:
Chers collègues, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous procédons à notre étude sur la souveraineté du Canada dans l'Arctique. Nous allons entendre aujourd'hui des témoins, avec nous dans la salle, pendant deux heures complètes.
Nous avons tout d'abord M. Jeffery Hutchinson, commissaire de la Garde côtière canadienne, et M. Mario Pelletier, sous-commissaire aux Opérations à la Garde côtière, tous deux du ministère des Pêches et des Océans. Nous avons aussi le major-général William Seymour, commandant adjoint, Opérations interarmées, au ministère de la Défense nationale. Nous avons enfin Mme Jane Weldon, directrice générale, Sécurité et sûreté maritimes, au ministère des Transports. Je vous souhaite tous la bienvenue.
C'est toujours très stimulant pour nous d'accueillir des témoins pendant deux heures complètes. Je crois savoir que vous avez des déclarations liminaires, alors je vais céder la parole tout d'abord à M. Hutchinson, avant de passer aux autres témoins. Ensuite, chers collègues, nous passerons aux questions.
Allez-y, monsieur.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous les membres du Comité. Comme il a été mentionné, je m'appelle Jeff Hutchinson et je suis commissaire de la Garde côtière. J'ai le plaisir d'être accompagné par Mario Pelletier, qui est sous-commissaire aux Opérations à la Garde côtière. C'est un honneur de nous trouver ici aujourd'hui avec nos collègues des forces armées et de Transports Canada, avec qui nous travaillons en étroite collaboration. Nous sommes heureux, et c'est passionnant comme l'a mentionné le président, d'avoir l'occasion de discuter de la souveraineté du Canada, tout particulièrement dans l'Arctique, et de parler des rôles que jouent nos organisations respectives dans le Nord.
C'est sans doute une évidence de le dire, mais le terme « souveraineté » peut être difficile à cerner, étant donné qu'il s'accompagne souvent de complexités juridiques et géopolitiques. Aujourd'hui, mes collègues et moi souhaitons nous pencher sur trois aspects de la souveraineté, et nous espérons que les renseignements vous seront utiles dans votre travail. Ces trois aspects sont l'intendance, la sûreté et la sécurité, particulièrement en ce qui a trait à la réglementation des activités dans le Nord canadien. Je vous fournirai des précisions sur le rôle de la Garde côtière, notamment en ce qui concerne l'intendance dans l'Arctique, tandis que mes collègues aborderont la question de la sûreté et de la sécurité respectivement. Nous vous parlerons comme si la mission arctique et notre présence dans la région étaient compartimentées. Il est important de souligner, toutefois, que nos organisations travaillent en très étroite collaboration, dans un partenariat qui est, à notre point de vue, très efficace.
Le mandat de la Garde côtière canadienne inclut des pouvoirs qui nous confèrent le commandement des opérations de recherche et sauvetage et d'intervention environnementale sur l'eau, des pouvoirs qui se rattachent à la responsabilité de premier intervenant. Il se peut que la notion d'intendance donne une meilleure idée de notre mandat, en particulier dans l'Arctique. Pourquoi je relie l'intendance à la souveraineté? Parce que nous nous soucions de ce que nous valorisons. Nous prenons soin de ce qui nous appartient. C'est notre connexion à l'Arctique qui nous pousse à protéger cet environnement fragile et éloigné, à élaborer des partenariats avec des peuples de traditions anciennes, et à permettre une science de pointe dans une région en évolution rapide.
Permettez-moi de préciser — je ne veux pas dire que la Garde côtière est le seul intendant de l'Arctique. Pas du tout. Nous sommes l'un des intendants de l'Arctique. L'avis exprimé par le major-général Seymour à propos de la sécurité de l'Arctique et celui de Mme Weldon sur la réglementation appropriée du trafic dans l'Arctique contribuent tous deux à donner un solide point de vue sur la manière dont le Canada exerce sa souveraineté dans l'Arctique. Je soutiens que le rôle de la Garde côtière en matière d'intendance va dans le même sens.
[Français]
La Garde côtière canadienne est considérée comme un chef de file pour les questions relatives à l'Arctique. Qu'est-ce que cela signifie concrètement?
La Garde côtière apporte une connaissance du domaine maritime à ses partenaires fédéraux, comme les forces armées et Transports Canada, par l'intermédiaire du bureau des Services de communications et de trafic maritimes d'Iqaluit. Ce bureau assure une connaissance opérationnelle constante dans tout l'Arctique nord-américain pendant toute la saison de navigation.
La Garde côtière déploie jusqu'à sept brise-glaces dans l'Arctique pour assurer le ravitaillement des collectivités, soutenir les sciences de l'Arctique et faciliter la navigation commerciale. La majorité de ces navires sont équipés d'un hélicoptère. Il va sans dire qu'ils interviennent au besoin dans des opérations de recherche, de sauvetage et d'intervention environnementale. Les services comprennent l'escorte de navires, la fourniture d'information sur les glaces et des conseils sur les itinéraires, le déglaçage des ports, la lutte contre les crues et l'approvisionnement des collectivités nordiques en marchandises sèches et en carburant.
En date du 13 septembre de cette année, la Garde côtière avait effectué 57 missions d'escorte et coordonné 30 missions de recherche et de sauvetage.
