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Honorables membres du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, je m'appelle Naresh Thevathasan. Je suis professeur agrégé et chef de file de l'initiative qui s'intitule « Agroforestry Research and Development Woody Biomass Research » à l'Université de Guelph.
Je tiens à remercier les membres du comité permanent de m’avoir invité à présenter un exposé aujourd’hui. Je désire également saisir l’occasion de remercier , ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, pour sa vision et son leadership dans le secteur agricole canadien, en particulier dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme de lutte contre les gaz à effet de serre en agriculture.
L’agroforesterie est un système d’utilisation des terres qui a été recommandé sur la scène internationale, et selon lequel des arbres sont consciemment intégrés à des agrosystèmes afin d’obtenir des bienfaits sur le plan environnemental, écologique, économique et social. Toutefois, son incidence sur l’atténuation et l’adaptation en lien avec les changements climatiques dans les systèmes agricoles canadiens n’a pas encore été pleinement réalisée. Cela ne prend pas en compte l’engagement du gouvernement canadien d’effectuer des recherches pour l’agroforesterie dans des zones tempérées dans le cadre du Programme de lutte contre les gaz à effet de serre en agriculture.
Exception faite des terres agricoles de catégories 1 et 2, et si vous intégrez des arbres dans des terres agricoles des catégories 3 à 6, nous jouissons de quelque 46 millions d'hectares au Canada. L'intégration d'arbres dans ces terres pourrait augmenter de façon importante le potentiel de séquestration de carbone terrestre pour le Canada.
Dans le contexte selon lequel des arbres seraient introduits dans des paysages agricoles, je recommanderais au Comité trois systèmes d'agroforesterie dans des zones tempérées. Je vais présenter rapidement quelques représentations visuelles de ces systèmes d'utilisation des terres afin d'accroître la compréhension de ces types de systèmes dont je parle. Je ne décrirai pas les photographies, mais, quand je mentionnerai le nom des systèmes d'utilisation des terres, je passerai rapidement en revue les photos que j'ai apportées.
Le premier système d'utilisation des terres est un système de culture intercalaire fondé sur des arbres. Le deuxième est un système tampon riverain. Cette photo a été prise à l'Île-du-Prince-Édouard. Le troisième système d'utilisation des terres est le système de plantation brise-vent, que l'on voit couramment dans les Prairies. Le quatrième système d'utilisation des terres est le système sylvopastoral, et je peux garantir au Comité que ces vaches ne sont pas attachées aux arbres. Elles se reposent. Durant les mois d'été les plus chauds, elles ressentent un stress thermique et cherchent donc à se mettre à l'ombre. Le cinquième système est un système de production de biomasse ou de bioénergie. Le sixième système d'utilisation des terres est le système de culture forestière, lorsque vous intégrez des cultures d'importance économique dans les boisés.
Voici certains des résultats de recherche dans l'ensemble. Sans égard au type, tous les systèmes d’utilisation des terres de l’agroforesterie peuvent favoriser l’adaptation et l’atténuation des changements climatiques tout en offrant des services écosystémiques. Les systèmes d’agroforesterie ne sont pas un choix en matière d’environnement ou d’économie, puisqu’ils permettent de rehausser les deux. Les systèmes d’agroforesterie ne supposent pas un choix entre l'alimentation et la fibre ligneuse. S’ils sont intégrés adéquatement aux systèmes agricoles, ils procurent les deux. Par conséquent, j’ai énuméré sous forme de liste certains des principaux résultats sur le plan économique et environnemental qui peuvent découler de l’adoption de ces systèmes d’utilisation des terres dans des paysages agricoles canadiens.
Premièrement, les photographies que j'ai montrées, sans égard au type, rehaussent toutes la séquestration de carbone au niveau du système. Si vous comparez ces systèmes avec un système agricole conventionnel, les premiers peuvent séquestrer entre 200 et 300 % plus de carbone.
Deuxièmement, ils permettent une meilleure utilisation des éléments nutritifs du sol grâce à des mécanismes de cycles de substances nutritives qui se traduisent par moins d'azote de sol inorganique résiduel, ce qui laisse entrevoir des émissions d'oxyde nitreux à partir du paysage agricole.
Troisièmement, ils contribuent à réduire le lessivage des nutriments, ce qui favorise le maintien de la qualité de l'eau.
Quatrièmement, ils rehaussent tous la biodiversité.
Cinquièmement, ils peuvent créer des systèmes d'utilisation des terres résilients et intelligents face au climat, ce qui augmente donc le rendement économique pour les collectivités agricoles de l'ensemble du Canada.
Sur la scène internationale, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a fortement recommandé, lors de la 22e conférence, la COP22, qui s’est tenue récemment au Maroc, en novembre 2016, l’adoption de systèmes d’utilisation des terres d’agroforesterie dans les pays en développement afin de favoriser des systèmes agricoles intelligents face à l’environnement tout en contribuant aux efforts d’atténuation du climat au moyen de la séquestration du carbone dans les arbres et les sols. La même opinion a aussi été exprimée dans le document d’orientation de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture publié en 2013.
Pour ce qui est des enjeux et des perspectives pour le Canada, celui-ci n’a aucune politique précise et ciblée en place en ce qui a trait aux systèmes d’utilisation des terres. À ce titre, les taux d’adoption de l’agroforesterie sont très faibles au Canada, quel que soit l’engagement du gouvernement en matière de recherche dans l’agroforesterie dans des zones tempérées. Par ailleurs, une politique ciblée a été mise en place aux États-Unis par le département américain de l’Agriculture. Il s’agit d’un cadre stratégique pour l’agroforesterie qui s’intitule « Enriching our lives with trees that work ».
Au moment où je vous parle, des brise-vents pour cultures et d'autres brise-vents sont en train d’être enlevés dans les prairies. Les brise-vents pour cultures sont devenus un problème d’ordre opérationnel en agriculture et des arbres dans les brise-vents sont également en train de mourir dans certains cas. Ce point doit être réglé de toute urgence. Il y a un manque de plantations riveraines le long des cours d’eau agricoles dans l’ensemble du Canada, en particulier dans l’Est du Canada, où de lourdes sources non ponctuelles de polluants et de sols pénètrent les nappes d’eau.
Par le passé, une grande partie des collectivités des Premières Nations connaissaient les systèmes agricoles fondés sur des arbres. Il faut donc se mobiliser pour entamer le dialogue avec elles afin de réintroduire les systèmes d’utilisation des terres de l’agroforesterie dans les terres des Premières Nations afin de créer une certaine sécurité sur le plan de l’alimentation et du revenu.
L’introduction de systèmes sylvopastoraux dans les terres agricoles en développement des régions argileuses de l’Ontario et du Québec doit être traitée en priorité afin de rehausser la séquestration du carbone terrestre.
J'aimerais présenter quelques recommandations au comité permanent.
D'abord, une politique canadienne d’encadrement stratégique en agroforesterie est requise. Cette politique devrait être dirigée par le gouvernement fédéral en consultation avec des chercheurs dans l’ensemble du Canada et des représentants du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux, des collectivités des Premières Nations, des organismes de conservation et des propriétaires fonciers. Ce document permettra d'offrir une orientation stratégique concernant la science, l’adoption et l’intégration des pratiques d’agroforesterie à des paysages agricoles.
