:
Je vous souhaite la bienvenue à la session d'automne du comité de l'agriculture.
Je souhaite un bon retour à tous. Il y a quelques nouveaux visages autour de la table, à tout le moins pour aujourd'hui.
[Français]
Monsieur Godin, bienvenue à notre comité.
[Traduction]
J'espère que tout le monde a eu la chance de se reposer, mais peut-être aussi de visiter quelques fermes et marchés cet été, et de remercier un agriculteur. J'espère que nous avons tous eu la chance de le faire; nous avons tous cela en commun.
[Français]
Ce matin, nous poursuivons notre travail sur les progrès de la technologie
[Traduction]
et de la recherche dans le secteur agricole pouvant favoriser les exportations canadiennes.
Nous accueillons ce matin M. Stuart Cullum, président du Collège Olds, qui représente Collèges et instituts Canada. Bienvenue, monsieur Cullum.
Nous accueillons également Christine Trauttmansdorff, vice-présidente, Relations gouvernementales et partenariats canadiens. Bienvenue, Christine.
Par vidéoconférence, nous entendrons également M. Tyler Hopson. Il peut sembler très loin, mais dès qu'il prendra la parole, nous devrions mieux le voir. Si nous n'arrivons pas à l'entendre, nous devrions au moins pouvoir lire sur ses lèvres.
Monsieur Hopson, je vous souhaite la bienvenue. Nous entendez-vous?
:
Je vous remercie, monsieur le président, de cette invitation à comparaître devant vous ce matin.
[Français]
C'est un plaisir pour moi de témoigner aujourd'hui au nom de Collèges et instituts Canada, un vaste réseau d'établissements postsecondaires qui se trouve dans chaque province et territoire et auquel ont accès 3 000 communautés urbaines, rurales, éloignées et nordiques.
[Traduction]
Je suis accompagnée aujourd'hui de M. Stuart Cullum, président du Collège Olds de l'Alberta. Nous avons déjà hâte d'entendre ce qu'auront à nous dire nos collègues du Collège Niagara, un peu plus tard aujourd'hui, et du Cégep de Victoriaville, jeudi.
Nous vous expliquerons comment nos établissements aident le Canada à atteindre ses objectifs ambitieux pour faire croître les exportations canadiennes en matière d'agriculture grâce aux avancées technologiques et à la recherche, et avons des recommandations à vous présenter pour enrichir encore davantage ces contributions.
On peut lire, dans le Plan pour l'innovation et les compétences du Canada, que « sans la créativité, l'éthique de travail et les compétences des gens qui les mettent au point, les produits, les idées ou les services innovateurs ne se concrétiseraient pas... [N]ous devrons bâtir la main-d'oeuvre la plus compétente, la plus talentueuse, la plus créative et la plus diversifiée au monde. »
Collèges et instituts Canada ne saurait mieux dire. Nous sommes très conscients des pénuries de main-d'oeuvre dans le secteur, particulièrement dans une perspective d'augmentation des exportations, comme on le prévoit. Selon nos collègues du Conseil canadien pour les RH en agriculture, cette pénurie devrait représenter 114 000 emplois d'ici 2025. Ces besoins à combler sont au coeur du mandat des collèges. Ceux-ci offrent plus de 350 certificats et diplômes dans le domaine agroalimentaire. Plus de 50 % des diplômés en agriculture ont reçu une formation d'un collège ou d'une école polytechnique.
Cette formation vise à leur fournir les compétences nécessaires pour devenir des innovateurs. Quel que soit le programme choisi, les étudiants s'attaquent aux problèmes de la perspective de l'industrie et cherchent à les résoudre à l'aide de l'équipement et des technologies de pointe. Ils bénéficient des profonds liens des collèges avec les employeurs, des bons conseils des facultés qui travaillent avec l'industrie et de l'expérience pratique qu'ils acquièrent grâce aux programmes coopératifs, aux stages en milieu de travail et aux entreprises intégrées aux campus. L'une des méthodes les plus efficaces d'apprentissage par l'expérience est celle de la recherche appliquée, qui amène les étudiants à travailler avec les employeurs à la création de prototypes et de produits, au déploiement de nouvelles technologies et à l'amélioration des services et des processus.
Les bénéfices de la recherche appliquée s'étendent bien au-delà de l'étudiant. Le gouvernement l'a reconnu dans le budget de 2018 en faisant un nouvel investissement important de plus de 140 millions de dollars sur cinq ans, qui rendra plus accessibles les services de R-D offerts aux PME et aux entreprises de régions rurales, qui ont souvent de la difficulté à accéder à l'écosystème de l'innovation. Ainsi, un plus grand nombre d'étudiants pourront devenir des agents de transfert technologique, et ils seront prêts à occuper les emplois nécessaires pour favoriser l'innovation et la croissance, et transposer les résultats et le savoir-faire acquis grâce à la recherche appliquée dans de nouveaux marchés.
Nos membres comptent déjà plus de 215 centres de recherche et de 400 laboratoires au Canada. Plus de 40 d'entre eux visent le secteur agroalimentaire en particulier. L'an dernier, ceux-ci ont travaillé en partenariat avec 5 500 entreprises, dont 85 % sont des PME. Le partenaire de l'industrie conserve presque toujours la PI, et la majorité des projets sont menés à bien en moins d'un an.
Stuart et l'équipe de Niagara vous décriront maintenant comment cela se traduit en faits et en chiffres pour les étudiants, les entreprises et les collectivités qui profitent des services d'établissements comme les leurs.
Nous vous remercions de nous fournir l'occasion de vous rencontrer aujourd'hui, et nous sommes impatients de répondre à vos questions, puis de lire votre rapport sur cette étude.
Je cède la parole à Stuart.
:
J'aimerais vous exprimer ma gratitude pour le travail du Comité. Je conviens avec Mme Trauttmansdorff que les collèges et instituts du Canada jouent un rôle clé dans la recherche appliquée et l'innovation et par conséquent, dans l'acquisition et le perfectionnement des talents nécessaires pour que notre industrie agricole soit concurrentielle dans le monde.
