:
Monsieur le Président, je vais partager le temps dont je dispose avec le député de .
J’appuie le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture. Je me permets de rappeler simplement que le projet de loi constitue une nouvelle mouture du projet de loi , qui est mort au Feuilleton. Je suis évidemment favorable à ce nouveau projet de loi, qui va un peu plus loin que celui qui l’a précédé. Malheureusement, même si j’appuie le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, celui-ci comporte encore quelques points qui laissent à désirer. Ainsi, il ne va pas assez loin pour corriger les défauts du projet de loi C-11 qui l’a précédé.
L’ancien projet de loi et celui-ci, le projet de loi , découlent des nombreuses critiques formulées par des groupes d’anciens combattants et l’ombudsman des vétérans concernant les services de transition de carrière offerts par le gouvernement. Malheureusement, le projet de loi ne tient pas compte d’un groupe entier d’anciens combattants qui éprouvent des difficultés à faire la transition vers une autre carrière. Dans la majorité des cas, les anciens combattants n’ont pas les diplômes nécessaires pour décrocher un emploi dans la fonction publique, sans compter qu'un grand nombre ne souhaite tout simplement pas faire carrière dans la fonction publique.
Le projet de loi modifierait un certain nombre d’articles de loi et donnerait aux membres des Forces canadiennes libérés pour des raisons médicales une priorité de nomination absolue devant les employés déclarés excédentaires et les personnes en congé. Il prolongerait également la durée du droit à la priorité pour la faire passer de deux ans à cinq ans. Il importe d’observer, et beaucoup n’en ont peut-être pas conscience, que l’appellation « anciens combattants » inclue les anciens policiers de la GRC. Les anciens membres de la GRC ne jouiraient toutefois pas de cette nouvelle priorité.
Le projet de loi donnerait priorité aux anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale et de la Guerre de Corée par rapport aux citoyens canadiens. En élargissant la définition « d’ancien combattant » pour y inclure le personnel militaire qui a servi pendant au moins trois ans, nous assisterions à une résurgence de nominations d’anciens combattants dans les postes de la fonction publique, et cette priorité aurait cours pendant cinq ans. Toutefois, les époux survivants des anciens membres des Forces canadiennes qui ont servi pendant trois ans n’auraient pas droit à ce statut prioritaire. Voilà qui fait contraste avec la situation vécue par les épouses des anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale et de la Guerre de Corée. Nous nous inscrivons en faux contre ces dispositions parce que nous croyons que les époux survivants de tous les anciens combattants qui ont sacrifié leur vie pour notre pays devraient profiter de ce traitement préférentiel. En désignant plusieurs catégories d’anciens combattants, nous nous trouvons à abandonner l’idée qu’un ancien combattant est un ancien combattant, point final, un principe cher au NPD, si je puis dire.
Concernant la durée du droit à la priorité, le projet de loi ne tient pas compte du fait que cette période commencerait le jour où un militaire quitte les Forces. Or, si un militaire désire contester le motif de la décision prise à son endroit ou la durée de la période comprise entre son service dans les forces armées et la blessure qu'il a subi, la durée de son droit à la priorité diminuerait à partir du jour où il a quitté les forces armées. Comme les députés le savent, ce genre de procédures peut durer des années. Ces personnes seraient donc désavantagées par rapport aux autres membres des forces armées qui n’auraient pas à comparaître devant un tribunal administratif.
Nous estimons que le projet de loi ne va pas assez loin et qu’il ne vise qu’un très petit nombre d’anciens combattants en transition qui ont la formation et l’expérience nécessaires pour occuper un emploi dans la fonction publique.
Le gouvernement doit mettre en œuvre les recommandations sur la transition de carrière formulées par l’ombudsman des vétérans et le vérificateur général. À l’évidence, le gouvernement équilibre son budget sur le dos de nos anciens combattants et il propose des demi-mesures qui n’auraient pas une incidence réelle sur la qualité de vie des anciens combattants dans leur ensemble.
Au lieu de mettre en œuvre les recommandations de l’ombudsman des vétérans et du vérificateur général, ou même d’attendre la révision de la nouvelle charte des anciens combattants qui sera déposée demain dans cette Chambre, de façon que le Comité permanent des anciens combattants puisse faire des recommandations sur la transition de tous les anciens combattants, les conservateurs ont choisi de présenter un projet de loi qui ne concerne qu’une très petite partie du programme de transition.
La durée du droit à la priorité serait de cinq ans après la libération d’un membre des Forces canadiennes pour des raisons médicales. La période d’admissibilité, comme je l’ai déjà dit, serait allongée, pour passer de deux ans à cinq ans.
Nous estimons qu’un prolongement du droit à la priorité est justifié pour les anciens combattants qui désirent faire des études universitaires. Ainsi, un ancien combattant ordinaire, un Canadien ordinaire, prendrait environ quatre ans pour obtenir un diplôme universitaire. Toutefois, il faut souvent un diplôme d’études supérieures pour obtenir un bon emploi dans la fonction publique. Ainsi, même si le droit à la priorité est prolongé, il pourrait être trop tard pour que certains anciens combattants profitent de cette mesure.
Anciens Combattants Canada et le ministère de la Défense nationale devraient explorer d’autres possibilités de collaboration avec divers organismes. L’ombudsman des vétérans en a signalées quelques-unes dans son rapport de juin de l’an dernier. Nous devrions examiner une éventuelle collaboration avec des organismes comme le Conseil canadien du commerce de détail, l’Association des industries canadiennes de défense et de sécurité Canada, l’Association des industries aérospatiales du Canada, etc.
Le gouvernement devrait s’employer à cultiver des partenariats avec des organismes qui se spécialisent dans le placement et le mentorat, rechercher les possibilités de stages, dont l’ombudsman des vétérans a parlé dans son rapport; c’est son travail et cela devrait faire partie du projet de loi. Il devrait s’associer avec les universités et les provinces pour transformer les compétences, l’expérience et la formation des militaires en équivalences reconnues par les ministères provinciaux de l’Éducation. C’était également ce que recommandait l’ombudsman des vétérans.
Les statistiques montrent très clairement que la plupart des ministères n’embauchent pas d’anciens combattants. Il faut changer la culture à l’intérieur même des ministères. Sur les quelques centaines qui profitent chaque année de l’embauche prioritaire, 50 à 80 %, selon les années, trouvent des postes au ministère de la Défense nationale mais pas ailleurs. Il faut un effort concerté pour corriger la situation.
Un principe de déploiement universel devrait être adapté aux membres des Forces canadiennes qui ont été blessés dans l’exercice de leurs fonctions. Les chiffres les plus récents que j’ai remontent à 2011-2012. Au cours de cette période, sur les 942 anciens membres des Forces canadiennes libérés pour des raisons médicales, seulement 10 % avaient fait en tout ou en partie des études post-secondaires. Près de la moitié de ces gens n’avaient qu’un certificat d’études secondaires ou aucun certificat.
Sept emplois sur 10 nécessiteront demain des études post-secondaires. En conséquence, il appartient au gouvernement fédéral de veiller à ce que nos anciens combattants aient accès aux possibilités qui s’offrent à eux.
Fait tout aussi intéressant, seulement 16 % des compagnies sondées feraient un effort spécial pour recruter des anciens combattants. Il est donc évident que le secteur privé ne connaît ni ne comprend la réalité et l’expérience des anciens combattants.
Seulement 13 % des compagnies sondées ont déclaré que leurs services des ressources humaines savaient lire les curriculum vitae des anciens combattants qui présentaient une demande d’emploi. C’est compréhensible, étant donné que la formation des militaires est un peu différente de celle des civils. Je me rappelle qu’il y a quelques années, avant que le programme ne prenne fin, les députés avaient la possibilité de passer un certain temps chez les militaires. J’ai été affecté à la marine. J’ai posé un jour une question à un capitaine de navire qui allait bientôt prendre sa retraite. Nous étions en train de croiser un bateau de croisière et je lui ai dit qu’une occasion de travailler comme capitaine de bateau de croisière se présenterait peut-être pour lui. Il m’a répondu, très poliment, que sa formation ne lui permettrait vraiment pas d’agir comme capitaine de bateau de croisière. Il est clair que les gens doivent savoir comment lire les curriculum vitae des militaires.
J’aimerais ajouter une chose au sujet des anciens combattants et de Thunder Bay, tout particulièrement, où le bureau a été fermé dernièrement. En 2012, le bureau de Thunder Bay servait 3 127 anciens combattants mais il est maintenant fermé. Il en coûtait environ 686 000 $ par année pour faire fonctionner le bureau. Tous les bureaux fermés coûtaient environ quatre millions de dollars. Curieusement, c’est le même montant, soit quatre millions de dollars, que le gouvernement dépense actuellement pour la publicité relative aux anciens combattants. Il y aurait eu moyen de mieux utiliser cet argent.
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Monsieur le Président, le projet de loi traite d'un sujet prioritaire: nos anciens combattants. Personne ne dira le contraire.
Dire que nous sommes derrière eux n'est pas suffisant. Les gestes doivent suivre. Après que ces gens aient mis en jeu leur vie et leur santé, il serait hypocrite de ne pas leur accorder toute l'aide et le soutien nécessaires à leur réinsertion.
Ce projet de loi est une version modifiée du projet de loi , déposé à l'automne 2013, que le gouvernement avait laissé mourir au Feuilleton après sept jours de débat. Même si nous considérons que ce projet de loi ne va pas assez loin et que les principales lacunes du projet de loi C-11 n'ont pas été corrigées, nous appuyons quand même le projet de loi en deuxième lecture.
Assez de temps a été perdu et il reste beaucoup de travail à faire en comité. Nous devons travailler pour faire en sorte que ce projet de loi aide vraiment les vétérans à intégrer la vie civile.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi n'aidera pas les anciens combattants qui ont de la difficulté à faire la transition professionnelle de l'armée et à la vie civile. La très grande majorité d'entre eux n'ont pas de diplôme universitaire nécessaire à l'obtention d'un poste dans la fonction publique, tandis que d'autres ne s'intéressent tout simplement pas à ce genre de carrière. Je comprends pourquoi, car bientôt, il n'y en aura plus de fonctionnaires.
Le paragraphe 39(1) de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique donne une préférence aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée. Par contre, les conjoints survivants d'ex-membres des Forces canadiennes ayant servi au moins trois ans n'auront pas accès à cette préférence, contrairement aux conjoints survivants des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.
Nous sommes en désaccord sur cette proposition, car nous croyons que tous les anciens combattants méritent le même traitement. En fabriquant autant de catégories d'anciens combattants, les conservateurs abandonnent le principe d'une seule catégorie de vétérans, ceux qui ont risqué leur vie pour le Canada.
Étant donné la réduction du personnel au sein de la fonction publique, les anciens combattants n'ont pas accès à autant de postes qu'avant; les employés victimes des compressions passent en premier.
De plus, il y aurait une faille concernant le délai d'activation de la période durant laquelle les vétérans ont une priorité d'embauche sur les autres candidats. Nous considérons que le délai accordé pour activer la priorité d'emploi est plutôt serré.
Il faudra aux anciens combattants voulant obtenir un diplôme universitaire environ quatre ou cinq ans, dans certains cas où l'emploi requiert une maîtrise. Ce délai de cinq ans commence dès la libération du militaire. Ainsi, si le militaire conteste le motif de sa libération ou les liens du service avec sa blessure, le délai d'activation continuera de s'écouler durant la période des procédures, qui peuvent s'étendre sur plusieurs années. Il serait donc défavorisé vis-à-vis d'un autre militaire qui n'aurait pas à contester devant un tribunal administratif.
Il est nécessaire d'améliorer la collaboration du secteur privé, car les gens de ce secteur ne sont pas au courant des compétences des vétérans. Les services des ressources humaines ne savent pas interpréter les curriculum vitae des candidats qui sont d'anciens combattants.
Le gouvernement annonce un remboursement maximum de 75 800 $ pour les frais de formation et de transition des vétérans. Ce montant est réparti sur cinq ans et l'enveloppe plafonne à 2 millions de dollars. Si le montant maximum est accordé à chaque ancien combattant, seulement 27 pourront en profiter, soit environ cinq par année. Si on imagine les dizaines de milliers de vétérans qui reviennent d'Afghanistan, on se demande combien de vétérans pourront profiter de ce programme.
Dans une récente publicité, plus soucieuse de l'image du gouvernement que du service à rendre, les conservateurs nous montrent un vétéran devant sa garde-robe. Il hésite entre son uniforme et un complet-veston, comme s'il s'agissait d'un simple choix vestimentaire. Or la réalité est tout autre.
Je ne peux pas m'empêcher de penser à un autre vétéran que j'ai vu. Le 11 novembre 2013, à la cérémonie du jour du Souvenir, un homme dans la cinquantaine s'appuyait sur sa canne pour déposer une gerbe de fleurs devant le cénotaphe. Blessé à l'entraînement, il a été forcé de prendre sa retraite des forces armées deux ans avant sa pleine pension. Aujourd'hui, il doit vivre avec une pension diminuée de 35 %, ce qui l'amène à vivre sous le seuil de pauvreté. Il me disait qu'il s'était engagé dans l'armée pour se battre pour son pays et que, maintenant, il devait se battre contre son pays.
En résumé, il y a deux grandes catégories d'anciens combattants: ceux que le gouvernement nous présente dans ses publicités et ceux qui sont en train de se battre dans un dédale administratif contre une bureaucratie qui les empêche de vivre.
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Monsieur le Président, avant de commencer, j’aimerais vous informer que je vais partager mon temps avec le député d’.
Je suis très heureux de prendre la parole aujourd’hui pour appuyer le projet de loi . J’ai servi dans les Forces canadiennes pendant 23 ans, dans la réserve, les forces régulières et le corps des cadets. J’ai participé aux missions en Bosnie-Herzégovine et en Afghanistan, en 2007, lorsque nous avons commencé à nous rendre compte que nous n’étions pas dans une mission de maintien de la paix, mais de guerre.
Je suis heureux de parler d’un autre important moyen que prend notre gouvernement pour créer de nouvelles possibilités pour les anciens combattants du Canada et les membres encore en service qui veulent joindre les rangs de la fonction publique fédérale. La Loi sur l’embauche des anciens combattants prend appui sur les mesures que nous mettons en œuvre pour créer l’embauche prioritaire des hommes et des femmes qui ont été libérés des forces à cause d’une blessure liée aux fonctions qu’ils y ont exercées.
Le nouveau projet de loi traduit la gratitude profonde du gouvernement pour le service effectué et les sacrifices consentis par les Canadiens et les Canadiennes qui ont porté ou qui portent encore l’uniforme. Ce qui est tout aussi important, il témoigne du fait que les anciens combattants et les militaires en exercice du Canada sont hautement qualifiés et admirés et qu’ils sont reconnus pour leur courage et leur dévouement. Il traduit la reconnaissance de notre gouvernement pour le leadership, le professionnalisme et le travail d’équipe de tous ces gens.
Par-dessus tout, le gouvernement reconnaît par ce projet de loi que les anciens combattants et les militaires en exercice sont renommés pour mener à bien la mission confiée, quelle qu’elle soit. Notre gouvernement est fier d’eux. Nous sommes fiers des contributions extraordinaires qu’ils apportent à notre grand pays, et nous voulons que le Canada continue à profiter de leur expérience et de leurs compétences. Ils ont beaucoup à offrir, même lorsqu’ils prennent obligatoirement leur retraite à 60 ans.
L’augmentation de l’accès aux possibilités de carrière pour les anciens combattants dans la fonction publique permet de faire tout cela. Elle s’ajoute également aux nombreux autres investissements consentis et initiatives mises en œuvre pour appuyer les anciens combattants dans leur transition vers la vie civile, qui s’inscrivent dans un effort soutenu déployé depuis huit ans, depuis la mise en œuvre de la Charte des anciens combattants, en 2006, et elle trouve son prolongement dans la présentation en février de notre Plan d’action économique de 2014.
Notre gouvernement a agi avec fermeté en faisant tout ce qui était en son pouvoir pour que les anciens combattants et leurs familles aient accès aux soins et à l’aide dont ils ont besoin au moment et à l’endroit requis. Cela comprend les mesures nécessaires pour favoriser une transition réussie vers la vie civile, et cette transition dépend souvent d’un nouvel emploi intéressant.
Les membres qui quittent les forces le font à seulement 37 ans en moyenne. Ces jeunes hommes et ces jeunes femmes ont l’énergie, les compétences, le leadership et l’expérience nécessaires pour entreprendre de nouvelles carrières. Voilà pourquoi nous les aidons, eux et leurs familles, à suivre une formation professionnelle et à profiter de possibilités d’emploi après leur service militaire.
Cela comprend une nouvelle approche souple pour la formation destinée aux anciens combattants admissibles au programme de réadaptation, qui permet de fournir une somme maximale de 75 800 $ pour la formation la plus spécialisée, si besoin est, et l’initiative Embauchez un vétéran qui vise à mettre des anciens combattants en relation avec des employeurs.
Nous travaillons de plus près que jamais avec les secteurs public et privé pour faire connaître les avantages très réels qu’il y a à embaucher des anciens militaires. Nous sommes déterminés à veiller à ce que les anciens combattants aient toute l’aide requise pour réussir leur transition vers la vie civile.
Nous avons montré le sérieux que nous attachons à cela lorsque notre gouvernement a annoncé que les membres des Forces canadiennes qui sont libérés pour des raisons médicales liées à une blessure subie ou à une maladie contractée pendant l’exercice de leurs fonctions auraient la priorité absolue pour l’embauche dans la fonction publique.
La Loi sur l’embauche des anciens combattants s’appuie sur cela. Nous voulons aider les anciens combattants à être en première ligne quand on cherche à embaucher des Canadiens qualifiés dans les postes de la fonction publique fédérale.
De plus, cette initiative améliorerait encore le soutien destiné aux anciens combattants libérés pour des raisons médicales, puisque la durée de l'accès prioritaire dont ils bénéficient passerait de deux à cinq ans.
Le gouvernement propose même d'aller plus loin.
En effet, le projet de loi propose de nouvelles dispositions à l'intention des autres anciens combattants libérés honorablement et du personnel actif des Forces armées canadiennes. Les membres de ces deux groupes qui souhaitent entreprendre une carrière dans la fonction publique fédérale auraient de meilleures possibilités d'embauche.
Ainsi, grâce aux amendements que nous proposons, les anciens combattants qualifiés qui ont servi pendant au moins trois ans pourront poser leur candidature à des postes affichés à l'interne. Ils bénéficieront de ce droit pendant cinq ans après leur libération des Forces armées canadiennes.
Pour ce qui est des postes affichés à l'externe, on accorderait un statut prioritaire aux anciens combattants s'ils ont des qualifications équivalentes, ont reçu une libération honorable et ont servi pendant au moins trois ans. Autrement dit, si un ancien combattant et un autre candidat ont des compétences égales, l'ancien combattant aura priorité et décrochera le poste.
En servant le Canada, les membres et les anciens combattants des Forces armées canadiennes ont acquis des compétences qui font d'eux des employés modèles. Voilà ce que ces nouvelles mesures visent à reconnaître. Ces gens ont démontré leur engagement envers le pays, et nous devons maintenant veiller à leur offrir les possibilités d'emplois nécessaires pour bien gagner leur vie après leur carrière militaire.
Par ailleurs, la période d'embauche préférentielle de cinq ans donnerait suffisamment de temps aux anciens combattants pour atteindre le niveau d'études et de compétence requis avant de trouver un emploi dans la fonction publique fédérale. Cette mesure permettrait de faire précisément ce dont j'ai parlé au début de mon intervention, c'est-à-dire permettre au gouvernement de continuer à accéder à un bassin de candidats particulièrement qualifiés et dévoués, une main-d'oeuvre d'excellence que le pays a contribué à mettre en place en investissant dans sa formation et son développement professionnels.
Leur carrière militaire est terminée, mais ils demeurent prêts à servir le pays. C'est pourquoi je suis ravi que ces mesures permettent aux anciens combattants de continuer à servir le Canada dans le cadre de la fonction publique. C'est la bonne décision à prendre pour tous les Canadiens qui ont porté avec fierté l'uniforme des Forces canadiennes.
Nous espérons que tous les députés appuieront ces mesures sans réserve. Agissons avec célérité afin d'apporter ces améliorations le plus tôt possible. Les anciens combattants et les membres actuels des Forces canadiennes méritent d'être appuyés, ce que le gouvernement leur accorde avec fierté.