Un leadership fédéral est requis en agroforesterie, comme celui d’Agriculture et Agroalimentaire Canada qui émanait antérieurement du Centre du développement de l’agroforesterie d’Indian Head, en Saskatchewan.
Des programmes qui font la promotion de l’intégration des arbres aux paysages agricoles sont nécessaires si les Canadiens désirent en tirer des bienfaits économiques et environnementaux.
Enfin, des activités et des protocoles adéquats en ce qui a trait à la sensibilisation à l’agroforesterie, à la recherche, à la formation et au transfert des connaissances doivent être élaborés afin de promouvoir des systèmes d’agroforesterie durables au Canada.
Je tiens à vous remercier encore une fois de m'avoir invité et donné l'occasion de faire cet exposé.
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Merci beaucoup de m'avoir invité. De nouveau, je m'appelle Pierre Desrochers. Je suis professeur agrégé de géographie à l'Université de Toronto, à Mississauga. Les observations que j'ai préparées pour vous ont été coproduites avec ma collègue Joanna Szurmak, ingénieure électricienne et spécialiste de l'information de formation. Je vous ai envoyé des images, mais je ne peux malheureusement pas les afficher sur les écrans aujourd'hui, donc j'espère que vous les avez avec vous. Je m'excuse auprès des interprètes, mais je vais vous présenter mon exposé à partir des images plutôt que de suivre le scénario que je vous ai envoyé.
Évidemment, il y a trois points sur lesquels je veux me pencher. Le premier, ce sont les changements climatiques, examinés en fonction de termes vastes et historiques, puis la conservation des sols et de l'eau.
Si vous regardez la troisième image, vous voyez que le point que je veux faire valoir devrait être évident. C'est que le climat a toujours changé. Chaque fois que nous retournons dans les annales géologiques, nous voyons que le climat a changé dans un passé récent. Évidemment, si nous avions essayé de planifier la réunion ici il y a 20 000 ans, ce qui représente vraiment une période fugace sur le plan des temps géologiques, nous aurions eu un problème mineur, puisque nous aurions dû composer avec un glacier qui faisait près de 2 kilomètres d'épaisseur. De nouveau, on ne parle que de 20 000 ans en arrière; ce n'est rien.
Puisque le climat change tout le temps, la prochaine image vous montre que les changements climatiques sont une considération pour chaque génération. J'ai quelques citations tirées The New York Times. En 1895, les gens pensaient qu'une autre période glaciaire était sur le point de commencer. En 1952, c'était un « prochain grand déluge », parce que la calotte glaciaire était sur le point de fondre. Puis, en 1959, il est question de la « planète qui se réchauffe ». En 1974, on dit que l'« océan sera bientôt une mer ouverte ». Encore une fois, le climat change tout le temps, et chaque génération redécouvre le problème.
Si vous revenez dans le passé, vous aviez l'habitude de jeter des vierges dans des volcans ou bien vous brûliez plus de sorcières à mesure que le climat changeait. Les gens se sont toujours attribué le blâme pour les changements climatiques, mais quelque chose qu'il ne faut pas oublier dans le contexte du Comité, c'est que si vous observez la majorité des modèles qui ont été créés dans le passé récent, ils ont tous tendance à prédire des résultats favorables pour le Canada, car, évidemment, l'augmentation de la température et du CO2 profiteront davantage aux régions de cultures au pays. En ce qui concerne l'élaboration de politiques, je pense que c'est une considération d'ordre général que nous devrions garder à l'esprit.
La prochaine image montre l'augmentation des rendements du maïs dans le passé. Ce que je veux prouver, c'est qu'il importe peu de connaître la tendance des changements climatiques. Dès que vous avez une croissance économique, l'agriculture a tendance à prospérer. Vous pouvez voir qu'il y avait très peu de boisseaux l'acre lorsque les Européens sont arrivés en Amérique du Nord, mais ensuite, durant des périodes de refroidissement ou de réchauffement, le rendement avait tendance à augmenter. Vous pouvez apercevoir l'augmentation marquée, le genre de bâton de hockey. La palette commence vraiment avec la mise au point de maïs hybride dans les années 1920, et on voit une croissance, peu importe que le climat se réchauffe ou refroidisse.
Une chose que les gens ont tendance à oublier aujourd'hui, c'est qu'il y a eu, dans les faits, une tendance de refroidissement entre 1945 et 1975, à peu près, et c'est pourquoi on avait tendance à s'inquiéter au sujet d'un refroidissement planétaire dans les années 1970. Si nous devions étirer cette ligne aujourd'hui, nous avons eu, au cours des dernières années, une production d'environ 160 boisseaux l'acre pour ce qui est du maïs; donc, encore une fois, qu'il y ait réchauffement ou refroidissement, l'agriculture tend à être plus productive.
Ce que nous observons aussi pour la production agricole, c'est que nous produisons de plus en plus d'aliments sur de moins en moins de terres. Ce sont des données américaines, mais vous pourriez voir des résultats semblables, peut-être pas aussi spectaculaires, mais vous constateriez la même tendance dans la plupart des pays. Vous pouvez voir que la production de maïs a explosé au cours des dernières années, mais la quantité de terres utilisées pour le produire a diminué dans l'ensemble. Je le répète, qu'il y ait réchauffement ou refroidissement, nous produisons beaucoup plus d'aliments sur beaucoup moins de terres.
Juste pour que vous n'alliez pas vous imaginer que j'invente des données, j'ai encore une fois ce joli petit graphique de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture qui montre que, en agriculture, comme dans toute entreprise, il est toujours logique de faire plus avec moins. Peu importe le secteur de travail agricole que vous examinez, vous produisez plus d'extrants en utilisant moins d'intrants. Vous n'avez pas besoin d'une politique gouvernementale pour le faire. Vous avez simplement besoin d'une bonne vieille concurrence, où des gens ont un incitatif, de nouveau, pour utiliser leurs intrants de la façon la plus efficace possible.
Le message que j'essaie de transmettre au Comité, c'est que de nombreuses personnes ont déclaré la guerre à la consommation de carbone et aux produits pétroliers aujourd'hui et que nous ne voyons que leurs effets négatifs. Mais aucune de ces avancées n'aurait été possible sans des combustibles à haute teneur en carbone pour alimenter les moteurs qui rendent ces progrès possibles ou d'autres produits pétroliers, tout ce qui va du plastique aux systèmes d'irrigation, en passant par l'enrobage des semences. Les produits pétroliers ont été absolument essentiels pour nous permettre d'atteindre ces résultats.