Le Collège Olds offre de l'éducation et de la formation en agriculture depuis 104 ans déjà. Dès le départ, le collège s'est voulu un établissement d'apprentissage et une ferme de démonstration où l'on pouvait faire l'essai de technologies et de modes de production et les faire connaître à l'industrie pour l'aider à gagner en efficacité et en productivité. Aujourd'hui, bien des choses ont changé, mais nous avons toujours autant besoin d'environnements d'apprentissage et de recherche appliquée pour assurer le succès et la compétitivité de l'industrie. Le Collège Olds continue d'utiliser son campus de 2 000 acres et son entreprise du champ à l'assiette pour favoriser l'apprentissage pratique et la recherche appliquée.
Étant donné la prolifération des technologies et des données massives, et apparition d'outils comme les capteurs et les mesures de contrôle numériques, l'intelligence artificielle et l'apprentissage machine dans le secteur agricole, nous croyons que notre environnement postsecondaire peut rassembler les entreprises, les organisations de recherche et les autres établissements postsecondaires pour l'élaboration, l'application, l'intégration et la démonstration de ces technologies. Cette approche collaborative se traduira par l'adoption plus rapide et efficace des technologies en question par notre industrie et la création d'environnements d'apprentissage de calibre mondial susceptibles de produire les talents nécessaires pour assurer la compétitivité de notre secteur dans le monde.
Notre centre d'accès à la technologie pour la production animale en est un bon exemple : ce centre a pour mandat de répondre aux besoins de l'industrie animale canadienne en lui donnant accès aux nouvelles technologies pour accroître sa productivité, sa durabilité et la viabilité des producteurs.
Grâce au financement du Programme d'innovation dans les collèges et la communauté du CRSNG, le Collège Olds travaille avec d'autres organisations importantes comme l'Université de l'Alberta, avec qui nous venons de terminer un projet triennal destiné à améliorer l'indice de consommation des bovins Hereford de race pure à l'aide d'outils génomiques. Ce projet mettait également à contribution l'Association canadienne Hereford, Livestock Gentec, le ministère de l'Agriculture et des Forêts de l'Alberta, Cattleland Feedyards et d'autres partenaires de l'industrie. Nous avons donc analysé le phénotype et le génome de près de 1 200 taureaux Hereford pour déterminer leur indice de consommation dans le cadre de ce projet, une entreprise gigantesque qui a permis de mettre au point des outils uniques pour la sélection de bovins à haut rendement énergétique et présentant un matériel génétique de renommée mondiale, des outils pouvant être commercialisés partout dans le monde.
Le Collège Olds et ses homologues ailleurs au pays créent donc des écosystèmes d'innovation qui favoriseront l'avancement de l'industrie et permettront de produire des talents de calibre mondial. Une autre de nos initiatives importantes récentes l'illustre bien, l'initiative de la ferme intelligente du Collège Olds. Pour la première mouture de la ferme intelligente, qui s'étend sur environ 100 acres, nous avons collaboré avec une quinzaine d'organisations des secteurs de l'agriculture et de la technologie pour installer du matériel de surveillance, des capteurs, des stations météorologiques, des connexions WiFi ainsi que du matériel de visualisation de données et de gestion. Ainsi, les entreprises, les entrepreneurs et les producteurs qui le souhaitent peuvent utiliser notre ferme intelligente pour concevoir et intégrer des technologies et des techniques ou en faire la démonstration.
La ferme intelligente du Collège Olds attire déjà nombre de partenaires et d'investisseurs internationaux, parce que nous mettons aussi l'accent sur les problèmes systémiques. Le but est que ce projet s'étende à l'ensemble de la ferme du Collège Olds afin de créer un environnement d'apprentissage unique, à la fine pointe de la technologie, pour les étudiants postsecondaires et les apprenants du Canada et du monde entier.
Nous savons que nous avons plus d'impact quand nous travaillons avec les autres, et nous sommes prêts à jouer un rôle de chef de file dans le rassemblement des collectivités pour réfléchir aux problèmes et aux possibilités systémiques et donner une plus grande portée à nos efforts.
Pour vous en donner un exemple, je vous parlerai du projet de notre collège qui a rassemblé plus d'une centaine d'organisations, dont 17 établissements postsecondaires du Canada, en plus de générer des engagements d'investissement de 80 millions de dollars dans l'industrie pour appuyer la création d'une supergrappe en agriculture afin de favoriser une agriculture et une production alimentaire durables sur les plans économique et environnemental grâce à l'application et à l'optimisation d'outils d'agriculture intelligente et d'outils technologiques et scientifiques.
Bien que notre projet de supergrappe n'ait pas été retenu, il a fait partie des finalistes, et nos efforts collectifs ont donné naissance à d'autres initiatives au pays, comme la création récente d'un corridor agroalimentaire intelligent Calgary-Olds et l'établissement d'un groupe de travail universitaire à l'échelle des Prairies, en collaboration avec Protein Industries Canada et l'Enterprise Machine Intelligence and Learning Initiative, au Manitoba.
Monsieur le président, je crois que l'exemple du Collège Olds illustre bien à quel point les collèges et instituts du Canada contribuent au développement et à l'appui de l'industrie, en plus de produire les talents nécessaires pour accroître sa compétitivité dans le monde. Le principal problème des collèges et des instituts n'est pas celui de la demande et du rendement. Nous nous attendons à ce que nos activités de recherche appliquée doublent d'ici sept ans.
Ce dont nous avons besoin — et c'est notre recommandation à ce comité —, c'est d'un financement stable et raisonnable pour appuyer la création de nos environnements de recherche, resserrer nos liens avec nos partenaires et assumer les fonctions administratives nécessaires. La demande est grande, mais nos ressources sont déjà utilisées au maximum, de sorte que si nous voulons réaliser notre plein potentiel et rassembler toutes ces collectivités, nous avons besoin du nécessaire pour maintenir nos environnements physiques et administrer nos projets. C'est l'un des principaux besoins des collèges et instituts au Canada.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, pour terminer, je souhaite réitérer notre fort engagement envers le travail de ce comité, du gouvernement, de notre industrie, de la collectivité et de nos partenaires du milieu postsecondaire; exploitons le plein potentiel de nos établissements pour favoriser le développement et l'adoption des technologies et de la science et ainsi assurer la compétitivité international du secteur de l'agriculture canadien.
Je me réjouis d'en discuter avec vous. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Merci.
:
Je vous remercie de ces présentations, monsieur le président.
Bonjours à tous les membres du Comité. Je vous remercie de me consacrer de votre temps et de m'avoir invité aujourd'hui.