Évidemment, il est regrettable que l'Union des employés de la Défense nationale n'appuie pas les mesures proposées. Elle ne croit pas que nous devrions reconnaître les services des anciens combattants canadiens en leur donnant accès à des emplois qui leur permettront de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Elle préfère que leur candidature soit considérée en dernier par la fonction publique. J'exhorte le NPD à convaincre les dirigeants syndicaux d'appuyer ce projet de loi.
:
Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord remercier le député de d'avoir servi notre pays et d'avoir accepté de partager son temps de parole avec moi.
[Français]
Les hommes et les femmes en uniforme qui ont servi et tant fait des sacrifices pour notre pays et ceux et celles qui sont encore en service ont fait de notre pays ce qu'il est aujourd'hui.
[Traduction]
C'est donc avec plaisir que je prends la parole aujourd'hui afin d'appuyer les efforts mis en oeuvre par notre gouvernement pour reconnaître ces sacrifices et aider nos anciens combattants à trouver un emploi valorisant dans la fonction publique fédérale. C'est le moins que nous puissions faire pour eux.
[Français]
Ce sont nos vétérans qui ont défendu notre liberté, notre démocratie, nos droits de la personne et la primauté du droit, souvent au prix de leur propre vie.
[Traduction]
Grâce à leur sacrifice, nous avons pu jouir de la liberté et de la paix nécessaires pour exploiter et mettre à profit les grandes richesses et l’immense potentiel de notre pays.
[Français]
En effet, les vétérans du Canada incarnent l'idéal de l'engagement au nom de la cause et du pays. Ils symbolisent à la fois l'honneur et la modestie.
[Traduction]
Toutes les semaines, je rencontre des anciens combattants, que ce soit lorsque je visite la succursale d’Orléans de la Légion royale canadienne ou lors de différents événements auxquels j’assiste. Ottawa–Orléans compte un nombre important de militaires et d’anciens militaires. La section 632 de la Légion est bien sûr la plus sympathique de la région.
[Français]
Lorsque l'on questionne les vétérans au sujet de leur service, du sacrifice qu'ils ont consenti ou des raisons qui les ont incités à servir, ils répondent presque inévitablement qu'ils l'ont fait parce que c'était leur devoir.
[Traduction]
Ils ont fait bien plus que cela. Ils ont fait du Canada une nation qui est respectée partout dans le monde. Ils sont venus en aide à ceux qui vivaient des situations de crise et qui étaient dans le besoin. Ils ont contribué au maintien de la paix dans de nombreuses régions troublées et lointaines.
[Français]
Lorsque toutes les autres options ont échoué, ils ont combattu pour défendre notre mode de vie et préserver le droit d'autrui de vivre en liberté.
[Traduction]
Les fières contributions des anciens combattants du Canada ont mené le gouvernement à s’engager fermement à reconnaître leur service et à honorer leur sacrifice au quotidien.
Le gouvernement continue à tout mettre en œuvre pour s’assurer que les vétérans et leurs familles obtiennent les soins et le soutien dont ils ont besoin, lorsqu’ils en ont besoin et où ils en ont besoin.
[Français]
Le projet de loi sur l'embauche des anciens combattants consolide encore davantage l'engagement et la détermination du gouvernement à être là pour ceux et celles qui ont été là pour le Canada.
[Traduction]
Il nous incombe de veiller à ce que les anciens combattants aient accès à une vaste gamme de programmes et de services pour les aider à atteindre de nouveaux objectifs après leur carrière militaire.
Les mesures que nous proposons aujourd’hui contribueront grandement au succès des anciens combattants en créant de nouvelles possibilités pour eux et pour les membres des Forces armées canadiennes, qui leur permettront d’entreprendre de nouvelles carrières valorisantes dans la fonction publique fédérale.
[Français]
Nous allons créer un droit de priorité de cinq ans pour les vétérans canadiens qui sont libérés pour des raisons médicales découlant de blessures ou de maladies liées à leur service.
[Traduction]
Ce changement fera en sorte d’accorder la priorité aux anciens combattants, par rapport à tous les autres groupes, pour obtenir des emplois dans la fonction publique. Cette initiative contribuera ainsi à reconnaître les véritables sacrifices qu’ils ont consentis pour le Canada.
[Français]
De plus, ces nouvelles mesures permettront de prolonger de deux à cinq ans la période d'admissibilité prioritaire pour tous les vétérans qui sont libérés pour des raisons médicales.
[Traduction]
Cela signifie que les anciens combattants admissibles qui doivent mettre fin prématurément à leur service militaire en raison d’une blessure ou d’une maladie attribuable à leur service auront le temps nécessaire pour trouver un emploi dans la fonction publique fédérale.
Mais il est aussi important de ne pas oublier nos anciens combattants qui sont libérés honorablement et les militaires actifs. Tel qu’énoncé dans le Plan d’action économique de 2014, le gouvernement s’est engagé à permettre aux militaires encore en service de participer aux processus d’embauche internes annoncés de la fonction publique fédérale. Cette admissibilité s’étendra sur une période de cinq années complètes après leur libération des Forces armées canadiennes.
[Français]
Afin de s'assurer que les vétérans ont accès en priorité aux emplois dans la fonction publique, on prévoit l'établissement d'une préférence d'embauche pour nos vétérans.
Si un vétéran possède les mêmes qualifications qu'un autre candidat dans le cadre d'un processus d'embauche annoncé à l'externe, c'est le vétéran qui obtiendra l'emploi.
[Traduction]
Cette nouvelle préférence d’embauche sera accordée à tous les anciens combattants comptant au moins trois années de service militaire qui sont libérés honorablement. Ils y seront admissibles jusqu’à cinq ans à compter de leur date de libération.
[Français]
Du coup, nos vétérans qui souhaitent améliorer leurs compétences et poursuivre leurs études auront le temps de s'y consacrer. Ce sont d'excellentes nouvelles pour ces hommes et ces femmes remarquables, et le genre d'initiative à laquelle les Canadiens s'attendent de notre part.
[Traduction]
Il suffit d'examiner notre feuille de route pour le constater. En dépit des pressions financières et de l’incertitude économique, le gouvernement a tenu sa promesse de maintenir et d’améliorer les programmes et les avantages pour les anciens combattants.
Grâce aux mesures prises par le gouvernement, le budget annuel d’Anciens Combattants Canada a augmenté de près de 785 millions de dollars depuis 2005. Au total, c’est presque 5 milliards de dollars en nouveaux fonds qui ont été investis afin d’améliorer les avantages, les programmes et les services aux anciens combattants.
À chaque occasion, nous avons adapté nos programmes et nos avantages pour répondre aux besoins changeants des hommes, des femmes et des familles que nous servons.
[Français]
Nous avons rationalisé la façon dont nous apportons ce soutien. Nous avons simplifié et révisé nos programmes et politiques.
[Traduction]
Nous avons mis en place de nouvelles technologies pour offrir un meilleur service plus rapidement. Tout cela s’inscrit dans le cadre de notre initiative visant à réduire les formalités administratives pour les anciens combattants, parce que, de ce côté-ci de la Chambre, nous sommes absolument allergiques à la lourdeur administrative.
Le gouvernement a apporté des améliorations importantes afin d’offrir ce qu’il y a de mieux en matière de soins, de soutien et d’avantages aux anciens combattants du Canada et à leurs familles.
[Français]
Les détails d'exécution pour le traitement des prestations d'invalidité des vétérans ont été améliorés considérablement.
[Traduction]
Le délai d’approbation pour l’accès aux services de réadaptation a été réduit de moitié, passant de quatre à deux semaines.
[Français]
Il y a maintenant moins de paperasserie.
[Traduction]
Nous sommes à l'écoute. Le gouvernement met en œuvre une approche globale en matière de services aux anciens combattants qui est adaptée aux besoins, inclusive et flexible.
[Français]
L'adoption de cette loi permettra de poursuivre sur cette lancée. La mise en oeuvre de ces mesures est essentielle pour aider les vétérans et les militaires des Forces armées canadiennes en voie de libération à réussir leur transition à la vie civile.
[Traduction]
Nous tenons notre promesse envers les braves hommes et femmes qui ont servi et qui continuent à servir si bien notre pays.
[Français]
Tous les députés devraient témoigner leur soutien et leur engagement à l'égard des vétérans et des militaires encore en service en donnant leur appui à ce projet de loi.
Je remercie grandement la Chambre de sa bienveillante attention.
[Traduction]
C'est avec plaisir que je répondrai maintenant aux questions que les députés voudront bien me poser.
:
Monsieur le Président, avant de débuter, j'aimerais indiquer que je partagerai mon temps de parole avec le fabuleux député de .
J'ai le plaisir de me lever à la Chambre aujourd'hui pour aborder le projet de loi pour nos anciens combattants. Ce projet de loi, tout comme son prédécesseur le projet de loi , est une réaction aux nombreuses critiques en matière de transition professionnelle faites envers le gouvernement par les groupes d'anciens combattants et par l'ombudsman lui-même.
Ces critiques, je les connais bien pour avoir été porte-parole adjointe aux anciens combattants au cours de la première année de mon mandat, pour être restée près de nos anciens combattants depuis et pour être toujours demeurée à leur écoute. C'est important pour moi que leur sacrifice soit honoré et qu'ils ne soient jamais oubliés ni jamais mis de côté.
En ce qui me concerne, contrairement au , je ne tournerai pas le dos aux anciens combattants ni aux militaires, surtout pas quand ils m'interpellent. D'ailleurs, je profite de l'occasion pour saluer chaleureusement les anciens combattants de Québec, en particulier la Légion royale canadienne, qui fait un travail exceptionnel à Québec.
Le projet de loi ne répond pas aux attentes. Les anciens combattants font pourtant des demandes claires. Ils veulent des services de première ligne. Ils veulent des services comme ils nous ont, eux aussi, rendu service. Ils sont allés là où personne ne voulait aller parce que le gouvernement le leur a demandé, et aujourd'hui, ils veulent simplement que le gouvernement comprenne qu'au retour d'une mission, certains militaires ont du mal à réintégrer le marché de l'emploi.
Certains militaires deviennent rapidement d'anciens combattants, malgré eux, en raison de blessures de guerre, physiques ou psychologiques. Je répète que cela ne leur arrive pas par choix. C'est bien important de comprendre le deuil qu'aura à faire un militaire blessé, car c'est bien d'un deuil qu'il s'agit.
Que ce soit pour celui qui a vu sa jambe éclater en mille morceaux lors d'une explosion ou celui qui vit désormais avec le syndrome de stress post-traumatique, ou encore, celui qui souffre de problèmes de santé dont on arrive pas encore à expliquer la cause exacte, le deuil d'un état de santé antérieur sera à faire. Pour n'importe qui, l'acceptation et l'adaptation sont des étapes difficiles et longues.
C'est pour cela que des services sont nécessaires, et il faut du personnel à Anciens Combattants Canada pour les aider à surmonter cette épreuve difficile. Ce qui est particulier chez les militaires c'est que, contrairement aux civils, ils ont été programmés. C'est pourquoi il faut investir pour les aider à se déprogrammer, car c'est bien là la responsabilité du gouvernement.
Quand le gouvernement fédéral choisit une mission, qu'elle soit de guerre ou de paix, et qu'il y envoie nos militaires, il a la responsabilité de prendre soin d'eux avant, pendant et après la mission. Cela veut dire qu'il faut embaucher des spécialistes, notamment en santé, et c'est ce que ce gouvernement ne fait pas. S'il le faisait, on ne lirait pas continuellement dans les nouvelles que des militaires et d'anciens combattants se sont enlevé la vie parce qu'ils n'ont pas obtenu les ressources nécessaires. C'est là qu'on en est rendu!
Mon collègue d'en face dit que jamais un gouvernement n'en a fait autant, or il n'y a rien de plus faux. Il n'y a rien de plus faux! Les anciens combattants et la population canadienne le savent. En réalité, jamais un gouvernement n'en a fait aussi peu pour nos anciens combattants.
Le projet de loi n'aidera aucunement les anciens combattants qui ont des difficultés à faire une bonne transition professionnelle. La très grande majorité d'entre eux n'ont pas les diplômes nécessaires à l'obtention d'un emploi dans la fonction publique. Il peut être même très long avant de pouvoir les obtenir. D'autres ne sont tout simplement pas intéressés par un emploi dans la fonction publique, et il se peut fort bien que l'emploi en question ne soit pas adapté au nouvel état de santé de l'ancien combattant.
Dans la vie d'un ancien combattant, il y a des jours où cela va bien et d'autres, où cela ne va vraiment pas bien.
La santé est très instable; elle peut être bonne un jour et mauvaise l'autre jour. Bien sûr, les médicaments peuvent atténuer la douleur et les effets secondaires, mais rien n'est certain.
Le 20 juin 2000, l'ex-lieutenant général Roméo Dallaire est amené d'urgence à l'hôpital après avoir été découvert sur le banc d'un parc à Hull. Intoxiqué et souffrant d'une réaction à des antidépresseurs, l'événement a failli le plonger dans le coma. C'est alors que le monde civil s'est réveillé et qu'il a découvert ce qu'était le syndrome de stress post-traumatique. On ne veut pas retourner à cette époque où on ne connaissait pas cela et où on n'agissait pas en conséquence. Il faut reconnaître cette réalité et prévoir les ressources nécessaires pour y faire face.
J'ai beaucoup lu sur ce mal. J'ai aussi rencontré de nombreux anciens combattants qui en souffraient, et je sais qu'ils luttent à tous les instants pour être avec nous dans le moment présent. Ils doivent pouvoir compter sur des ressources fiables, disponibles et efficaces, d'autant plus que cela peut se déclencher beaucoup plus tard, deux ans ou vingt ans après l'événement. On ne sait jamais.
Le 26 août 2013, l'ombudsman des vétérans a publié un rapport concernant la formation professionnelle des anciens combattants en transition vers le secteur civil. Aucune des recommandations de l'ombudsman ne figure dans ce projet de loi, ni celles du vérificateur général datant de l'automne 2012.
Le NPD pense que le gouvernement conservateur devrait mettre en place les recommandations de l'ombudsman au lieu de les foutre sur une tablette. C'est une honte complète qu'un rapport sur lequel tous les partis politiques se sont entendus en comité parlementaire et auquel on a donné suite, qu'il provienne d'un ombudsman ou du Bureau de la sécurité des transports, dorme sur les tablettes purement à cause de l'idéologie conservatrice. C'est tellement abominable, cela n'a aucun bon sens!
On nomme des ombudsmans pour faire ces rapports afin que le gouvernement écoute les préoccupations de tous les élus de la Chambre des communes. Alors, c'est abominable, terrible, honteux et dégueulasse que ces rapports s'accumulent une année après l'autre, qu'on jette les recommandations à la poubelle, qu'on s'en foute complètement et puis qu'on essaie de récupérer le coup. C'est tellement fou, je n'en reviens pas! Un gouvernement responsable ne fait pas cela.
Ce qui me met encore plus hors de moi, c'est que le gouvernement ait délibérément décidé d'équilibrer le budget sur le dos de nos anciens combattants. Il a décidé de faire des compressions budgétaires plus importantes auprès de nos anciens combattants, un affront que n'a pas osé faire Londres ou même Washington, même en temps d'austérité.
Au fond, ce n'est pas si surprenant de la part d'un gouvernement conservateur irresponsable qui n'a toujours pas retrouvé la facture de 3,1 milliards de dollars dépensés pour lutter contre le terrorisme. Plus d'un an plus tard, on est encore en train de chercher la facture. Où est-elle? Comment a-t-on dépensé ces 3,1 milliards de dollars qui se sont envolés? On n'arrive pas à élucider ce mystère, mais on fait sans problème des compressions auprès des anciens combattants!
Ce gouvernement conservateur n'a pas le courage qu'il devrait avoir. Il est incapable de fournir toutes les informations pertinentes au directeur parlementaire du budget lorsqu'il fait des compressions budgétaires, prouvant ainsi qu'elles sont faites les yeux fermés, à la hâte et au hasard. C'est ainsi qu'on gouverne. C'est terrible et complètement odieux.
C'est bien là pourtant où nous en sommes rendus, en 2014, avec un gouvernement conservateur, que je devrais nommer réformiste. Celui-ci devrait avoir honte de proposer des demi-mesures qui n'auront pas d'impact réel sur la qualité de vie de l'ensemble des anciens combattants. Il devrait avoir honte d'agir ainsi. Ayant siégé longtemps au Comité permanent des anciens combattants, je pense à ce qui pourrait être fait en ce qui a trait aux soins de santé à long terme pour les anciens combattants. On pourrait leur offrir un meilleur suivi et des spécialistes. Je pense aussi au travail que le Tribunal des anciens combattants ne fait pas.
On devrait donner des pensions décentes pour éviter qu'un ancien combattant soit obligé de demander, encore et encore et jusqu'à ce qu'il l'obtienne, une pleine compensation de ses droits.
Je trouve assez dégueulasse de faire cela à des gens qui ont décidé de se sacrifier pour nous.
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Monsieur le Président, je vais intervenir concernant le projet de loi . Effectivement, ce que disait ma collègue de est absolument vrai. On ne met pas les priorités aux bons endroits.
Je vais évidemment voter en faveur de ce projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, parce qu'il va dans la bonne direction. Néanmoins, ce projet de loi n'est pas suffisant. Une des raisons pour lesquelles il ne l'est pas, c'est qu'on a chaque fois l'impression que ce gouvernement répond lorsqu'il est obligé de le faire, et que les anciens combattants ne sont pas une priorité pour lui. On le voit tous les jours.
Une des raisons pour lesquelles je m'intéresse au sujet, c'est parce qu'à Saint-Jean, on a énormément d'anciens combattants. D'abord, parce qu'on a une base militaire et que la plupart des militaires qui ont servi dans les Forces canadiennes ont fait une partie de leur formation à la base de Saint-Jean. On a aussi le Collège militaire royal. On a donc tout un environnement de militaires. Lorsqu'ils sont déplacés de base en base, certains vont rester autour d'une des affectations. C'est vrai pour la ville de Québec, avec la base de Valcartier, mais c'est aussi vrai pour nous, à Saint-Jean. Un certain nombre de militaires s'installent dans la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu ou dans la région, parce que leur dernière affectation a été à Saint-Jean.
Je suis évidemment très préoccupé par la situation que nous réservons à nos vétérans. Ce ne sont pas uniquement le Parti conservateur et le gouvernement conservateur qui ont délaissé les vétérans. Ce sont aussi les libéraux. Avec les compressions des années 1994 et 1995 lorsque les libéraux étaient au pouvoir, on voit qu'il n'y avait pas plus d'engagement à aider nos anciens combattants ni nos militaires. C'est pour cela qu'on espère que le NPD sera capable, après 2015, de prendre ce dossier en main et d'aider nos vétérans comme ils le méritent.
Je vais évidemment parler de mon projet de loi , contre lequel le gouvernement et les députés conservateurs ont voté. Pour moi, une fois n'est pas coutume. Je peux mettre les conservateurs devant leurs actions. Chaque fois qu'ils nous disent qu'on a voté contre telle mesure du budget, alors qu'ils nous servent en permanence des projets de loi omnibus dans lesquels ils mélangent tout et n'importe quoi, cela leur permet de nous critiquer et de nous attaquer sur le fait que nous n'avons pas voté sur une des dispositions du budget, mais qui n'avait en vérité aucun rapport avec le budget.
Je les mets maintenant face à leurs choix. Ils ont voté contre le projet de loi , qui était mon projet de loi concernant les soins de longue durée pour les anciens combattants, prétendant qu'en fait il n'y avait pas de problème. Lorsque je rencontre des anciens combattants, que ce soit à la légion ou dans le cadre d'autres activités à Saint-Jean-sur-Richelieu ou dans la région, les commentaires que j'ai de mes concitoyens ne correspondent pas du tout à ce que disent les députés conservateurs. Le gouvernement conservateur ne s'occupe pas des réels problèmes.
Dans le projet de loi , un des problèmes que j'avais soulevés était la création de deux catégories de vétérans. C'est un concept auquel nous nous opposons au NPD. Le gouvernement et Anciens Combattants Canada ont créé deux catégories de vétérans. Il y a ce qu'on appelle d'une part les vétérans traditionnels, ou de guerre selon une expression consacrée, donc ceux qui ont servi jusqu'en 1953, c'est-à-dire principalement ceux qui ont servi durant la Seconde Guerre mondiale et durant la guerre de Corée, et qui sont en vie actuellement. D'autre part, on a les anciens combattants modernes, ou les vétérans modernes, soit ceux qui ont servi après 1953, principalement dans des missions de paix, mais aussi dans des missions de guerre comme en Afghanistan.
Dans cette deuxième catégorie, on a créé artificiellement une troisième catégorie. Cette troisième catégorie, c'est la catégorie de ceux qui ont servi après le 1er avril 2006, c'est-à-dire ceux qui sont maintenant sous la juridiction de la Nouvelle Charte des anciens combattants.