Le long document aborde cette question de manière plus détaillée que le petit résumé que vous avez peut-être entre les mains, mais, par le passé, les changements climatiques n'ont pas vraiment été un problème pour les agriculteurs. Le problème, ce sont les phénomènes météorologiques particuliers. De nouveau, vous avez des images de sécheresse, de gel et d'inondations. Par le passé, c'est ce qui a vraiment été problématique pour la production agricole, et c'est pourquoi, tout au long de l'histoire humaine, vous avez eu des épisodes de famine et de malnutrition partout, que ce soit dans les régions tropicales ou tempérées. Ce n'est que le transport sur de longues distances, ce qui voulait d'abord dire les bateaux à vapeur et les chemins de fer, qui ont mis fin à la famine, du moins pour les régions avancées de notre planète, puisque les surplus de régions qui avaient connu de bonnes années pouvaient être expédiés de façon économique et en quantités suffisamment grandes dans des régions qui avaient connu de mauvaises années.
Je le répète: nous tenons pour acquis notre système agricole. Aujourd'hui, nous ne nous inquiétons pas au sujet de la famine et de la malnutrition, mais encore une fois, nous n'aurions pas pu atteindre ces résultats sans les combustibles au carbone, et essayer de faire un sevrage brutal sans les technologies modernes poserait évidemment problème.
Une autre chose que nous ne devrions pas oublier, c'est que les agriculteurs doivent tout le temps s'adapter, changements climatiques ou non, et je ferais valoir que, dans le grand ordre des choses, les changements climatiques sont une considération mineure par rapport à des considérations d'ordre économique. Par exemple, on a dû grandement s'adapter dans la ceinture du tabac en Ontario, parce que les gens fument aujourd'hui moins de tabac que dans le passé, mais vous pourriez voir apparaître dans d'autres régions des maladies ou des concurrents.
Je sais que certains d'entre vous viennent de l'Ouest; la production de légumineuses au pays est une belle histoire de réussite. C'est une occasion qui est apparue et s'est révélée meilleure que d'autres solutions. De nouveau, juste pour des raisons économiques ou peut-être parce que vous avez affaire à des organismes nuisibles ou à de meilleurs concurrents, en tant qu'agriculteurs, vous devez tout le temps vous adapter, et les changements climatiques dans ce contexte, en ce qui concerne l'adaptation, sont selon moi une considération mineure.
La prochaine image concerne l'éthanol. Avant de créer de nouvelles politiques, je suggère que nous songions à abroger les mauvaises politiques, et je crois que beaucoup de choses ont été proposées au nom de la lutte contre les changements climatiques...
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D'accord. Je vais me dépêcher.
La dégradation du sol est une préoccupation depuis les débuts de l'agriculture. C'était l'enjeu lié aux changements climatiques dans les années 1920, et tout le monde était dérangé par cela. Ce qui s'est passé au cours des dernières décennies, c'est que les forêts ont fait un retour en force énorme dans les économies avancées, et la question principale ici, c'est que les gens ont remplacé des ressources produites à la surface de la terre par des ressources qui proviennent d'en dessous de la terre. En raison des produits pétroliers, nous avons assisté à l'abandon des terres agricoles marginales et à la reforestation de la plupart des économies avancées. Si vous tenez à la conservation du sol, c'est vraiment la façon de faire.
En ce qui concerne l'eau, c'est comme tout le reste. Pour des raisons économiques, les agriculteurs en ont utilisé de moins en moins au fil du temps, et si nous voulons nous adapter aux changements climatiques, encore une fois, nous devrions faciliter la libéralisation du commerce, de sorte que des régions comme le Canada, qui ont beaucoup d'eau, soient en mesure d'expédier des produits qui en utilisent beaucoup à des régions du monde qui en ont moins. Encore une fois, en établissant la résilience au moyen de l'augmentation des échanges commerciaux sur de longues distances et du nombre de produits pétroliers, nous devrions arriver, dans l'ensemble, à mieux nous adapter aux changements climatiques.
Je m'excuse. Ce n'était pas aussi long lorsque je répétais.
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Oui, monsieur Longfield.
Chaque espèce d'arbre a la capacité de séquestrer du carbone dans une certaine mesure. Les espèces d'arbres que je vous ai montrées au site de recherche sont des peupliers hybrides. Ils ont tendance à séquestrer rapidement du carbone, mais seulement après 15 ans; il devrait donc y avoir une plantation continue de peupliers hybrides. Ces arbres peuvent être exploités à des fins énergétiques. Tant et aussi longtemps qu'on les replante, vous pouvez obtenir une séquestration continue de carbone grâce aux arbres.
Nous devrions aussi comprendre que la séquestration de carbone se fait en dessous de la terre, dans les sols. Dans l'étude que nous menons actuellement, nous évaluons le carbone des boisés et le carbone des sols dans les champs adjacents. Ce boisé n'a pas été dérangé depuis de nombreuses années, donc nous pouvons à juste titre présumer que, en ce qui concerne le niveau maximal de carbone présent dans les sols des boisés, c'est la capacité que le type de sol particulier peut absorber. Pour les systèmes agricoles ou les terres abandonnées qui sont adjacentes à un boisé, si le carbone au sol est inférieur au carbone que l'on voit dans le boisé, ces sols ont une capacité énorme de séquestrer du carbone.
Pour ce qui est des rendements économiques, les propriétaires fonciers peuvent intégrer les arbres à noix. Ils peuvent intégrer des érables à sucre, grâce auxquels ils peuvent tirer des revenus supplémentaires issus de la vente de sirop d'érable. Les arbres de Noël représentent un autre rendement économique pour les propriétaires fonciers.
Nous devons aussi comprendre que, lorsque vous mettez des arbres dans le paysage agricole, il y a un certain pourcentage de terres qui sont retirées de la production, mais si vous examinez les recettes agricoles qui proviennent des terres perdues, elles ne sont pas négligeables. Lorsque vous tirez un profit de 20 ¢ à 40 ¢ d'un boisseau de maïs, même si vous obtenez 100 boisseaux de moins sur la terre où vous avez intégré des arbres, nous contemplons une perte de revenus de 30 ou 40 $. Cette perte de revenus peut être facilement obtenue par la vente de noix ou la production de sirop et d'autres rendements économiques.
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Je vais vous en parler de façon très générale. Lorsque nous parlons de politiques climatiques dans notre pays, et, franchement, c'est à peu près la même chose partout, le problème, c'est que nous avons tendance à oublier le tableau d'ensemble. On regarde seulement la mesure dans laquelle une taxe permettra de réduire la production de carbone, ou, du moins, les émissions de carbone. Nous avons tendance à oublier que les taxes ont un coût bien réel, surtout dans le contexte de...
On dira bien ce qu'on veut de la personne à la tête de la politique américaine, si les Américains créent un environnement économique dans lequel les gens ne sont pas assujettis aux mêmes contraintes que nous, nous allons pousser des agriculteurs à la faillite et pénaliser les consommateurs. Je ne vois pas pourquoi on établirait des politiques qui, franchement, ne donnent pas vraiment beaucoup de résultats concrets dans d'autres régions du globe et qui sont à même de pénaliser nos agriculteurs en cours de route, surtout dans un environnement très concurrentiel.