Je m'appelle Tyler Hopson et je suis directeur des affaires publiques pour la Mosaic Company. Nous vous sommes reconnaissants de nous permettre de comparaître aujourd'hui, après une tentative ratée, un peu plus tôt cette année, et une comparution reportée.
Au cas où vous ne connaîtriez pas très bien notre entreprise, permettez-moi de vous parler un peu de Mosaic et de son travail. Mosaic est le plus grand producteur et fournisseur au monde de potasse concentrée et d'engrais phosphatés; elle embauche plus de 15 000 employés dans le monde, dont environ 2 200 en Saskatchewan. Nos activités et nos collaborations s'étendent dans neuf pays. Toutes nos activités canadiennes visent la production de potasse.
Nous avons enregistré des ventes mondiales d'une valeur de 7,4 milliards de dollars en 2017. Nous avons également des projets d'expansion en cours d'une valeur de 3 milliards de dollars, dont celui du plus grand puits de mine de potasse au monde, à nos installations d'Esterhazy, dans le centre-est de la Saskatchewan.
En moins d'une décennie, Mosaic aura investi plus de 6 milliards de dollars dans des projets d'expansion canadiens. Nous avons des actifs à tous les maillons de la chaîne de valeur, de l'extraction du minerai brut jusqu'à la mise au point d'un produit fini et à la distribution à nos consommateurs dans plus de 40 pays différents.
Comme vous le savez peut-être, le Canada est le plus grand producteur de potasse au monde, il fournit plus de 30 % de l'approvisionnement mondial. Les agriculteurs du monde entier dépendent de nos produits pour nourrir leurs cultures. En effet, ils doivent augmenter la productivité alimentaire par acre de terre agricole.
Mosaic a donc mis au point des produits haut de gamme qui augmentent le rendement des cultures et permettent de combattre les carences nutritives avec la même quantité de nos produits ou moins. Ces produits sont très prisés par les consommateurs en Asie, en Amérique du Sud et partout en Amérique du Nord.
La mission de notre entreprise consiste à assurer la sécurité alimentaire mondiale en aidant le monde à produire les aliments dont il a besoin. L'ONU estime que la population mondiale atteindra 9 milliards de personnes d'ici 2050. Ainsi, les agriculteurs du monde devront produire encore plus d'aliments, encore plus de carburant, et auront besoin d'une plus grande quantité d'engrais pour ce faire. En fait, on doit déjà actuellement aux engrais la moitié du rendement des cultures dans le monde.
Depuis quelques années, en particulier, les conditions sont difficiles dans le milieu agricole et les marchés des produits de base en général. Les difficultés qui frappent le transport ferroviaire au Canada cette année s'y ajoutent. La potasse est le principal minerai d'exportation du Canada, en volume comme en valeur économique, si bien que nous avons absolument besoin d'un système ferroviaire sécuritaire pour assurer non seulement la poursuite des exportations, mais leur croissance. Dans l'état actuel, Mosaic exporte 95 % de sa potasse chaque année, et presque la moitié des produits sont expédiés à l'étranger par l'intermédiaire de Canpotex, l'agence de marketing internationale.
Dans ce climat économique difficile, l'innovation est plus essentielle que jamais pour réussir. Ces dernières années, nous avons fait l'essai de plus d'un millier de produits avec des chercheurs privés et des universitaires chevronnés, de même que des consommateurs et des producteurs. La stratégie d'innovation de Mosaic favorise les idées qui viennent de nos effectifs. Chaque année, Mosaic dépense environ 11 millions de dollars en amélioration continue, en recherche et développement et en mise au point de nouvelles technologies.
Notre équipe de R-D canadienne évalue les idées et creuse les plus prometteuses. Cette façon de faire est à l'origine de plusieurs grands succès, dont je peux vous donner quelques exemples.
Notre produit haut de gamme Aspire combine la potasse et le bore, soit le deuxième nutriment dont les cultures sont le plus en carence dans le monde, si bien que les producteurs peuvent économiser beaucoup de temps, d'énergie et d'argent en appliquant les deux en même temps. Aspire est un produit à libération lente, ce qui réduit le lessivage et le ruissellement. Il s'agit d'un produit créé par Mosaic qui est désormais vendu dans le monde et exporté depuis notre mine de Colonsay, en Saskatchewan.
Pour ce qui est de l'automatisation, Mosaic a plusieurs projets dans les cartons de ses ingénieurs et de ses autres spécialistes. Ces projets visent à accroître l'efficacité de l'exploitation minière, la durabilité et la sécurité des mines. Bien que notre projet d'automatisation en soit toujours à l'étape de projet pilote, nous croyons qu'il pourrait changer la donne au cours des prochaines années.
Mosaic appuie pleinement la poursuite du programme d'encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental, ou RS et DE, en exploitation minière, parce que ce programme peut avoir une incidence importante sur les décisions d'investissement dans la R-D au Canada. Nous estimons cependant qu'il y aurait lieu de revoir le processus de demande actuel. Selon notre expérience, ce processus est lourd et complexe. Il risque donc de dissuader bien des entreprises canadiennes d'investir davantage dans la R-D au Canada. L'économie canadienne bénéficierait beaucoup d'un processus simplifié et amélioré pour stimuler sa croissance.
Avant de terminer, j'aimerais parler brièvement des questions environnementales. Une étude récente menée par une tierce partie au nom de Mosaic montre que les producteurs de potasse canadiens sont un modèle dans le monde pour ce qui est de l'intensité de leurs émissions de gaz à effet de serre. En 2014, l'intensité des émissions de GES à l'échelle du cycle de vie de la potasse n'était que de 29 % de la moyenne mondiale, une statistique bien inférieure à celle des autres grandes régions productrices de potasse.
En même temps, nous devons composer avec des taux d'imposition et des coûts d'expédition bien supérieurs à ceux de nos principaux concurrents, particulièrement la Russie et le Bélarus, ce qui nuit à la compétitivité du Canada. Nous encourageons donc le gouvernement à adopter une perspective holistique lorsqu'il réfléchit à l'agriculture et aux exploitations canadiennes et à ne pas oublier l'effet cumulatif des règlements actuels et de la réglementation proposée. À l'heure actuelle, il y a plusieurs grands projets en cours, dont la taxation du carbone, la réglementation sur l'examen des incidences environnementales et les normes sur le carburant propre. Il ne faut pas examiner chacun de ces enjeux isolément, parce que les effets cumulatifs des divers règlements fédéraux pourraient dissuader les entreprises du monde de continuer d'investir dans l'innovation et l'amélioration de l'environnement et de l'économie. En fait, quelques études récentes montrent que le taux d'investissement au Canada a déjà ralenti considérablement depuis quelques années.