[Traduction]
La Garde côtière est responsable de quelque 2 000 aides à la navigation dans l'Arctique, notamment des bouées, des balises et des tours de radiodiffusion, qu'elle installe et entretient pour assurer la sécurité de la navigation. Le programme des aides à la navigation aide les navigateurs à établir leur position et leur cap, avertit des dangers et des obstructions qui menacent la navigation et balise les itinéraires privilégiés. Nous contribuons aussi à la connaissance du domaine maritime du Canada dans les latitudes élevées en identifiant et surveillant les navires qui se trouvent dans cette zone. Notre base de Hay River dans les Territoires du Nord-Ouest assure une présence toute l'année, en nous concentrant sur le fleuve Mackenzie.
La Garde côtière maintient de solides partenariats avec les peuples autochtones qui dépendent de nos brise-glaces pour assurer la livraison en temps opportun du carburant, des matériaux de construction, des véhicules et de toutes les sortes de marchandises qu'il n'est pas rentable de transporter par avion. Nous nous sommes engagés sans réserve à travailler avec des partenaires et des intervenants autochtones afin de garantir la sûreté et la sécurité du transport maritime dans l'Arctique. Nous menons plusieurs initiatives à l'appui de cet engagement. Par exemple, nous avons 15 unités de la Garde côtière auxiliaire canadienne actives dans les collectivités, avec plus de 200 membres de la Garde côtière auxiliaire et 25 navires. On s'attend à ce que ces chiffres augmentent en 2019.
Nous construisons également des bases et formons des habitants locaux en recherche et sauvetage. Le 28 juin dernier, nous avons ouvert une station saisonnière de bateaux de sauvetage côtier à Rankin Inlet, une première dans le Nord et dont les équipages sont composés de jeunes inuits, afin d'améliorer notre capacité de recherche et sauvetage et de renforcer nos relations avec ces communautés.
[Français]
En tant qu'actif du gouvernement du Canada, la flotte appuie depuis longtemps les activités d'application de la loi que mènent la Défense nationale, la Gendarmerie royale du Canada, ou GRC, et d'autres ministères fédéraux. Les brise-glaces de la Garde côtière offrent aussi une plateforme scientifique mobile aux scientifiques canadiens dans l'Arctique.
En 2014 et en 2015, nous avons participé à la définition, par le Canada, de son plateau continental pour l'océan Arctique en déployant nos brise-glaces jusqu'au pôle Nord, où ils ont travaillé de concert pour cartographier ces eaux.
[Traduction]
Grâce au Plan de protection des océans, nous prolongeons la saison d'opération des navires de la Garde côtière dans l'Arctique, ce qui permet de ravitailler les communautés du Nord plus tôt en carburant et autres biens importants. Une saison plus longue signifie de meilleurs débouchés économiques pour les communautés du nord qui comptent sur le mouvement de leurs marchandises vers les marchés du sud.
Avant de conclure, j'aimerais simplement mentionner que la Garde côtière coopère également avec d'autres pays dans des dossiers qui concernent l'Arctique. Notre principale tribune est le Forum des gardes côtières de l'Arctique, au sein duquel nous collaborons avec sept autres pays arctiques dans des opérations pour nous assurer que nos gardes côtières travaillent ensemble pour couvrir les vastes distances qui sont caractéristiques de la région arctique.
L'Arctique suscite de plus en plus d'intérêt à l'heure où les changements climatiques rendent l'Arctique canadien plus accessible au fret maritime et au développement économique. L'augmentation du fret maritime entraîne une augmentation du risque d'accident. Certains pensent qu'il est plus facile pour un navire de naviguer dans les eaux du Nord quand les glaces fondent, mais c'est faux. En fait, l'imprévisibilité des glaces flottantes fait augmenter les risques pour la navigation. Ces facteurs continueront d'augmenter la demande de services de la Garde côtière.
Merci, monsieur le président, et merci à vous, mesdames et messieurs les membres du Comité, de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole. Nous nous ferons un plaisir, mes collègues et moi, de répondre à vos questions.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour. Je suis le major-général Bill Seymour, et j'ai l'honneur de me présenter devant le Comité aujourd'hui, en compagnie du commissaire Hutchinson et de mes collègues de la Garde côtière canadienne, et bien sûr, de Mme Jane Weldon, de Transports Canada.
[Français]
Je suis commandant adjoint du Commandement des opérations interarmées du Canada, qui est responsable de la planification et de l'exécution des opérations ainsi que des exercices interarmées des Forces armées canadiennes partout dans le monde, y compris dans le Grand Nord.
[Traduction]
L'Arctique est une priorité essentielle pour les Forces armées canadiennes. Sa sécurité et sa défense font partie intégrante de nos missions principales, comme il est défini dans notre politique de défense Protection, Sécurité et Engagement.
Dans le cadre de notre vision de protection du Canada et de sécurité en Amérique du Nord, nous sommes chargés de détecter, empêcher et contrer les menaces, d'effectuer des opérations de recherche et sauvetage et de répondre aux catastrophes et aux urgences au pays. En ce sens, les Forces armées canadiennes protègent les Canadiens et maintiennent la souveraineté du Canada dans l'Arctique de deux grandes façons. D'abord, en assurant une présence à longueur d'année dans l'Arctique, et ensuite, en menant des opérations de connaissance du domaine qui nous permettent d'être au fait de la situation.