On voit que la conséquence d'avoir apporté diverses modifications à différentes lois fait qu'en vérité on a créé trois catégories d'anciens combattants: les anciens combattants de guerre, ou traditionnels, les anciens combattants, avant la nouvelle charte, et puis les anciens combattants, après la nouvelle charte.
Quelle est la différence principale entre ces deux sous-catégories de vétérans? C'est principalement la pension d'invalidité que touchaient nos anciens combattants blessés auparavant et qui, depuis le 1er avril 2006 a été remplacée par une indemnité d'invalidité. J'ai eu de nombreuses conversations avec des anciens combattants et ils m'ont convaincu que, dans la pratique et dans bien des cas, on se rend compte que les montants engagés dans ces deux types d'indemnisation pour la même blessure peuvent parfois représenter jusqu'à 10 ou 15 fois plus. Par conséquent, en ce qui concerne les implications financières, on peut être dans un rapport de 1 à 10, ou de 1 à 15, ce qui crée une nouvelle injustice parmi ces catégories.
Je ne vais pas reprendre tous les arguments qu'ont donnés mes collègues jusqu'ici, ce serait juste répéter ce qu'ils ont déjà expliqué d'une façon très claire. J'aimerais toutefois revenir sur l'incident qui a fait les nouvelles jeudi dernier et au cours duquel le a vraiment ignoré Mme Jenifer Migneault. Cet incident était vraiment significatif du peu d'intérêt et du manque de compassion dont a fait preuve le ministre des Anciens Combattants. C'est ce manque de compassion que nous rapportent les vétérans tous les jours et lors de rencontres dans nos circonscriptions.
Ce qui est assez paradoxal c'est que, d'un côté, Anciens Combattants Canada a fermé neuf bureaux régionaux qui permettaient à nos anciens combattants d'avoir accès à des services et, en parallèle, ils ont dépensé des millions de dollars pour faire de la publicité pour les services d'Anciens Combattants Canada. Ces dernières semaines, on en a probablement vu à la télévision ou entendu à la radio. Je ne suis pas opposé à l'idée de faire de la publicité pour informer les anciens combattants des services disponibles, mais les publicités devraient venir en complément des services. Elles ne devraient pas se substituer aux services, c'est-à-dire être là uniquement dans le but de masquer le fait que des services ont été retranchés pour ceux qui ont servi notre pays et qui se sont sacrifiés. C'est vraiment terrible que d'un côté on élimine des services, et que de l'autre, on fait de la publicité pour masquer cet état de fait qui est une réalité. Les anciens combattants nous le disent tous les jours.
Je vais terminer là-dessus. Je vais soutenir le principe de ce projet de loi en deuxième lecture pour qu'il aille au comité et pour qu'il soit amélioré. En effet, il faut vraiment l'améliorer pour qu'il réponde réellement aux besoins de nos anciens combattants.
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Monsieur le Président, je suis toujours ravi de prendre la parole à la Chambre sur des questions touchant les anciens combattants. Je suis très heureux de prendre la parole après mon collègue de , en particulier parce que nous partageons un intérêt pour le Collège militaire royal de Saint-Jean, qui est situé dans sa circonscription. Nous avons tous les deux rappelé à la Chambre il n'y a pas très longtemps le budget libéral de 1994, qui a marqué le début de la décennie de la noirceur pour les Forces canadiennes et qui est responsable de la fermeture de cet excellent établissement. J'étais très fier lorsque, il y a un certain nombre d'années, le gouvernement a rouvert le Collège militaire royal de Saint-Jean et que mon ami, Michel Maisonneuve, a remis sur pied avec brio ce centre d'excellence. Nous espérons que le collège continuera de diplômer de jeunes dirigeants, hommes et femmes, des Forces canadiennes.
Parlant de leadership, nous examinons aujourd’hui le projet de loi , Loi sur l’embauche des anciens combattants. Il est important que les Canadiens qui écoutent ce débat ainsi que les groupes qui ne connaissent pas trop bien le sujet sachent qu’il s’agit là d’un véritable effort collectif. Quelques députés ont dit que peu d’anciens combattants seraient admissibles à la fonction publique ou qu’ils ne formeraient alors qu’un tout petit groupe. C’est peut-être vrai. Il pourrait n’y en avoir que quelques douzaines qui, au fil des ans, totaliseraient peut-être 100 ou 200 vétérans en transition vers d’autres postes de la fonction publique. Toutefois, c’est un exemple de ce que le gouvernement fait en faveur de l’embauche des anciens combattants et, ce qui est plus important, en vue de la création d’une culture dans laquelle l’embauche d’anciens combattants devient une chose courante.
Je dirais que cela n’existe pas en ce moment. Toutefois, il y a un certain nombre de groupes que je nommerai dans quelques instants qui essaient, depuis 5 ou 10 ans, de créer une culture favorable à l’embauche d’anciens combattants au Canada. Pourquoi serait-il bon de créer une telle culture? Je dirai que, dans une optique altruiste, il est bon d’engager des vétérans. Ce sont des hommes et des femmes qui ont servi leur pays avec distinction et qui ont à l’occasion risqué leur vie au cours d’affectations en Afghanistan ou de missions au Canada. Par conséquent, il est bon pour le gouvernement et, bien sûr, pour le secteur privé d’engager des anciens combattants. Toutefois, c’est plus que de l’altruisme. C’est une bonne décision d’affaires, une décision rentable qui peut augmenter les bénéfices parce que les entreprises acquièrent des hommes et des femmes ayant des qualités manifestes de leadership.
Qu’il s’agisse de caporaux-chefs ou de majors-généraux, ces Canadiens ont reçu une formation sans pareille dans les pays de l’OTAN et le monde développé. Ils ont reçu une éducation militaire qui leur a appris l’éthique du leadership, la gestion du personnel et la conduite d’opérations en situation de stress et qui leur a permis d'évoluer dans une culture fondée sur la loyauté. La structure régimentaire des militaires est effectivement basée sur la loyauté.
J’ai longtemps eu affaire à des employeurs. La possibilité de garder leurs employés est l’une de leurs plus grandes difficultés. Un employé ayant des compétences très demandées saisira les occasions qui s’offrent. L’embauche d’un ancien combattant contribue à réduire les frais avec le temps parce que ce sont des gens éminemment loyaux. Si les employeurs font preuve de loyauté en offrant un emploi à un ancien militaire, ils se verront payer de retour parce que l’employé ne se limitera pas à répondre aux attentes; il les dépassera. Par conséquent, le gouvernement est un important partenaire dans la création d’une culture favorable à l’embauche d’anciens combattants au Canada. Je suis heureux de faire partie d’un gouvernement qui a présenté à la Chambre deux projets de loi à ce sujet. Que 1 000 vétérans soient embauchés ou qu’un seul le soit, c’est une bonne chose pour le Canada.
Le projet de loi visait à accorder la priorité d’emploi aux anciens combattants libérés par suite d’une blessure. Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui traite plus globalement de l’embauche des vétérans dans la fonction publique. Cette mesure législative, qui s’applique aux membres des Forces canadiennes qui ont servi pendant au moins trois ans, permet à ces militaires de participer à des processus de nomination internes de la fonction publique. Chaque fois que je parle de vétérans, j’essaie de citer des faits et de sensibiliser les autres parce qu’il y a trop de discours sur le sujet et pas assez de faits.
Certains députés ne savent peut-être pas qu’entre 4 000 et 5 000 militaires quittent les Forces canadiennes chaque année. Environ 1 200 d’entre eux s’en vont pour différentes raisons médicales. Il peut s’agir de gens qui ont été grièvement blessés au combat, comme en Afghanistan, ou de personnes qui ont développé une déficience visuelle ou auditive qui a pu, par exemple, leur faire perdre leur qualification de vol. Cela a presque été mon cas dans l’Aviation lorsque j’ai eu des difficultés auditives. Nous parlons donc de 4 000 à 5 000 hommes et femmes qui s’en vont chaque année. Ce projet de loi leur offrira une voie de plus à explorer lorsqu’ils planifieront leur transition.
Les militaires qui sont libérés honorablement des Forces canadiennes après un minimum de trois ans de service bénéficieront de la priorité d’embauche dans la fonction publique pendant une période de cinq ans. Ce chiffre est important parce qu’il reconnaît que, lorsqu’ils font la transition, les vétérans peuvent d’abord recevoir une formation supplémentaire ou faire d’autres études. Les Forces canadiennes peuvent les aider à cet égard. En fait, il y a des paiements de contrepartie pour les programmes de formation et les frais de scolarité afin de permettre aux gens de poursuivre leurs études pendant leur service. Dans beaucoup de cas, il y a aussi une aide pour les frais de scolarité lorsqu’ils quittent les Forces. En prévoyant une période de cinq ans, nous reconnaissons que les gens peuvent décider d’acquérir de nouvelles compétences ou de faire des études à leur départ. Nous voulons donc qu’ils puissent quand même se prévaloir de leur priorité dans la fonction publique.
Comme je l’ai dit au sujet du projet de loi , si des membres des Forces canadiennes sont libérés pour des raisons médicales, y compris une blessure ou un changement de leur catégorie médicale, ils bénéficieraient d’une priorité absolue d’embauche dans la fonction publique. C’est tout à fait indiqué. Nous reconnaissons ainsi que les hommes et les femmes qui servent dans les Forces canadiennes créent une dette de reconnaissance.
La plus importante décision que les députés peuvent prendre ici est d’envoyer ces hommes et ces femmes risquer leur vie. Il est donc normal qu’en retour, nous leur accordions la plus haute priorité pour leur permettre de trouver un emploi dans la fonction publique.
Je suis heureux d’apprendre que beaucoup de députés, de tous les côtés de la Chambre, ont l’intention d’appuyer le projet de loi , Loi sur l’embauche des anciens combattants. Je suis en même temps déçu parce qu’il ressort clairement du débat qu’on ne connaît pas grand-chose au sujet et que les députés ne savent pas combien de personnes font la transition chaque année. Malheureusement, l'idéologie politique vient souvent fausser les cartes dans ce domaine. Il est cependant encourageant de voir qu’en principe, la plupart des députés appuieront le projet de loi C-27.
Je voudrais prendre quelques minutes pour parler d’une question à laquelle j’ai fait allusion au début de mon discours, à savoir la création d’une culture favorable à l’embauche d’anciens combattants au Canada. J’ai dit qu’avec les projets de loi et , notre gouvernement a été un important partenaire. De bien des façons, nous avons incité le secteur privé ainsi que des particuliers du Canada à en faire davantage pour engager nos vétérans. Toutefois, comme j’ai servi dans les Forces canadiennes pendant 12 ans et qu’après ma libération, je me suis occupé des questions relatives aux anciens combattants pendant la dernière décennie, je voudrais saluer les Canadiens qui ont déjà emprunté cette voie d’une manière ferme et dévouée depuis plus de 10 ans. Le gouvernement ne convient pas à tout le monde. Beaucoup de vétérans voudront sans doute travailler pour le secteur privé. Il y a eu un certain nombre de vrais pionniers à cet égard.
En fait, notre gouvernement a aussi créé le Conseil consultatif sur la transition des vétérans, ou VTAC comme on l’appelle. Je suis très heureux de signaler que, vendredi dernier, le ministre s’est entretenu à Toronto avec ce conseil pour se renseigner sur les derniers développements. Il s’agit d’un groupe de dirigeants d’entreprises venant de tous les coins du pays. Le ministre précédent leur avait donné le mandat d’éliminer les obstacles qui existent dans certains secteurs d’activité et de faire rapport au gouvernement sur les moyens à mettre en œuvre pour faciliter l’embauche d’un plus grand nombre de vétérans. Tout comme le programme Du régiment aux bâtiments avait aidé les anciens combattants à se faire une place dans le secteur de la construction, ce conseil vise à faire la même chose dans le monde des affaires.
Je voudrais remercier Shaun Francis, président de la Fondation True Patriot Love, qui a été le premier président du conseil, ainsi que le vice-président, Joel Watson, que je suis heureux de compter parmi mes bons amis, comme Shawn. Joel a été officier au sein des Dragoons avant de devenir avocat à Toronto, mais il n’a jamais oublié ses anciens amis.
Tous les membres du conseil d’administration de ce conseil consultatif, qui a conseillé le gouvernement, ont lancé des initiatives d’embauche de vétérans dans leur propre entreprise. Dans certains cas, cela leur a imposé de sensibiliser les membres du service des ressources humaines en leur montrant que l’expérience militaire constitue un critère à considérer lorsqu’il y a un choix à faire entre différents candidats.
En fait, l’une de mes dernières grandes initiatives, à titre de membre fondateur de la Fondation True Patriot Love, a consisté à travailler avec des employeurs canadiens à l’organisation d’une conférence intitulée Du champ de bataille au conseil d’administration. L’objectif était de réunir des responsables hauts placés des services de ressources humaines des entreprises du Canada pour qu'ils entendent des vétérans et des dirigeants d’entreprises qui ont embauché des vétérans, et les sensibiliser au fait qu’en considérant le service militaire comme l’équivalent d’une expérience civile connexe, ils pouvaient ajouter à leur équipe des gens d’une grande valeur.
La conférence réunissait aussi des leaders des Forces canadiennes qui ont expliqué aux employeurs du secteur privé la différence entre un caporal et un colonel. Un bon nombre d'organismes civils qui ne comptent pas d'anciens combattants ne sont peut-être pas au courant des différents types de service ou d'éducation ou de formation des hommes et des femmes des Forces canadiennes.
Cette conférence a été un pas important vers l'élimination des obstacles à l'embauche des anciens combattants. J'en profite pour remercier tous ceux qui ont participé à l'événement.
Il y a aussi des groupes qui font de tels efforts dans le cadre de leurs activités de liaison avec les Canadiens et qui travaillent avec des anciens combattants et des soldats blessés. Samedi dernier, j'ai passé du temps à Uxbridge avec Scott Maxwell et Phil Ralph, de l'organisme Wounded Warriors Canada, à l'occasion d'un vibrant hommage rendu à nos soldats afin de les remercier.
Wounded Warriors fait partie de leurs oeuvres caritatives et permet aux Canadiens d'appuyer les hommes et les femmes des Forces canadiennes. Ces personnes ont rencontré des dirigeants d'entreprise et des employeurs qui ne veulent pas se contenter d'apporter un soutien financier: ils veulent aussi assouplir le processus d'embauche au sein de leurs entreprises et créer des possibilités d'emploi pour les anciens combattants.
Je salue tous les membres de l'équipe de Wounded Warriors. Je sais qu'ils vont bientôt organiser un salon de l'employeur en Alberta. Ils vont diffuser le message selon lequel embaucher des anciens combattants, ce n'est pas seulement faire une bonne action: en fait, embaucher les hommes et les femmes qui ont servi le Canada peut être la meilleure décision d'embauche qui soit.
Le groupe appelé Treble Victor, dont je suis heureux de faire partie, est probablement le groupe le plus fascinant qu'il m'ait été donné de rencontrer. Il a été créé il y a quelques années par Don Ludlow et Mark Walden, et il est maintenant dirigé par Tim Patriquin.
C'est un groupe de réseautage formé d'anciens combattants qui a été mis sur pied à Toronto. Après avoir fait la transition vers le secteur privé, les anciens combattants communiquent avec le service des ressources humaines de leur employeur. Ils rencontrent les dirigeants de l'entreprise et ils leur demandent: « Pourquoi n'embauchons-nous pas un plus grand nombre d'anciens combattants? » ou encore: « Existe-t-il au sein de l'entreprise des obstacles à l'embauche d'anciens combattants que nous pourrions éliminer? »
Ce groupe connaît énormément de succès. Je me souviens, il y a plusieurs années, avant mon arrivée à la Chambre, que le PDG de la Banque Royale, Gord Nixon, avait été abordé par des membres de Treble Victor qui travaillaient pour la banque. Il avait parlé de faire une petite vérification afin de connaître le nombre d'anciens combattants au sein de la banque et il avait été étonné du grand nombre d'entre eux. Par la suite, ces anciens combattants ont obtenu l'autorisation de créer un réseau au sein de la banque pour aider d'autres anciens combattants à trouver du travail
La Compagnie Canada est un autre exemple remarquable d'organisme qui s'efforce de trouver des possibilités d'emploi pour les anciens combattants. Cette association a été créée par Blake Goldring et plusieurs chefs d'entreprise. J'ai été heureux d'assister à un bon nombre de leurs événements lorsque j'étais avocat à Toronto. À l'origine, c'était un programme destiné à recueillir des fonds pour donner des bourses aux enfants de soldats tombés au combat. Par la suite, ce programme est rapidement devenu une initiative d'emploi, étant donné que des grands chefs d'entreprise ont voulu faire plus que de simplement apporter un soutien financier. Le programme de transition offert aux anciens combattants a été mis sur pied, ainsi qu'un site Web d'outils, qui est administré par un ancien de mes confrères au RMC, Walter Moniz, afin de rejoindre des employeurs et d'aider les anciens combattants qui font la transition vers le secteur privé à trouver des débouchés.
Il y a aussi des groupes comme Military Minds, qui a été mis sur pied par un soldat souffrant de traumatismes liés au stress opérationnel afin de créer une association permettant aux anciens combattants de se regrouper. Cette initiative a permis de trouver des possibilités d'emploi.
Lorsque j'étais à Windsor, j'ai rencontré les responsables de la compagnie Delta. Il s'agit d'un groupe de dirigeants d'entreprise de la région de Windsor qui aident à trouver des emplois aux membres du régiment Essex and Kent Scottish.
Le gouvernement a un rôle à jouer dans l'établissement d'une culture d'embauche des anciens combattants au Canada. J'ai voulu saluer certains pionniers, certaines personnes qui ont été à l'avant-garde de ce mouvement.
Je veux aussi remercier quelques députés de la Chambre. En fait, je veux remercier certains députés d'en face, notamment mes amis d' et de . La semaine dernière, ces deux collègues se sont joints à moi pour coprésider la deuxième célébration annuelle de services commémoratifs sur la Colline, qui vise à rendre hommage aux parlementaires et aux membres du personnel de la Colline du Parlement qui ont porté l'uniforme.
Cette année, nous avons aussi rendu hommage à certaines compagnies qui, depuis plusieurs années, font oeuvre de pionnières en mettant en place d'excellents programmes d'embauche d'anciens combattants. Je songe notamment à la Générale électrique, à la société McDonald, à la Thales et à la Banque TD. Le prix décerné à la Banque TD a été reçu par le général à la retraite Rick Hillier, qui travaille maintenant à la Banque TD et qui a aidé à mettre en oeuvre un programme d'embauche d'anciens combattants dans le réseau national de succursales.
La société McDonald a commencé comme commanditaire du dîner organisé par la fondation True Patriot Love. Elle embauche maintenant des anciens combattants partout au sein de son organisation. Soit dit en passant, c'est une organisation dans laquelle les gens peuvent commencer au bas de l'échelle et grimper jusqu'au sommet.
Nous voulions rendre hommage à certains de ces pionniers sur la Colline du Parlement.
J'ai entendu ici des préoccupations au sujet des publicités du ministère des Anciens Combattants. Je dis à la Chambre que tout député qui aurait travaillé comme moi sur ce dossier depuis une décennie saurait que la diffusion d'information est un élément important de ces publicités. L'information est très importante parce que la plupart des jeunes anciens combattants de l'Afghanistan tentent d'avoir accès à la majorité de leurs services en ligne. D'ailleurs, 15 000 d'entre eux se sont inscrits au service Mon dossier ACC.
Toutefois, ce qui est plus important c'est l'image de l'ancien soldat qui ajuste sa cravate, prend la main de sa fille et sort de la maison. C'est un message et une image que j'essaie de projeter depuis des années afin de montrer que lorsqu'ils enlèvent leur uniforme les anciens combattants sont des citoyens et des citoyennes du Canada. Nous leur sommes reconnaissants des services qu'ils ont rendus. Ce sont des papas. Ils font la transition et deviennent d'excellents entraîneurs de soccer, membres de conseil de parents et employés du secteur privé. Il y a quelque chose de plus important encore que les renseignements utiles qui sont fournis sur les services disponibles et sur la façon de les obtenir. En effet, il faut envoyer le message que les anciens combattants peuvent faire la transition de la vie militaire à une carrière post-militaire intéressante, qu'ils peuvent être de bons papas, de bons membres de la collectivité et d'excellents modèles.