Nous recommanderions au gouvernement de réserver des fonds pour la création d'un programme d'efficacité énergétique qui nous aiderait à absorber les coûts d'investissement initiaux dans les nouveaux projets visant la mise à niveau d'installations existantes. Ce genre d'investissement aiderait les secteurs matures à intensité énergétique élevée et particulièrement exposés aux aléas du marché, comme le nôtre, dans nos efforts pour réduire davantage nos émissions et accroître notre compétitivité.
Nous serons ravis de poursuivre cette conversation avec vous n'importe quand, et je suis prêt à répondre à toutes vos questions.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
J'espère que, comme nous, vous avez passé un bel été. Nous avons effectivement visité beaucoup de fermes. Cela a été un plaisir de rencontrer les fermiers un peu partout au Québec et même quelquefois ailleurs. Je crois que les défis sont très présents pour tous. L'été a été un peu sec dans certains secteurs, et nous devrions avoir une pensée pour ces fermiers aujourd'hui, étant donné que bien des questions se posent sur ce qui va arriver au cours des prochains jours.
Je vais sans plus tarder poser une question à M. Hopson.
À la fin de votre présentation, vous avez parlé de la taxe sur le carbone. J'ai remarqué que, au cours des dernières années, les entreprises canadiennes ont fait des efforts très importants pour limiter leurs émissions de carbone. Vous avez mentionné, je crois, que votre compagnie était l'une des plus efficaces en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Est-ce que je me trompe en disant que, chaque fois qu'une compagnie comme la vôtre investit au Canada, nous nous soucions de limiter les émissions et de faire tout notre possible pour que, sur le plan de l'environnement, toutes les conditions qui existent actuellement en matière de changement climatique soient respectées?
:
Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à tous mes collègues. Je suis heureux de tous vous revoir.
Je vais d'abord m'adresser aux représentants de Collèges et instituts Canada.
De toute évidence, les changements climatiques et les mesures que nous prenons en conséquence seront des éléments déterminants pour la suite des choses au cours du présent siècle. Plusieurs avenues s'ouvrent devant nous, avec chacune des résultats différents.
À la lumière d'une étude précédente, je sais que les agriculteurs sont souvent aux premières lignes de la lutte contre les changements climatiques. Ils sont sans doute les meilleurs gardiens de nos terres, mais ce sont également eux qui sont les plus affectés lorsque les modèles météorologiques se dérèglent pour nous donner une sécheresse ou une inondation, par exemple.
Dans le contexte de notre étude sur la technologie et l'innovation ainsi que du travail effectué dans vos différents collèges et instituts partout au pays, pourriez-vous nous parler d'aspects particuliers que vous abordez dans la formation des étudiants quant aux moyens à prendre pour s'adapter à ces changements et les atténuer? Y a-t-il des technologies bien précises sur lesquelles nous pourrions tabler pour mieux nous attaquer à ce défi?
:
C'est une question fondamentale. Les collèges sont en fait très bien placés pour jouer un rôle clé à ce niveau.
Le Collège Olds dispose de grandes superficies de terre. La ferme du collège fonctionne suivant le mode actuel d'exploitation agricole. Nous voulons opérer la transition vers l'avenir de l'agriculture et intégrer de nouvelles technologies. Nous misons uniquement sur les partenariats pour y arriver. Nous ne disposons pas des ressources nécessaires pour acquérir cette technologie. Dans le cas de notre ferme intelligente, nous devons collaborer avec 15 partenaires des secteurs agricole et technologique, dont certaines multinationales, pour nous doter de la technologie requise.
Nos producteurs agricoles peuvent ainsi se faire une meilleure idée de l'évolution du secteur. Pour leur part, les entreprises technologiques ont la possibilité de mettre au point à grande échelle leurs innovations qui seront utilisées par les agriculteurs dans 3, 5 ou 10 ans d'ici.
Je vais me rendre en Australie dans quelques semaines. J'y discuterai avec les gens d'une entreprise qui offre une technologie d'automatisation qui n'est pas disponible en Amérique du Nord. Ils croient que le Collège Olds pourrait leur servir de tribune pour présenter cette technologie en montrant comment elle pourrait être utilisée dans notre système agricole. C'est la situation idéale pour nos agriculteurs, car ils veulent voir comment une technologie fonctionne avant d'investir pour l'utiliser dans leur propre ferme.
Notre établissement tient à appuyer à la fois les entreprises souhaitant proposer une nouvelle technologie et les agriculteurs qui veulent avoir la démonstration de son efficacité avant de l'adopter.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureux d'être de retour. Je regardais la photo de M. Hopson. C'est ce à quoi ressemble ma circonscription présentement, avec la neige.
Je suis ravi de discuter avec tout le monde ici. L'important, c'est de déterminer comment changer les choses. Comment nous assurons-nous que l'industrie agricole canadienne est prête pour les exportations? C'est l'aspect particulièrement important.
Monsieur Hopson, vous avez parlé d'une partie des préoccupations et des enjeux que nous avons. Bien entendu, ce que le gouvernement peut faire, entre autres, c'est s'assurer que notre système de transport fonctionne. C'est là une question importante, qu'il s'agisse du transport du grain ou de produits de base, comme la potasse dont vous essayez d'assurer le transport et, bien entendu, il y a notre transport ferroviaire et les pétroliers. Ce sont certaines des préoccupations que nous avons, et il faut vraiment y réfléchir.
J'aimerais vous poser des questions, monsieur Cullum. Je vous remercie de votre présence. Le Collège Olds existe depuis plus de 100 ans, et il joue un rôle vraiment important. Il est reconnu dans le monde, car les gens qui vont au Collège Olds comprennent à quel point son rôle est important.
Je me demande si en cette ère de technologies et de données massives... Ce sont les choses importantes qui se passent à l'heure actuelle. À 20 milles du College Olds, on ne peut pas communiquer par cellulaire, mais nous savons à quel point il est important d'obtenir tous ces renseignements de sorte que tous ces points de données puissent être analysés.