Le point d'ancrage de la présence des Forces armées canadiennes dans le Nord est la Force opérationnelle interarmées-Nord à Yellowknife, qui est aussi à la tête de détachements permanents à Whitehorse et Iqaluit. J'ai parlé hier avec le commandant de la force opérationnelle, le brigadier-général Carpentier, et il a hâte de vous accueillir là-bas.
Nous partageons des installations avec Ressources naturelles Canada à Resolute Bay qui hébergent le Centre d'entraînement dans l'Arctique des Forces armées canadiennes, ainsi que le Programme du plateau continental polaire canadien. Nous partageons aussi les installations de Fort Eureka et de la Station des Forces canadiennes Alert avec le personnel d'Environnement et Changement climatique Canada.
[Français]
Les Rangers canadiens sont une partie intégrante de notre présence permanente dans le Nord. Ils appuient les opérations dans l'Arctique et sont un lien important avec les communautés du Nord et les autochtones.
[Traduction]
Nous menons toute une série d'opérations et d'exercices, notamment dans le cadre de l'opération Nanook, afin de maintenir notre capacité d'opérer efficacement et d'être un partenaire clé dans la sécurité, la sûreté et la défense de l'Arctique.
Nous fournissons également des services de recherche et sauvetage et avons la capacité de déployer rapidement des forces dans l'Arctique à partir du sud du Canada. J'aimerais souligner qu'en raison des défis opérationnels posés par l'environnement arctique rigoureux, la collaboration avec des partenaires aux niveaux communautaires, territoriaux, fédéraux et internationaux est essentielle à ce que nous faisons dans le Nord.
La connaissance de la situation en Arctique est essentielle au maintien de la sécurité dans la région. À l'occasion de l'opération Limpid, notre opération courante de surveillance nationale, nous détectons les menaces visant la sécurité canadienne dès que possible dans tous les domaines. Pour ce faire, nous travaillons en étroite collaboration avec la Garde côtière canadienne, Transports Canada, l'Agence des services frontaliers du Canada et la Gendarmerie royale du Canada, par l'intermédiaire des centres des opérations de la sécurité maritime, ou COSM, pour détecter et évaluer les menaces d'origine maritime.
Le NORAD joue aussi un rôle fondamental dans la connaissance du domaine dans le Nord grâce à ses missions d'alerte aérospatiale, de contrôle aérospatial et d'alerte maritime pour l'Amérique du Nord. En raison des activités et des intérêts internationaux accrus dans la région, il est de plus en plus important d'assurer la sécurité et la défense des Canadiens dans le Nord.
[Français]
Pour accomplir cela, nous nous fondons sur la politique Protection, Sécurité, Engagement pour augmenter la mobilité, la portée et la présence des Forces armées canadiennes dans le Nord.
[Traduction]
Pour ce faire, nous faisons l'acquisition de diverses capacités axées sur l'Arctique, notamment des navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique — le premier ayant touché l'eau salée pour la première fois samedi dernier — et des capacités spatiales, une flotte d'aéronefs de recherche et sauvetage, ainsi que des améliorations à nos hélicoptères de recherche et sauvetage. Je vais intégrer ces capacités dans une approche « systèmes de systèmes » pour la connaissance du domaine. Cela signifie que nous devrons combiner les données de toutes nos ressources et celles de nos partenaires dans chaque domaine pour brosser un tableau clair de la situation.
Dans les prochaines années, nous allons continuer à collaborer avec nos partenaires américains pour moderniser le NORAD, en tenant compte de l'éventail de menaces et des nouvelles technologies pour améliorer la surveillance dans l'Arctique. Nous mènerons également des opérations et des exercices interarmées pour renforcer la mise en commun de l'information avec nos alliés et partenaires de l'Arctique, notamment l'OTAN. La table ronde sur les forces de sécurité de l'Arctique, dont le Canada a été le pays hôte pour la première fois en mai, et que je préside, est une tribune importante pour la collaboration au niveau international.
Finalement, nous continuerons de collaborer avec nos partenaires fédéraux, territoriaux et locaux dans l'esprit d'une approche pangouvernementale à la sécurité dans l'Arctique. Nous entretenons d'excellentes relations avec ces partenaires, notamment les collectivités autochtones et nordiques, et nous allons maintenir ces efforts de collaboration.
C'est un plaisir d'être avec vous aujourd'hui et je serai heureux de répondre à vos questions.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Tout comme mes collègues, le commissaire Hutchinson et le major-général Seymour, je suis heureuse d'avoir l'occasion de comparaître devant le Comité pour discuter des aspects de la souveraineté canadienne dans l'Arctique qui touchent au transport maritime.
L'augmentation du commerce mondial dans l'Arctique a fait en sorte que le développement des ressources dans le Nord est devenu, et demeurera, de plus en plus important pour le Canada. Le potentiel économique du Nord est devenu de plus en plus important pour d'autres États arctiques également, de même que pour des États non arctiques qui ont des intérêts dans le Nord. Il est donc essentiel pour le Canada de continuer à exercer sa souveraineté dans les régions maritimes qui relèvent de sa compétence.
[Français]
À cet égard, plusieurs ministères et organismes fédéraux collaborent avec des partenaires provinciaux, territoriaux, communautaires et internationaux pour maintenir une présence canadienne, une capacité d'intervention et d'application de la loi de même qu'une connaissance adéquate de la situation.