Encore une fois, ce que j'essaie de souligner dans la petite note que je vous ai envoyée, c'est que notre politique principale devrait toujours être une solution « gagnant gagnant » ou une option qu'on ne regrettera pas et qui sera bénéfique pour les producteurs et les consommateurs, mais aussi pour l'environnement. Plus nous permettrons à nos agriculteurs d'être concurrentiels, plus ils deviendront efficients au fil du temps, plus ils créeront de l'emploi, plus les prix des aliments seront bas pour nos consommateurs, ce faisant, plus notre environnement en bénéficiera.
Quasiment chaque jour, encore une fois, pour ce qui est de la récupération de l'eau, de la reforestation des terres... je comprends que certains d'entre vous trouvent peut-être certaines terres agricoles marginales préoccupantes, mais, en même temps, si on regarde les choses d'un peu plus haut, je n'ai aucun problème à ce qu'on procède au réensauvagement de la terre.
Je suis désolé si ma réponse est un peu confuse. Nos agriculteurs ont, selon moi, suffisamment de problèmes. Nous n'avons pas besoin de leur tirer dans le pied avec des politiques qui les rendent non concurrentiels.
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Ils ont fait des pas de géant comparativement au Canada. Il y a un centre d'excellence en agroforesterie au Nebraska. L'Université du Missouri assume le leadership national en matière de recherche agroforestière. L'Association for Temperate Agroforestry est située aux États-Unis, même si le Canada est aussi membre.
Là où j'essaie d'en venir, c'est que la quantité de terre intégrée dans les systèmes agroforestiers a augmenté de façon importante de 2011 à 2016, surtout les systèmes de culture forestière, qui ont été adoptés à un rythme astronomique. Beaucoup de propriétaires terriens produisent des champignons, du ginseng et des plantes médicinales spécialisées. Ils ont aussi créé des marchés à créneau pour ces produits, en fournissant les produits de spécialité à des restaurants, par exemple. Cela a aussi permis d'accroître les revenus des propriétaires terriens aux États-Unis.
La raison pour laquelle cela est arrivé, c'est que la politique sur le réseau stratégique d'agroforesterie prévoyait des mesures incitatives et des lignes directrices pour leur permettre d'entreprendre de tels changements dans le secteur agricole. Les choses ont marché, et l'adhésion a été beaucoup plus élevée. Par exemple, en 1998, nous avons fait venir 40 propriétaires terriens à l'Université de Guelph et nous leur avons montré les systèmes d'utilisation des terres et les services écosystémiques en plus des avantages économiques que peuvent offrir ces systèmes d'utilisation des terres. Tous les propriétaires ont répondu à un questionnaire et ont dit: « Ces systèmes d'utilisation des terres contribuent au bien-être public, mais qui en assumera les coûts? Nous les accepterons volontiers, mais pourquoi faudrait-il créer des tampons riverains qui bénéficieront à quelqu'un en aval? Vais-je bénéficier d'un crédit d'impôt pour ma propriété? Quelle mesure incitative vais-je obtenir pour me convaincre d'investir dans des systèmes d'utilisation des terres pour le bien public? »
Ils ont tous contribué à cette réponse. Ils ne contestaient pas la réalité des services économiques, environnementaux et écosystémiques que ces systèmes d'utilisation des terres peuvent fournir. Ils ne contestaient pas ça du tout, la question était plutôt: « qui payera? » Puisque le gouvernement canadien a signé l'Accord de Paris et que nous dépensons 2,65 milliards de dollars dans les pays en développement pour aider ces pays à respecter leur engagement en matière de climat, je crois que nous devrions aussi faire en sorte de créer une mesure stratégique similaire au réseau stratégique d'agroforesterie des États-Unis.
Nous avions commencé. Nous avions le Centre de développement de l'agroforesterie situé à Indian Head, en Saskatchewan. Les gens là-bas tentaient d'établir la politique, mais le centre a fermé ses portes. Je crois que nous avons besoin de telles initiatives au Canada.
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Je parle d'une densité de 50 ou de 75 arbres par hectare, ce n'est donc pas exactement de la foresterie.
Ce que nous essayons de faire, c'est reproduire les caractéristiques du cycle des substances nutritives, de la séquestration de carbone, de la biodiversité et des services écosystémiques. Cela est possible dans les systèmes agricoles même avec une faible densité d'arbres. Cela permet de réduire le ruissellement, la charge en éléments nutritifs et d'augmenter la diversité aviaire ainsi que la diversité de la microfaune et de la macrofaune. Voilà notre objectif.
Dans le passé, on a payé les propriétaires fonciers pour qu'ils enlèvent les arbres de leur terrain afin de faire de la place pour de la machinerie lourde. Aujourd'hui, nous leur demandons de replanter les arbres, alors un grand travail d'éducation est nécessaire.
Je devrais aussi souligner le fait que ces arbres qui feront partie du paysage agricole auront besoin d'être entretenus jusqu'à un certain point. Je parle, par exemple d'émondage. Regardez ces arbres, leurs branches ont été taillées. Pourquoi? parce qu'il faut que le rayonnement solaire puisse traverser pour qu'il n'y ait pas de baisse de productivité. L'orientation des rangées d'arbres est aussi importante. Au Canada, vous ne pouvez pas planter des arbres d'est en ouest, parce que cela va nuire à la productivité. Il faut que les arbres soient plantés soit du nord au sud, soit du nord-ouest au sud-est, parce que nous sommes dans l'hémisphère Nord.
Un grand travail d'éducation sera nécessaire, parce que ces arbres devront être entretenus. Les propriétaires fonciers sont disposés à accomplir cette tâche, pourvu qu'ils soient soutenus par une politique gouvernementale. Comme je l'ai dit, les propriétaires fonciers veulent savoir pourquoi on leur demande de faire cet investissement pour le bien du public et quels avantages ils pourront en tirer.
Personne ne remet en question les études scientifiques. Cela a même été prouvé scientifiquement dans le monde entier. J'ai mentionné la COP22 qui s'est tenue au Maroc. Il y a eu une séance sur l'agroforesterie, et il a même été annoncé que cette pratique sera intégrée à la politique agricole des pays d'Afrique sub-saharienne, parce que c'est la seule façon d'accroître la résilience du secteur agricole de cette région aux changements climatiques.
Les arbres ont la capacité de modifier le microclimat. Lorsque les pertes dues à l'évapotranspiration diminuent, l'humidité augmente. Selon les études, il est possible d'augmenter l'humidité de 3 % grâce à la présence d'arbres. Pendant une année sèche où le rendement des cultures agricoles diminue, les systèmes agricoles intégrant des arbres sont moins touchés, parce que leur microclimat est différent. Cela peut aussi avoir pour effet d'augmenter la diversité de la microfaune et de la macrofaune dans les sols, ce qui augmente également l'apport de carbone organique provenant des feuilles, puis le carbone organique dans le sol.
La science est de notre côté, et nous avons aussi l'adhésion des propriétaires fonciers. Tout ce que vous avez évoqué ne sera pas perturbé. Il est aussi clair que les animaux vont en sortir gagnants, parce que le système sylvopastoral contribue non seulement à réduire le stress thermique, mais également à réduire le cryostress pendant les mois d'hiver. Les conifères, par exemple, peuvent servir de plantation brise-vent et contribuer à réduire le cryostress, ce qui améliore le rendement du cheptel vif.