Je sais qu'au Collège Olds, il y a le centre d'innovation. On y réalise beaucoup de choses. Je me demande si vous pouvez nous dire comment la ferme intelligente, où toutes ces différentes entreprises ont contribué, est liée aux autres projets, comme votre centre d'innovation.
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C'est une bonne question. Au bout du compte, le Collège Olds est actif dans la recherche appliquée et l'innovation depuis environ 20 ans, et il se concentre sur les besoins de l'industrie. Nous voulons vraiment nous assurer que nous créons des centres qui offrent l'occasion aux entreprises de mettre au point leurs produits, de valider l'échelle et de faire la démonstration.
De plus, il offre à nos étudiants un environnement d'apprentissage extraordinaire. La ferme intelligente en est un prolongement. Il s'agit de s'assurer que ces environnements sont de calibre mondial et, comme je l'ai mentionné, qu'ils sont adaptés à l'évolution future de l'agriculture. C'est vraiment lié à cela.
Ce que vous avez mentionné au sujet de la connectivité est très important. Il fallait créer la ferme intelligente de manière à ce qu'elle inclut toute la technologie de l'infrastructure essentielle, dont la connexion. C'est vraiment génial. La ferme intelligente, qui est un champ au milieu de nos terres agricoles, comprend une connexion WiFi complète. C'est essentiel, car on peut créer toutes les données que l'on veut avec les différents appareils et le matériel de surveillance et les capteurs, mais si l'on ne peut pas se connecter aux appareils, à son téléphone intelligent, on ne peut rien faire.
La connectivité des régions rurales constitue un défi important, et nous y travaillons en partenariat avec un grand nombre d'entreprises. Nous établissons de très bonnes relations avec une bonne partie des entreprises de télécommunications quant à la façon dont nous pouvons créer des réseaux sans fil et faire en sorte que la connectivité est accessible, de même que la technologie sur le terrain.
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J'aimerais remercier le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de nous accueillir aujourd'hui. Nous représentons le Collège Niagara, et plus précisément l'Agriculture and Environmental Technologies Innovation Centre. Je vous présente M. Michael Duncan, qui est à ma droite. C'est le président de la recherche industrielle du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie pour l'agriculture de précision et les technologies environnementales. Je vous présente également Mme Sarah Lepp, associée de recherche principale. Je m'appelle Gregor MacLean, gestionnaire de projet.
Ce qui est remarquable au sujet du Collège Niagara, c'est, bien entendu, le fait que nous avons une excellente infrastructure et des membres du personnel, des professeurs, des étudiants et des diplômés extraordinaires qui appuient nos travaux. Sarah et moi faisons partie des diplômés. Ce qui est formidable, c'est que bien que nous soyons établis à Niagara, dans le Sud de l'Ontario, nous collaborons avec des entreprises canadiennes et nous avons des répercussions partout au pays et nos entreprises partenaires en ont partout dans le monde.
Je crois que vous n'êtes pas sans le savoir, mais il est important d'indiquer tout d'abord que les fermes d'aujourd'hui sont des entreprises. Elles doivent générer des recettes avec lesquelles elles doivent aussi faire des profits. Pour réussir à le faire dans un marché très concurrentiel, elles ont de plus en plus besoin d'utiliser les données et les technologies qui leur sont offertes et, dans bon nombre de cas, c'est ce qu'on appelle l'agriculture de précision, l'agriculture intelligente, comme le disait Stuart. C'est le domaine dans lequel nous travaillons: l'agriculture de précision.
Nous faisons trois choses. Nous concevons des logiciels, qu'il s'agisse d'applications pour téléphone, d'applications Web ou d'applications bureautiques; nous travaillons avec de l'équipement, des robots automatisés, des drones, de même qu'avec des capteurs environnementaux; et nous traitons et analysons des données, et nous faisons en sorte que toute cette information puisse aider les agriculteurs à prendre de meilleures décisions dans leurs entreprises agricoles.
Au bout du compte, nous travaillons avec trois cultures principales: les noisettes; les grains, c'est-à-dire le maïs, le soja et le blé; et les vignes, le raisin. Nous ne voulons pas nous restreindre à ces seules cultures, mais elles représentent ce que nous faisons depuis un certain nombre d'années. Nous sommes prêts à élargir nos horizons également.
Je vais seulement parler d'un ou deux projets pour que les gens puissent comprendre ce que nous pouvons faire et le type de travail que nous réalisons. Tout d'abord, Ferrero est l'un de nos principaux collaborateurs actuellement. Vous connaissez peut-être Ferrero comme l'une des plus grandes entreprises de confiseries au monde. Elle produit le délicieux Nutella, la pâte à tartiner au chocolat et aux noisettes et, le Ferrero Rocher, le délicieux chocolat aux noisettes.
Comme vous pouvez l'imaginer, l'entreprise achète beaucoup de noisettes. C'est le plus important acheteur de noisettes dans le monde et la majeure partie vient de la Turquie. Vous pouvez vous douter que si la Turquie était confrontée à des problèmes environnementaux, économiques ou à tout type de problèmes, il pourrait y avoir des répercussions sur l'approvisionnement de Ferrero. Eh bien, c'est une très bonne chose que Ferrero ait aussi une usine qui emploie plus de 1 000 personnes à Brantford, en Ontario. Grâce à l'emplacement stratégique de cette usine, elle espère que 20 000 acres de noisettes seront produites en Ontario au cours de la prochaine décennie.
Nous collaborons à ce travail de deux manières. Il y a des études de modélisation sur le climat à long terme que nous intégrons dans un logiciel propriétaire que nous sommes en train de créer avec les membres de notre équipe de programmation pour Ferrero. Elle fournira cela à ses clients et à ses agriculteurs potentiels, et il en résultera une nouvelle culture d'une grande valeur pour les agriculteurs ontariens qui pourrait rapporter entre 4 et 10 fois plus par rapport aux recettes tirées des cultures actuelles. De plus, la possibilité d'exportation, c'est une nouvelle culture d'une grande valeur, brute. Surtout, c'est une culture à valeur ajoutée qui parcourt l'Amérique du Nord et l'Australie et qui est produite à Brantford.