Transports Canada, la Garde côtière canadienne et le ministère de la Défense nationale collaborent avec d'autres partenaires pour garantir la sûreté et la sécurité des bâtiments par l'entremise d'un régime législatif qui comporte des exigences uniques pour les navires exploités dans l'Arctique canadien.
[Traduction]
Dans son allocution, le commissaire Hutchinson a parlé de trois piliers: l'intendance, la sûreté et la sécurité. Le principal rôle de Transports Canada est lié à son rôle dans la réglementation de la sécurité et de la sûreté dans le Nord. Nous n'avons pas de beaux navires sur lesquels tous aiment voyager.
[Français]
Deux principales mesures législatives, la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada et la Loi sur la sûreté du transport maritime, établissent le cadre pour les autorités de Transports Canada et les bâtiments exploités dans les eaux canadiennes, y compris ceux dans l'Arctique.
[Traduction]
Une troisième loi, la Loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques, s'applique uniquement aux navires qui naviguent dans les eaux arctiques canadiennes. En décembre dernier, Transports Canada a adopté le nouveau règlement sur la sécurité de la navigation et la prévention de la pollution dans les eaux arctiques, qui inclut les exigences du Code polaire de l'Organisation maritime internationale.
De plus, le Plan de protection des océans, ou PPO, améliorera les opérations de surveillance de la sécurité et sûreté maritimes de Transports Canada dans l'Arctique, de même que, bien sûr, celles de la Garde côtière canadienne et des autres partenaires du plan. Il facilitera également la surveillance et le signalement des sources de pollution marine locale provenant des navires hauturiers.
[Français]
Ces efforts, qui appuieront également la souveraineté du Canada, tireront surtout avantage de la construction d'un hangar à Iqaluit pour les vols de patrouille réalisés en vertu du Programme national de surveillance aérienne.
Dans le cadre du Programme, 500 heures de vol de surveillance par année sont effectuées dans l'Arctique canadien. Ces vols ont lieu pendant la saison de navigation dans l'Arctique, de juillet à octobre ou novembre.
Dans le cadre d'une autre initiative du Plan de protection des océans, Transports Canada travaille en partenariat avec deux collectivités de l'Arctique, soit Cambridge Bay et Tuktoyaktuk, pour mettre à l'essai un système de sensibilisation aux activités maritimes complet et convivial qui affichera des renseignements et des données sur l'activité maritime, y compris le trafic maritime.
[Traduction]
Le système fournira aux collectivités côtières et autochtones un portrait en temps réel de l'activité maritime dans les eaux locales.
Comme je l'ai mentionné précédemment, nous collaborons avec nos partenaires à tous les niveaux pour protéger la région maritime du Canada dans l'Arctique. Il est plus facile d'identifier les menaces qui planent sur la sécurité maritime et de les atténuer si tous les organismes gouvernementaux collaborent pour échanger de l'information, contribuer à dresser un portrait commun de la situation maritime et mettre en commun leurs ressources, leurs outils et leur expertise afin de mener ensemble des évaluations du risque ou de la menace.
Transports Canada est l'un des cinq principaux partenaires dans les centres des opérations de la sécurité maritime, ou COSM, dont vous a parlé un peu plus tôt le major-général Seymour. Ces centres jouent un rôle clé dans la surveillance du trafic maritime et des activités de renseignement dans le Nord.
[Français]
Par l'entremise de ces centres, Transports Canada a accès à une vaste gamme de sources de renseignements qui contribuent à la connaissance du domaine maritime.
Celles-ci comprennent les opérations régionales, les réseaux d'échange d'information avec les partenaires nationaux et internationaux, le Programme national de surveillance aérienne et les rapports d'information préalables à l'arrivée.
Pour conclure, j'ajoute que Transports Canada demeure déterminé à appuyer la souveraineté du Canada dans l'Arctique en assurant un réseau de transport maritime sûr et sécuritaire dans les eaux arctiques canadiennes et en protégeant l'environnement maritime de la région des répercussions de la navigation.
[Traduction]
Transports Canada continuera de travailler en étroite collaboration avec ses partenaires à tous les niveaux, y compris l'industrie, pour échanger de l'information et collaborer à l'identification, la prévention et l'atténuation des menaces qui planent sur la sécurité et la sûreté maritimes. Ce faisant, nous continuerons d'améliorer notre connaissance de la situation et notre capacité d'exercer la souveraineté du Canada dans l'Arctique.
Je vous remercie, et nous avons vraiment très hâte de répondre à vos questions.
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En fait, le régime de droits est administré par la Garde côtière. Comme Mme Weldon l'a décrit, on impose normalement des droits à un navire qui entre dans un port canadien.
Dans l'Arctique, on accorde une dispense de droits assez étendue, en particulier aux navires qui consacrent plus de 50 % de leur jauge au ravitaillement des collectivités. Elle s'applique au nord du 60e parallèle. On tient toujours compte de détails et de nuances, y compris dans le cas des navires qui se rendent au nord du 60e parallèle pour atteindre une destination finale qui se trouve au sud du 60e parallèle, comme Churchill.
Pour répondre à l'autre partie de votre question, celle de savoir si nous avions envisagé d'imposer des droits à l'extérieur de ce cadre: oui, nous avons fait des travaux à cet égard. La philosophie générale, notamment en ce qui touche la recherche et le sauvetage, est que nous n'imposons pas de droits. Nous avons déterminé si nous devrions appliquer un barème tarifaire à un navire de croisière lorsque le principal service que nous pourrions lui offrir serait celui de brise-glaces plutôt que de recherche et de sauvetage ou d'intervention en cas de catastrophe environnementale... On s'interroge sur certains points.