Certaines personnes ont déjà adopté ce genre de systèmes d'utilisation des terres, mais il demeure qu'il n'y a ni politique ni incitatifs pour encourager les gens à les adopter.
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De deux choses l'une, comme vous le savez probablement déjà, certains pays qui avaient des systèmes assez similaires aux nôtres ont décidé de s'en débarrasser, comme la Nouvelle-Zélande et l'Australie. La Nouvelle-Zélande a pris en charge les produits laitiers. Les conditions de production y sont supérieures pour les produits laitiers.
Je me suis rendu au Wisconsin et dans certains États du Haut-Midwest, et, honnêtement, les conditions n'y sont pas vraiment différentes de celles du Québec. Je n'ai jamais compris pourquoi on dit que le Québec ne peut pas compétitionner avec les régions qui ont un climat et des conditions de sol similaires. Si les producteurs québécois sont moins efficaces, c'est parce qu'ils sont plus petits et qu'ils ne génèrent pas le genre d'économies d'échelle que l'on voit dans les marchés libéralisés.
Je partage votre aversion pour la loi agricole américaine. En même temps, si j'examine la situation du point de vue d'un contribuable, j'ai peine à voir comment cela nous avantage d'avoir des produits laitiers qui coûtent plus cher et de pénaliser nos entreprises de transformation d'aliments.
Vous le savez probablement, mais le prix du sucre au Canada a toujours été plus bas qu'aux États-Unis parce que nous ne protégeons pas nos producteurs de maïs et de betteraves. Un grand nombre de fabricants de sucreries ont déménagé au Canada au cours des dernières années parce que le sucre coûte moins cher ici. Ils produisent les sucreries ici et les exportent aux États-Unis. Le même scénario s'est produit avec le chocolat.
Les produits laitiers canadiens étaient utilisés dans le chocolat canadien exporté aux États-Unis. C'est avantageux pour nos produits laitiers, et si nos producteurs laitiers avaient été plus compétitifs, je crois que l'on aurait pu exporter encore plus de chocolat aux États-Unis.
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Encore une fois, je vais devoir parler de façon générale.
Si le passé est le moindrement garant de l'avenir, nous allons avoir besoin de stimuler l'innovation et les économies d'échelle. Laissons les agriculteurs les plus efficaces et les plus créatifs prendre la relève, élargir leur exploitation agricole et devenir de plus en plus efficients au fil du temps. Nous avons atteint un point où — c'est drôlement opportun qu'on discute d'agroforesterie — un certain nombre d'experts de nos jours parlent du pic d'utilisation des terres; soit que même si la population mondiale continue à augmenter, nous avons probablement atteint la superficie maximale dont nous allons jamais avoir besoin si le rendement des terres continue à augmenter comme cela s'est fait dans le passé.
D'autres régions du monde accusent des lacunes évidentes en comparaison du Canada, par exemple en ce qui a trait à l'infrastructure ou à un système politique moins corrompu. Mais la concurrence d'autres pays se profile à l'horizon, et ce sera une concurrence agressive. Jusqu'ici, nous avons pour ainsi dire eu seulement à nous préoccuper de la concurrence entre les provinces canadiennes et peut-être de celle des États-Unis, mais je suis sûr que vous êtes tous au courant de ce qui se passe actuellement en Argentine, au Brésil, en Nouvelle-Zélande et à d'autres endroits. D'après ce que j'en sais, les producteurs dans ces pays n'auront pas à s'embarrasser de taxes de ce genre, ce qui leur permettra de chasser nos producteurs des marchés si nous continuons à leur demander l'impossible, soit de devenir de plus en plus efficients tout en les encombrant de règles et de taxes que leurs compétiteurs n'ont pas à assumer.
Encore une fois, il faut regarder ce qui s'est fait dans le passé. Regardez tout ce que nous avons accompli depuis ce temps-là. Il faut jeter des bases qui nous permettront de veiller à ce que nos producteurs puissent continuer de faire plus dans l'avenir. Laissons les producteurs les plus créatifs et les plus dynamiques faire croître leur entreprise. C'est parfaitement louable de vouloir sauver les exploitations agricoles familiales et continuer à gérer l'offre, mais ce n'est pas ce qu'il faut faire, à mon avis.
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Pour commencer, je tiens à remercier le Comité de me donner l'occasion de discuter avec vous de cet enjeu important. Mes commentaires reflètent 30 ans de recherche sur le climat et les pédo-paysages des Prairies, de même qu'une récente étude de la vulnérabilité des collectivités agricoles aux changements climatiques, qui a duré cinq ans. Ce projet était financé par trois organismes fédéraux: le CRSNG, le CRSH et le CRDI.
Les Prairies sont un bon objet d'étude de la conservation des sols et des eaux, puisqu'elles comptent pour plus de 80 % des terres agricoles du Canada et que l'agriculture commerciale y est une histoire de réussite, malgré que son agroclimat soit l'un des moins propices qui soient sur Terre. L'agriculture y est florissante grâce aux innovations technologiques, mais également aux modes de gestion et de conservation durables des terres, de l'eau et des pâturages.
D'importants changements ont été apportés aux pratiques et aux politiques agricoles, surtout en réaction à des périodes de dégradation accélérées de la qualité des terres et de l'eau, notamment les sécheresses des années 1930 et 1980. Des progrès considérables ont été faits au chapitre de la conservation des terres et de l'eau, en particulier ces quelques dernières décennies. Toutefois, ces progrès pourraient être annulés par les changements climatiques.
Il est évident que le climat se réchauffe, au Canada. Le réchauffement d'un pays froid devrait réjouir les milieux agricoles. Malheureusement, ce climat est aussi plus accueillant pour les organismes nuisibles, les agents pathogènes et les espèces envahissantes, et une autre contrainte importante nous empêchera de tirer parti du réchauffement climatique: la gravité croissante des tempêtes comme des sécheresses.
Ces quelques dernières années, il y a eu des inondations le long du fleuve Saint-Laurent et autour du lac Ontario et quelques étés chauds et secs, et on a dit que ces phénomènes étaient « sans précédent » sous-entendant ainsi qu'ils défient les prédictions et les mesures de préparation. Les scientifiques interprètent la gravité de ces événements en disant qu'ils sont probablement amplifiés par un climat plus chaud et plus humide, bien que les annales météorologiques fassent état d'événements de même magnitude bien antérieurs à tout ce que l'on a vécu au cours de notre courte vie. Dans notre laboratoire de l'Université de Regina, nous avons élaboré l'historique sur 900 ans du climat des Prairies à partir des arbres. Cet historique montre clairement que tous les siècles ont connu au moins une sécheresse de 10 ans ou plus. En conséquence, le scénario le plus sombre pour l'agriculture des Prairies suppose la réoccurence inévitable d'une longue sécheresse, mais aussi un climat plus chaud. Les promoteurs de notre recherche ont commencé à se préparer à ce scénario pessimiste mais possible.
