:
Je vous remercie, monsieur le président, de m'avoir invitée à comparaître devant votre comité aujourd'hui.
Je m'appelle Laurie Hunter, et je suis directrice de la Division de la politique et des programmes économiques à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, ou IRCC. Je suis accompagnée de Corinne Prince et de Ümit Kiziltan.
Le Canada atlantique est aux prises avec des problèmes démographiques attribuables à la diminution du taux de fertilité et à l’exode des jeunes qui quittent depuis longtemps la région pour aller s'établir et travailler ailleurs. Des données tirées du tout dernier recensement indiquent que la population du Canada atlantique est en diminution pour le groupe d'âge des 15 à 64 ans, et que le nombre de citoyens âgés est en augmentation. Les provinces du Canada atlantique sont également confrontées à un certain nombre de défis pour ce qui est d'attirer et de retenir des immigrants qui pourraient aider à atténuer ces défis démographiques.
En 2014, 6,7 % de la population canadienne vivait au Canada atlantique, mais cette région n'a accueilli que 3,1 % des nouveaux immigrants.
[Français]
Compte tenu des réalités démographiques et statistiques dans la région, l'étude réalisée par votre comité sur cette question tombe à point nommé.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, ou IRCC, n'est pas sans savoir que le Canada atlantique reconnaît que l'immigration est importante pour appuyer la croissance économique de la région et désire voir plus d'immigrants s'y établir et y rester.
C'est pourquoi IRCC, en collaboration avec les provinces de l'Atlantique et dans la foulée de la Stratégie de croissance pour l'Atlantique, a récemment mis en oeuvre le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique.
[Traduction]
Ce projet pilote offre une voie d'immigration permanente dans le cadre de trois programmes: le Programme des travailleurs qualifiés intermédiaires du Canada atlantique; le Programme des travailleurs hautement qualifiés du Canada atlantique; le Programme des diplômes étrangers du Canada atlantique. Le projet pilote prévoit le traitement prioritaire des demandes de résidence permanente et n’exige pas que les employeurs réalisent une étude d'impact sur le marché du travail pour les emplois offerts aux travailleurs qualifiés ou aux diplômés étrangers dans le cadre de ces nouveaux programmes pilotes. Il mise sur une meilleure coordination pour cerner les besoins régionaux du marché du travail et approuver les candidats qui répondent à ces besoins.
Dans le cadre du projet pilote, chaque demandeur principal arrivera au Canada atlantique avec une offre d'emploi et un plan d'établissement individuel pour eux et pour les membres de leur famille qui les accompagnent, plan qui permettra de les aiguiller vers des services connus pour favoriser l'intégration. Il convient de souligner que le projet pilote mettra à l'essai des approches prospectives en matière de prestation des services d'établissement et prévoit un engagement des employeurs à assurer des lieux de travail accueillants et à appuyer les besoins en matière d'établissement des employés nouvellement arrivés et des membres de leur famille.
Le 6 mars, nous avons amorcé le processus de réception des demandes en nous engageant à traiter jusqu’à 2 000 demandes présentées par des demandeurs principaux et les membres de la famille qui les accompagnent en 2017. À ce jour, plus de 250 employeurs de la région ont été désignés pour participer au projet pilote.
IRCC propose d'autres programmes qui s'avèrent aussi utiles pour le Canada atlantique. Par exemple, dans le cadre du Programme des candidats des provinces, ou PCP, les provinces et les territoires participants créent des volets d'immigration économique adaptés aux besoins de leur marché du travail et désignent des candidats en fonction de la contribution que ceux-ci peuvent apporter à l’économie régionale. Ce programme a contribué à augmenter le nombre d'immigrants au Canada atlantique au cours des dernières années. Par exemple, en 2005, seulement 1,5 % des nouveaux immigrants au Canada avaient comme destination l'une des provinces de l’Atlantique. En 2014, ce pourcentage avait plus que doublé, s'établissant à 3,1 %.
Entrée express est le système phare de gestion des demandes du Canada pour les principaux programmes d’immigration économique qui attirent des travailleurs étrangers hautement qualifiés qui veulent vivre au Canada. J’aimerais souligner quelques-uns des changements apportés récemment à Entrée express qui intéresseront votre comité en raison de leur pertinence pour le Canada atlantique.
Depuis le 19 novembre 2016, les candidats travaillant temporairement au Canada qui étaient dispensés d'une EIMT, une étude d’impact sur le marché du travail, pour leur emploi peuvent continuer de bénéficier de cette dispense dans le cadre du système Entrée express. Cette mesure facilitera la transition entre la résidence temporaire et la résidence permanente pour de nombreux candidats hautement qualifiés.
En outre, depuis novembre 2016, des points additionnels sont attribués aux candidats qui ont terminé des études postsecondaires au Canada. Cette autre mesure est importante vu le nombre d'établissements postsecondaires de qualité au Canada atlantique. Les diplômés étrangers sont une source de candidats de première importance pour Entrée express en raison de leur âge, de leur formation, de leurs compétences, de leur expérience de vie au Canada et de leurs réseaux sociaux bien établis.
[Français]
IRCC a, en outre, établi tout récemment un nouveau volet, Mobilité francophone, pour la dispense de l’exigence relative à l’étude d’impact sur le marché du travail du Programme de mobilité internationale.
Les travailleurs hautement qualifiés, visés par ce nouveau volet, pourront acquérir une expérience de travail appréciable au Canada et pourront ensuite tirer partie de la dispense d'EIMT pour leur offre d'emploi permanent afin d'obtenir des points supplémentaires dans Entrée express.
Par ailleurs, à compter du 6 juin 2017, les candidats d'Entrée express qui auront de solides compétences en français se verront décerner des points supplémentaires, et ce, qu'ils aient ou non des compétences en anglais.
Ces changements importants peuvent contribuer à la croissance des communautés francophones en situation minoritaire à l'échelle du Canada, y compris au Canada atlantique.
Le Programme des candidats des provinces peut aussi mener à la résidence permanente pour les nouveaux arrivants francophones dans la région, qui compte un grand nombre de communautés francophones en situation minoritaire.
[Traduction]
En conclusion, monsieur le président, j'aimerais réitérer le fait qu'IRCC est bien conscient de la nécessité d'améliorer l’immigration au Canada atlantique et de l’intérêt suscité par cette question. IRCC se réjouit de votre étude et est impatient de lire votre rapport final.
Nous pouvons maintenant répondre aux questions du Comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je souhaite proposer que, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité invite le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté à venir témoigner devant nous et à nous expliquer la différence entre les prétentions du gouvernement, à savoir que la fermeture du centre de traitement des demandes d'immigration de Vegreville a obéi à des motifs budgétaires, et les nouveaux renseignements dont nous disposons et qui indiquent que tel n'était pas le cas. Je tiens à remercier le Comité de m'avoir permis d'être ici aujourd'hui pour me faire la porte-parole des employés du centre de traitement des demandes d'immigration de Vegreville — dont 76 % sont des femmes — de leurs familles, de leurs voisins et de la ville.
En décembre, j'ai eu l'occasion de prendre la parole devant ce comité, et je me retrouve encore ici pour vous présenter de nouveaux faits et de nouveaux renseignements que les députés libéraux, les ministres libéraux, le personnel politique libéral et des hauts fonctionnaires du gouvernement ont refusé de reconnaître ou de communiquer aux Canadiens. J'espère également que ce ne sera pas la dernière occasion, pour les députés de l'opposition, de soulever des problèmes au nom de leurs élus et donc de parler directement au nom des Canadiens, à ce comité, sans se faire imposer une limite de temps.