À l'échelle internationale, la philosophie veut qu'on n'impose pas de droits pour les opérations de recherche et de sauvetage, car on ne veut pas que quelqu'un hésite à demander de l'aide en fonction de sa capacité de payer.
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Le PPO prévoit un certain nombre d'initiatives qui sont avantageuses pour l'Arctique.
Comme le commissaire vient de le dire, la première concerne la prolongation de la saison. L'année dernière, nous avons passé 35 jours de plus en mer. Nous comptons y ajouter encore 10 jours au cours des prochaines années; en gros, nous serons là quelques semaines plus tôt au printemps et en juin pour ensuite quitter les lieux en novembre, quelques semaines plus tard que d'habitude. C'est un élément important parce que les navires de ravitaillement sont là-bas, à la lisière des glaces, de plus en plus tôt et ils veulent commencer leurs activités. Bien entendu, ils doivent s'adapter à l'état des glaces, mais nous nous engageons à être là pour les appuyer.
Une autre initiative porte sur la Garde côtière auxiliaire. Nous en avons créé une section locale dans l'Arctique. Afin de situer les choses dans leur contexte, la Garde côtière auxiliaire compte environ 4 000 membres et près de 1 100 unités à l'échelle du Canada. Dans l'Arctique, à l'heure actuelle, nous en sommes à 15 unités, auxquelles nous ajouterons 5 autres l'année prochaine, et nous avons environ 200 membres. Nous travaillons très fort pour en élargir la portée. Nous allons également accroître le rôle de la Garde côtière auxiliaire. Pour l'instant, elle se concentre sur les activités de recherche et de sauvetage, alors que nous assurons la formation et tout le reste, mais nous voulons qu'elle fasse partie des efforts d'intervention d'urgence. Ainsi, en cas de pollution, nous pouvons compter sur la présence de ses membres puisqu'ils sont déjà sur le terrain, directement dans la collectivité. Là encore, nous offrirons de la formation dans ce domaine.
Cette année, nous avons également ouvert la première station de bateaux de sauvetage côtier à Rankin Inlet. C'est un programme que nous avons administré dans le Sud pendant de nombreuses années. Nous embauchons des étudiants pour assurer la prestation des services de recherche et de sauvetage. Cette initiative connaît un franc succès à Rankin. Nous avons parcouru les 45 collectivités du Nord et nous avons effectué une évaluation des risques, à l'issue de laquelle nous avons conclu que Rankin était le meilleur emplacement. De plus, nous avons fait du recrutement dans les collèges, et nous avons embauché de jeunes Autochtones pour entretenir la station cet été. D'ailleurs, ils viennent de boucler le travail la semaine dernière.
Enfin, j'aimerais parler du réseau opérationnel. Peu de gens le savent, mais le centre des Services de communication et de trafic maritimes à Iqaluit surveille l'ensemble de l'Arctique. C'est à cet organisme que les gens présentent les notifications pour le NORDREG, les demandes de renseignements sur l'état des glaces, etc. Le centre est doté de gens professionnels et dévoués qui fournissent de l'information et surveillent les activités. Nous avons modernisé tous les centres, qui sont desservis par 11 tours de transmission à la grandeur de l'Arctique. Nous travaillons maintenant à mettre à niveau les liaisons entre ces tours pour nous assurer d'utiliser une technologie de pointe afin de garantir la fiabilité des réseaux de communication, en plus d'élaborer un plan de continuité des activités.
Tout cela fait partie des investissements pour l'Arctique.
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Notre rôle est, bien entendu, beaucoup plus limité au chapitre des opérations proprement dites, mais dans le cadre du Plan de protection des océans, nous avons obtenu du financement pour être en mesure d'assurer l'inspection des navires dans l'Arctique. Nous avons pu accroître considérablement la disponibilité de nos inspecteurs dans le Nord. Ils y passent une grande partie de la saison pour inspecter les navires dans différentes installations, comme à Baffinland, ainsi que dans différents ports. Cela nous permet de nous assurer que le niveau de sécurité maritime à bord des navires là-bas est maintenu de la même manière. Autrefois, l'inspection se faisait dans le Sud, mais certains navires ne se déplacent pas souvent jusque-là, et ce n'est pas la même chose.
Par ailleurs, toujours dans le cadre du Plan de protection des océans, nous avons injecté des fonds considérables pour la formation. Nous avons conclu une entente de contribution avec l'institut à Iqaluit, lequel a maintenant ouvert un centre de formation à Hay River, qui en était dépourvu auparavant. Ce centre offre de la formation maritime dans l'optique de créer un bassin de marins plus qualifiés pour les divers emplois dans le Nord afin d'accroître le niveau de sécurité pour les personnes qui pêchent ou qui s'adonnent à d'autres activités maritimes traditionnelles.
Troisièmement, comme je l'ai mentionné dans ma déclaration préliminaire, nous avons collaboré avec un certain nombre de groupes inuits pour déterminer comment mieux leur fournir des renseignements destinés à améliorer leur connaissance du domaine maritime. Il y a certains enjeux dans le Nord — par exemple, lorsqu'on est à bord d'un bateau — concernant l'accès à l'information captée par satellite ou à d'autres renseignements pour savoir qui se trouve dans l'Arctique et sur l'eau. Notre objectif est de nous assurer d'avoir un outil adapté à leurs besoins, comme une application, au lieu de recourir au genre de choses qui sont actuellement disponibles sur place et qui sont conçues pour les besoins d'autres personnes.