À mon avis, les sites Web qui ont été tournés en dérision par certains députés sont la principale source de renseignements pour ceux qui quittent les forces armées et qui réintègrent la vie civile. Ils vont sur Google et ils font une recherche. Les employeurs, les entreprises et les organismes de bienfaisance qui travaillent depuis dix ans à ce dossier sont tous là.
Certains députés semblent oublier que nous avons non seulement des anciens combattants âgés de 80 ou 90 ans, mais aussi de jeunes anciens combattants dans la vingtaine qui sont parfois allés plusieurs fois en Afghanistan. Les publicités sont nécessaires. Nous avons besoin d'être présents en ligne.
J'invite les députés à lire le blogue du journaliste Kevin Newman à ce sujet. Nous avons besoin d'un meilleur site Web qui renferme plus d'éléments d'information et dont les gens connaissent l'existence.
En terminant, le gouvernement et le secteur privé doivent tous deux participer à la mise en place d'une culture d'embauche des anciens combattants. Nous devons montrer qu'embaucher un ancien combattant est non seulement la chose à faire, mais que ce geste rendra l'entreprise meilleure.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Comme plusieurs de mes collègues l'ont dit, nous allons appuyer ce projet de loi, mais nous considérons qu'il ne va pas assez loin et qu'il comporte des interrogations auxquelles le gouvernement devra répondre.
Premièrement, en ce qui concerne la priorité accordée aux membres des Forces canadiennes libérés pour raisons médicales, on se demande ce qu'il adviendra des vétérans libérés pour raisons médicales dont le ministère ou le tribunal ne reconnaît pas le lien avec leur service. Cela me touche personnellement, parce que je suis en contact avec un vétéran, M. Scalise, qui a démissionné des Forces canadiennes parce qu'il souffrait d'épuisement professionnel, mais qui ne les avait pas averties que sa situation était liée au stress post-traumatique.
M. Scalise se bat depuis quatre ans pour qu'on reconnaisse que sa situation est liée à ses années de service. En vertu du projet de loi qui nous est soumis, il serait presqu'à la fin de la période lui permettant de se prévaloir de la priorité d'embauche telle qu'elle est définie dans ce projet de loi.
D'une part, les délais de traitement du dossier Scalise sont incroyablement longs et inadmissibles. D'autre part, le projet de loi tel qu'il est formulé mettra M. Scalise en porte-à-faux par rapport à ce qu'on veut y faire. Pourtant, cet homme pourrait très bien retourner sur les bancs d'école, perfectionner ses qualités de travailleur dans différents domaines et éventuellement obtenir un emploi. Cependant, il n'en aura pas le temps si on adopte le projet de loi tel quel.
Que ce soit au cégep ou à l'université, une spécialisation visant à faire la transition vers le travail civil prend quand même entre deux et quatre ans. Il faut donc d'abord laisser le temps aux vétérans de soigner leurs blessures et de suivre une thérapie pour le stress post-traumatique avant qu'ils puissent retourner sur les bancs d'école.
Cette transition s'effectue lentement, elle ne peut pas se faire du jour au lendemain. Le comité devrait se pencher à nouveau sur cette question pour s'assurer que la loi qui sera adoptée sera conforme aux attentes des anciens combattants et des vétérans et qu'elle permettra réellement leur réinsertion dans le monde civil et le marché du travail.
Par ailleurs, les compétences obtenues dans le monde militaire ne sont pas nécessairement transférables automatiquement dans le domaine civil. Une mise à niveau des compétences est nécessaire. De plus, les employeurs du secteur privé ne sont pas tellement au courant des qualités de travail et des compétences techniques qu'ont développées les militaires. Il y a tout un travail de partenariat à faire à cet égard. L'ombudsman avait proposé des mesures à cet égard, mais elles semblent avoir été complètement ignorées dans l'actuel projet de loi. C'est dommage.
En vertu des nouvelles dispositions législatives, il faudra que le dossier soit examiné et qu'il soit décidé si les motifs de la libération pour raisons médicales sont liés au service ou non. C'est le cas de M. Scalise. Tout comme l'ombudsman, nous sommes inquiets de ce flou administratif en ce qui a trait au maintien de la priorité d'embauche.
Ne serait-il pas mieux d'utiliser la reconnaissance du lien entre la blessure et le service pour déterminer l'accessibilité, la durée du droit et la priorité? Cela pourrait être fait de deux façons: soit par des motifs de libération pour raisons médicales attribués au service, soit par la reconnaissance du lien entre la blessure le service par Anciens Combattants Canada.
D'une manière ou d'une autre, on veut garder la cohérence dans le système. Ainsi, on évite la lourdeur administrative, et on s'assure que le vétéran ne perd pas la durée de son droit de priorité. C'est ce qui est central dans notre argumentation.
De plus, ce projet de loi crée des catégories de vétérans; c'est une autre question. Le NPD appuie le principe d'une seule catégorie de vétérans. Le projet de loi ne va pas en ce sens. D'abord, les vétérans de la GRC ne sont pas inclus dans le projet de loi. Ils restent dans les catégories réglementaires. Je considère qu'un membre de la GRC qui aurait subi un traumatisme, et qui ne voudrait plus être dans l'environnement policier parce qu'il lui rappelle ce traumatisme, devrait avoir une priorité d'embauche. Il a presque donné sa vie au service des citoyens. Par conséquent, ce serait normal que le gouvernement reconnaisse qu'il a un contrat social ou moral par rapport à cet individu, comme ce serait normal que le gouvernement reconnaisse avoir un contrat moral vis-à-vis des gens qu'il envoie dans différents conflits ou dans différentes missions.
Selon ce que j'ai lu dans le recours collectif mené à l'heure actuelle par les vétérans contre le gouvernement, ce dernier ne reconnaît pas ce contrat moral. C'est d'une tristesse absolue. C'est sous-entendu. J'espère que les vétérans vont gagner leur cause contre le gouvernement, et que leur recours collectif sera gagnant. J'espère que le gouvernement a un devoir moral par rapport à des gens qu'on envoie dans des conflits et qui nous reviennent blessés. J'espère qu'on a un devoir moral de les soutenir et de s'assurer que ces gens aient des soins de qualité, qu'ils aient un processus de réadaptation soutenu par le gouvernement et qu'ils aient accès à des emplois offerts par le gouvernement.
Il y a un autre côté à cette médaille. Présentement, on est dans une situation où les différents ministères sont systématiquement en compression. Depuis l'arrivée du gouvernement majoritaire conservateur, on a eu une série de compressions. On a eu des éliminations systématiques de postes dans différents ministères, ce qui fait en sorte que même si les vétérans se retrouvent avec une priorité d'embauche, faut-il encore qu'il y ait des emplois. Si l'ensemble des ministères n'est pas en processus d'embauche, cette priorité est complètement farfelue, dans la mesure où il n'y a pas de postes offerts. Il n'y a pas d'adéquation.
Je pense que c'est une faiblesse à laquelle il faudra réfléchir en comité, et s'assurer que cette priorité d'embauche repose sur quelque chose de concret. C'est une permission illusoire. Ils ne pourront pas la mettre en oeuvre. Je trouve cela dommage.
Je n'aurai pas le temps de parler de l'ensemble des statistiques, mais il n'y a pas beaucoup de vétérans qui se trouvent des emplois dans la fonction publique par rapport au nombre de vétérans qui auraient accès à ce genre d'emploi, et par rapport au nombre de vétérans qui ont les qualités pour avoir ces emplois.
On nous dit que 63 vétérans ont eu des emplois sur 200 demandes, et ce sur environ 4 000 vétérans qui auraient pu avoir droit à ces emplois. La priorité d'emploi s'applique à un nombre vraiment minime de personnes. C'est un autre élément qu'il faudra analyser en comité pour voir quel autre soutien on peut donner pour assurer une transition plus facile, aux militaires qui ont fini leur carrière militaire et à ceux qui ont été blessés, vers des compétences professionnelles dans la vie civile. Il faut s'assurer que la transition se fasse. Pour l'instant, il y a des faiblesses à cet égard dans ce qu'on a devant nous.
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Monsieur le Président, je suis heureux d’avoir la possibilité de parler du projet de loi . Il va sans dire que je serai l’un des rares députés qui pourront en parler, puisque la clôture a été imposée très rapidement.
Il est regrettable que la clôture ait été imposée aujourd’hui puisque demain et pendant le reste de la semaine de nombreux anciens combattants convergeront vers la colline du Parlement. C’est le mouvement « Rock the Hill ».
Les conservateurs ne semblent pas manifester tellement le courage de leurs convictions, puisqu’ils ne veulent pas tenir ce débat pendant que les anciens combattants seront sur la colline du Parlement. Ils tiennent absolument à tout régler ce soir. Voilà pourquoi ils ont imposé la clôture. Ils ont privé les anciens combattants de la possibilité d'être ici pour écouter les différents points de vue des parlementaires sur la question. Les conservateurs sont très heureux d’imposer le bâillon et de liquider l’étude du projet de loi.
J’ai la possibilité de parler du projet de loi à l’étape de la deuxième lecture. Bien sûr, nous appuyons le principe voulant que nous aidions les anciens combattants blessés en leur accordant l’embauche prioritaire et en prenant d’autres mesures pour eux dans la fonction publique. Comment un député pourrait-il ne pas appuyer solidement ce principe? À la deuxième lecture, nous discutons du principe du projet de loi, de la façon dont il doit se présenter, en nous appuyant sur nos connaissances de l’histoire du service des Forces canadiennes.
Mon père était un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale. Il a passé cinq années en Europe, au sein du Bomber Command. Il a toujours dit que, vers la fin de la guerre, le CCF était très populaire au Canada et que le nombre de ses partisans était à la hausse. Le gouvernement était conscient de ce fait, et c’est pourquoi il a proposé d’excellents programmes pour les anciens combattants à leur retour de la guerre. Il ne voulait pas que cela devienne un paradis socialiste, ce qui risquait de se produire au retour des anciens combattants. Il a proposé des terres à Edmonton. Mon père a reçu une terre dans un secteur pour les anciens combattants. Les anciens combattants pouvaient obtenir des prêts à faible taux d’intérêt pour bâtir leur maison et installer leur famille, après cinq années passées loin de leur milieu, loin de ceux qui leur étaient chers, en Europe. Comparons cela à l’engagement qu’acceptent les soldats d’aujourd’hui: de 10 à 15 ans à l’étranger.
À l’époque, le gouvernement essayait d’engager aussi beaucoup d’anciens combattants. Mon père a obtenu un poste au ministère des Transports. Il travaillait dans l’Arctique, où il s’occupait des aéroports. Il avait les compétences voulues parce qu’il avait travaillé dans l’Aviation royale canadienne. Ce genre de correspondance existait à l’époque.
Dans toutes les petites localités au Canada, il y avait une foule d’anciens combattants qui revenaient de la grande guerre. Les légions fonctionnaient fort bien. Il y avait une grande camaraderie et il était possible, dans toutes les petites localités, d’échanger avec beaucoup d’autres anciens combattants. J’ai grandi dans ce climat, avec la présence de la Légion canadienne et dans le respect que tous éprouvaient pour les anciens combattants.
Comparons cela à la situation actuelle. Les anciens combattants reviennent d’un conflit à l’étranger, en général terriblement flou, où ils ont participé à la libération de certains pays. Ils interviennent dans des conflits interrégionaux qui ont de très multiples variables. Lorsqu’ils reviennent de ces conflits, sont-ils honorés comme l’étaient ceux qui rentraient après la Seconde Guerre mondiale? Ont-ils l’approbation des citoyens du pays pour lequel ils ont servi? Non. C’est chose du passé. Y a-t-il de nombreux anciens combattants qui peuvent se réunir dans des lieux communs comme les installations de la légion? Non. En réalité, les installations de la légion sont en train de fermer d’un bout à l’autre du pays.
Dans la grande ville de ma circonscription, Yellowknife, même si on y trouve la Force opérationnelle interarmées (Nord), la tentative de maintien des installations de la légion s’est soldée par un échec quasi total.
Les temps ont changé. Il n’y a plus de structures, comme par le passé, pour les anciens combattants.
Le bon côté, c’est que nous avons reconnu l’état de stress post-traumatique. À l’époque de la Seconde Guerre mondiale, on ne parlait pas de cela. Nous comprenons beaucoup mieux la nature des problèmes de santé mentale que les anciens combattants éprouvent à cause de ces conflits.
Le projet de loi vise à apporter des réponses, mais il ne suffit pas. Nous ne croyons pas qu’il faille changer le principe selon lequel un ancien combattant est toujours un ancien combattant. Ce principe devrait subsister dans le projet de loi, mais il ne s’y trouve pas. C’est un problème que nous percevons dans les principes du projet de loi. Tous les anciens combattants ne sont pas traités de la même manière, comme ils l’étaient par le passé. Les principes ne prévoient pas l’aide aux gens, le maintien de cet esprit communautaire qui est très important entre anciens combattants.
Le gouvernement conservateur propose aux anciens combattants la possibilité d’entrer dans la fonction publique. Or, la fonction publique a beaucoup changé. Ce n’est plus celle des années 1945 à 1950. Elle est différente. Il faut plus de compétences spécialisées et plus d’études.
Des gens pourraient être placés à des postes prioritaires qui ne leur conviennent pas. Mon collègue libéral a parlé du programme du gouvernement américain qui prévoit la définition des compétences. À l’évidence, il est important de ne pas donner à des gens des emplois qui ne les satisfont pas et où ils risquent d’échouer. Cela n’aiderait pas les anciens combattants.
Nous devons accorder une grande attention à ces gens. Ils n’ont pas les mêmes possibilités que les anciens combattants avaient par le passé. Ils n’ont pas la même force que pouvaient avoir 500 000 anciens combattants réunis. Aujourd’hui, les anciens combattants sont peu nombreux. Ils ne font pas partie d’une population importante. Ils ont besoin d’une attention particulière. Le gouvernement conservateur devrait réfléchir à la façon d’offrir les services dont ils ont besoin pour réussir la transition vers la vie civile normale.
Le débat doit se poursuivre jusqu’à ce que nous trouvions des solutions. J’ai hâte que le projet de loi soit renvoyé au comité, car nous pourrons peut-être alors étudier certains de ses détails. Nous sommes tous d’accord sur le principe: il faut aider davantage les anciens combattants, trouver des moyens de les intégrer à la population active. Ne pourrions-nous pas apporter beaucoup plus de solutions, à l’étape du comité, aux problèmes que nous avons cernés pendant la très brève durée de ce débat? Nous avons fort peu de temps pour faire connaître à la Chambre les problèmes des anciens combattants.
Nous rendons un bien mauvais service aux anciens combattants en ne poursuivant pas le débat pendant un certain temps. Ils viendront sur la colline du Parlement, mais ils n’auront pas la possibilité de s’entretenir avec les parlementaires pour que ceux-ci puissent transmettre leur message à la Chambre. Nous pourrions le faire au comité, mais ce n’est pas la même chose que de s’exprimer à la Chambre.
Le projet de loi ne va pas assez loin. Nous voulons qu’il soit amélioré. Nous sommes disposés à le renvoyer à un comité. J’invite le gouvernement à prendre la chose au sérieux, à envisager les autres possibilités qui seront mentionnées au cours des travaux du comité, à écouter les témoins et à se montrer prêt à amender le projet de loi pour qu’il donne de meilleurs résultats dans l’intérêt des anciens combattants.
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Monsieur le Président, je vous signale que je vais partager mon temps de parole avec le député de , qui fait aussi un travail remarquable à la présidence du Comité permanent des anciens combattants.
Étant le fils d'un ancien combattant qui compte 36 ans de bons et loyaux services dans les Forces armées canadiennes, je peux dire que c'est pour moi un vrai privilège de participer au débat aujourd'hui et d'exprimer ma fierté pour les hommes et les femmes de toutes les générations qui ont servi notre grand pays, y compris ma mère, mes deux soeurs et mon beau-frère. Ensemble, eux et mon père cumulent plus de 80 ans d'expérience immédiate et directe dans les Forces armées canadiennes. Je me sens tellement honoré et privilégié de pouvoir dire cela. Je ne me suis pas enrôlé, mais je pense à eux tous les jours et j'ai un profond attachement pour les Forces armées canadiennes.
Je considère aussi comme un honneur de servir au Comité permanent des anciens combattants, où j'ai pu constater encore mieux les efforts que fait le gouvernement pour les anciens combattants et leur famille. Je profite de l'occasion pour remercier mes collègues des deux côtés de la Chambre qui siègent à ce comité. Je crois sincèrement que nous prenons beaucoup notre travail à coeur et qu'ensemble nous faisons un travail formidable pour nos anciens combattants. Je suis heureux à la perspective de poursuivre ce travail.
Comme certains de mes collègues l'ont déjà expliqué, notre gouvernement est déterminé à apporter les soins et le soutien nécessaires aux hommes et aux femmes qui font actuellement partie de nos forces armées ou qui en faisaient partie auparavant. Comme vous le savez, notre comité parlementaire est saisi de deux des questions les plus pressantes de l'heure: comment améliorer davantage la Nouvelle Charte des anciens combattants; comment affirmer et démontrer notre engagement envers les anciens combattants canadiens ainsi qu'envers leurs familles? Je crois que ces deux questions sont au coeur de l'attitude que nous devons manifester envers ceux qui ont si bien servi notre pays.
La Loi sur l'embauche des anciens combattants s'inscrirait dans cet esprit. Les dispositions que nous étudions ajouteraient d'importantes nouvelles mesures de soutien des anciens combattants et des membres des Forces canadiennes encore en service. Ils se verraient offrir un meilleur accès aux emplois dans la fonction publique fédérale.
Alors que nous discutons des nouvelles mesures et des améliorations pour les anciens combattants, dans cette enceinte et au sein du comité, je voudrais que les Canadiens qui nous regardent sachent qu'ils peuvent être également fiers de ce que nous avons accompli jusqu'à maintenant.
Depuis que nous formons le gouvernement, nous nous sommes montrés à la hauteur des attentes en investissant presque 5 milliards de dollars d'argent frais pour améliorer les avantages, les programmes et les services destinés aux anciens combattants. Grâce à cet argent, nous avons pu mettre en oeuvre la Nouvelle Charte des anciens combattants, qui prévoit des moyens plus modernes et plus complets pour fournir soins et soutien à ceux qui ont été blessés dans l'exercice de leurs fonctions.
Grâce à la Nouvelle Charte des anciens combattants, nous fournissons actuellement des services complets de réadaptation physique et psychosociale, des services de réadaptation au travail et de réorientation professionnelle, une aide financière immédiate et à long terme, des prestations de soins de santé et des services personnalisés de gestion de cas.
Ces programmes, avantages et services nous permettent de fournir des soins de classe mondiale aux anciens combattants qui sont gravement blessés. Nous pouvons fournir un maximum de 75 800 $ en aide aux anciens combattants qui souhaitent entreprendre une nouvelle carrière. Nous pouvons fournir un revenu minimal de 42 426 $ avant impôt aux anciens combattants qui sont incapables d'occuper un emploi suffisamment rémunéré et convenable ainsi qu'aux anciens combattants qui suivent le programme de réadaptation du ministère des Anciens Combattants du Canada.
En plus de ces mesures, nous pouvons aider les anciens combattants admissibles en pelletant la neige dans leur entrée ou en tondant leur pelouse. Nous pouvons leur fournir les services à domicile d'un professionnel de la santé ou d'un gestionnaire de cas. Nous pouvons les aider à payer leurs frais de déplacement lorsqu'ils se rendent à des visites médicales.
Je dois dire que le ministère des Anciens Combattants a énormément aidé ma mère.
Nous faisons tout cela parce que nous sommes déterminés à aider les anciens combattants blessés ou malades à se rétablir le mieux possible et aussi rapidement que possible. Nous tenons à ce que les anciens combattants fassent un retour harmonieux à la vie civile.
De plus, nous nous assurons que les anciens combattants ont accès à des emplois valorisants. En reconnaissance des sacrifices qu'ils ont consentis pour le Canada, nous proposons des changements qui donneront aux anciens combattants qualifiés le plus haut niveau de priorité pour les postes au sein de la fonction publique fédérale. C'est pourquoi nous voulons donner aux anciens combattants libérés pour des raisons médicales plus de possibilités d'amorcer une nouvelle carrière dans la fonction publique fédérale.
Nous accorderions un accès prioritaire d'une durée de cinq ans à ceux qui ont été libérés des Forces armées canadiennes en raison d'une blessure ou d'une maladie liée à leur service. Cette mesure permettrait qu'ils se fassent offrir en priorité les postes de la fonction publique pour lesquels ils sont qualifiés. En outre, la période de validité du droit de priorité de tous les anciens combattants libérés pour des raisons médicales serait prolongée de deux à cinq ans.