Le scénario le plus constant au sujet des changements climatiques prévoit des hivers plus humides et plus chauds de même que des sécheresses et des inondations plus importantes. Un agroécosystème résilient doit permettre la conservation de l'excédent d'eau en vue de soutenir des conditions sèches qui peuvent durer toute la saison de culture et au-delà. Des sols sains emmagasinent l'eau et le carbone et entretiennent une couverture végétale continue, plus susceptible de supplanter les espèces indésirables. Donc, la conservation des terres et de l'eau est la méthode d'adaptation la plus efficace aux changements climatiques prévus.
Toute la population canadienne tire profit de terres en santé, d'une eau fraîche de qualité et de l'approvisionnement en aliments produits au pays. Les chercheurs de l'Université de l'Alberta ont documenté les mécanismes utilisés par les agriculteurs canadiens pour absorber une bonne partie des coûts supplémentaires des pratiques de conservation. Les incitatifs financiers offerts par notre gouvernement sont près de 10 fois moins importants que la compensation offerte aux agriculteurs de l'Europe et des États-Unis.
Dans notre centre de recherche, Collectif des Prairies pour la recherche en adaptation, nous étudions les changements climatiques en collaborant avec les gens qui gèrent nos terres et notre eau. Le point de vue de ces producteurs est des plus précieux. C'est le contexte social qui nous permet de vulgariser nos données techniques pour en tirer des informations et des connaissances; sans cela, nos données scientifiques ne seraient qu'un ramassis de chiffres.
J'ai dressé un catalogue de citations de producteurs. Par exemple, un éleveur près de Shaunavon, en Saskatchewan, m'a dit que, pour élever du bétail, il fallait de l'eau, de l'herbe et un toit. Il ajoute qu'il ne peut lui-même remplacer que le toit. On nous a dit aussi, dans le même ordre d'idées, que les gens pouvaient construire des édifices et des clôtures, mais que seul Dieu faisait des terres. Un vieux de la vieille, qui vit dans le Sud-Ouest de l'Alberta, a offert cette perle de sagesse au moment d'accepter le prix que lui décernait un groupe voué à la conservation. Il a dit que lorsque les champs de pétrole seront taris, il nous restera quand même une source de richesse véritable: nos terres et notre eau.
En plus de ces anecdotes, nous avons constitué une grande base de données d'observations des producteurs, que nous avons recueillies au moyen des méthodes d'enquête sociale et de groupes de discussion. Les commentaires et recommandations des producteurs qui ont le plus de pertinence au regard des politiques ont trait aux limites de leur capacité d'adaptation.
Des producteurs nous ont dit que les nouvelles technologies utilisées sur les terres agricoles coûtaient cher et qu'un établissement agricole ne peut pas résister longtemps à lui seul à des conditions climatiques extrêmes. Sans l'aide des voisins, de la collectivité et des échelons supérieurs du gouvernement, ils auront de la difficulté à survivre vu les phénomènes météorologiques extrêmes que les changements climatiques nous obligent à prévoir.
Les participants de l'un de nos groupes de discussion ont recommandé que le gouvernement mette sur pied un organisme de coordination ou un organisme intermédiaire quelconque, disposant d'une expertise technique, qui établirait un lien entre les connaissances scientifiques, d'une part, et les options d'adaptation, d'autre part, en ciblant des groupes d'intervenants régionaux et des collectivités rurales. En fait, un organisme du gouvernement fédéral dont c'est exactement le mandat existe depuis plus de 80 ans. Il a été graduellement éliminé entre 2010 et 2013. L'Administration du rétablissement agricole des Prairies, l'ARAP, assurait la mise en oeuvre des programmes gouvernementaux visant la conservation des terres et de l'eau ainsi que le développement des régions rurales de l'Ouest du Canada et, les quelques dernières années de son existence, de tout le pays. En faisant disparaître l'ARAP, le gouvernement fédéral abandonne du même coup la plus grande partie de ses responsabilités relatives à l'infrastructure d'irrigation, à la conservation des prairies indigènes sur les terres de la Couronne.
Il est quelque peu ironique que notre recherche, financée par le gouvernement fédéral, ait conclu que l'un des principaux obstacles à l'adaptation aux changements climatiques des régions rurales du Canada soit la disparition des programmes et services fédéraux qui soutenaient la capacité de résistance et d'adaptation ainsi que la viabilité des collectivités agricoles en milieu rural. Il faut ajouter à cette récente perte de capacité l'abandon déconcertant, certes, mais presque prévisible des pratiques traditionnelles de conservation des terres et de l'eau pour miser plutôt sur des précipitations supérieures à la normale enregistrées au cours de la dernière décennie.
L'Université de la Saskatchewan a mené récemment une enquête auprès de 61 producteurs, et 40 % d'entre eux avaient éliminé les brise-vent de leurs terres. C'était la plupart du temps pour faire place à la machinerie, qui est plus imposante. Les semoirs pneumatiques utilisés dans les exploitations agricoles des Prairies mesurent en général de 85 à 100 pieds de largeur. Il y en a même qui vont jusqu'à 160 pieds de largeur, ce qui correspond à peu près à la largeur d'un terrain de football canadien. Je parle ici d'une seule machine.
Les brise-vent ont été plantés il y a plus de 100 ans dans le but de prévenir la perte de la neige et de la terre. Les brise-vent conservent l'eau de la fonte des neiges et emmagasinent du carbone; ils représentent donc aujourd'hui un bon mécanisme d'adaptation aux changements climatiques et d'atténuation des effets de ces changements. Le Centre des brise-vent d'agriculture Canada, qui est d'ailleurs antérieur à la naissance des provinces de la Saskatchewan et de l'Alberta, distribuait plus de 600 millions de semis d'arbres.
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C'est encore mieux. C'est excellent.
Merci beaucoup de l'invitation. C'est intéressant. J'ai également écouté les deux premiers témoins ainsi que David, alors je suis heureux de prendre la parole après eux.
La première diapositive présente une photographie d'un paysage que John Barlow connaît très bien, et je voudrais le remercier particulièrement de l'invitation. Il s'agit de la célèbre région des contreforts, située près des montagnes Rocheuses, dans le Sud de l'Alberta. C'est de là que provient la plus grande part de l'eau des rivières qui coulent dans les Prairies.
Sur la prochaine diapositive, je présente un résumé, et c'est la seule diapositive de données que je vais vous montrer. Il s'agit d'un hydrogramme, ou un graphique sur l'eau. Il montre la quantité d'eau qui s'écoule. Dans ce cas-ci, les données sont celles de la rivière Waterton, mais elles sont assez représentatives des rivières qui drainent les montagnes Rocheuses en général. Le trait le plus sombre — qui est noir, si vous avez une version en couleur — représente les conditions au cours du dernier siècle, et le rouge, les conditions prévues jusqu'au prochain siècle.