Je devrais également souligner qu'en dehors du Plan de protection des océans, nous collaborons avec des sociétés minières dans le Nord pour voir si elles ont besoin de services de pilotage officiels, que ce soit par l'entremise de l'une des administrations de pilotage officielles ou sous forme de services moins officiels, mais qui nécessitent tout de même certaines compétences afin de pouvoir transporter ces grands navires aux divers ports et d'assurer leur débarquement en toute sécurité. Comme vous pouvez l'imaginer, un gros cargo n'est pas ce qu'il y a de plus facile à « stationner », comme nous aimons le dire à la blague. Nous travaillons maintenant avec diverses entreprises pour faire en sorte que les services appropriés soient en place afin d'éviter les accidents.
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J'ai examiné la politique de la Chine pour l'Arctique et, de toute évidence, du point de la défense, étant donné le bilan de la Chine sur la scène mondiale... J'ai passé trois ans au service du commandement du Pacifique des États-Unis et j'ai vu l'expansion chinoise dans la mer de Chine méridionale, ce qui inquiète, bien sûr, non seulement les gens en Asie-Pacifique, mais aussi ceux qui ont une vision sombre du monde et ceux qui, un peu partout sur la planète, cherchent à faire les choses en dehors de l'ordre international fondé sur des règles.
Sur le plan de la défense, et si nous examinons le document de la Chine, nous constatons que les intérêts de ce pays s'étendent aux quatre coins du monde pour garantir l'accès aux ressources destinées à alimenter ses industries. Du point de vue de la défense, je ne suis pas inquiet puisque l'approche de la Chine repose, pour l'heure, sur la participation et la coopération dans ce domaine. Quant au fait que la Chine se qualifie d'« État quasi arctique », je crois que ces mots ont de quoi irriter un peu les Canadiens puisque le Canada est un véritable État arctique. Mais peu importe la position qu'un pays choisit d'adopter en matière de défense, nous ne considérons pas la Chine comme une menace dans notre région arctique. Nous la percevons comme un pays qui aspire à obtenir un accès garanti aux voies de communication et de commerce maritime à l'échelle internationale, ce qui constitue son principal domaine d'intérêt. La Chine envisage d'accéder aux ressources du monde entier, et l'Arctique canadien est certainement un de ses points de mire.
Je m'inquiète moins d'une opération militaire chinoise dans l'Arctique que de la présence de sociétés chinoises qui achètent des entreprises canadiennes ou des infrastructures canadiennes ou, pire encore, qui s'adonnent à des cyberactivités. Voilà ce que j'ai à dire à ce sujet, du point de vue de la défense.
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La formulation de votre question est intéressante. Si vous examinez les documents que vous avez reçus, notamment ceux de M. Lajeunesse et d'autres experts en matière de souveraineté...
En toute honnêteté, je ne trouve pas que la souveraineté canadienne soit attaquée ou menacée. Nous jouissons d'une souveraineté au Canada. Elle nous est propre, et je crois d'ailleurs que vous avez entendu des représentants d'Affaires mondiales Canada, qui ont parlé de la souveraineté du point de vue juridique. Dans le contexte de la défense, je suppose que notre intérêt pour la souveraineté correspond à ce que vous avez dit, commissaire, au sujet de la sécurité — quiconque néglige la souveraineté risque de la perdre un jour.
Du point de vue de la défense, notre intérêt principal dans le Nord, c'est de demeurer au fait de la situation là-bas et d'assurer une présence à longueur d'année pour voir ce qui se passe et intervenir en conséquence, qu'il s'agisse d'incursions de kayakistes là-bas ou de l'arrivée imprévue d'autres navires ou, encore, de ceux qui pourraient chercher à nous faire du tort à un moment donné lorsque les voies navigables s'ouvriront, faisant ainsi accroître considérablement le trafic maritime, peut-être d'ici une décennie ou deux. Voilà le genre de choses auxquelles nous prêtons attention.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Le problème que pose le fait de programmer une séance de deux heures, c’est que vous serez forcés de me tolérer pendant deux séries de questions. Je vous remercie donc de votre patience.
Parmi les nombreux sujets abordés, nous avons parlé des biens qui existent dans l’Arctique, et je pense que les membres des deux côtés de la table sont préoccupés à ce sujet. Je souhaite parler des infrastructures pendant un moment. Comme le gouvernement l’apprend maintenant, bon nombre de projets d’infrastructures ne sont pas menés à bien aussi rapidement que vous le souhaiteriez. Les difficultés s’accentuent dans l’Arctique. Les initiatives conservatrices, comme la route vers Tuktoyaktuk, qui est maintenant terminée… Nous ne sommes plus là pour l’inaugurer, si je peux m’exprimer ainsi.
Pendant une minute, j’aimerais parler de ce qui viendra après l’achèvement de la route vers Nanisivik, le port en eau profonde dont l’ouverture est prévue pour cet automne. Est-ce que les Forces armées canadiennes et la Garde côtière peuvent me confirmer que nous respecterons l’échéance de l’automne de l’année en cours, comme je l’ai entendu dire? Quelles sont vos attentes en matière d’opérations et de ravitaillement en carburant au Nunavut en ce qui concerne ce bien?