Le deuxième projet dont je vais parler est un excellent exemple de notre collaboration directe avec un agriculteur. À Yellow Gold Farms, Rick Willemse, qui est à Parkhill, en Ontario, près de London, cultive plus de 1 000 acres de cultures commerciales: maïs, soja et blé. Il y a un certain nombre d'années, il a créé un algorithme pour l'agriculture de précision très novateur. Les gens voulaient l'acheter auprès de lui pour l'utiliser. Le problème, c'est que c'est une personne très occupée. On a toujours besoin de lui, et il n'a pas le temps d'accomplir ce travail. S'il fournissait les feuilles de calcul, comme vous pouvez l'imaginer, quelqu'un lui volerait son algorithme secret. Grâce à notre expertise en ce qui concerne les données et les logiciels, nous avons intégré cet algorithme dans un logiciel Web pour lui, de sorte qu'il est capable de le commercialiser à l'étranger ou ici, ce qui lui permet d'avoir diverses sources de revenu pour son exploitation agricole.
Le dernier projet dont je vais parler est lié à une entreprise qui s'appelle SoilOptix. Elle est située à Tavistock, dans l'Ouest de l'Ontario. Elle offre une technologie sur la santé du sol. Elle circule sur un terrain pour recueillir des données sur la santé du sol, après quoi il faut entre sept et huit heures pour traiter les données. Qu'il s'agisse d'une terre de 10 ou de 100 acres, cela prend de sept à huit heures. Comme vous pouvez l'imaginer, c'est long.
Nous avons collaboré avec ces techniciens au cours des 10 derniers mois, réduisant ce délai à 30 à 90 minutes, soit une diminution de 60 à 90 %. Ces tâches de traitement de données, hautement spécialisées et à valeur élevée, se poursuivent à Tavistock, en Ontario; en outre, l'équipement et les services technologiques de cette entreprise sont exportés à l'étranger, notamment en Chine, en Argentine, au Brésil et aux États-Unis, ainsi qu'à l'intérieur du Canada. Nous aidons l'entreprise à améliorer cette technologie tout en assurant le maintien des emplois en Ontario; nous avons d'ailleurs constaté que la main-d'oeuvre avait doublé au cours de la dernière année.
Vous voyez que le travail que nous accomplissons contribue à la rentabilité des exploitations agricoles en les aidant à utiliser efficacement leurs ressources, comme les engrais, et leur argent, et à comprendre le rendement qu'elles peuvent tirer de leurs investissements grâce à la technologie. Au bout du compte, ce projet a permis d'améliorer la viabilité et les pratiques d'affaires afin d'aider les agriculteurs à prendre de meilleures décisions, que ce soit à propos du sol ou des répercussions des conditions météorologiques.
Ce travail ne serait pas possible sans nos bailleurs de fonds fédéraux, soit le Conseil de la recherche en sciences naturelles et en génie, ainsi que les excellentes personnes-ressources que sont Marie et Marion. À l'échelle provinciale, il y a les centres d'excellence de l'Ontario, ainsi que Padraic, Richard et Alexandra. À cela s'ajoutent bien entendu Collèges et instituts Canada, qui nous offre du financement de base et appuie financièrement les stages.
C'est avec grand plaisir que nous répondrons à vos questions, et traiterons des orientations que nous pourrons prendre dans l'avenir et de la robotique automatisée.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Leanne Fischbuch et je suis directrice exécutive de l'Alberta Pulse Growers. Les agriculteurs élus qui forment notre conseil représentent plus de 6 000 producteurs de légumineuses de l'Alberta, lesquels cultivent le pois et le haricot secs, les lentilles, les pois chiches, les fèves de soya et la faverole à petits grains.
Nos membres appuient notre organisation grâce à un prélèvement remboursable effectué sur les ventes au comptant de légumineuses. Ces fonds sont investis dans la recherche, le développement et l'élargissement de marché, et les communications afin d'accroître la rentabilité des cultures de légumineuses pour les producteurs et aider le consommateur à mieux connaître et accepter les légumineuses.
Je suis ravie de traiter aujourd'hui du sujet de la recherche et du développement qui encouragent les exportations canadiennes. Pour utiliser efficacement le temps qui m'est accordé, j'aimerais me concentrer sur quelques sujets, c'est-à-dire le commerce, les politiques et les programmes, ainsi que les cadres de réglementation.
L'Alberta se classe au deuxième rang national au chapitre des acres et de la quantité de production de légumineuses. Le pois sec y constitue la principale culture, suivi par les lentilles, la faverole à petits grains, le haricot sec, le pois chiche et le soya. La province a produit quelque 2,1 millions de tonnes métriques de légumineuses au cours de l'année agricole de 2017-2018, ce qui a permis aux producteurs d'engranger 604 millions de dollars. En 2016, l'Alberta a exporté plus de pois jaunes que toute autre région du monde.
Le Canada ne consomme pas sa production de légumineuses. Il est le plus grand exportateur de légumineuses du monde, occupant 41 % du marché depuis des années. Voilà qui est une bonne nouvelle pour l'industrie canadienne, puisque les agriculteurs cultivent plus de légumineuses et les occasions d'exportation augmentent.
À l'heure actuelle, toutefois, l'industrie se heurte à des problèmes d'accès au marché en Inde, un pays qui est traditionnellement notre plus grand importateur. En 2017, avant le ralentissement du principal marché du Canada, plus de 7,1 millions de tonnes métriques de légumineuses étaient expédiées dans 130 marchés du monde. Nous admettons que d'autres pays cherchent à empiéter sur nos platebandes et que nous devons déployer des efforts pour nous assurer de faire croître notre production de manière viable et de la rendre jusqu'au marché.
L'APG souhaite que chaque agriculteur de l'Alberta inclue des légumineuses tous les quatre ans dans le cadre de la rotation des cultures afin d'obtenir une production de trois millions d'acres. En outre, nous collaborons avec Pulse Canada, notre organisation nationale, afin de diversifier nos débouchés commerciaux, notamment pour élargir les occasions de commerce de produits primaires et appuyer l'inclusion d'ingrédients tirés des légumineuses dans les aliments destinés aux animaux et aux humains et dans l'aquaculture afin d'appuyer notre stratégie « 25 d'ici 2025 » pour que nos agriculteurs disposent de marchés pour écouler leur production.