Cela étant, pourquoi cette motion est-elle importante et pourquoi devrait-elle recevoir l'appui de tous les membres de ce comité? Eh bien, les libéraux ont été malhonnêtes envers les Canadiens au sujet des coûts et le ministre doit tirer les choses au clair. La semaine dernière, Global News nous révélait, en contradiction directe avec les affirmations de longue date de libéraux influents, à savoir que la décision de supprimer 280 emplois à Vegreville, en Alberta, devait servir à économiser et donc à rendre service aux contribuables. Les Canadiens savent maintenant que tel n'est pas le cas.
Remontons au 27 octobre 2016, soit il y a presque 7 mois jour pour jour, quand les employés de Vegreville — encore une fois, dont 76 % sont des femmes et que le s'était engagé à appuyer — se sont fait dire que, même si leur bureau était exemplaire, que les gens y travaillaient très fort, que les employés étaient efficaces, tout le monde serait déménagé à Edmonton avant le 31 décembre 2018. Sept mois durant, on a donné aux employés des tas de raisons pour expliquer cette fermeture. On a fabriqué des excuses en cours de route. Les raisons ont changé. Les plus alarmantes concernaient les problèmes d'efficacité et de rendement, mais la raison qui est revenue le plus souvent dans la bouche de nombreux ministres, de députés et de hauts fonctionnaires est celle de la rentabilité, soit que ce déménagement permettrait d'économiser à terme et que c'était donc une façon responsable de gérer les deniers publics.
Bien sûr, les employés, les autorités municipales, les propriétaires d'entreprises et les membres de la collectivité en ont été interpellés, parce que cet oukase avait pris tout le monde par surprise, personne n'ayant été consulté et personne n'ayant été invité à proposer des solutions en vue d'améliorer la situation de cette installation.
J'ai écrit une lettre au ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, le lendemain de l'annonce de cette décision insensée et injustifiée. Je l'ai invité à reconsidérer la chose, à examiner les faits qui, de toute évidence, avaient été écartés. Je vous lis sa réponse:
Les Canadiens attendent de leur gouvernement qu'ils prennent des décisions responsables en matière de dépenses afin de faire face aux difficultés actuelles, de tenir compte des situations d'avenir et de veiller à ce que les deniers publics servent à des services de qualité répondant aux attentes des clients ainsi qu'à la prestation de programmes d'excellence. Ce déménagement permettra aussi d'économiser parce que le nouvel espace de bureau sera situé dans un édifice appartenant actuellement au gouvernement du Canada.
Bien sûr, il n'était pas le seul à parler de coût. Le député d'Edmonton-Centre, qui s'apprêtait à accueillir les emplois déménagés, a adressé une lettre aux résidants de Vegreville dans laquelle il leur dit:
Merci de m'avoir écrit au sujet de la fermeture du CTD de Vegreville. Je suis toujours très heureux d'échanger avec des électeurs, car la notion de dialogue ouvert est fondamentale dans mon travail. Je vous comprends et je comprends votre collectivité.
Les Canadiens attendent de leur gouvernement qu'ils prennent des décisions responsables en matière de dépenses afin de faire face aux difficultés actuelles, de tenir compte des situations d'avenir et de veiller à ce que les deniers publics servent à des services de qualité répondant aux attentes des clients ainsi qu'à la prestation de programmes d'excellence.
La plupart des résidants s'en sont trouvés confus et se sont évidemment demandé comment le loyer, les frais d'exploitation, les coûts de construction, les frais de rénovation, les frais de déménagement et les indemnités pouvaient être moins élevés à Edmonton qu'à Vegreville. Mais voilà, nous savons maintenant, grâce à des documents internes au ministère et au gouvernement, établis il y a longtemps que ce n'est pas du tout le cas. Ces documents internes nous indiquent même qu'il en coûtera beaucoup plus d'ouvrir ce bureau à Edmonton.
Dans un échange de courriels datés du 19 avril 2016, deux cadres supérieurs du ministère, qui se sont rendu compte d'une différence dans les coûts, ont préparé une déclaration, évidemment pour eux-mêmes, mais aussi à l'intention de leurs patrons politiques.
Voici ce que dit le premier:
Services publics et Approvisionnement Canada a produit un rapport d'analyse de l'investissement fondé sur 280 ETP à Vegreville et 312 ETP à Edmonton, sur une période de cinq ans. Si le bureau d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada demeurait à Vegreville, il en coûterait environ 7 millions de dollars à l'État, l'essentiel de cette somme étant constituée du loyer, puisqu'aucune amélioration locative ne serait vraiment nécessaire à cet emplacement. Si ce bureau devait déménager à Edmonton et porter son effectif à 312 ETP...
... soit dit en passant, cela ne représente que 32 nouveaux postes...
... il en coûterait 22,6 millions de dollars à l'État sur cinq ans. Le déménagement à Edmonton occasionnerait des coûts supérieurs sous l'effet d'une augmentation de l'effectif qui passerait de 280 à 312 ETP, ainsi que du coût des améliorations locatives et du loyer nécessaires pour abriter un plus grand nombre d'employés, de même que de l'augmentation effective du loyer au pied carré due à l'emplacement en plein centre-ville d'Edmonton.
... ce que tout habitant de Vegreville ou d'une collectivité rurale au Canada, un tant soit peu sensé, aurait sans doute deviné.
L'échange se poursuit ainsi:
Il est important de remarquer que, selon l'analyse globale des options envisageables réalisée par SPAC, sur un cycle de vie de 25 ans pour cet espace, le déménagement à Edmonton coûterait en tout 46,6 millions de dollars à l'État, contre 35,8 millions de dollars si le bureau demeurait à Vegreville...
Ces données confirment à l'évidence que ce déménagement coûtera davantage au contribuable, tant à court terme qu'à long terme. Rappelons que, sur une période de cinq ans, il en coûtera à l'État plus de 22 millions de dollars pour exploiter le bureau d'Edmonton. Si ce bureau restait à Vegreville, il n'en coûterait que 7 millions de dollars, soit une différence de presque 16 millions de dollars sur tout juste cinq ans.
Étonnamment, le coût des améliorations locatives à Vegreville, pour la même période, aurait été — cela vous paraîtra dingue tant l'écart est grand — de 25 144 $ contre 4,9 millions de dollars à Edmonton. Voilà une différence marquée, d'autant qu'on envisage maintenant de fermer un bureau à Vegreville qui, d'après les dernières statistiques et d'après le ministère lui-même, dépasse les objectifs fixés par le ministère de 80 % pour les demandes et les prolongements de demande, avec 93 % dans le premier cas et 97 % dans le second.
John McCallum et le député d' n'ont pas été les seuls à faire preuve de malhonnêteté envers les Canadiens. Le 29 novembre 2016, l'ancien secrétaire parlementaire auprès du ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté a eu quelques échanges avec moi lors d'un débat d'ajournement tardif. Je lui ai fait part de craintes bien précises quant à l'absence d'analyse de rentabilisation réalisée par le gouvernement, à son manque de consultation et à l'absence d'évaluation des incidences économiques, de même qu'à l'absence de réponse du ministre. Je vais vous lire sa réponse en entier:
Madame la présidente, je remercie ma collègue d'en face de l'important travail qu'elle a fait dans ce dossier afin de faire valoir les préoccupations des résidants de sa circonscription qui habitent dans la région de Vegreville. Pour répondre à l'augmentation du nombre de demandes dans divers secteurs et étendre les activités d'IRCC, le ministère a pris la décision difficile, mais nécessaire, de déménager le centre de traitement des dossiers de Vegreville à Edmonton. Les Canadiens s'attendent à ce que tout gouvernement, y compris le gouvernement fédéral, prenne à l'égard des dépenses publiques des décisions responsables afin que l'argent des contribuables serve à financer des services de qualité qui permettront de relever les défis actuels et de répondre aux besoins futurs.