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Monsieur, je pense que vous posez une question hypothétique qui repose en partie sur un événement organisé par les Russes pour nous en mettre plein la vue. Je crois que des témoignages antérieurs ont souligné qu’une partie de la trousse qu’ils ont utilisée est probablement d’origine canadienne.
Comme un certain nombre de commentateurs l’ont laissé entendre, et je partage leur point de vue, lorsque vous examinez le renforcement russe dans le Nord du pays et la partie de l’Arctique que les Russes possèdent, il est intéressant de constater qu’il découle d’un certain nombre de facteurs. Premièrement, du point de vue de l’état d’esprit des Russes, il est nécessaire de renforcer le Nord, car 2,5 millions d’entre eux vivent dans cette région. C’est un aspect fondamental du caractère russe. Le Nord est leur étranger proche. Il est certain qu’ils prêtent attention à cette région, en particulier parce que sa sécurité a pris fin au cours des années 1980. L’état actuel de leur positionnement défensif dans le Nord est inférieur à ce qu’il était au plus fort de la guerre froide. En conséquence, cela ne représente certainement pas le genre de sujets d’inquiétude que certaines personnes ont semblé indiquer.
Deuxièmement, ce renforcement est lié à leur désir de faire de l’océan Arctique le trajet de prédilection pour expédier des marchandises de la Chine à l’Europe ou, peut-être, l’Amérique du Nord. Cette priorité ou logique économique qui fait du Nord la clé de l’avenir économique de la Russie est, à mon avis, au coeur de ce renforcement.
Troisièmement, la flotte nordique de la Russie est établie dans cette région. Le renforcement vise donc en partie à garantir que les Russes sont en mesure de protéger cette capacité du Nord. Alors, j’estime qu’il est hypothétique d’en conclure que, dans 20 ou 30 années, les Russes pourraient souhaiter mener des opérations en Amérique du Nord ou chercher à le faire, et je crois que cette conclusion n’est pas nécessairement corroborée par nos observations actuelles.
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Merci beaucoup. Je remercie le Comité, particulièrement Mme Vanderbeld, d'avoir l'indulgence de me laisser poser quelques questions. Anita m'a accordé du temps, je suppose, mais merci quand même.
Sachez tout d'abord que je vous suis très reconnaissante de nous avoir donné une séance d'information. J'ai quelques questions, qui entrent dans deux ou trois catégories.
Permettez-moi de commencer par la question suivante. Je pense que jusqu'à présent, ce sont nos collègues de la Garde côtière qui sont venus les plus près d'admettre que nous intervenons tous en territoire inuit quand nous sommes dans l'Arctique. Il me semble qu'en vertu de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones — et c'est peut-être implicite dans vos propos —, l'existence de l'Inuit Tapiriit Kanatami et la gouvernance qu'il exerce dans les territoires du Nord constituent en fait une excellente manière de prouver notre souveraineté.
Je veux vous demander de réfléchir à cela et de nous dire, si vous le pouvez, s'il existe un rôle, dans le cadre votre travail, pour une réflexion sur le Conseil de l'Arctique à titre de structure de gouvernance circumpolaire, au sein de laquelle les Inuits peuvent occuper un siège? Dans quelle mesure cette initiative appuie-t-elle nos intérêts? Cette question concerne peut-être plus Transports Canada que la Garde côtière ou l'armée, mais je vous la pose néanmoins.
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Je commencerai peut-être par ce qui est un truisme chez les gens de la mer, mais sachez que je ne veux pas faire preuve de désinvolture. Les navires s'aventurent à bien des endroits éloignés dont nous sommes responsables, notamment sur le plan des activités de recherche et de sauvetage dans le milieu de l'Arctique ou du Pacifique. Nous pouvons partir de ce point de vue.
Je pense que dans une certaine mesure, nos capacités et nos capacités combinées de réaction sont certainement une démonstration de la souveraineté du Canada, mais je pense qu'il faut tenir compte d'un contexte plus large. On a déjà fait référence à la Loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques et au Système de trafic de l'Arctique canadien. Il s'agit de régimes uniques que nous avons appliqués, admettant que l'exercice de la souveraineté du Canada dans l'archipel n'est pas exactement le même que dans les Caraïbes ou l'Asie du Sud-Est, par exemple.
Nous sommes conscients du fait que l'ITK dirige des gens qui ont de l'eau solide dans leur cour arrière depuis des millénaires. Tout cela pour dire que si vous commencez avec ce cadre, puis que vous ajoutez les efforts de l'Organisation maritime internationale déploie au chapitre du code polaire, ce dernier témoigne du fait que la communauté internationale admet que les activités dans l'Arctique se déroulent dans un environnement unique.
Nous avons alors le cadre nécessaire pour indiquer aux exploitants que leurs navires de croisière figurent maintenant parmi nos principaux risques dans l'archipel, constituant une menace peut-être supérieure à celle des sous-marins russes. Ils doivent donc agir de manière responsable et être autosuffisants. Le Crystal Serenity a établi une norme particulièrement élevée à cet égard. D'autres croisiéristes portent attention à cela.