L'APG soutient les efforts visant à « libérer le potentiel de croissance de secteurs clés », conformément au rapport Barton, afin de faire passer les exportations agricoles du Canada du cinquième au deuxième rang. Nous considérons qu'il faut diversifier et élargir les débouchés qui s'offrent aux légumineuses.
La découverte, le développement et la mise en marché de nouveaux produits exigent toutefois des investissements. Notre organisation de producteurs utilise ses fonds pour résoudre des questions et s'emploie à trouver des solutions pour ses producteurs. Or, nous ne pouvons agir seuls. Il est primordial de collaborer avec d'autres entités qui investissent des ressources tant financières qu'humaines dans le domaine.
Par l'entremise de Pulse Canada, l'APG a contribué au financement du programme Agri-marketing et, plus récemment, à celui de la grappe agroscientifique. Elle s'est engagée à faire une contribution de près de 2,3 millions de dollars en contrepartie du financement de 11,1 millions de dollars qu'effectue le gouvernement fédéral en appui à la grappe des sciences relatives aux légumineuses, fonds qui aident notre industrie à effectuer les travaux de recherches prioritaires que les agriculteurs ne pourraient financer seuls.
L'annonce récente du succès de la Supergrappe canadienne des innovations en protéines est également encourageante, et l'APG attend de voir de quelle manière ce financement sera mis en oeuvre et comment nous pouvons atteindre nos objectifs. Il est essentiel de disposer de programmes associant le financement de l'industrie et les fonds publics pour résoudre les questions qui constituent les fondations sur lesquelles nous pourrons nous appuyer pour tirer parti des occasions qui s'offrent à l'échelle internationale et nationale.
Si la recherche permet de résoudre les problèmes qui freinent l'industrie, bien d'autres facteurs entravent la croissance des légumineuses et nous empêchent d'exploiter les possibilités d'exportation. La réglementation peut notamment réduire la réussite potentielle de l'industrie quand il s'agit de tirer parti des débouchés à valeur ajoutée au pays et à l'étranger. Voici les problèmes qui se posent à cet égard.
Tout d'abord, en ce qui concerne les transports, la réputation de chef de file mondial du Canada en matière d'exportation est facilement compromise quand le produit ne peut être acheminé au marché. Les problèmes systémiques touchant le transport ferroviaire ont mis à mal l'image du Canada et miné la confiance des clients étrangers à l'égard de nos produits agricoles. Si les débouchés extérieurs doivent faire partie de la voie d'avenir vers la croissance, alors les transports doivent constituer une priorité.
En outre, l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire est aux prises avec un manque de ressources, tant financières qu'humaines, et doit revoir ses processus. L'APG, tout en admettant l'importance de l'Agence et de son rôle, considère que cet organisme a le potentiel de limiter l'expansion de l'industrie des légumineuses et d'avoir une incidence considérable sur son avenir.
De plus, l'Agence canadienne d'inspection des aliments devrait avoir comme priorité d'être un chef de file mondial au chapitre des exportations, de l'acceptation des normes scientifiques et de l'harmonisation internationale. Le codex établissant les limites maximales de résidus ou les efforts continus déployés relativement à la détection de présence d'une faible teneur d'un produit présentent un défi qui pourrait engendrer des problèmes d'accès au marché. Si les exportations constituent une avenue clé aux fins d'expansion, l'APG souhaiterait que l'ACIA accorde la priorité à ce domaine.
Enfin, les lois relatives à l'environnement et aux changements climatiques ont une incidence sur la croissance et les débouchés du secteur agricole. L'APG considère que les agriculteurs qui cultivent les légumineuses ont une influence favorable sur l'environnement, notamment en réduisant le recours aux engrais azotés de synthèse et les émissions de gaz à effet de serre. Même Agriculture et Agroalimentaire Canada appuie l'intégration de légumineuses à la rotation, considérant qu'il s'agit d'une pratique bénéfique permettant d'accroître la teneur en carbone dans le sol. Les agriculteurs sont les intendants de la terre et veulent la gérer le mieux possible pour qu'elle demeure saine et viable pour les générations futures. À l'échelle internationale, l'imposition de taxes sur le carbone rend les exportations canadiennes non concurrentielles parce que d'autres pays peuvent offrir des produits à un prix plus bas, car ils sont moins réglementés. Il faut mener une analyse des répercussions de la réglementation avant d'adopter de nouvelles lois.
L'avenir du secteur agricole canadien continue de dépendre des exportations. Dans le cas de l'industrie des légumineuses, jamais la faible population canadienne ne pourra consommer la production de légumineuses du pays. Cela étant dit, les Canadiens doivent augmenter leur consommation de produits sains et nutritifs et profiter des nombreux bénéfices qu'offrent les légumineuses. Cependant, pour que le tonnage produit puisse être consommé, les exportations continueront d'être l'objectif principal et la production nationale à valeur ajoutée restera au second plan.
Les cultivateurs de légumineuses de l'Alberta accordent de la valeur aux recherches qui appuient l'innovation et les débouchés leur permettant d'optimiser leur rendement, de résoudre les questions agronomiques et de produire un produit consommable tout en continuant de maintenir leurs terres dans la meilleure santé possible dans une perspective d'avenir et d'offrir un produit prêt à être exporté vers le marché international.
L'accélération du commerce, l'investissement continu dans la recherche et la réduction des obstacles à la croissance comme ceux que pose la réglementation font tous partie de la voie d'avenir.
Merci de votre attention. Je répondrai aux questions avec plaisir.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de comparaître aujourd'hui.
J'aimerais d'abord m'adresser à l'Alberta Pulse Growers au sujet de certaines questions que Leanne a soulevées. Bien entendu, notre étude porte principalement sur la manière dont la technologie peut appuyer ceux qui exporteront nos formidables produits à l'étranger, comme les légumineuses que nous expédions en vrac. Il semble toutefois que dans l'avenir, nous devrions envisager de raffiner certains produits également.
Peut-être pourriez-vous nous expliquer brièvement comment ces deux façons de faire fonctionnent ensemble. Ce serait important.
Ici encore, ayant par le passé cultivé des légumineuses, principalement des pois, je sais qu'il existe des problèmes, notamment l'important enjeu que constitue l'imposition de tarifs en Inde. La fumigation pose également problème. Nous comprenons, compte tenu des températures que nous avons au Canada, pourquoi le besoin de procéder à la fumigation diffère de ce que proposent d'autres pays important des produits en Inde.