Il a poursuivi ainsi:
La députée d'en face a demandé si nous avions des raisons valables de prendre cette décision. Mon intervention vise justement à répondre à cette question. En fait, le ministre de l'Immigration a dit que le ministère a l'intention d'étendre ses activités en Alberta au cours des prochaines années, ce qui permettra de créer au total plus d'emplois pour les Albertains. Voilà pour la première raison.
Comme 42 % des employés actuels de Vegreville pourront prendre leur retraite d'ici cinq ans, le déménagement du bureau à Edmonton permettra de recruter plus facilement des employés bilingues qualifiés et de les maintenir en poste, de manière à répondre aux besoins actuels et futurs. Jusqu'à maintenant, les tentatives visant à recruter des remplaçants à Vegreville n'ont pas porté fruit.
Aucune de ces affirmations n'est vraie, mais peu importe...
La situation était la même à l'époque du gouvernement conservateur. De toute évidence, nous sommes confrontés à un réel défi en raison des départs à la retraite et de l'échec des tentatives de recrutement. Quand un bureau fonctionne à effectifs réduits, le service offert aux clients ne peut qu'en pâtir.
Je suppose que le fait, pour ce bureau, d'avoir systématiquement dépassé les objectifs fixés par le ministère ne suffit pas, puisqu'il a affirmé:
Voilà un argument de plus en faveur du déménagement.
Entre octobre 2015 et septembre 2016, 17 % des employés de Vegreville ont quitté le marché du travail.
Il a rajouté:
Par ailleurs, comme le sait la députée d'en face, la lettre qu'elle a reçue du ministre de l'Immigration le 17 novembre mentionnait les nombreux problèmes touchant les locaux de Vegreville. Depuis 2013, les employés ont fait près de 200 appels de service concernant des problèmes de chauffage, de climatisation, de plomberie et des problèmes sanitaires, le tout lorsque l'ancien gouvernement était au pouvoir.
Soit dit en passant, de nouveau, le propriétaire des lieux a réglé tous les problèmes mentionnés.
L'ancien secrétaire parlementaire a poursuivi ainsi:
Encore une fois, ce sont des enjeux que le gouvernement précédent n'a pas été capable de corriger. Ce déménagement épargnera de l'argent aux contribuables, car le nouveau bureau sera situé dans une propriété du gouvernement du Canada.
Il a affirmé ceci:
Bien que le déménagement de Vegreville à Edmonton soit logique sur le plan de la gestion étant donné les besoins actuels et futurs, la députée doit comprendre que la décision n'a pas été prise sans tenir soigneusement compte de l'incidence qu'elle aurait pour les employés et les résidants de Vegreville. Les employés ont été informés bien à l'avance de ce déménagement, et des efforts sont en cours pour réduire autant que possible les répercussions qu'ils subiront.
Avant d'ajouter:
Les questions que la députée a soulevées concernant les familles me tiennent profondément à coeur. Nous nous préoccupons des besoins des familles et des problèmes qu'elles éprouvent en raison des remous qui agitent toutes les sphères de l'économie, en particulier à Vegreville, dans la circonscription de la députée. La direction d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada continuera de collaborer étroitement avec le personnel tout au long de la période de transition.
Dans les nouvelles installations, les postes auront les mêmes descriptions qu'en ce moment. Les employés actuels nommés pour une période indéterminée seront donc en mesure de conserver leur emploi.
Rien de cela ne tient debout, d'autant qu'on nous a notamment donné pour explication qu'il faut fermer ce bureau parce que son rendement n'est pas bon. Nous sommes d'accord? Cela ne tient pas la route parce que c'est faux.
Les activités se poursuivront comme à l'habitude tout au long de la transition.
Le député a précisé:
Comme je l'ai dit, les Canadiens s'attendent à ce que le gouvernement gère bien les deniers publics, même si cela l'oblige à prendre des décisions difficiles. Cette décision-ci s'imposait.
Une démonstration que le gouvernement n'a évidemment pas faite.
Il a ajouté:
Je ferai également remarquer que le ministre de l'Immigration a communiqué avec la députée de Lakeland pour la rencontrer concernant Vegreville afin d'écouter ses préoccupations et de répondre à ses questions. Or, le cabinet du ministre attend toujours une réponse de la députée.
Nous continuerons de faire preuve de leadership et nous continuerons de livrer la marchandise pour les Albertains.
Dans sa seconde réplique, il a repris exactement le même raisonnement au sujet des coûts, et c'est ce dont nous parlons aujourd'hui:
Madame la Présidente, nous remercions la députée de ses efforts et de son militantisme. Je lui rappelle toutefois que son parti a toujours prôné la prudence budgétaire et la saine gestion des finances publiques canadiennes. C'est justement ce à quoi s'emploie le gouvernement actuel et ce vers quoi tend la décision en cause ici. Les Canadiens s'attendent à ce que nous dépensions judicieusement leur argent et à ce que celui-ci serve à financer des services de qualité, adaptés à la réalité d'aujourd'hui et capables de répondre aux besoins de demain.
Permettez-moi de résumer pour plus de clarté. À l'instar de l'ancien ministre, John McCallum, l'ancien secrétaire parlementaire, qui est encore notre collègue, a déclaré tout de go que ce déménagement permettrait d'économiser des deniers publics.
C'est faux, c'est absolument faux.
Lui aussi a affirmé ceci:
Les Canadiens s'attendent à ce que nous dépensions judicieusement leur argent et à ce que celui-ci serve à financer des services de qualité, adaptés à la réalité d'aujourd'hui et capables de répondre aux besoins de demain.
Mais il est clair comme de l'eau de roche que cette décision n'a rien eu de judicieux et qu'elle dément totalement tout ce que les libéraux se disent être.
Il n'y a pas eu de consultation et, dès le début, en réponse directe à un représentant syndical qui souhaitait savoir s'il y avait eu ou non une analyse des coûts, un cadre supérieur du ministère a répondu qu'il n'y avait pas eu d'évaluation des incidences économiques. Sans une telle évaluation, il ne pouvait bien sûr pas y avoir eu d'analyse de rentabilisation.
Je ne sais pas de quel dictionnaire les libéraux se servent, mais leur définition de l'expression « dépenses judicieuses » ne correspond à rien.
Le 27 octobre, pendant cette annonce aux employés et aux responsables de la ville — qui n'avaient pas été initialement invités à participer, mais qui en ont eu vent grâce à des textos provenant d'employés du CTD de Vegreville —, en réponse à une question d'un employé qui voulait savoir si une évaluation de rentabilisation ou une évaluation des incidences économiques avait été réalisée, un haut fonctionnaire d'IRCC, Robert Orr, a répondu par la négative.
Des mois durant, mon bureau, la ville de Vegreville, le délégué syndical et la députée néo-démocrate provinciale du coin n'ont cessé de réclamer au cabinet du ministre et au ministère des renseignements susceptibles de corroborer les affirmations faites en public par les fonctionnaires ainsi que par les députés et les ministres libéraux. Je ne vois pas pourquoi cela vous fait sourire. Nous avons donc réclamé toutes ces données, y compris les coûts, les études, les rapports de consultation et les comptes rendus d'entretien du bâtiment.
À la suite de demandes d'accès à l'information et de questions au Feuilleton, les libéraux ont fourni des informations au compte-gouttes, des documents caviardés et des renseignements sans queue ni tête.
Pas plus tard que le 9 mai dernier, le , un des députés d'Edmonton, affirmait ceci:
Nous ne nions pas qu'il y ait des conséquences pour la collectivité, mais il y a également des arguments convaincants.
Comment parler d'arguments convaincants sans s'appuyer sur une analyse coûts-avantages? Voilà une question évidente que nous nous sommes tous posée, mais nous savons bien sûr maintenant qu'une telle analyse a bel et bien été effectuée. Il y a bien eu une analyse coûts-avantages interne au gouvernement qui prouve une chose, maintenant que nous avons tous vu les documents: rien de ce que les libéraux ont déclaré publiquement sur la nécessité de prendre cette décision pour économiser des deniers publics et pour favoriser la rentabilité n'est vrai. Tout est faux.