Vous verrez qu'il y aura probablement un déclin graduel. Même si nous recevons plus de pluie, il y a plus d'assèchement dû à l'évaporation; toutefois, l'élément le plus critique, c'est que le débit d'écoulement est réduit à la fin de l'été, en juillet, mais surtout aux mois d'août et de septembre. En outre, ce graphique contient une ligne verte en tireté, qui représente la consommation d'eau aux fins de la culture, dans ce cas-ci, de pommes de terre. Nous avons un problème d'ordre temporel lié au fait que nous avons abondamment d'eau au printemps, mais que la demande en eau pour l'irrigation et les autres usages a lieu plus tard dans l'été.
La stratégie évidente pour faire face à cette situation consiste à ériger des barrages afin de créer des réservoirs pour stocker et, par la suite, libérer l'eau. Cela a été fait dans le cas de pas mal tous les cours d'eau du bassin de la rivière Saskatchewan Sud, où s'écoule l'eau du Sud de l'Alberta et du Nord du Montana en direction de la Saskatchewan et du Manitoba.
Le problème lié à cette approche figure sur la prochaine diapositive. Il s'agit d'une photographie de la vallée fluviale de Lethbridge, en juillet, moment où il y aurait habituellement un débit élevé. On peut littéralement traverser à pied sans mouiller ses bottes de caoutchouc. Comme l'indique le graphique situé dans le coin inférieur gauche, la majeure partie du débit d'écoulement est déviée par un barrage.
L'un des défis auxquels nous faisons face relativement aux changements climatiques tient au fait que, dans l'Ouest des Prairies, nous avons déjà, pour l'essentiel, alloué nos ressources hydrographiques, mais, malheureusement, les sols s'assèchent parce que le climat se réchauffe.
Le premier problème que pose cette situation, en ce qui concerne l'irrigation, c'est que l'agriculture dépend de la quantité d'eau, et plus particulièrement d'une quantité suffisante pour permettre la réalisation des engagements actuels, et cela va limiter l'expansion ultérieure.
L'autre problème est connexe: à mesure que nous perdons l'eau de la rivière, tous les contaminants — qu'ils soient de source agricole, industrielle ou municipale — deviennent plus concentrés. Plus la quantité d'eau diminue, plus la qualité de l'eau se dégrade. Ces deux phénomènes sont susceptibles de prendre de l'ampleur en raison des changements climatiques.
Depuis plus ou moins un mois, j'ai demandé à des gens qui en savent plus que moi au sujet des politiques et des pratiques de me dire ce qu'on pourrait faire, selon eux, afin de préparer le Canada à cet avenir. Je décrirai brièvement cinq mesures que pourrait prendre le gouvernement fédéral.
La première mesure a été soulevée par une personne d'Alberta Innovates. Sa suggestion est liée à un certain nombre de programmes fédéraux appelés des programmes de technologie propre. Ces programmes sont principalement ciblés sur les activités pétrolières et gazières et liées à l'énergie, mais un grand nombre des principes s'appliqueraient également à l'agriculture. Ainsi, il faudrait élargir l'admissibilité à ce groupe de programmes.
La prochaine mesure est peut-être celle qui a été le plus fréquemment suggérée. Selon cette recommandation, au moment où nous tentons de composer avec les problèmes multiples que posent l'augmentation de la population mondiale et les changements climatiques, nous devrions créer un programme de recherche agricole équivalent à celui qui existe en biomédecine.
Dans le domaine médical, nous avons une grappe de programmes couramment qui appuient la recherche fondamentale et la recherche dans les domaines de la biologie cellulaire et de la génétique, mais les données qui en découlent sont loin de pouvoir être appliquées dans les hôpitaux. Dans le domaine biomédical, il y a une catégorie intermédiaire de recherche appelée « recherche translationnelle », et d'aucuns sont d'avis qu'il faudrait appliquer davantage ce principe dans le cas de l'agriculture.
Je suis certain que des personnes — dans cette salle ou ailleurs — ont de meilleurs exemples que le mien, mais il portait sur la perspective d'établir un calendrier efficace relativement à l'irrigation.
La prochaine suggestion nous invite à changer notre point de vue et notre façon d'envisager les choses. Au cours du dernier siècle, on estimait que nous devions maximiser les cultures, et, dans le cadre de la révolution verte, nous l'avons fait en maximisant les intrants: plus d'eau et d'engrais entraînent un meilleur rendement. Le problème, c'est qu'il pourrait ne pas s'agir de la façon de faire la plus efficiente. Imaginons que nous puissions réduire les intrants en sacrifiant le rendement dans une moindre mesure seulement. Si nous fournissons moins d'eau et d'engrais et que nous conservons tout de même une productivité raisonnable, ce pourrait être une façon optimale de gérer nos ressources. En outre, on réduirait ainsi les conséquences environnementales.
Cela dit, j'ai bavardé avec un certain nombre de scientifiques d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, et certains d'entre eux se sont dits préoccupés par le fait qu'on exige de plus en plus que leurs programmes de recherche soient financés officiellement par l'industrie. Je pense que c'est fantastique, de façon modérée, mais ces scientifiques très rigoureux devraient également bénéficier de programmes indépendants, qui ne sont pas entravés par les contraintes que pourraient apporter les partenaires industriels. De fait, certaines de ces contraintes pourraient entraîner un biais qui forcerait la remise en question de certains des objectifs environnementaux et limiterait aussi ce que nous pourrions appeler la recherche « visionnaire », qui ne procure pas d'avantage dans un avenir rapproché, mais qui pourrait être utile à long terme. Une telle recherche pourrait être particulièrement pertinente en ce qui a trait aux changements climatiques, au moment où nous envisageons d'élargir le germoplasme à des fins d'intervention en cas de sécheresse pour préserver nos cultures.
Enfin — et il s'agit de mon propre domaine d'intérêt —, dans le Sud de l'Alberta et ailleurs dans les Prairies, nous avons investi beaucoup d'argent dans les infrastructures liées à l'agriculture, mais nous l'avons généralement fait principalement pour l'agriculture. Pour ce qui est des répercussions sur les paysages de l'Ouest du Canada, la prochaine diapositive montre une photographie aérienne prise à bord d'un vol vers Lethbridge. Les cercles sont des pivots d'irrigation circulaires. La vue serait semblable à Regina, à Calgary ou à Winnipeg. Lorsqu'on vole au-dessus de ces terres, on peut voir qu'elles ont été cultivées. L'impact est bien plus grand que celui des sables bitumineux, des pipelines et de bien d'autres choses qui attirent l'attention des médias grand public.
Je dirais que nous devrions réfléchir de façon plus générale à l'agriculture et la voir comme une activité qui présente non seulement des défis environnementaux, mais aussi des occasions. Un exemple figure sur la diapositive. Utilisons des cours d'eau au lieu de canaux pour transporter l'eau à des fins d'irrigation et ainsi produire des avantages secondaires. De fait, c'est lié à la perspective de créer des zones tampons riveraines et de favoriser l'agroforesterie, dont il a été question plus tôt.
Merci beaucoup aux deux témoins d'être parmi nous aujourd'hui.
Plus nous entendons des témoins nous parler de changements climatiques, de qualité de l'eau et de sols, plus nous voyons qu'il y a autant de problèmes que de solutions. Vous travaillez chacun sur des éléments très précis.