Le gouvernement aide également les anciens combattants canadiens qui ont été libérés honorablement à accéder à des emplois de la fonction publique fédérale en proposant deux nouvelles mesures.
Premièrement, les militaires actifs qui ont au moins trois ans de service pourraient participer à un processus de nomination interne annoncé dans la fonction publique fédérale. Cette mesure leur permettrait de soumettre leur candidature à des postes annoncés à l'interne pendant une période de cinq ans après leur libération des Forces armées canadiennes.
Deuxièmement, nous accorderions aux anciens combattants la préférence plutôt qu'à d'autres candidats admissibles dans le cadre d'un processus de nomination externe annoncé. Cela signifie que, s'il y a un choix entre un ancien combattant qualifié et d'autres candidats tout aussi qualifiés, l'ancien combattant sera nommé. Cette nouvelle mesure durerait jusqu'à cinq ans à partir du jour où l'ancien combattant a été libéré des Forces armées.
Nous faisons tout cela parce que nous croyons que les anciens combattants et les membres actifs ne méritent rien de moins et aussi parce que le Canada ne s'en portera que mieux. Sans ces changements, nous risquons de perdre la précieuse contribution de personnes hautement qualifiées lorsqu'elles mettent fin à leur carrière militaire. C'est pourquoi nous allons travailler en étroite collaboration avec des partenaires clés comme la Commission de la fonction publique, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et le ministère de la Défense nationale pour créer un processus équitable et approprié. Ce processus permettra au Canada de continuer de récolter les fruits de l'investissement et du soutien consacrés à la carrière militaire des anciens combattants et de veiller à ce que la main-d'oeuvre fédérale soit stimulée et enrichie par la précieuse contribution que les anciens combattants hautement qualifiés ont à offrir. Qui plus est, il permettra aux anciens combattants admissibles de continuer de servir leur pays et d'acquérir de l'expérience et des compétences dans le monde civil.
En résumé, ces nouvelles mesures montrent la valeur que nous accordons aux compétences, à la formation et à l'expérience que nos militaires acquièrent au sein des Forces armées canadiennes. Nous ne voulons pas perdre ces atouts.
En même temps, les anciens combattants ont tant fait pour aider à bâtir un Canada fort, libre et prospère. Ces mesures reconnaissent qu'ils ont servi notre pays avec courage et distinction et qu'ils ont été prêts à tout sacrifier pour un avenir meilleur. Nous leur en sommes très redevables.
J'aurais bien aimé que ce programme soit en place lorsque ma soeur et mon beau-frère ont quitté les Forces armées. Je suis persuadé qu'ils auraient pu en bénéficier. Qu'on ne se méprenne pas, ils vont bien, mais il s'agit d'un bon programme. J'encourage donc tous les députés à appuyer cet important projet de loi.
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Monsieur le Président, tout le monde semble s'entendre sur le sujet de la discussion de ce soir. Je continuerai donc dans la même veine.
Pendant ce débat, nous avons déjà abordé plusieurs aspects du projet de loi . Selon moi, cette mesure représente un pas en avant, un élément de plus qui contribuera à ce que voulons offrir aux anciens combattants. Ce pas en avant devra probablement être suivi de nombreux autres, nous en sommes conscients.
Je n'aborderai pas les détails du projet de loi lui-même, puisqu'il en a beaucoup été question. J'aimerais plutôt parler de ses fondements et des efforts que déploient ensemble les députés, le secteur privé et les anciens combattants dans le but d'améliorer la situation des anciens combattants et de leur offrir plus de possibilités de réussite.
Pour nous à la Chambre, tout a commencé avec la Nouvelle Charte des anciens combattants. L'objectif: délaisser l'ancien modèle, selon lequel les anciens combattants prenaient simplement leur retraite, et faire en sorte qu'ils retrouvent une place active dans la vie civile. Dans cette optique, les gens qui quittent la vie militaire devraient avoir la possibilité de se recycler, d'acquérir de nouvelles compétences et de participer pleinement à leur collectivité.
Je crois que tous les députés partagent ce désir et cette ambition. Je ne pense pas que ce soit vraiment un enjeu politique, même si nous avons tendance à être parfois un peu obsédés par la divergence d'opinions. La réalité, c'est que le Canada s'attend à ce que nous honorions nos anciens combattants et à ce que nous investissions dans eux.
Nous savons que les contribuables ont beaucoup investi dans des initiatives partout au pays. Comme Greg Thompson, l'ancien ministre des Anciens combattants, l'a dit: « Peut-on jamais en faire assez pour les anciens combattants? ». Nous savons tous que la réponse est non. C'est toujours un travail inachevé. Il y a toujours beaucoup à faire. Ce soir, nous prenons un petit pas dans la bonne direction en tentant de répondre à certaines des questions qu'ont les anciens combattants sur des sujets comme les possibilités de formation, les possibilités de transition et, bien sûr, les possibilités d'emploi. Le gouvernement ne pourra jamais régler tous les problèmes lui-même, mais il doit proposer ses propres solutions. Il doit travailler avec le secteur privé et les groupes d'anciens combattants.
Est-ce que nous nous entendons toujours? Absolument pas. Il y a des désaccords, que ce soit au sein des membres d'un comité ou de ceux de divers groupes d'anciens combattants.
Au bout du compte, il faut comprendre que, au fil des ans, beaucoup de militaires ont pris leur retraite et réussi leur transition vers la vie civile, sans avoir besoin des services pour les anciens combattants. Ils ne sont pas clients du ministère des Anciens Combattants. Dans bien des cas, ils ont réussi leur transition tout seuls. Grâce à leur solide formation et à leur attitude positive, ils sont devenus des membres productifs de la société dans leur deuxième carrière.
Certains ont besoin de notre aide. Certains passent vraiment par de rudes épreuves, en raison de leurs difficultés mentales ou physiques, mais nous devons prêter attention à leurs besoins en raison du genre de pression et d'incidents qu'ils ont vécus durant leur service actif ou lors d'exercices d'entraînement.
J'ai observé partout au pays, et surtout dans ma circonscription, que certains prennent des initiatives, mais ce n'est pas le gouvernement. Je pense notamment au centre d'éducation Maple Grove à Yarmouth, en Nouvelle-Écosse. C'est un exemple dont je suis très fier. Le centre possède un club du Souvenir, géré entièrement par des étudiants et des bénévoles. Ils ont construit un monument pour les soldats décédés en Afghanistan. Ils l'ont fait en recueillant eux-mêmes les fonds. C'est un monument sensationnel dédié à ceux qui, de l'avis de ces jeunes Canadiens, se sont sacrifiés pour l'avenir et le mieux-être de notre pays, et ont fait leur part parce qu'on le leur a demandé.
Si les jeunes gens sont capables de comprendre ce message, nous sommes certainement tous capables de comprendre les possibilités qui existent. Nous devons écouter. Nous serons parfois en désaccord. Nous ne serons jamais entièrement sur la même longueur d'onde quant à ce qui est bon ou mauvais, mais nous devons continuer de progresser. Nous le devons aux militaires et aux anciens combattants de notre pays.
Je sais que la plupart d'entre nous ont participé à la Journée nationale de commémoration il n'y a pas longtemps. À côté de la base aérienne de Greenwood, dans la vallée de l'Annapolis, en Nouvelle-Écosse, dans un village appelé Kingston, beaucoup d'anciens combattants, de militaires et de citoyens intéressés ont participé à une cérémonie.
Il y a quelque temps, j'ai eu le privilège de siéger à un comité spécial de la Chambre sur l'Afghanistan. Beaucoup de témoins ont comparu; nous avons entendu de nombreux témoignages. L'un d'entre eux m'a beaucoup touché: celui d'une Afghane très courageuse. Elle nous a rappelé que, bien que les Canadiens s'impatientent du peu de progrès accompli, le fait est que nous faisons avancer les choses. Nos militaires ont grandement contribué à améliorer la situation. Grâce à eux, certaines régions sont enfin approvisionnées en eau. Des milliers de fillettes ont accès à l'éducation; elles sont maintenant plus de sept millions. La témoin nous a invités à comprendre que ce qui changera les choses, c'est l'opinion de son fils au sujet des femmes, et non celle de son mari. Il s'agit d'un changement générationnel. C'est ça que les militaires ont accompli en aidant un pays étranger et des gens qu'ils ne connaissaient même pas, seulement parce que c'était la chose à faire.
Il nous revient de prendre soin de ceux qui reviennent au pays. Notre tâche consiste à leur offrir de nouvelles possibilités. En tant que parlementaires, il faut comprendre et honorer collectivement ces personnes qui nous ont tant donné. Ce soir, nous nous penchons sur l'une des nombreuses mesures qu'il faudra prendre dans ce projet de longue haleine. Il est parfois frustrant de penser à ce qui pourrait ou devrait être. Durant ce débat animé, il ne faut pas oublier les nombreuses bonnes initiatives qui ont été lancées. Beaucoup de mesures ont été prises et beaucoup de progrès a été accompli. Il est certain qu'un grand nombre de personnes en bénéficient, parce que nous avons veillé à ce qu'ils reçoivent les services et le support dont ils ont besoin. Ça ne s'arrêtera pas là; nous avons encore du chemin à parcourir. C'est loin d'être terminé et nous devons poursuivre nos efforts.
Je sais que, en tant que parlementaires, il nous arrive à tous de nous emporter. Certains dossiers et certains détails viennent nous chercher. Cependant, au bout du compte, je crois que tous les députés tiennent à nos forces armées et soutiennent les anciens combattants. Que nous soyons ou non sur la même longueur d'onde, au final, nous avons le devoir d'offrir des programmes pour venir en aide aux anciens combattants. Ils nous observent et ils nous mesurent à l'aune nos actions. La question n'est pas d'être ou non sur la même longueur d'onde, mais d'unir nos forces pour faire avancer les choses afin que, dans quelques années, nous ayons la satisfaction d'avoir appuyé la charte dès son entrée en vigueur. La charte se veut un document évolutif. Elle est censée aider les anciens combattants à faire la transition à la vie civile. À l'origine, tous les partis ont convenu que c'était la marche à suivre. Il faut garder le cap de manière à garantir qu'il s'agisse de la bonne initiative et du bon document pour en arriver aux résultats attendus. Nous le devons à nos anciens combattants.
Je n'en dis pas plus, si ce n'est que j'espère que nous appuierons cette initiative, non pas parce que c'est l'aboutissement d'un cheminement, mais parce qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction pour jauger nos progrès et offrir davantage de possibilités aux anciens combattants. Est-ce suffisant? C'est une question dont nous pourrions débattre éternellement. J'imagine que nous n'arrêterons jamais de nous demander s'il est possible d'en faire plus. Pour ma part, la réponse sera toujours oui: faisons-en plus, mais faisons-le ensemble.
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Monsieur le Président, j'informe la Chambre que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de prendre la parole au sujet de n'importe quel projet de loi qui vise à trouver des emplois intéressants et durables aux hommes et aux femmes des Forces canadiennes qui ont si bien servi notre pays. Depuis des années, que ce soit en Afghanistan, en Libye, dans les Balkans ou ailleurs dans le monde, les hommes et les femmes des Forces canadiennes ont accepté une responsabilité sans limite en se portant volontaires pour servir. Ils ont servi à condition qu'à leur retour nous nous occupions d'eux. C'est donc une obligation sacrée pour nous.
Malheureusement, je ne crois pas que ce projet de loi en ferait assez. C'est un exemple typique de la façon dont le gouvernement conservateur prend une demi-mesure et exploite notre soutien unanime des anciens combattants pour la faire adopter.
Mis à part le titre, il n'y a rien de solide. Une des mesures les plus importantes que nous pourrions prendre pour les anciens combattants est de les aider à trouver un emploi lorsqu'ils sont libérés des Forces canadiennes, que ce soit pour des raisons médicales ou parce qu'ils l'ont demandé. Ce projet de loi le ferait peut-être pour un très petit nombre, mais je crains que ce ne soit simplement pas assez.
À l'heure actuelle, les membres des Forces canadiennes qui ont servi à plein temps et qui sont libérés pour des raisons médicales ont droit à la priorité d'embauche, conformément aux règlements, indépendamment de la raison médicale qui a mené à leur libération.
Le projet de loi dont nous sommes saisis, le projet de loi , se fonderait sur le projet de loi , que le gouvernement a présenté en novembre 2013 dans le cadre de son plan de communication visant à gérer les réactions à la fermeture de neuf bureaux d'Anciens Combattants Canada dans l'ensemble du pays. Afin de remédier à certaines lacunes majeures du projet de loi , le gouvernement a décidé de présenter ce nouveau projet de loi.
Ce projet de loi modifierait la Loi sur l’emploi dans la fonction publique afin d'accorder la priorité aux membres des Forces canadiennes qui sont libérés à la suite d'une maladie ou d'une blessure imputable au service, de manière à les faire passer de la quatrième à la première place dans l'ordre de priorité. Fait important, ce projet de loi rendrait également admissibles tous les réservistes, les corps de cadets, le personnel des services d'administration et d'instruction, et les Rangers canadiens, et il prolongerait la période l'admissibilité, qui passerait de deux à cinq ans, et ce, de façon rétroactive, afin d'inclure les membres libérés depuis avril 2012.
De plus, le projet de loi se fonderait sur les mesures qui l'ont précédé pour qu'on facilite l'accès aux postes annoncés à l'interne par la fonction publique et pour que, au moment de doter des postes annoncés à l'externe, on accorde la priorité aux membres actuels et anciens membres des Forces canadiennes qui ont servi pendant au moins trois ans et qui ont été libérés honorablement. En outre, le projet de loi modifierait la définition des anciens combattants aux termes de la Loi sur l’emploi dans la fonction publique, laquelle se fonde actuellement sur la définition traditionnelle désignant les personnes ayant servi lors de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale, afin d'inclure toute personne « qui a servi au moins trois ans dans [les Forces canadiennes], qui a été libérée honorablement au sens des règlements pris au titre de la Loi sur la défense nationale et qui n’est pas employée dans la fonction publique pour une durée indéterminée [...] ».
À première vue, ces modifications ne posent pas de problème, mais pour favoriser l'embauche des anciens combattants, elles laissent à désirer. Rien, dans le projet de loi , ni dans son pendant sur le plan des relations publiques, le projet de loi , n'assure que les anciens combattants obtiendront un emploi. C'est bien beau d'avoir la priorité d'emploi dans la fonction publique, mais encore faut-il posséder les compétences correspondant aux emplois offerts. Dans bien des cas, l'écart est grand entre les compétences que possèdent les membres des forces armées et celles qu'exige l'emploi annoncé.
Rien, dans ce projet de loi, ne prévoit le transfert ou le perfectionnement des compétences. Dans la fonction publique, la priorité sera donnée aux anciens combattants s'ils possèdent les compétences correspondant aux exigences de l'emploi, mais le projet de loi ne prévoit pas de perfectionnement des compétences.
En outre, compte tenu du gel de l'embauche, quels emplois les conservateurs proposent-ils que les anciens combattants pourraient combler? Le gouvernement a garanti qu'il n'y avait pas d'emplois disponibles au gouvernement. Selon des rapports récents, il éliminera fort probablement encore 30 000 emplois, après les 20 000 qu'il a supprimés depuis 2012. Si on ajoute la disparition de 50 000 emplois au gel de l'embauche dans la fonction publique, il ne reste pas grand-chose à offrir aux anciens combattants libérés.
Dans un article publié plus tôt cette année dans le National Post, Barbara Kay a écrit:
Le gouvernement a récemment annoncé avec fierté deux nouvelles initiatives. Dans la première, il s'engage à donner la priorité aux anciens combattants qui cherchent un emploi dans la fonction publique Or, M. Parent fait remarquer que des milliers d'anciens combattants sont incapables de travailler à cause de blessures subies au cours de leur service. En outre, comme la plupart des ministères fédéraux connaissent un gel de l'embauche, donner la priorité aux anciens combattants à l'égard de l'emploi ne veut pas dire grand-chose dans ces circonstances.
M. Parent, l'ombudsman des anciens combattants, s'est également dit préoccupé par le fait qu'en vertu des nouvelles dispositions législatives, il faudra que le dossier soit examiné et qu'il soit décidé si les motifs de la libération pour raisons médicales sont liés au service ou non. C'est important car cela déterminera le droit de priorité dans le cadre d'un processus de nomination interne ou externe. On créera ainsi différentes catégories d'anciens combattants dans le cadre du programme de priorité d'embauche au gouvernement fédéral.
Dans le cas des anciens combattants grièvement blessés, il faut également tenir compte du fait qu'il est peu probable qu'ils puissent trouver un emploi compatible avec leurs objectifs initiaux. Comme on a pu le constater plus particulièrement depuis le début du conflit en Afghanistan, les soldats sont de moins en moins des militaires de carrière. Bon nombre d'entre eux sont des réservistes qui avaient l'intention de conserver leur emploi civil. Lorsqu'ils sont blessés, leurs plans tombent à l'eau. La route qui mène du rétablissement à la réinsertion puis à l'emploi est longue, parfois même sans fin. Le projet de loi ne permet pas de raccourcir la route ni d'accélérer le processus.
Le Comité permanent des anciens combattants a entendu des spécialistes qui s'entendent pour dire que la clé d'une réadaptation réussie dans le cas d'une invalidité grave passe par l'intervention précoce. En novembre dernier, Judy Geary, vice-présidente à la réintégration professionnelle de la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail, a expliqué au comité qu'après avoir été en arrêt de travail pendant six mois, seulement 50 % des travailleurs réintègrent un emploi à temps plein et qu'après deux ans, le retour au travail est rare. Il est inexact de présenter le projet de loi comme une panacée alors qu'il est peu probable qu'il facilite réellement la réadaptation des membres des Forces armées canadiennes.
C'est dans cet esprit que le ministère des Anciens Combattants a lancé sa plus récente initiative de publicité. Comme le gouvernement a dépensé des millions de dollars pour la faire diffuser aux heures de grande écoute pendant les séries éliminatoires, nous avons tous vu l'annonce très léchée dont le message clé laisse entendre qu'on peut compter sur Anciens Combattants Canada pour offrir des services de transition de carrière. Malgré ces belles promesses, on n'apprend pas grand-chose au numéro 1-800 et à l'adresse Web mentionnés dans l'annonce. L'adresse Web renvoie à une page Web standard qui vante les mérites du projet de loi ainsi que le financement qui a été accordé à 296 anciens combattants. Il s'agit de subventions de 1 000 $ pour aider ceux-ci à préparer un curriculum vitae. C'est plutôt mince pour des hommes et des femmes qui ont servi dans les Forces armées canadiennes.
J'ai récemment eu l'occasion d'interroger le ministre et le sous-ministre d'Anciens Combattants concernant leurs estimations. Nous avons appris et conclu avec stupéfaction que, alors que les conservateurs ont eu le culot d'augmenter leur budget de publicité pour Anciens Combattants de 4 millions de dollars pour faire la promotion du gouvernement conservateur, ils ne consacrent que 296 000 $ aux services annoncés. Ils dépensent plus pour la publicité et moins pour les services. Les anciens combattants méritent de meilleurs emplois et de meilleurs services.
Aux États-Unis, le département des Anciens combattants et le gouvernement fédéral, ainsi qu'un grand nombre d'employeurs privés, se servent d'un convertisseur de compétences, qui permet aux anciens combattants de déterminer les emplois qu'ils sont les plus aptes à occuper. Encore mieux, cet outil leur permet de déterminer comment mettre à profit les compétences qu'ils possèdent déjà, ainsi que de déterminer quelles compétences leur permettent d'en acquérir d'autres.
Malgré ce que le ministre a dit lors de sa comparution au comité la semaine dernière, ce ne sont pas tous les anciens combattants qui souhaitent obtenir un emploi dans la police après leur libération des forces armées. Il y en a qui veulent être des planificateurs financiers, comme le sergent Bjarne Nielsen et d'autres qui, comme le caporal Mark Fuchko, désirent être des avocats.
Selon les estimations actuelles, un convertisseur de compétences, de l'envergure de celui utilisé aux États-Unis depuis plus de trois ans, coûterait le quart de ce que le gouvernement consacre pour faire la promotion des subventions de 1 000 $ qu'il fournira pour aider les membres des Forces canadiennes à rédiger leur curriculum vitæ. Même si je ne veux pas diminuer la valeur des emplois qui pourraient être créés grâce à la priorité d'embauche dans la fonction publique, de nombreuses autres possibilités s'offrent au gouvernement, et il refuse de les exploiter, préférant plutôt fermer des bureaux régionaux et se faire de la publicité.