Parlons un peu des messages qui, d'après des documents internes, ont transité par le cabinet du ministre pour être approuvés. Ceux-ci étaient accompagnés de points de discussion précis indiquant que le déménagement allait aussi permettre des économies et que « les Canadiens s'attendent à ce que nous dépensions judicieusement ».
Ces messages ont été répétés à l'envi par l'ancien ministre, par l'ancien secrétaire parlementaire, par le , qui est aussi député d'Edmonton-Centre, et même par l'actuel ministre de l', pour qui j'ai le plus grand respect.
Le 14 février de cette année, le me fournissait cette réponse, lors de la période de questions: « il incombe au gouvernement de déterminer les dépenses publiques, lesquelles sont financées à même l'argent durement gagné par les contribuables de la classe moyenne. » Or, il n'y a rien eu de judicieux et les réponses qui nous ont été fournies — jusqu'à ce que les Canadiens puissent tous voir les documents internes — n'ont pas été honnêtes. Les points de discussion concoctés par des cadres supérieurs du ministère et par le personnel politique libéral ont permis de préparer les politiciens libéraux à faire publiquement preuve de malhonnêteté envers les Canadiens au sujet de ces soi-disant dépenses judicieuses liées à la fermeture de ce bureau.
Où y a-t-il eu transparence au sujet des coûts? Où a-t-on constaté la transparence promise par ce gouvernement? Les libéraux ont publiquement affirmé que l'honnêteté et la transparence seraient de grands piliers de leur mandat. Voici une autre phrase extraite de la lettre de mandat de l'ancien ministre: « ... notre plateforme [...] offrait un plan nouveau et ambitieux pour une classe moyenne plus forte et à laquelle plus de gens ont accès. » Il est évident que la classe moyenne forte de Vegreville à laquelle plus de gens ont accès sera touchée par la fermeture du CTD. Voici une autre déclaration: « Nous avons pris l'engagement de faire croître notre économie, de renforcer la classe moyenne et d'aider ceux qui travaillent fort pour en faire partie. » Je constate que cela ne vaut que si vous faites partie de l'économie d'un grand centre urbain. Et puis, on nous a aussi dit ceci: « Pour nous attaquer aux problèmes auxquels nous faisons face en tant que pays [...] il faut que les Canadiens et les Canadiennes aient confiance que leur gouvernement est honnête et disposé à les écouter. »
L'absence d'honnêteté et de consultation a été flagrante dans cette décision de fermer le centre de traitement des dossiers de Vegreville.
Le avait pourtant écrit ceci:
À titre de ministre [...] cela comprend: une collaboration étroite avec vos collègues, un engagement significatif envers les députés de l'opposition...
Soit dit en passant, le et d'autres ont déclaré publiquement et à quelques reprises qu'ils m'avaient parlé et m'avaient rencontrée, ce qui n'est pas le cas.
... les comités parlementaires et la fonction publique; un dialogue constructif avec les Canadiens et les Canadiennes, la société civile et les partenaires, y compris les représentants des milieux d’affaires, du monde syndical et du secteur public élargi, ainsi que les organisations sans but lucratif et les organismes de bienfaisance; et la quête de solutions afin d’éviter les tensions en n’aggravant pas les conflits.
Nous savons bien sûr qu'il n'y a eu aucun dialogue constructif avec les employés ni les parties prenantes de Vegreville, pas plus qu'avec le secteur sans but lucratif, le secteur caritatif, les fonctionnaires, le milieu des affaires et les résidants de la ville et de la région qui subiront tous un préjudice à cause de la fermeture de ce bureau.
Voilà un autre exemple — qui m'interpelle bien sûr profondément — où les libéraux affirment une chose et font son contraire. Je lance un appel à mes collègues pour qu'ils obligent leur gouvernement à tenir parole.
De plus, aucune des réponses données à mes questions, aux multiples questions posées par notre chef intérimaire, , et aux questions de 12 collègues conservateurs — je dis bien 12 — à la Chambre des communes, au Sénat et en comité, n'a révélé les faits. Toutes les réponses n'ont fait que passer sous silence ce que nous savons maintenant, soit que cette fermeture coûtera des dizaines de millions de plus aux contribuables canadiens.
Par ailleurs, dans les réponses à ces questions, on nous a aussi servi un mensonge éhonté, à savoir que cette décision allait permettre d'économiser l'argent des contribuables. Elle coûtera davantage aux Canadiens et cela, nous le savons maintenant.
Elle coûtera la disparition d'un équivalent de 420 employés résidants de Vegreville.
Il en coûtera davantage aux Canadiens pour fermer ce bureau en entraînant la disparition de 9 % de la main-d'oeuvre active de la ville.
Il en coûtera davantage aux Canadiens de fermer ce bureau et la ville perdra 15,9 millions de dollars en PIB.
Il en coûtera davantage aux Canadiens et il en coûtera 14,5 millions de dollars à la collectivité en rémunérations perdues.
Il en coûtera davantage aux Canadiens et la fermeture du bureau occasionnera un manque à gagner de 1,2 million de dollars par an en recettes fiscales pour la municipalité de Vegreville.
Il en coûtera davantage aux Canadiens et aux employés... surtout aux 76 % d'employées qui seront contraintes de choisir entre leur famille, leur collectivité, leurs tâches bénévoles et leur carrière.
Il en coûtera davantage aux Canadiens de fermer ce bureau et cela aura une incidence sur les emplois de 250 conjointes et conjoints d'employés du centre à Vegreville.
Il en coûtera davantage aux Canadiens de fermer ce bureau, ce qui sera ressenti par trois petites entreprises locales détenues par des parents d'employés.
Il en coûtera davantage aux Canadiens de fermer ce bureau, ce qui provoquera la fermeture d'entreprises.
Il en coûtera davantage aux Canadiens de fermer ce bureau, ce qui se répercutera sur 350 enfants d'âge scolaire à Vegreville.
Il en coûtera davantage aux Canadiens de fermer ce bureau, ce qui coûtera aux employés des milliers de dollars en frais de déménagement et de réinstallation.
Il en coûtera davantage aux Canadiens de fermer ce bureau parce que cela va entraîner le doublement du nombre de résidences mises en vente à Vegreville.
Voici une lettre que j'ai reçue d'un électeur qui parle de la soi-disant analyse de rentabilisation:
La nouvelle dévastatrice que nous a donnée Robert Orr aujourd'hui, lors d'une réunion publique du personnel du centre de traitement des demandes de Vegreville, a provoqué une onde de choc dans l'ensemble de la collectivité.
M. Orr a déclaré que le déménagement au centre d'Edmonton, à une adresse inconnue, était une décision « d'affaires »...
et nous savons tous maintenant que ce bureau aboutira au centre d'Edmonton.
... et cette annonce est arrivée après qu'on nous eût dit pendant une heure à quel point nous faisions du bon travail, à quel point notre façon de mener à bien tous les mandats qu'on nous confiait était appréciée et à quel point nous avions fait du bon travail en contribuant à.... la campagne.
C'est à ce moment que M. Orr a fait son annonce et qu'il a rapidement montré du doigt et accusé les Services publics et Approvisionnement Canada pour cette décision. Personne dans ce service n'en a accepté la responsabilité ni ne vous l'a renvoyée. Étant donné le fiasco Phénix, ce n'est pas une surprise.
M. Orr et M. Armstrong nous ont rappelé que, derrière toutes les demandes, il y a une vraie personne. Eh bien, ministre McCallum, derrière chaque poste de l'organigramme se trouve une vraie personne qui a directement contribué à votre succès dont on a tant parlé. Nous sommes les contribuables fonctionnaires, ceux qui vous donnent votre image positive. Et nous, qu'avons-nous eu?