Je vais commencer par m'adresser à vous, monsieur Sauchyn. Vous avez mentionné que, selon vos analyses, on s'attend à ce que les cultivateurs et les producteurs assument eux-mêmes la majorité des coûts afférents aux changements climatiques.
Avez-vous des exemples très précis qui démontrent en quoi, au cours des dernières années, cela a pu être différent de l'adaptation normale? Autrement dit, quels sont les coûts additionnels? Les agriculteurs et les producteurs ont toujours dû s'adapter à toutes sortes de choses. En quoi ce processus est-il accéléré, selon vous, monsieur Sauchyn?
La révolution verte a été considérée comme un énorme succès, et je pense que certains de ses éléments ont effectivement été fructueux; un Prix Nobel a été décerné à M. Borlaug. Cette révolution a entraîné la création de types de blé et de riz qui pouvaient supporter des taux élevés d'eau et d'engrais sans céder, sans être assujettis à la verse.
C'était formidable si votre objectif était le rendement, mais si vous commencez à penser à l'utilisation de cette eau par rapport à d'autres usages, et si vous commencez à penser aux coûts, y compris ceux qui sont liés à l'énergie et au carbone, qu'il faut engager pour produire de l'engrais azoté, vous pourriez reconsidérer cette entreprise.
Comme l'a mentionné brièvement David — je pense —, la fonction du rendement par rapport à l'intrant n'est pas linéaire, alors vos premiers apports en eau et en engrais ont un impact important sur votre rendement, mais la réaction diminue progressivement. J'ai laissé entendre en guise d'exemple hypothétique que vous pouviez obtenir 75 % du rendement avec un apport de seulement 50 %.
Cela pose problème. Il y a un certain nombre d'éléments qui viennent compliquer la situation, mais l'un d'entre eux, c'est le fait que l'agriculteur investit dans l'infrastructure des pompes, des gicleurs, etc., alors il va vouloir les utiliser le plus possible.
Quoi qu'il en soit, c'est la nature de ce changement possible de point de vue. Je pense que des gens de partout dans le monde vont dans cette direction.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais remercier les deux témoins de leur participation à la séance du Comité. Leur expérience et leurs connaissances sont vraiment impressionnantes.
Je représente une circonscription qui borde le fleuve Saint-Laurent au Québec. Au printemps, nous avons eu beaucoup d'inondations. Habituellement, les gens qui vivent près de l'eau sont inondés pendant quelques semaines. Ils y sont habitués. Ils sortent leurs bottes, et ils font tout simplement face à l'inondation. Cependant, beaucoup de gens ont été inondés pendant des mois. Beaucoup d'agriculteurs n'ont pas été en mesure de sortir travailler dans les champs. Habituellement, ils commencent quelques semaines plus tard, mais, cette fois-ci, c'était des mois. Beaucoup de gens de Saint-Barthélemy et de Maskinongé ont perdu des sommes d'argent importantes. Un producteur laitier n'a pas pu produire assez de grains pour ses vaches, et il a dû en acheter. Il a dû débourser de 100 000 à 150 000 $ pour nourrir ses vaches cette année. Une année, c'est la sécheresse; la suivante, c'est les inondations.
Je sais qu'au gouvernement fédéral, nous négocions des programmes de gestion des risques d'entreprise avec les provinces. Ils sont censés être accessibles. Ce sont des outils dont nous disposons pour aider les agriculteurs lorsque surviennent des problèmes comme celui-là.
Monsieur Sauchyn, pourriez-vous formuler un commentaire sur l'importance pour le gouvernement d'assumer un rôle de leadership dans l'élaboration d'une stratégie, d'une protection pour le secteur de l'agroforesterie?
[Français]
Comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir.
[Traduction]
C'est une occasion pour le gouvernement de faire preuve de beaucoup de leadership, de faire de la sensibilisation et, au besoin, d'inciter les producteurs à adopter des pratiques différentes.
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Exact. Les Britanniques et les Américains — par exemple — croient que le Canada va connaître un essor grâce au réchauffement climatique parce qu'il fait froid ici. Si vous examinez de façon plus détaillée...
De fait, nous avons collaboré avec des chercheurs agricoles de l'Université de la Saskatchewan et de l'Université de Guelph. Ils ont des modèles qui simulent la production de diverses cultures. Nous leur donnons des données provenant de modèles climatiques. Nous leur procurons un scénario climatique, et ils l'appliquent à leur modèle de culture. On obtient des rendements bien plus élevés dans l'avenir — dans certains cas, des rendements qui sont de deux à trois fois plus importants — simplement en fonction d'une augmentation de la température et d'une période de végétation plus longue.
Cependant, ce dont ils ne tiennent pas compte, comme vous l'avez dit, ce sont les conséquences des organismes nuisibles, des pathogènes et des vecteurs de maladie. Ils ne tiennent pas nécessairement compte non plus des conséquences des événements extrêmes. Lorsqu'ils prennent en considération la variabilité du climat à venir, ils découvrent que, oui, en moyenne, les rendements sont plus importants, mais qu'ils pourront être très élevés ou très faibles, d'année en année. Le message que nous envoyons aux producteurs agricoles, c'est que, dans l'avenir, ils pourraient obtenir des rendements très élevés, mais ils pourraient également ne rien récolter du tout. S'ils veulent tirer profit d'un climat plus chaud, ils doivent se préparer à d'importantes fluctuations du rendement d'année en année.
Je veux parler un peu de l'ARAP. Mon collègue, M. Longfield, l'a mentionnée.
Si je me souviens bien, 90 % des terres de l'ARAP appartenant au gouvernement fédéral se trouvaient en Saskatchewan et au Manitoba. Il y en avait quelques-unes en Alberta, et ces terres ont été remises aux provinces. Il leur revenait de décider quoi faire avec elles. Je sais que certains agriculteurs et grands éleveurs de notre circonscription se sont réunis et ont acheté des terres en tant que coopératives pour le pâturage, alors il leur est possible de sauver des terres.
Pour ce qui est de la recherche, nous avons également entendu, dans le cadre de notre étude, qu'on ne réalise pas de recherche sur la commercialisation et qu'on ne transmet pas les résultats aux agriculteurs. Nous pouvons peut-être suivre certaines recommandations de l'étude, lesquelles nous aideront à combler certains de ces manques à gagner.
Enfin, avant de manquer de temps, monsieur Rood, dans le cadre du programme WISE, l'Université de Lethbridge a acquis une renommée en raison de certaines études qu'elle a réalisées sur l'eau, l'agriculture et le sol. Nous avons un peu parlé au Comité de certaines possibilités de nouvelles cultures qui sont cultivées autour de Lethbridge — des légumineuses, des lentilles et des betteraves à sucre — qui n'auraient jamais pu être cultivées à cet endroit, même il y a une décennie. Pouvez-vous parler de l'importance de l'étude en cours sur les rotations des cultures, qui nous permettent de protéger notre sol de même que d'éduquer nos producteurs afin qu'ils puissent profiter de certaines de ces nouvelles possibilités?