Bien que je sois heureux que le gouvernement donne finalement suite à une recommandation du Conseil consultatif sur les Forces canadiennes dont il est saisi depuis son arrivée au pouvoir, c'est-à-dire depuis plus de huit ans, je suis malheureusement parvenu à la conclusion qu'il s'agit uniquement d'un exercice de relations publiques. Comme toujours, le gouvernement parle plus qu'il n'agit. Je crois que les membres des Forces canadiennes méritent les meilleures ressources pour convertir les précieuses compétences qu'ils ont acquises dans l'armée en des emplois civils. Je ne crois pas que le projet de loi leur donne ces ressources.
Les libéraux appuieront à contrecoeur le projet de loi. Le gouvernement devra démontrer beaucoup plus solidement son désir d'aider les anciens combattants canadiens et les membres des Forces canadiennes à trouver des emplois et à se réadapter avant de pouvoir prétendre être le défenseur des anciens combattants et des militaires.
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Monsieur le Président, je suis très heureux d'intervenir aujourd'hui au sujet d'une question qui, à mes yeux, est très importante. Les Canadiens souhaitent que nous fassions de notre mieux pour aider ceux qui ont servi notre grand pays.
J'ai eu le privilège d'être membre des Forces armées canadiennes pendant un peu plus de trois ans. Je suis très reconnaissant à tous ceux qui se sont engagés à servir fièrement au sein de notre armée. Les militaires sont tout particulièrement conscients du fait que, dans son ensemble, la société canadienne est extrêmement reconnaissante envers ceux qui ont décidé de servir leur pays.
Plus tôt aujourd'hui, lors de la période réservée aux déclarations de députés, j'ai eu l'occasion de remercier les anciens combattants et leur famille, ainsi que les membres actifs de nos forces armées. Hier, c'était la Journée des Forces armées canadiennes. D'un bout à l'autre du pays, les Canadiens ont reconnu la précieuse contribution, passée et actuelle, des militaires qui ont décidé de servir notre grand pays.
Il est souvent question de l'importance de l'après-service. Je tiens à parler d'une organisation remarquable qui a su adopter la bonne attitude envers les gens qui ont servi, qui ont pris leur retraite et qui souhaitent travailler. J'ai des imprimés du site Web de Commissionnaires, organisation dont j'ai déjà parlé. Voici ce qu'on peut y lire:
Fiable, en tout temps, en tout lieu. Les Commissaires, le fournisseur prééminent de services de sécurité du Canada, propose une combinaison unique d'intégrité, d'expérience et d'innovation.
J'aime particulièrement la mission que cette organisation s'est donnée: embaucher et appuyer les anciens combattants. À mon avis, aucune autre organisation n'en a fait autant d'un océan à l'autre. Elle a accompli un travail incroyable en fournissant des débouchés aux militaires à la retraite.
Elle offre des postes d'agent de sécurité et de patrouilleurs; certains de ses employés sont appelés à prendre des empreintes digitales et d'autres sont affectés à des postes importants, notamment dans des laboratoires médicaux ou sur des bases. Cette organisation prouve de façon très concrète que les gens qui ont servi notre pays possèdent bel et bien des compétences qui peuvent être grandement utiles à la société dans son ensemble.
Les gens acquièrent des compétences particulières dans l'armée. Pensons notamment à la discipline, au respect des échéances, à l'importance de l'esprit d'équipe et au sens des responsabilités.
Qui plus est, certains des meilleurs chefs du Canada ont été formés dans les Forces armées canadiennes. Ils sont tellement bons que certains d'entre eux obtiennent même la mention Sceau rouge. Les militaires peuvent acquérir un ensemble de compétences dans l'armée, et nous pourrions en faire bien davantage pour reconnaître leurs compétences.
J'ai écouté mon collègue, le député de , qui a fait un travail admirable en tant que porte-parole libéral pour les anciens combattants. Il a beaucoup parlé de l'importance de prendre les services de réorientation professionnelle au sérieux. Si le gouvernement devait en faire une priorité, les députés libéraux et moi soutiendrions qu'il serait plus facile de trouver un emploi aux militaires qui prennent aujourd'hui leur retraite des Forces canadiennes.
J'aime le contraste que le député offre à la Chambre. Il suffit d'avoir de la volonté politique. Le gouvernement semble toutefois se concentrer sur la propagande politique. Nous sommes saisis d'un projet de loi facile à appuyer. Comment pourrait-on refuser d'appuyer le principe du projet de loi et son renvoi au comité? Ce que nos anciens combattants veulent vraiment voir, c'est une mesure beaucoup plus concrète qui ne créera pas de faux espoirs.
Alors que nous débattons de cette mesure législative, beaucoup de membres actifs de nos forces armées et d'anciens combattants commencent à croire que ce projet de loi créera des centaines, voire des milliers d'emplois. Or, ce ne sera pas le cas. N'oublions pas qu'il y a eu des compressions draconiennes dans la fonction publique au cours des dernières années. Des dizaines de milliers d'emplois ont été perdus ou seront abolis. Nous avons demandé aux conservateurs de chiffrer les résultats qui découleront de l'adoption de ce projet de loi, mais ils ne nous ont pas répondu.
Cela s'explique en partie par le fait que les conservateurs se préoccupent davantage de savoir comment cette mesure pourrait servir leurs fins politiques et donner l'impression qu'ils font beaucoup pour les anciens combattants. Si le gouvernement voulait prendre des mesures beaucoup plus concrètes, je lui suggérerais humblement d'écouter ce que le député de , porte-parole du Parti libéral en ce qui concerne les anciens combattants, a mentionné au sujet des services d'aide à la transition de carrière qui pourraient être offerts. Les fonds sont là. Nous voyons comme l'argent des contribuables est gaspillé. Mon collègue d'Ottawa mentionne souvent les sommes gaspillées en publicité. Le dernier montant que j'ai entendu dépassait les 600 millions de dollars. Imaginez, au-delà de 600 millions de dollars pour tenter de convaincre les Canadiens que le gouvernement conservateur et le font du bon travail. Or, les conservateurs sont loin d'être aussi excellents qu'ils le prétendent.
Le gouvernement doit investir une partie de ces fonds dans les choses qui importent réellement. S'il croit vraiment que nos anciens combattants sont importants pour nous aujourd'hui, je l'invite à faire de ce dossier une réelle priorité. Qu'il fasse adopter le projet de loi proposé par mon collègue d'Ottawa; cette mesure vise à dépolitiser en partie les messages publicitaires ainsi qu'à transférer une portion de l'argent consacré à cette publicité aux services d'aide à la transition. Offrons une éducation postsecondaire et, fort possiblement, de la formation en cours d'emploi à certaines personnes qui quittent les Forces armées afin qu'elles puissent améliorer leur profil de compétences. D'innombrables suggestions ont été formulées pour améliorer de façon considérable la vie des militaires qui cherchent à quitter le service, ainsi que de leur famille.
Cela exige simplement un leadership solide, qui doit venir du Cabinet du et du .
Toutes ces belles paroles ne coûtent pas bien cher au gouvernement. Les anciens combattants ont besoin de gestes concrets. Mon collègue de Montréal a souligné que les anciens combattants sont plus mécontents que jamais auparavant. Nous devons en prendre bonne note, je crois. Il y a une raison qui motive...
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Monsieur le Président, je suis ravi de pouvoir prendre la parole à l'appui du .
Quel que soit leur âge ou leur sexe, les Canadiens ont été directement touchés par ce que les courageux militaires canadiens ont fait pour leur pays au cours de l'histoire. Chacun de nous compte probablement parmi les membres de sa famille ou ses amis une personne qui sert ou qui a servi les Forces canadiennes. C'est certainement mon cas.
Par exemple, le grand-père de mon épouse, Philip Lavoie, a combattu à la crête de Vimy lors de la Première Guerre mondiale, et il a été blessé à deux reprises lors de la Grande Guerre. Le père de mon épouse, Brendan McSherry, fut médecin militaire dans les forces de réserve. Mon propre père a servi dans l'Aviation royale canadienne pendant plus de deux décennies. Quant à moi, avant de devenir député, j'ai servi dans l'Armée canadienne pendant 20 ans en tant qu'officier du Corps royal canadien des ingénieurs électriciens et mécaniciens.
Le gouvernement a présenté le projet de loi afin de proposer d'autres façons de reconnaître les services et les sacrifices des anciens combattants, et de répondre à leur volonté de continuer à servir le pays après leur carrière militaire.
La mesure législative dont nous sommes saisis vise à multiplier les possibilités offertes aux anciens combattants et aux membres actifs des Forces armées canadiennes pour démarrer une nouvelle carrière. Ainsi, le Canada pourra continuer de profiter de leurs compétences, de leur expérience et de leur leadership. Cependant, bien que nous parlions de la Loi sur l'embauche des anciens combattants, il est important de ne pas oublier que ce n'est pas le seul moyen dont nous disposons pour aider les anciens combattants qui veulent trouver un nouvel emploi et exercer une nouvelle carrière enrichissante lorsqu'ils font la transition vers la vie civile.
Dans le temps dont je dispose aujourd'hui, j'aimerais dire comment ces mesures aideraient nos anciens combattants à faire la transition vers la vie civile et parler des autres moyens importants que nous employons pour aider les anciens combattants à trouver un emploi intéressant après leur carrière militaire.
Je pense qu'il est utile de commencer par rappeler à la Chambre pourquoi les carrières post-militaires sont tellement importantes pour le bien-être des anciens combattants canadiens et de leur famille. D'abord et avant tout, comme nous l'avons tous appris de nos expériences passées, le travail que nous faisons contribue dans une large mesure à définir qui nous sommes. Il influence considérablement notre propre estime, notre niveau de satisfaction personnelle et même la façon dont les autres nous perçoivent.
Bien sûr, nos hommes et nos femmes en uniforme ne sont pas différents. Leur identité est étroitement liée à leur carrière et à leur expérience militaires. Effectivement, pour nombre d'entre eux, le service militaire à leur pays est la seule chose qu'ils aient connue pendant la majeure partie de leur vie adulte. Ce désir de servir ou de diriger ne disparaît pas lorsqu'ils sont libérés des Forces armées canadiennes.
En fait, l'âge moyen des militaires libérés des forces armées diminue régulièrement. Aujourd'hui, l'âge moyen d'un nouvel ancien combattant n'est que de 37 ans. C'est exactement l'âge que j'avais lorsque j'ai quitté l'armée canadienne. La plupart de ces hommes et de ces femmes ont l'énergie et le désir de trouver un nouvel emploi et de démarrer une nouvelle carrière. Le temps qu'ils ont passé dans l'armée leur a permis d'acquérir des compétences qui font deux un atout pour n'importe quel employeur. Leur service leur a enseigné comment organiser, identifier des priorités, gérer efficacement du personnel et prendre des décisions sous pression.
[Français]
Les militaires et les vétérans des Forces armées canadiennes sont admirés pour leur leadership, leur travail d'équipe et le fait qu'ils remplissent leurs tâches fidèlement et efficacement pour servir leur pays, tant au Canada qu'à l'étranger.
Ils possèdent les compétences, la formation et l'expérience nécessaires pour en faire de bons candidats à des postes dans la fonction publique fédérale. C'est la raison pour laquelle une des priorités de notre gouvernement est d'appuyer les anciens combattants dans leur recherche de nouveaux emplois, afin qu'ils puissent combler des postes enrichissants. Grâce à notre leadership, les anciens combattants seront davantage soutenus dans leur transition de la vie militaire vers la réintégration civile.
Afin de mieux comprendre les besoins et les attentes des anciens combattants, notre gouvernement s'est engagé à mener une série d'études au cours des dernières années. Ce projet nommé « Étude sur la vie après le service militaire » a su produire des résultats indispensables. Bref, cette recherche nous a donné un meilleur aperçu sur ce qui se passe pour les 7 600 individus qui quittent la vie militaire chaque année, y inclus les 1 000 hommes et femmes libérés pour cause médicale, soit à cause de blessures ou de maladies. Il est important de souligner qu'il n'existe pas d'anciens combattants typiques. Leur âge varie entre 18 ans et 98 ans.
Certains individus ont servi lors de la Seconde Guerre mondiale ou en Corée, d'autres ont servi en Bosnie ou en Afghanistan et d'autres encore n'ont jamais connu de déploiement.
Un peu plus de la moitié d'entre eux auront accumulé plus de 20 ans de service. D'autre part, un grand nombre auront été libérés avec moins de deux ans de service militaire. Enfin, deux tiers des anciens combattants sont en âge de travailler. Ils ont moins de 65 ans.
[Traduction]
Cette diversité signifie que nous ne pouvons pas adopter une approche unique pour aider les vétérans qui ont besoin de notre soutien. Toutefois, nous pouvons tirer quelques conclusions générales.
Premièrement, l’emploi est important pour réussir la transition. Neuf nouveaux vétérans sur dix entreprennent une seconde carrière après leur libération.
Deuxièmement, la plupart de ces vétérans déclarent que l’expérience, l’éducation et la formation acquises dans les Forces canadiennes les aident dans leur nouvel emploi.
Troisièmement, la majorité signale que la transition à la vie civile a été relativement facile. Toutefois, certains vétérans disent qu’ils ont eu une transition difficile, surtout s’ils ont été libérés pour des raisons médicales ou contre leur gré.
Notre gouvernement comprend cette réalité. C’est la raison pour laquelle nous avons élaboré un plan d’action complet pour la transition des vétérans. Il s’agit d’une nouvelle stratégie ambitieuse réunissant l’ensemble de nos programmes de réadaptation, de nos services de transition et de nos initiatives d’emploi. La Loi sur l’embauche des anciens combattants fait partie de cette stratégie d’ensemble, mais comme je l’ai mentionné tout à l’heure, ce n’est qu’une initiative dans un grand ensemble de solutions.
Pour nous assurer que nos vétérans disposent du soutien nécessaire pour faire une transition aussi réussie que possible, nous offrons des services complets de réadaptation afin de satisfaire à leurs besoins physiques, psychologiques et professionnels. L’objectif est très simple. Nous voulons nous assurer que leur santé et leur bien-être ne font pas obstacle au succès de leur transition.
L’automne dernier, le a également annoncé de nouvelles mesures destinées à rendre notre programme de réadaptation professionnelle plus responsable et plus souple. Ainsi, les vétérans admissibles ont un accès plus rapide à un plus grand soutien à la formation. Toutefois, ces services sont spécialement conçus à l’intention des anciens combattants libérés pour des raisons médicales. C’est pourquoi nous avons aussi notre stratégie d’emploi, qui est conçue pour aider tous les vétérans, qu’ils aient été blessés en service ou non. Ce projet de loi s’inscrit dans cet effort. Il vise à assurer un accès plus facile aux emplois dans la fonction publique fédérale. Nous créons en outre des occasions pour les vétérans dans le secteur des sociétés aussi bien que chez les employeurs du secteur public d’autres paliers de gouvernement.
De plus, nous menons continuellement des recherches sur les problèmes et les défis qu’affrontent les anciens combattants qui souhaitent continuer à travailler à la fin de leur service militaire. Par exemple, quel genre d’aide les vétérans recherchent-ils et que faisons-nous pour répondre à leurs besoins? Notre gouvernement comprend que les vétérans sont à la recherche d’une aide et de bons conseils correspondant à leurs besoins particuliers. Nous avons constaté que beaucoup d’entre eux ne savent pas que bien expliquer leur expérience et leurs compétences militaires à d’éventuels employeurs civils. La plupart du temps, ils ne savent pas comment se servir de leur formation et de leurs compétences dans un travail civil. Nous avons donc besoin de combler cette lacune.
Prenons par exemple le travail d’un officier de la logistique. Est-ce que l’employeur moyen peut vraiment savoir ce que cet officier faisait dans sa carrière militaire? Comprend-il que c’était un chef d’équipe qui a appris à faire un travail difficile dans des conditions éprouvantes et dans de très courts délais? L’éventuel employeur sait-il que les vétérans étaient peut-être responsables d’un important budget, de l’affectation des ressources et de la motivation de leurs subalternes en vue de la réalisation d’une mission commune?
Nous devons combler cette lacune comme nous devons combler l’écart culturel qui existe entre le service dans les Forces et le travail dans la vie civile. Notre gouvernement a adopté toute une série de stratégies novatrices pour atteindre cet objectif.
La Loi sur l’embauche des anciens combattants dont nous sommes saisis aujourd’hui propose quatre initiatives clés.
Premièrement, nous voulons inscrire dans la loi une priorité d’embauche dans la fonction publique fédérale pour les vétérans libérés pour des motifs médicaux attribuables à leur service.
Deuxièmement, nous proposons que la période de deux ans du droit de priorité de tous les anciens combattants libérés pour des raisons médicales soit prolongée à cinq ans.
Troisièmement, nous voulons que les membres actifs des Forces armées canadiennes qui comptent au moins trois années de service puissent participer à un processus de nomination interne annoncé dans la fonction publique fédérale. Cette préférence dans le cadre de l'embauche continuerait durant cinq ans après la date de libération des forces armées.
Quatrièmement, nous voulons donner la préférence aux anciens combattants admissibles dans le cas de postes de la fonction publique fédérale annoncés à l'externe. Cela signifie que si un ancien combattant est aussi qualifié qu'un autre candidat pour un emploi fédéral, la préférence sera accordée à l'ancien combattant. Nous pensons que cette disposition envoie un message clair au secteur privé, à savoir que nous sommes conscients des compétences, du leadership et du professionnalisme uniques des anciens combattants, que nous leur accordons la priorité et que nous souhaitons que les entreprises et les autres ordres de gouvernement en fassent autant.
C'est aussi le but de notre initiative Embauchez un ancien combattant, qui encourage les employeurs à privilégier l'embauche d'anciens combattants, non seulement pour soutenir l'ancien personnel militaire de notre pays, mais aussi pour renforcer leurs effectifs et rappeler à tous les Canadiens les contributions et sacrifices importants qu'ont fait les anciens combattants pour notre pays.
Jusqu'à maintenant, en travaillant de concert avec les Forces armées canadiennes et la Compagnie Canada, nous avons recruté plus de 200 employeurs pour participer au programme. Nous collaborons également avec d'autres partenaires qui sont tout aussi déterminés à trouver des solutions innovatrices pour aider les anciens combattants à faire cette transition. C'est pourquoi nous appuyons le Conseil sur la transition des vétérans, dont nous sommes un membre fondateur. Ce groupe d'experts réunit le gratin des grandes entreprises canadiennes, notamment Air Canada, la Banque Royale du Canada, la Générale Électrique, la TD Waterhouse ou la J.P. Morgan Securities, pour n'en nommer que quelques-unes.
Le gouvernement a créé ce conseil par le truchement d'Anciens Combattants Canada, en partenariat avec un organisme sans but lucratif, la fondation True Patriot Love. Le conseil fournit des avis au ministre des Anciens Combattants sur la façon de soutenir les anciens combattants afin que leur transition de la vie militaire à une carrière civile soit réussie. Le conseil propose des solutions innovatrices pour surmonter les obstacles systémiques et aider les anciens combattants à réussir leur retour à la vie civile.
Le conseil est aussi le résultat direct de nos premières tentatives d'établissement d'une stratégie d'emploi pour les anciens combattants, y compris notre contribution de 150 000 $ pour le lancement d'une version canadienne du programme Du régiment aux bâtiments. Ce programme est un partenariat innovateur entre le gouvernement, les métiers du bâtiment et les entreprises privées afin d'aider les anciens combattants à trouver des stages d'apprentissage et des emplois bien rémunérés dans le secteur des métiers du bâtiment et de la construction. Au cours des deux premières années du programme, des douzaines d'employeurs et plus de 1 200 anciens combattants se sont inscrits.
Bref, nous faisons notre possible pour trouver de nouvelles façons d'aider les anciens combattants qui veulent entreprendre une nouvelle carrière dans leur vie civile. Nous essayons d'adapter les solutions à leurs besoins individuels.
Le projet de loi est une très bonne initiative. C'est une mesure pratique, efficace et louable qui aiderait vraiment les anciens combattants. Par conséquent, j'exhorte tous les députés à appuyer le projet de loi et j'encourage le NPD à rallier les patrons syndicaux.
Croyez-le ou non, l'Union des employés de la Défense nationale ne croit pas que les anciens combattants du Canada, qui ont fait des sacrifices pour notre pays, méritent d'être les premiers en ligne, devant les fonctionnaires. Je ne suis pas d'accord. Compte tenu des services qu'ils ont rendus, les anciens combattants méritent le soutien dont ils ont besoin pour trouver des emplois intéressants.