On nous a dit que le service à la clientèle est d'une importance cruciale. Cela relève plus du fantasme que de la réalité. Demandez aux demandeurs de parrainage de conjoints s'ils ont l'impression que le service à la clientèle est important pour nous, maintenant que le temps d'attente a triplé depuis que leurs dossiers ont été envoyés de Vegreville à Mississauga.
Soit dit en passant, toutes ces demandes en retard de début d'année, aux alentours de février je crois, ont été renvoyées à Vegreville pour être traitées plus rapidement car elles avaient accumulé encore plus de retard à Mississauga. On a annoncé que le bureau allait fermer en octobre, c'est vrai, mais on y a aussi envoyé les dossiers en retard du mois de février. C'est cruel.
Demandez aux centaines d'étrangers dont les demandes sont traitées incorrectement par les vagues successives d'employés occasionnels du centre de soutien des opérations dont la formation n'est jamais terminée à la fin de leur contrat, s'ils trouvent que le service à la clientèles est une priorité.
Pourquoi votre déménagement doit-il être du « tout ou rien »? D'après ce qu'a déclaré M. Orr, il continuera de s'y faire beaucoup de travail. La méthode la plus sensée serait d'envoyer toutes les demandes de résidence permanente, y compris les demandes de parrainage de conjoints au CTD de Vegreville et d'envoyer une partie des demandes de résidence temporaire à Edmonton. L'argument de M. Orr sur la différence des coûts des baux entre Edmonton et Vegreville n'était pas crédible.
Vous voyez que nos résidants de zones rurales, pleins de bon sens, ont compris cela tout de suite, n'est-ce pas? La mesure prise n'avait aucun sens.
Nos maires et conseillers municipaux qui se sont précipités à la réunion étaient également choqués, car aucun représentant de SPAC n'a communiqué avec eux pour discuter des baux. Un autre des points évoqués n'était pas crédible: le nombre d'employés du CTD de Vegreville qui veulent prendre bientôt leur retraite. Avec le grand nombre de travailleurs du secteur pétrolier sans travail dans notre province, le conjoint est devenu la principale source de revenu des familles dans bien des cas et il reste plus longtemps dans la population active.
Cette motion est destinée à nous faire parler de l'évaluation des coûts et des renseignements erronés que les libéraux ont donnés aux Canadiens. En réalité, cette décision s'est appuyée sur un grand nombre d'autres justifications erronées. Si les libéraux ont été malhonnêtes à propos d'un point extrêmement clair, soit le fait que cette décision ferait économiser de l'argent aux Canadiens, comment ces derniers pourraient-ils leur faire confiance sur quoi que ce soit d'autre entourant cette décision?
J'espère que cela inquiète chacun des membres libéraux de ce comité, et j'espère que vous allez vous poser les questions difficiles qui s'imposent.
J'aimerais vous lire une lettre d'un des propriétaires du centre de traitement des demandes de Vegreville à propos des différences de coûts entre les deux bureaux:
La présente se veut une réaction aux paragraphes 2 et 3 de la lettre du 30 novembre 2016 que le ministre McCallum a adressée à Mme Robyn Benson de l'Alliance de la fonction publique, à Ottawa [...] paragraphes que voici:
Les Canadiens s'attendent à ce que leur gouvernement dépense judicieusement en réponse aux problèmes actuels, qu'il tienne compte des situations futures, qu'il garantisse que l'argent des contribuables sert à offrir des services de qualité répondant aux attentes des clients et qu'il administre des programmes d'excellence. Le déménagement permettra aussi de réaliser des économies, car les nouveaux bureaux font partie de l'actuel patrimoine immobilier du gouvernement canadien.
À cause du déménagement, des millions de dollars seront gaspillés de différentes façons: par l'abandon des infrastructures existantes et des améliorations locatives, par l'achat de nouveau matériel et par les travaux d'améliorations locatives dans les nouveaux locaux, par la formation de nouveaux employés et par un loyer deux fois plus élevé. Le tout représente 45 millions de dollars sur 25 ans. Les nouveaux bureaux font partie du parc immobilier du gouvernement du Canada parce que Services publics et Approvisionnement Canada part de son espace loué à Canada Place pour s'installer à ATB Plaza North, des locaux à bureaux parmi les plus chers à Edmonton. Des bureaux seront donc vides pendant des années. Peut-on parler de dépenses judicieuses des fonds publics? Il aurait été logique de déménager SPAC dans ses anciennes installations de Canada Place. Apparemment, il y a été décidé, au sein de SPAC, de garder à Canada Place un locataire qui fait affaire de façon générale avec le public.
L'occupant fait une remarque important et je veux m'assurer que vous en preniez tous connaissance:
Vegreville est un centre de traitement des demandes où il n'y a pas de contact avec le public.
Ce n'est pas un environnement de première ligne ou l'on travaille directement au contact de la clientèle et on n'y accueille pas de clients de passage.
Avant de déménager, SPAC a occupé les bureaux de Canada Place pendant des années et aurait pu y retourner pour faire des économies.
La révélation des coûts a amené l'AFPC, le syndicat qui représente 280 employés au CTD de Vegreville et le SEIC, un de ses éléments, à émettre le communiqué de presse suivant.
Voici ce communiqué:
Les nouvelles révélations concernant les millions de dollars que coûtera aux contribuables le déménagement à Edmonton du centre de traitement des demandes de Vegreville nous poussent à réclamer de nouveau l'annulation de la fermeture et à soutenir l'investissement dans les collectivités rurales du Canada.
Nous avons maintes fois demandé au ministre de l'Immigration d'étayer ses affirmations en nous faisant parvenir les coûts et les économies chiffrés, mais selon Eddy Bourque, président national du Syndicat des employés d'Emploi et Immigration Canada [...] un élément de l'Alliance de la fonction publique du Canada qui représente la majorité des employés au [centre de traitement des demandes de Vegreville], nous n'avons reçu que des documents caviardés. Nous savons maintenant ce que le ministre savait depuis le début: ce déménagement est entièrement politique.
Le correspondant politique en chef de Global News a été le premier à annoncer la nouvelle mercredi, en se fondant sur une analyse de coûts interne à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada [...] Ces documents indiquaient qu'Ottawa dépenserait 46,6 millions de dollars en rénovations et en loyer à Edmonton, contre 35,8 millions pour rénover les installations existantes à Vegreville.
Marianne Hladun, vice-présidente exécutive régionale à l'AFPC pour les Prairies s'est exprimée en ces mots: « Il n'a jamais été raisonnable de prendre un bureau hautement efficace et très fonctionnel depuis longtemps dans une petite collectivité rurale pour le transporter dans une métropole. C'est sans parler des soi-disant économies... »
... dont nous savons maintenant qu'elles n'existent pas...
« ... La perte de travailleurs qualifiés, très efficaces et comptant autant d'années d'expérience serait un désastre pour la prestation des services sur lesquels comptent les Canadiens. »
Toujours dans le communiqué de presse de l'AFPC, on lit ceci:
Hier, le député Ralph Goodale a répondu aux questions de la Chambre des communes en citant un taux d'inoccupation de 20 % à Vegreville.
« Nous sommes certains à 100 % que si IRCC offrait des contrats à durée indéterminée au lieu d'emplois précaires, il pourrait combler n'importe quel poste ouvert, y compris ceux pour lesquels le bilinguisme est requis, » a affirmé Mme Hladun. « Voilà un autre exemple où le gouvernement libéral essaie de sauver la face. »
Je cite toujours:
Le ministère a l'intention de fermer le CTD de Vegreville pour le rouvrir à Edmonton, à plus de 100 km de là, forçant ainsi les employés à déménager, à conduire plus de trois heures par jour ou à quitter un travail qu'ils adorent. Avec ses 280 employés représentant environ 5 % des habitants de la ville, le Centre est un des plus importants employeurs de Vegreville depuis plus de 20 ans.
