'on l'avait plutôt consacré à finir le débat sur le projet de loi dont on voulait clore le débat, on aurait probablement fini. Ce n'est pas vrai que tous les députés du NPD, du Parti libéral, du Parti vert ou de la couleur qu'on voudra tiennent à s'exprimer sur tout.
Toutefois, si on limite le temps de parole d'un seul député qui veut s'exprimer, on ne peut pas prétendre vivre dans un système démocratique. On applique la tyrannie de la majorité. À mon avis, il faut s'élever contre cela, haut et fort. Chaque fois que cela se fera ici, c'est exactement ce que nous dénoncerons de toutes les façons possible.
On nous dit que nous pourrions peut-être aller plus vite. J'écoutais le le dire, et ce qu'il disait n'était pas bête à certains égards. Ce n'est pas bête la façon dont le Manitoba et le gouvernement néo-démocrate fonctionnent. Ces façons de faire consensuelles ne sont pas bêtes.
Au Québec, on a réussi à adopter un projet de loi sur le sujet très sensible que sont les soins en fin de vie, et ce, avec l'accord de tous les partis. Il y a eu une élection, et les députés ont tous accepté de le rétablir une fois l'élection terminée. Cela se discute.
Le problème, ici, c'est que personne des banquettes conservatrices ne parle aux partis de l'opposition. Tout ce dont on parle, c'est de stratégies. On se demande qui va essayer de faire quelle passe. On prend des mesures détournées en comptant combien de députés sont à la Chambre, en les prenant au pied levé, et par exemple, en forçant un chef de parti à aller témoigner devant un comité. C'est du jamais vu! Et on se prétend démocratique!
Après ça, les conservateurs s'offusquent qu'on dise que la motion 10 est de la bouillie pour les chats. Ce n'est pas fait pour donner plus d'heures. Cela va être fait pour prendre tous les projets de loi qui sont là — il y en a plus que ceux qui ont déjà été adoptés, avec encore plus de temps que ce qu'on aura jusqu'au 20 juin —, pour nous faire croire qu'ils nous donnent plus de temps. Ils ne nous font pas de cadeau. Je ne crois pas dans les cadeaux conservateurs, et personne au Canada ne devrait croire en quelque cadeau conservateur que ce soit.
En fait, les conservateurs vont nous faire avaler de force leur programme qu'ils ont été incapables de faire de façon adulte, parlementaire et conforme aux règles. Ils auraient pu dire qu'on se parlerait entre leaders à la Chambre et qu'on essaierait de voir si certains projets de loi étaient plus facilement acceptables ou s'il y en avait d'autres qu'on serait d'accord à faire adopter plus rapidement. Après ça, du vrai travail de comité aurait pu se faire.
En effet, pour le projet de loi , on a eu beaucoup de témoins. Toutefois, je ne suis pas encore prête à donner le sceau de garantie au gouvernement en place à l'effet qu'on a fait une étude en profondeur, parce qu'il reste encore toute l'étape des amendements. Je crois que c'est tellement téléguidé sur ce qu'on veut accepter de l'autre côté, que ce n'est pas réellement le comité qui fait le travail, mais plutôt les gens d'en haut qui dictent aux collègues d'en face ce qu'ils doivent faire, alors qu'au Comité permanent de la justice et des droits de la personne, on essaie d'en faire ressortir les meilleurs aspects.
Je ne vous ai même pas parlé du projet de loi , qui s'en vient, sur les animaux d'assistance. Le projet de loi , un texte réglementaire, n'a l'air de rien. Toutefois, c'est un projet de loi très important qui va changer toute une façon de faire en matière de réglementation. On sait que la réglementation a un impact dans la vie de tous les jours de nos concitoyens, dans toutes sortes de domaines, que ce soit en matière d'environnement, de transport, de santé ou autres. C'est absolument inquiétant. Ça va se faire analyser à grande vitesse; je peux le parier. Cela m'inquiète.
Ce n'est pas en disant qu'on prolonge les heures jusqu'à minuit que ça m'encourage à croire qu'on aura des débats constructifs, et qu'on aura ensuite du travail plus productif en comité. C'est pourquoi les conservateurs ont ce problème de crédibilité. Il n'y a pas que nous qui le disons. Quand ça s'en va devant les tribunaux, ils se font planter allégrement.
Je commencerai à prendre un peu de temps pour respirer par le nez, et dire qu'on devrait peut-être revoir notre façon de faire. Ce que les amis à la Chambre ne savent peut-être pas, c'est que le projet de loi sur la prostitution s'en vient fort probablement la semaine prochaine. Dans les échos de couloirs, on entend que le gouvernement voudra que ce projet de loi soit adopté. Il est quand même énorme, car il est en réponse à une décision de la Cour suprême du Canada. Tous ceux à la Chambre savent comment ce n'est pas évident, parce qu'il y a des gens de tout bord, tout côté dans ce dossier. Je parierais qu'on se retrouvera avec quelques heures de débat avant qu'on nous « repitche » ça — je dis ça très élégamment — au Comité permanent de la justice et des droits de la personne. On s'attend à avoir un été assez chargé et occupé à ce niveau.
Si on parle de prolonger les heures jusqu'à minuit, parce qu'on veut simplement travailler plus fort, je réponds que c'est un autre outil dans le même style que les motions d'attribution de temps, les motions de clôture et toutes les motions que vous voudrez. Cela fait partie des jeux conservateurs antidémocratiques. Ils vont imposer ces jeux à toute la Chambre, mais ils ne se les imposeront pas, comme ministres. De la façon dont la motion est rédigée, ça sera assez drôle. On s'amusera à compter combien de ces derniers ne seront pas à une soirée de cocktail, mais plutôt à la Chambre pour participer allégrement aux débats qui s'en viennent sur tous les sujets que j'ai mentionnés. C'est pourquoi il est extrêmement important d'amender cette motion.
Appuyée par la députée de , je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivants le mot « lieu », de ce qui suit:
(b) lorsqu'un vote par appel nominal est demandé à l'égard d'une motion sujette à débat, y compris tout vote résultant de l'application de l'article 61(2) du Règlement, mais à l'exclusion de tout vote relatif aux travaux des subsides, aux Affaires émanant des députés, ou découlant d'un ordre adopté conformément à l'article 57 du Règlement,
(i) avant 17 h 30 les lundis, mardis, mercredis ou jeudis, il soit différé avant la période prévue pour les Affaires émanant des députés de la séance,
(ii) après 17 h 30 les lundis, mardis ou mercredis, il soit différé avant la période prévue pour les Affaires émanant des députés de la prochaine séance,
(iii) après 17 h 30 les jeudis, ou à n'importe quel moment les vendredis, il soit différé à 18 h 30 le lundi suivant.