Quand les choses vont mal, comme c'est parfois le cas, il ne fait aucun doute que les dispositions du code polaire, du Système de trafic de l'Arctique canadien et de la Loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques visent à faire en sorte que le navire reste à flot assez longtemps pour que les Hercules, les brise-glaces et les équipes d'intervention inuites arrivent sur place.
Je pense que nous disposons d'un régime solide et de bien des capacités. Nous ne devrions pas sous-estimer Ie rôle que les exploitants eux-mêmes jouent quand vient le temps de fournir des ressources.
Je vous remercie de témoigner aujourd'hui et de servir notre pays.
Le mot qu'on a plus entendu aujourd'hui est « souveraineté », un mot clé dans le cadre de notre discussion et du plan qu'a établi le Comité pour étudier plus en profondeur l'Arctique et ce qu'il s'y passe.
La première chose qui vient à l'esprit, c'est qu'au chapitre du matériel, la Russie dispose de 51 pièces d'équipement et le reste du monde, de 39. Oui, la région intéresse fortement la Russie, et cela ne date pas d'hier. Elle s'y intéresse depuis 100 ans, et il en va de même pour le Canada, les États-Unis et l'Europe. Nous savons que l'Arctique regorge de ressources. On utilise aussi beaucoup le terme « route de la soie polaire » pour parler des intérêts de la Chine.
À mon avis, et je voudrais que vous formuliez un commentaire à ce sujet, la souveraineté n'est pas qu'une affaire de déclaration. Il faut avoir la capacité de maintenir ses acquis. Voilà où se trouve le défi. Nous pouvons défendre notre position et au moins défendre nos intérêts de deux manières, la première étant les politiques, la position et l'activité du gouvernement, et la deuxième, les forces sur place.
Comme vous représentez les forces sur place, comment évaluez-vous la souveraineté? Même si j'ai entendu M. Hutchinson affirmer qu'il n'y a pas tellement lieu de s'inquiéter, que pensez-vous qu'il se passera au cours des 10, 20 ou 30 prochaines années? Êtes-vous prêts à présenter un plan, ou plutôt à prodiguer des conseils au gouvernement ou aux instances politiques dans ce dossier sur les défis, notre état de préparation et la manière dont nous pouvons réagir si quelque chose d'inhabituel se produit? Nous avons vu ce qu'il s'est passé en Crimée et dans bien d'autres régions du monde. Je pense que la question nous préoccupe.
Comme je l'ai indiqué, la souveraineté n'est pas une affaire de déclaration, mais de préparation et de capacité de protection.
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Je commencerai peut-être par le point de vue civil.
Comme je l'ai fait remarquer plus tôt, il y a tout lieu de croire que la souveraineté n'est pas menacée dans l'Arctique canadien. Sur le plan de l'expédition commerciale, on peut considérer que la souveraineté ne vise pas tant à exclure quelqu'un ou à l'empêcher d'entrer dans notre espace maritime que de faire en sorte que cela se fasse à nos conditions, peut-être conformément au droit international, car nous sommes les défenseurs de l'ordre international fondé sur les règles.
Le cadre dont Mme May et moi discutions il y a quelques instants énonce nos conditions et précise la manière dont on entre dans les eaux canadiennes dans l'Arctique. Pour ce qui est de notre collaboration, que nous avons offerte aux Chinois dans le cadre du Forum des gardes côtières du Pacifique Nord et à la garde côtière russe sous les auspices du Forum des gardes côtières de l'Arctique et du Forum des gardes côtières du Pacifique Nord, nous considérons que nos règles et nos conditions ne sont pas sujettes à débat et ne sont pas soulevées afin d'en débattre.
Dans le domaine des activités commerciales maritimes, d'un point de vue civil, la souveraineté n'est pas menacée. Personnellement, j'entrerais dans le camp des gens semblables à ceux que le major-général Seymour a décrits. Bien d'autres facteurs peuvent expliquer le besoin en brise-glaces et en ressources russes. À notre avis, rien ne prouve que ces ressources soient mises en place pour menacer la souveraineté canadienne de quelque manière que ce soit.
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Chers collègues, c'est là-dessus que se termine la discussion avec les représentants des ministères des Transports, de la Défense et de la Garde côtière. Nous tenons à vous remercier.
Comme vous le savez, nous parlons d'une partie importante du territoire canadien. C'est très important. Certains d'entre nous font figure d'exceptions et ont passé beaucoup de temps dans l'Extrême-Arctique, ce qui n'est pas le cas de la plupart des Canadiens. Cette étude est une excellente occasion d'en apprendre sur ce qui se passe dans l'Arctique, de votre point de vue, et sur la question de la souveraineté. Je vous suis très reconnaissant du temps que vous nous avez accordé aujourd'hui et j'ai hâte de discuter de nouveau avec vous lors de la visite du Comité dans le Nord.
Au nom du Comité, merci beaucoup. Ce fut un plaisir.
Chers collègues, je vais lever la séance. Je tenais à vous informer que j'en suis aujourd'hui à ma dernière réunion à titre de président du Comité. Je vais faire autre chose. Je vais passer au Parti vert.
Des voix: Oh, oh!
Le président: Je tenais à vous remercier. J'ai passé trois belles années ici. J'ai hâte de vous revoir à la Chambre, où nous pourrons discuter d'autres sujets. Je voulais vous informer en premier, avant même que mes électeurs n'apprennent que je me consacre à d'autres activités.
Merci beaucoup. C'est un plaisir d'être en votre compagnie.