Les dirigeants syndicaux et de la ville, des résidants, des employés et des élus municipaux, provinciaux et fédéraux de tous les partis ont tous remis en cause cette décision non fondée et injustifiable des libéraux d'éliminer ces emplois durables et bien rémunérés, le type même d'emplois rentables que la fonction publique offre dans les collectivités rurales, parce qu'ils sont de nature administrative et qu'ils concernent le traitement des tâches. Ils remettent en question l'attaque menée contre les collectivités rurales. Prétendre que ce changement correspond à une dépense judicieuse des fonds publics est une insulte aux employés, aux membres de la collectivité, aux Albertains et à tous les Canadiens qui ont fait confiance à ce gouvernement pour prendre des décisions honnêtes et transparentes en leur nom.
Je pense souvent aux habitants de Vegreville et de sa région qui ont voté pour les libéraux parce que le 26 janvier 2013, le premier ministre y a fait un arrêt lors de sa campagne en Alberta. C'était peut-être un des seuls arrêts qu'il a effectué dans toute la région. À la gare de la ville, il a regardé les habitants de ma circonscription droit dans les yeux et leur a dit: « Dans ce pays, le jeu ne consiste pas à choisir les régions où vous pensez être populaire. Il s'agit d'établir des connexions et d'élaborer une idée globale pour le futur du Canada. »
Comme nous nous en sommes tous rendus compte aujourd'hui, ce gouvernement a peut-être du mal à se souvenir des promesses qu'il a faites aux Canadiens, mais les citoyens de Vegreville n'oublieront pas ce qu'il leur a dit.
La femme qui a annoncé cet événement spécial avec le premier ministre s'est levée en décembre lors d'une assemblée publique à Vegreville. Elle pleurait et a exprimé ses regrets d'en avoir été l'hôte. Elle a dit se sentir responsable envers les membres de sa collectivité et coupable d'avoir permis au premier ministre de regarder ses concitoyens droit dans les yeux et de prononcer ces paroles, et maintenant de laisser cette décision injuste et non fondée se concrétiser après sept mois de mensonges.
Le premier ministre a aussi dit: « Quelque chose d'important est en train de se produire en politique [et] il pourrait y avoir assez de place pour que chacun d'entre nous s'engage. »
Cette décision d'éliminer 280 emplois en région rurale et le fait de mentir aux Canadiens sur les millions en fonds publics que vont coûter le déménagement du centre sont un exemple flagrant du comportement du premier ministre: promettre une chose et en faire une autre.
Encore une fois, cette motion a pour objet de demander aux libéraux d'assumer la responsabilité de la différence entre les économies annoncées justifiant ce déménagement et ce que nous savons tous maintenant, c'est-à-dire qu'il coûtera des millions. Encore une fois, je veux mettre en perspective, au nom des citoyens que je représente, ce que signifient ces pertes d'emploi.
Voici l'équivalent de ces pertes d'emploi, proportionnellement, si elles se produisaient dans d'autres villes. À Charlottetown, cela correspondrait à la perte de 3 158 emplois. À Saint John, à environ 6 257. À St. John's, à 9 647. À Regina, à 10 312. À Halifax, cela correspondrait à 19 117 emplois perdus.
Ma grand-mère a été la première femme maire de Dartmouth et même si, idéologiquement, nous aurions eu des différends, je pense qu'elle serait fière de moi aujourd'hui.
Supprimer ces 280 emplois à Vegreville reviendrait à supprimer 35 754 emplois à Winnipeg, 56 807 à Edmonton, 59 499 à Calgary et 60 551 à Ottawa. Cela correspondrait à 113 299 pertes d'emploi à Vancouver, à 187 298 à Montréal et, enfin, à 273 440 emplois de moins à Toronto, sans consultation et, apparemment, sans analyse des coûts. Cependant, nous savons maintenant qu'une telle analyse a été effectuée dès le début. Elle indiquait que le déménagement coûterait plus aux contribuables, contrairement à ce qu'affirment les libéraux depuis sept mois.
Fermer un bureau qui dépasse systématiquement les objectifs du ministère sans une analyse des incidences économiques... J'espère que cela fait réfléchir tous les membres du Comité.
De la part de la ville et de la région, merci au NPD d'avoir aussi défendu les intérêts des employés de Vegreville.
Comme vous le savez, les membres de tous les partis politiques de l'Assemblée législative de l'Alberta sont unis sur ce dossier. Ils demandent tous une annulation de la fermeture, tout comme des élus municipaux de partout au Canada. Évidemment, mes collègues conservateurs ont appuyé la ville de Vegreville et ont défendu ses habitants, au Sénat comme à la Chambre des communes, et aux plus hauts niveaux au sein de notre parti, ce qui m'a permis de faire ce type d'intervention pour défendre nos électeurs.
J'espère que vous appuierez cette motion qui réclame responsabilité et transparence et qui demande pourquoi il y a eu une telle différence entre les déclarations faites à propos de la fermeture de ce centre et les faits que nous connaissons maintenant. Ceci va coûter des millions de plus aux contribuables canadiens. Il n'y aura pas d'économie d'argent. Cette fermeture est irresponsable et injuste.
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, je suis ravi de pouvoir témoigner devant votre comité. Je tiens à saluer au passage mon député, M. Arseneault, la députée du Nouveau-Brunswick, Alaina Lockhart, et mon collègue ministre de l'Île-du-Prince-Édouard, M. Gallant.
Notre gouvernement travaille à des initiatives importantes dans le domaine de l’immigration, et j'ai hâte de vous entretenir de ce sujet aujourd'hui. En tant que gouvernement, nous nous concentrons sur la création des bonnes conditions pour permettre aux Néo-Brunswickois de s'épanouir et au secteur privé de créer des emplois et de stimuler l'économie.
[Français]
Le Nouveau-Brunswick est une petite province, et sa population vieillit. Cette situation est amplifiée par un grand exode des jeunes et une diminution de la croissance démographique naturelle, le nombre de décès dépassant maintenant le nombre de naissances dans la province. Le Recensement de 2016 a fait ressortir la baisse de notre population, le Nouveau-Brunswick étant la seule province au pays à enregistrer une chute de sa population de 2011 à 2016. De récentes recherches laissent indiquer qu'une croissance démographique faible ou négative est prévue dans la plupart des régions de la province, à l'exception de Moncton, de Saint John ainsi que de Fredericton.
[Traduction]
Les départs des résidants vers les autres provinces sont la principale raison à laquelle sont attribuables les taux de croissance démographique faibles ou négatifs, en particulier dans les régions rurales. Cette situation est étroitement liée au chômage au Nouveau-Brunswick, alors qu'elle contribue à l'essor des économies des autres provinces.
À l'avenir, l’immigration continuera d'être un moteur important qui neutralisera ces tendances de croissance démographique négatives. Nous avons besoin de plus de gens pour accroître notre main-d'oeuvre et bâtir un meilleur avenir, ici, au Nouveau-Brunswick.
Le site emploisNB.ca affiche régulièrement de 3 500 à 4 000 offres d'emploi pour la main-d'oeuvre qualifiée dans l’ensemble de la province. Selon les récentes projections de l’information sur le marché du travail, plus de 9 000 postes devront être pourvus au moyen de l’immigration au cours des cinq prochaines années, de 2017 à 2021, inclusivement.
Voilà pourquoi notre gouvernement s'est engagé à accroître le nombre d'immigrants dans la province. Traditionnellement, l’immigration au Nouveau-Brunswick s'est concentrée par la voie du Programme des candidats du Nouveau-Brunswick ou du PCNB. Grâce au PCNB, nous avons pu attirer des travailleurs qualifiés et des entrepreneurs immigrants qui prévoient s’établir, travailler et élever une famille au Nouveau-Brunswick.