Je me suis récemment rendu dans toutes les Légions de ma circonscription et j'ai pris le temps de parler à des membres et à des anciens combattants. Je sais que les anciens combattants de la circonscription de Glengarry—Prescott—Russell appuient le projet de loi et sont encouragés par le leadership dont fait preuve le gouvernement afin d'aider les anciens combattants et de les soutenir.
Le gouvernement sait que les anciens combattants méritent le soutien dont ils ont besoin pour réussir et s'accomplir au sein de la main-d'oeuvre civile. Nous allons continuer à nous occuper de leur bien-être et nous sommes déterminés à atteindre ces buts importants.
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Merci, monsieur le Président. Je retire mes propos. C'était une pure fabrication. En fait, c'est tellement gros que son affirmation en perd toute crédibilité.
C'est un ancien combattant handicapé de Niagara Falls qui s'occupe du Groupe de défense des intérêts des anciens combattants canadiens. Que fait-il au juste? Chaque fois qu'il vient à Ottawa, il branche le scooter que le ministère des Anciens Combattants lui a payé parce qu'il est handicapé dans une prise électrique de mon bureau afin qu'il puisse recharger sa batterie.
Puisque le bureau du député de est beaucoup plus grand et qu'il se trouve près du mien, j'ai proposé à M. Blais de laisser son scooter dans le bureau du député de . Mais je ne crois pas que le député de Durham ferait de même et laisserait un ancien combattant handicapé parquer son scooter dans son bureau.
C'est plutôt offusquant. Il est inadmissible qu'un ancien combattant s'en prenne ainsi à un autre; il devrait avoir honte. Je suis né en Hollande et mes parents ont été libérés par des militaires. C'est pourquoi j'ai toujours cru que tout ancien combattant, quel que soit son grade et quel que soit le conflit auquel il ou elle a participé, mérite le plus grand respect. Le fait que certains anciens combattants ne partagent pas l'opinion de ceux qui sont partisans du gouvernement ne devrait pas entraîner de diffamation à la Chambre des communes.
J'invite le député, s'il le souhaite, soit en privé ou en public, à présenter des excuses à Mike Blais et au Groupe de défense des intérêts des anciens combattants canadiens.
Il y a autre chose que je trouve inadmissible. Le député a affirmé que ce groupe était financé par les syndicats. Le fait est qu'il s'agit d'un groupe de défense des intérêts des anciens combattants sur Internet qui reçoit des fonds de toutes sortes de gens. Un syndicat lui a fait un don de 2 000 $. Un seul syndicat a fait un seul don, mais le député a dit « syndicats » au pluriel, laissant entendre que le Groupe de défense des intérêts des anciens combattants canadiens n'était qu'une façade pour les syndicats. Si c'est effectivement une façade pour les syndicats, eh bien longue vie au mouvement syndical. En réalité, cependant, rien ne pourrait être plus loin de la vérité.
J'aimerais seulement que le député de , pour qui j'ai beaucoup de respect, vérifie ses faits et comprenne que lorsque des anciens combattants sont en désaccord avec le gouvernement, cela ne veut pas nécessairement dire qu'ils sont en désaccord avec lui personnellement. Cela veut tout simplement dire qu'ils s'opposent aux politiques mises de l'avant par le gouvernement.
C'est normal. C'est la raison pour laquelle ils ont porté l'uniforme. C'est la raison pour laquelle ils ont protégé nos foyers et nos droits. C'était pour pouvoir dire aux Canadiens qu'ils ont le droit d'avoir des divergences d'opinions politiques, qu'ils ont le droit de ne pas toujours s'entendre.
Personne ne peut nier que les quelques derniers mois n'ont pas été faciles pour le . D'abord, il ne s'est pas présenté à une rencontre puis il s'est rendu à la salle 130-S. Il s'est mis dans l'embarras complet, et il a mis le gouvernement du Canada et tous les parlementaires dans l'embarras lorsqu'il a verbalement agressé des anciens combattants.
Puis, il y a l'incident de l'autre jour. On a entendu les excuses comme quoi il n'avait pas entendu la dame ou il était en retard pour un vote. Quelles balivernes. J'ai quitté la salle cinq minutes après le ministre et suis arrivé ici six minutes avant lui, avec une dizaine de minutes d'avance.
Il aurait pu s'arrêter un instant et lui dire qu'il était malheureusement attendu pour un vote ou une réunion. Il aurait pu lui donner sa carte professionnelle et proposer qu'ils se rencontrent à un autre moment. Mais rien de tout cela ne s'est produit. Pire encore, le secrétaire parlementaire est aussi passé en coup de vent à côté d'elle. On le voit très bien dans la vidéo.
Deux membres du personnel du ministre assistaient à la conférence de presse de madame. On a aussi vu passer le sous-ministre et d'autres employés. Dans ce contexte, on pourrait s'attendre à ce qu'un représentant du gouvernement ou du ministère pense à s'arrêter une seconde et à demander s'il pourrait faire quelque chose pour aider madame. Mais non, ils n'ont rien fait.
Quelle honte! En tant que député, j'ai été énormément embarrassé de voir le gouvernement — même si je n'ai pas voté pour lui — la traiter ainsi. Les députés d'en face ont eu deux victoires électorales, mais il n'en auront pas une troisième.
La Chambre n'a pas à s'inquiéter. Il n'y aura pas de troisième victoire car, aux prochaines élections, notre parti, le NPD, formera le gouvernement et verra à ce que les anciens combattants soient traités avec tout le respect qu'ils méritent.
Par exemple, chaque fois que je pose une question au ministre, je la lui communique bien à l'avance. Aujourd'hui, j'ai demandé au , que je respecte beaucoup, de me dire s'il allait à tout le moins rencontrer cette femme à un moment qui leur convient à tous les deux pour discuter des problèmes que son mari éprouve. Il a répondu qu'il l'envisagerait. Il n'a pas répondu à la question posée à la Chambre des communes. Ainsi, un député de l'opposition a eu la courtoisie de fournir la question au ministre à l'avance, mais il n'a même pas obtenu de réponse.
Qu'est-ce que les gens qui nous écoutaient sont censés croire? Je n'essayais pas de me faire du capital politique ni d'être opportuniste. J'ai fourni la question au ministre à l'avance, comme je le fais toujours depuis 17 ans. Tout ce que je demandais, c'est une réponse respectueuse, chose que je n'ai même pas obtenue. Qu'est-ce que Jenifer est censée penser maintenant? Son mari vit un stress post-traumatique très important. Tout ce qu'elle a demandé, c'est un peu d'aide. L'a-t-elle obtenue? Non. Elle a été ignorée par le gouvernement du Canada. C'est honteux. Tous les députés ici présents devraient avoir honte de ce comportement qui, même s'il est inconcevable, persiste.
À mon bureau, j'ai accumulé un nombre incalculable de dossiers d'anciens combattants qui sont déçus du gouvernement.
Cela dit, j'espère que demain sera un jour de grande fierté pour le Canada. Le comité des anciens combattants, dont je fais partie depuis plusieurs années, présentera son rapport demain. Même si je ne peux pas dévoiler le contenu du rapport, je tiens à féliciter le secrétaire parlementaire, les députés conservateurs, mes collègues du Parti libéral ainsi que mes collègues du NPD d'avoir travaillé ensemble pour formuler des recommandations. Nous espérons que le gouvernement les acceptera et qu'il y donnera suite dans les plus brefs délais.
Ce sera un début. Si le gouvernement accepte et adopte les recommandations, cela signifiera que le comité a accompli son travail. Cela voudra dire que l'ombudsman des vétérans a fait son travail. Cela signifiera aussi que l'organisation Canadian Veterans Advocacy, la Légion et les anciens combattants, tous ces autres groupes qui se sont adressés au gouvernement au cours des huit dernières années pour présenter des recommandations visant à améliorer la nouvelle Charte des anciens combattants, auront eux aussi accompli leur travail.
Cela nécessitera un investissement financier de la part du gouvernement, de même qu'un investissement en personnel. Je ne peux pas dire s'il s'agit d'un rapport unanime ou non, mais j'en suis très fier. Je suis très fier de tous les députés qui siègent à ce comité, ainsi que de tous les témoins qui ont comparu devant nous. Nous avons entendu des témoignages très émouvants.
Une histoire bien connue est celle du caporal Mark Fuchko, un double amputé qui a pris plus de neuf mois pour remplir tous les documents nécessaires à la rénovation de son domicile. Brian Forbes, du Conseil national des associations d'anciens combattants, a résumé cette situation très clairement et succinctement quand il a affirmé qu'un double amputé ne devrait pas avoir à remplir de formulaires. Pensons-y! Le caporal Fuchko n'aurait pas dû avoir à attendre neuf mois pour obtenir l'aide dont il avait besoin. Cela aurait dû prendre neuf minutes. Au moment même où il est devenu double amputé, le ministère aurait dû lui demander ce dont il avait besoin. Il aurait dû lui dire qu'il ferait rénover son domicile et qu'il veillerait à ce qu'il reçoive tout ce dont il avait besoin pour qu'il puisse vivre sa vie de façon positive.
Si, après le dépôt du rapport, demain, nous pouvons voir ce genre de mesures, le comité, sous la direction de son excellent président, le député de , aura vraiment bien fait son travail. J'en serai très fier, tout comme le reste des membres du comité, j'en suis sûr.
Toutefois, comme je l'ai dit avant, je siège ici depuis 17 ans. J'ai fait partie d'un grand nombre de comité, et je me suis penché sur beaucoup de recommandations. Un très grand nombre d'entre elles ont été reléguées aux oubliettes. Ce n'est pas parce que des recommandations sont formulées que le gouvernement les adoptera nécessairement.
Cependant, il nous appartient, en tant que députés de l'opposition — et j'espère que les députés conservateurs d'arrière-ban partagent aussi cette responsabilité —, d'encourager le gouvernement à écouter ces recommandations, à comprendre ce qui a été dit et à y donner suite de façon sincère et rapide, afin que les anciens combattants les plus grièvement blessés et les membres de leur famille puissent obtenir immédiatement l'aide dont ils ont besoin. Nous allons attendre de voir comme les choses progresseront à cet égard.
Pour en revenir au projet de loi, disons qu'il s'agit d'un effort louable de la part du gouvernement en vue d'accorder la priorité d'emploi aux anciens combattants. De nouveau, j'espère que le gouvernement acceptera la recommandation que fera le NPD en comité d'inclure également les membres handicapés de la GRC. Nous devons aussi tenir compte du fait que, dans bien des cas, les conjoints des anciens combattants pourraient également souhaiter travailler dans la fonction publique en raison de l'expérience qu'ils ont acquise. Je ne dis pas que nous devrions absolument adopter cette recommandation; toutefois, il conviendrait de l'examiner sérieusement. De nombreux conjoints d'anciens combattants ont beaucoup d'expérience sur le plan des interventions psychologiques ou médicales auprès de membres handicapés. Je pense qu'un très grand nombre de membres de famille de militaires peuvent prodiguer énormément d'aide aux députés, aux sénateurs ou au gouvernement du Canada. Espérons que le gouvernement envisagera cette possibilité lorsque le projet de loi sera renvoyé au comité.
Au bout du compte, nous devons traiter avec le plus grand respect tous les membres des Forces armées et de la GRC, ainsi que les membres de leur famille. Il faut aussi tenir compte du fait que les légions, les membres des Forces armées et de la GRC, ainsi que les membres de leur famille ne sont pas forcément toujours d'accord avec le gouvernement en place. Je peux dire aux conservateurs que, lorsque les libéraux étaient au pouvoir, soit de 1997 à 2006, j'ai reçu autant de plaintes qu'à l'heure actuelle au sujet de problèmes concernant l'accès, par les anciens combattants, aux prestations, ainsi que de tout autre sujet. En réalité, les plaintes n'ont jamais cessé.
Il y a des plaintes sur de nouvelles questions, mais certaines similarités subsistent. Une d'entre elles concerne l'accès aux prestations. Lorsqu'un militaire devient handicapé, sur le plan psychologique ou médical, il doit traverser un véritable dédale bureaucratique afin de pouvoir obtenir ses prestations en temps opportun. C'est l'un des plus grands problèmes auxquels le gouvernement du Canada est confronté. C'est pourquoi le député qui est intervenu avant moi a parlé de l'importance de réduire la bureaucratie. En gros, il a dit que, une fois toutes les mesures adoptées, le gouvernement aura congédié 1 500 fonctionnaires.
Il a à peine touché au Tribunal des anciens combattants, révision et appel. C'est mon dada depuis des années. Si j'étais à la place du ministre en ce moment, il n'y aurait ni Tribunal des anciens combattants ni Bureau de services juridiques des pensions. Pourquoi? Parce que les anciens combattants sont les seuls citoyens à se faire payer un avocat par le gouvernement pour se battre contre le gouvernement afin d'obtenir une prestation.
Il existe ce qu'on appelle le bénéfice du doute, les raisons humanitaires. Nous respectons nos anciens combattants. Il y a tout un système en place qui coûte des millions de dollars pour pincer les éventuels 2 ou 3 %, voire moins, qui tentent d'abuser du système. Chaque ancien combattant est visé. Mes 17 ans de carrière m'ont fait comprendre que le Tribunal des anciens combattants est l'un des principaux problèmes du ministre et du gouvernement du Canada. J'espère que ces derniers l'examineront sérieusement et comprendront très clairement que, si un ancien combattant exprime une quelconque préoccupation, présente une note du médecin disant que son état pourrait être lié au service militaire, appuyée par une note d'un spécialiste qui qualifie et quantifie ce que dit la première note et confirme qu'il est fort probable que cet état résulte du service militaire, alors cet ancien combattant devrait avoir droit à la prestation.
Ce qui se produit, c'est que l'ancien combattant interjette un appel auprès du tribunal, et sa demande est rejetée. Il fait appel à nouveau et c'est encore rejeté, réessaie encore et se fait refuser encore. C'est la politique du non catégorique. Nous la connaissons très bien. Si le tribunal dit non suffisamment de fois, l'ancien combattant abandonne. C'est la politique RRD que j'ai observé tant de fois: retard, rejet, décès. M. Art Humphreys, de Musquodoboit Harbour, a vécu cela. Écoutez bien cela. C'était un ancien combattant âgé de 87 ans qui, après avoir habité dans sa maison de nombreuses années, n'arrivait plus à descendre l'escalier de 13 marches. Tout ce qu'il demandait, c'était un ascenseur d'escalier pour qu'il puisse se rendre au sous-sol s'y divertir, car c'est là qu'était installé son téléviseur à grand écran et qu'il recevait ses amis.
On lui a envoyé une infirmière de l'Ordre de Victoria de 25 ans qui travaillait à contrat pour le ministère des Anciens Combattants et qui a conclu que tout ce qu'il lui fallait pour vivre se trouvait au rez-de-chaussée et qu'il n'avait plus besoin de descendre au sous-sol. L'ascenseur d'escalier lui a donc été refusé.
J'ai soumis son cas au ministre de l'époque, mais cet ancien combattant est malheureusement décédé ce jour-là. On a refusé de dépenser 425 $, plus une mensualité de 30 $, pour offrir un ascenseur d'escalier à un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale. Pensez-y.
Cela dit, nous allons appuyer le projet de loi. Nous espérons cependant que les amendements que nous proposerons seront pris en compte. J'exhorte le gouvernement et le ministre à rationaliser le processus bureaucratique de manière à ce que, lorsqu'un ancien combattant appelle, la seule chose que lui dise la personne au bout du fil est « Comment puis-je vous aider? »
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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir à l'appui des efforts que mobilise le gouvernement au nom de nos anciens combattants et des membres actuels des Forces armées ainsi que de leur famille.
Je ne suis pas ici pour m'en prendre à quiconque, car je suis convaincu que tous les députés ne cherchent qu'à faire ce qui s'impose pour nos anciens combattants. Nous pouvons ne pas être d'accord sur l'ampleur des mesures, les moyens employés et patati et patata. Au comité, les ministériels et les députés de l'opposition, entre autres les députés de et de , siègent avec grande diligence depuis déjà un certain temps, et nous verrons demain ce qu'ils auront accompli. Je pense que tous les députés seront ravis des résultats. Évidemment, certains estimeront que ce n'est pas assez. C'est dans la nature des choses.
C'est une très grande histoire. C'est une très longue histoire. Ce n'est pas une histoire parfaite et ce ne sera jamais une histoire parfaite. Voilà pourquoi nous devons prendre des mesures, une à la fois ou, si possible, plusieurs à la fois. J'espère que c'est ce que nous ferons demain. Quoi qu'il en soit, nous devons continuer à aller de l'avant. C'est ce que fait la Loi sur l'embauche des anciens combattants. Ce n'est pas une panacée. Ce n'est pas une solution miracle. Cela n'existe pas. Cette mesure législative donne à nos anciens combattants — qui ont fait des sacrifices, qui ont mis leur vie en péril pour nous et d'autres citoyens du monde, en Afghanistan, en Libye et ailleurs — accès à des emplois dans la fonction publique fédérale. Il s'agit d'un meilleur accès à des emplois valorisants et intéressants, lesquels leur permettront de continuer à diriger et à servir leur pays.
Il y a eu des questions au sujet des compétences. Bien sûr, toute personne doit être qualifiée pour occuper un poste donné. C'est évident. Grâce à ce projet de loi, qui modifie la Loi sur l'emploi dans la fonction publique, les anciens combattants auront accès à des possibilités d'emploi.
D'abord et avant tout, la préférence accordée aux anciens combattants pendant une période de cinq ans au cours du processus d'embauche s'appliquera également aux personnes libérées pour des raisons médicales liées au service. Cette mesure donnera à ces anciens combattants le plus haut niveau de priorité pour les postes au sein de la fonction publique fédérale. Il s'agit d'un tableau à long terme, et non de ce qui se passe actuellement dans la fonction publique ou de suppressions d'emplois comme celles que nous avons vues en 1995 et plus récemment en raison de la conjoncture économique. Les gouvernements font ce qu'ils doivent faire. Les libéraux l'ont fait en 1995, et ils se sont fait considérablement critiquer. C'est cela, la politique. Ils ont fait ce qu'ils croyaient devoir faire. Le gouvernement actuel a fait ce qu'il croyait devoir faire, même si c'était beaucoup moins draconien que ce que le gouvernement précédent avait fait. Cela ne veut pas dire que l'un était bon, et l'autre, mauvais. Les circonstances étaient différentes, et les gouvernements y ont réagi différemment.
Cette modification prévue dans la Loi sur l'embauche des anciens combattants montre que nous comprenons que, même si ces hommes et ces femmes ne sont plus en mesure de servir dans les Forces canadiennes, ils ont encore beaucoup à offrir au Canada. Que ce soit dans la fonction publique ou dans d'autres professions, ils sont encore capables d'apporter de grandes contributions à leur pays.
C'est sur le même principe que repose notre projet de faire passer de deux à cinq ans la période pendant laquelle la priorité en matière d'embauche sera accordée aux anciens combattants libérés pour des raisons médicales.
Nous irons même plus loin en augmentant l'accès aux emplois dans la fonction publique pour les membres des forces armées libérés honorablement et ceux qui sont encore en service. Cela permettra à un plus grand nombre d'anciens combattants et de militaires encore en service de participer au processus d'embauche pour les postes affichés au sein de la fonction publique fédérale. Cela donnera aux membres des forces armées libérés honorablement qui comptent au moins trois ans de service la priorité pour les postes affichés à l'externe pendant une période de cinq ans après la date de leur libération. Cela signifie qu'ils pourront obtenir le poste s'ils sont qualifiés. Bien entendu, ils passeront avant les autres candidats qualifiés « s'ils sont qualifiés ».
Pour que des possibilités d'emplois soient offertes aux anciens combattants, nous donnerons la préférence aux anciens combattants pour les postes affichés à l'externe. Autrement dit, l'ancien combattant qui a été libéré honorablement et qui compte au moins trois ans de service obtiendra le poste de préférence à tout autre candidat s'il est aussi qualifié.
À mon avis, nos anciens combattants et nos militaires encore en service sont des candidats idéaux pour des carrières dans la fonction publique et de nombreuses autres professions. Leur expérience leur a appris à organiser, à établir un ordre de priorités, à gérer et à prendre des décisions sous pression, compétences qui sont autant d'atouts au sein de la fonction publique.
Après avoir quitté l'armée, je me suis rendu compte, de plus en plus, que les militaires ne savent pas se vendre. Qu'ils pilotent des avions, qu'ils chargent les armes, qu'ils réparent les appareils électroniques ou les radars, ou qu'ils soient des aspirants de marine, peu importe leur tâche, ils ne mettent pas leurs capacités en valeur parce qu'ils mettent uniquement l'accent sur les compétences particulières qu'ils possèdent pour s'acquitter de cette tâche.