Pourriez-vous faire brièvement le point sur les questions commerciales, particulièrement en ce qui concerne l'Inde, mais aussi concernant la confusion qui règne actuellement au sujet des tarifs imposés à l'échelle internationale pour nous donner une idée de ce qui se passe?
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Merci de ces questions, monsieur Dreeshen.
Je traiterai d'abord de votre première question, laquelle porte sur les produits en vrac et raffinés. Le traitement en vrac consiste en fait à nettoyer le produit, puis à l'acheminer en grandes quantités au port afin de l'expédier aux quatre coins du monde. Par exemple, c'est principalement ainsi que les pois sont traités au Canada. Pour ce qui est des produits raffinés, nous voudrions qu'il se crée davantage de valeur ajoutée dans le secteur canadien. Pour nous, cette valeur ajoutée rime avec fractionnement, un procédé par lequel on fractionne le pois, par exemple, en composantes précieuses, comme les protéines, la fécule et les fibres.
Si nous sommes capables d'effectuer ce fractionnement un jour, nous devrions obtenir un produit de valeur supérieure afin de le vendre sur le marché. Avec ce genre de produit raffiné, si nous avions l'occasion d'attirer un plus grand nombre d'entreprises intéressées par ces activités dans l'industrie canadienne — et il faut de l'argent, des investissements en capitaux et autre chose pour les attirer —, je pense que nous aimerions voir ce qu'il en résultera.
Au Manitoba, l'entreprise Roquette, un important transformateur de produits fractionnés qui a fait des percées, est en train de s'installer. Nous espérons que d'autres entreprises seront attirées au Canada. Mon collègue de la Saskatchewan se trouve actuellement en Chine, où il tient d'excellentes réunions avec des personnes qui pourraient envisager de venir installer une usine au Canada afin d'employer des méthodes de fractionnement.
Pour ce qui est des problèmes de tarifs avec notre principal pays importateur, sachez que l'Inde impose toujours des tarifs aux producteurs de légumineuses canadiens. La quantité de produits que nous pouvons exporter est restreinte, même en Inde, où la limite de 100 000 tonnes de produits a été prolongée jusqu'au 30 septembre. À un moment donné — à la fin d'août, il me semble —, le gouvernement indien a levé la restriction pour un jour, ce qui a suscité une certaine effervescence sur le marché. Il a toutefois rétabli la restriction le lendemain.
Le problème qui se pose avec des pays comme l'Inde au chapitre du commerce et de la manière dont ils traitent le Canada et, je dirais, d'autres pays, car l'Inde a imposé des restrictions à bien des pays dont il importe les produits, c'est leur grande imprévisibilité, qui devient un défi pour les exportateurs et les agriculteurs.
Initialement, quand l'Inde a imposé son tarif sur les pois en novembre 2017, le prix que recevaient les producteurs a chuté pour atteindre environ 2 $ le boisseau. Voilà qui a incité les producteurs à prendre immédiatement une pause pour décider de ce qu'ils sèmeraient au cours de l'année. Ils ont réduit leurs acres l'an dernier. La production est passée de 2,7 millions de tonnes métriques en 2016-2017 à 2,1 millions de tonnes métriques en 2017-2018. Ce changement au chapitre de l'accès et du prix a essentiellement privé les producteurs de quelque 300 millions de dollars.
Notre capacité d'exporter en Inde demeure réduite. Pulse Canada a accueilli la semaine dernière une délégation de l'Inde, qui a parcouru le pays pour observer la chaîne d'approvisionnement dans le domaine des légumineuses, visitant des fermes, des installations de transformation et le port pour étudier toute l'évolution du produit jusqu'au marché.
Même si je n'ai pas immédiatement reçu de commentaires de Gordon Bacon, de Pulse Canada, je pense qu'il est important que la délégation de l'Inde vienne voir comment nous traitons notre produit afin de voir si nous sommes aux prises avec les mauvaises herbes et les problèmes que les Indiens considèrent que nous avons et qui nous obligent à recourir à la fumigation, et ce, pour qu'ils comprennent aux ports pourquoi nous ne pouvons pas...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est un plaisir évidemment de retrouver mes collègues et tout le personnel, aujourd'hui, et de continuer ensemble à travailler dans l'intérêt de l'industrie agricole canadienne.
Merci au groupe de témoins d'être ici.
Ma question s'adresse aux représentants des deux groupes.
Madame Fischbuch et Monsieur MacLean, vous nous avez fait part, dans vos allocutions, de l'importance de la recherche et du développement dans l'industrie. Comme on le sait, nous voulons atteindre une valeur de 75 milliards de dollars en exportations dans l'industrie agricole. L'innovation dans le secteur agricole et agroalimentaire est un outil indispensable à sa croissance et à son développement.
J'aimerais que vous nous disiez, à tour de rôle — et nous pourrions commencer par M. MacLean —, quelle est l'importance de la recherche et du développement.
Je voudrais également savoir comment le gouvernement pourrait être un meilleur partenaire et contribuer à ce vecteur, qui est réellement important et qui se trouve en amont de l'innovation et des nouvelles technologies, pour améliorer la compétitivité et la productivité de nos producteurs agricoles?
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Je vous remercie beaucoup.
Il y avait différents produits. C'était très intéressant, car pour ces entreprises, c'était essentiellement la première fois qu'elles utilisaient les légumineuses et les éléments qu'elles contiennent. Dans certains cas, c'était les protéines, et dans d'autres, les fibres. Je crois que les produits ont eu beaucoup de succès.
La difficulté, c'est que ces petites entreprises doivent maintenant poursuivre leur projet par elles-mêmes. Nous les avons encouragées et nous avons fourni des fonds provenant de nos producteurs.
Je me demande s'il y aurait une façon d'encourager davantage la mise à l'essai de nouveaux produits dans le domaine de la transformation des aliments. Je crois qu'on a abordé cette question lors de la rencontre FTP à Calgary. Je pense que c'est une bonne chose.
Bien entendu, en Alberta, ce sont des petites et moyennes entreprises qui ont besoin d'aide dans ce domaine. De nombreuses grandes entreprises disposent de l'argent nécessaire.
Ce que nous attendons de voir également, c'est la création de la Supergrappe des industries des protéines, car cela pourrait procurer du financement. Je crois qu'il est important de veiller à l'élaboration de davantage de produits à valeur ajoutée.