[Français]
Il est aussi très important d'accueillir de nouveaux arrivants d'expression française afin de maintenir notre équilibre linguistique. Pour cette raison, nous déployons de grands efforts pour attirer et retenir des immigrants francophones qui veulent s'établir et travailler au Nouveau-Brunswick. Entre autres, nous sommes la première province au pays à signer une entente sur l'immigration avec le gouvernement Trudeau et nous sommes, dans le cadre de cette entente, la seule province à adopter un axe francophone hors Québec. C'est donc une première au pays.
En 2016, nous avons dépassé notre objectif d'immigration francophone, lequel est passé à 24 % du nombre total d'immigrants francophones, grâce au Programme des candidats du Nouveau-Brunswick. Notre objectif à long terme est de 33 %.
En mars 2017, le Nouveau-Brunswick a été l'hôte du tout premier Forum sur l'immigration francophone. Au cours de cet événement historique, les ministres responsables de l'Immigration et de la francophonie canadienne se sont réunis pour se pencher sur les secteurs de collaboration possibles dans le but d'encourager l'immigration francophone hors Québec.
Nous nous préparons actuellement à lancer une version renouvelée du volet entrepreneurial qui cherchera à accroître le nombre d'entrepreneurs immigrants dans la province. Afin de soutenir nos efforts dans ce domaine, nous continuerons d'appuyer notre programme novateur de mentorat pour les entrepreneurs immigrants et les centres d'affaires La Ruche qui dotent les entrepreneurs immigrants d'outils nécessaires pour lancer une entreprise et s'établir avec succès dans la province.
[Traduction]
Parallèlement au Programme de mentorat pour les entrepreneurs immigrants, le Nouveau-Brunswick mène un projet pilote, le programme Assurer la relève des entreprises, à Fredericton, qui mettra en rapport les entrepreneurs immigrants avec les entreprises à vendre au Nouveau-Brunswick.
Selon notre gouvernement, il est essentiel d'appuyer les initiatives d’établissement qui aideront du côté de l’intégration et de la rétention des nouveaux arrivants dans les collectivités du Nouveau-Brunswick. Actuellement, 13 organismes fournissent des services dans l’ensemble de la province. Les nouveaux arrivants peuvent ainsi accéder aux services d’établissement dans les collectivités au Nouveau-Brunswick.
II est important d'encourager la participation des nouveaux arrivants au marché du travail de la province et de montrer à la population du Nouveau-Brunswick l’importance et les avantages d'une société diversifiée et multiculturelle. Les collectivités inclusives, un soutien pour toutes les familles néo-brunswickoises et des investissements dans la culture, nous y croyons.
Selon un récent sondage d'opinion réalisé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, les résidants du Canada atlantique expriment des points de vue plus positifs sur l’immigration et les réfugiés qu'ailleurs au Canada. Le Nouveau-Brunswick est fier d'avoir appuyé l’initiative d’établissement des réfugiés syriens du gouvernement fédéral l'an dernier, accueillant plus de 1 500 Syriens. Le Nouveau-Brunswick a accueilli plus de réfugiés syriens par habitant que toute autre province.
II est important de maintenir cet élan afin de continuer de créer des collectivités accueillantes pour tous les arrivants et d'accroître le nombre de nouveaux immigrants au Nouveau-Brunswick.
[Français]
Dans le cadre de ces démarches afin d'accroître l'immigration, le Nouveau-Brunswick a joué un rôle clé dans l'établissement de la Stratégie de croissance pour l'Atlantique et la négociation du Programme pilote d'immigration au Canada atlantique, ayant préconisé dès le début une stratégie d'immigration pour l'Atlantique. Grâce au nouveau Programme pilote d'immigration au Canada atlantique, la province tirera parti de possibilités de croissance pour accroître l'immigration et retenir les nouveaux arrivants au Nouveau-Brunswick.
Grâce à ce programme, nous pourrions doubler le nombre d'immigrants économiques au Nouveau-Brunswick et accueillir 646 familles. La province se concentre d'avantage sur l'engagement des employeurs et sur la rétention. Les employeurs du Nouveau-Brunswick se sont montrés très intéressés par le recours à l'immigration comme outil pour répondre à leurs besoins en main-d'oeuvre. Maintenant plus que jamais, nous travaillons de près avec les employeurs de la province dans les secteurs clés afin de recruter les travailleurs qualifiés qui répondent à leurs besoins en main-d'oeuvre.
[Traduction]
À cette fin, 200 employeurs ont manifesté un intérêt pour le projet pilote au Nouveau-Brunswick. D'ailleurs, plus de 140 employeurs ont soumis des demandes de désignation, ce qui s'est traduit par plus de 1 400 possibilités d'emploi. Notre taux de rétention s’établit actuellement à 72 %, et nous envisageons de l'accroître à 80 % en concentrant nos efforts d'intégration et de rétention.
Pour appuyer ces efforts, notre gouvernement a alloué 2,5 millions de dollars de plus aux activités ayant trait au projet pilote, dont une augmentation de l’engagement des employeurs et du soutien aux services d'établissement. Nous avons aussi lancé une campagne de sensibilisation publique « Nous sommes tous le N.-B. », pour sensibiliser les Néo-Brunswickois à nos défis démographiques et à nos difficultés à recruter des travailleurs qualifiés, ainsi qu'aux avantages de l’immigration et à la création de communautés accueillantes pour atténuer la situation.
Le Nouveau-Brunswick se réjouit des nombreuses possibilités que lui présente le nouveau projet pilote. Mentionnons notamment les possibilités découlant de la catégorie des diplômés étrangers, qui aideront nos établissements postsecondaires à attirer et à retenir plus d'étudiants étrangers dans la province.
La plus grande attention accordée aux étudiants étrangers par notre gouvernement a mené à plusieurs nouvelles initiatives, dont un plus grand engagement avec les universités et les collèges pour discuter des possibilités d'immigration, un nouveau service de formation linguistique à Moncton adapté aux besoins des étudiants étrangers, ainsi qu'une nouvelle catégorie d'entrepreneurs étudiants étrangers relevant du Programme des candidats du Nouveau-Brunswick, laquelle encouragera les étudiants à s’établir et à lancer une entreprise dans la province.
[Français]
Même s'il n'existe aucune solution simple aux défis démographiques de la province, nous croyons avoir réalisé des progrès importants et nous voulons continuer d'encourager la croissance de l'immigration dans la province.
Notamment, nous sommes rassurés de voir la récente augmentation du nombre d'immigrants qui nous a été allouée et nous souhaitons que ce nombre continue d'augmenter à l'avenir, ce qui nous permettra de répondre aux demandes en main-d'oeuvre des employeurs du Nouveau-Brunswick. Comte tenu de l'augmentation de notre allocation, notre province doit continuer de se concentrer sur les aspects importants de l'établissement et de la rétention.
À l'avenir, en encourageant les nouveaux arrivants à s'établir au Nouveau-Brunswick, nous atteindrons nos objectifs sur le plan de la création d'emplois et de la stimulation de l'économie et réussirons à faire du Nouveau-Brunswick le meilleur endroit où vivre, travailler et élever une famille.
Si vous souhaitez constater nos progrès par vous-mêmes, nous vous invitons à venir au Nouveau-Brunswick pour en savoir plus au sujet de nos efforts dans le domaine de l'immigration.
[Traduction]
Nous vous remercions de votre temps.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Bonjour.
Je vous remercie de nous avoir invités.
Nous sommes heureux d'être ici pour représenter l'Île-du-Prince-Édouard.
[Traduction]
Merci beaucoup de me donner l'occasion de vous présenter le point de vue de l'Île-du-Prince-Édouard sur cette question importante.