Les militaires ne se rendent souvent pas compte de la transférabilité de ces compétences ni, surtout, des qualités personnelles qu'ils ont acquises dans leur vie militaire et qu'ils amènent avec eux dans leur vie civile. Je parle de l'intégrité, de la capacité de travailler en équipe, du leadership, de la discipline, de l'expérience de vie, ainsi que de la capacité d'établir des rapports avec les gens et de composer avec des situations extrêmement difficiles, où des vies sont en jeu, la vie des personnes qu'ils doivent sauver.
Il peut s'agir d'une simple qualité comme la ponctualité. J'entends souvent les employeurs civils dire que le travail progresserait plus rapidement si les personnes arrivaient à leur emploi à l'heure tous les jours. C'est une qualité que possède tout ancien militaire. On me reproche souvent, à la blague, d'arriver toujours de bonne heure, même s'il est vrai que j'ai été en retard une fois ou deux. Toutefois, la ponctualité est une habitude dans l'armée, où l'on arrive cinq minutes ou dix minutes à l'avance.
Ce sont le genre de qualités auxquels tiennent les employeurs civils. Je veux dire à tous les militaires qui m'écoutent de ne pas sous-estimer leurs capacités. Ils peuvent avoir un groupe professionnel militaire dans l'armée, une profession spécialisée, mais ils peuvent faire beaucoup plus que cela, grâce aux qualités humaines qu'ils ont acquises dans l'armée, ainsi qu'à leur capacité d'apprendre de nouvelles compétences et de se perfectionner.
Je suis fier d'appuyer ces modifications à la loi. Ce n'est pas une panacée ni une solution magique. C'est toutefois un ensemble de mesures pour un ensemble de situations et il y en a encore bien d'autres sur lesquelles il faut se pencher.
Comme un de mes collègues l'a mentionné, nous avons ici une ressource extraordinaire. Chaque année, 7 600 personnes, en moyenne, sont libérées du service militaire, et environ 1 000 pour des raisons médicales, à un âge moyen de 37 ans. Lorsque j'ai été libéré, je n'avais que 47 ans. C'est peut-être vieux par comparaison, mais cela semble jeune maintenant.
Comme je l'ai dit, ce n'est qu'une mesure. Le gouvernement a pris une foule d'autres mesures et a fait des investissements importants et il y en aura d'autres. On pourra toujours faire plus.
Depuis qu'il a été élu, le gouvernement a investi plus de 5 milliards de dollars en fonds supplémentaires pour améliorer les prestations et les services que nous fournissons aux anciens combattants et à leur famille. Nous avons prévu encore plus d'argent dans le budget de 2014 pour aider les anciens combattants du Canada.
Le budget fédéral, présenté en février dernier, prévoit aussi un investissement supplémentaire dans le Programme de funérailles et d'inhumation, ce qui fait au total 108,2 millions de dollars au cours des trois prochaines années. Plus précisément, le nouveau financement permettra d'assouplir les critères d'admissibilité du programme pour que plus d'anciens combattants récents qui ont des moyens modestes aient des funérailles et une inhumation dignes. Cet argent neuf s'ajoute aux 65 millions de dollars annoncés dans le budget de l'année dernière pour simplifier le programme et augmenter les remboursements, qui passeront de 3 600 $ à plus de 7 300 $.
En outre, dans le budget de 2014, le gouvernement du Canada s'engage à investir près de 2,1 millions de dollars cette année pour améliorer l'application Mon dossier ACC. Pour ceux qui ne le savent pas, Mon dossier ACC est un outil en ligne, différent de monster.com en ce qu'il permet de traiter en ligne avec le ministère à toute heure du jour et de la nuit. Les utilisateurs peuvent donc faire diverses opérations lorsque c'est important et commode pour eux. Ils peuvent notamment faire des demandes de prestations de toutes sortes, mettre à jour leurs coordonnées ou suivre l'avancement d'une demande au titre d'un programme d'invalidité. Faudrait-il simplifier toutes ces choses? Oui, et le ministère des Anciens Combattant y travaille en ce moment même.
C'est le genre de choses que les anciens combattants attendaient certainement. Nous comptons déjà plus de 9 000 utilisateurs inscrits à Mon dossier ACC et ce nombre devrait atteindre 25 000 d'ici 2017.
En bref, l'investissement fait fond sur les efforts que nous déployons pour réduire les tracasseries administratives afin que les anciens combattants puissent accéder aux programmes, aux services et aux prestations dont ils besoin le plus rapidement et le plus facilement possible. Je suis tout à fait disposé à reconnaître qu'au fil des ans il nous est parfois arrivé de rendre l'accès aux services et prestations trop compliqué et d'imposer beaucoup trop de tracasseries administratives aux anciens combattants, de les obliger à faire des pirouettes, ce qui a amené trop de gens à donner la mauvaise réponse, soit « non ».
Nous avons pris un certain nombre d'initiatives. Par exemple, nous avons adopté les paiements forfaitaires dans le cadre du Programme pour l'autonomie des anciens combattants, notamment en ce qui concerne l'entretien ménager et l'entretien du terrain. Nous avons apporté des changements afin de simplifier le processus de remboursement des frais de transport que les anciens combattants engagent pour se rendre à leurs rendez-vous médicaux. Nous ne les obligeons plus à soumettre des reçus à n'en plus finir. Nous leur donnons des fonds à l'avance et les laissons à leurs affaires.
En octobre dernier, le ministre a annoncé des changements tout aussi importants au Programme de réadaptation professionnelle dont le but était également de sauver du temps. En rendant le programme plus souple, nous sommes maintenant en mesure de répondre plus rapidement et pleinement aux besoins particuliers de plus de 1 300 anciens combattants qui sont actuellement admissibles à une assistance professionnelle de 75 800 $. Il faut améliorer davantage le système et en rationaliser l'accès, ce que nous sommes en train de faire.
Nous avons également établi la Déclaration des droits des anciens combattants, que réclament les anciens combattants depuis les années 1960. Nous avons créé le bureau de l'ombudsman des vétérans pour veiller au traitement équitable des anciens combattants, de leurs représentants et de leurs familles, conformément à la déclaration.
L'ombudsman se trouve dans une position difficile. Cette personne est clairement un défenseur des anciens combattants et passe beaucoup de temps à écouter leurs problèmes, à leur parler, à faire le pont entre eux, le ministère des Anciens combattants, le ministre, le secrétaire parlementaire et les fonctionnaires. La personne qui occupe ce poste est très importante, mais elle est dans une position plutôt délicate, c'est pourquoi il est important de maintenir le bureau, et il sera assurément maintenu. Il était très important de créer ce bureau.
Nous nous intéressons également à la question des troubles de la santé mentale que peuvent éprouver les hommes et femmes des Forces canadiennes à leur retour; c'est un problème difficile, autant pour nous que pour tous nos alliés. La santé mentale des anciens combattants du Canada, et notamment ceux atteints du trouble de stress post-traumatique, est une priorité absolue pour le gouvernement, comme il se doit. C'est pourquoi, en 2007, nous avons doublé le nombre de cliniques pour traumatismes liés au stress opérationnel faisant partie du réseau national. Ces unités novatrices de soutien au personnel sont apparues un peu partout au pays pour aider le nombre croissant d'anciens combattants atteints du trouble de stress post-traumatique et d'autres troubles de la santé mentale.
J'étais à Edmonton la fin de semaine dernière, et j'ai assisté à un événement spécial, la « grande course de Clara ». La Clara en question, c'est Clara Hugues, six fois médaillée aux Jeux olympiques d'été et d'hiver. Elle a entrepris une randonnée à vélo de 12 000 kilomètres autour au pays, dans le sens contraire aux aiguilles d'une montre, pour sensibiliser la population à la santé mentale et aux préjugés qui y sont associés, et encourager les gens à en parler. C'est un enjeu vraiment important. Comme Clara Hugues, les militaires ont une personnalité de type A. Ils ont donc beaucoup de mal à parler de leurs difficultés.
Comme je l'ai dit à la foule qui assistait à l'événement, et comme je pourrais le dire aux militaires, il n'y a rien de mal à avoir un problème. C'est tout à fait normal. Un Canadien sur cinq a un problème de santé mentale. L'important, c'est de s'en occuper. L'important, c'est que le gouvernement et toutes les organisations qui s'occupent des anciens combattants s'efforcent de régler ces problèmes, comme nous le faisons nous-mêmes.
En fait, le ministre vient tout juste d'annoncer un nouveau projet pilote visant à évaluer les risques et les avantages liés à l'emploi de chiens d'assistance psychiatrique pour le traitement du trouble de stress post-traumatique. Il s'agit d'un projet pilote de deux ans et demi. Une cinquantaine d'anciens combattants seront jumelés à des chiens; les dépenses et les nouvelles recherches coûteront environ 500 000 $. La recherche est d'une importance capitale.
Beaucoup d'anciens combattants nous ont demandé d'évaluer les avantages que pourraient procurer non seulement les chiens mais aussi d'autres animaux d'assistance, par exemple les chevaux, pour le traitement du stress post-traumatique. Je suis heureux que nous nous engagions dans cette voie; je sais qu'il faudra aller encore plus loin.
Nous continuons nos efforts ambitieux en vue de créer des possibilités d'emploi pour les anciens combattants. C'est pourquoi nous sommes fiers d'appuyer et de financer le programme Du régiment aux bâtiments, qui offre aux anciens combattants la possibilité de travailler ou de devenir apprentis dans l'industrie de la construction. Ce programme est encore jeune. Il faudra un certain temps avant qu'il atteigne son plein potentiel.
Nous avons entendu certains critiques dire que, selon nous, les soldats n'étaient bons qu'à serrer des boulons ou à cogner sur des clous. En fait, il s'agit d'emplois très spécialisés et très bien rémunérés.
Nous collaborons avec le secteur privé, les forces armées et des employeurs de partout au pays, afin d'aider les anciens combattants à se replacer dans une carrière civile au sein d'entreprises telles que 3M, Sanovas et Intuit Canada, pour ne nommer que celles-là.
C'est pourquoi nous avons proposé la Loi sur l'embauche des anciens combattants, qui fait fond sur tous ces investissements et initiatives. Elle représente un niveau d'engagement sans précédent concernant l'embauche d'anciens combattants dans la fonction publique fédérale. Elle crée des possibilités concrètes et significatives pour les anciens combattants et les militaires canadiens qui souhaitent entreprendre une nouvelle carrière. C'est là une autre façon pour le Canada d'exprimer sa gratitude et son respect envers ces hommes et ces femmes.
Comme je l'ai dit à quelques reprises, et d'autres ont aussi tenté de le faire, il s'agit d'une mesure parmi d'autres. Ce n'est pas une panacée ou une solution miracle, mais c'est quand même une mesure. Je me réjouis que l'opposition la considère comme une avancée. Bien d'autres mesures devront être prises, certaines plus importantes que d'autres. Celle-ci n'est qu'une parmi d'autres, malgré son importance.
Il s'agit là d'un bon projet de loi. Nous le renverrons au comité. Si des amendements sensés sont proposés, je présume que nous l'enverrons au comité des anciens combattants. J'espère que cela se produira. Voilà le genre de projet de loi dans lequel je peux m'investir, pour le faire cheminer et le modifier pour le rendre encore meilleur.
Les militaires n'envahiront pas la fonction publique. Nous proposons de puiser dans leurs qualités intellectuelles et personnelles afin de les mettre à profit dans un secteur particulier, au-delà de leur unité militaire, au service du pays tout entier, par le biais de la fonction publique, plutôt que dans un organisme local auquel ils pourraient se joindre une fois libérés des forces armées.
Il faut donc créer ces débouchés pour aider nos courageux militaires à faire la transition vers la vie civile.
Cela étant dit, je ne m'attarderai pas sur la question. Il est quelque peu décevant qu'un syndicat se soit opposé à cette mesure. Ce syndicat ne semble pas penser que nos anciens combattants devraient être en tête de liste; selon lui, les anciens combattants devraient plutôt être en queue de liste, derrière les fonctionnaires. Je comprends que les syndicats protègent leurs membres, c'est leur mandat, et ils doivent le faire. Mais ce syndicat n'a pas tout à fait saisi que les anciens combattants à la retraite qui sont embauchés dans la fonction publique deviennent du coup membres du syndicat. Je conseillerais donc au syndicat de laisser aller les choses. Ainsi, il gagnerait des membres très qualifiés et il appuierait en même temps la cause des anciens combattants. Tout le monde en sortirait gagnant.
Je sais que le NPD va appuyer le projet de loi, je passerai donc à autre chose. Tant les néo-démocrates que les libéraux vont appuyer la mesure législative, et tous les députés devraient faire de même.
Il a souvent été question du rapport du comité des anciens combattants qui sera déposé demain. Nous aimerions en parler ce soir aux députés de et de ainsi qu'aux autres députés, parce que nous sommes fiers, à juste titre, du travail que nous avons accompli. Est-ce que tous les députés seront satisfaits des réponses qu'ils y trouveront? Non, c'est un but qui aurait été probablement impossible à atteindre. Le rapport nous permettra-t-il de faire des progrès importants? Je le crois.
Les députés des différents partis qui siègent au comité ont travaillé très fort et dans un grand esprit de collaboration. Nous avons tous mis de l'eau dans notre vin; nous avons tous fait des concessions; et nous avons réussi à produire un rapport qui sera salué par la plupart des gens. Nous verrons bien demain. Il s'agit d'un grand pas en avant. Le gouvernement doit mettre en oeuvre le rapport, et je m'engage en tant que ministériel à faire ma part. Il y aura des obstacles en cours de route, nous en sommes conscients. Le tout ne se fera pas du jour au lendemain. Le rapport que nous présenterons demain établira toutefois un cadre permettant l'instauration de changements importants, et je pense que la plupart des gens en seront ravis.
J'ai pris ma retraite il y a 20 ans. Il me semble que c'était hier. De nos jours, les nouveaux anciens combattants sont plus éduqués qu'ils ne l'étaient même à l'époque où j'ai pris ma retraite et certainement plus que bien des gens à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans l'ensemble, ils sont plus jeunes. Beaucoup de militaires qui reviennent de l'Afghanistan sont dans la vingtaine. Ils sont beaucoup plus conscients de leurs droits et de leur pouvoir, notamment d'amener divers organismes de défense des intérêts à faire cause commune et de faire pression auprès du gouvernement. C'est exactement ce qu'ils doivent faire. Je me permets de signaler respectueusement à mes collègues de part et d'autre de la Chambre, que nous devrions tous faire de même, à la lumière des faits. C'est vivifiant.
L'un des témoins, le sergent Bjarne Nielsen, avait une merveilleuse attitude. Mes collègues qui siégeaient au comité ont d'ailleurs fait des observations à cet égard. Le sergent a été blessé par un engin explosif improvisé. Il a perdu une bonne partie de son bras. Son flanc a été complètement ouvert. Il a subi de longs mois de chirurgies, de réadaptation et de traitements divers, mais il s'en est remis. Il commence à mener une vie constructive pour lui et sa famille, qui a traversé de dures épreuves. Il a louangé les programmes du gouvernement, admettant qu'il est évident que les gens souhaiteraient davantage. Il a souligné que les programmes du gouvernement ne peuvent fournir que 49 % de l'effort et que la portion restante doit venir de l'ancien combattant lui-même. Quelle attitude extraordinaire. Bien franchement, son témoignage nous a tous estomaqués. Il était si positif et si déterminé qu'il ne faisait aucun doute dans notre esprit que ce jeune homme allait réussir tout ce qu'il entreprendrait grâce à son attitude.
Qu'elle soit bonne ou mauvaise, l'attitude vaut pour beaucoup dans tout ce qu'on fait, notamment dans nos échanges à la Chambre. Elle vaut aussi pour beaucoup quand il s'agit de tirer d'affaire une personne en difficulté ou en péril.
Nous sommes ici pour leur fournir un cadre qui permettra d'atteindre cet objectif, que ce soit grâce à la Loi sur l'embauche des anciens combattants ou à d'autres mesures que nous présenterons au fil du temps. Par ailleurs, il est bel et bien question d'une collaboration, d'un partenariat entre nous, les anciens combattants et toutes les organisations qui sont déterminées à prendre les mesures qui s'imposent. C'est la bonne chose à faire pour nos anciens combattants.
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Monsieur le Président, je voudrais remercier mon collègue d'en face pour ses propos, en particulier lorsqu'il a dit vouloir écouter les propositions d'amendement. Mes collègues fondent beaucoup d'espoir sur cette réceptivité, même si, lorsque le gouvernement se dit prêt à recevoir des propositions d'amendement, comme il l'a fait à de nombreuses reprises, il ne les accepte jamais.
Comme je dispose de peu de temps, je vais tout de suite passer à ce qui devait être le milieu de mon intervention et parler de certaines recommandations de l'ombudsman des anciens combattants, qui précise que le ministère des Anciens Combattants et le ministère de la Défense nationale doivent entreprendre un dialogue, de concert avec des organismes comme le Conseil canadien du commerce de détail, dans le but de cultiver leurs relations et de mieux comprendre les besoins de nos anciens combattants.
L'un des problèmes les plus importants que doivent affronter les anciens combattants lorsqu'ils cherchent à intégrer le marché du travail est un problème à deux volets. D'abord, les anciens combattants ont de la difficulté à décrire leurs compétences acquises dans les forces armées, qui figurent dans leur CV militaire, d'une manière facilement compréhensible pour les départements de ressources humaines. Ensuite, les départements de ressources humaines ont du mal à trouver des créneaux où ces compétences peuvent être monnayables sur le marché du travail.
Ce domaine fait partie de ceux où l'on pourrait envisager des amendements. Nous pourrions faire deux choses.
Il serait bon d'étendre l'accessibilité accrue prévue dans le projet de loi pour qu'elle ne concerne pas uniquement la fonction publique. Beaucoup d'anciens combattants n'y trouveront aucun débouché parce que leurs compétences n'y sont pas recherchées, tandis qu'elles pourraient l'être à certains endroits dans le secteur privé.
Nous devons voir comment il nous est possible d'aider nos anciens combattants qui méritent tant qu'on leur fasse une place dans leur milieu de vie et dans notre société, car ils sont partis à l'étranger mettre leur vie en péril afin de protéger les gens. Nous devons les en remercier et les aider à s'ajuster au monde du travail quotidien et à traduire leurs compétences en des termes qui les rendent attrayantes pour les employeurs. Par ailleurs, nous devons aider le secteur privé à comprendre ce que représentent ces compétences. Ce n'est que l'une des suggestions de l'ombudsman pour renforcer ce projet de loi.
Nous devons pouvoir séparer ce que nous appelons nos anciens combattants modernes des anciens combattants visés par l'entente originale, qui reposait sur l'honneur, pour ainsi dire.
Notre obligation sacrée envers nos anciens combattants est un enjeu en soi.
Nous devons faire tout en notre pouvoir pour offrir à ces personnes la possibilité de réintégrer le marché du travail, leur collectivité et la société canadienne.
Ces gens qui ont choisi de servir leur pays tirent une grande fierté de la contribution qu'ils apportent à leur collectivité, lorsqu'ils représentent leur pays et ses idéaux à titre de soldats, ou lorsqu'ils reviennent à la maison pour faire ce que nous tenons pour acquis, c'est-à-dire prendre soin de leur famille et, ce faisant, se tailler une place dans leur collectivité.
Ce projet de loi donne au gouvernement et à la Chambre la possibilité d'aider ces personnes à accomplir cela. J'aimerais voir le projet de loi s'appliquer à un plus grand nombre d'anciens combattants. Tous les jours, on nous parle des montants investis par le gouvernement et de ses réalisations. Pourtant, il semble qu'un nombre sans précédent d'anciens combattants se présentent au Parlement pour se plaindre de la difficulté d'obtenir les services dont ils ont besoin. Les familles des anciens combattants cherchent en vain l'aide nécessaire à leur être cher et n'ont plus d'autres choix que de s'adresser à leur député ou au ministre. Le projet de loi à l'étude aidera à ouvrir le dialogue, à entreprendre une conversation.
Je me réjouis d'entendre certains collègues d'en face dire qu'il s'inscrit dans un cadre plus large et qu'il s'agit en fait d'un premier pas. On nous dit souvent que tel ou tel projet de loi représente la façon dont les choses devraient fonctionner et qu'aucun amendement n'est nécessaire. Ce à quoi il faut songer — et j'espère qu'il en sera question au comité — c'est de poursuivre la conversation entre le ministère des Anciens combattants, la Défense nationale et le secteur privé, afin de trouver une façon de faciliter l'intégration des anciens combattants dans le secteur privé, pour qu'ils contribuent pleinement à leur collectivité.