Deux ministères s'occupent des questions de démographie. Mon collègue, le ministre MacDonald n'a pu venir et m'a prié de vous faire part de ses regrets. Son ministère du Développement économique et du Tourisme englobe le Bureau de l'immigration de l'Île-du-Prince-Édouard. En ma qualité de ministre de la Main-d'oeuvre et des Études supérieures, j'ai pour mandat de stimuler la croissance démographique et les niveaux d'emplois.
La semaine dernière, le premier ministre MacLauchlan a annoncé un nouveau plan d'action démographique pour l'Île-du-Prince-Édouard axé sur le recrutement, la fixation des immigrants et le rapatriement des Prince-Édouardiens, de même que le développement économique rural.
Depuis quelques années, le profil démographique de l'Île-du-Prince-Édouard est encourageant. Depuis 2007, sous la poussée d'une solide immigration internationale, l'Île-du-Prince-Édouard est passée en tête des provinces de l'Atlantique en matière de croissance démographique. L'afflux de nouveaux arrivants a contribué à la santé de notre province sur bien des plans: socialement, culturellement et économiquement. Ce succès est concret. Notre PIB a augmenté de près de 2 % en 2016, soit de plus de 1 % au-dessus de la moyenne nationale. Nos ventes de produits manufacturés ont affiché la plus forte croissance de toutes les provinces et elle a dépassé la moyenne nationale de 1 %. Au cours des six derniers mois, notre taux de création d'emplois a augmenté de 2,8 %, et il est le plus élevé au pays. Au cours des cinq dernières années, le revenu total versé en traitements et en salaires n'a cessé de progresser.
Nous sommes sur la bonne voie, mais nous aussi sommes confrontés à des défis. Nous devons agir sans tarder pour ralentir, voire renverser deux tendances préoccupantes: l'exode des jeunes et le vieillissement de la population. Notre plan d'action énonce les mesures à prendre pour cela, mais nous ne pouvons y parvenir seuls. Ce plan vise à mobiliser les Prince-Édouardiens, nos entreprises, nos collectivités et le gouvernement fédéral afin que tous contribuent à la réalisation de notre ambitieux objectif de croissance démographique qui est d'atteindre 160 000 habitants d'ici la fin de 2022. Cela représente 10 000 Prince-Édouardiens de plus en cinq ans.
J'ai des diapositives à commenter en lien avec la façon dont nous réagissons aux aspects mentionnés dans la motion 39.
En 2016, la population du Canada a augmenté de 5 %. À ce chapitre, l'Île-du-Prince-Édouard est arrivée en tête des provinces du Canada atlantique, mais nous savons que cette région continue de tirer de l'arrière par rapport au reste du Canada. Nous sommes préoccupés par le fait que cet écart se creuse. Il y a 50 ans, le Canada atlantique représentait 10 % de la population du pays et elle n'en constitue plus aujourd'hui que 6,6 %. Comme dans toutes les provinces, le vieillissement de notre population est préoccupant. Un résidant du Canada atlantique sur cinq est âgé de plus de 65 ans.
Nous sommes la plus petite province du pays, mais nous sommes branchés, capables de nous adapter rapidement et de faire preuve d'innovation. Nous savons mettre à profit notre petite taille. L'an dernier, nous avons connu la plus forte croissance migratoire au Canada. Comme je l'ai dit, nous nous sommes dotés d'un plan ambitieux pour asseoir notre croissance démographique, mais nous sommes confrontés à de faibles taux de natalité et à des taux d'exode élevés chez les jeunes. Si la population est en progression dans la région de la capitale, dans les régions rurales, elle est en déclin. Cela est préoccupant.
Notre population active a suivi la tendance nationale avec une diminution de 2 %. C'est également préoccupant, surtout pour nos industries primaires, soit la pêche, l'agriculture et le tourisme. Afin de redresser cette courbe, notre plan d'action démographique vise à recruter des Prince-Édouardiens, à les inciter à rester sur l'île, à les faire éventuellement revenir ici s'ils se sont expatriés et à garantir l'essor de nos régions rurales.
Nous sommes heureux de constater la progression des niveaux d'immigration partout au Canada, si ce n'est que 95 % des immigrants accueillis par notre pays se retrouvent ailleurs, soit 40 % dans l'Ouest, 37 % en Ontario et 18 % au Québec. Tandis que la population de l'Atlantique représente environ 6,6 % de la population nationale, notre taux d'immigration n'a été que de 4,6 % en 2016.
Il convient de mentionner la distribution entre région rurale et région urbaine. Quand on parle de fixation de la population d'immigrants, il faut songer aux défis que représentent de petites régions comme l'Île-du-Prince-Édouard à cause de l'attraction exercée par les grands centres urbains.
Dans l'Île-du-Prince-Édouard, nous travaillons d'arrache-pied pour attirer des immigrants et, comme je l'ai dit, nous obtenons un certain succès à ce titre. La majorité des nouveaux arrivants parviennent du Programme des candidats des provinces, ainsi que du Programme de réinstallation des réfugiés qui a donné lieu à une augmentation du nombre de personnes accueillies. Nous nous réjouissons d'avoir contribué ainsi au programme d'accueil des Syriens qui est un exemple sur les plans de la croissance démographique et du soutien humanitaire. À la faveur du lancement du projet pilote dans l'Atlantique, nous avons mobilisé davantage d'employeurs et recensé un certain nombre de débouchés pour les immigrants.
Le nombre d'étudiants inscrits dans nos établissements postsecondaires ne cesse d'augmenter et nous en sommes à quelque 1 200 inscrits. Plus de 60 % d'entre eux ont fait part de leur intérêt à demeurer à l'Île-du-Prince-Édouard. L'établissement de passerelles entre le diplôme et l'emploi et la fixation des jeunes dans la province sont au coeur du travail de mon ministère et de notre plan d'action démographique.
Nous étudions aussi les modèles nationaux et internationaux susceptibles de nous permettre de stimuler l'essor des régions rurales. Il nous faut un plan de rétablissement des immigrants reposant sur un dialogue proactif et sur la libération de la croissance dans les parties rurales de l'Île-du-Prince-Édouard, de même que sur une approche coordonnée avec le gouvernement fédéral.
Par ailleurs, nous travaillons en étroite relation avec les organismes francophones afin de dynamiser cette communauté. Nous croyons que tous ces efforts, de même que la mobilisation communautaire, permettront d'améliorer les taux de fixation des immigrants.
Notre dernière diapositive reprend une partie de nos recommandations. Nous recommandons d'adopter une stratégie nationale axée sur le développement rural. Nous y voyons un avantage direct pour le Canada atlantique.
Nous avons besoin d'une stratégie coordonnée d'aide à l'établissement. Nous ne pouvons plus nous permettre que les gouvernements fédéral et provinciaux continuent de financer les initiatives d'aide à l'établissement et à l'intégration, sans nous appuyer d'abord sur un cadre coordonné. Nous serions heureux de participer à un projet pilote de modèle intégré à l'Île-du-Prince-Édouard.
Enfin, quand le gouvernement fédéral précédent a décidé de fermer 19 bureaux d'immigration régionaux, l'Île-du-Prince-Édouard s'est retrouvée sans services en personne, ce qui n'a pas été sans effet négatif sur notre province et sur nos clients. Les immigrants qui arrivent aujourd'hui doivent s'adresser au bureau d'enregistrement d'Halifax, en Nouvelle-Écosse. Nous demeurons la seule province au Canada où IRCC n'est pas représenté. Cette diminution du niveau de service vient aussi faire obstacle à notre succès. Nous apprécions la modernisation, mais dans ce cas, il est très important d'offrir des services en personne.
Nous appuyons votre recommandation numéro 24 et nous encourageons le Comité à étudier toutes les répercussions envisageables, en marge d'une analyse des coûts-avantages.
J'ai été très heureux de témoigner devant vous et je suis maintenant prêt à dialoguer.
Merci, monsieur le président.